Préparation des échantillons - CRN2
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Préparation des échantillons - CRN2
Méthodes de préparation d’échantillons Introduction La préparation efficace d’échantillons de plus petites tailles que les substrats originaux peut être faite selon différentes techniques. Les principaux critères qui guident le choix de la méthode sont l’orientation cristallographique du substrat et l’axe de clivage désiré, le diamètre initial du substrat et celui des échantillons, son épaisseur, sa fragilité, l’état des facettes à obtenir, et le niveau de particules ou contaminants tolérés. Préparation S’installer sur une surface de travail. Utiliser un essuie-tout propre et sec (crewipe) comme napperon pour contenir les particules qui seront générées lors des manipulations. Ceci permet aussi de protéger la pointe de diamant de percuter la surface de table directement s’il arriverait de percuter celle-ci. Déposer le substrat face vers le bas pour l’identification arrière, ou face vers le haut pour le clivage. Changer le napperon au besoin. Jeter les retailles de substrat inutiles dans le contentant d’échantillons et de verre brisé plutôt que dans les corbeilles. Identification des échantillons Il est fortement recommandé d’identifier les échantillons pour éviter les mélanges. Cela peut être fait simplement avec un crayon à pointe de diamant en «égratignant» la surface arrière (ou parfois la face avant) avec un ou deux caractères. Pour que le trait reste visible tout au long du procédé, il faut incliner le crayon et appuyer assez fortement, mais pas trop. Cependant, éviter de le faire sur les échantillons trop minces et les semi-conducteurs trop fragiles. De plus, éviter de faire les traits parallèles aux axes cristallographiques et de faire les traits trop près des bords de l’échantillon. Les substrats polis sur les deux faces peuvent avoir un côté procédé difficile à distinguer de l’arrière. Si votre substrat est du SOI ou possède une épitaxie ou une hétérostructure, vous devez reconnaître la face dite de procédé de vos échantillons même lorsqu’ils seront clivés. Dans ces cas, le premier mm de contour du substrat original possède normalement des variations de coloration dû à la variation d’épaisseur des couches qui s’y trouvent. Vous pouvez donc conserver une retaille de référence afin de comparer la coloration de vos échantillons et les placer du bon côté avant leur identification par exemple, ou jusqu’à ce que leur côté procédé soit bien identifiable (après une photolitho par exemple). L’identification des échantillons peut aussi être faite par lithographie sur toute la surface d’un substrat de grande dimension qui sera découpé par la suite. Le design du masque doit être fait en conséquence, c’est-à-dire en identifiant de façon distincte et permanente chacun des échantillons. Méthodes de clivage A. Définition de la ligne de découpe 1) Crayon à pointe de diamant a) Trait d’amorce pour propagation de la dislocation parallèlement à un axe cristallographique. Le trait d’amorce produit les facettes les plus franches dans les régions en prolongation de ce trait lors du clivage. Pour découper un substrat <100>, utiliser les méplats comme référence en faisant le trait perpendiculaire à ceux-ci et si possible dans ces zones, en traçant un seul trait franc et droit vers l’extérieur du substrat. Éviter de presser trop fort, surtout en arrivant sur le bord de l’échantillon. Il faut faire un geste franc avec une pression constante, mais sans toucher la surface sur laquelle est déposé le substrat. La longueur du trait peut être aussi petite que 5 à 8 mm pour cliver une tranche de 76 ou de 100mm de diamètre. Noter que les bords des substrats ont subi des contraintes mécaniques lors des étapes de meulage et d’amincissement. La propagation d’un trait d’amorce sur les contours (hors des méplats) ne se fera pas nécessairement en prolongation de l’axe du trait mais peut se faire avec un décalage. De plus, ne pas ajouter de trait pour en corriger un, et éviter les traits croches ou non-perpendiculaires. Des résultats inattendus ou indésirables peuvent survenir. Pour des substrats d’orientation autre que< 100> (ex : Si <111>) ou amorphe (verre, etc.), utiliser plutôt le découpage avec la scie (dicer). b) Trait rectiligne continu pour induire le clivage selon ce trait. Ce type de trait produit des fluctuations au niveau de la facette. Une règle est habituellement utilisée. Peut être utilisé sur des matériaux amorphe ou autre que <100> avec un trait bien prononcé, mais le rendement peut varier… EVITER DE PERCUTER LA TABLE en fin de course, pour ne pas endommager la pointe de diamant ou briser le bord des échantillons. c) Que ce soit pour l’identification ou les traits, l’usage de la pointe de diamant sur la surface des substrats produit des particules. Essuyer régulièrement la pointe sur un essuie-tout pour retirer les particules de substrat. 