comédie musicale 2012-4(sans lyric)
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comédie musicale 2012-4(sans lyric)
Le tour du monde en 70 ans Comédie musicale de J. Erny pour célébrer les 70 an d’existence de l’Ermitage 1/ La genèse Si la genèse de l’Ermitage devait se résumer à un son, ce serait celui-là ; (Son de sirène) Et oui, l’Ermitage est né à cause ou grâce à la guerre, celle de 39-45. Quand les premières sirènes retentirent, j’étais en vacances à Deauville. Je rêvais de devenir médecin pour apporter réconfort et aider mon prochain. La vie et le destin en avaient décidé autrement, mais ce destin était farceur car si je ne devins jamais médecin, j’allais pourtant apporter aide et réconfort au-delà de ce que je pouvais imaginer. Tout commença un jour de septembre 1939... Anne-Marie : Maman ! J’m’ennuie ! Mère : Comment ? Anne-Marie : Je m’ennuie ! Deauville en été c’est bien, mais maintenant je devrais être à Paris pour mon entrée à l’université de médecine... Mère : Je sais ma chérie, mais il te faut prendre ton mal en patience. Tu as entendu ton père : la capitale risque d’être bombardée à tout moment. Il n’est pas prudent de rentrer à Paris pour le moment. Révise tes cours de l’année dernière pour t’entrainer. Anne-Marie : Pfff... Je l’ai déjà fait plus de 10 fois. Je connais par cœur des cours qui ne me serviront plus de toute manière. Je l’ai mon BAC, et je doute que Médecine se base sur des cours de lycée. Mère : Aide ta sœur avec ses leçons, alors ! Anne-Marie : Déjà fait aussi. Je lui donne des cours particuliers depuis plusieurs jours.Ca marche vraiment bien. C’est marrant/amusant d’ailleurs, je trouve toujours un moyen pour qu’elle comprenne et apprenne ses leçons, même en arithmétique ou en latin. Mère : Et bien alors, continue donc. Anne-Marie : Mais c’est fini. On a tout vu, revu et re-revu. Les exercices sont faits et corrigés. Les leçons apprises et comprises... Bref, je m’ennuie... Mère : Si ça te plait tant et que tu as de si bonnes méthodes, pourquoi ne pas continuer avec d’autres enfants ? Anne-Marie : ?... Comment ça ? Mère : Tu n’es pas la seule à être privée d’école. La plupart de nos voisins sont dans le même cas, bloqués ici. Par exemple, les Bertaux, ont deux garçons en 6° (?). A entendre les vociférations de M. Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 1/35 Bertaux quand il essaye de leur donner un cours, ils auraient bien besoin d’aide ; va donc proposer tes services... Anne-Marie : ... Ma foi, pourquoi pas ? Si ça peut aider... Mère : Qu’est ce que tu dis ? Anne-Marie : Je dis que c’est une très bonne idée, maman. Merci ! J’y vais de suite... (Ce fut le déclic. Je trouvais plusieurs enfants dans Deauville qui avaient en effet bien besoin d’un professeur. Mes journées se remplissaient de cours particuliers) Anne-Marie : Et donc, avec cette fuite d’eau, la baignoire se remplira en... Paul : ...Euh... 23 min 41 sec ! Anne-Marie : C’est à dire combien de temps de plus par rapport au temps de remplissage sans fuite ? Paul : ... mhm... 2, j’retiens 3 plus... 14.... 3 min et 17 secondes ! Anne-Marie : Très bien ! Bravo ! Paul : Ah... D’accord. Je comprends ! C’est clair maintenant ! Anne-Marie : Bien... Tu feras les deux exercices suivants pour demain, d’accord ? Paul : Pas de problème ! ... Quand même, je trouve que c’est une honte ! Anne-Marie : Quoi donc ? Paul : Toutes ces baignoires qui se remplissent et qui ont une fuite ! C’est honteux de vendre des baignoires en aussi mauvais état ! Anne-Marie : Ah ça ! D’autant qu’au lieu de calculer le temps qu’il faut pour la remplir malgré la fuite, on pourrait simplement boucher le trou avec un bouchon ! Paul : Oui !!! Ce serait beaucoup plus simple ! Anne-Marie : Ah ah... Mais malheureusement, la réponse du problème n’est pas «je taille un bouchon dans du liège, je colmate la fuite et je conserve le résultat précédent pour calculer le temps de remplissage»... Dommage. (Coup à la porte) Ah ! C’est mon cours suivant ; allez, Paul, on se revoit demain à..... 11h... non : 11h30 pour ta Géographie. Et revois bien tes départements. Paul : Au r’voir maîtresse ! A demain ! Anne-Marie : «Maîtresse»... Je ne m’y ferai jamais ! Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 2/35 (Arrive un groupe de 5 enfants) Jean : Bonjour M’oiselle ! Anne-Marie : Eh ! Voilà Jean... et 4 jeunes filles que je ne connais pas. Tu es venu avec un public Jean ? Jean : Hein ? ... Ah non, c’est ma sœur et ses copines. Elles ont aussi besoin de revoir des cours vu qu’ma mère dit qu’elles en ont besoin d’revoir des cours ! Anne-Marie : Ah... et bien Jean, je suis très flattée de la confiance de ta maman, mais les cours que je donne sont des cours particuliers... Jean : C’est qu’est ce que j’y ai dit ! Anne-Marie : «C’est ce que je lui ai dit» Jean : Hein ? Vous y avez dit aussi à la mère ? Anne-Marie : Non, je corrige ta précédente phrase ; on ne dit pas « C’est qu’est ce que j’y ai dit» mais plutôt « C’est ce que je lui ai dit» Jean : ... C’est comme vous voulez M’oiselle, en tout cas, j’y ai dit que c’était des cours particuliers, et même des cours particulièrement utiles ; mais ma mère m’a d’mandé d’vous d’mander. Anne-Marie : Oui, mais je ne sais pas si ces demoiselles ont les même problèmes que toi... Et des cours particuliers c’est précisément pour voir les problèmes particuliers de chaque élève. Jean : Pourquoi qu’on ferait pas un cours particulier de groupe ? Anne-Marie : Un nouveau concept intéressant, Jean... Fille : On veut pas déranger, M’oiselle. Si qu’on peut pas venir aujourd’hui, on reviendra un autre jour. De toute manière, on n’habite pas loin et on vient en vélo. Anne-Marie : «A vélo» Fille : Hein ? Anne-Marie : «EN vélo» signifierait que tu es DANS le vélo. «A» veut dire «SUR» car tu es SUR ton vélo quand tu roules. On dit donc «venir A vélo»... Comme on dit aussi «venir A cheval» Fille : ....... Ah ? Mais comment qu’on fait pour rouler A vélo ? Moi j’ai toujours roulé en vélo, moi. C’est comme ça qu’on m’a appris. FILLES : Moi aussi, moi aussi... Moi, j’ai un cheval si ça peut aider pour venir correctement... Vous donnez des cours de vélo aussi ? Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 3/35 Anne-Marie : .... Non ce n’est pas ça...... Mesdemoiselles... Mesdemoiselles ! Bon, Jean, je pense qu’en effet, ta sœur et ses amies ont besoin de cours et elles sont les bienvenues ici... Euh... Qu’est ce que l’on devait voir aujourd’hui ? Jean : «Français» Anne-Marie : Question bête... Alors,... Bon, nous allons commencer ensemble, pas à pas.... Mesdemoiselles, prenez des chaises et asseyez-vous... Tous : Ouais ! Merci Maîtresse ! (Rapidement, avec le bouche à oreille, mes cours particuliers devinrent de moins en moins particuliers. Je dus par force organiser des groupes selon les niveaux et les classes; je glissais ainsi sans bien m’en rendre compte vers un embryon d’école. Une fois de retour en région parisienne, je poursuivis ce sacerdoce avec passion, combinant les fonctions d’élève à l’université de la Sorbonne et professeur dans ma petite école de Maisons-Laffitte qui était de plus en plus populaire. La guerre et ses privations sévissaient toujours, et nourrir mes petits élèves à midi demeurait l’un des plus gros problème) Mère (rentrant) : Ca va ? Tu en es où ? Anne-Marie : Ca avance, ça avance... J’en suis à peu près à la moitié. Mère : Tu veux de l’aide ? Ta sœur pourrait t’aider Anne-Marie : Non, elle fait ses devoirs. Je préfère qu’elle révise... et je crois qu’elle aussi. Trier des sacs de mogettes charançonnées, haricot par haricot, n’est pas à proprement parlé très exaltant. Elle préfère l’histoire de France et je la comprends bien. Ca s’est bien passé à Versailles ? Mère : Pas de problème. J’ai les bons de nourriture du Secours Catholique. Ca pourra nourrir tous les élèves pour quelques jours. Après, nous verrons... Et puis, avec les haricots que tu tries, on pourra tenir encore un peu plus. Tu ne t’ennuies pas pour rien. Anne-Marie : Ce qui m’ennuie le plus, c’est surtout tout ce qui me reste à faire après. Mère : Allez, laisse-moi faire... J’ai vu des élèves dans l’allée en train de jardiner. On peut dire qu’ils mettent du cœur à l’ouvrage. Anne-Marie : Les légumes sont magnifiques et il n’y a pas trop de chapardage. Mère : Je crois que les gens respectent ce que tu fais pour les enfants. Anne-Marie : Oui... Un peu de lumière dans ce monde d’obscurité. Heureusement qu’on peut compter sur la gentillesse et la générosité des gens Mère : A ce propos, j’ai vu des colis dans l’entrée. Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 4/35 Anne-Marie : Ah ? Le facteur a dû passer, je ne l’ai pas entendu. Je vais voir nos cadeaux ! (Elle sort) Mère : ... Alors ? Anne-Marie (revenant les bras chargés) : Excellent ! Du mil qui vient... de Vendée. 