AG des copropriétaires : le mandataire est

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AG des copropriétaires : le mandataire est
AG des copropriétaires : le mandataire est-il libre de son vote ?
Fiche rédigée par l’équipe éditoriale de WebLex
Dernière vérification de la fiche : 05/10/2016
Dernière mise à jour de la fiche : 05/10/2016
Sources :
Arrêt de la Cour de cassation, 3ème chambre civile, du 8 septembre 2016, n° 15-20860
Un syndic décide de comptabiliser le vote d’un mandataire comme étant en faveur d’une
résolution malgré son vote défavorable car, aux termes de son mandat, ce dernier doit voter
en faveur de toutes les décisions de l’AG. Mais le mandataire considère au contraire que le
syndic doit prendre en compte son vote défavorable. Qui a raison ?
Un syndic ne peut imposer un vote au mandataire !
Lors d’une assemblée générale (AG), une copropriétaire se fait représenter par sa fille à qui
elle donne mandat de voter en faveur de toutes les résolutions qui seront discutées. Mais
lors de l’AG, sa fille décide de voter contre une décision. Le syndic refuse de prendre en
compte son refus considérant que la fille de la copropriétaire est tenue par le mandat. La fille
de la copropriétaire, mécontente, quitte l’AG.
Sa mère demande alors l’annulation de la décision litigieuse estimant que le vote défavorable
de sa fille devait être pris en compte. Pour elle, le syndic n’a pas le pouvoir d’empêcher
quelqu’un d’émettre un vote contraire aux consignes exprimées dans un mandat.
Mais le syndic conteste la capacité de la copropriétaire à demander l’annulation de la
décision votée en AG. Il rappelle que pour contester une décision de l’AG, il faut être
considéré comme « opposant » ou « défaillant ». Qualités que ne possèdent pas la
copropriétaire puisqu’elle a donné un mandat à sa fille imposant de voter en faveur de toutes
les décisions de l’AG.
Et le juge va donner lui raison : un syndic doit prendre en compte le vote exprimé par le
mandataire et ce même si ce vote est contraire aux termes du mandat. Dès lors, la fille de la
copropriétaire pouvait tout à fait voter contre la résolution litigieuse. Sa mère est donc
considérée comme « opposant » et peut alors contester la validité de la décision de l’AG.
Pour mémoire, un copropriétaire est dit « opposant » lorsqu’il a voté contre une décision qui a
été votée lors d’une AG, mais aussi lorsqu’il a voté pour une décision qui a été rejetée. Un
copropriétaire est dit « défaillant » lorsqu’il était absent lors de l’AG et qu’il n’était pas
représenté.
Mécontent d’une décision votée lors de la dernière assemblée générale (AG), un
copropriétaire souhaite contester la résolution votée devant la justice. Mais pour qu’il
puisse contester cette décision, encore faut-il qu’il respecte une réglementation (très)
encadrée…
Contester une décision de l’assemblée générale des copropriétaires