reponse_ville_FINALE commerce_proximite. 090310

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reponse_ville_FINALE commerce_proximite. 090310
Réponse de la Ville à l’avis du CESC sur l’évolution de commerce de proximité
La Ville remercie le CESC pour la qualité de son travail et sa contribution à la réflexion sur
l’évolution du commerce de proximité. Le CESC a mis en avant la difficulté à trouver une
définition à ce type de commerce et a travaillé quatre axes de réflexion : les marchés, ce qui
fait vivre ces commerces et les freins à leur succès, les conséquences des évolutions
technologiques, l’impact de la ville et le regroupement des commerçants.
1- Les marchés
Ils jouent un rôle d’animation et sont complémentaires au commerce de proximité. Ils
relèvent de la culture locale. Le CESC préconise leur développement en favorisant leur
spécificité. Il propose la création d’un marché mensuel spécifique dans les quartiers
déficitaires en commerce et la réalisation d’une étude précise concernant le marché de
Ragon.
A Rezé, comme dans de nombreuses villes, l’attractivité et le dynamisme des marchés
semblent à la baisse. En témoigne le non remplacement des commerçants partant à la
retraite en raison de la difficulté pour trouver un repreneur pour leur fond de
commerce. Actuellement, le développement de nouveaux marchés n’est pas envisagé
sur Rezé, les raisons sont liées à l’indisponibilité des commerçants. En matinée, le
nombre limité de commerçants ne permet pas des répartitions sur de nouveaux
territoires. En soirée, leur réticence est motivée par le fait qu’ils commencent leur
journée de bonne heure et ne sont pas attirés par un allongement de leur temps de
travail. Les expériences conduites dans l’agglomération témoignent également d’une
difficulté à mobiliser une clientèle en fin de journée (sans compter les astreintes à
ouvrir pour un service de nettoyage public).
La préconisation du service est plutôt de conforter les marchés existants en améliorant
l’offre (offre commerciale, confort du commerçant et du consommateur). Les
difficultés rencontrées à Ragon proviennent de la faiblesse de l’offre commerciale
(difficulté à mobiliser les commerçants) et de l’attractivité des marchés concurrents sur
les communes voisines.
Le succès grandissant des AMAP et des ventes directes ont un impact mesuré sur les
marchés traditionnels. Néanmoins, cette clientèle plus jeune, plus militante et
domiciliée sur plusieurs communes ne vient pas remplacer la clientèle vieillissante des
marchés. Le rôle de la Ville, pour ce qui concerne ces modes de consommation se
limite à des dispositions de police sur la voie publique et éventuellement de mise à
disposition d’espaces pour le déroulement de la vente.
2- Les freins à ce qui fait vivre le commerce de proximité.
Le CESC s’inscrit dans la démarche de la Ville visant à promouvoir le commerce de
proximité par quartier. Il insiste sur l’équilibre à trouver sur l’espace public entre le
stationnement, les liaisons douces et également la nécessité d’anticiper la présence des
commerces et des services à la personne dans les grandes opérations immobilières de
logements. Le CESC demande une concertation entre les divers acteurs lors des études
d’aménagement, l’élaboration d’un schéma directeur commercial afin d’anticiper le
développement du commerce dans les quartiers et le soutien au associations de
commerçants pour dynamiser les quartiers et lier les associations entre-elles.
* Etude si TNS media intelligence (shopping 2009)
À Rezé, la plupart des politiques publiques sont territorialisées ; les sept quartiers ont
vocation à développer un espace public central identifié et pratiqué par les habitants :
création d’élément de confort urbain et présence des services et commerces de base.
Les projets de quartiers ne se limitent pas aux aspects urbains mais orchestrent le
développement des quartiers en de vrais lieux de vie. Cette démarche qui associe les
habitants (à travers les conseils consultatifs de quartier) et les commerçants est mise en
œuvre à la Blordière, Pont-Rousseau et depuis peu à la Houssais. Elle a vocation à être
déclinée dans les autres quartiers. Les études préalables engagées comportent un volet
"économique" qui a pour objectif, après état des lieux de l’existant et précision des
enjeux, de définir les modalités de développement commercial et tertiaire du quartier.
