L`exposition « Allô la terre

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L`exposition « Allô la terre
IMAGES
BUISSONNIERES
L’exposition « Allô la terre ! », visible dans l’espace d’exposition de la
bibliothèque Cyrano de Bergerac de Clichy-sous-Bois du 23 janvier au 27 février
2010 rassemblera les œuvres de sept photographes de l’association Images
Buissonnières autour d’une interrogation commune sur les rapports qu’entretient
l’être humain avec son habitat naturel : la planète terre. Sept photographes, sept
personnalités différentes qui abordent le sujet sous des aspects très variés allant
du reportage à la fiction en passant par l’évocation poétique ou ludique. Ils
souhaitent par leur travail donner à découvrir, à rêver et à penser l’interaction des
hommes sur leur environnement afin que nous gardions tous en mémoire que
« nous n’héritons pas la terre de nos parents mais que nous l’empruntons à nos
enfants », et fassions en sorte que cet emprunt ne soit pas grevé d’une
hypothèque insupportable pour les générations à naître.
Cette exposition inaugure la manifestation « 2010, Odyssée de la terre »,
organisée par la bibliothèque tout au long de cette année avec le concours de
l’association Images Buissonnières.
Cette première exposition sera suivie de deux autres : l’une des travaux de Clichois
petits et grands réalisés sur cette même thématique avec le concours des
photographes d’Images Buissonnières, puis, pour clore la manifestation, par une
exposition d’une sélection d’oeuvres de la collection d’art contemporain du
département de la Seine-Saint-Denis, sélection également en lien avec les rapports
entretenus par l’homme avec sa planète.
L’association Images Buissonnières –fondée en 1993 par Francis Jolly – regroupe
des artistes de différentes sensibilités explorant le médium photographique. Au
sein de l’association, ils mènent des ateliers de pratiques artistiques et de lecture
d’images avec différents publics, jeunes et adultes. Ils ont fait découvrir les plaisirs
de la création photographique à de nombreux Clichois depuis sept années qu’ils
interviennent sur le territoire de la commune.
C’est généralement les créations des participants de ses ateliers que l’association
expose. Elle est très heureuse de rassembler aujourd’hui à Clichy-sous-Bois les
travaux de ses photographes.
Une sélection d’œuvres de Dominique Cartelier, Gisèle Didi, Pierre Fabris, Philippe
Fabian, Marie-Hélène Le Ny, Svetlana Loboff et Jean-Luc Paillé est présentée dans
« Allô la Terre ! ». Que ce soient des travaux en cours, récents ou spécialement
réalisés pour cette exposition, ils nous renvoient aux questionnements de chacun
sur notre façon d’habiter le monde et/ou de le façonner.
Le travail de Dominique Cartelier (www.dominiquecartelier.fr) s’enracine dans
son rapport à l’autre qui prend le plus souvent la forme du portrait photographique
qu’il développe en séries (habitants d’un quartier, adolescents, familles…)
Passionné par le cinéma et le mouvement des images, il crée souvent un état de
mouvement dans ses images fixes, par un jeu avec le flou ou par la juxtaposition
de différents moments en différents lieux – mêlant aussi le noir & blanc et la
couleur. Le portrait est souvent associé à d’autres images qui entrent en résonance
avec lui et l’enrichissent. Sur l’écran noir de ses nuits blanches surgissent des
mondes entre réel et fiction ou nous ne savons plus s’il nous livre un état des lieux
ou des impressions subjectives sur le monde qu’il habite ou qu’il traverse. Avec sa
série « Habiter quelque part », nous nous interrogerons avec lui sur ce que notre
lieu de vie peut dire de nous, quoique nous puissions dire ou penser de lui… Sur ce
qu’il peut dissimuler dans les interstices du non vu et du non dit, sur ce qu’il recèle
en creux… Les architectures que nous inventons pour habiter, apprendre, travailler,
prier, consommer, nous déplacer ou nous distraire…conditionnent notre rapport au
monde et expriment la complexité, la richesse et l’ambiguïté des rapports sociaux.
