cité de la musique - Philharmonie de Paris
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cité de la musique - Philharmonie de Paris
Directeur général Laurent Bayle CITÉ DE LA MUSIQUE Président du Conseil d’administration Jean-Philippe Billarant ESPACES – LE THÉÂTRE DES VOIX Les Arts Florissants Dimanche 21 décembre 2003 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert : www.cite-musique.fr Dimanche 21 décembre - 16h30 Salle des concerts Georg Friedrich Haendel (1685-1759) Acis and Galatea, masque en 2 actes Acte I 40’ entracte Acte II 50’ Sophie Daneman, soprano (Galatea) Paul Agnew, ténor (Acis) Olga Pitarch, soprano (Damon) Joseph Cornwell, ténor (Coridon) Alan Ewing, basse (Polyphemus) David Le Monnier, ténor (ensembles) Jeffrey Thompson, baryton (ensembles) Les Arts Florissants William Christie, direction, clavecin et orgue Durée du concert (entracte compris) : 2h10 Les Arts Florissants sont subventionnés par le Ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Caen et le Conseil Régional de Basse-Normandie. Leur partenaire associé est IMERYS. 3 Livret de John Gay, Alexander Pope et John Hugues PROGRAMME DIMANCHE 21 DÉCEMBRE - 16H30 AVANT-PROPOS 2 Composé en 1718 sur un livret de John Gay, Acis et Galatée, qui a connu de nombreuses versions et révisions, a pu être qualifié de « masque », de « sérénade » ou de « pastorale ». Difficile de savoir, également, si cette première œuvre dramatique de Haendel en anglais (elle prend modèle sur les « opéras pastoraux » de Pepusch ou de Galliard) fut originellement présentée à la scène ou en concert. On a même supposé que la création a eu lieu en plein air, comme un vaste divertissement de cour. Quel que soit l’espace auquel il a pu être destiné, avec son sujet tiré des Métamorphoses d’Ovide, Acis et Galatée devint rapidement populaire, au point que Mozart, en 1788, en réalisera encore un nouvel arrangement. Raphaëlle Legrand 5 Comme souvent chez Haendel, la genèse complexe d’Acis et Galatée est le fruit des circonstances de création et de production mais aussi de l’étonnante capacité du compositeur à réemployer ses œuvres passées pour les transfigurer. Après avoir écrit une serenata à trois voix en Italie sur le sujet d’Acis et Galatée, tiré des Métamorphoses d’Ovide, il retrouve la même intrigue dans un livret anglais proposé par John Gay, en collaboration avec Alexander Pope et John Hugues. Nous sommes en 1718. Haendel est alors en résidence à Cannons, chez un mécène, le comte de Carnavon, futur duc de Chandos. Il a produit à Londres quelques opéras italiens, dont Rinaldo, qui ont connu le succès sans que le genre se soit encore solidement implanté et l’heure semble propice à la promotion d’un genre lyrique spécifiquement anglais, le masque, dans la tradition de Blow et de Purcell récemment remise à l’honneur par Galliard et Pepush, et dans la veine pastorale que souhaite développer Gay. Dans ce contexte, et sur un livret mêlant avec bonheur poésie gracieuse et quelques traits satiriques (pour la peinture de Polyphème) peu étonnants sous la plume de Gay et de Pope, Haendel écrit une œuvre de petites dimensions à la croisée des genres de la cantate, du masque, de l’opéra et du futur oratorio anglais. Si le premier air de Galatée évoque les chants d’oiseaux et le dernier le murmure du ruisseau comme dans les arie simile italiens (caricaturés d’ailleurs avec humour par Haendel lui-même lorsqu’il peint le géant Polyphème chantant son amour sur une petite flûte), l’abondance d’airs écrits sur une rythmique de menuet ou de sicilienne installe une atmosphère de simplicité pastorale. Le chœur, quant à lui, est investi de rôles multiples : décoratif au premier acte, dramatique peu avant la fin de l’œuvre quand il dialogue avec Galatée et lui souffle l’idée du dénouement, il atteint aussi, au début du deuxième acte, la puissance des chœurs des oratorios futurs, en prévoyant le destin funeste d’Acis dans un style d’église sévère et poignant, puis en exprimant avec une étonnante vérité les ravages provoqués par le lourd pas du géant qui approche. Acis et Galatée aurait donc pu marquer une étape importante dans le développement d’un opéra anglais. Les circonstances furent autres : Haendel se présentera comme l’un des promoteurs majeurs de l’opera seria italien à Londres (dont John Gay fournira d’ailleurs la parodie dans son célèbre Beggar’s opera) puis, lorsque le public s’en sera lassé, se tournera vers l’oratorio. Acis et Galatée connaîtra d’ailleurs de multiples métamorphoses, notamment lorsque Haendel en livrera, en 1732, une version largement étoffée par des emprunts à la sérénade italienne et à d’autres œuvres antérieures, pour répondre à la concurrence d’un théâtre qui prétendait monter la pièce sans son autorisation. Mais si les versions tardives sont intéressantes pour comprendre comment Haendel adaptait ses productions en fonction des circonstances et des effectifs disponibles, la miniature charmante qu’est le masque pastoral de Cannons reste un témoignage plus manifeste encore par la délicatesse, l’inventivité et l’humour dans la représentation des actions et des sentiments, de l’inépuisable capacité créatrice du compositeur. COMMENTAIRES LES ARTS FLORISSANTS 4 Acis et Galatée, les bergers sous le masque Synopsis R. L. 7 Acte II Le chœur