Au nom de l`amour - Conférence des évêques catholiques du Canada

Transcription

Au nom de l`amour - Conférence des évêques catholiques du Canada
au
nom
de
l’amour
L’approche naturelle en régulation des naissances
N
ous souhaitons vous
donner le goût d’en
savoir davantage sur
l’approche naturelle en
régulation des naissances
et de mieux saisir les
dimensions chrétiennes
de la sexualité. Nous
espérons qu’à travers
ces quelques lignes des
horizons nouveaux et
attirants se déploieront
devant vous.
Mgr Bertrand Blanchet
Mme Louise Couture
Mgr Adam Exner, O.M.I
(président)
Ms. Dolores Fehr
Ms. Sharon Harland
M. Jean-Claude Laforest
Mme Hélène Leboeuf
Mr. Michael Sheehan
Les membres du Bureau de
direction de l’OCVF
Organisme catholique
pour la vie et la famille
Nous nous aimons passionnément! Nous ne voulons pas d’enfant maintenant car
nous désirons d’abord nous aimer plus profondément avant de devenir parents!
Le dépliant que voici se veut une réponse concrète à ce désir très légitime. Il vous
propose un mode de vie où la gestion de la fécondité peut s’envisager de façon sûre et
efficace grâce à une approche naturelle de planification familiale. Il présentera
également une réflexion chrétienne sur la sexualité qui va bien au-delà des choix de
méthodes.
Pourquoi se compliquer la vie avec des méthodes compliquées?
Pourquoi repérer les signes de fécondité? Pourquoi négocier les temps de continence?
Pourquoi jongler avec des règles d’interprétation? Pourquoi décider de remettre à plus
tard une relation sexuelle? Une réponse: parce que la vie amoureuse sexuelle du couple
repose sur un «monde de sens» et un «univers de valeurs». C’est ce que vous
découvrirez.
Est-ce qu’un couple peut déterminer avec précision les jours et le temps
le plus favorable à la conception d’un enfant? Et ceux
qui ne le sont pas?
Oui, et il est bien évident aujourd’hui que la relation
amoureuse sexuelle ne conduit pas automatiquement à
la naissance d’un enfant.
Pourquoi l’Église se mêle-t-elle des choix
d’une méthode de planification
familiale?
L’Église croit profondément en la capacité des
couples chrétiens de répondre à l’appel d’un
amour vécu à son plein potentiel. Cet amour
s’exprime de façon privilégiée entre un
homme et une femme. Nous tenterons
d’aborder les rivages de cet amour pour
découvrir sa richesse.
En ce sens, l’approche naturelle
représente un monde de valeurs
respectant l’intégrité physique,
affective et spirituelle des
personnes. Et cette option
constitue pour l’Église le
chemin le plus direct à
l’aspiration au bonheur
des couples.
L’approche natu
en su
Une méthode naturelle? Qu’est-ce que c’est?
En somme, iI s’agit de limiter la conception ou,
quand le couple est prêt, de prévoir la conception d’un
enfant. On utilisera alors une approche s’harmonisant
aux périodes de fécondité ou d’infécondité, cycle après
cycle dans la vie amoureuse sexuelle du couple.
C’est d’abord l’exercice d’une sexualité conjugale
modulée à la fécondité. En effet, grâce à la succession
de différents signes physiques et physiologiques chez la
femme, il est possible, sans trop de difficulté, de repérer
l’alternance des périodes fécondes et infécondes du
cycle féminin pour ajuster le moment des rencontres
amoureuses sexuelles.
Jour 1
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Au cours de chaque cycle se
succèdent des phases de fécondité
dite ‘relative’, puis de fécondité
croissante et maximale, suivie
d’une phase d’infécondité.
Ces phases sont repérables par
l’observation de différents
symptômes typiques.
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La fécondité chez la femme est
cyclique, elle n’est effective que
quelques jours par cycle. À cause
de cela, le site d’observation de
ces méthodes est le cycle féminin
qui se déroule de la puberté à
la ménopause sous l’action
d’hormones produites par les
ovaires.
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Comment ça fonctionne?
Note: L’homme, quant à lui, produit des
spermatozoïdes 365 jours par année de la
puberté à la fin de sa vie ou presque.
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Est-elle compliquée cette approche-là?
Il s’agit simplement de reconnaître et d’interpréter les signes de
fécondité et d’infécondité. Une période d’apprentissage et
d’accompagnement, avec un couple ou une personne spécialement
formés, sera nécessaire pour donner au couple une totale autonomie
dans la gestion de sa fécondité. (Votre diocèse pourra vous donner les
coordonnées des organismes spécialisés dans l’approche naturelle en
matière de régulation des naissances).
Est-ce que ça marche? Ces méthodes sont-elles efficaces?
Parfaitement utilisée, une méthode naturelle
a un taux d’efficacité comparable à celui de la
‘pilule’, quand elle est aussi parfaitement utilisée.
