Informations économiques d`Afrique de l`ouest anglophone

Transcription

Informations économiques d`Afrique de l`ouest anglophone
Direction Générale du Trésor – Publication des Services économiques
Informations économiques d’Afrique de
l’ouest anglophone
Semaine 47, du 21 au 27 novembre 2016
ème
- Nigéria : contraction du PIB de 2,2% au 3 trimestre selon le NBS ; la Banque centrale du Nigéria (CBN) maintient
sa politique monétaire inchangée ; baisse de 60% des importations de véhicules neufs Toyota ; 5ème édition de l’EUNigeria Business Forum à Lagos
- Ghana : le Comité de politique monétaire abaisse le taux directeur de la Banque du Ghana pour la première fois
depuis juillet 2011 ; l’Allemagne accorde un prêt de 40,8 M EUR au Ghana ;
- Sierra Leone : l'EAIF accorde un prêt de 25 M USD pour le développement d’une centrale électrique ;
-Liberia : Africa Petroleum se retire de ses blocs offshores libériens.
Nigéria
Contraction du PIB de 2,2% au 3ème trimestre selon le NBS.
La dernière publication du Bureau nationale de la statistique indique que la croissance de l’économie nigériane a été
négative au troisième trimestre 2016, atteignant -2,2% en glissement annuel (après -2,1% au T2 2016). Conséquence
des sabotages, la production pétrolière s’est seulement établie à 1,63 M de b/j au troisième trimestre, contre 1,69 M
de b/j au T2 et 2,11 M de b/j au T1. La croissance du secteur pétrolier s’est contractée de 22% au T3 2016, contre -17,5%
le trimestre précédent. D’après les chiffres du NBS, ce secteur a contribué à 8,2% du PIB au T3 2016, contre 10,3% au
T3 2015. Certaines analyses considèrent néanmoins que l’économie pétrolière compterait encore pour 50% du PIB
nigérian, en prenant compte des activités connexes. En revanche, la croissance de l’économie non-pétrolière s’est
accrue marginalement, atteignant 0,03%. Parmi les chiffres encourageants, figurent l’agriculture avec une croissance de
4,5% en g.a, et la banque et l’assurance à 2,6% (contre -10,8% au précédent trimestre). La banque FBNQuest considère
que la croissance de l’économie nigériane pourrait revenir en territoire positif au 4ème trimestre 2016, tirée par des
effets de base positifs dans le secteur pétrolier et un rebond saisonnier de la consommation des ménages, malgré la
baisse du revenu disponible. Enfin, selon l’agence de notation Moody’s, le PIB du Nigéria pourrait croître de 2,5% en
2017 si le pays parvient à rétablir la production pétrolière à 2,2 M de b/j.
La Banque centrale du Nigéria (CBN) maintient sa politique monétaire inchangée.
Le Comité de politique monétaire, qui s’est tenu les 21 et 22 novembre, a décidé de maintenir : 1) les réserves
obligatoires des banques à 22,5% ; 2) le taux directeur à 14% ; 3) le corridor autour du taux directeur de +200/-500 pdb ;
4) le ratio de liquidité à 30%. Pour rappel, la Banque centrale avait augmenté en juillet son taux directeur de 200 points
de base à 14%. Cette décision intervient dans un contexte marqué par un recul de la croissance pour le 3ème trimestre
consécutif et des pressions inflationnistes croissantes, avec un pic atteint en octobre à 18,3% en g.a.
Le Président Buhari présentera le budget 2017 au Parlement le 1 er décembre.