prévoit cependant le drame qui va se nouer et annonce la venue du géant Polyphème, qui suscite l’effroi en secouant la terre de son pas puissant. Rendu furieux par l’amour qui le possède, le monstre cherche bien imparfaitement à adoucir sa voix pour courtiser Galatée, qui refuse avec constance les avances d’un galant si brutal. Damon tente d’expliquer à Polyphème que sa cour manque de délicatesse, tandis qu’Acis s’arme de courage pour défendre son amante contre les entreprises du géant, malgré les représentations de son ami Corydon. Galatée assure Acis de sa fidélité et les deux amants oublient le danger pour se déclarer encore une fois leur flamme, indifférents aux cris de rage de Polyphème. Fou de jalousie, le géant écrase Acis sous un énorme rocher. Le chœur des pâtres et les nymphes répond à la plainte désespérée de Galatée, puis lui conseille de faire revivre Acis sous la forme d’une source murmurante, qui éternellement exprimera l’amour du berger ainsi métamorphosé en divinité champêtre. livret LES ARTS FLORISSANTS 6 Acte I Le chœur des bergers chante les charmes de la vie pastorale. La nymphe Galatée reste pourtant inquiète de l’absence du berger Acis et demande aux oiseaux d’interrompre leur ramage pour lui ramener son amant. Acis, de son côté, aspire à la présence de Galatée et délaisse son troupeau, sourd aux recommandations de Damon qui le met en garde contre les dangers de la passion. Enfin réunis, les deux amants chantent leur tendresse et les bergers et les nymphes qui les entourent font écho à leur bonheur. SINFONIA SYMPHONIE ACT I ACTE 1 Chorus Oh, the pleasure of the plains ! Happy nymphs and happy swains, Harmless, merry, free and gay, Dance and sport the hours away. For us the zephyr blows, For us distills the dew, For us unfolds the rose, And flow’rs display their hue. For us the winters rain, For us the summers shine, Spring swells for us the grain, And autumn bleeds the vine. Chœur Oh, le plaisir de ces plaines ! Heureuses nymphes, heureux pastoureaux, Innocents, joyeux, libres et gais, Dansons, sautons au long des heures. Pour nous les zéphyrs soufflent, La rosée se repose, La rose s’épanouit Et les fleurs exhalent leurs senteurs. Pour nous les hivers pleuvent, Les étés brillent, Le printemps gonfle les graines Et l’automne nourrit le vin. Galatea Ye verdant plains and woody moutains, Purling streams and bubbling fountains, Ye painted glories of the field, Vain are the pleasures which ye yield ; Too thin the shadow of the grove, Too faint the gales, to cool my love. Galatée Ô vous, plaines verdoyantes, montagnes boisées, Rivières perlées, sources babillardes, Vous gloires des champs, Les plaisirs que vous clamez sont vains, L’ombre des vallons trop diaphane, Les brises trop faibles pour refroidir ma passion. Hush, ye pretty warbling quire ! Your thrilling strains Awake my pains, And kindle fierce desire. Cease you song, and take your flight, Bring back my Acis to my sight ! Silence, ô joli chœur gazouillant ! Vos traits aigus Réveillent ma douleur Et attisent mon violent désir. Cessez vos chants, envolez-vous, Ramenez mon Acis à mes yeux ! Acis Where shall I seek the charming fair ? Direct the way, kind genius of the moutains ! Acis Où chercherai-je la fée charmeuse ? Conduisez mon chemin, doux génies de ces [monts ! Oh, dites-moi si vous vîtes ma bien-aimée ! Parcourt-elle les vallons, se baigne-t-elle aux [sources cristallines ? O tell me, if you saw my dear ! Seeks she the groves, or bathes in crystal [fountains ? Damon Stay, shepherd, stay ! See, how thy flocks in yonder valley stray ? What means this melancholy air ? No more thy tuneful pipe we hear. Shepherd, what art thou pursuing ? Heedless running to thu ruin ; Share our joy, our pleasure share ! Leave thy passion till tomorrow, Let the day be free from sorrow, Free from love, and free from care ! Damon Reste, berger, reste ! Vois, ton troupeau se disperse là-bas dans la vallée. Pourquoi cet air mélancolique ? Nous n’entendons plus les sons de ton [chalumeau. Que poursuis-tu, berger ? Tu cours donc à ta ruine ; Partage notre joie, notre plaisir ! Laisse à demain ta passion, Laisse le jour libre d’ennui, D’amour et de souci ! Acis Lo ! Here my love : turn, Galatea, hither turn [thy eyes. See, at thy feet the longing Acis lies ! Acis La voici, voici mon amour : tourne, Galatée, [tourne les yeux par ici. Vois, à tes pieds, languissant, Acis est étendu ! Love in her eyes sits playing, And sheds delicious death ; Love on her lips is straying, And warbling in her breath ! Love on her breast sits panting, And swells with soft desire ; No grace, no charm is wanting To set the heart on fire. Amour en ses yeux s’amuse, Et répand son délice mortel ; Amour sur ses lèvres rayonne Et babille en sa voix ! Amour sur son sein palpite, Et s’enfle en désir délicat ; Ni grâce ni charme qui tende mieux À incendier le cœur. Galatea Oh ! Didst thou know the pains of absent love, Acis would ne’er from Galatea rove. Galatée Oh, si tu savais les douleurs de l’absence du [bien-aimé, Acis ne s’arracherait jamais de Galatée. As when the dove Laments her love, All on the naked spray ; When he returns, No more she mourns, But loves the live-long day. Billing, cooing, Pantint, wooing, Melting murmurs fill the grove, Melting murmurs, lasting love. Comme la colombe Se lamente sur son amour Dans les branchages délaissés, Quand il revient, Elle cesse ses plaintes Pour l’aimer tout au long du jour ; Elle le becquète, roucoule, Palpite, courtise, Et les murmures attendrissants Emplissent les bosquets d’amour durable. Galatea & Acis Happy we ! What joys I feel ! What charms I see ! Acis et Galatée Soyons heureux ! Quelle joie je ressens ! Quels charmes je vois ! 