5 bocaux de confiture de prunes du Lot et Garonne... et... ? C’est quoi ce truc ?... On dirait du fromage liquide ?! Can-coi-llote... Je connais pas, c’est bon ? Mère : Ne t’inquiète pas, c’est excellent avec des pommes de terre. Je prépare ça pour demain midi, tu pourras goûter. Anne-Marie : Merveilleux ! Tout cela est merveilleux ! Mère : Avec le mal que tu te donnes, heureusement qu’il y a des résultats ; il ne se passe pas un jour sans que tu n’écrives à un producteur, un éleveur, un maraicher, ... dans toute la France. Anne-Marie : Ma lettre ! J’allais oublier de faire ma lettre à M. Gaudrie ! Mère : M. Gaudrie... l’éleveur ? Celui à qui tu as acheté ces gros lapins quand nous sommes allées en Bourgogne ? Anne-Marie : Des lapins «géants des Flandre»... Oui ! Je vais préparer notre prochaine visite à son élevage et essayer d’avoir un meilleur prix que la dernière fois... Au fait, je suis passée chez Duquesne pour toucher notre sac bi-mensuel de poudre pour poulets. Mère : Ah très bien ! Je vais aller les nourrir de suite. Ils sont plutôt à la diète depuis quelques jours. La peau sur les os, ça ne nourrit pas son homme même en ragout... (Elle sort. Un poussin traverse la scène et s’arrête sous la chaise d’Anne-Marie. Il gazouille. Jeu de scène) Anne-Marie : Maman... Maamaan ! J’ai un poussin sous ma chaise ! Mère (de l’autre pièce) : Ah ! Ce doit être encore ta sœur qui a voulu les regarder et qui n’a pas correctement refermé la couveuse. Anne-Marie (l’attrapant) : Viens là toi... Maman ! Il faut lui dire d'arrêter ! S’il reste loin de la couveuse et de la lampe, il risque de prendre froid et de mourir ! (On frappe à la porte. Anne-Marie cherche désespérément un endroit où poser le poussin) Anne-Marie : C’est pas vrai... Maman, on frappe à la porte ! Mère : Et bien... Va ouvrir ! Anne-Marie : J’ai les mains prises ! Mère : Et les miennes sont dans la bouillie pour poulets... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 5/35 (Anne-Marie se lève et va ouvrir le poussin dans ses mains) Anne-Marie : Oh, Monsieur Doumen... M. Doumen (entrant avec un sac d’avoine) : Bien le bonjour la compagnie (il pose son sac, aperçoit le poussin dans les mains d’Anne-Marie) Mais c’est mignon ça. Coucou mon poussin ! Mère (Sévère, entrant en même temps) : Monsieur Doumen ? Ces familiarités avec ma fille ne sont guère convenables ! M. Doumen (confus) : Hein ?! ... Ah non, c’est pas ça ! Je... C’est le...(montrant le poussin) Mère : Je vous taquine. Allez, asseyez-vous. Je vous prépare une chicorée. Qu’est ce que vous avez là ? M. Doumen : Ben comme d’habitude : de l’avoine pour faire le «picotin du chef» comme l’appelle vos élèves ! Un bon porridge à l’anglaise, bien reconstituant pour vos protégés. Anne-Marie : Ah, Monsieur Doumen, que ferions-nous sans vous ? M. Doumen : Dites, à propos de vos protégés, c’est normal qu’ils soient tous devant la porte ? Anne-Marie : Hein ??? Quelle heure est-il ? (regardant l’horloge) 14h05 ! Je suis en retard ! (elle va pour prendre ses affaires, pose le poussin qui s’échappe) Le poussin !!! M. Doumen (plongeant en dehors de la scène pour l’attraper. Bruit d’objets tombant) : ... Je l’ai ! Anne-Marie (quittant la scène les bras chargés de livres et cahiers) : Merci mille fois Monsieur Doumen. Maman, j’y vais vite, je finirai tout à l’heure ! Mère : N’oublie pas d’aller chez Heudebert après tes cours pour acheter des miettes de biscottes ! C’est l’une des rares nourritures qu’on puisse acheter sans ticket de rationnement, mieux vaut en profiter... M. Doumen (revenant sur scène le poussin dans les mains, un pied coincé dans un seau) : ‘prendrais bien un p’tit remontant, moi... (Changement de scène. Anne-Marie cours vers un petit groupe d’une vingtaine d’élèves. ) Anne-Marie : Allons-y vite, nous sommes en retard. En rang par deux. Faites-moi une belle colonne. (Arrivée dans la classe) Anne-Marie : Bien nous allons commencer par chanter Ave Maria pour commencer cet après-midi (Au moment où le chant va être lancé, on entend les sirènes d’alerte)) Un élève : M’dame… Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 6/35 Anne-Marie : Oui, j’ai entendu Benoît. Mettons-nous à l’abri dans la cave, c’est plus sûr..., et dans le calme. Allez, rapidement mais sans paniquer. (Ils se déplacent sur une scène) Un élève : Ils arrivent ! Anne-Marie : Oui, ils arrivent et ils vont repartir, nous pourrons alors reprendre les cours. Je vous rappelle que notre école n’est pas à priori pas une cible stratégique, nous avons donc toutes les chances... Un élève : Ca commence ! Ils bombardent ! Et c’est proche, Madame... Très proche ! Anne-Marie : Restez calmes, il y a peu de chance pour que... (Une bombe percute la maison. Affolement général. Le décor tombe ou s’effondre... Le bombardement s’achève. Les élèves se redressent doucement. Certains pleurent, d’autres gémissent... Anne-Marie se redresse, les rassemble, s’assure qu’ils sont tous sains et saufs. Puis, devant leurs mines défaites, commence à chanter doucement) Chanson : Marseillaise remaniée (Touchée par une bombe qui miraculeusement ne fit aucune victime, la maison que nous louions pour l’école était éventrée, sans toit, inhabitable. Le jardin était ravagé. Nos pauvre poulets, soufflés par l’explosion étaient toujours en vie mais totalement déplumés, fuyaient nus en tous sens, comme tous les autres animaux. Il me fallait dans l’urgence trouver un autre lieu pour refonder l’Ermitage. ) Notaire : Bonjour Mademoiselle, entrez, je vous prie. Madame Laporte ne devrait pas tarder. Anne-Marie : Bonjour Maître. Merci de nous recevoir un samedi pour conclure ce bail. Notaire : Mais je vous en prie, Mademoiselle. Madame Laporte m’a expliqué l’urgence de la situation. Venir en dehors de mes heures de bureau n’est que ma très modeste contribution à cette noble entreprise. Vous avez beaucoup de courage, Mademoiselle. Fonder une école pour notre jeunesse en ces temps troublés relève de l’exploit. Notre beau pays est en grande souffrance, et c’est grâce à des personnes comme vous que la France se relèvera. Anne-Marie : Oh... Merci mille fois, mais sans mes parents, les élèves et leurs parents, rien ne serait possible. Je ne suis qu’un élément de cette réussite. Notaire : Quelle modestie... Décidément, vous n’avez que des qualités Mademoiselle (on frappe à la porte). Ah ! Ce doit être Mme Laporte. (Il va ouvrir la porte). Bonjour Madame Laporte, entrez et installez vous, je suis à vous dans un instant. Mme Laporte : Merci Maître. Ah ! Mademoiselle Thommeret, vous êtes là... Comment allez-vous, mon enfant ? Et vos élèves ? Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 7/35 Anne-Marie : Oh, cela va bien mieux, grâce à vous ! Vous auriez vu leur joie quand je leur ai dit que l’école allait bientôt ré-ouvrir... Je ne sais comment vous remercier... Mme Laporte : Que dites-vous là ? Je ne fais rien que louer une grande maison vide. Et quelle meilleure fonction pourrait-elle trouver que devenir une école, votre école... Notaire : Mesdames, je crois que nous pouvons commencer, les papiers sont prêts. Si vous voulez bien vous donner la peine de relire les informations inhérentes à cette location. (Il donne à chacune une copie de l’acte). Vérifiez bien s’il n’y a pas de coquille/d’erreur dans vos états civils. Mme Laporte : ... non, tout m’a l’air parfait. Anne-Marie : de mon côté aussi... Notaire : La somme demandée mensuellement est modique, mais c’est là la volonté de Mme Laporte, nous sommes bien d’accord ? Mme Laporte : Tout à fait. Nous en avons parlé. Notaire : Il ne vous reste donc plus qu’à signer au bas du document, Mesdames. Mme Laporte : Voilà qui est fait, cher Maître. Anne-Marie : Et voilà, l’Ermitage peut renaître... Mme Laporte : Contente ? Anne-Marie : Heureuse ! Mme Laporte : Je suis sûre que vos petits élèves seront bien là-bas. Le parc est agréable en été et il n’y a que peu d’habitations. La maison est vaste et son jardin fleuri. Anne-Marie : Oh, je sais que nous serons bien là-bas. J’ai tout de suite vu que c’était l’endroit idéal pour ma petite école. Et si Dieu veut, j’espère que l’Ermitage restera longtemps au 46 avenue Eglé. (C’était un jour de Septembre 1944, il y a maintenant 67 ans, ... et l’Ermitage y est toujours...) Petit intermède musical (accompagnement de l’hymne de l’Ermitage) 2/ Le sport Le sport. Dès les premières années, le sport tint un grand rôle à l’Ermitage. C’est toujours le cas, mais maintenant avec des moyens adaptés : un stade, un gymnase, un centre sportif, une piscine... Quel luxe aurait-on pu dire quelques dizaines d’années auparavant ! Imaginez qu’à MaisonsLaffitte, même plusieurs années après la guerre, il n’y avait encore rien de tout cela ; rien, sauf les programmes qu’il fallait respecter au moins dans les grandes lignes en fonctions de nos possibilités. Mais comment faire sans matériel ? La course, le saut, le football