Jamais figée elles sont en constantes mutations au gré de nos choix esthétiques,
politiques ou financiers, pour le meilleur ou pour le pire…
Série Habiter quelque part, 60x125 cm
Quand à Gisèle Didi (www.giseledidi.net) elle explore le plus souvent les thèmes
de l’intime, du portrait ou de l’autoportrait. Attentive à tout ce qui nous lie, nous
différencie, nous unit ou nous désunit, nous fait ou nous défait, Gisèle Didi partage
les joies, les souffrances et les questionnements de groupes constitués ou
spécialement cartographiés pour une série photographique dans laquelle elle nous
offre un point de vue personnel mais toujours tendre et plein d’empathie sur ses
sujets photographiés. C’est lors d’une résidence à la Métive (Le plat, Creuse) en
2004 qu’elle a réalisé cette série intimiste et autobiographique sur le thème de
l’eau et de la terre et au sujet de laquelle elle précise :“J’ai perdu la violence que je
peux vouloir exprimer dans d’autres lieux. C’est plus doux ici.” Associant ses
images en triptyques, elle vous offre un voyage onirique dans un petit coin de
verdure où coule une rivière…
L’herbe sèche. 15 x 75 cm
C’est dans les quatre éléments que Pierre Fabris a plongé pour imager un rapport
au monde plein de poésie. Venu de la danse, c’est tout naturellement le
mouvement qu’il s’attache à arrêter dans les rets de la photographie. Infatigable
observateur de la geste de l’humanité, il sait en capturer dans l’image fixe tous les
sauts, sursauts et soubresauts d’une vitalité qui semble toujours excéder l’image.
C’est un point d’équilibre fugace entre la vie et la poésie qu’il atteint souvent dans
ses photographies. Dans cette série on imagine ce que pourrait être la symbiose
entre l’homme et sa mère-patrie s’il voulait l’habiter avec bienveillance et non la
soumettre totalement, jusque dans ses replis les plus secrets, à sa volonté de
puissance illimitée.
L’eau
La terre
L’air
Le feu (85 x 50cm)
Avec Philippe Fabian (www.philippefabian.com), c’est dans un univers tout
différent que nous pénétrons. Un univers que reconnaîtront ceux qui ont eu le
plaisir de le découvrir lors de l’exposition que lui a consacré la bibliothèque en
octobre dernier, suite à un travail en résidence qu’il y avait mené. C’est
habituellement par le biais de son journal photographique que Philippe Fabian nous
emmène dans un autre monde, son monde à lui. Un monde où l’étrange le dispute
souvent à la beauté, quel que soit le sujet dont il s’inspire, le plus souvent urbain.
C’est souvent dans les lieux de transit, les abris des voyageurs ou les centres
urbains ou d’affaires que Philippe Fabian ouvre son œil photographique. Mais de sa
moisson d’images quotidienne, Fabian va, en coloriste, réinventer des univers qui
n’appartiennent qu’à lui. Que ce soit grâce à la peinture ou à la photographie, ou
même en associant les deux dans une même œuvre, c’est souvent de l’autre côté
du miroir d’Alice que Philippe Fabian nous entraîne, dans un monde où tout est à la
fois insolite et familier, nouveau et bien connu, extraordinaire et banal. Dans ce
travail il s’est inspiré des analyses d’Alain Weismann (« Homo disparitus ») pour
imaginer un monde duquel l’homme aurait disparu et dans lequel la nature
retrouverait peu à peu sa souveraineté sur le béton et l’asphalte dont les humains
recouvrent la planète. Sautez de l’autre côté du miroir pour voir si son univers ne
serait pas aussi un peu le vôtre quand vous y laissez une place à l’imaginaire.
Série Paysages simultanés (29x39 cm)
Avec Marie-Hélène Le Ny, (www.mariehelene-leny.fr) préparez-vous plutôt à
partir en expédition avec Nadar ou Jules Verne pour observer votre espace familier,
ou d’autres plus lointains, d’un point de vue inhabituel. Dans sa série Le
battement d’ailes des papillons, elle opère des rapprochements entre ce qui se
passe « ici » et les répercussions que cela peut entraîner « là-bas » (et vice-versa).
C’est à partir des vues qu’en prennent les satellites que Marie-Hélène le Ny observe
l'organisation des territoires de notre planète, parce que la vue aérienne permet
une autre appréhension de l'espace et de ce qui le constitue en espaces de
différentes natures. La vision orthogonale permet de déployer le regard autrement
sur des territoires impossibles à embrasser d’un coup d’oeil. Les frontières
artificielles s’effacent, la continuité s’impose plus facilement, l'organisation et les
conséquences des activités humaines y sont plus lisibles. La configuration et la
gestion de chaque territoire interagissent sur l'ensemble d'un pays, souvent aussi
sur les pays voisins. Dans cette série très graphique, elle choisit certains lieux
précis pour leur dimension symbolique ou leur importance dans les relations
internationales - qu'elle soit économique, écologique, sociale ou politique.