9 Acis et Galatée livret 8 LES ARTS FLORISSANTS Georg Friedrich Haendel Acis and Galatea Chorus Happy we ! What joys I feel ! What charms I see ! Happy we ! Chœur Soyons heureux ! Quelle joie je ressens ! Quels charmes je vois ! Soyons heureux ! ACT II ACTE II Chorus Wretched lovers ! Fate has passed This sad decree : no joy shall last. Wretched lovers, quit your dream ! Behold the monster Polypheme ! See what ample strides he takes ! The mountain nods, the forest shakes ; The waves run frighten’d to the shores : Hark, how the thund’ring giant roars ! Chœur Malheureux amants ! Le Destin a passé Cet attristant décret : que cesse la joie. Abandonnez votre rêve ! Prenez garde au monstre Polyphème ! Voyez, il arrive à pas immenses ! Les montagnes s’agitent, la forêt tremble ; Les vagues se brisent avec effroi sur la rive : Écoutez comme gronde le géant tonnant ! Poyphemus I rage, I melt, I burn ! The feeble god has stabb’d me to the heart. Sweet Galatea’s beauty, and my love. Polyphème J’enrage, je fonds, je brûle ! Le faible dieu d’amour m’a poignardé jusqu’au [cœur. Ô toi, pin fidèle, Soutien de ma marche digne des dieux, me voici [étendu près de toi ! Qu’on m’apporte une centaine de roseaux [d’une taille décente Pour faire une flûte égale à la capacité de ma [bouche ; Que j’exprime en accents délicatement [enchanteurs La beauté de la douce Galatée et mon amour. O ruddier than the cherry, O sweeter than the berry, O nymph more bright Than moonshine night, Like kidlings blithe and merry ! Ripe as the melting cluster, No lily has such lustre ; Ô plus vermeille que la cerise, Plus douce que la baie, Ô nymphe, peus étincelante Que la nuit au clair de lune, Joyeuse et gaie comme les cabris ! Mûre comme la grappe fondante, Le lys n’a pas plus d’éclat ; Thou trusty pine, Prop of my godlike steps, I lay thee by ! Bring me a hundred reeds of decent growth, To make a pipe for my capacious mouth ; In soft enchanting accents let me breathe Yet hard to tame As raging flame, And fierce as storms that bluster ! Mais elle est plus âpre à dompter Que la flamme enragée, Et fière comme l’ouragan déchaîné. Whither, fairest, art thou running. Still my warm embraces shunning ? Où cours-tu, ma toute belle, Toujours fuyant mes chauds embrassements, Galatea The lion calls not to his prey, Nor bids the wolf the lambkin stay. Galatée Le lion n’implore pas sa proie, Ni le loup ne demande à l’agneau de rester ! Poyphemus Thee, Polyphemus, great as Jove, Calls to empire and to love, To his palace in the rock, To his dairy, to his flock, To the grape of purple hue, To the plum of glossy blue, Wildings, which expecting stand, Proud to be gather’d by thy hand. Polyphème C’est toi que Polyphème, égal à Jupiter, Appelle à le dominer, à l’aimer, Vers son palais de roche, Sa bergerie, son troupeau, Ses raisins pourpres et odorants, Ses prunes brillantes et bleues, Ses animaux sauvages qui n’attendent Que d’être rassemblés par ta main ! Galatea Of infant limbs to make my food, And swill full draughts of human blood ! Go monster ! Bid some other guest : I loathe the host, I loathe the feast. Galatée Me nourrir d’enfants, Boire le sang humain à large traits ! Pars, monstre ! Trouve d’autres invités, J’abhorre l’hôte comme sa fête. Poyphemus Cease to beauty to be suing, Ever whining love disdaining. Let the brave their aims pursuing. Still be conqu’ring, not complaining. Polyphème Cesse de poursuivre la beauté, L’amour dédaigne qui geint sans cesse. Que les braves poursuivent leurs buts, Qu’ils conquièrent sans se répandre en [lamentations. Coridon Would you gain the tender creature, Softly, gently, kindly treat her : Suff ’ring is the lover’s part. Beauty by constraint possessing, You enjoy but half the blessing, Lifeless charms without the heart. Corydon Si vous voulez gagner la tendre créature, Traitez-la doucement, gentiment, aimablement : La souffrance est la part des amoureux. En conquérant la beauté par la contrainte, Tu ne jouiras qu’à moitié du trésor, Tu ne possèderas que des charmes sans vie. Acis His hideous love provokes my rage : Weak as I am, I must engage ! Acis Son amour hideux suscite ma rage : Si faible que je sois, je dois engager le combat ! 