étaient possibles dans les prés Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 8/35 mais pour d’autres tels que la natation, sans autres plan d’eau que la Seine avec sa faune insalubre et ses fonds douteux, quelle solution sécurisée trouver ? C’est grâce à l’immense bonne volonté et la très grande imagination des professeurs de sport de l’époque que nous avons toujours gagné cet improbable pari. Ce qui donna parfois des scènes assez cocasses... Coup de sifflet Prof : Silence dans les rangs ! En colonne par deux ! Je fais l’appel : Duval ? (etc)... Bien... est-ce que tout le monde a sa tenue ? Tous : OUIII ! Duval : Oui, et euh... à ce sujet, M’sieur, j’comprends pas un truc : pourquoi vous nous avez demandé d’apporter... Prof : Duval, cessez de poser des questions et retournez dans le rang ! Bien ! Allez tous vous changer et revenez rapidement. (Tous partent. Le professeur écrit en gros sur un tableau noir : «La natation». Les élèves reviennent en maillot de bain) Prof : Bien ! Tout le monde est là ? Tous : OUI M’Sieur ! Prof : Aujourd’hui nous commençons une nouvelle activité importante et obligatoire dans le programme d’éducation sportive : la natation ! (Petit brouhaha dubitatif) Duval : A ce sujet, M’sieur... Où est-ce qu’on va nager ? Prof : Et bien... Mais ici ! Quelle question ! Tous les cours se font bien ici depuis le début de l’année, non ? Donc... Duval : Mais... M’sieur... Prof : Quoi encore Duval ?! Duval : Mais... euh... y’a pas d’eau ici M’sieur... Prof : Duval, pourriez-vous cesser d’interrompre le cours avec des détails oiseux ! Duval : C’est que le détail aqueux me trouble beaucoup M’sieur. Prof : Décidément, Duval, vous vous noyez dans un verre d’eau ! Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 9/35 Duval : Normal, j’ai pas encore eu le cours sur la nage... Prof : Oui, nous n’avons pas d’eau, Mais nous avons... des tabourets ! Allez ! Chacun va prendre un tabouret et se mettre en position dessus... Un seul tabouret par personne ! Bien... Allez, on fait la planche en équilibre au niveau des abdominaux... Très bien, on garde la position... Duval : Franchement, M’sieur, on va vraiment nager dans ce pré sur des tabourets ??? Je suis pas sûr que ça nous serve à la piscine. D’autant que je ne suis pas sûr qu’à la piscine on ait le droit d’apporter son tabouret... Prof : Duval ! Si vous continuez, vous allez aller au piquet ! Et c’est valable pour toutes les personnes qui voudraient nous faire perdre notre temps ! Duval (retournant à sa place) : Génial... et si on est 4 piquets on pourra faire un pont... Prof : Qu’est-ce que vous marmonnez Duval ? Duval : Rien M’sieur ! C’est bon ! J’suis dans l’bain, là ! Prof : Et plus d’intervention ! C’est clair ? Duval : Comme de l’eau d’roche M’sieur ! Prof : Bon.... Alors voilà : La technique de la nage Prof : Très bien ! Vous éclaboussez un peu partout mais c’est normal pour un premier cours... La fois prochaine... Duval : Pourvu qu’il ne nous apprenne pas à plonger ! Prof : ... eE parallèle avec la natation nous allons commencer un autre sport tout aussi noble : le ski et, «Oui», Monsieur Duval avant que vous ne posiez la question, nous allons faire ça ici. A ce sujet, n’oubliez pas d’apporter chacun un gros savon de Marseille ! A la semaine prochaine. 3/ Les spectacles Quel rapport y a t-il entre Christophe Colomb, Dracula, High School musical, Gargantua, la Guerre d’indépendance américaine, le magicien d’Oz, Honneur et Félonie, Grease, le Royaume des deux mondes, le Bourgeois gentilhomme, les Couleurs de la vie, l’arche de Noé... Aucun, me direz-vous. Et pourtant si : ce furent tous des spectacles que l’Ermitage donna durant ces 7 décennies, et cette liste n’est pas exhaustive. On ne peut parler de l’Ermitage sans parler de ses spectacles qui étaient connus du tout Maisons-Laffitte. Seulement, ... comment les présenter tous ? Il faudrait faire un spectacle à partir de tous ces spectacles... Est-ce seulement possible ? Non ? Eh ! Nous sommes à l’Ermitage !... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 10/35 (Christophe Colomb) Après tant de journées à épier l’horizon, Après tant de tempêtes à côtoyer les fonds Nous voici, grâce à Dieu, au terme du voyage En foulant de nos pas le sable du rivage Du territoire béni aux richesses lointaines Nous voici, compagnons, sur les terres indiennes Christophe Colomb, Héros navigateur Christophe Colomb, A qui rien ne fait peur Fit le pari dément De partir de l’Occident Pour rejoindre l’Orient par le Ponant Christophe Colomb ! - C. Colomb : Holà ! Marins et compagnons ! Nous voilà enfin arrivés au terme de notre voyage : les Indes ! - Les marins : Houraaa ! - C. Colomb : Les comptoirs espagnols y sont prospères. Votre fortune est faite mes amis ! - Les marins : Houraa ! - C. Colomb : Vous rentrerez bientôt les bras chargés d’épices et d’or ! - Les marins : Houraa ! - C. Colomb : Mais hélas les flots nous ont fait accoster loin des côtes connues... - Un marin : Houraaaaeuh... ! - C. Colomb : ... Il nous faut donc poursuivre à pied en quête d’une colonie espagnole. Allons sur ces hauteurs pour avoir un meilleur point de vue. - Marin : Mais... capitaine. Si nous rencontrons des indigènes... Nous seront-ils amicaux ? - C. Colomb : Ne craignez rien, j’ai tout prévu. Que l’on m’amène ma cassette... La voilà... - Marin : Mais... Que contient-elle ? - C. Colomb : De la verroterie et des colifichets qui calmeront les éventuelles ardeurs guerrières des indigènes si, d’aventure, nous en croisons en route... Bien... Allons-y. Tous derrière moi. Tout se passera bien... - Lafayette : Feu ! Chargez !!! Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 11/35 (Détonations et bataille devant C. Colomb et ses marins qui fuient) Lafayette à la rescousse Lafayette est à vos côtés ! Il va là où le vent le pousse Si c’est un vent de liberté Cette terre nouvelle Ploie sous le joug des Anglais Nous nous battrons pour elle Dans les villes, plaines ou forêts Compagnons ! Combattons Jusqu’à la libération Indépendance pour cette nation ! - Lafayette : Ils fuient ! Poursuivons-les ! - Soldats : YAAAAA ! (Ils partent. Noé entre sur scène un parchemin et une plume dans les mains. Des animaux passent devant lui et «montent» dans l’arche que l’on devine. Le lion, au dernier moment se cache dans un fourré) - Noé : Lapins... Lions... et dindons... Le compte y est. Tous les animaux sont à bord. Je suis prêt. C’est le moment de quitter cette terre, ces rivages et ces paysages que je connais depuis toujours... C’est l’instant des au-revoir Le moment de dire adieu De détourner le regard Avec la pluie coulant des yeux Les hommes ont pris en otage L’amour, la paix et la bonté Je quitte ces terres sauvages Que Dieu Lui-même s’en vient laver Bientôt un déluge sans nom Va inonder le monde entier Bientôt les Cieux pleureront Pour nettoyer tous les péchés A moi, Dieu confia les tâches De protéger et de sauver Les animaux grâce à cette arche Et de réinventer L’humanité Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 12/35 (Il jette un dernier regard derrière lui, puis quitte la scène. on entend une cloche sonner et un bruit de mer. Le lion sort de sa cachette. 3 autres personnage sortent une tête d’un côté de la scène) - Homme de Fer : Lion... Lion ! C’est bon ? Ils sont partis ? - Lion : Oui, c’est bon... Pfiou ! J’ai eu une de ces peurs quand il a voulu me faire monter dans son Arche ! Je ne supporte pas les transports en bateau, je suis malade à chaque fois. Pour un lion, c’est vraiment la honte d’avoir aussi peu de courage ! (il pleure) - Homme de Fer : Ca me fend le cœur de te voir comme ça... enfin, ça me fendrait le cœur si j’en avais un. - Epouvantail : Aah ! C’est pour ça que tu as une hache ? Pour te fendre le cœur ? - Homme de fer : ... Oui, c’est ça. et pour l’instant, à défaut, je me fends la poire... Ah ah ah .... - Epouvantail : Ah Ok, ok... Mais... Pourquoi veux-tu avoir un cœur si c’est pour le fendre ? Je ne comprends rien... Comme toujours.... Si seulement j’avais un cerveau... ! - Dorothy : Ne vous inquiétez pas les amis, le magicien vous donnera tout ce qui vous manque, et je pourrais enfin rentrer chez moi. - Lion : Alors, on y va ? - Tous : Allons-y ! Chanson du Magicien d’Oz - Sphinx : Halte là ! Qui ose s’aventurer sur ce chemin ? - Dorothy : Nous sommes des voyageurs. Nous allons voir le magicien d’Oz. - Sphinx : Nul ne peut emprunter cette route sans répondre à mon énigme… - Dorothy : Votre énigme ? Mais, qui êtes-vous ? - Sphinx : Ah ah... Petite humaine. Tu ignores qui je suis ? Voilà ta réponse... Chanson des Couleurs de la vie (présentation du sphinx) - Dorothy : C’est l’homme ! - Sphinx : Que... Quoi ? - Dorothy : La réponse à votre énigme : c’est l’homme. C’est bien le truc, là, avec une créature qui marche sur 4 pattes au début, sur deux au milieu et sur trois à la fin, non ? - Sphinx : Euh... Si, c’est à peu près ça... Mais je n’ai même pas commencé à ... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 13/35 - Dorothy : Et bien, c’est l’homme. Franchement, il faut être une bille pour ne pas connaitre cette énigme. Je n’veux pas vous offenser, mais vous devriez en changer un peu. A 5 ans, je connaissais déjà l’histoire... - Sphinx : Mais... - Dorothy : Bon, excusez-moi mais nous sommes un peu pressés. Les formalités douanières sont réglées ? On peut passer ? - Sphinx : Euh... Oui. La grande déesse Héra vous laisse... - Dorothy : D’accord, d’accord... Ravi de vous avoir connu. Allez, on y va. On n’a pas que ça à faire... Ah la la... L’administration, j’vous jure... - Lion : Moi, il m’a fait un peu peur… - Dorothy : Meu non ! Les douaniers, c’est toujours un peu grincheux mais c’est des bons gars ; ils ne font que leur job... - Epouvantail : C’est quoi cette énigme ? Je la connais pas... - Dorothy : Ne t’inquiète pas, tu sauras tout dès que nous aurons rencontré le magicien d’Oz... (Un éclair zèbre le ciel) - Lion : Hou ! J’ai peur des éclairs ! - Epouvantail : Eh ! Là-bas ! Il y a un château ! ... C’est ça la demeure du magicien ? - Dorothy : Je ne sais pas... Ca m’a l’air drôlement lugubre pour la demeure d’un magicien. Allons voir. (Ils repartent vers le château. Ils sonnent à la porte)) - Dorothy : Dites... J’ai repéré que l’un d’entre vous chantait un peu faux tout à l’heure. Si vous avez besoin de bonnes cordes vocales, il faudra le dire au magicien ; tant qu’à faire, s’il peut aussi arranger ça... (La porte s’ouvre dans un grincement sinistre) - Dracula : Bienvenue dans mon humble château. - Dorothy : Bonsoir... Etes-vous le magicien d’Oz ? - Dracula : Non. - Epouvantail : Zut... Ce n’est pas ici.. Mais... Vous êtes peut-être magicien au moins ? - Dracula : Non, je suis comte. Le comte Dracula. Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 14/35 (Coup de tonnerre) - Lion : Hou ! J’ai peur du tonnerre ! - Homme de Fer : On sait, lion ! Oh la la ! Avec l’orage qui menace, où va-t-on passer la nuit ? Je rouille moi ! Il faudrait dormir ici. - Lion : Pas ici, ce château me fait trop peur... - Epouvantail : Lion ! On sait que tu n’as pas de courage, c’est inutile de le crier sur les toits ! - Homme de Fer : ... C’est bon, c’est bon... Inutile d’être blessant avec des remarques incisives... - Dracula : Incisive ?... Nous avons ici. - Dorothy : Oui, mais si ici c’est un hôtel, ça doit être un relais et château. Ca coûte une fortune ! Il va falloir se saigner aux quatre veines pour y dormir une nuit... - Dracula : Inutile de vous saigner aux quatre veines ; laissez-moi faire. - Lion : Et on pourra manger aussi ? C’est vrai, on marche sans manger depuis des heures : j’ai les crocs, moi ! - Dracula : Les crocs ? Nous avons aussi ici... - Dorothy : Bon... Alors nous allons rester pour la nuit - Dracula : Vous m’en voyez ravi. Mais venez, passons dans la salle à manger. J’y ai organisé un bal dinatoire avec 20 de mes amis, les pires danseurs que je connaisse mais ils sont de bonne compagnie. - Homme de Fer : Les 20 pires ? La situation ne manque pas de piquant... - Dracula : Vous n’avez pas idée... - Lion : Mais, et si je suis encore pire qu’eux ? Je ne sais pas danser du tout ! J’ai jamais appris, moi ! Je vais être ridicule ! - Dracula : Ne vous faites pas de mauvais sang ; c’est mauvais pour la digestion. - Dorothy : Le Monsieur a raison ! Garde ton sang froid, Lion ! - Dracula : J’allais le dire... - Dorothy : Excusez mon compagnon, il est un peu... - Dracula : Ce n’est pas grave. Votre ami est bouillonnant de vie... C’est un sanguin... j’aime. Suivez-moi... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 15/35 (Ils entrent. Scène du bal avec choré sur le Bourgeois gentilhomme) - Dracula : Mes amis ! Passons à table. Que l’on apporte les hors d’œuvre pour nous mettre en appétit... - Tous : Aaah ! Chanson de Oliver (food, glorious food) - Basketteur : Mais...C’est Zek... Zek ? - Zek : Ah... Tiens, vous... Vous êtes là ? - Basketteur : Ben oui, invité par le comte. Mais toi, qu’est-ce que tu fais habillé comme ça ? Je t’avais pris pour un cuisinier ! - Zek : Qui ? Moi ? Cuisinier ? Ah ah ah ! - Basketteur : Ah ah ah .... ! ‘Faut dire qu’avec la découverte de Troy voulant participer à la comédie musicale de fin d’année, on s’attend à tout maintenant... - Zek : Ah ah ah ... Oui, je comprends... - Basketteur : Ah ah ah ... Euh... Et alors ? - Zek : Hein ? Alors quoi ? - Basketteur : Ben pourquoi tu es déguisé en cuisinier ? - Zek : Ah... ben, c’est que... euh... Je... euh...bon, ok, vous avez gagné ! Je vais vous expliquer. Chanson de High School Musical (scène du réfectoire) - Un serviteur : Au secours ! Un géant ! Un géant ! Un géant est rentré dans le château et se dirige vers nous ! (Panique générale. Tous quittent la scène) - Dracula : Sortez ! Sortez tous ! Je rassemble mes gens pour le chasser... Les cuisiniers resteront pour le retenir ; un géant, ça a toujours faim... (Il sort) - Gargantua : Hola ! Hola ! N’y a-t-il personne dans ce château ? Ohoh ? Un repas tout prêt ? Un peu frugal à mon goût mais l’attention est délicate. Picrocole et sa guerre attendront bien un repas. J’ai grand faim ! Mangeons donc pour honorer notre invisible hôte... C’est pas un problème, c’est l’une de mes occupations favorites depuis ma naissance... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 16/35 Quand je naquis, gros et joufflu Comme premier cri je réclamai à corps perdu Kek’chose à boire ! ou je me fâche ! Je fus repus en asséchant vingt-trois vaches Ah, c’est qu’il en faut des plats Pour rassasier Gargantua (bis) Mon père se dit : «Que grand tu as !» Rapport à mon gosier ; ça fit «Gargantua» Depuis ce jour, soir et matin Il me faut 12 repas pour me caler la faim Ah, c’est qu’il en faut des plats Pour rassasier Gargantua (bis) Gargantua : Mhm ?... Quels sont ces bruits ? Chanson Honneur et Félonie (la guerre) (Une dizaine de soldats entrent et combattent Gargantua qui résiste vaillamment. Dans le combat, un soldat est blessé et tombe à terre. Les autres quittent la scène à la poursuite du géant. Entre Alania qui cherche Thibaut) - Alania : Thibaut ? Thibaut ? .... Thibaut ! (Elle se jette sur le soldat à l’agonie) Chanson du Royaume des deux mondes (mort de Thibaut) (Alania retire son manteau pour s’en servir de coussin pour Thibaut ; en dessous, elle porte un ensemble noir super sexy. Thibaut l’aperçoit) - Thibaut : Waou ! - Alania : Tu aimes ? - Thibaut : Pas mal ! - Alania : Tu sembles aller beaucoup mieux... - Thibaut : Qui ne le serait pas en voyant ça ?! Waou ! (il se redresse) Chanson de Grease (final)) - Thibaut : Maintenant, on est ensemble et rien ne pourra nous séparer. - Alania : Oh toi ! Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 17/35 - Duc : Mes amis ! Festoyons pour célébrer cet amour sincère. Levons nos verres en leur honneur ! Notre aventure s’achève, mais la leur ne fait que commencer ! Chanson Honneur et Félonie (Final) 4/ L’internat Aaah... l’internat ! Lieu mystérieux et souvent craint. Pour certains, c’est même une menace : «Si ça continue, j’te mets en pension !»... Oh.... C’est que de l’internat, beaucoup de parents et d’élèves qui ne connaissent pas ont cette image : (J. Haliday : Les portes du pénitencier) Les portes de mon internat Bientôt vont sceller mes pas Et c’est là que je souffrirai l’ennui, La misère et les brimades aussi Mais l’internat est bien loin de cette image qui tient plus de la légende urbaine. C’est normal, me direz-vous, ça a bien changé depuis les années 60 ou même 70... Bien changé ? Oui, vous avez raison car les élèves ont bien changé, les loisirs ont bien changés, le monde a bien changé... Mais l’intérêt de l’internat, son rôle, sa responsabilité dans la réussite des élèves, eux n’ont changé en rien. C’est sûr, si un interne des années 60 et un interne des années 2010 se rencontraient, ils verraient bien des différences, mais, sans aucun doute, ils se rejoindraient sur l’essentiel.... (Début d’un film projeté sur l’internat des années 60. Pause au moment où l’on voit un interne dans sa chambre. Un élève actuel sur scène vient d’appuyer sur sa télécommande. Il se vautre sur son lit en jetant la télécommande sur les draps. ) - Ah la la, quelle galère, cet exposé sur les conditions de vie des élèves dans les années 60... Comme sujet pourri, y’a pas mieux... J’ai pas trop d’inspiration là... Une petite partie de Killerman Executor 3 va me donner du courage. (Il prend sa PSP et commence à jouer. Le personnage en pause recommence à bouger, jette un œil sur l’élève vautré sur son lit.) 60 : Ben alors, t’as pas un devoir à faire là ? 2010 : Que...? C’est quoi c’te blague ?... (Il cherche dans la chambre) ... C’est toi Virgil ? T’es où ? 