Les conclusions des études doivent dégagées des éléments de programme pour un
développement du cœur de quartier en matière d’habitat, d’espaces publics, de
commerces, de services et équipements, et des méthodes d’intervention pour les
options d’aménagement retenues. A travers chaque étude ce sont des réponses,
notamment en terme de centralité et de proximité qui sont attendus.
Des dispositions pour la gestion des stationnements peuvent être mise en place (zone
bleue) notamment si la pression est forte.
Toutes ces actions doivent être partagées par les commerçants. Leur dynamisme, leur
professionnalisme, leur qualité d’accueil, la qualité de leurs produits, les prix les plus
justes sont un gage d’attractivité individuelle mais aussi commune : la renommée de
l'un bénéficie à tous. En ce sens, il est également nécessaire qu’ils bénéficient d’une
réelle représentation avec une vision d’intérêt général au-delà du principal frein
constaté : l’individualisme. La Ville souhaite des partenaires représentatifs et engagés
pour participer au développement des quartiers. Elle contribue aux animations
commerciales et initiatives déployées par les associations existantes par le versement
de subventions.
3- Les conséquences des évolutions technologiques
La proposition du CESC de créer un onglet "commerces de proximité" est à étudier
dans le cadre de la refonte du site Web de la Ville, les associations commerçantes
seraient, à ce niveau, mises en valeur en tant que contact référent. Ce type de fichier ne
peut être mis en œuvre que dans le cadre d'un rapprochement avec Nantes métropole,
qui détient la compétence économie et la chambre de commerce qui gère les
mutations, de façon à assurer la mise à jour. On notera cependant que ce fichier existe
déjà sur les pages jaunes de l'annuaire téléphonique en version papier ou en version
numérique sur le Web.
La concurrence du "e-commerce" n'a pas été approfondie par le CESC, sans doute par
l'usage actuel relativement restreint (- 2 % des chiffres de vente). En effet, si le
commerce électronique de détail, appelé B to C (Business to Consumers) a eu un
développement rapide dans certains secteurs concurrentiels tels que la vente de CD, de
livres, de matériel informatique, de voyages, il reste complémentaire au commerce
traditionnel dans les autres secteurs. Par contre, une attention sur la qualité de l'offre
pourrait, à terme, découler de ces nouvelles pratiques de consommateurs : 61 % des
internautes apprécient que les enseignes traditionnelles exposent leurs produits sur le
Net, ce qui permet au consommateur de faire son choix avant de visiter les magasins
* Etude si TNS media intelligence (shopping 2009)
ou du moins de pouvoir jauger l'offre. Internet n'est, semble-t-il pas une menace pour
les commerces traditionnels en magasins, mais fait plutôt office de conseiller pour aide
à l'achat.
4- L’impact de la Ville et le regroupement de commerçants
Le CESC émet plusieurs pistes de travail prenant en compte l’évolution du contexte
réglementaire et la nécessité d’un affichage politique.
En matière réglementaire plusieurs outils sont exploitables :
- Le DAC (document d’aménagement commercial) : ce dispositif est étudié à
l’échelle du SCOT de la métropole Nantes/Saint-Nazaire. Après un diagnostic
hiérarchisant les différents pôles commerciaux, le DAC va définir des orientations
politiques sur l’évolution du commerce à l’échelle de Nantes/Saint-Nazaire , puis
de chaque intercommunalité. Il définira les critères d’acceptation de nouvelles
implantations commerciales. Ce document aura une partie normative et sera donc
opposable, il devrait être opérationnel à l’automne 2010.
- La mise en place de linéaires commerciaux dans le PLU est également à étudier.
