cité de la musique - Philharmonie de Paris

Transcription

cité de la musique - Philharmonie de Paris
Directeur général
Laurent Bayle
CITÉ DE LA MUSIQUE
Président du Conseil d’administration
Jean-Philippe Billarant
ESPACES – LE THÉÂTRE DES VOIX
Les Arts Florissants
Dimanche 21 décembre 2003
Vous avez la possibilité de consulter
les notes de programme en ligne,
2 jours avant chaque concert :
www.cite-musique.fr
Dimanche 21 décembre - 16h30
Salle des concerts
Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Acis and Galatea, masque en 2 actes
Acte I
40’
entracte
Acte II
50’
Sophie Daneman, soprano (Galatea)
Paul Agnew, ténor (Acis)
Olga Pitarch, soprano (Damon)
Joseph Cornwell, ténor (Coridon)
Alan Ewing, basse (Polyphemus)
David Le Monnier, ténor (ensembles)
Jeffrey Thompson, baryton (ensembles)
Les Arts Florissants
William Christie, direction, clavecin et orgue
Durée du concert (entracte compris) : 2h10
Les Arts Florissants sont subventionnés par le Ministère de la Culture
et de la Communication, la Ville de Caen et le Conseil Régional
de Basse-Normandie. Leur partenaire associé est IMERYS.
3
Livret de John Gay, Alexander Pope et John Hugues
PROGRAMME
DIMANCHE 21 DÉCEMBRE - 16H30
AVANT-PROPOS
2
Composé en 1718 sur un livret de John Gay, Acis et Galatée, qui a
connu de nombreuses versions et révisions, a pu être qualifié
de « masque », de « sérénade » ou de « pastorale ». Difficile
de savoir, également, si cette première œuvre dramatique
de Haendel en anglais (elle prend modèle sur les « opéras
pastoraux » de Pepusch ou de Galliard) fut originellement
présentée à la scène ou en concert. On a même supposé que
la création a eu lieu en plein air, comme un vaste
divertissement de cour.
Quel que soit l’espace auquel il a pu être destiné, avec son
sujet tiré des Métamorphoses d’Ovide, Acis et Galatée devint
rapidement populaire, au point que Mozart, en 1788,
en réalisera encore un nouvel arrangement.
Raphaëlle Legrand
5
Comme souvent chez Haendel, la genèse complexe d’Acis et
Galatée est le fruit des circonstances de création et de
production mais aussi de l’étonnante capacité du compositeur
à réemployer ses œuvres passées pour les transfigurer. Après
avoir écrit une serenata à trois voix en Italie sur le sujet d’Acis
et Galatée, tiré des Métamorphoses d’Ovide, il retrouve la
même intrigue dans un livret anglais proposé par John Gay,
en collaboration avec Alexander Pope et John Hugues.
Nous sommes en 1718. Haendel est alors en résidence
à Cannons, chez un mécène, le comte de Carnavon, futur
duc de Chandos. Il a produit à Londres quelques opéras
italiens, dont Rinaldo, qui ont connu le succès sans que le
genre se soit encore solidement implanté et l’heure semble
propice à la promotion d’un genre lyrique spécifiquement
anglais, le masque, dans la tradition de Blow et de Purcell
récemment remise à l’honneur par Galliard et Pepush, et
dans la veine pastorale que souhaite développer Gay. Dans
ce contexte, et sur un livret mêlant avec bonheur poésie
gracieuse et quelques traits satiriques (pour la peinture de
Polyphème) peu étonnants sous la plume de Gay et de Pope,
Haendel écrit une œuvre de petites dimensions à la croisée
des genres de la cantate, du masque, de l’opéra et du futur
oratorio anglais. Si le premier air de Galatée évoque les
chants d’oiseaux et le dernier le murmure du ruisseau
comme dans les arie simile italiens (caricaturés d’ailleurs
avec humour par Haendel lui-même lorsqu’il peint le
géant Polyphème chantant son amour sur une petite flûte),
l’abondance d’airs écrits sur une rythmique de menuet ou
de sicilienne installe une atmosphère de simplicité pastorale.
Le chœur, quant à lui, est investi de rôles multiples :
décoratif au premier acte, dramatique peu avant la fin de
l’œuvre quand il dialogue avec Galatée et lui souffle l’idée
du dénouement, il atteint aussi, au début du deuxième acte,
la puissance des chœurs des oratorios futurs, en prévoyant
le destin funeste d’Acis dans un style d’église sévère et
poignant, puis en exprimant avec une étonnante vérité
les ravages provoqués par le lourd pas du géant qui approche.
Acis et Galatée aurait donc pu marquer une étape importante
dans le développement d’un opéra anglais. Les circonstances
furent autres : Haendel se présentera comme l’un des
promoteurs majeurs de l’opera seria italien à Londres
(dont John Gay fournira d’ailleurs la parodie dans son
célèbre Beggar’s opera) puis, lorsque le public s’en sera
lassé, se tournera vers l’oratorio. Acis et Galatée connaîtra
d’ailleurs de multiples métamorphoses, notamment lorsque
Haendel en livrera, en 1732, une version largement étoffée
par des emprunts à la sérénade italienne et à d’autres œuvres
antérieures, pour répondre à la concurrence d’un théâtre
qui prétendait monter la pièce sans son autorisation. Mais
si les versions tardives sont intéressantes pour comprendre
comment Haendel adaptait ses productions en fonction des
circonstances et des effectifs disponibles, la miniature
charmante qu’est le masque pastoral de Cannons reste un
témoignage plus manifeste encore par la délicatesse,
l’inventivité et l’humour dans la représentation des
actions et des sentiments, de l’inépuisable capacité
créatrice du compositeur.
COMMENTAIRES
LES ARTS FLORISSANTS
4
Acis et Galatée, les bergers sous le masque
Synopsis
R. L.
7
Acte II
Le chœur prévoit cependant le drame qui va se nouer et
annonce la venue du géant Polyphème, qui suscite l’effroi
en secouant la terre de son pas puissant. Rendu furieux
par l’amour qui le possède, le monstre cherche bien
imparfaitement à adoucir sa voix pour courtiser Galatée,
qui refuse avec constance les avances d’un galant si brutal.