11 De tous les jeunes bergers, le plus cher ! De toutes les nymphes la fée la plus éclatante ! Tu es mon bonheur, toute ma joie ! livret 10 LES ARTS FLORISSANTS Of all youths thou dearest boy ! Of all nymphs thou brightest fair ! Thou all my bliss, thou all my joy ! Love sounds th’alarm, And fear is a-flying When beauty’s the prize, What mortal fears dying ? In defence of my treasure, I’d bleed at each vein ; Without her no pleasure, For life is a pain. Amour sonne l’alarme, Et la crainte est une fuite ; Quand le prix en est la beauté, Quel mortel craint la mort ? Pour défendre mon trésor Je donnerai tout le sang de mes veines ; Sans elle il n’y a pas de plaisir, L’existence n’est que douleur. Damon Consider, fond shepherd, How fleeting’s the pleasure, That flatters our hopes In pursuit of the fair ! The joys that attend it, By moments we measure, But life is too little To measure our care. Damon Cher berger, remarque Combien le plaisir est fugace, À flatter nos espoirs En poursuivant la fée ! Nous mesurons à un moment Les joies qu’il nous procure, Mais la vie est trop brève Pour mesurer le malheur. Galatea Cease, o cease, thou gentle youth, Trust my constancy and truth, Trust my truth and pow’rs above, The pow’rs propitious still to love ! Galatée Cesse, ô cesse, gentil berger, Aie confiance en ma constance, En ma foi, et en mon pouvoir surnaturel, Toujours propice à l’amour ! Galatea & Acis The flocks shall leave the moutains, The woods the turtle dove, The nymphs forsake the fountains, Ere I forsake my love ! Acis et Galatée Les troupeaux quitteront les montagnes, Les tourterelles les forêts, Les nymphes délaisseront les sources Avant que j’abandonne mon amour ! Poyphemus Torture ! Fury ! Rage ! Despair ! I cannot, cannot bear ! Polyphème Torture, fureur, rage, désespoir ! Je ne puis supporter ! Galatea & Acis Not show’rs to larks so pleasing, Nor sunshine to the bee, Not sleep to toil so easing, As these dear smiles to me. Acis et Galatée L’ondée n’est pas plus douce à l’alouette, Ni le soleil à l’abeille, Ni le sommeil au labeur Que ces sources pour moi. Poyphemus Fly, swift, thou massy ruin, fly ! Die, presumptuous Acis. Die ! Polyphème Envole-toi, vite, masse rocheuse en ruines, vole ! Présomptueux Acis, meurs ! Acis Help, Galatea ! Help, ye parent gods ! And take me dying to your deep abodes. Acis Au secours, Galatée, au secours ! Ô dieux ! Et portez-moi mourant vers vos profondes [demeures ! Chorus Mourn, all ye muses ! Weep, all ye swains ! Tune, tune your reeds to doleful strains ! Groans, cries and howlings fill the neighb’ring shore : Ah, the gentle Acis is no more ! Chœur Pleurez, muses ! Pâtres, pleurez ! Accordez vos flûtes pour les lamentations ! Les plaintes, les larmes, les gémissements emplissent les rives avoisinantes : Oh, le doux Acis n’est plus ! Galatea Must I my Acis still bemoan, Inglorious crush’d beneath that stone ? Galatée Pleurerai-je toujours mon doux Acis, Noblement écrasé par ce rocher ? Chorus Cease, Galatea, cease to grieve ! Bewail not whom thou canst relieve. Chœur Cesse, Galatée, tes lamentations ! Ne pleure plus qui tu peux libérer. Galatea Must the lovely charming youth Die for his constancy and truth ? Galatée L’aimable et charmant jeune homme Devait-il mourir pour sa fidèle constance ? Chorus Cease, Galatea, cease to grieve ! Bewail not whom thou canst relieve ; Call forth thy pow’r, employ thy art, The goddess soon can heal thy smart. Chœur Cesse, Galatée, tes lamentations ! Ne pleure plus qui tu peux libérer. Suscite ta puissance, use de ton pouvoir, La déesse peut guérir de la mort ! Galatea Say what comfort can you find ? For dark despair o’erclouds my mind. Galatée Dites-moi quel réconfort vous pouvez trouver ? Car le noir désespoir assombrit mes esprits. Chorus To kindred gods the youth return, Through verdant plains to roll his urn. Chœur Change le jeune homme en une sorte de dieu : Qu’il épande son urne à travers les verdoyants [bocages. 13 Inspiré par tes charmes vainqueurs, Le dieu d’amour prêtera ses bras. livret 12 LES ARTS FLORISSANTS Inspir’d with thy victorious charms, The god of love will lend his arms. Chorus Galatea, dry thy tears, Acis now a god appears ! See how he rears him from his bed, See the wreath that binds his head. Hail ! Thou gentle murm’ring stream, Shepherds’ pleasure, muses’ theme ! Through the plains still joy to rove, Chœur Galatée, sèche tes larmes, Acis apparaît maintenant comme un dieu ! Vois, comme il sort de son lit, Vois, une guirlande lui ceint la tête. Vive ce courant gentiment murmurant, Le plaisir des bergers, l’inspiration des muses, Continue à couler joyeusement à travers les [prairies, Murmurant sans arrêt son amour délicat. Murm’ring still thy gentle love. © Harmonia Mundi France Sophie Daneman Le répertoire de Sophie Daneman, qui a étudié à la Guildhall School of Music avec Johanna Peters, va de Monteverdi et Haendel à Schönberg et Berg. Elle donne des récitals au Wigmore Hall et au Queen Elizabeth Hall de Londres, en France et en Italie, aux festivals de Cheltenham, Belfast et Saintes avec les pianistes Julius Drake, Roger Vignoles, Graham Johnson, Eugene Asti et Imogen Cooper. Ses engagements à l’opéra comprennent les rôles-titres de Rodelinda et Arianna de Haendel ainsi que Mélisande (Pelléas et Mélisande à l’Opéra-Comique sous la direction de Georges Prêtre). Elle a chanté Servilia (La Clemenza di Tito de Mozart) avec l’Orchestre Symphonique de Barcelone et Christopher Hogwood, Euridice (L’Anima del Filosofo de Haydn) à l’Opéra de Lausanne, Euridice (L’Orfeo de Monteverdi) à l’Opéra de Bavière, ainsi que le rôle-titre de Theodora de Haendel avec William Christie à New York, Paris et Salzbourg. Passionnée par l’interprétation historique, elle a effectué de nombreuses tournées avec William Christie et Les Arts Florissants et donné des concerts avec Christopher Hogwood, Sir Neville Marriner, Gérard Lesne, Jean-Claude Malgoire, Marcus Creed, Philippe Herreweghe, Robert King, Paul