David LYNCH - Programme d`histoire des arts
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David LYNCH - Programme d`histoire des arts
David Lynch Pistes pédagogiques Man Waking From Dream FRAC Auvergne, du 27 janvier au 20 mai Programme d'histoire des arts Œuvres Prolongements Collège Thématique « Arts, techniques, expressions »: l'œuvre d'art et l'influence des techniques. Lumière & Cie (Prémonitions Following and evil deed) - 1996 – Ce film est une commande faite par le Musée du Cinéma de Lyon en 1995 à l'occasion du centenaire de l'invention du cinéma. Une quarantaine de cinéastes ont accepté de tourner un film dans des conditions identiques à celles des Frères Lumière. La prise de vue réalisée au cinématographe avec les contraintes inhérentes à l'appareil : durée limitée à 52 secondes, pas de sons synchronisés, trois prises maximum et pas de montage. Sur le site de l'Institut lumière il est possible de voir comment fonctionnait cette caméra qui était également un appareil de projection. (http://www.institut- lumiere.org/francais/patrimoinelumiere/cinematographe.html). 50 secondes, N&B muet L'invention du cinéma par les Frères Lumière en 1895 donne lieu à une première projection commerciale le 28 décembre à Paris. L'arrivée du train en gare de la Ciotat suscita un mouvement de panique de la part de ces premiers spectateurs en voyant arriver sur eux le train. Rapidement d'autres films sont réalisés parmi lesquels L'arroseur arrosé qui peut être considéré comme le premier film scénarisé. Le cinématographe avait une double fonction, d'enregistrer et de projeter les images. L'apport technique des Frères Lumière s'inspire du mouvement d'une machine à coudre en agissant par intermittence sur le mouvement d'une bobine de film. Le temps de repos de celui ci devant l'objectif permettant d'enregistrer ou de projeter l'image. Collège Thématique « Arts, techniques, expression » : l'œuvre d'art et l'influence des techniques. Lycée Champ scientifique et technique Thématique « Arts, sciences et techniques » Thématique « Arts, informations, communications » Honoré Daumier La lithographie a été inventée à la fin du XVIIIème siècle, en Allemagne, et Une discussion littéraire largement diffusée au siècle suivant en France notamment avec des images venant à la deuxième galerie illustrer des récits de voyage. Elle supplantera également les gravures sur bois dans la production des « Images d'Épinal », grâce au procédé de la Lithographie publiée chromolithographie (communément appelé chromo). Elle permet la production dans le Charivari le 27 d'images qui seront publiées dans la presse comme avec les caricatures de Daumier dans le Charivari. On la retrouve dans la « réclame » et à la fin du XIXème siècle des artistes comme Toulouse-Lautrec par exemple s'en saisiront pour la création d'œuvres originales. Comparativement aux techniques de gravure que l'on n'acquiert qu'après un long apprentissage, le succès de la lithographie tient à sa facilité d'exécution : l'artiste peut dessiner sur la pierre comme il a l'habitude de le faire sur du papier, avec relativement peu de contraintes techniques. Les pierres peuvent être réutilisées après impression, moyennant un polissage. Le principe d'impression est basé sur la capacité de cette pierre calcaire à retenir l'eau alors que l'encre utilisée pour le dessin est hydrophobe. Le tracé est exécuté directement sur la pierre, au moyen de crayons lithographiques, de 02 1864. plumes ou de pinceaux avec de l'encre lithographique que l'on peut étendre à la Toulouse Lautrec manière du lavis, ou en ayant recours à diverses techniques pour obtenir des Les Ambassadeurs, Aristide Bruand – 1892 – matières particulières. On peut gratter certaines parties du dessin. On peut aussi procéder à un report d'un dessin par un calque ou un « papier report ». La pierre, lithographie en six une fois placée sur la presse, sera humidifiée, puis encrée, ainsi l'encre ne se couleurs – 141x98 – fixera que sur les parties protégées c'est à dire aux endroits imprégnés du gras du dessin. Pour une impression en couleur, il faudra autant de pierre, et de passages dans la presse, que de couleurs. collection particulière. Collège Thématique « Arts, ruptures, continuités » Lycée Champ anthropologique Thématique « Arts, corps, expressions » Champ esthétique Thématique « Arts, goûts, esthétiques » Collège Thématique « Arts, ruptures, continuités » Lycée Champ anthropologique Thématique « Arts, corps, expressions » Champ esthétique Thématique « Arts, goûts, esthétiques » Head on Stage, 2010 Les relations qui sont établies entre les œuvres de David Lynch et l'histoire des lithographie, 64 x 91 cm, arts sont assez nombreuses. Les principales sont Francis Bacon et Edward Hopper 30 ex./japon (voir ci-dessous). Il dit aussi avoir une grande admiration pour l'œuvre de Munch, notamment Le Cri, mais aussi pour la gravure sur bois que pratiquait l'artiste norvégien. A ces liens J.C. Vergne en ajoute un autre, avec « Caravage et de ses minutieuses compositions élaborées en utilisant tout le potentiel de précision et de montage offert par la camera obscura […] La tête saisissante détachée du corps de Head on Stage m’évoque deux peintures du Caravage – La Décollation de Saint Jean-Baptiste et Judith