(R.A Hatcher M.D. MPh; James Trussell PhD et al.,
Contraceptive Technology - 16ième édition révisée, New
York, Irvington Published Inc., 1994, p.113) Il faut
cependant bien comprendre que l’efficacité, dans
toute méthode, est complètement remise entre les
mains des utilisateurs. L’approche naturelle en
régulation des naissances obéit à des règles
d’interprétation scientifiquement établies qui
doivent être bien suivies.
Quelle est la différence entre
les méthodes naturelles et les
moyens de contraception?
Presqu’à tous les cycles et de façon naturelle,
le corps de la femme se transforme et se prépare
à recevoir un ovule fécondé pour amorcer une
grossesse et, cycle après cycle le processus se
répète.
Dans le cas de la contraception, le
couple reporte la grossesse par l’utilisation
de moyens chimiques, mécaniques ou chirurgicaux, qui bloquent la rencontre des spermatozoïdes avec l’ovule.
Dans le cas d’une méthode naturelle,
le couple identifie la phase de fécondité et il
reporte la grossesse par l’absence de relation
sexuelle.
3
Qu’est-ce que les couples disent de l’approche
naturelle?
Pour certains couples, ce mode de vie respecte ‘l’écologie du
couple’. Pour d’autres, il favorise l’expression de la sexualité dans la
totalité de ses dimensions. Pour d’autres encore, ce sont les effets
négatifs de certains autres moyens qui les poussent à explorer ‘l’avenue naturelle’ de la planification familiale. Somme toute, chaque
couple assume les avantages et les inconvénients de cette approche
parce qu’elle ‘colle’ à ses valeurs.
Les méthodes naturelles:
oui, mais…
?
4
Qu’est-ce que cela va
nous donner de plus?
Bruce – Être naturel, c’est d’abord respecter la nature des choses.
Il s’agit pour nous d’apprendre à gérer notre sexualité, non pas de la
subir.
La connaissance de la fertilité est un acquis pour toute la vie. Les méthodes
naturelles permettent la gestion complète et efficace de la fécondité sans atteinte à
la santé, sans intervention chimique ou chirurgicale. Elles comportent un risque
minimal de grossesse. La gestion de la bonne santé est un investissement pour toute
la vie.
Pourquoi se compliquer
l’existence quand
on a tous les moyens
efficaces à notre
disposition?
Céline – Ces méthodes nous ont rapprochés l’un de l’autre, on se
connaît mieux, on connaît mieux notre fécondité. En accueillant la vie
telle qu’elle est, cela nous plonge dans un profond respect pour l’oeuvre
de Dieu.
Il s’agit de Valeurs et de Sens! Restons réalistes, oui c’est difficile d’assumer et
d’intégrer jour après jour la réalité d’une fécondité cyclique dans une vie conjugale.
Et qui plus est, cette approche naturelle ne garantit même pas le bonheur une fois
pour toutes. Cependant, cela demeure un mode de vie qui peut conduire sur
des terrains insoupçonnés de joie et de plénitude. C’est une façon de vivre qui
demande un consentement, quotidiennement assumé, dans l’amour, l’attention,
l’écoute et le respect de l’autre et une bonne communication.
Le problème avec ces
méthodes, c’est qu’on
ne peut pas faire
l’amour quand on veut!
Claire – Cette approche nous a permis d’alléger la pression liée à la
contraception et aux effets physiques qui l’accompagnent. Notre communion physique et spirituelle s’est approfondie.
C’est de fait consentir à ne pas avoir de relations sexuelles certains jours du
cycle féminin. C’est bien vrai que cela a l’air contraignant au possible! Quand on
parle de continence, on parle d’attente et de délais. Et ça, ce n’est pas si facile à
vivre quand on est passionnément en amour. Le véritable défi, c’est de réussir à
créer des temps de continence qui comblent à la fois le besoin de rapprochement
et le désir de l’union intime.
Nombreux sont les couples qui, par le biais des méthodes naturelles, ont
découvert avec délices le plaisir de moduler la passion de l’étreinte amoureuse, au
rythme de l’autre. Tous les amoureux s’entendent pour reconnaître que la sexualité
humaine exprime une réalité beaucoup plus vaste que la simple rencontre physique
entre un homme et une femme. Elle est un langage de communion, un véhicule de
tendresse et un lieu d’intime rencontre.
Mais, comment négocier notre désir intense
d’union amoureuse avec la réalité de notre
fécondité?
En saisissant les dimensions de la sexualité humaine et tout
ce qui se déploie dans une relation amoureuse sexuelle.
L’acte sexuel est une des manifestations privilégiées de
l’amour entre un homme et une femme – le geste du don total
par excellence. On y retrouve trois composantes: la génitalité,
l’érotisme et le relationnel. C’est grâce à ces trois pôles, différemment regroupés selon les auteurs, que circule l’amour d’une
femme et d’un homme qui se donnent, se reçoivent et s’offrent
dans la tendresse.
l’identification des périodes fécondes
lorsque la grossesse est recherchée
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Pôle relationnel – C’est le lieu de l’intimité du couple où
se construit la relation conjugale. Cette dimension de la
sexualité est le lieu du ‘risque de l’autre’. C’est à ce niveau qu’est
rendu possible le véritable accueil de l’autre dans ses forces, ses faiblesses, ses aspirations, ses rêves et ses fragilités.