Daniel et Richard Hickox. Les engagements récents de Sophie Daneman comprennent le rôle-titre de Semele avec Nicholas McGegan, l’Allegro de Haendel avec William Christie et Dido and Aeneas à l’Opéra de Bavière. Elle a récemment fait ses débuts avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin. Paul Agnew Né à Glasgow, Paul Agnew a débuté comme élève choriste au Magdalen College d’Oxford. Il s’est rapidement imposé comme un interprète exceptionnel du répertoire baroque et classique. Au concert, il apparaît régulièrement sous la baguette de chefs de renom : Le Roi Arthur avec le Chœur Monteverdi et John Eliot Gardiner, L’Enfance du Christ avec La Chapelle Royale et Philippe Herreweghe, Joshua avec l’Academy of Ancient Music et Christopher Hogwood, Dioclesian avec Tafelmusik et Trevor Pinnock, des cantates et la Messe en si de Bach avec l’Orchestre baroque d’Amsterdam et Ton Koopman, des cantates de Bach avec l’Orchestra of the Age of Enlightenment, ainsi que Médée de Charpentier avec Les Arts Florissants et William Christie. Avec l’English Concert, il a chanté Fairy Queen, Dioclesian, Timon d’Athènes, King Arthur et la Messe en si de Bach. Il a donné des recitals en compagnie du luthiste Christopher Wilson à Paris, Londres, Montreux et Vienne. Ses engagements à l’opéra comprennent entre autres des débuts au Palais Garnier dans le rôle-titre d’Hippolyte et Aricie avec Les Arts Florissants et William Christie ainsi qu’au Festival d’Aix-en-Provence dans Il combattimento di Tancredi et Clorinda avec Marc Minkowski. Il a également chanté Les Indes Galantes de Rameau à l’Opéra de Paris, Arbace (Idomeneo) à Rennes et Nantes, Orfeo à Toronto, Telemaco (Il Ritorno d’Ulisse in patria) avec Trevor Pinnock dans la production de Luca Ronconi… Ses engagements récents comprennent Les Troyens de Berlioz et Lelio de Haendel au Festival d’Édimbourg, Septimus (Theodora) avec le Gabrieli Consort et Paul McCreesh ainsi que Les Arts Florissants, La Passion selon saint Marc de Bach avec l’Orchestre baroque d’Amsterdam et Ton Koopman en tournée à Vienne, Amsterdam, Rome et New York…. Cette saison, il chante entre autres le rôle de Valère dans Les Indes Galantes à l’Opéra de Paris, le Requiem de Mozart avec l’Orchestre du Minnesota et Il combatimento di Tancredi e Clorinda de Monteverdi avec Le concert d’Astrée. Olga Pitarch Olga Pitarch effectue ses études musicales au Conservatoire Supérieur de Musique de Valencia (Espagne), où elle obtient des diplômes en piano et en chant, puis à la Musikhochschule de Vienne. Lauréate de plusieurs concours nationaux (Jeunesses Musicales 1991, Concours d’opéra E. Marco 1994…), elle se produit en récital et dans des concerts d’oratorio (Messe en ut mineur de Mozart, La Résurrection de Haendel, Le Roi David de Honegger…) ainsi que dans des productions d’opéra : La Didone (Iride, Amore) de Cavalli, Artaserse (Semira) de Terradellas, Le Couronnemenet de Poppée (Drusilla, Valletto), Le Retour d’Ulysse (Minerva) et L’Orfeo (Euridice) de Monteverdi, Les Indes Galantes (Émilie) de Rameau, Didon et Enée (Belinda) et King Arthur (Philidel) de Purcell… Son intérêt pour la période baroque l’amène à participer à la redécouverte d’un large répertoire espagnol allant de la Renaissance aux premiers opéras (T. Ortells, A. Literes, 15 Galatée Ainsi j’exercerai mon divin pouvoir ; Sois immortel, quoique tu ne sois plus mien ! Cœur, siège des douces délices, Sois à présent une source limpide ! Que ton sang ne soit plus de pourpre, Glisse comme un ruisseau de cristal. Rocher, ouvre ton sein creux ! La source babillarde, là ! Elle coule ; Il se réjouit de dévaler la plaine, Murmurant sans arrêt son amour délicat. BIOGRAPHIES LES ARTS FLORISSANTS 14 Biographies Galatea ’Tis done : thus I exert my pow’r divine ; Be thou immortal, though thou art not mine ! Heart, the seat of soft delight, Be thou now a fountain bright ! Purple be no more thy blood, Glide thou like a crystal flood. Rock, thy hollow womd disclose ! The bubbling foutain, lo ! It flows ; Through the plains he joys to rove, Murm’ring still his gentle love. Joseph Cornwell Après avoir étudié la musique à l’Université de York et le chant à la Guildhall School of Music and Drama, Joseph Cornwell a fait ses débuts avec le Consort of Musicke et le Taverner Consort. Sous la direction de chefs comme William Christie, Harry Christophers, Eric Ericson, Sir John Eliot Gardiner, Martin Gester, Robert King, Hervé Niquet et Andrew Parrott, il a été amené à chanter dans toute l’Europe, en Amérique du Nord Alan Ewing La basse irlandaise Alan Ewing a travaillé à de nombreuses reprises avec William Christie, interprétant notamment les rôles d’Osmin et Polyphemus dans ses enregistrements de L’Enlèvement au sérail de Mozart et Acis et Galatée de Haendel. Par la suite, il a chanté Osmin avec l’Orchestre de chambre de Saint Paul et fait ses débuts à l’Opéra de Berlin cette année dans le rôle de Polyphemus, qu’il reprendra sous la direction de Marc Minkowski en 2004. Ses projets incluent d’autres œuvres de Haendel : il interprètera le rôle-titre d’Hercule avec l’Akademie für Alte Musik au Konzerthaus de Berlin, Lucifero (La Resurrezione) avec Trevor Pinnock, Zebul (Jephta) à l’abbaye de Westminster et Achilla sur un enregistrement de Giulio Cesare dirigé par