60 : Non, c’est pas Virgil, c’est moi. Et tu ne réponds pas à ma question : qu’est ce que tu fais si t’as un devoir à faire ? 2010 (Il regarde l’écran et écarquille les yeux) : C’est quoi c’t’embrouille ! Y’a la télé qui me parle ??? T’es qui toi ? (Il attrape la télécommande et essaye vainement toutes les touches) 60 : Moi ? Ben, un interne. Un interne de l’Ermitage, comme toi j’ai l’impression. Je reconnais cette chambre, mais elle est m’a l’air drôlement changée. Y’a que 3 lits ! Attends, il faut que je voie ça. Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 18/35 (Il sort de l’écran et arrive sur scène) 2010 : C’est quoi c’délire ?! C’est un truc de ouf ce qui m’arrive ! T’es... t’es réel ? 60 : ‘faut croire ! (il regarde la chambre) Ouha... C’est super ta chambre ! T’as le droit de mettre des posters ? 2010 : hein ?... Ben oui, évidemment. C’est MA chambre... enfin presque. 60 : Oui, je sais, tu la partages avec les autres. Mais comment vous faites pour vivre à 8 avec seulement 3 lits ? Vous organisez des tours de sommeil ? 2010 : A 8 ?! Arrête, on est 3 et c’est déjà pas mal ! 60 : Sacré chançard ! A mon époque on est 8 voire 12 par chambre ! Je t’explique pas l’ambiance quand on a du cassoulet au diner ! 2010 : T’es un poète, toi... 8 par chambre, pfiou ! Quelle galère ! 60 : Boah... oui et non. On rigole bien, c’est tous des copains. On se fait parfois de ces batailles de polochons... je te raconte pas ! Après évidemment, ça chauffe avec le maître d’internat ! 2010 : Il est pas cool le tien ?... Ouais, c’est comme le notre ; une vraie peau d’vache ! 60 : Ca oui ! D’un autre côté, on comprend bien qu’on peut pas faire les guignols tout le temps. On sait quand on dépasse les limites et on assume. C’est un peu comme un jeu : le tout c’est de pas s’faire gauler 2010 : Nan... je sais bien. Je dis «peau de vache», mais en fait, il est super cool quand on a un coup de cafard ou quand on a un problème. Pas le tien ? 60 : Si, un peu. En fait, j’ai l’impression que c’est quand même drôlement plus strict à mon époque : lit au carré, en rang par deux, pas un mot dans les rangs, 15 minutes pour la toilettes, C’est pas comme ça pour vous ? 2010 : Tu rigoles ! C’est déjà assez pénible d’avoir à ranger sa chambre. 60 : Quelle chochotte ! Ici ça marche à la baguette. Et pour les devoirs, c’est pareil ; pas un bruit durant les 2 heures d’étude ! 2010 : 2 heures ?? 60 : Ben oui. De 17h à 19 h. Jusqu’au diner quoi... 2010 : Mais... tu joues quand ? Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 19/35 60 : Eh mon gars, c’est peut-être pas le plus important, tu crois pas ? Nos parents se saignent aux 4 veines pour qu’on ait de bonnes études, pas pour être dans un camp de vacances... Des loisirs, on en a , et des super ; mais ça, c’est le jeudi. 2010 : Ah... les teams ? 60 : Les quoi ? 2010 : Les teams. Ou les clubs, ou... je sais pas moi... les ateliers créatifs et sportifs... je sais pas comment vous appelez ça à ton époque, moi... 60 : Ben non, c’est les loisirs organisés. Y’a pas école le jeudi. Vous avez école vous ??? 2010 : Ah ok ! Je comprends ! Nan, en fait nous c’est le mercredi que c’est loisir et détente, pas le jeudi. Le jeudi on bosse, comme le lundi, mardi mercredi matin et vendredi. 60 : ... et samedi. 2010 : Ah non ! Quand même pas. Le samedi et le dimanche, c’est repos. 60 : Vous travaillez pas le samedi ? En fait, vous fichez pas grand chose à ton époque ! 2010 : Non Monsieur ! On bosse ici ! D’ailleurs, on est un peu obligé. Avec les surveillants sur le dos presque tout le temps, on n’a pas trop le temps de faire autre chose, même si - je sais- c’est plus strict à ton époque... C’est sûr, c’était pas pareil l’année dernière quand j’étais chez moi. D’ailleurs, c’est bien pour ça que je suis là. 60 : Ah bon, tu faisais quoi chez toi après l’école ? 2010 : Je regardais la télévision. 60 : Ouha ! T’es riche ! 2010 : Nan... A mon époque, la télé, c’est hyper banal. Chez moi, on en a 3 : une dans ma piaule, une dans celle de mes parents et un grand écran HD dans le salon... Alors c’est sûr, c’est pas les Power Rangers, Scoubidou ou Ben Ten qui m’ont fait progresser en math. J’ai vraiment foiré mon année. 60 : Je comprends pas tout ce que tu dis, mais je crois que dans l’ensemble, c’est un peu comme moi ; ici, on est «condamné à réussir». 2010 : Ah... Tu peux pas te laisser aller, c’est sûr. Toujours un surveillant, le censeur, le maître d’internat qui est là sur ton dos... 60 : ... pour t’aider. 2010 : ... Mhm ?... Mouai, on peut dire ça comme ça... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 20/35 60 : Ben quoi ? C’est pas vrai ? Ils ne sont pas là pour t’aider ? 2010 : Si... un peu, mais tu parles comme eux et ça le fait pas trop là. 60 : Mais... C’est vrai ou c’est pas vrai ?! 2010 : C’est vrai ! Là ! T’es content ? C’est vrai... mais ça m’gave. 60 : T’es un peu bizarre quand même. 2010 : Non, mais... Tu vois, c’est pas trop le truc à dire entre copains, ça. Nous, on critique tout : la bouffe, l’autorité, les bâtiments, les profs, ... tout quoi. Mais... en fait, on sait bien qu’on a de la chance d’être là. Note que certains l’ont pas encore vraiment compris... 60 : ... Ben, ici, c’est différent, même si on aime faire les 400 coups. On respecte les adultes parce qu’on sait qu’ils sont là... pour nous. Leur but, c’est qu’on comprenne comment vivre ensemble et comment travailler pour faire plus tard le métier qu’on souhaite. 2010 : Je sais... C’est quand même une sacrée vie qu’on vit ici, hein ? 60 : Ah ça, tu peux le dire ! 2010 : L’internat, c’est quelque chose ! 60 : Si on l’a pas vécu, on peut pas comprendre tous ces jours... 2010 : ... Et ces nuits... Ensemble : ...comme interne. Les internes (sur l’air de «Mes amis, mes amours, mes emmerdes» de C. Aznavour) 60 : Bon... En fait, j’trouve que t’es plutôt sympa. Tu vis étrangement dans un monde assez bizarre, l’internat a bien changé en 50 ans mais finalement, on se ressemble pas mal. A l’internat, tu as les moyens de travailler, t’as des copains, tu as l’air plutôt bien dans tes sabots... Comme moi en fait... 2010 : Ouais, c’est sûr. Au début, j’te trouvais trop chelou, mais t’es cool, même si j’te trouve un peu coincé 60 : Coincé ? Ah ça, t’en sais rien... D’ailleurs, je vais pas tarder à repartir parce que ce soir, je compte bien faire le mur... 2010 : Aaaah... Petit cachotier ! Vue la discipline, c’est pas pour rien que tu prends des risques... 60 : Ah ça non !... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 21/35 2010 : Mhm... C’est ta meuf ! 60 : Ma quoi ? 2010 : Ta meuf. C’est le mot «femme» à l’envers. C’est du verlant. Plus rare et plus subtil, on appelle ça aussi une feumeu : c’est le verlant du verlant. Toujours plus fort ! 60 : Le verlant du verlant ? Mais l’inverse de l’inverse, ça revient pas à revenir au mot de départ...? Pourquoi ça donne pas «Femme» ? 2010 : Euh... J’sais pas... Bon quoi qu’il en soit, t’as une copine ou pas ? 60 (petit sourire et regard complice) : Elle s'appelle Yvonne. 2010 : Yvonne ? Ouhaaa, le nom de vieux ! 60 : Je trouve son nom très joli et même très romantique… 2010 : Romantique ? Arrête ! C’est le même nom que ma grand-mère ! Ca fait limite pitié !... Yvonne ! 60 : Et bien ici, à mon époque, c’est très à la mode et très apprécié ! 2010 : Ah, c’est sûr, à ton époque... (Soudain sérieux) Mais... attends... euh, et toi, c’est quoi déjà ton nom ? 60 : Paul... Paul Duval 2010 : ??? .... Papy ?! (noir) 5/ Les élèves Les cours du collège, du lycée et même déjà celle du primaire sont riches d’une faune étrange et variée, parfois dangereuse et le plus souvent étonnante. Chaque élève est unique et tous ont leur caractère qui se forge, année après année. Le plus étonnant est sans doute cette curieuse constatation : qu’ils soient des années 60, 80, ou 2000, ... on retrouve les mêmes caractères dominants au sein d’une classe ; ces caractères que tous les professeurs connaissent si bien... Pourquoi ? Mais parce qu’ils sont profs, me direz-vous. Oui, c’est vrai, mais surtout, parce qu’ils ont été élèves eux-mêmes. On a souvent tendance à oublier que tous les profs ont été étudiants, et quand ils étaient collégiens ou lycéens, ils avaient un caractère parfois bien trempé... Prof Français : Voilà le patron... Directeur (entrant avec Bertier qui porte une pile de dossiers) : Bonjour à tous. PROFS : Bonjour patron. Directeur : Aujourd’hui on s’attaque au dossier 4S. Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 22/35 Prof Sciences : Gros dossier patron ? Directeur : On peut le dire, Dubois. Nous allons voir tous les protagonistes un par un. C’est du lourd, et je vous attends tous à votre maximum pour en venir à bout et régler le dossier dans la douceur... PROFS : Ok patron, vous pouvez compter sur nous. Directeur : On va commencer avec un poids lourd de ce milieu ; Bertier, la première diapo... (Brouhaha dans les rangs, certains reculent sur leur siège, protestations...) Directeur : Du calme, du calme ! Ce n’est qu’une photo ! Bon, vous l’avez tous reconnu : Chico Barriolov dit «Le Loup blanc». Sous cette tignasse blonde, 65 kg de plaisanteries douteuses et d’indiscipline. Attention ! Cet animal là est bougrement intelligent, et en plus, très populaire avec ses facéties ! Prof Anglais : Une fois il est rentré dans la salle en roulé-boulé ! Prof Hist-Géo : ... Il a fait mine de se jeter par la fenêtre pour éviter un interrogatoire... Prof Sciences : Il m’a tiré dessus, et de dos ! Directeur : ... Je sais, je sais... Mais nous ne sommes pas dans une zone de non droit et nous devons protéger ceux qu’il pourrait entrainer dans ses frasques. Son arme favorite : la sarbacane. Il est sacrément précis. On peut même le qualifier de tireur d’élite. Votre collègue Gégenivet en a déjà fait les frais en essuyant plusieurs tirs de dos... Elle est d’ailleurs toujours à l’hôpital... Nous avons tous une pensée pour elle... Prof Français au prof Sciences : A l’hôpital ? Prof Sciences : Oui, pour dépression grave. Une nouvelle victime de son devoir... Directeur : Bertier, diapo 2... (diapo 2) Directeur : Jules Beny dit «Juju Lune en tête». Un rêveur, un artiste. Pas méchant mais tout ce qu’on peut dire glisse sur lui. Une véritable carapace de poésie et de musique. Prof Hist-Géo : Poésie, poésie... Il a aussi une sacrée répartie qui frise l’insolence ! Devant le néant de réponse de son dernier devoir, quand je lui ai demandé : «Jules ! Tu le fais exprès ou tu me prends pour un imbécile ?», il m’a dit : «J’ose pas vous répondre, M’sieur...» (Petit brouhaha amusé et offusqué) Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 23/35 Directeur : Ok, ok... bon, à recadrer rapidement si on ne veut pas qu’une fois sortie de sa lune, la réalité ne soit trop dure à affronter pour lui... Diapo suivante... (diapo 3) Directeur : Denis Brisco dit «Dédé la bricole». Ce n’est pas un garçon, c’est un couteau suisse. Sa trousse ressemble à un paquetage de survie d’explorateur. Il a le matériel pour toute la classe, professeur inclus... Prof Math : C’est vrai ! Une fois j’avais égaré mon stylo et je lui en ai demandé un. Il m’a demandé : «Rouge ? Vert ? Bleu ? Violet ?». Je lui dis «Rouge». Il farfouille dans sa trousse et me demande «Sans odeur ou parfum fraise ?»... (Petit brouhaha amusé) Directeur : Bon, diapo suivante... (diapo 4) Directeur : Ah... Jean Dellarosa dit «Don Juan». Pour lui la vie se résume à deux choses : son apparence et sa beauté. Il peut aussi conjuguer ces deux choses ce qui donne «l’apparence de sa beauté» et «la beauté de son apparence». La seule chose qui réfléchisse chez lui, c’est son miroir qui ne le quitte jamais. Son objectif : la gente féminine qu’il sait parfois utiliser à ses fins en se mettant à côté lors d’un contrôle. Prof Français : Cela dit, il est méticuleux : quand il copie, il recopie aussi les fautes d’orthographe ce qui le rend d’ailleurs plus facile à repérer... (Petits rires amusés) Directeur : Bon, Bertier diapo suivante. (diapo 5) Directeur : Ah... Plus sympathique : Jade Boucheron dite «L’orfèvre». Ses cahiers pourraient être exposés au musée à la section «enluminures». Non seulement c’est une bosseuse chevronnée, mais tous ses cours sont décorés, embellis, soulignés, avec un code couleur précis. Prof Anglais : Elle a aussi un code d’abréviation : dernièrement, je la vois marquer dans son agenda «IVP». Je lui demande la signification du sigle, et elle me répond : «Interro vache Possible»... Directeur : Oui... Elle est méticuleuse à l'extrême dans sa prise de note et dans son graphisme. Un simple schéma sur la dissection d’un vers de terre ferait pâlir d’envie Michel-Ange. Concentrée et intéressée par tout, elle sera pour vous un précieux soutien. Diapo suivante... (Diapo 6) Directeur : Cyrielle Gémeau dite «Double face» ou «L’éponge». Cette fille est douée, très douée et elle le sait. Elle retient tout, de ses cours précédents, de ses années précédentes, de ses voyages... Une encyclopédie sur pieds/pattes. Ses questions sont toujours intéressantes, ses réponses - justes fusent et se multiplient... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 24/35 Prof Anglais : Elle est aussi connue sous un autre surnom : «La Sournoise»... Directeur : Exact. J’allais y venir. Elle a l’habitude de dissimuler son savoir pour les contrôles. Affirmant à ses camarades qu’elle n’a rien compris, qu’elle a perdu ses cahiers, qu’elle est paniquée... Laissant les personnes moins douées croire qu’ils peuvent la battre. Et à la lecture des résultats : Vlan ! Le «18» tombe comme un couperet, désespérant les uns et agaçant les autres... Donc, en résumé, un moteur pour le groupe, mais soyez quand même vigilants... Bertier ? (Diapo 7) (Tous font un «Ohooo» attendri) Directeur : ... Oui, je sais, vous les avez reconnu : Les frères Gimbert dit «Charibde et Scylla» ou «les Dalton». Tout ce qu’ils font, tout ce qu’ils entreprennent est un échec. Prof Français : Pourtant, ils travaillent ! Ils y mettent de la bonne volonté ! Directeur : Mais oui, je sais... Et c’est bien le plus malheureux ! Ils voudraient tellement faire plaisir à leurs professeurs, à leurs parents... Mais ils sont inadaptés à ce système, ou plus exactement, ce système est inadapté à eux. Ils grattent des pages et des pages mais, en retard sur le cours, oublient des mots, la plupart du temps les plus importants. Ils mettent 2 minutes à décapuchonner leur stylo, commencent une dictée quand tout le monde en est à la 3° ligne... PROFS : Quelle horreur ! Quelle frustration ! Quel gâchis ! Prof Math : Dernièrement dans un devoir, ils ont réussi à mélanger le théorème de Pythagore et celui de Thales. Ca a donné «le théorème de Pythalès» dont le résultat défie toutes les lois mathématiques qui régissent ce monde. (Ohoo affligé) Directeur : Oui, leur faculté à mixer les connaissances leur a fait gagner récemment le surnom de «DJ» dans le groupe. Pour eux, le triangle isocèle bout à 90°, l’escargot est un animal hermaphrodisiaque et Mozart est le compositeur des «4 Saisons de Vivaldi». C’est triste et décourageant, mais il faudra redoubler de pugnacité ; c’est sur eux en particulier qu’il faudra concentrer nos efforts. Diapo suivante... (Diapo 8) («Aha !» embarrassé) Directeur : En effet... «Ah». Notre surdoué. François Dorney dit «Le mutant» ou «L’Alien». Deux ans d’avance, solitaire, prisonnier d’un monde où les professeurs débitent au mieux des évidences, au pire des lapalissades, il est le plus souvent rejeté par la meute qui le trouve trop bizarre. Mais attention, il peut être dangereux : la moindre affirmation douteuse ou trop vague que vous pourrez dire sera vérifiée, disséquée, confrontée aux informations du bibliobus qui lui sert de cartable. Cartable qui, soit dit en passant, est bien plus riche que notre CDI. Prof Sciences : Et pourtant, il n’écoute rien, il est déconcentré par tout, il rêve en regardant par la fenêtre... Directeur : On CROIT qu’il rêve. Mais expert dans le multitâche, il peut suivre le cours, rêvasser en regardant par la fenêtre et lire son livre sur la fusion nucléaire en même temps... Il est hors du temps Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 25/35 -dont il pourra d’ailleurs vous expliquer la relativité-. Ses exposés ressemblent à des soutenances de thèse et plongent les élèves dans l’incompréhension totale, et les professeurs dans l’admiration béate. Prof Math : Moi, il me fait un peu peur... La dernière fois, en pleine démonstration mathématique, il s’est levé en disant : «Madame, il y a une façon plus simple d’obtenir ce résultat»... Et il a fait sa démonstration !.. C’était brillant ! (explosant en sanglots) J’étais publiquement humiliée ! Prof Hist-Géo : Moi aussi il me fait peur, mais pour d’autres raisons : à la fin de la dernière sortie en forêt de Fontainebleau, nous l’avons cherché pendant 3/4 d’heure en hurlant son nom à tue-tête, élèves et professeurs. Introuvable ! Nous l’avons finalement découvert à 20 mètres du bus, dans une petite grotte, tellement plongé dans un «Science et vie» qu’il n’avait même pas entendu nos appels... Directeur : Oui... voilà le personnage qu’il faudra aider, intégrer et je dirai presque apprivoiser pour qu’il réussisse ici sans avoir l’impression de régresser. Je vous le rappelle : les connaissances ne sont durablement acquises que dans l’épanouissement et la socialisation. Bon, je crois que nous avons vu les cas particuliers, c’est maintenant à nous de jouer. La mission est simple : tous doivent réussirent... je dis bien TOUS. Prof Anglais : Même... le «Loup blanc» ? Directeur : TOUS j’ai dit, sans aucune exception. La stratégie est simple : adaptabilité. On se met à leur niveau et on tire par le haut. Tout progrès dans quelque domaine que ce soit doit être valorisé et