un espace de résistance éditoriale
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un espace de résistance éditoriale
LA DÉCOUVERTE PRÉSENTE UN ESPACE DE RÉSISTANCE ÉDITORIALE Nous entrons dans une phase de réaction et de résistances, un long hiver dans lequel des batailles s’annoncent. Il nous faudra des espaces pour construire de nouvelles offensives où il sera possible, sans perdre la mémoire, de fourbir de nouvelles armes, de conduire de nouvelles expérimentations, mais aussi de retrouver d’anciens chemins de traverse. Au-delà des « fortifs », les anciennes fortifications de Paris, il y avait un espace en friche, une bande de terre sur laquelle on n’avait pas le droit de construire. Sur cette zone réservée s’étaient bâties des habitations de fortune, des constructions légères, faites de bric et de broc, qui n’avaient pas le droit d’être là, mais qui occupaient le sol : c’était la « zone ». Les « zones », ce sont des espaces périphériques, détournés et souvent louches, marginaux et subalternes, où se trament les rébellions. Zones voudrait être un espace de résistance éditoriale. Centré sur la contre-culture, l’activisme et les nouvelles formes de contestation, en lien avec les mouvements sociaux et en prise avec les nouvelles théories critiques, il accueille tous les genres et tous les formats. Le fil conducteur sera la résistance à l’oppression, qu’il s’agisse d’en décrire les nouvelles formes, d’en retracer l’histoire, d’en révéler le fonctionnement et les techniques, mais aussi d’esquisser, à travers le récit des anciennes luttes et des conflits du présent, d’ici et d’ailleurs, le visage d’une nouvelle gauche de combat et d’ouvrir la voie à des alternatives concrètes. De l’altermondialisme au mouvement contre le CPE, en passant par les manifestations du 21 avril 2002 et les émeutes des quartiers populaires de 2005, se sont formées en France de nouvelles générations militantes, porteuses de références et de conscience politique propres, mais aussi de formes de politisation très variées. Zones s’adresse aussi à ce nouveau lectorat, plus jeune, dont les pratiques de lecture et d’information sont étroitement liées à Internet. Zones publiera des ouvrages d’intervention critique – parfois drôles – sur l’actualité, des textes d’introduction militants pour rappeler et dépoussiérer les fondamentaux de la gauche, des livres issus des mouvements sociaux, des classiques oubliés (les grands et beaux textes des traditions socialistes et anarchistes, devenus introuvables), des enquêtes sociales, des autobiographies et des récits de luttes (des vies, des histoires vraies d’insurrection, de grèves et de résistance, qui se lisent comme des romans), des textes de théorie critique, avec l’objectif de promouvoir une recherche ouvertement située et militante, qui bouscule et renouvelle la production intellectuelle. Zones offrira gratuitement comme l’ont fait les majors de l’industrie du disque, à savoir par le verrouillage et intégralement en ligne la plupart de ses titres, sur le principe technique, la pénalisation et la traque des internautes. du Lyber initié en France par les éditions Zones fonctionne donc comme de l’Éclat (http://www.lyber-eclat.net). Les internautes pourront lire les ouvrages dispositif d’économie mixte, en ligne, mais aussi accéder à des dossiers à deux versants, combinant la publication commerciale classique sur papier et des modules complémentaires et la diffusion en libre accès sur Internet. qui enrichiront le texte, l’objectif étant, La condition pour la viabilité économique autour d’ouvrages forts et engagés, de ce modèle de bi-édition, c’est que de fédérer en ligne des les livres soient plus que des communautés de lecteurs. textes, qu’ils soient de véritables Mais mettre nos textes à disposition objets graphiques, désirables pour gratuitement en ligne ne risque t-il pas de mettre en péril l’équilibre économique eux-mêmes. D’où une identité graphique forte, avec un travail de ce projet ? Un nombre croissant de composition original et l’élaboration d’expériences montrent le contraire, d’objets éditoriaux variés et atypiques, à savoir que l’équation « un exemplaire une démarche qui, dans son travail sur piraté = un exemplaire non vendu » la forme, le format et le mode de diffusion n’a absolument rien de logique. En l’état actuel des techniques, nous souscrivons traduit matériellement le désir que d’autres choses (re) deviennent possibles. à l’« axiome de Wu-Ming », selon lequel, plus une œuvre circule, plus elle se vend car il n’y a pas d’effet de substitution mécanique entre le texte électronique et le livre papier, au contraire. Si le droit d’auteur rémunère la création, il ne doit pas faire obstacle à l’extraordinaire potentialité de diffusion des textes et des idées offerte par Internet. Il serait absurde dans cette perspective, de réagir au numérique Grégoire Chamayou, éditeur de Zones. [email protected] 1. Sur ce paradoxe économique, voir le texte du collectif d’écrivains italiens Wu-Ming : « Un utilisateur X se connecte sur notre site et télécharge, par exemple, notre roman ; il le fait de