Marc Minkowski. Il chantera en outre le rôle-titre de Sweeney Todd de Sondheim à l’opéra du Colorado, Le Château de Barbe-Bleue de Bartók à Cambridge, Kutuzov (La Guerre et la paix) avec Richard Hickox, le Baron Ochs (Le Chevalier à la rose) au Festival de Nouvelle-Zélande, le roi Heinrich (Lohengrin) et Rocco (Fidelio) à l’opéra de Nantes, Monterone (Rigoletto) à l’Opéra des Pays-Bas ainsi que Figaro (Les Noces de Figaro) avec l’Orchestre de Chambre de Saint Paul. David Le Monnier Né à Birmingham (Angleterre) en 1963, David Le Monnier commence sa carrière professionnelle à l’âge de dix-huit ans en devenant chantre à la cathédrale de Peterborough, où il étudie le chant successivement avec le ténor Paul Elliott et la basse David Thomas, développant un intérêt plus profond pour la musique baroque et de la Renaissance. Il étudie la musicologie et le chant à l’université d’Exeter, Christ Church, Oxford, et se perfectionne à la Royal Academy of Music à Londres. À Oxford, il chante les rôles de Don Alfonso (Così fan tutte) et de Figaro. En 1988, il débute au Queen Elizabeth Hall dans les rôles du Grand Prêtre (Nabucco) et du Premier Berger (Daphné de Richard Strauss) avec le Chelsea Opera Group. Depuis 1990, il vit à Paris où il chante régulièrement avec Les Arts Florissants, la Chapelle Royale, le Concert Spirituel, le Groupe Vocal de France et les Solistes de Lyon-Bernard Tétu. Il est également directeur artistique de l’ensemble vocal English Renaissance. Jeffrey Thompson Le ténor américain Jeffrey Thompson est né en 1978 à Rochester (État de New York). Il a approfondi ses études de chant au College-Conservatory of Music de l’Université de Cincinnati auprès de William McGraw. Il a remporté le premier Prix du Concours international de chant baroque de Chimay en 2001 sous la présidence de William Christie. Son répertoire inclut les rôles de Néron dans Le Couronnement de Poppée de Monteverdi, d’Oronte dans Alcina de Haendel ainsi que le rôle-titre d’Albert Herring de Britten. Au concert, il a été soliste dans les Vêpres de la Vierge de Monteverdi, les Passions selon saint Jean et saint Matthieu et l’Oratorio de Noël de Bach, le Requiem et la Messe en ut mineur de Mozart, La Création de Haydn (rôle d’Uriel)… Jeffrey Thompson a fait ses débuts professionnels avec la Société Haendel et Haydn de Boston dans le rôle de Lurcanio (Ariodante de Haendel) sous la baguette de Christopher Hogwood en avril 2002. Il a également chanté avec l’Orchestre baroque de Boston dans une production du Retour d’Ulysse de Monteverdi en octobre 2002. À l’automne 2002, il a été sélectionné pour faire partie du Jardin des voix de William Christie, sous la direction duquel il a donné une série de concerts à travers l’Europe. Ses engagements futurs incluent une série de concerts en France en tant que soliste avec Les Arts Florissants, suivis d’une tournée consacrée à Acis et Galatée de Haendel avec le même ensemble. En 2004, il fera ses débuts au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles dans le rôle de Zotico dans l’opéra de Cavalli récemment redécouvert Elio Gabalo, sous la direction de René Jacobs. À l’automne 2004, il est de nouveau invité par Les Arts Florissants comme soliste d’une nouvelle production de David et Jonathas. William Christie Claveciniste, chef d’orchestre, musicologue et enseignant, William Christie est l’artisan de l’une des plus remarquables aventures musicales de ces vingt dernières années : pionnier de la redécouverte, en France, de la musique baroque, il a révélé à un très large public le répertoire français des XVIIe et XVIIIe siècles. La carrière de ce natif de Buffalo (État de New York), formé à Harvard et à Yale, installé en France depuis 1971, a pris un tournant décisif quand il a fondé, en 1979, Les Arts Florissants. À la tête de cet ensemble instrumental et vocal, William Christie a imposé très vite, au concert et sur les scènes d’opéra, une griffe très personnelle de musicien/homme de théâtre, renouvelant l’interprétation d’un répertoire jusqu’alors largement négligé ou oublié. C’est en 1987 qu’il a connu une véritable consécration publique avec la création d’Atys de Lully à l’Opéra-Comique, production qui a ensuite triomphé sur de nombreuses scènes internationales. Sa prédilection pour le baroque français ne s’est jamais démentie. De Charpentier à Rameau en passant par Couperin, Mondonville, Campra ou Montéclair, il est le maître incontesté de la tragédie-lyrique comme de l’opéra-ballet, du motet français comme de la musique de cour. Mais son attachement à la musique française ne l’empêche pas d’explorer d’autres répertoires européens : nombre de ces interprétations de la musique italienne (Monteverdi, Rossi, Scarlatti) ont fait date, et il aborde avec autant de bonheur Purcell et Haendel que Mozart et Haydn. Son abondante production discographique (plus de 70 enregistrements couronnés de nombreux prix et distinctions en France et à l’étranger) chez Harmonia Mundi et Warner Classics/Erato en témoigne. Depuis novembre 2002, William Christie et Les Arts Florissants enregistrent pour Virgin Classics. Leur premier titre pour ce label est un disque de sonates de Haendel avec Hiro Kurosaki, violon solo des Arts Florissants. La production lyrique de William Christie se poursuit à un rythme très