Le Sénat a renvoyé hier en commission le cadre de dépenses à moyen terme 2017-2019, ce document étant considéré
par les élus comme irréaliste. Pour rappel, le budget 2017 atteindrait 6,8 billions NGN (22,6 Mds USD), en hausse de
13,3%, et repose sur le scénario macroéconomique suivant : 1) une croissance de 3,07% en 2017 ; 2) un taux d’inflation
de 12,9% ; 3) un prix de référence du baril de 42,50 USD ; 4) un taux de change moyen de 290 NGN / 1 USD ; 5) une
production pétrolière de 2,2 M de b/j. Ce cadre de dépenses doit être approuvé par le Sénat avant que le budget 2017
lui soit soumis. Le budget 2016 n’avait été promulgué qu’en mai, après avoir été retardé plusieurs semaines par un
conflit entre les sénateurs et le gouvernement. Par ailleurs, dans le cadre des dépenses sociales prévues par le budget
2016, le gouvernement va lancer son programme d’emploi de jeunes diplômés sans emploi à partir du 1er décembre, en
recrutant dans un premier temps 200 000 personnes sur les 500 000 prévues. D’après les dernières données du Bureau
national de la statistique, le taux de chômage est passé de 8,2% au T2 2015 à 13,3% au T2 2016, et celui des 15-24 ans
atteint 34,5%. Une récente campagne de recrutement de FIRS, l’agence fédérale chargée de la collecte de l’impôt,
permet de cerner l’étendue du problème de l’emploi au Nigéria. En effet, cette agence a reçu plus de 700 000
candidatures (2000 d’entre eux étaient des diplômés avec mention) pour seulement 500 postes proposés.
Service économique régional d’Abuja
Nigéria – Ghana – Sierra Leone – Libéria
1
Informations économiques d’Afrique de l’ouest anglophone – Novembre 2016 – © DG Trésor
Accord pour un projet de route en ciment à 11,5 Mds NGN entre le gouvernement et Dangote.
Selon Leadership, la construction de cette route en ciment devrait débuter prochainement sur l’axe Obajana-Kabba,
d’une longueur de de 42,5 km dans l'État de Kogi, suite à la signature d'un contrat d’un montant de 11,5 Mds NGN (38
M USD, à 305 NGN / 1 USD) entre le gouvernement fédéral et le groupe Dangote. Le goudronnage sera effectué par la
société de construction AG Dangote. Acteur majeur dans la construction et notamment dans l’industrie du ciment,
Dangote Cement a déclaré un chiffre d’affaires de 442,1 Mds NGN (1,4 Mds USD) au troisième trimestre, selon The
Guardian. Ce chiffre d'affaires est supérieur de 21% à celui de la même période en 2015, en dépit d'un contexte
opérationnel difficile. Cette croissance est attribuable à la stratégie de développement panafricaine de l’entreprise qui
semble avoir porté ses fruits. De son côté, le chiffre d’affaires du groupe Lafarge Cement a baissé de 15% pour s'établir
à 54 Mds NGN (180 M USD) au T3, soit le troisième trimestre consécutif de baisse d’après Vanguard. La situation
macroéconomique difficile du Nigéria a eu impact important sur les résultats de l'entreprise depuis le début de l’année,
avec un marché nigérian qui a enregistré une croissance négative de 29%. Ashaka Cement, filiale du groupe Lafarge, a
d’ailleurs annoncé sa volonté de se retirer du Nigeria Stock Exchange (NSE), à cause d’un déficit de capital flottant de
l’entreprise.
Baisse de 60% des importations de véhicules neufs Toyota.
D’après le Daily Trust, les importations de véhicules neufs Toyota a chuté de plus de 60% entre janvier et septembre
2016, et la vente au détail a baissé de 50%, selon le directeur général de Toyota Nigeria Limited (TNL). Les prix des
véhicules ont doublé en raison avec la pénurie de devises. Toutefois, la société a été capable d'absorber les chocs
économiques et sa part de marché a augmenté de 4% cette année. Les problèmes rencontrés par le secteur ont été
récemment soulignés par PwC Nigeria, dans l’étude « Africa’s Next Automotive Hub. Reality Check ». Le cabinet de
conseil déclare que « le nouveau régime tarifaire couplé à la dépréciation du naira a conduit à un doublement des prix
entre 2014 et 2016, entraînant une baisse de plus de 60% des ventes de véhicules. […] Bien que les voitures et les
composants connexes ne soient pas sur la liste des produits dont l'accès aux changes pour l'importation est limité, la
difficulté d'obtenir des devises a conduit à la hausse des prix et à la baisse de la demande. ». Selon PwC, la vente de
véhicules particuliers neufs et d’occasions est estimée à 174 000 unités pour 2015 et à 170 000 pour 2016. Dans une
projection à horizon 2050, le cabinet estime que dans un « scénario de croissance moyen », le Nigéria pourrait
assembler localement plus de 4 M de véhicules.
Le nombre d’abonnés internet actifs sur les réseaux mobiles a atteint 93,55 M en septembre.