son bureau ou depuis l’université, et l’imprime sur place, ce qui ne lui coûte pas un centime ; il lit le roman et l’apprécie ; il l’apprécie tellement qu’il décide de l’offrir, mais, évidemment, il n’est pas très élégant d’offrir une liasse de feuilles A4 ! Il ira donc acheter le roman en librairie. Résultat ? Un exemplaire « piraté » = un exemplaire vendu. Il y en a qui ont téléchargé notre livre et, après l’avoir lu, l’ont offert à au moins six ou sept personnes : un exemplaire « piraté » = plusieurs exemplaires vendus. Et même si certains n’offrent pas le livre parce qu’ils sont fauchés, ils en parleront autour d’eux et, tôt ou tard, quelqu’un l’achètera ou effectuera le processus décrit ci-dessus (téléchargement-lecture-achatcadeau). Quant à ceux à qui le livre ne plaît pas, au moins ils n’auront pas déboursé un centime. » 7 9 1 3 ? = ? @1 D B 9 3?<2< 1>3 B?=1>7B 1@8 9AE5 Octobre 2007 Edward Bernays Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie. Giacomo Patri Col blanc. Roman graphique. Julien Prévieux Lettres de non-motivation. 128 planches en linogravure. Édition en fac-similé d’après l’original (1940). Isbn : 978-2-35522-006-7, 128 p., 15 € Isbn : 978-2-35522-009-8 « Depuis 2000, l’artiste Julien Prévieux, trente ans répond sans relâche aux offres Ce « roman en images » raconte la vie d’emploi parues dans la presse quotidienne, les espoirs brisés d’une « LE manuel classique de l’industrie ou proposées par l’ANPE. Avec beaucoup famille de la classe moyenne américaine des relations publiques » selon Noam d’application, il décline l’une après l’autre Chomsky. Propaganda, véritable petit guide durant la grande dépression. Dans un style les offres, expliquant aux entreprises que inspiré de l’expressionnisme allemand et pratique écrit en 1928 par un neveu l’emploi proposé… ne l’intéresse pas. du cinéma muet, Patri a réalisé une bande de Sigmund Freud émigré aux États-Unis, Faisant comme si ces annonces lui étaient dessinée sans parole qui frappe par expose cyniquement et sans détour personnellement adressées, il expose avec sa force, sa beauté épurée et sa radicale les grands principes de la manipulation véhémence les raisons de son absence modernité. Col blanc est un véritable mentale de masse, dans un style clair de motivation : rémunération indécente, et vif, agrémenté de nombreuses anecdotes. chef-d’œuvre oublié, un des premiers mauvaise réputation de la boîte, poste trop « romans graphiques » américains où Un document édifiant qui révèle que éloigné, slogan inepte ou mise en page la propagande politique moderne n’est pas Giacomo Patri réalise en images ce que foireuse de l’annonce. Chaque lettre Steinbeck avait fait avec des mots : née dans les régimes totalitaires, mais est prétexte à un exercice de style différent, un puissant documentaire social, qui est au cœur même de la démocratie libérale l’artiste endossant une multitude de rôles aussi un hymne à la solidarité de tous américaine. pour multiplier les arguments de son refus, les exploités. révélant dans une veine tragi-comique Mike Davis l’absurdité de ce rituel. » Novembre 2007 Petite histoire de la voiture piégée. Marie Lechner, Libération, Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc Saint-Upéry. Arno Rude Boy Lundi 31 janvier 2005. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Oristelle Bonis. Postface de Normand Baillargeon. Isbn : 978-2-35522-001-2, 140 p., 12 € Isbn : 978-2-35522-004-3, 224 p., 14 € Un matin de septembre 1920 à New York, un anarchiste italien gare à l’angle de Wall Street un véhicule bourré d’explosifs : il a inventé la première voiture piégée. Mike Davis prend cet événement fondateur comme point de départ d’un récit qui nous mène jusqu’à l’Irak contemporain, en passant par les attentats sionistes contre les Britanniques en Palestine en 1947, ou ceux de l’IRA en Grande-Bretagne. Une histoire du terrorisme moderne, par ses techniques, où la voiture piégée apparaît comme une « arme intrinsèquement fasciste qui assure à ceux qui l’emploient un bain de sang de victimes innocentes ». Nyark Nyark ! Fragments de la scène punk et rock alternatif en France (1976 -1989). Grand format, illustré, avec un cd audio. Isbn : 978-2-35522-008-1 « Nyark Nyark ! », cri de scène du groupe Bérurier Noir, c’est un peu le « rambeulumbambeulambumboum » du punk et du rock alternatif. À l’occasion des trente ans du mouvement punk, cet album retrace l’histoire orale et graphique de cette mouvance en France, à travers les témoignages de ses principaux acteurs, avec une compilation musicale composée par le label de disques indépendant Folklore de la Zone mondiale. Réalisé en noir et blanc, dans l’esprit et le style des fanzines que l’on fabriquait aux ciseaux et à la photocopieuse, Nyark Nyark ! retrouve l’esprit d’un « mouvement de la jeunesse », mêlant musique, crêtes et radicalité politique. Contact presse : Pascale Iltis tél. 01 44 08 84 21/23 courriel: [email protected] Diffusion librairie : La Découverte/Interforum Distribution : Interforum Conception graphique : deValence Éditions Zones 9 bis, rue Abel Hovelacque 75013 Paris