Damon tente d’expliquer à Polyphème que sa cour manque
de délicatesse, tandis qu’Acis s’arme de courage pour
défendre son amante contre les entreprises du géant, malgré
les représentations de son ami Corydon. Galatée assure Acis
de sa fidélité et les deux amants oublient le danger pour
se déclarer encore une fois leur flamme, indifférents aux
cris de rage de Polyphème. Fou de jalousie, le géant écrase
Acis sous un énorme rocher. Le chœur des pâtres et les
nymphes répond à la plainte désespérée de Galatée, puis
lui conseille de faire revivre Acis sous la forme d’une source
murmurante, qui éternellement exprimera l’amour du berger
ainsi métamorphosé en divinité champêtre.
livret
LES ARTS FLORISSANTS
6
Acte I
Le chœur des bergers chante les charmes de la vie pastorale.
La nymphe Galatée reste pourtant inquiète de l’absence
du berger Acis et demande aux oiseaux d’interrompre leur
ramage pour lui ramener son amant. Acis, de son côté, aspire
à la présence de Galatée et délaisse son troupeau, sourd
aux recommandations de Damon qui le met en garde contre
les dangers de la passion. Enfin réunis, les deux amants
chantent leur tendresse et les bergers et les nymphes qui
les entourent font écho à leur bonheur.
SINFONIA
SYMPHONIE
ACT I
ACTE 1
Chorus
Oh, the pleasure of the plains !
Happy nymphs and happy swains,
Harmless, merry, free and gay,
Dance and sport the hours away.
For us the zephyr blows,
For us distills the dew,
For us unfolds the rose,
And flow’rs display their hue.
For us the winters rain,
For us the summers shine,
Spring swells for us the grain,
And autumn bleeds the vine.
Chœur
Oh, le plaisir de ces plaines !
Heureuses nymphes, heureux pastoureaux,
Innocents, joyeux, libres et gais,
Dansons, sautons au long des heures.
Pour nous les zéphyrs soufflent,
La rosée se repose,
La rose s’épanouit
Et les fleurs exhalent leurs senteurs.
Pour nous les hivers pleuvent,
Les étés brillent,
Le printemps gonfle les graines
Et l’automne nourrit le vin.
Galatea
Ye verdant plains and woody moutains,
Purling streams and bubbling fountains,
Ye painted glories of the field,
Vain are the pleasures which ye yield ;
Too thin the shadow of the grove,
Too faint the gales, to cool my love.
Galatée
Ô vous, plaines verdoyantes, montagnes boisées,
Rivières perlées, sources babillardes,
Vous gloires des champs,
Les plaisirs que vous clamez sont vains,
L’ombre des vallons trop diaphane,
Les brises trop faibles pour refroidir ma passion.
Hush, ye pretty warbling quire !
Your thrilling strains
Awake my pains,
And kindle fierce desire.
Cease you song, and take your flight,
Bring back my Acis to my sight !
Silence, ô joli chœur gazouillant !
Vos traits aigus
Réveillent ma douleur
Et attisent mon violent désir.
Cessez vos chants, envolez-vous,
Ramenez mon Acis à mes yeux !
Acis
Where shall I seek the charming fair ?
Direct the way, kind genius of the moutains !
Acis
Où chercherai-je la fée charmeuse ?
Conduisez mon chemin, doux génies de ces
[monts !
Oh, dites-moi si vous vîtes ma bien-aimée !
Parcourt-elle les vallons, se baigne-t-elle aux
[sources cristallines ?
O tell me, if you saw my dear !
Seeks she the groves, or bathes in crystal
[fountains ?
Damon
Stay, shepherd, stay !
See, how thy flocks in yonder valley stray ?
What means this melancholy air ?
No more thy tuneful pipe we hear.
Shepherd, what art thou pursuing ?
Heedless running to thu ruin ;
Share our joy, our pleasure share !
Leave thy passion till tomorrow,
Let the day be free from sorrow,
Free from love, and free from care !
Damon
Reste, berger, reste !
Vois, ton troupeau se disperse là-bas dans la vallée.
Pourquoi cet air mélancolique ?
Nous n’entendons plus les sons de ton
[chalumeau.
Que poursuis-tu, berger ?
Tu cours donc à ta ruine ;
Partage notre joie, notre plaisir !
Laisse à demain ta passion,
Laisse le jour libre d’ennui,
D’amour et de souci !
Acis
Lo ! Here my love : turn, Galatea, hither turn
[thy eyes.
See, at thy feet the longing Acis lies !
Acis
La voici, voici mon amour : tourne, Galatée,
[tourne les yeux par ici.
Vois, à tes pieds, languissant, Acis est étendu !
Love in her eyes sits playing,
And sheds delicious death ;
Love on her lips is straying,
And warbling in her breath !
Love on her breast sits panting,
And swells with soft desire ;
No grace, no charm is wanting
To set the heart on fire.
Amour en ses yeux s’amuse,
Et répand son délice mortel ;
Amour sur ses lèvres rayonne
Et babille en sa voix !
Amour sur son sein palpite,
Et s’enfle en désir délicat ;
Ni grâce ni charme qui tende mieux
À incendier le cœur.
Galatea
Oh ! Didst thou know the pains of absent love,
Acis would ne’er from Galatea rove.
Galatée
Oh, si tu savais les douleurs de l’absence du
[bien-aimé,
Acis ne s’arracherait jamais de Galatée.
As when the dove
Laments her love,
All on the naked spray ;
When he returns,
No more she mourns,
But loves the live-long day.
Billing, cooing,
Pantint, wooing,
Melting murmurs fill the grove,
Melting murmurs, lasting love.
Comme la colombe
Se lamente sur son amour
Dans les branchages délaissés,
Quand il revient,
Elle cesse ses plaintes
Pour l’aimer tout au long du jour ;
Elle le becquète, roucoule,
Palpite, courtise,
Et les murmures attendrissants
Emplissent les bosquets d’amour durable.
Galatea & Acis
Happy we !
What joys I feel !
What charms I see !
Acis et Galatée
Soyons heureux !
Quelle joie je ressens !
Quels charmes je vois !
9
Acis et Galatée
livret
8
LES ARTS FLORISSANTS
Georg Friedrich Haendel
Acis and Galatea
Chorus
Happy we !
What joys I feel !
What charms I see !
