Evolution sur corde

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Evolution sur corde

CNFGRIMP / Evolution sur corde / 2006
© Tous droits réservés CNFGRIMP - 2006
EV O LUT I O N S UR C O R D E
AVERTISSEMENT
Le présent document est le support pédagogique d’une formation pratique encadrée par du personnel qualifié. Toute
application des présentes techniques sans formation préalable de niveau 2 dans la spécialité GRIMP expose les
pratiquants à des risques de chutes graves.
I. REGLES D’EQUIPEMENT
II. DEPLACEMENTS TRANSVERSAUX
III. DEPLACEMENTS VERTICAUX
IV. TECHNIQUES DE RECHAPPE
On considère par corde fixe toute corde semi-statique ou dynamique, placée
horizontalement, verticalement ou de façon oblique, destinée à la progression autonome de
personnes équipées d’agrès adaptés.
Ces dispositifs prennent l’appellation de corde d’équipement.
La maîtrise de la partie mise en place nécessite la connaissance des notions
d’ancrage et d’amarrage.
I. REGLES D’EQUIPEMENT
1.1 SECURITE
La sécurité concerne les servants durant les phases de mise en place puis de
progressions.
Phase de mise en place
Le servant conditionne soigneusement son matériel. Il love sa corde dans un sac, juste
avant de l’utiliser. Le sac est relié au harnais par une cordelette prévu à cet effet.
La fin de corde en fond de sac est sécurisée par un nœud en huit double à 50cm au
moins de l’extrémité, et un nœud en huit simple 50 cm au-dessus de celui-ci. Ce dernier sert à
stopper la descente et pare à un denouage intempestif du premier nœud. Le nœud en huit
double à pour vocation de rabouter la corde en cas de longueur insuffisante.
Les agrès nécessaires à l’équipement sont tous reliés au servant. Facilement
accessibles, ils ne l’entravent pas dans ses mouvements.
Durant la phase de mise en place, le servant qui équipe doit évoluer en sécurité. La
sécurité est assurée soit de façon autonome, soit de façon assistée :
- en autonomie, il est muni d’un dispositif complémentaire d’auto-assurance (nœud
français, …) ou d’un agrès lui-même considéré comme auto-assurant (descendeur autobloquant, anti-chute…) . Si la progression est latérale et suit un cheminement (main-courante
par exemple), l’emploi d’un nœud français relié par une connexion sécurisée (mousqueton à
verrouillage) au harnais est suffisant ;
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- l’assurance assistée consiste à encorder le servant à une corde d’assurance
manœuvrée par un second servant au moyen d’un dispositif adapté (frein de charge…).
Phase de progression
Au cours des phases d’évolution, la sécurité du servant repose sur son aptitude
physique, la qualité du matériel et le strict respect des règles de progression détaillées ciaprès :
- chaque passage d’obstacle (fractionnement, nœud…) ou modification des agrès de
progression fait l’objet d’un test et d’une assurance ;
- son attention sur le comportement de la corde, des amarrages et des ancrages utilisés
est constante ;
- par ses postures et ses gestes, il veille à préserver l’équipement ;
-il modifie toute configuration qu’il juge dangereuse et rend compte
systématiquement ;
- il est attentif à ne pas provoquer des chutes de matériaux au cours de sa progression.
Néanmoins, si cela se produit, il avertit le reste de l’unité en criant « CAILLOUX».
1.2 CONTINUITE
Un équipement doit permettre une évolution sécurisée dans un environnement
présentant des risques de chute. A ce titre, ses extrémités se situent dans des zones sûres et
exemptes de risque. Entre les deux, le dispositif ne doit pas comporter d’interruption.
Lorsque plusieurs cordes s’enchaînent (main-courante + corde de progression
verticale), celles-ci sont systématiquement connectées entre elles.
1.3 CONFORT
Les techniques d’évolution sur corde fixe entraînent un effort physique.
La maîtrise de ces techniques, l’entraînement et le bon réglage des équipements
individuels sont essentiels dans la limitation d’efforts inutiles. Le confort de l’équipement de
la corde d’évolution est tout aussi important.
Les servants GRIMP évoluent fréquemment en conditions dégradées sur ce type de
dispositif. Le transport de charge parfois lourde et l’accumulation de fatigue liée à la mission,
à l’environnement justifient la nécessité d’intégrer la notion de confort dans la mise en place
des cordes.