C’est ici que se cimentent l’engagement, la permanence, le choix
de l’unicité.
Une approche, inscrite dans u
projet de vie, dans un réseau
de valeurs qui permet…
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Pôle de l’érotisme – Généralement la rencontre des corps
apporte avec elle un plaisir intense. Le plaisir est un moteur
de vie, son intensité est profondément liée à la qualité de l’amour. Il
jaillit d’abord dans l’accueil. Ce plaisir procure à son tour une joie
profonde. C’est le lieu de l’attention du coeur et de la tendresse qui
rapprochent, qui font du bien et qui comblent.
C’est ici que loge le sens du respect et de la promotion de l’autre
pour l’autre.
Femme et homme, nous po
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Pôle de la génitalité – C’est le lieu de l’intimité physique,
de la proximité des corps. À travers le geste charnel s’établit
une merveilleuse communion des corps. La relation amoureuse
sexuelle est un acte de vie - d’abord la vie du couple! Cependant
même si toutes les relations sexuelles n’ont pas pour but de donner la
vie, la procréation ne peut être évacuée de la sexualité car elle est
partie intégrante de la génitalité.
C’est au creux de cette réalité que se loge la capacité de concevoir
ou non des enfants.
La sexualité
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Le très beau et très grand désir d’union
amoureuse s’épanouit à l’intérieur de tout
un réseau de valeurs. L’amour va bien
au-delà de la rencontre sexuelle, il vaut
la peine de prendre le temps de l’apprivoisement du coeur. Celui-ci passe par la
communication, l’écoute et la sollicitude
démontrées de mille façons.
Il s’agit de choisir l’autre, jour après jour,
pour l’aimer profondément dans son
heureuse différence.
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ortons des fruits d’humanité qui éclatent en fécondité
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Fécondité
spirituelle
Les «oui» de l’Église à l’amour
■ L’Église croit que parce qu’ils sont créés à l’image de Dieu, la femme et l’homme sont appelés à l’amour, qu’ils sont façonnés par
l’amour et qu’ils sont orientés vers l’amour.
■ Le regard de l’Église sur le couple est, nous l’espérons, celui-là même de Dieu. L’Église appelle les femmes et les hommes
d’aujourd’hui, à l’amour dans le don total d’eux-mêmes. Elle est profondément convaincue qu’un couple peut s’aimer en répondant à
l’appel de grandir et de croître aux dimensions de sa vocation chrétienne: être fécond dans toutes les sphères de l’existence.
■ Pour l’Église, le couple chrétien doit rester ouvert à la vie en planifiant et le nombre de ses enfants et le moment de leur nais-
sance. Il doit cependant gérer de façon responsable cette ouverture. Il se doit d’évaluer en toute générosité la qualité de son environnement conjugal et familial et la capacité de son ouverture à toute
nouvelle vie. Il doit mesurer de façon réaliste ses limites physique,
Le don de l’amour dans une vie est
économique et psychologique afin de permettre à chacun de ses
toujours
présence de Dieu à la vie.
enfants de grandir dans l’amour d’un foyer équilibré.
Il n’existe aucune méthode de planification familiale qui ne soit
Les défis reliés à la régulation des naissances, quoique
pas fondée sur un ensemble de valeurs. Pour l’Église, les approches
importants, ne sont cependant pas le tout de la sexualité,
ni le tout de la vie de couple, ni le tout de la vie! Tous les
naturelles expriment le lien inséparable de l’union amoureuse et du
enjeux d’un parcours chrétien ne se jouent pas là.
potentiel procréateur de la rencontre sexuelle dans l’amour conjugal.
Toi qui es jeune et en couple, crois en ton amour
Pour cette raison, l’Église considère que la contraception n’est pas un
et
en
celui du Christ Vivant pour toi. Ainsi, dans les
choix moralement acceptable. C’est en découvrant l’univers-de-sens
situations les plus épineuses de ta vie, tu sauras trouver
contenu dans chacune des relations amoureuses sexuelles que
l’itinéraire de la pleine humanisation.
l’envergure et la profondeur de ce lien se dévoileront à vous.
«C’est en sauvegardant les deux aspects essentiels, union et procréation, que l’acte conjugal conserve intégralement le sens de mutuel
et véritable amour et son ordination à la très haute vocation de [l’être humain] à la [parentalité].» (Pape Paul VI, Lettre encyclique
Humanae Vitae no12)
OCVF
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Ce dépliant a été réalisé par l’Organisme catholique pour la vie et la famille (OCVF) à l’occasion du 30ième anniversaire de l’encyclique Humanae Vitae. Des
exemplaires sont disponibles au Bureau de l’OCVF, 90 avenue Parent, Ottawa, ON K1N 7B1 tél: (613) 241-9461 poste 230, télécopieur (613) 241-8117,
E-mail: [email protected]
L’OCVF est un projet conjoint de la Conférence des évêques catholiques du Canada et des Chevaliers de Colomb. Il promeut et valorise le respect de la vie humaine
et la reconnaissance du rôle essentiel de la famille. Au nom de l’amour, Copyright © OCVF, 1998. Tous droits réservés.