Happy we !
Chœur
Soyons heureux !
Quelle joie je ressens !
Quels charmes je vois !
Soyons heureux !
ACT II
ACTE II
Chorus
Wretched lovers ! Fate has passed
This sad decree : no joy shall last.
Wretched lovers, quit your dream !
Behold the monster Polypheme !
See what ample strides he takes !
The mountain nods, the forest shakes ;
The waves run frighten’d to the shores :
Hark, how the thund’ring giant roars !
Chœur
Malheureux amants ! Le Destin a passé
Cet attristant décret : que cesse la joie.
Abandonnez votre rêve !
Prenez garde au monstre Polyphème !
Voyez, il arrive à pas immenses !
Les montagnes s’agitent, la forêt tremble ;
Les vagues se brisent avec effroi sur la rive :
Écoutez comme gronde le géant tonnant !
Poyphemus
I rage, I melt, I burn !
The feeble god has stabb’d me to the heart.
Sweet Galatea’s beauty, and my love.
Polyphème
J’enrage, je fonds, je brûle !
Le faible dieu d’amour m’a poignardé jusqu’au
[cœur.
Ô toi, pin fidèle,
Soutien de ma marche digne des dieux, me voici
[étendu près de toi !
Qu’on m’apporte une centaine de roseaux
[d’une taille décente
Pour faire une flûte égale à la capacité de ma
[bouche ;
Que j’exprime en accents délicatement
[enchanteurs
La beauté de la douce Galatée et mon amour.
O ruddier than the cherry,
O sweeter than the berry,
O nymph more bright
Than moonshine night,
Like kidlings blithe and merry !
Ripe as the melting cluster,
No lily has such lustre ;
Ô plus vermeille que la cerise,
Plus douce que la baie,
Ô nymphe, peus étincelante
Que la nuit au clair de lune,
Joyeuse et gaie comme les cabris !
Mûre comme la grappe fondante,
Le lys n’a pas plus d’éclat ;
Thou trusty pine,
Prop of my godlike steps, I lay thee by !
Bring me a hundred reeds of decent growth,
To make a pipe for my capacious mouth ;
In soft enchanting accents let me breathe
Yet hard to tame
As raging flame,
And fierce as storms that bluster !
Mais elle est plus âpre à dompter
Que la flamme enragée,
Et fière comme l’ouragan déchaîné.
Whither, fairest, art thou running.
Still my warm embraces shunning ?
Où cours-tu, ma toute belle,
Toujours fuyant mes chauds embrassements,
Galatea
The lion calls not to his prey,
Nor bids the wolf the lambkin stay.
Galatée
Le lion n’implore pas sa proie,
Ni le loup ne demande à l’agneau de rester !
Poyphemus
Thee, Polyphemus, great as Jove,
Calls to empire and to love,
To his palace in the rock,
To his dairy, to his flock,
To the grape of purple hue,
To the plum of glossy blue,
Wildings, which expecting stand,
Proud to be gather’d by thy hand.
Polyphème
C’est toi que Polyphème, égal à Jupiter,
Appelle à le dominer, à l’aimer,
Vers son palais de roche,
Sa bergerie, son troupeau,
Ses raisins pourpres et odorants,
Ses prunes brillantes et bleues,
Ses animaux sauvages qui n’attendent
Que d’être rassemblés par ta main !
Galatea
Of infant limbs to make my food,
And swill full draughts of human blood !
Go monster ! Bid some other guest :
I loathe the host, I loathe the feast.
Galatée
Me nourrir d’enfants,
Boire le sang humain à large traits !
Pars, monstre ! Trouve d’autres invités,
J’abhorre l’hôte comme sa fête.
Poyphemus
Cease to beauty to be suing,
Ever whining love disdaining.
Let the brave their aims pursuing.
Still be conqu’ring, not complaining.
Polyphème
Cesse de poursuivre la beauté,
L’amour dédaigne qui geint sans cesse.
Que les braves poursuivent leurs buts,
Qu’ils conquièrent sans se répandre en
[lamentations.
Coridon
Would you gain the tender creature,
Softly, gently, kindly treat her :
Suff ’ring is the lover’s part.
Beauty by constraint possessing,
You enjoy but half the blessing,
Lifeless charms without the heart.
Corydon
Si vous voulez gagner la tendre créature,
Traitez-la doucement, gentiment, aimablement :
La souffrance est la part des amoureux.
En conquérant la beauté par la contrainte,
Tu ne jouiras qu’à moitié du trésor,
Tu ne possèderas que des charmes sans vie.
Acis
His hideous love provokes my rage :
Weak as I am, I must engage !
Acis
Son amour hideux suscite ma rage :
Si faible que je sois, je dois engager le combat !
11
De tous les jeunes bergers, le plus cher !
De toutes les nymphes la fée la plus éclatante !
Tu es mon bonheur, toute ma joie !
livret
10
LES ARTS FLORISSANTS
Of all youths thou dearest boy !
Of all nymphs thou brightest fair !
Thou all my bliss, thou all my joy !
Love sounds th’alarm,
And fear is a-flying
When beauty’s the prize,
What mortal fears dying ?
In defence of my treasure,
I’d bleed at each vein ;
Without her no pleasure,
For life is a pain.
Amour sonne l’alarme,
Et la crainte est une fuite ;
Quand le prix en est la beauté,
Quel mortel craint la mort ?
Pour défendre mon trésor
Je donnerai tout le sang de mes veines ;
Sans elle il n’y a pas de plaisir,
L’existence n’est que douleur.
Damon
Consider, fond shepherd,
How fleeting’s the pleasure,
That flatters our hopes
In pursuit of the fair !
The joys that attend it,
By moments we measure,
But life is too little
To measure our care.
Damon
Cher berger, remarque
Combien le plaisir est fugace,
À flatter nos espoirs
En poursuivant la fée !
Nous mesurons à un moment
Les joies qu’il nous procure,
Mais la vie est trop brève
Pour mesurer le malheur.
Galatea
Cease, o cease, thou gentle youth,
Trust my constancy and truth,
Trust my truth and pow’rs above,
The pow’rs propitious still to love !
Galatée
Cesse, ô cesse, gentil berger,
Aie confiance en ma constance,
En ma foi, et en mon pouvoir surnaturel,
Toujours propice à l’amour !
