Des enfants requérants d`asile découvrent des mer

Transcription

Des enfants requérants d`asile découvrent des mer
« Les enfants connaissaient plein de
choses sur la culture japonaise »
Au terme de la colonie, Mika Takahata, l’une des six bénévoles du Service Civil International (SCI) se
prépare à rentrer au bercail, satisfaite de sa mission. La Japonaise se dit émue de son expérience et
encourage d’autres bénévoles à s’engager auprès des enfants sans-abri du Japon, suite au tsunami qui a
récemment frappé son pays.
La colonie: épisode 2/2
VDE : En quoi a consisté votre travail de monitrice durant la colonie de vacances ?
Mika Takahata : La mission des moniteurs consistait à veiller, au sens large, au bon déroulement de la colonie. Nous
étions chargés d’encadrer les enfants et de leur proposer des jeux, des balades et diverses animations. Il était aussi
de notre devoir de veiller à ce que les petits se lèvent, mangent et se couchent à des heures raisonnables.
J’ai partagé mes journées avec des enfants très sympas. J’avais beaucoup d’appréhensions lorsque j’ai quitté le Japon
car c’était la première fois que je partais seule aussi loin. Je me demandais comment les Suisses allaient m’accueillir
et surtout si les enfants n’auraient pas des préjugés à mon égard compte tenu de mes origines. Ce fut nullement le
cas.
Les moniteurs suisses, tout comme les enfants requérants, m’ont très bien acceptée. En un rien de temps, ils se sont
mis à crier mon nom « Miki, Miki… » et cela m’a fait chaud au cœur. J’étais ravie de constater que les enfants
connaissaient même des choses au sujet de ma culture, avant tout grâce aux dessins animés. Un petit m’a parlé des
samuraïs (membres de la classe des guerriers professionnels du Japon, constituée d’archers montés sur des étalons,
ndlr) en me demandant si mon père en faisait partie ! Ils connaissaient même le nom du sabre que portent les
samouraïs qui s’appelle « katana ».
Qu’est-ce qui vous a motivée à quitter le Japon pour une colonie de vacances en Suisse ?
Depuis plus d’un an je voulais me mettre, au service d’un projet hors de mon pays. Lorsqu’on m’a proposé la colonie
de vacances en Suisse, j’ai accepté sans hésiter parce que ce projet me mettrait en contact avec des enfants, ce que
j’adore. En plus, la Suisse est un pays francophone et j’ai pensé que ma participation me donnerait l’occasion de
pratiquer la langue française.
Que vous reste-t-il de ce voyage?
Mon séjour m’a permis de me mettre au service des enfants requérants d’asile. Durant les moments passés
ensemble, j’ai pu apprécier la joie qui se lisait dans leur regard. Je suis contente que mon déplacement ait contribué
à une œuvre utile. Cela m’amène à faire un parallèle avec la situation de mon pays. Au Japon, nous n’avons pas
d’enfants requérants d’asile mais nous avons des enfants sans-abri à cause du tsunami du 11 mars dernier. Ces
derniers ont eux aussi besoin d’assistance et d’affection. J’aimerais que d’autres personnes de bonne volonté
viennent à leur tour dans mon pays pour s’engager auprès des enfants japonais. Elles découvriraient, au-delà des
images catastrophiques du tsunami, un peuple accueillant et riche de valeurs, comme j’ai pu l’expérimenter en
venant en Suisse.
Interview réalisée par :
CDM
Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils
Des enfants requérants d’asile découvrent
des merveilles à Evolène
[caption id="attachment_1252" align="alignleft" width="200"] La
colonie à Evolène[/caption]
Quelques huitante enfants requérants d’asile du canton du Valais viennent de regagner
leur demeure après avoir pris part à deux semaines de colonie de vacances organisée par le
service de l’action sociale. Du 4 au 16 juillet, les enfants ont eu du plaisir à découvrir,
dans toute sa splendeur, Evolène, village typiquement valaisan perché sur les hauteurs de
Sion.
La colonie : épisode 1/2
Chalet Lana ! Ainsi se nomme le bâtiment de trois étages, tout de bois construit, qui a accueilli à
Evolène les enfants requérants d’asile. Un premier groupe d’une quarantaine de petits, âgés de 6 à 9
ans, y a d’abord élu domicile du 4 au 8 juillet. Juste après, ce fut le tour des plus âgés (entre 10 et 13
ans) d’y séjourner jusqu’au 16 juillet.
Axée sur le thème « là-haut sur la montagne », cette colonie a été encadrée par une importante
équipe de moniteurs constituée de requérants d’asile, du personnel du service de l’action sociale et
de six bénévoles du Service civil international. En combinant leur savoir-faire, les membres de cette
équipe ont fait vivre à tous des moments formidables : balade à l’alpage, montée en télésiège, visite
d’une fromagerie, découverte des personnages fantasmagoriques du carnaval d’Evolène avec ses
« empaillés » et autres masques traditionnels… De quoi fabriquer de jolis souvenirs que les enfants
pourront égrener avec leur famille une fois rentrés à la maison ou auprès des copains dans la cour
de récré dès la rentrée des classes.
[caption id="attachment_1255" align="aligncenter" width="300"] Les « empaillés » du caranaval
d’Evolène[/caption]
Quelques citations d’enfants
Mohamed, Irakien. 6 ans: « J’aime la colonie parce
qu’ici je me suis fait beaucoup d’amis. On fait des
jeux et du sport. Il y a aussi une fille que j’aime. Je ne
sais pas comment elle s’appelle mais je l’aime ».
Anita, Kosovare, 8 ans: « Je dessine le printemps parce que je suis née au printemps. J’aime
beaucoup cette saison. C’est pourquoi j’ai dessiné des arbres, une rivière, des nuages, des fleurs, le
soleil et la montagne…»
Micheline, Togolaise, 7 ans et demi. « C’est la première fois que je viens en colonie ; je suis ici avec
ma petite soeur. J’ai fait plein d’activités, du basket, de la corde à sauter ; j’ai fabriqué des bijoux.
J’ai très envie de revenir l’année prochaine ».
Flavia, Angola, 7 ans. « J’ai aimé la promenade sur le dos de l’âne. J’ai aimé les masques mais j’ai
aussi eu peur quand ils sont venus. J’ai même pleuré, mais la monitrice m’a consolée ».
Propos recueillis par :
CDM, Constant et Dusan
A suivre: le prochain épisode de la colonie la semaine prochaine!