Document d`information SYNDROME ROTULIEN

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Document d`information SYNDROME ROTULIEN
CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE
TRAUMATOLOGIE DU SPORT - ARTHROSCOPIE
Dr Franck ARAKELIAN
Ancien interne des Hôpitaux de Montpellier - Nîmes
Ancien Chef de Clinique à la Faculté
Membre du Collège Français
des chirurgiens orthopédistes.
Chirurgien des Hôpitaux
Membre Titulaire de la Société Française
D’Orthopédie Traumatologie
Capacité de Médecine et Biologie du Sport
Expert près la Cour d’Appel de Nîmes
N° 84 1 02591 9
INFORMATIONS SUR LE SYNDROME ROTULIEN DOULOUREUX
C’est l’ensemble des symptômes liés à la souffrance du cartilage de la rotule. Ces
symptômes sont très variables. La gène apparaît souvent après un changement de rythme, un
traumatisme, une intervention chirurgicale. Les douleurs et conséquences peuvent être
importantes alors que le cartilage ne présente pas de lésion irréversible. A l’opposé, un patient
porteur d’une usure évoluée du cartilage des deux rotules peut ne pas être gêné ou n’être gêné
que par un seul des deux genoux : il n’y a donc pas de parallélisme entre les lésions et la gène
ressentie. Une jeune fille peut être très gênée alors que son cartilage est normal.
Pourquoi apparaît un syndrome rotulien ?
La rotule est un maillon extenseur du genou : le quadriceps (le muscle de la cuisse) se
fixe sur la rotule, elle-même attachée au tibia par le tendon rotulien. La contraction du
quadriceps tire la rotule vers le haut et en l’appliquant sur le fémur entraîne l’extension de la
jambe. Si les muscles fléchisseurs et leur prolongement, les tendons ischiojambiers sont
raides, ils résistent à l’extension et le quadriceps doit tirer plus fort sur la rotule ce qui augmente
donc la pression sur le cartilage rotulien. La rotule est donc prise en « sandwich » entre le
quadriceps et les ischiojambiers.
Une explication possible de l’apparition du syndrome rotulien est la survenue d’un
changement de rythme physique (choc, traumatisme du genou, surentraînement, intervention
chirurgicale sur le membre inférieur, …) qui rompt cet équilibre précaire entre les systèmes
extenseur et fléchisseur.
Lorsque le cartilage rotulien devient sensible la contraction du quadriceps sur le genou
plié provoque la douleur : le quadriceps ne peut fonctionner normalement et il perd de son
volume.
Le diagnostic de syndrome rotulien repose sur l’examen clinique par votre médecin.
Les examens complémentaires (radiographies, arthrographie du genou, IRM, …) ne sont
éventuellement prescrits que dans deux buts :
- rechercher un autre problème (lésion méniscale ou ligamentaire associée) nécessitant un
traitement spécifique ;
- préciser les anomalies anatomiques de votre système rotulien si un traitement chirurgical était
envisagé.
La chirurgie ne sera, qu’exceptionnellement nécessaire en cas d’échec de la rééducation.
Certaines de ces anomalies peuvent être corrigées par la chirurgie mais il faut d’abord essayer
d’améliorer la symptomatologie par la rééducation.
Pourquoi la rééducation ?
La faiblesse du quadriceps entraîne la prédominance des muscles fléchisseurs du genou
(les ischiojambiers) qui peuvent devenir douloureux (douleur derrière le genou). Cette raideur
(hypertonie) des fléchisseurs augmente le travail de l’extenseur (le quadriceps) lors de la
marche (à plus forte raison lors de la montée des escaliers). La rotule se retrouve comme dans
un casse-noisettes entre les deux systèmes, extenseur et fléchisseur, ce qui augmente la
pression sur le cartilage et donc les douleurs et le syndrome rotulien.
De la même façon, en fin de journée, le genou peut se dérober, flotter (impression
d’instabilité). Ceci est dû à un réflexe : la contraction du quadriceps entraînant le contact
douloureux de la rotule sur le fémur, il naît un réflexe qui entraîne l’arrêt de la contraction du
quadriceps : le genou lâche. Immédiatement, le cerveau s’oppose à ce réflexe local en
obligeant le muscle à se contracter à nouveau : le genou repart vers l’arrière. Si votre genou se
dérobe, vous reconnaîtrez cette description. Notons qu’un lâchage du genou dans l’escalier
risque de provoquer une chute ; si vous êtes sujet à ces épisodes de « lâchage », il est
recommandé de tenir la rampe lors de la descente de l’escalier.
Ce contact douloureux peut aussi entraîner un blocage du genou par la contraction
brutale de tous vos muscles. Ce blocage va céder par le repos, les anti-inflammatoires et la
rééducation douce.
Les principes de la rééducation : AUTOREEDUCATION ET KINESITHERAPIE
 Etirements (+++) des différents muscles et tendons du genou en insistant surtout
sur les ischio-jambiers (muscles fléchisseurs du genou).
 Il faut apprendre ces exercices d’étirements et prendre l’habitude de les faire
chaque jour.
 Travailler le quadriceps en isométrique (simple contraction du muscle sans
entraîner le déplacement, sans résistance) et en piscine : une bonne activité
physique consiste à nager en faisant les battements de crawl dans l’axe (crawl,
dos crawlé ou éventuellement en utilisant une planche).
 Puis, lorsque vous vous en sentirez capable, reprenez les activités que vous
aimez, sans chercher la douleur et avec une idée essentielle :
être progressif dans la reprise ++++.
Si la douleur revient, il vaut mieux arrêter et reprendre votre rééducation.
Dans la vie quotidienne en période douloureuse,
évitez temporairement les gestes qui font « mal » (pendant les gestes ou les jours qui
suivent) jusqu’à l’amélioration de votre douleur.
- Portez éventuellement une genouillère à fenêtre rotulienne,
- Marchez le genou en extension active, ce qui permet de mettre au repos la rotule, de
faire travailler son quadriceps en « isométrie », d’étirer les muscles postérieurs et
d’éviter les lâchages. Et ceci à chaque pas …
Dans le cas d’une crise douloureuse aiguë (blocage),
ne pas hésiter à contacter votre médecin généraliste pour des médicaments (antalgiques ou
anti-inflammatoires) et une nouvelle ordonnance de rééducation.
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Lorsque vous irez mieux, il faut se méfier :
- du piétinement, de la descente des escaliers
- se méfier de la brasse et privilégier le crawl lors de la nage.
- se méfier des randonnées en montagnes (la montée se passe bien, la descente est
douloureuse).
- se méfier du vélo, certains le supporteront très bien (à condition de garder la selle
haute), d’autres non.