soutenu et ses collaborations avec de grands noms de la mise en scène de théâtre et d’opéra (Jean-Marie Villégier, Robert Carsen, Alfredo Arias, Jorge Lavelli, Graham Vick, Adrian Noble, Andrei Serban…) font chaque fois figure d’événement : à l’Opéra de Paris (Hippolyte et Aricie en 1996, Les Indes galantes, Alcina en 1999 et Les Boréades en 2003), au Théâtre de Caen (Médée en 1993), à l’Opéra du Rhin (L’Enlèvement au sérail en 1993), au Théâtre du Châtelet (King Arthur en 1995) ou au 17 et en Extrême-Orient. À l’opéra, il a interprété entre autres les rôles de Snout (A Midsummer Night’s Dream), au Teatro di San Carlo de Naples, Mitridate (Pompeo Magno) au Festival Varazdin, Polimone (Il Tito) à l’Opéra du Rhin, Achille (Iphigénie en Aulide) à l’Opera Factory, Lurcanio (Ariodante) à l’Opéra de Saint Gallen, Pilade (Oreste) à l’English Bach Festival, L’Orfeo de Monteverdi au Festival de musique ancienne de Boston et à l’opéra d’été d’Oslo… Au Royaume-Uni, il chante entre autres le Magnificat de Bach au Festival de Fishguard, La Passion selon saint Matthieu avec le Northern Sinfonia, le Te Deum de Bruckner au Royal Festival Hall, Le Roi David de Honegger au Festival Brighton… Ses engagements futurs comprennent l’Évangéliste de La Passion selon saint Matthieu au Théâtre Swan, Le Messie dans la Cathédrale de Chichester, Le Roi Arthur en tournée avec Le Concert Spirituel, Acis et Galatée en tournée avec Les Arts Florissants ainsi que de nombreux concerts au Royaume-Uni. BIOGRAPHIES 16 BIOGRAPHIES S. Duron…), effectuant des enregistrements et des tournées avec différents ensembles : Al ayre espanol, La Capella de Ministrers, Estil Concertant, Elyma et Orquesta Barroca de Sevilla. Avec la Real Companía Ópera de Cámara, elle participe actuellement à la découverte des opéras de Vicente Martín y Soler : Il Sogno, Una cosa rara et, prochainement, Iphigénie en Aulide. Elle a collaboré avec des ensembles comme Le Parlement de Musique, Les Jeunes Solistes, La Grande Écurie et la Chambre du Roy, Les Arts Florissants, et a chanté sous la direction de C. Rousset, A. Zedda, J.C. Malgoire, E. López-Banzo, J.-B. Otero, W. Christie et G. Garrido dans des théâtres comme La Zarzuela et Teatro Real à Madrid, les opéras de Bordeaux et d’Avignon, le Théâtre de Compiègne, le Théâtre des Champs-Élysées, l’Opéra-Comique, l’Opéra de Lausanne, le Theater an der Wien, le BAM à New York, ainsi que dans de nombreux Festivals (Festival Grec à Barcelone, Festival d’Ambronay, Festival d’Aix-en-Provence, Festival d’Utrecht, Festival Cervantino en Mexique...) Les Arts Florissants Ensemble de chanteurs et d’instrumentistes voués à la musique baroque, fidèles à l’interprétation sur instruments anciens, Les Arts Florissants sont dans leur spécialité l’une des formations les plus réputées en Europe et dans le monde. Fondés en 1979 et dirigés depuis lors par le claveciniste et chef d’orchestre franco-américain William Christie, ils portent le nom d’un petit opéra de Marc-Antoine Charpentier. Les Arts Florissants ont joué un rôle pionnier dans la redécouverte d’un répertoire jusqu’alors méconnu (en exhumant notamment les trésors des collections de la Bibliothèque Nationale de France) et aujourd’hui largement interprété et admiré : non seulement le Grand Siècle français, mais plus généralement la musique européenne des XVIIe et XVIIIe siècles. Depuis le triomphe d’Atys de Lully à l’Opéra-Comique en 1987, c’est la scène lyrique qui leur a assuré les plus grands succès : aussi bien avec Rameau (Les Indes galantes données en 1990 et en 1999, Hippolyte et Aricie en 1996, Les Boréades en 2003), Charpentier (Médée en 1993 et 1994), que Haendel (Orlando en 1993, Acis & Galatea en 1996, Semele en 1996, Alcina en 1999), Purcell (King Arthur en 1995), Mozart (La Flûte enchantée en 1994, L’Enlèvement au sérail à l’Opéra du Rhin en 1995), ou encore Monteverdi (Il Ritorno d’Ulisse in patria créé à Aix-en-Provence en 2000 et qui, en 2002, est repris en tournée à Lausanne, Paris, Caen, Bordeaux, New York, Vienne avant d’être redonné au Festival d’Aix en juillet). Dans les productions auxquelles ils participent, Les Arts Florissants sont associés à de grands noms de la scène tels que Jean-Marie Villégier, Robert Carsen, Alfredo Arias, Pier Luigi Pizzi, Jorge Lavelli, Adrian Noble, Andrei Serban, Graham Vick – ainsi que les chorégraphes Francine Lancelot, Béatrice Massin, Ana Yepes, Shirley Wynne, Maguy Marin, François Raffinot, Jiri Kylian, Bianca Li... Leur activité lyrique ne doit pas masquer la vitalité des Arts Florissants au concert et au disque, comme le prouvent leurs nombreuses et marquantes interprétations d’opéras en version de concert (Zoroastre, les Fêtes d’Hébé de Rameau, Idoménée de Campra, Jephté de Montéclair, Il Sant’Alessio de Landi, L’Orfeo de Rossi) ; ou encore d’œuvres profanes de chambre (Actéon, Les Plaisirs de Versailles, Orphée aux Enfers de Charpentier ou Dido & Aeneas de Purcell), de musique sacrée (comme les Grands Motets de Rameau, Mondonville, Desmarest ou les oratorios de Haendel, Le Messie, Israël en Égypte ou Theodora) ainsi que l’ensemble du répertoire choral. Les Arts Florissants ont également abordé le répertoire contemporain en créant en 1999 Motets III – Hunc igitur terrorem de Betsy Jolas à l’occasion de leur vingtième