Galatea & Acis
The flocks shall leave the moutains,
The woods the turtle dove,
The nymphs forsake the fountains,
Ere I forsake my love !
Acis et Galatée
Les troupeaux quitteront les montagnes,
Les tourterelles les forêts,
Les nymphes délaisseront les sources
Avant que j’abandonne mon amour !
Poyphemus
Torture ! Fury ! Rage ! Despair !
I cannot, cannot bear !
Polyphème
Torture, fureur, rage, désespoir !
Je ne puis supporter !
Galatea & Acis
Not show’rs to larks so pleasing,
Nor sunshine to the bee,
Not sleep to toil so easing,
As these dear smiles to me.
Acis et Galatée
L’ondée n’est pas plus douce à l’alouette,
Ni le soleil à l’abeille,
Ni le sommeil au labeur
Que ces sources pour moi.
Poyphemus
Fly, swift, thou massy ruin, fly !
Die, presumptuous Acis. Die !
Polyphème
Envole-toi, vite, masse rocheuse en ruines, vole !
Présomptueux Acis, meurs !
Acis
Help, Galatea ! Help, ye parent gods !
And take me dying to your deep abodes.
Acis
Au secours, Galatée, au secours ! Ô dieux !
Et portez-moi mourant vers vos profondes
[demeures !
Chorus
Mourn, all ye muses ! Weep, all ye swains !
Tune, tune your reeds to doleful strains !
Groans, cries and howlings fill the neighb’ring
shore :
Ah, the gentle Acis is no more !
Chœur
Pleurez, muses ! Pâtres, pleurez !
Accordez vos flûtes pour les lamentations !
Les plaintes, les larmes, les gémissements
emplissent les rives avoisinantes :
Oh, le doux Acis n’est plus !
Galatea
Must I my Acis still bemoan,
Inglorious crush’d beneath that stone ?
Galatée
Pleurerai-je toujours mon doux Acis,
Noblement écrasé par ce rocher ?
Chorus
Cease, Galatea, cease to grieve !
Bewail not whom thou canst relieve.
Chœur
Cesse, Galatée, tes lamentations !
Ne pleure plus qui tu peux libérer.
Galatea
Must the lovely charming youth
Die for his constancy and truth ?
Galatée
L’aimable et charmant jeune homme
Devait-il mourir pour sa fidèle constance ?
Chorus
Cease, Galatea, cease to grieve !
Bewail not whom thou canst relieve ;
Call forth thy pow’r, employ thy art,
The goddess soon can heal thy smart.
Chœur
Cesse, Galatée, tes lamentations !
Ne pleure plus qui tu peux libérer.
Suscite ta puissance, use de ton pouvoir,
La déesse peut guérir de la mort !
Galatea
Say what comfort can you find ?
For dark despair o’erclouds my mind.
Galatée
Dites-moi quel réconfort vous pouvez trouver ?
Car le noir désespoir assombrit mes esprits.
Chorus
To kindred gods the youth return,
Through verdant plains to roll his urn.
Chœur
Change le jeune homme en une sorte de dieu :
Qu’il épande son urne à travers les verdoyants
[bocages.
13
Inspiré par tes charmes vainqueurs,
Le dieu d’amour prêtera ses bras.
livret
12
LES ARTS FLORISSANTS
Inspir’d with thy victorious charms,
The god of love will lend his arms.
Chorus
Galatea, dry thy tears,
Acis now a god appears !
See how he rears him from his bed,
See the wreath that binds his head.
Hail ! Thou gentle murm’ring stream,
Shepherds’ pleasure, muses’ theme !
Through the plains still joy to rove,
Chœur
Galatée, sèche tes larmes,
Acis apparaît maintenant comme un dieu !
Vois, comme il sort de son lit,
Vois, une guirlande lui ceint la tête.
Vive ce courant gentiment murmurant,
Le plaisir des bergers, l’inspiration des muses,
Continue à couler joyeusement à travers les
[prairies,
Murmurant sans arrêt son amour délicat.
Murm’ring still thy gentle love.
© Harmonia Mundi France
Sophie Daneman
Le répertoire de Sophie
Daneman, qui a étudié à la
Guildhall School of Music avec
Johanna Peters, va de Monteverdi
et Haendel à Schönberg et Berg.
Elle donne des récitals au
Wigmore Hall et au Queen
Elizabeth Hall de Londres, en
France et en Italie, aux festivals
de Cheltenham, Belfast et Saintes
avec les pianistes Julius Drake,
Roger Vignoles, Graham Johnson,
Eugene Asti et Imogen Cooper.
Ses engagements à l’opéra
comprennent les rôles-titres de
Rodelinda et Arianna de Haendel
ainsi que Mélisande (Pelléas et
Mélisande à l’Opéra-Comique
sous la direction de Georges
Prêtre). Elle a chanté Servilia
(La Clemenza di Tito de Mozart)
avec l’Orchestre Symphonique
de Barcelone et Christopher
Hogwood, Euridice (L’Anima del
Filosofo de Haydn) à l’Opéra de
Lausanne, Euridice (L’Orfeo de
Monteverdi) à l’Opéra de Bavière,
ainsi que le rôle-titre de Theodora
de Haendel avec William Christie
à New York, Paris et Salzbourg.
Passionnée par l’interprétation
historique, elle a effectué de
nombreuses tournées avec
William Christie et Les Arts
Florissants et donné des concerts
avec Christopher Hogwood, Sir
Neville Marriner, Gérard Lesne,
Jean-Claude Malgoire, Marcus
Creed, Philippe Herreweghe,
Robert King, Paul Daniel
et Richard Hickox.
Les engagements récents de
Sophie Daneman comprennent
le rôle-titre de Semele avec
Nicholas McGegan, l’Allegro de
Haendel avec William Christie
et Dido and Aeneas à l’Opéra de
Bavière. Elle a récemment fait
ses débuts avec l’Orchestre
Philharmonique de Berlin.
Paul Agnew
Né à Glasgow, Paul Agnew a
débuté comme élève choriste
au Magdalen College d’Oxford.
Il s’est rapidement imposé
comme un interprète
exceptionnel du répertoire
baroque et classique.