Cet outil est testé sur quelques communes et nous attendons un premier bilan pour
envisager son utilisation. Après avoir repéré les pôles commerciaux sur lesquels le
commerce de proximité, voire un métier par exemple de bouche, doit être favorisé,
il permet de préserver les continuités marchandes. Ce dispositif interdit dans les
centres urbains, ainsi identifiés, le changement de destination de locaux
commerciaux en logement ou en activités tertiaires (banques, assurances…) pour
conforter la diversité de l’appareil commercial. Il se prêterait à une mise en œuvre
sur certains tronçons de l’axe (ancienne RN 137) de Pont-Rousseau vers le sud de
la commune.
- Des règles de stationnement adaptées, des règles de hauteur confortables pour des
pieds d’immeuble commerciaux sont déjà en place dans le PLU le long des axes
structurants.
- En revanche, le droit de préemption urbain sur les fonds de commerce est peu
utilisé et présente une source réelle de risques pour les communes. Destiné à
bloquer et intercepter la vente d’un bail ou d’un fond de commerce qui mettrait en
péril la diversité commerciale, ce dispositif contraint les villes à trouver un
repreneur dans la même cible commerciale et dans le délai d’un an (avec la prise
en charge des loyers et du personnel).
En matière de lien social, le CESC propose la création d’un poste de chargé de
mission pour pallier le manque d’écoute, d’organisation et de structuration au sein des
professionnels du commerce de proximité rezéens jugeant qu’un geste fort de la
municipalité témoignera d’une réelle volonté de dialogue.
Cette demande interpelle car si la compétence économique relève de la communauté
urbaine, l’animation et la vie associative sont en revanche bien de portée communale.
Les pôles de proximité sont à l’écoute des difficultés, des attentes des commerçants,
notamment en terme de développement, de locaux, d’aménagement. Les fêtes,
l’animation dans les quartiers sont initiées par les associations de quartiers, les CSC
avec le soutien de la Ville.
* Etude si TNS media intelligence (shopping 2009)
Faut-il créer un emploi pour assurer l’interface entre les divers acteurs associatifs et
professionnels ? Ces derniers doivent s’organiser pour dynamiser et entretenir leur
attractivité commerciale, la Ville ne peut pallier à cette étape préalable au
développement d’un partenariat à l’échelle des quartiers. Une association de
commerçant dynamique, soucieuse du développement du quartier trouvera sa place
auprès des instances associatives pour la création d’animations, de journées
commerciales. Elle sera force de proposition pour les aménagements d’espaces
publics, la signalétique.
Les élus de quartiers jouent également un rôle d’écoute auprès des commerçants et
d’alerte des difficultés rencontrées. Ce sont des relais précieux de la Ville pour la
démarche engagée sur les quartiers. Il ne faut pas oublier l’élu en charge de
l’économie qui suit notamment les relations avec les entreprises, les commerçants et
artisans.
Cette problématique du commerce de proximité est complexe. Elle met en avant le
souhait du consommateur en recherche de lien social, de qualité de vie. Elle est
confrontée à une évolution des modes de vie, des pratiques : le développement du
commerce en ligne, des AMAP, de la vente directe, des discounters… Si 80 % des
consommateurs* disent vouloir faire leurs courses près de chez eux, combien le font
vraiment ? Est-ce un choix de vie ou une obligation en raison de l’âge, des difficultés à
se déplacer… La lecture de ce chiffre devrait inspirer les professionnels du commerce
de proximité car ils ont une réserve de clientèle potentielle qui semble prête à modifier
son comportement d’achat pour peu que soient présentes diversité et qualité de l'offre,
en terme de produits de prix et de services (horaires, conseils, …).
Quoiqu'il en soit, le sujet est complexe et son traitement dépasse le cadre local. L'avis émis
par le CESC nous permet de partager les difficultés et d'ouvrir le débat. Les freins au
développement du commerce de proximité sont, pour une large part, de nature sociétale en
lien avec le comportement des acteurs économiques dont les clients eux-mêmes. La Ville ne
peut donc pas seule, apporter la solution mais doit favoriser la démarche et accompagner les
initiatives.
* Etude si TNS media intelligence (shopping 2009)