La composition de photographies qui encadre la vue aérienne, propose une
approche plastique d’un ensemble polysémique dans lequel chacun peut circuler en
fonction de sa sensibilité, et s’inventer un parcours plus ou moins proche de la
problématique donnée. Associé à une citation que l’on découvre en dernier lieu,
chaque polyptyque forme un tout à explorer librement dans une vision globale ou
locale, esthétique ou/et spéculative...
11°59'02.01"S/55°43'25.88"O
(75x100 cm)
Dans sa série « Nature interdite », Svetlana Loboff crée des images décalées à
partir des bouleversements et contraintes que l’homme impose à la nature.
S ‘inspirant de tableaux (plus ou moins) célèbres qui ont nourri l’imaginaire collectif
– comme ceux de Caspar David Friedrich ou de Magritte, Svetlana Loboff met en
scène la vie au XXIème siècle et nous fait prendre conscience avec humour du
décalage –pour ne pas dire du fossé voire de l’abyme – qui s’est créé entre
l’homme et son environnement naturel. Nature que les peintres ont pendant des
siècles représentée au cœur d’une relation fusionnelle et souvent harmonieuse
avec les humains, même si elle n’était pas dénuée de questionnements ou de
passions. Déchirés par les grands bouleversements du XXème siècle qu’ils avaient
expérimentés dans leur chair (Boccioni, Macke, Otto Dix, Braque, Derain,
Apollinaire, Léger, Kokoschka, Kirchner et bien d’autres encore ont du abandonner
leurs ateliers pour participer à cette grande boucherie que fut la première guerre
mondiale) de nombreux artistes ont rompu au XXème siècle avec ces
représentations lyriques, dessinant les premières lignes de fracture entre eux et le
monde qu’ils ne pouvaient plus représenter comme « avant ». Aujourd’hui c’est la
publicité et la propagande qui fabriquent souvent des images d’une nature
harmonieuse et idyllique dans laquelle l’homme peut consommer outrageusement
ses ressources, sans conséquences apparentes pour aujourd’hui et encore moins
pour demain.
Dans ce travail, Svetlana Loboff nous invite à repenser les images qui aujourd’hui
donnent forme à l’imaginaire collectif des générations en devenir. Quelles
représentations de cette nature que l’homme ne cesse de brutaliser, de soumettre
à sa volonté de puissance et de borner de limites physiques (ou virtuelles) toujours
plus nombreuses, vont contribuer à forger nos rapports avec elle. Sur quels vrais
ou faux semblants vont-ils s’ériger ? Dans quoi peuvent s’enraciner les parts du
rêve et de la beauté ?
1 : D'après le tableau romantique de Caspar David Friedrich 1836 "Le voyageur contemplant une mer de nuages"
2 : « L’œuf est clos », d’après « Clairvoyance » de Magritte
Quand à Jean-Luc Paillé, c’est une approche toute différente de la problématique
qu’il nous propose. Explorant les richesses de la création photographique depuis
une vingtaine d’années, c’est le médium lui même qu’il interroge en premier lieu, la
matérialité de l’image photographique qu’il fait surgir avec différents outils. Il aime
les expérimenter et jouer de leurs qualités propres, que ce soient celles des
appareils rudimentaires ou ludiques à l’esthétique bien particulière ou celles des
appareils grands formats qui permettent toutes sortes de jeux avec la composition
et la perspective. Dans les images qu’il nous propose ici, Jean-Luc Paillé s’est
montré attentif à ce qui généralement nous échappe dans un monde où tout va
toujours plus vite et où ce qui ne fait pas événement semble parfois ne plus avoir
d’existence...
Le jeu du soleil avec les nuages, le souffle du vent dans les rideaux ou l’agonie du
crapaud sur l’asphalte ne font la une d’aucun magazine et pourtant ces petits
fragments du quotidien auxquels Jean-Luc Paillé a donné une forme d’éternité
condensent la condition humaine dans son infinie mélancolie. Un souffle qui passe à la
surface de la terre et qui disparaît dans l’azur, parfois brutalement interrompu par une
confrontation inopinée avec la machine. Aujourd’hui l’humain se croit tout puissant sur
la terre qu’il façonne à sa guise sans écouter son cri ni sentir son souffle. Mais n’est-il
pas plutôt comme la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf ?
sans titre, 15 x 20 cm
ASSOCIATION DE LOI 1901
17 TER RUE YVONNE - 93140 BONDY
T é l
:
0 6 . 7 5 . 5 2 . 6 6 . 9 7
e-mail:[email protected]
http://www.imagesbuissonnieres.asso.fr
N° DE SIRET : 392 663 787 00027 - APE :913E
AGREMENT JEUNESSE ET SPORTS N° : 93 JEP 08.115

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