Au concert, il apparaît
régulièrement sous la baguette
de chefs de renom : Le Roi Arthur
avec le Chœur Monteverdi et
John Eliot Gardiner, L’Enfance
du Christ avec La Chapelle
Royale et Philippe Herreweghe,
Joshua avec l’Academy of Ancient
Music et Christopher Hogwood,
Dioclesian avec Tafelmusik et
Trevor Pinnock, des cantates
et la Messe en si de Bach avec
l’Orchestre baroque d’Amsterdam
et Ton Koopman, des cantates
de Bach avec l’Orchestra of the
Age of Enlightenment, ainsi que
Médée de Charpentier avec
Les Arts Florissants et William
Christie. Avec l’English Concert,
il a chanté Fairy Queen,
Dioclesian, Timon d’Athènes,
King Arthur et la Messe en si de
Bach. Il a donné des recitals
en compagnie du luthiste
Christopher Wilson à Paris,
Londres, Montreux et Vienne.
Ses engagements à l’opéra
comprennent entre autres des
débuts au Palais Garnier dans
le rôle-titre d’Hippolyte et Aricie
avec Les Arts Florissants
et William Christie ainsi qu’au
Festival d’Aix-en-Provence dans
Il combattimento di Tancredi et
Clorinda avec Marc Minkowski.
Il a également chanté Les Indes
Galantes de Rameau à l’Opéra
de Paris, Arbace (Idomeneo)
à Rennes et Nantes, Orfeo
à Toronto, Telemaco (Il Ritorno
d’Ulisse in patria) avec Trevor
Pinnock dans la production
de Luca Ronconi…
Ses engagements récents
comprennent Les Troyens de
Berlioz et Lelio de Haendel au
Festival d’Édimbourg, Septimus
(Theodora) avec le Gabrieli
Consort et Paul McCreesh
ainsi que Les Arts Florissants,
La Passion selon saint Marc de
Bach avec l’Orchestre baroque
d’Amsterdam et Ton Koopman
en tournée à Vienne, Amsterdam,
Rome et New York….
Cette saison, il chante entre
autres le rôle de Valère dans
Les Indes Galantes à l’Opéra de
Paris, le Requiem de Mozart
avec l’Orchestre du Minnesota
et Il combatimento di Tancredi
e Clorinda de Monteverdi avec
Le concert d’Astrée.
Olga Pitarch
Olga Pitarch effectue ses études
musicales au Conservatoire
Supérieur de Musique de
Valencia (Espagne), où elle
obtient des diplômes en
piano et en chant, puis à la
Musikhochschule de Vienne.
Lauréate de plusieurs concours
nationaux (Jeunesses Musicales
1991, Concours d’opéra E. Marco
1994…), elle se produit en récital
et dans des concerts d’oratorio
(Messe en ut mineur de Mozart,
La Résurrection de Haendel,
Le Roi David de Honegger…)
ainsi que dans des productions
d’opéra : La Didone (Iride,
Amore) de Cavalli, Artaserse
(Semira) de Terradellas,
Le Couronnemenet de Poppée
(Drusilla, Valletto), Le Retour
d’Ulysse (Minerva) et L’Orfeo
(Euridice) de Monteverdi,
Les Indes Galantes (Émilie) de
Rameau, Didon et Enée (Belinda)
et King Arthur (Philidel)
de Purcell…
Son intérêt pour la période
baroque l’amène à participer
à la redécouverte d’un large
répertoire espagnol allant de
la Renaissance aux premiers
opéras (T. Ortells, A. Literes,
15
Galatée
Ainsi j’exercerai mon divin pouvoir ;
Sois immortel, quoique tu ne sois plus mien !
Cœur, siège des douces délices,
Sois à présent une source limpide !
Que ton sang ne soit plus de pourpre,
Glisse comme un ruisseau de cristal.
Rocher, ouvre ton sein creux !
La source babillarde, là ! Elle coule ;
Il se réjouit de dévaler la plaine,
Murmurant sans arrêt son amour délicat.
BIOGRAPHIES
LES ARTS FLORISSANTS
14
Biographies
Galatea
’Tis done : thus I exert my pow’r divine ;
Be thou immortal, though thou art not mine !
Heart, the seat of soft delight,
Be thou now a fountain bright !
Purple be no more thy blood,
Glide thou like a crystal flood.
Rock, thy hollow womd disclose !
The bubbling foutain, lo ! It flows ;
Through the plains he joys to rove,
Murm’ring still his gentle love.
Joseph Cornwell
Après avoir étudié la musique à
l’Université de York et le chant
à la Guildhall School of Music
and Drama, Joseph Cornwell
a fait ses débuts avec le Consort
of Musicke et le Taverner
Consort. Sous la direction de
chefs comme William Christie,
Harry Christophers, Eric Ericson,
Sir John Eliot Gardiner, Martin
Gester, Robert King, Hervé
Niquet et Andrew Parrott, il a
été amené à chanter dans toute
l’Europe, en Amérique du Nord
Alan Ewing
La basse irlandaise Alan Ewing
a travaillé à de nombreuses
reprises avec William Christie,
interprétant notamment les
rôles d’Osmin et Polyphemus
dans ses enregistrements de
L’Enlèvement au sérail de Mozart
et Acis et Galatée de Haendel.
Par la suite, il a chanté Osmin
avec l’Orchestre de chambre de
Saint Paul et fait ses débuts à
l’Opéra de Berlin cette année
dans le rôle de Polyphemus,
qu’il reprendra sous la direction
de Marc Minkowski en 2004.
Ses projets incluent d’autres
œuvres de Haendel :
il interprètera le rôle-titre
d’Hercule avec l’Akademie
für Alte Musik au Konzerthaus
de Berlin, Lucifero
(La Resurrezione) avec Trevor
Pinnock, Zebul (Jephta) à
l’abbaye de Westminster et
Achilla sur un enregistrement
de Giulio Cesare dirigé par Marc
Minkowski.
Il chantera en outre le rôle-titre
de Sweeney Todd de Sondheim à
l’opéra du Colorado, Le Château
de Barbe-Bleue de Bartók à
Cambridge, Kutuzov (La Guerre
et la paix) avec Richard Hickox,
le Baron Ochs (Le Chevalier
à la rose) au Festival de
Nouvelle-Zélande, le roi
Heinrich (Lohengrin) et Rocco
(Fidelio) à l’opéra de Nantes,
Monterone (Rigoletto) à l’Opéra
des Pays-Bas ainsi que Figaro
(Les Noces de Figaro) avec
l’Orchestre de Chambre
de Saint Paul.