décapitant Holopherne – fascinantes représentations où les ombres et les lumières créent une théâtralité nouvelle, stupéfiante, angoissante ». (catalogue de l'exposition) CARAVAGE (1573-1610) Judith et Holopherne – 1599 - Huile sur toile - 145 x 195 cm - Palais Barberini - Rome Rabbits (tous les épisodes), 2002, David Lynch L'univers qui apparaît dans cette série rappelle explicitement celui de Edward Hopper (1882-1967) et tout particulièrement Nighthawks (1942 Huile sur toile, 76,2 x 144 cm. Chicago, The Art Insitute of Chicago, Collection Amis de l'art Américain). La couleur, la lumière mais aussi l'atmosphère silencieuse seulement perturbée par le battement de la pluie et des sirènes de navire qui viennent entrecouper la scène ou les trois lapins humanoïdes (Suzie, Jane et Jack) bougent relativement peu. Collège Thématique « Arts, ruptures, continuités » Lycée Champ anthropologique Thématique « Arts, corps, expressions » Champ esthétique Thématique « Arts, goûts, esthétiques » A Parting Kiss, 2007 « A Parting Kiss, magnifique gravure aux noirs intenses, est une figure sublime du lithographie, 66 x 86,5 baiser dont la composition joue d’une complétude de la visagéité. Deux visages se joignent et forment un troisième visage, exactement comme dans La Rencontre d’Anne et de Joachim à la porte dorée peinte par Giotto dans la Chapelle Scrovegni de Padoue : « Joachim et Anne se penchent l’un vers l’autre et s’embrassent en se serrant prudemment dans les bras, chacun connaissant le secret de l’autre. […] Là où les visages des saints époux entrent en contact l’un avec l’autre, le peintre, par un artifice visuel, fait apparaître un troisième visage. »3 Cette sphère intime interfaciale, comme la nomme Peter Sloterdijk4 cm, 30 ex./japon est l’une des plus fantastiques et subtiles découvertes picturales de Giotto qui parvient à créer, avec cette perspective particulière où le visage de Joachim avance légèrement sur celui d’Anne, une union symbolique qui relève du sublime. Ce trouble est aussi à l’œuvre dans la gravure A Parting Kiss : les deux visages forment un troisième visage mais il s’agit, à l’opposé de la fresque de Giotto, d’un visage déjà détruit, aux yeux pulvérisés, aux traits déformés. » (J.C. Vergne catalogue de l'exposition) La fresque de Giotto fait référence à la Légende dorée de Jacques de Voragine (évêque de Gênes mort en 1298). Les parents de la vierge Marie, Joachim et Anne, n'avaient toujours pas d'enfant au bout de vingt ans de mariage Un jour lui apparaît un ange qui lui annonce que son épouse va mettre au monde un enfant qu'ils devront appeler Marie. L'ange prévient aussi Anne. Joachim rentre à Jérusalem : et voici le moment de leur rencontre. Anne est miraculeusement enceinte de Marie. Tous deux sont complices, dans l'indifférence des témoins de la scène. Les époux s'aiment, ils s'embrassent, isolés du reste du monde par l'auréole des saints. Collège Thématique « Arts, ruptures, continuités » Two Figures in Bed 2007 lithographie, 66 x 85 cm, 30 ex./japon Lycée Champ anthropologique Thématique « Arts, corps, expressions » Champ esthétique Thématique « Arts, goûts, esthétiques » Mathieu Potte-Bonneville et Pierre Zaoui émettent l'hypothèse que David Lynch est un « enfant de Bacon, c’est-à-dire chercher avant tout dans son œuvre une « logique de la sensation » vouée à la saisie d’affects purs, d’une « pitié pour la viande » (pour le corps réduit à l’état de viande par le désir et la souffrance), d’une nouvelle « hystérie de la couleur »(catalogue de l'exposition). Ainsi la lithographie Two figures in bed serait une « réappropriation et un hommage » à Two Figures (1953 – huile sur toile – 152,5x116,5 – collection particulière.) de Bacon. Ce thème du baiser et de l'étreinte jusqu'à la « dévoration mutuelle » est lui même emprunté à Picasso (cf A. Baldassari Bacon Picasso la vie des images Flammarion 2005). Ce thème de l'étreinte des corps, on le retrouve dans d'autres Lithographies présentées dans la grande salle à l'étage avec Man and woman on couch, Man and woman in box arguing. Collège Thématique « Arts, ruptures, continuités » Champ esthétique Thématique « Arts, goûts, esthétiques » Rabbits (tous les épisodes), 2002, David Lynch Le cinéma de David Lynch est un univers en clair obscur dans lequel l'artiste refuse le plus souvent d'éclaircir les mystères. Ces mystères relèvent aussi de l'absurde comme dans la série Rabbits. «Le visionnage complet de la série Rabbits engage une perception finalement proche du théâtre de l’absurde porté, surtout, par Samuel Beckett ou Eugène Ionesco, proche également d’une littérature dont Kafka fut l’un des piliers » ; (J.C. Vergne catalogue de l'exposition). Cette relation au théâtre est aussi à établir en raison du point de vue adopté qui donne l'impression de voir du théâtre filmé. Le cube scénique présent ici se retrouve dans plusieurs lithographies dans lesquelles les cotés semblent border d'un rideau de scène. C'est le cas entre autre dans I see Myself, Angel on stage ou Hand of dream. Document réalisé par Patrice Leray professeur correspondant culturel auprès du FRAC, permanence le mardi de 14h à 16h tel : 04 73 90 50 00 [email protected] Ensemble adoptons des gestes responsables : n'imprimez ce courriel que si nécessaire !