Le servant qui équipe doit s’efforcer d’aménager le dispositif non seulement pour
la descente mais aussi pour la remontée lorsque les intervenants transportent du matériel, sont
fatigués et progressent dans un environnement qui peut avoir évolué défavorablement (nuit,
pluie, froid…). Aussi, la taille des cols de cygne, les sorties de verticale, la tension des
segments d’une vire ou encore la qualité des nœuds doivent permettre un franchissement aisé.
II. DEPLACEMENT TRANSVERSAUX
Les déplacements transversaux sur corde fixe sont effectués au moyen de main
courante ou de corde tendue.
Lorsque la main courante est située en parois, elle prend l’appellation de vire.
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Le déplacement sur vire ou main courante se fait au moyen des longes. La pédale
peut être utilisée pour faciliter le passage d’un segment à l’autre.
Le déplacement est dit guidé lorsqu’il nécessite l’emploi d’une corde tendue,
horizontale ou oblique.
Le servant progresse soit en autonomie, soit assisté au moyen d’une autre corde.
Dans tous les cas, il est solidarisé à la corde tendue par une poulie ou un mousqueton acier à
verrouillage.
III. DEPLACEMENT VERTICAUX
La corde, en position fixe, permet au servant de progresser le long de celle-ci au
moyen d’agrès. Elle prend l’appellation de corde d’équipement.
La maîtrise des méthodes d’équipement passe par la connaissance des principes
d’ancrage et d’amarrage.
3.1 AMARRAGE DE TETE
L’amarrage de tête est le point de départ de la corde d’équipement. Il est fixé sur
un ancrage fiable. Ce point de départ doit être sécurisé par une main courante ou éloigné de
tout risque de chutes. Dans le cas d’un accès sécurisé par main courante, les deux dispositifs
doivent constituer une ligne continue (principe de CONTINUITE).
3.2 MISE EN PLACE D’UN FRACTIONNEMENT
Un fractionnement est un dispositif constitué d’un ancrage et d’un amarrage
permettant de supprimer le frottement de la corde d’équipement sur la paroi.
– descendre jusqu’au niveau de l’ancrage ;
– réaliser une demi clé et une clé complète ;
– mettre en place le concept d’amarrage s’il y a lieu ;
– se longer court dans le concept d’amarrage (mousqueton ou ganse) ;
– défaire la clé complète et redonner son élasticité à la corde en transférant son
poids sur la longe courte ;
– positionner sa poignée d’ascension longée au-dessus du descendeur la monter en
bout de longe ;
– prendre environ 1 mètre de corde dans le descendeur et préparer un nœud
d’attache ;
– mettre le nœud dans le mousqueton de l’amarrage ;
– retirer la poignée d’ascension et mettre le descendeur en tension en avalant le
mou de la corde ;
– retirer la longe courte, en prenant appui si nécessaire (col de cygne, parois,
pédale…), et en tenant fermement le brin de corde aval du descendeur ;
– poursuivre la descente.
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3.3 PASSAGE DE FRACTIONNEMENT A LA DESCENTE
- arrivé à hauteur du fractionnement, se longer court dans le mousqueton de
l’amarrage et long dans le col de cygne ;
- continuer la descente pour transférer son poids sur la longe courte ;
- retirer le descendeur et le placer en dessous le plus près possible de l’amarrage ;
- retirer la longe courte, en prenant appui si nécessaire (col de cygne, parois,
pédale…), et en tenant fermement le brin de corde aval du descendeur ;
- retirer la longe longue après vérification de l’ensemble de descente.
3.4 PASSAGE DE FRACTIONNEMENT A LA MONTEE
- arrivé à hauteur du fractionnement, se longer court dans le mousqueton de
l’amarrage ;
- en prenant appui dans la pédale, retirer le bloqueur de poitrine et le placer sur la
corde amont en avalant l’élasticité ;
- enlever la poignée d’ascension et la placer en amont du bloqueur de poitrine ;
- poursuivre la progression et ôter la longe courte dés qu’elle n’est plus en tension.
3.5 PASSAGE DE DEVIATION/DERIVATION A LA DESCENTE
Une déviation est un dispositif permettant d’écarter la corde d’équipement d’un
obstacle à la progression (cascade, élément de paroi instable, point chaud…) ou un frottement.
Il est constitué d’un ancrage, d’un amarrage, d’un élément textile (cordelette ou sangle) de
longueur adaptée munie d’un mousqueton sans verrouillage.
Lorsque l’angle intérieur de la corde est inférieur à 120°, ce dispositif prend
l’appellation de dérivation et doit être supporté par un ancrage fiable.