David Le Monnier
Né à Birmingham (Angleterre)
en 1963, David Le Monnier
commence sa carrière
professionnelle à l’âge de
dix-huit ans en devenant
chantre à la cathédrale
de Peterborough, où il étudie
le chant successivement avec
le ténor Paul Elliott et la basse
David Thomas, développant
un intérêt plus profond pour
la musique baroque et de la
Renaissance. Il étudie la
musicologie et le chant
à l’université d’Exeter, Christ
Church, Oxford, et se
perfectionne à la Royal Academy
of Music à Londres. À Oxford,
il chante les rôles de Don Alfonso
(Così fan tutte) et de Figaro.
En 1988, il débute au Queen
Elizabeth Hall dans les rôles
du Grand Prêtre (Nabucco) et
du Premier Berger (Daphné de
Richard Strauss) avec le Chelsea
Opera Group. Depuis 1990,
il vit à Paris où il chante
régulièrement avec Les Arts
Florissants, la Chapelle Royale,
le Concert Spirituel, le Groupe
Vocal de France et les Solistes
de Lyon-Bernard Tétu. Il est
également directeur artistique
de l’ensemble vocal English
Renaissance.
Jeffrey Thompson
Le ténor américain Jeffrey
Thompson est né en 1978 à
Rochester (État de New York).
Il a approfondi ses études de
chant au College-Conservatory
of Music de l’Université de
Cincinnati auprès de William
McGraw. Il a remporté le premier
Prix du Concours international
de chant baroque de Chimay en
2001 sous la présidence de
William Christie.
Son répertoire inclut les rôles de
Néron dans Le Couronnement de
Poppée de Monteverdi, d’Oronte
dans Alcina de Haendel ainsi
que le rôle-titre d’Albert Herring
de Britten. Au concert, il a été
soliste dans les Vêpres de la
Vierge de Monteverdi,
les Passions selon saint Jean
et saint Matthieu et l’Oratorio
de Noël de Bach, le Requiem
et la Messe en ut mineur de
Mozart, La Création de
Haydn (rôle d’Uriel)…
Jeffrey Thompson a fait ses
débuts professionnels avec la
Société Haendel et Haydn de
Boston dans le rôle de Lurcanio
(Ariodante de Haendel) sous
la baguette de Christopher
Hogwood en avril 2002.
Il a également chanté avec
l’Orchestre baroque de Boston
dans une production du Retour
d’Ulysse de Monteverdi en
octobre 2002.
À l’automne 2002, il a été
sélectionné pour faire partie
du Jardin des voix de William
Christie, sous la direction
duquel il a donné une série
de concerts à travers l’Europe.
Ses engagements futurs incluent
une série de concerts en France
en tant que soliste avec Les Arts
Florissants, suivis d’une tournée
consacrée à Acis et Galatée de
Haendel avec le même ensemble.
En 2004, il fera ses débuts au
Théâtre de la Monnaie de
Bruxelles dans le rôle de Zotico
dans l’opéra de Cavalli
récemment redécouvert Elio
Gabalo, sous la direction de
René Jacobs. À l’automne 2004,
il est de nouveau invité par Les
Arts Florissants comme soliste
d’une nouvelle production de
David et Jonathas.
William Christie
Claveciniste, chef d’orchestre,
musicologue et enseignant,
William Christie est l’artisan
de l’une des plus remarquables
aventures musicales de ces vingt
dernières années : pionnier de
la redécouverte, en France,
de la musique baroque, il a révélé
à un très large public le répertoire
français des XVIIe et XVIIIe
siècles. La carrière de ce natif
de Buffalo (État de New York),
formé à Harvard et à Yale,
installé en France depuis 1971,
a pris un tournant décisif quand
il a fondé, en 1979, Les Arts
Florissants. À la tête de cet
ensemble instrumental et vocal,
William Christie a imposé
très vite, au concert et sur les
scènes d’opéra, une griffe très
personnelle de musicien/homme
de théâtre, renouvelant
l’interprétation d’un répertoire
jusqu’alors largement négligé
ou oublié. C’est en 1987 qu’il a
connu une véritable consécration
publique avec la création d’Atys
de Lully à l’Opéra-Comique,
production qui a ensuite
triomphé sur de nombreuses
scènes internationales.
Sa prédilection pour le baroque
français ne s’est jamais démentie.
De Charpentier à Rameau
en passant par Couperin,
Mondonville, Campra ou
Montéclair, il est le maître
incontesté de la tragédie-lyrique
comme de l’opéra-ballet, du
motet français comme de la
musique de cour. Mais son
attachement à la musique
française ne l’empêche pas
d’explorer d’autres répertoires
européens : nombre de ces
interprétations de la musique
italienne (Monteverdi, Rossi,
Scarlatti) ont fait date, et il
aborde avec autant de bonheur
Purcell et Haendel que Mozart
et Haydn.
Son abondante production
discographique (plus de 70
enregistrements couronnés
de nombreux prix et distinctions
en France et à l’étranger) chez
Harmonia Mundi et Warner
Classics/Erato en témoigne.
Depuis novembre 2002, William
Christie et Les Arts Florissants
enregistrent pour Virgin Classics.
Leur premier titre pour ce label
est un disque de sonates de
Haendel avec Hiro Kurosaki,
violon solo des Arts Florissants.