2) Scie à pointe de diamant (dicer) Cet appareil peut faire des traits relativement étroits sur la surface afin de définir par exemple les lignes de séparation des échantillons ou microcircuits disposés en matrice. Les substrats à découper doivent être collés sur les rubans collants bleus de type «Semi-tack». La profondeur de la rainure pourrait n’être que du tiers de l’épaisseur du substrat, et dans ce cas on procèderait à la fracture des échantillons pour finaliser le découpage. Cependant, pour éviter tout problème, particulièrement lorsqu’il y a risque d’écart entre l’axe de sciage et l’axe cristallin, il est recommandé de découper sur toute la profondeur plus 15 à 20um. Ceci évite donc de procéder à l’étape de fracture, car les échantillons sont entièrement découpés après le «dicing». Pour protéger les échantillons, il est d’usage de déposer au préalable une couche temporaire telle que de la photorésine, que l’on pourra ensuite retirer chimiquement pour éliminer les particules qui pourraient s’y être incrustées. B. Clivage 1) Pinces à clivage L’utilisation de la pince implique d’avoir fait un trait d’amorce sur le bord du substrat (méplat par exemple). Convient très bien pour obtenir des ½ et ¼ de tranches par exemple, mais nonrecommandé pour définir de petits échantillons de moins d’un cm. La pression exercée par la pince sur le dessus par les deux protubérances peut altérer la surface, particulièrement s’il y a des particules. Pour cliver, maintenir l’échantillon entre la pince avec le trait blanc de la pince visible (vers le haut). Le trait sur l’échantillon doit être sous le trait blanc. L’emprise de la pince sur l’échantillon doit être de l’ordre de la longueur du trait. Appliquer une force moyenne, plus ou moins forte selon l’épaisseur du substrat. Si cela ne clive pas, ne pas appliquer trop de force, pour ne pas briser le substrat, mais vérifier que le trait d’amorce est bien aligné sur la ligne et que l’emprise de la pince ne dépasse pas la longueur du trait. A défaut de pince à clivage, on peut cliver de grands morceaux avec deux pinces à tranches identiques («tweezers»). Pour ce faire, maintenir fermement chaque pince de part et d’autre du trait d’amorce (commencer par le méplat principal), le plus près possible (quelques mm par exemple). Effectuer une petite torsion des poignets pour faire fléchir les deux moitiés de substrats et propager la dislocation. 2) Lamelle de verre Suite à la définition de la ligne de découpe par un trait d’amorce ou autre, cette méthode consiste à placer et maintenir une partie de l’échantillon légèrement surélevé avec la partie opposée en porte-à-faux sur laquelle on pourra exercer une pression pour induire le clivage par cisaillement et propagation d’une dislocation dans le réseau cristallin de l’échantillon. Par exemple, on peut utiliser une lamelle de verre pour y appuyer l’échantillon à cliver. L’échantillon doit être positionné de façon à ce que le trait d’amorce et son éventuelle prolongation soit le plus perpendiculaire au bord de la lamelle de verre et qu’il soit situé le plus près possible du bord de la lamelle, mais du côté en porte-à-faux. On peut utiliser un microscope pour mieux se positionner. Avec un bon appui de l’échantillon sur la lamelle (doigts gantés, règle, etc.), appuyez vers le bas sur l’autre partie avec un doigt ganté ou un objet propre (bout de pince en plastique, par exemple) mais sur le coin du coté du trait, pour que se propage la dislocation induite par le trait d’amorce. Une variante consiste à placer une pellicule transparente propre telle un acétate (transparent pour projecteur), pour appuyer directement sur la pellicule de part et d’autre de l’échantillon et ainsi protéger l’échantillon de l’extérieur. Cependant, la réutilisation de la pellicule cause des problèmes de particules puisque celles-ci proviennent de l’échantillon durant les clivages et ne sont plus projetées mais restent toutes sur la pellicule et sur l’échantillon. C. Nettoyage Il est fortement recommandé de nettoyer les échantillons suite à l’identification, au clivage ou au découpage, car ces procédés génèrent beaucoup de particules. Les méthodes de rinçage au jet d’eau et de nettoyage aux solvants avec ultrasons peuvent aider à déloger les particules. Leur nombre sur la surface en sera réduit si la méthode de rinçage et de séchage est adéquate et que l’on utiliser aussi des pinces propres pour ces manipulations. Lorsque la surface peut être gravée (couche d’oxyde natif à retirer par exemple) cela peut aussi aider à déloger des particules qui auraient pu rester sur la surface. Bien que d’ajouter une couche de protection peut être avantageux au niveau des particules, cela peut rendre le clivage un peu plus difficile pour les méthodes comptant sur la propagation d’une dislocation. Une couche relativement mince de résine ne causera pas de problème, mais une couche amorphe et épaisse tel que de l’oxyde ou du nitrure de silicium en surface peut rendre le clivage très ardu et diminuer le rendement. Évidemment, pour une couche de protection de résine, on procède au décapage par solvant plutôt que par plasma. On utilisera l’acétone puis l’IPA puis si possible le jet d’eau et le séchage à l’azote. On peut aussi utiliser le Remover 1165 au départ, si la résine n’est pas soluble directement avec l’acétone. ©CRN2 Université de Sherbrooke par PLLanglois 30 mars 2011