servir à aller de l’avant. Bon... Ce briefing est terminé, place à l’action... PROFS : OK patron, c’est parti ! (Tous se lèvent) Directeur : Bertier, éteignez le projecteur... Bertier ?... Bertier ?! Bertier : Oui patron... Directeur : Et bien mon vieux, qu’est ce que faites ? Bertier : Rien patron... Je regardais simplement les élèves en récréation dans la cour... Chanson : Voulzy : «Rockcollection» 6/ Les profs Les profs ! On ne va pas se répéter, les profs sont d’anciens élèves qui avaient des profs, euxmêmes anciens élèves, ... etc... Evidemment, il y a un monde entre le professeur méticuleux et respecté d’aujourd’hui et l’adolescent boutonneux et nonchalant qu’il était hier. Mais pour certains, la différence n’est pas si grande, et ils ont conservé malgré eux certains travers de leur enfance tourmenté. En 70 ans d’existence, l’Ermitage a vu passer certains de ces «cas» qui aujourd’hui ont changé d’horizon, voire de vocation. Ils ont laissé un souvenir impérissable, cuisant ou amusé chez Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 26/35 certains élèves, mais surtout, chez leur directeur ou directrice qui devaient par derrière gérer les éventuels problèmes qu’ils causaient... Voilà/Voici quelques exemples. (Un prof sort du bureau du directeur) Directeur : Voilà Mme Bertier. Vous comprenez je pense pourquoi je vous ai dit tout cela. Prof : Mais bien sûr, M. le directeur Directeur : Pour moi, j’ai toute confiance en vous et je pense que vous saurez rapidement prendre cette direction avec vos élèves. Prof : Bien sûr, M. le directeur. Directeur : A très bientôt. Et en cas de problème, n’hésitez pas à venir me voir. Ma porte vous est toujours ouverte. Prof : Merci M. le directeur. Au revoir... (Air de «SOS d’un humain en détresse») Changement de scène - Elève 1 : 15 minutes de retard... avec un peu de chance, elle ne sera pas là... - Elève 2 : Tu rigoles ?! Elle est déjà arrivée avec 35 minutes de retard. - Elève 3 : Ca, je m’en souviens ! Elle nous avait tous consignés un samedi parce qu’on était parti en étude... - Elève 4 : Attention ! Elle arrive ! - Elève 1 : Aïe aïe aïe ! - Elève 2 : Oh la la ! Et elle va rendre les contrôles ! Ca va être l’horreur ! - Elève 4 : La v’la ! La v’la !! (Panique. Tous retournent à leur place. Le professeur rentre et s’immobilise en regardant les élèves silencieux. On entend un harmonica. Personne ne bouge) - Qui joue de l’harmonica ? - Elève 3 : Euh... désolé M’dame... Je m’entrainais pour le cours de musique... - Sur mon bureau ! Tout de suite ! - Elève 3 : Mais... - TOUT DE SUITE !!!! (l’élève s’exécute) - Ah vous voulez de la musique ? Et bien je vais vous en faire, moi, de la musique. Ca s’appelle «Requiem pour une bande de nuls» ; je vais vous rendre les contrôles de la dernière fois. - Elève 2 : Ils sont bons, Madame... ? - ARRETEZ DE M’INTERROMPRE !!! JE NE SUPPORTE PAS VOTRE ATTITUDE INSOLENTE ! JE VOUS METS 4 POINTS EN MOINS SUR VOTRE NOTE !! Alors... où est votre copie... La voilà ! Mais dites moi... vous n’avez que 2 sur 20 ?! Ca va donc vous faire 0 pour ce contrôle, et -2 pour le prochain contrôle. Je le note dans mon petit carnet... - Elève 2 : Mais, Madame, je demandais juste... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 27/35 - VOUS CONTINUEZ A ÊTRE INSOLENTE ? 2 HEURES DE COLLE !!! - Elève 2 : Mais Madame, je voulais pas être insolente... - 4 HEURES DE COLLE ! JE CONTINUE ?.... PRENEZ LA PORTE, Melle « JE TIENS TETE AU PROFESSEUR » !!! (l’élève part dépité) - Bon... où j’en étais, moi... Ah oui ! Les contrôles ! Dire qu’ils sont mauvais serait une insulte à tous les mauvais de cette terre. Chanson «Bad» (elle part en claquant la porte) - Elève 3 : Bon... ça s’est plutôt bien passé... - Elève 1 : ... En tout cas mieux que la dernière fois. - Elève 2 : Oui... je lui trouve une petite forme... J’espère qu’elle va pas nous faire une dépression... - Elève 1 : Bon... qu’est ce qu’on fait ? - Elève 2 : Ben comme d’Hab’... : on va en étude - Elève 3 : Allez... (tous partent) 7/ Roundsquare Roundsquare. A travers ce mot, c’est tout une philosophie, une véritable idéologie humaniste qui se développe. Etre au service du monde et non se servir de lui. Agir pour ne pas périr d’ennui en finissant, étriqué, dans son petit monde ethnocentré. S’ouvrir aux cultures pour ne pas s’enfermer dans la sienne... Ca vous semble abstrait ? Difficile à comprendre ? Vous doutez de ses bienfaits ? Vous ne douterez plus en voyant ce qui s’est passé il n’y pas si longtemps à l’Ermitage... (voix off : Quelque part, dans la sombre dimension 0) - Evilthought : Oh, Villainator, mon maître, vous m’avez demandé ? - Villainator : Oui, docteur Evilthought. Où en est l’invasion de la terre ? - Evilthought : Elle progresse, Maître. Les humains sont faibles et aisément manipulables. Votre grande ombre obscurcira bientôt toute leur ridicule planète. La victoire est proche. - Villainator : Avez-vous infiltré les écoles, comme le prévoit mon plan diabolique ? - Evilthought : Tous nos agents sont à pied d’œuvre, mais ils rencontrent parfois une résistance... inhabituelle ces dernières années... - Villainator : Comment ? - Evilthought : Certaines école luttent contre votre grandeur... C’est inexplicable. Leurs cerveaux pourtant englués par des décennies d’ennui, de racisme et de défiance envers les cultures Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 28/35 différentes s’ouvrent aux autres... Mais que votre grandeur se rassure, il s’agit là que d’une minorité de... - Villainator : Incapables ! Craignez ma colère, toi et tous tes agents ! L’école doit être ennuyeuse ! L’école doit leur apprendre à se méfier de la différence. S’ils se respectent entre eux, s’ils apprennent à se connaitre, comment voulez-vous qu’ils se battent entre eux une fois adultes ? Cette mission est la clé de mon plan ! - Evilthought : Calmez-vous, Maître, nous allons trouver un moyen pour les mater... - Villainator : Envoyez mes meilleurs éléments sur les cibles les plus dangereuses. Analfabétor ! Boringator ! Ségrégatron ! Répondez à mon appel ! - Les trois Boss : Nous voici Maître Villainator. - Villainator : Docteur Evilthought, quelle école me résiste le plus ? - Evilthought : En fait, il y en a plusieurs disséminées sur la planète. elles se sont organisées en réseau… - Villainator : Et c’est ce que tu appelles une faible résistance ?! Donne-moi un objectif qui servira d’exemple. - Evilthought : Et bien... il y a une école en France... L’Ermitage qui résiste particulièrement à votre noirceur. - Villainator : Allez ! Mes chiens de guerre ! Redonnez à cette école le goût de l’ennui, des bagarres entre bandes rivales et de la guerre contre les professeurs. Allez semer le chaos pour préparer mon règne ! - Tous : Il en sera fait selon vos désirs, Oh, Noirceur infinie. (Voix off : Pendant ce temps là, sur terre, à l’Ermitage) - Anthony : Bonjour les amis ! - Elève Bob : Bonjour Anthony ! - Anthony : Que faites-vous ? - Elève Bob : Nous préparons l’exposé pour demain sur l'environnement. Tu veux le finir avec nous ? - Anthony : Ca a l’air passionnant mais pas tout de suite. Je vais d’abord réviser avec Cathy le contrôle d’anglais. Elle a accepté de m’aider avec les verbes irréguliers. - Elève Lou : Je peux t’aider aussi si vous avez besoin. Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 29/35 - Anthony : Merci Lou, je m’en souviendrai si nous avons un problème. - Boringator : Ah ah... Voilà donc ces humains rétifs. C’est répugnant de les voir s’entraider et penser aux autres au lieu de ne s’occuper que de leurs affaires... Je vais utiliser le rayon nombrilisant du Docteur Evilthought. (effet sonore et lumineux) - Elève Bob : Eh ! Ne mets pas trop de colle sur tes images ! Ca dégouline sur les miennes ! - Elève Lou : Attends... C’est pas grave, il n’y a qu’une goutte. - Elève Bob : Oui... ! Tu dis ça mais je sais bien que tu veux ruiner tout mon travail ! - Elève Lou : Tu dis n’importe quoi ! De toute manière, heureusement qu’il y a mes recherches pour que ton travail soit mis en valeur. J’ai failli m’endormir en lisant ta partie ! Sans moi, ce que tu as fait ne vaudrait pas grand chose ! - Elève Bob : La vérité, c’est que t’es jalouse parce que c’est moi qui ai fait plus de la moitié de cet exposé ! Vous êtes des parasites ! - Anthony : Qu’est-ce qui se passe, les amis ? C’est la première fois que je vous entends parler ainsi ! - Elève Cathy : Eh oh ! Si tu t’occupes d’autre chose, moi je ne t’aide plus. Déjà que je prends sur mon temps pour t’aider ! Et d’ailleurs, je me demande pourquoi je fais ça. Si tu deviens meilleur, je ne serai plus la première de la classe en anglais. - Boringator : Ah ah ah ! Grâce au rayon nombrilisant, ils ne pensent plus qu’à eux, ils deviennent égoïstes et égocentriques ! Parfait ! - Elève Sullivan : Rends-moi ma règle ! C’est MA règle ! - Efia : Mais tu ne l’utilises pas pour l’instant et j’ai oublié la mienne... - Elève Sullivan : C’est TON problème ! T’as qu’à avoir tes affaires ! Non mais sans blague ! - Efia : Ce qui se passe n’est pas normal... - Boringator : A toi, Ségrégatron. - Ségrégatron : Ah ah ! Je vais manipuler leurs esprits pour les rendre racistes et intolérants ! (effet sonore et lumineux) - Elève François : C’est quoi ces signes bizarres ? - Efia : Du chinois. J’ai cours tout à l’heure... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 30/35 - Elève François : Pourquoi tu étudies cette langue de sauvage ? C’est n’importe quoi ! Ching cheng chong ! Ah ah ! Ecoutez tous ! Je parle chinois ! Chong ching ! - Elève Chen Yi : Ca va pas ? Qu’est ce qui te prend ?! - Elève François : Oh toi, la chinetoque, si t’es pas contente, t’as qu’à retourner dans ton pays ! - Elève Chen Yi : Mais... tu sais bien que je suis née en Meurthe et Moselle. Tu veux que je retourne à Lunéville ? Pour quoi faire ??? - Boringator : Ah ah ah ... A toi Analphabétor. Ils sont presque à nous, désormais. Le Maître sera content... - Analphabétor : Voilà ! J’utilise mon rayon débilisant qui va ramollir leur cerveaux. (effet sonore et lumineux) - Anthony : Calmez-vous tous ! Enfin ! Vous faites normalement un super travail ensemble, continuez comme d’habitude... Bon alors.... euh...Cathy, tu es sûre que la traduction de «Brian conduisait sa voiture» c’est «Brian drived his car» ? - Elève Cathy : Ben oui ! Pourquoi ? Pour mettre à l’imparfait/prétérit, il faut mettre «ed» à la fin des verbes en anglais. Je le sais, quand même, je suis anglaise ! - Elève François : Ca on le saura ! C’est les anglais qui ont toujours tout fait contre la France ! Mais on aura notre revanche un jour ! Vous paierez pour Waterloo ! - Elève Sullivan : Waterloo ? C’est pas une marque de stylo ça ? - Elève François : Mais non ! Crétin, c’est «Waterman» - Elève Sullivan : Eh oh ! T’en prends pas à moi ! Je suis américain d’origine, moi. Et d’ailleurs vous n’existeriez plus si on n’avait pas été là pour vous sauver en 39-45 ! - Elève Lou : Il s’est passé un truc en 39-45 ? - Elève Cathy : Et les anglais ? Ils cueillaient des cerises peut-être en 39-45 ? - Elève François : Et pourquoi pas ? Pour agrémenter votre ignoble poulet bouilli à la menthe ! (Brouhaha général. Tous se disputent) - Efia : Du calme ! Du calme ! Je vous rappelle que nous sommes au CDI ! Le silence est obligatoire ! Retournez à votre travail et plus un mot ! - Anthony : Efia... Tu penses comme moi ? - Efia : Oui, Soit ils sont tous devenu fous, soit... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 31/35 - Anthony : ... il y a du Villainator là dessous. Vite ! Mon détecteur d’onde kharmaléfique à spectre polarisant ... Bon sang ! J’ai une biosignature pourpre : les séides de Villainator ne sont pas loin. C’est à nous d’agir ! Par le pouvoir du crâne ancestral ! - Efia : Wo wo wo !!!! Tu te trompes de série, là ! Et puis, nous n’allons pas nous transmoléculariser au milieu du CDI ! Allons à côté, les autres nous y rejoindront (elle parle à sa montre) ; Irina, Driss, Ludovic, Setsuko, rendez-vous tout de suite dans la salle des archives. TRANSMOLECULARISATION (filmé, projeté) - Irina : International ! - Driss : Démocratie ! - Efia : Environnement ! - Anthony : Aventure ! - Ludovic : Leadership ! - Setsuko : Service ! - TOUS : Power Roundsquare ! Plus est en vous ! - Boringator : Aah ! Malédiction ! Les Power Roundsquare ! Soldats Nullos ! Attaquez-les ! Détruisez-les ! - Efia : Les Nullos ! Il y en a partout ! - Anthony : Eliminons-les ! Il faut sauver nos amis de l’emprise de Villainator ! (Combat. Les Power Roundsquare prennent rapidement l’avantage. Les Nullos reculent) - Ludovic : Ils reculent ! La victoire est à nous ! - Boringator : Pas encore ! - Les Power Rsq : Boringator ! - Boringator : Et oui ! Et je ne suis pas venu seul ! - Anthony : Segregatron ! Analphabetor ! Tout devient clair ! Mais vous ne gagnerez pas ! - Boringator : Oh que si ! Tiens ! Mange un peu de mon rayon débilisant. (Effet sonore et lumineux) Tu seras bientôt comme tous tes congénères et comme tes compagnons ! - Anthony : Jamais ! Jamais je ne deviendrai comme mes congères... Euh, je veux dire que ceux sur qui tu as généré le rayon qui les dégénère ne pourront être mes compagnons... Non... C’est pas Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 32/35 ça... Attends, le rayon qui a congénéré mes compagnons mangera bientôt ce qui régénère les congères... Euh... C’est pas vrai ! - Boringator : Ah ah ah !!! Ton armure bioélectronique à chaleur radioactive ne peut rien contre notre toute puissance ! Alors... Quelle réplique cinglante trouves-tu, toi d’habitude si habile en rhétorique ? - Anthony : ... C’est celui qui dit qui y est ! - Boringator : C’est tout ?! Aha ah ah ! C’est la fin des Power Roundsquare ! - Irina : Non ! ... Attends !... François, où es-tu allé la semaine dernière ? - Elève François : Sur l’Ile de Wight, pour un stage de comédie musicale - Irina : Comment était-ce ? - Elève François : C’était génial ! On a passé une semaine de rêve ! - Boringator : Arg ! - Efia : Et toi, Chen Yi : combien de langue sais-tu parler ? - Elève Chen Yi : 3 : Le chinois, l’anglais et le français. - Efia : Tu nous fais une démonstration ? - Elève Chen Yi : euh... Bonjour, je m’appelle Chen Yi. Et toi, comment t’appelles-tu ? (en français, anglais et chinois) - Boringator : Malédiction ! Mes forces me quittent ! - Setsuko : Sullivan ! Comment va ton français ? - Elève Sullivan : De mieux en mieux... Je ne suis ici en France que depuis 6 mois, mais grâce aux professeurs et à mes copains de classe, je progresse tous le jour. - Ségrégatron : Tous LES jours... - Elève Sullivan : Oh oui... merci ; tous LES jours - Boringator : Crétin ! - Ségrégatron : Oups... désolé - Irina : Qui participe au voyage au Pérou dans 2 mois ? - Tous : Moi, moi... Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 33/35 - Setsuko : Et vous tous, les amis ! Etes-vous heureux ici ? - Tous : Oh oui ! - Boringator : Aaarg ! - Efia : Vous ennuyez-vous ? - Elève Cathy : A l’Ermitage ? Impossible ! il y a tant à faire et à découvrir ! Des projets d’aide, comme avec l’Inde… - Boringator : AAAh !!! - Elève Lou : Il y a les Teams, les services aux autres… - Boringator : Aah ! - Elève Bob : Les voyages au 4 coins du monde... - Boringator : Malédiction !... - Elève Chen Yi : On apprend tant de cultures différentes et passionnantes... - Boringator : Aaah ! Fuyons ! Leur lumière est bien trop forte... elle nous annihile ! Nous ne pouvons rien contre cette coalition ! - Anthony : Oui ! Notre Koala sont trop fortes ! - Ludovic : Ils fuient ! Pourchassons-les pour en finir ! - Setsuko : Non ! Attends ! Si nous les détruisons, il n’y aura pas de suite à cette série. Mieux vaut finir comme d’habitude... - Ludovic : Ah ? Oui... bon, alors... «Nous nous retrouverons et nous te vaincrons, Villainator !» - Efia : Ils sont partis ! - Tous : Hourra ! - François : Power Roundsquare ! Comment te sens-tu ? - Lou : Pose-lui une question simple... - François : Quel est le sens de la vie ? - Anthony : Euh... 42 ? Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 34/35 - Cathy : Bon sang ! Ca ne s’arrange pas ! Qu’allons-nous faire ? - Anthony : Je rigole les amis... Ca va beaucoup mieux. Mon armure de Power Roundsquare a déjà réagencé mon cortex cérébral et rétabli l’intégralité de mes schèmes cognitifs. - Cathy : Ca ne va pas mieux ! Il dit n’importe quoi ! - Efia : Non, non. Là je crois que c’est bon ce qu’il dit... - Bob : On va vérifier ; dit : Les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches, archi-sèches. - Anthony :« Les chaussettes de l’archiduchesse sont-elle sèches, archi-sèches.» - Sullivan : Ok... En anglais : How can a clam cram in a clean cream can ? - Anthony :« How can a clam cram in a clean cream can ?» - Bob : Bon maintenant tu va rester en équilibre dans cette position... - Chen Yi : C’est pas un alcotest ! Qu’est ce que tu nous fais là ?! - Irina : C’est bon ! Il est sauvé ! - Tous : Hourra ! - Elève Lou : Merci les Power Roundsquare ! Sans vous, que serions-nous devenus ? - Anthony : C’est à nous de vous remercier. Vous nous avez sauvés en puisant en vous la lumière qui a pu détruire les forces du mal ! - Elève Cathy : Mais c’était VOTRE lumière qui nous a inspirés et qui nous inspire encore, chaque jour dans cette école ! - Elève Chen Yi : C’est vrai ! Roundsquare éclaire notre quotidien d’étudiant en nous faisant maîtres de notre destin. Nous agissons pour un monde meilleur. - Efia : Vous êtes et serez toujours tous des Power Roundsquare tant que vous croirez en cette vérité : - Tous : Plus est en vous ! Chanson de Roundsquare : «Go West» version Pet Shop Boys Le tour du monde en 70 ans - Comédie Musicale de J. Erny. Ermitage 2012 35/35