La production lyrique de William
Christie se poursuit à un rythme
très soutenu et ses collaborations
avec de grands noms de la mise
en scène de théâtre et d’opéra
(Jean-Marie Villégier, Robert
Carsen, Alfredo Arias, Jorge
Lavelli, Graham Vick, Adrian
Noble, Andrei Serban…) font
chaque fois figure d’événement :
à l’Opéra de Paris (Hippolyte et
Aricie en 1996, Les Indes galantes,
Alcina en 1999 et Les Boréades
en 2003), au Théâtre de Caen
(Médée en 1993), à l’Opéra du
Rhin (L’Enlèvement au sérail en
1993), au Théâtre du Châtelet
(King Arthur en 1995) ou au
17
et en Extrême-Orient. À l’opéra,
il a interprété entre autres les
rôles de Snout (A Midsummer
Night’s Dream), au Teatro di
San Carlo de Naples, Mitridate
(Pompeo Magno) au Festival
Varazdin, Polimone (Il Tito)
à l’Opéra du Rhin, Achille
(Iphigénie en Aulide) à l’Opera
Factory, Lurcanio (Ariodante)
à l’Opéra de Saint Gallen, Pilade
(Oreste) à l’English Bach Festival,
L’Orfeo de Monteverdi au Festival
de musique ancienne de Boston
et à l’opéra d’été d’Oslo…
Au Royaume-Uni, il chante
entre autres le Magnificat
de Bach au Festival de Fishguard,
La Passion selon saint Matthieu
avec le Northern Sinfonia,
le Te Deum de Bruckner au
Royal Festival Hall, Le Roi
David de Honegger au Festival
Brighton… Ses engagements
futurs comprennent l’Évangéliste
de La Passion selon saint Matthieu
au Théâtre Swan, Le Messie dans
la Cathédrale de Chichester,
Le Roi Arthur en tournée avec
Le Concert Spirituel, Acis et
Galatée en tournée avec
Les Arts Florissants ainsi
que de nombreux concerts
au Royaume-Uni.
BIOGRAPHIES
16
BIOGRAPHIES
S. Duron…), effectuant des
enregistrements et des tournées
avec différents ensembles :
Al ayre espanol, La Capella
de Ministrers, Estil Concertant,
Elyma et Orquesta Barroca de
Sevilla. Avec la Real Companía
Ópera de Cámara, elle participe
actuellement à la découverte des
opéras de Vicente Martín y Soler :
Il Sogno, Una cosa rara et,
prochainement, Iphigénie en
Aulide.
Elle a collaboré avec des
ensembles comme Le Parlement
de Musique, Les Jeunes Solistes,
La Grande Écurie et la Chambre
du Roy, Les Arts Florissants,
et a chanté sous la direction de
C. Rousset, A. Zedda, J.C.
Malgoire, E. López-Banzo,
J.-B. Otero, W. Christie et
G. Garrido dans des théâtres
comme La Zarzuela et Teatro
Real à Madrid, les opéras
de Bordeaux et d’Avignon,
le Théâtre de Compiègne,
le Théâtre des Champs-Élysées,
l’Opéra-Comique, l’Opéra
de Lausanne, le Theater an
der Wien, le BAM à New York,
ainsi que dans de nombreux
Festivals (Festival Grec à
Barcelone, Festival d’Ambronay,
Festival d’Aix-en-Provence,
Festival d’Utrecht, Festival
Cervantino en Mexique...)
Les Arts Florissants
Ensemble de chanteurs et
d’instrumentistes voués à la
musique baroque, fidèles
à l’interprétation sur instruments
anciens, Les Arts Florissants
sont dans leur spécialité l’une
des formations les plus réputées
en Europe et dans le monde.
Fondés en 1979 et dirigés depuis
lors par le claveciniste et chef
d’orchestre franco-américain
William Christie, ils portent
le nom d’un petit opéra de
Marc-Antoine Charpentier.
Les Arts Florissants ont joué
un rôle pionnier dans la
redécouverte d’un répertoire
jusqu’alors méconnu (en
exhumant notamment les trésors
des collections de la Bibliothèque
Nationale de France)
et aujourd’hui largement
interprété et admiré : non
seulement le Grand Siècle
français, mais plus généralement
la musique européenne des
XVIIe et XVIIIe siècles. Depuis
le triomphe d’Atys de Lully
à l’Opéra-Comique en 1987,
c’est la scène lyrique qui leur
a assuré les plus grands succès :
aussi bien avec Rameau
(Les Indes galantes données en
1990 et en 1999, Hippolyte et Aricie
en 1996, Les Boréades en 2003),
Charpentier (Médée en 1993 et
1994), que Haendel (Orlando
en 1993, Acis & Galatea en 1996,
Semele en 1996, Alcina en 1999),
Purcell (King Arthur en 1995),
Mozart (La Flûte enchantée en
1994, L’Enlèvement au sérail à
l’Opéra du Rhin en 1995), ou
encore Monteverdi (Il Ritorno
d’Ulisse in patria créé
à Aix-en-Provence en 2000
et qui, en 2002, est repris en
tournée à Lausanne, Paris, Caen,
Bordeaux, New York, Vienne
avant d’être redonné au
Festival d’Aix en juillet).
Dans les productions
auxquelles ils participent,
Les Arts Florissants sont associés
à de grands noms de la scène
tels que Jean-Marie Villégier,
Robert Carsen, Alfredo Arias,
Pier Luigi Pizzi, Jorge Lavelli,
Adrian Noble, Andrei Serban,
Graham Vick – ainsi que les
chorégraphes Francine Lancelot,
Béatrice Massin, Ana Yepes,
Shirley Wynne, Maguy Marin,
François Raffinot, Jiri Kylian,
Bianca Li... Leur activité lyrique
ne doit pas masquer la vitalité
des Arts Florissants au concert
et au disque, comme le prouvent
leurs nombreuses et marquantes
interprétations d’opéras en
version de concert (Zoroastre, les
Fêtes d’Hébé de Rameau, Idoménée
de Campra, Jephté de Montéclair,
Il Sant’Alessio de Landi, L’Orfeo
de Rossi) ; ou encore d’œuvres
profanes de chambre (Actéon,
Les Plaisirs de Versailles, Orphée
aux Enfers de Charpentier ou
Dido & Aeneas de Purcell),
de musique sacrée (comme
les Grands Motets de Rameau,
Mondonville, Desmarest ou les
oratorios de Haendel, Le Messie,
Israël en Égypte ou Theodora) ainsi
que l’ensemble du répertoire
choral. Les Arts Florissants ont
également abordé le répertoire
contemporain en créant en 1999
Motets III – Hunc igitur terrorem
de Betsy Jolas à l’occasion de leur
vingtième anniversaire.
