La diversité dans les banques (Les Echos, 04/03/2011)
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La diversité dans les banques (Les Echos, 04/03/2011)
Date : 04/03/2011 Pays : FRANCE Page(s) : 34 Rubrique : Finance Diffusion : (121630) Les acteurs du secteur ont tous initié des politiques de diversification de leurs profils de recrutement, mais leur démarche ne profite encore qu'aux postes les moins élevés. BANQUE Les banques se convertissent progressivement à la diversité Il serait une fois une grande banque française dirigée par une femme d'origine maghrébine ayant grandi dans une banlieue sensible... Ce leurs besoins. La plupart a donc mis en place des partenariats avec des début de récit est si éloigné de la réa lité du secteur bancaire qu'il relève davantage de la science-fiction que du simple conte. Les responsables des ressources humaines des grands vent leurs agences. Dans le cadre de leur partenariat avec l'association établissements bancaires recon naissent dans leur ensemble que les profils de leurs salariés sont très for matés. Depuis cinq ans environ, les banques multiplient toutefois les efforts pour faire évoluer le stéréo type du banquier blanc diplômé d'une grande école. Moteur démographique Le premier moteur de ce mouve ment est démographique : près d'un salarié sur cinq travaillant dans le secteur bancaire a plus de 55 ans. Pour compenser la poursuite des départs massifs, les banques doivent diversifier leur vivier de recrutement. Cette nécessité se double d'une opportunité com merciale : dans un marché très mature, « les gens d'origine non euro péenne représentent entre 15 % et 20 % des clients des banques -.c'estun segment de clientèle où les gisements de rentabilité sont significatifs car peu exploités », souligne Olivier Arroua, associé du cabinet de conseil en stratégie Selenis. Pour servir cette clientèle, les éta blissements bancaires ont compris qu'il valait mieux mettre à leur dis- position des conseillers à leur image, capables de comprendre associations locales pour recruter dans les bassins d'emploi que ser Nos quartiers ont du talent », Société Générale et BNP Paribas offrentlapossibilité à leurs cadres de parrainer des jeunes diplômés issus des banlieues afin de partager leur réseau professionnel pour les aider à trouver un emploi. Une centaine de collaborateurs de la banque de la rue d'An tin et près de 200 au sein de « sa rivale de la Défense se sont ainsi portés volontaires en 2010. De fait, les banques ouvrent leurs portes à des profils différents quand elles n'ont pas d'autre choix : « Nous avons beaucoup de handicapés dans nos plates-formes téléphoniques parce qu'ils acceptent plus facile ment les contraintes de ce type de poste », reconnaît un responsable des ressources humaines. Mais plus on s'élève dans la hiérarchie, les codes sociaux sont impor tants. La couleur de peau ou l'appar tenance religieuse comptent moins que la maîtrise de ces codes acquis durant l'enfance », souligne Olivier Arroua. La mise à disposition des réseaux professionnels des cadres bancaires peut faciliter l'intégration de jeunes de banlieue. Mais cette démarche n'est pas suffisante. Encore faut- il « apprendre les codes de conduite d'une entreprise auxjeunes des quar « plus explique Elysabeth Karako, respon sable diversité chez BNP Paribas. Identifier les freins Le chemin semble encore long avant que la diversité devienne réa lité dans les banques françaises. Même les femmes, qui représentent 42,7 X des cadres du secteur ban caire, sont inexistantes dans les comités exécutifs des banques, à l'exception de Société Générale et de La Banque Postale. « Pourvéritablement élargir les profils recrutés, les banques doivent d'abord identifier les freins à cette démarche mais aussi les moteurs du « clonage » avant de définirles moyens d'en venir à bout et de mesurer les progrès accomplis. Sans ce diagnostic qualitatif, la por tée de leurs différentes initiatives res tera limitée », assure Hamid Senni, fondateur de Vision Enabler, cabi net de conseil en diversité. Anne Marion-Bouchacour, directrice des ressources humaines de Société Générale, estime ce diagnostic en bonne voie dans son groupe. « Il a suffi que les cadres diri geants prennent conscience que leurs évaluations comportaient des biais intellectuels importants pour qu'ils acceptent enfin de travailler à réduire les écarts de salaire et de promotion entre les hommes et les femmes », raconte-t-elle. Après quatre ans de travail de persuasion, elle sait que la patience reste sa meilleure arme. NINON RENAUD ET RÉJANE REIBAUD permet ensuite défaire de la mobilité et de les faire évoluer », tiers. Cela Depuis cinq ans environ, les banques multiplient toutefois les efforts pour faire évoluer le stéréotvue du buuauier blanc aïulûmé d'une urunde école. Tous droits de reproduction réservés