D’après This Day, le nombre d'abonnés actifs sur les services Internet pour les quatre principaux opérateurs de réseaux
mobiles, à savoir Airtel, Etisalat, Globacom et MTN, a atteint 93,55 M en septembre, selon les chiffres de la Commission
nationale des communications (NCC). Cela représente une augmentation d'environ 30 000 abonnés par rapport au mois
précédent. Pour rappel, ce nombre avait chuté de manière significative, passant de 97,06 M à 95,79 M entre septembre
2015 et janvier 2016, représentant ainsi une baisse de 2,24 M de clients. La répartition des abonnements Internet par
opérateur pour septembre 2016 est la suivante : 35% pour MTN, 29% pour Globacom, 20% pour Airtel et 16% pour
Etisalat. Selon la banque FBNQuest, « le secteur des télécommunications au deuxième trimestre 2016 s'est contracté
de -11,6%, alors qu’il connaissait une croissance de 9,4% sur la période correspondante en 2015 ». Reconnaissant qu’
« il y a un ralentissement visible dans le nombre d’abonnés internet », la banque prévoit néanmoins « d'autres
investissements dans le secteur en raison des opportunités dans le segment Internet via réseaux mobiles ». En effet,
d’après The Cable, la NCC a rappelé que les investissements dans le secteur des télécommunications au Nigéria ont
atteint 68 Mds USD en juillet 2016, dont près de 35 Mds USD provenant d’investissements direct à l’étranger, faisant
du secteur le « nouveau pétrole » du pays, selon les mots d’Hamadoun Touré, ancien secrétaire général de l’Union
internationale des télécommunications (UIT).
5ème édition de l’EU-Nigeria Business Forum à Lagos.
Les 10 et 11 novembre dernier, s’est tenue à l’Eko Hotel de Lagos la 5ème édition de l’EU-Nigeria Business Forum,
intitulé « Harnessing Nigeria’s potential for Economic growth », organisée par la Délégation de l’Union européenne au
Nigéria et auprès de la CEDEAO, et inaugurée par le discours d’entrée de son Ambassadeur, M. Michel Arrion. Ce forum,
regroupant près de 400 personnes, avait pour objectif de renforcer la coopération économique et commerciale entre
l’UE et le Nigéria, dont le montant des échanges atteignait 29 Mds EUR en 2015 (37% des échanges commerciaux du
Nigéria), en identifiant des opportunités dans le financement du secteur de l'électricité, dans le développement du
secteur textile, ou encore en exposant les PME nigérianes aux opportunités du marché européen grâce à l’initiative
Enterprise Europe Network (EEN). Lors de ces panels, différents intervenants dont le ministre de l’Energie nigérian M.
Fashola, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères slovaques M. Parizek, le directeur adjoint de l’AFD au Nigéria M.
Pierrel ou encore le ministre du Commerce nigérian M. Enelamah, ont échangé sur le futur des relations UE-Nigéria.
L’accent a été porté, comme l’an passé, sur les bénéfices de la mise en place d’un accord de partenariat économique
Service économique régional d’Abuja
Nigéria – Ghana – Sierra Leone – Libéria
2
Informations économiques d’Afrique de l’ouest anglophone – Novembre 2016 – © DG Trésor
(APE) entre le Nigéria et l’UE. La présence française à cet évènement a été marquée par la participation d’une vingtaine
de personnes, représentant notamment les grandes entreprises françaises.
Ghana
Le Comité de politique monétaire abaisse le taux directeur de la Banque du Ghana pour la
première fois depuis juillet 2011.
Après l’avoir maintenu à 26% depuis novembre 2015, le comité de politique monétaire a abaissé le taux directeur de la
Banque du Ghana à 25,5% pour la première fois depuis juillet 2011. Ce léger assouplissement de la politique monétaire
ghanéenne intervient dans un contexte marqué par un recul notable de l’inflation, à son niveau le plus faible depuis
2014 (15,8% en octobre 2016 contre 17,2% en septembre), et la stabilisation du cédi sur le marché des changes (-4,3%
face au dollar américain depuis le début de l’année). La communauté d’affaires avait appelé à une réduction du taux
directeur ces derniers mois, en raison de l’envolée des taux bancaires, estimés en moyenne à 33% en août 2016 (contre
28,2% en janvier).