La discographie des Arts
Florissants est également très
riche : plus de quarante titres
chez Harmonia Mundi et une
vingtaine de titres chez Warner
Classics/Erato, dont le dernier
est Theodora de Haendel. Dans
le cadre d’une nouvelle
collaboration avec EMI/Virgin
Classics, Les Arts Florissants
ont gravé les Grands Motets de
Campra et vont prochainement
faire paraître Il Ritorno d’Ulisse
de Monteverdi en DVD.
En résidence privilégiée depuis
plus de dix ans au Théâtre de
Caen, Les Arts Florissants
présentent chaque année une
saison de concerts en région
Basse-Normandie. L’ensemble
assure en même temps une large
diffusion nationale, tout en
jouant un rôle actif
d’ambassadeur de la culture
française à l’étranger (il se voit
ainsi régulièrement invité
à la Brooklyn Academy et au
Lincoln Center de New York,
au Barbican Centre de Londres).
En 2002/2003, Les Arts
Florissants ont effectué une
tournée triomphale en Asie du
Sud-Est, notamment au Japon,
et ont donné Les Boréades à
New York. En janvier 2004, une
grande tournée dans les salles
de concerts les plus prestigieuses
d’Europe et des États-Unis sera
l’occasion pour l’ensemble de
célébrer son 25e anniversaire
ainsi que le tricentenaire de
la mort de Marc-Antoine
Charpentier.
Les Arts Florissants
Délégué général :
Luc Bouniol-Laffont
Violons
Hiro Kurosaki (premier violon)
Florence Malgoire
Violoncelle
Alix Verzier (bc)
Viole
Anne-Marie Lasla (bc)
Contrebasse
Jonathan Cable (bc)
Flûtes
Sébastien Marq
Michelle Tellier
Hautbois
Pier Luigi Fabretti
Andrea Mion
Basson
Claude Wassmer
Théorbe
Jonathan Rubin (bc)
Clavecin et orgue
William Christie (bc)
(bc : basse continue)
19
dont la première édition en 2002
a eu un très large retentissement
en France et en Europe.
La deuxième édition du Jardin
des Voix aura lieu en 2005.
William Christie a acquis la
nationalité française en 1995
et a été promu Officier de la
Légion d’Honneur en avril
2003. Il est également Officier
dans l’Ordre des Arts et des
Lettres.
BIOGRAPHIES
18
BIOGRAPHIES
Festival d’Aix-en Provence,
où les Arts Florissants ont
présenté de nombreux spectacles
dont Castor et Pollux (1991),
Fairy Queen (1992), La Flûte
enchantée (1994), Orlando (1997)
sans oublier un récent et
triomphal Retour d’Ulysse dans
sa patrie de Monteverdi (repris
en 2002). En tant que chef invité,
William Christie répond
régulièrement aux sollicitations
de festivals d’art lyrique comme
Glyndebourne (où il a dirigé,
à la tête de l’Orchestre de l’Âge
des Lumières, Theodora puis
Rodelinda, de Haendel, qui a été
repris en janvier 2002 au Théâtre
du Châtelet) ou de maisons
d’opéra comme l’Opernhaus
de Zurich, où il a dirigé Iphigénie
en Tauride de Gluck et Les Indes
galantes de Rameau.
En octobre 2002, il a été le
premier chef invité par Simon
Rattle à diriger l’Orchestre
Philharmonique de Berlin.
La formation et l’insertion
professionnelle des jeunes
artistes sont également au cœur
des préoccupations de William
Christie qui a révélé en
vingt-cinq ans d’activités
plusieurs générations de
chanteurs et d’instrumentistes.
C’est d’ailleurs aux Arts
Florissants que la plupart des
directeurs musicaux d’ensembles
baroques ont commencé
leur carrière. Professeur au
Conservatoire National Supérieur
de Musique de Paris en charge
de la classe de musique
ancienne de 1982 à 1995,
il est fréquemment invité à
diriger des masterclasses et des
Académies comme celle
d’Aix-en-Provence ou
d’Ambronay. Soucieux
d’approfondir son travail de
formateur, il a fondé à Caen
une Académie pour les jeunes
chanteurs, Le Jardin des Voix,
PROCHAINEMENT...
LE THÉÂTRE DES VOIX
LES INSTRUMENTS DU MUSÉE
MARDI 13 JANVIER, 20H
MERCREDI 14 JANVIER, 20H
DU MARDI 2 AU VENDREDI 5 MARS
Marc-Antoine Charpentier
Les Arts Florissants, idylle en musique
La Descente d’Orphée aux enfers, petit opéra
Les Arts Florissants
William Christie, direction, clavecin et orgue
Sunhae Im, soprano
Olga Pitarch, soprano
Sophie Daneman, soprano
Paul Agnew, haute-contre
Vincent Boussard, mise en scène
Christian Lacroix, costumes
SAMEDI 17 JANVIER, DE 15H À 18H
FORUM : L’Europe des voix aux XVIIe
et XVIIIe siècles
avec la participation de
Pascale Saint-André,
Philippe Le Corf, musicologue
Michel Poizat, sociologue
Xavier Rodet, directeur
de recherche à l’Ircam
Philippe Jaroussky, sopraniste
Sandrine Rondot, soprano
Yoko Nakamura, clavecin
Étudiants du Conservatoire de Paris
4 concerts avec Christophe Coin,
les Solistes de l’Ensemble Baroque
de Limoges, Erich Höbarth,
Patrick Cohen, Pierre Hantaï,
Sergio Azzolini, Gilles Colliard,
Vittorio Ghielmi, Atsuki Sakaï...
SAMEDI 6 MARS
FORUM : Comment jouer les
instruments des musées ?
Martine Kaufmann, modérateur
15h - La diversité des collections instrumentales
16h - Le jeu conserve-t-il les instruments ?
17h - Claviers : pourquoi jouer les instruments
anciens ?
DOMAINE PRIVÉ
WAYNE SHORTER
DU SAMEDI 17 AU DIMANCHE 25 JANVIER
avec Wayne Shorter Quartet, Herbie
Hancock, Salif Keita, Milton
Nascimento, Orchestre National
de Lyon...
Notes de programme Éditeur : Hugues de Saint Simon - Rédacteur en chef : Pascal Huynh - Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Secrétaire de rédaction : Sandrine Blondet - Équipe technique - Régisseur général : Joël Simon - Régisseur plateau : Éric Brillault -
Régisseurs lumières : Marc Gomez - Benoît Payan.