- descendre à la hauteur de la déviation ;
- enlever le mousqueton de déviation de la corde de progression. Si l’on risque de
lâcher la déviation (froid, manque d’aisance…), il est toléré de longer la déviation avec la
longe longue ; la mise en tension de la longe longue est interdite ;
- positionner le mousqueton de déviation au-dessus du descendeur et poursuivre la
descente ;
- se délonger de la déviation le cas échéant).
3.6 PASSAGE DE DEVIATION/DERIVATION A LA MONTEE
- amener la poignée d’ascension en butée sur la déviation ;
- enlever le mousqueton de déviation de la corde de progression ;
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- ne pas lâcher la déviation. Si besoin, longer cette déviation ;
- positionner le mousqueton de déviation sous le bloqueur ventral et poursuivre
l’ascension.
3.7 PASSAGE DE NŒUD A LA DESCENTE
Un nœud en pleine corde peut être rencontré en cas de raboutage d’une corde trop
courte par une autre ou encore pour isoler une partie de la corde qui aurait été endommagée.
- à l’approche du nœud, moins d’un mètre, retirer la corde du mousqueton de
renvoi en pinçant le descendeur ;
- se poser sur le nœud en amenant le descendeur en butée ;
- positionner la poignée d’ascension en amont du nœud :le haut du mousqueton de
la longe courte tendue au niveau de la base de la poignée ;
- se hisser à l’aide de la pédale et se longer court au-dessus de la poignée ;
- démonter le descendeur et le placer sous le nœud, coller à celui-ci et verrouiller
par 1/2 clé + clé ;
- se hisser avec l’aide de la pédale, retirer la longe courte et se mettre en tension
sur le descendeur ;
- rapprocher la poignée du nœud sans la désengager de la corde ;
- tester l’ensemble de descente, retirer la poignée et poursuivre la progression.
3.8 PASSAGE DE NŒUD A LA MONTEE
- amener les bloqueurs à proximité du nœud sans toucher celui-ci ;
- se longer dans un mousqueton parallèle à vis préalablement positionné audessus du nœud ;
- positionner la poignée en amont du nœud tout en laissant la place pour le
bloqueur ventral ;
- se hisser en prenant appui dans la pédale, retirer le bloqueur ventral de la corde
et, dans le même mouvement, l’installer au-dessus du nœud.
- se délonger et continuer la progression.
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VI. TECHNIQUES DE RECHAPPE
Les techniques de réchappe permettent de poursuivre une évolution dans le milieu
périlleux malgré la perte ou la défaillance d’un agrès. Exceptionnel, leur emploi ne doit pas se
substituer de façon permanente aux agrès définis par la NIT.
Sans être exhaustifs, les cas présentés ci-après répondent aux situations les plus
courantes.
4.1 INDISPONIBILITE DES AGRES DE DESCENTE
Lorsque les agrès de descente ne sont pas disponibles, le servant utilise alors un
mousqueton de sécurité, de préférence asymétrique, dans lequel il confectionne un nœud demicabestan et qu’il grée sur son MAVC.
En complément, l’emploi d’un mousqueton de renvoi est recommandé.
4.2 INDISPONIBILITE DES AGRES D’ASCENSION
Cas du bloqueur ventral défectueux : Utiliser le
descendeur montagne en remplaçant la ganse par une clé dans
l’agrès. Il est ensuite connecté par son grand orifice au MAVC, au
moyen d’un mousqueton.
Lors de la remonté, le spécialiste ravale le mou de corde à
chaque fois qu’il se hisse sur sa pédale.
S’il doit redescendre, il peut convertir ce système en
faisant sauter la clé dans le descendeur.
Si le descendeur montagne est indisponible,
il est alors remplacé par un nœud de cœur.
Cas de l’indisponibilité du bloqueur de poing : Le bloqueur de poing peut être remplacé
par un nœud français sur mousqueton réalisé au moyen de la cordelette individuelle ; la grande
longe est connectée sur la ganse en sortie de noeud. Une pédale de fortune peut être constituée à
partir de cette même ganse résiduelle, sous réserve d’une longueur suffisante. Sinon, la corde de
progression est utilisée en constituant des tours morts autour du pied.
4.3 INDISPONIBILITE DU HARNAIS
Un harnais de fortune peut facilement être constitué au moyen d’un bout de corde ou de
sangle. Bien que d’un emploi sûr, ce harnais de fortune est d’un confort précaire.
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HARNAIS DE FORTUNE
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