La dette publique atteignait 112,4 Mds GHC (25,8 Mds EUR) en septembre 2016.
Selon une étude de la Banque du Ghana, la dette publique atteignait 112,4 Mds GHC (25,8 Mds EUR) en septembre
2016, contre 109,3 Mds GHC (25 Mds EUR) en août et 106,2 Mds GHC (24,3 Mds EUR) en juillet. La dette publique atteint
désormais 67,4% du PIB, ratio supérieur à l’objectif fixé par le FMI (66% du PIB) pour la fin de l’année.
Une ligne de crédit 83 M USD de la Banque africaine de développement en faveur du
développement urbain de la ville d’Accra.
S’inscrivant dans le plan de développement urbain d’Accra, ce prêt permettra de financer la construction de l’échangeur
de Pokuase, destiné à décongestionner ce secteur de la ville. Le coût du projet atteignant 94 M USD, le gouvernement
ghanéen apportera les 11 M USD restant.
L’Allemagne accorde un prêt de 40,8 M EUR au Ghana.
Le Ghana a signé un prêt de 40,82 M EUR avec le gouvernement allemand, afin de financer 3 projets : 1) 22,8 M EUR
seront consacrés à la construction d’une centrale solaire de 12 MW dans la région Upper West ; 2) 13 M EUR aideront
à l’amélioration des performances du Ghana Audit Service ; 3) enfin, 5 M EUR iront à la Ghana Revenue Authority, pour
l’établissement d’un centre de formation. Après le Japon, l’Allemagne est devenue ainsi le deuxième pays à accorder de
nouveaux prêts souverains au Ghana.
Sierra Leone
L'EAIF accorde un prêt de 25 M USD pour le développement d’une centrale électrique.
Coentreprise créée par TCQ Power et Globeleq en Sierra Leone, CECA SL bénéficiera d'un prêt de 25 M USD de l’Emerging
Africa Infrastructure Fund (EAIF) pour la construction d’une centrale électrique au fioul d’une capacité de 57 MW à
Freetown Le montant total du projet atteint 148 M USD pour lequel l'EAIF intervient en tant que chef de file aux côtés
de la Société financière internationale (SFI). Parmi les autres partenaires financiers figurent la Banque mondiale, qui a
notamment fourni une garantie pour le projet, la banque de développement néerlandaise (FMO) et la Banque africaine
de développement. La Sierra Léone a l'un des plus bas niveaux d'électrification au monde, avec seulement 10% de la
population ayant accès au réseau électrique. Freetown, qui compte une population d'environ 1 M d’habitants, verra sa
capacité de production d'électricité augmenter de 130% lorsque la centrale sera terminée. Aujourd’hui, plus de 80% des
entreprises du pays dépendent de leurs propres groupes électrogènes alimentés au diesel.
Libéria
Africa Petroleum se retire de ses blocs offshores libériens.
La société pétrolière et gazière, qui se concentre sur l’Afrique de l’ouest, a fait le choix de se retirer de ses deux permis
de prospection, après avoir échoué à attirer de nouveaux partenaires. Les contrats de partage de la production pour les
blocs LB-08 et LB-09 sont arrivés formellement à échéance en juin, et Africa Petroleum était en négociations avec le
gouvernement pour une extension afin de chercher de nouveaux partenaires. L’entreprise a blâmé les conditions de
marché difficiles, et un manque d’intérêt de l’industrie pétrolière dans le pétrole libérien. Fondée par l’homme d’affaire
australien Frank Timis, qui était à la tête d’Africa Minerals (diamants, minerais de fer, etc.) en Sierra Leone avant que
Service économique régional d’Abuja
Nigéria – Ghana – Sierra Leone – Libéria
3
Informations économiques d’Afrique de l’ouest anglophone – Novembre 2016 – © DG Trésor
cette société soit rachetée par un groupe chinois, Africa Petroleum dispose par ailleurs de parts dans 8 licences réparties
entre le Sénégal, la Gambie, la Côte d’Ivoire et la Sierra Leone.
Clause de non-responsabilité – Le Service économique s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et
corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu
responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication.
Service économique régional d’Abuja
Nigéria – Ghana – Sierra Leone – Libéria
4

Documents pareils