anniversaire. La discographie des Arts Florissants est également très riche : plus de quarante titres chez Harmonia Mundi et une vingtaine de titres chez Warner Classics/Erato, dont le dernier est Theodora de Haendel. Dans le cadre d’une nouvelle collaboration avec EMI/Virgin Classics, Les Arts Florissants ont gravé les Grands Motets de Campra et vont prochainement faire paraître Il Ritorno d’Ulisse de Monteverdi en DVD. En résidence privilégiée depuis plus de dix ans au Théâtre de Caen, Les Arts Florissants présentent chaque année une saison de concerts en région Basse-Normandie. L’ensemble assure en même temps une large diffusion nationale, tout en jouant un rôle actif d’ambassadeur de la culture française à l’étranger (il se voit ainsi régulièrement invité à la Brooklyn Academy et au Lincoln Center de New York, au Barbican Centre de Londres). En 2002/2003, Les Arts Florissants ont effectué une tournée triomphale en Asie du Sud-Est, notamment au Japon, et ont donné Les Boréades à New York. En janvier 2004, une grande tournée dans les salles de concerts les plus prestigieuses d’Europe et des États-Unis sera l’occasion pour l’ensemble de célébrer son 25e anniversaire ainsi que le tricentenaire de la mort de Marc-Antoine Charpentier. Les Arts Florissants Délégué général : Luc Bouniol-Laffont Violons Hiro Kurosaki (premier violon) Florence Malgoire Violoncelle Alix Verzier (bc) Viole Anne-Marie Lasla (bc) Contrebasse Jonathan Cable (bc) Flûtes Sébastien Marq Michelle Tellier Hautbois Pier Luigi Fabretti Andrea Mion Basson Claude Wassmer Théorbe Jonathan Rubin (bc) Clavecin et orgue William Christie (bc) (bc : basse continue) 19 dont la première édition en 2002 a eu un très large retentissement en France et en Europe. La deuxième édition du Jardin des Voix aura lieu en 2005. William Christie a acquis la nationalité française en 1995 et a été promu Officier de la Légion d’Honneur en avril 2003. Il est également Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres. BIOGRAPHIES 18 BIOGRAPHIES Festival d’Aix-en Provence, où les Arts Florissants ont présenté de nombreux spectacles dont Castor et Pollux (1991), Fairy Queen (1992), La Flûte enchantée (1994), Orlando (1997) sans oublier un récent et triomphal Retour d’Ulysse dans sa patrie de Monteverdi (repris en 2002). En tant que chef invité, William Christie répond régulièrement aux sollicitations de festivals d’art lyrique comme Glyndebourne (où il a dirigé, à la tête de l’Orchestre de l’Âge des Lumières, Theodora puis Rodelinda, de Haendel, qui a été repris en janvier 2002 au Théâtre du Châtelet) ou de maisons d’opéra comme l’Opernhaus de Zurich, où il a dirigé Iphigénie en Tauride de Gluck et Les Indes galantes de Rameau. En octobre 2002, il a été le premier chef invité par Simon Rattle à diriger l’Orchestre Philharmonique de Berlin. La formation et l’insertion professionnelle des jeunes artistes sont également au cœur des préoccupations de William Christie qui a révélé en vingt-cinq ans d’activités plusieurs générations de chanteurs et d’instrumentistes. C’est d’ailleurs aux Arts Florissants que la plupart des directeurs musicaux d’ensembles baroques ont commencé leur carrière. Professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en charge de la classe de musique ancienne de 1982 à 1995, il est fréquemment invité à diriger des masterclasses et des Académies comme celle d’Aix-en-Provence ou d’Ambronay. Soucieux d’approfondir son travail de formateur, il a fondé à Caen une Académie pour les jeunes chanteurs, Le Jardin des Voix, PROCHAINEMENT... LE THÉÂTRE DES VOIX LES INSTRUMENTS DU MUSÉE MARDI 13 JANVIER, 20H MERCREDI 14 JANVIER, 20H DU MARDI 2 AU VENDREDI 5 MARS Marc-Antoine Charpentier Les Arts Florissants, idylle en musique La Descente d’Orphée aux enfers, petit opéra Les Arts Florissants William Christie, direction, clavecin et orgue Sunhae Im, soprano Olga Pitarch, soprano Sophie Daneman, soprano Paul Agnew, haute-contre Vincent Boussard, mise en scène Christian Lacroix, costumes SAMEDI 17 JANVIER, DE 15H À 18H FORUM : L’Europe des voix aux XVIIe et XVIIIe siècles avec la participation de Pascale Saint-André, Philippe Le Corf, musicologue Michel Poizat, sociologue Xavier Rodet, directeur de recherche à l’Ircam Philippe Jaroussky, sopraniste Sandrine Rondot, soprano Yoko Nakamura, clavecin Étudiants du Conservatoire de Paris 4 concerts avec Christophe Coin, les Solistes de l’Ensemble Baroque de Limoges, Erich Höbarth, Patrick Cohen, Pierre Hantaï, Sergio Azzolini, Gilles Colliard, Vittorio Ghielmi, Atsuki Sakaï... SAMEDI 6 MARS FORUM : Comment jouer les instruments des musées ? Martine Kaufmann, modérateur 15h - La diversité des collections instrumentales 16h - Le jeu conserve-t-il les instruments ? 17h - Claviers : pourquoi jouer les instruments anciens ? DOMAINE PRIVÉ WAYNE SHORTER DU SAMEDI 17 AU DIMANCHE 25 JANVIER avec Wayne Shorter Quartet, Herbie Hancock, Salif Keita, Milton Nascimento, Orchestre National de Lyon... Notes de programme Éditeur : Hugues de Saint Simon - Rédacteur en chef : Pascal Huynh - Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Secrétaire de rédaction : Sandrine Blondet - Équipe technique - Régisseur général : Joël Simon - Régisseur plateau : Éric Brillault - Régisseurs lumières : Marc Gomez - Benoît Payan.