L`influence des Nouvelles Technologies
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L`influence des Nouvelles Technologies
Workshop Nouvelles technologies – coup d’envoi de la recherche scientifique Ce workshop s’inscrit dans le cadre de la recherche scientifique concernant l’influence des Nouvelles Technologies (NT) sur la maîtrise de la criminalité, commanditée par le SPF Intérieur. Il s’agit d’un projet d’un an qui a démarré le 01/11/2014 et sera réalisé par la VIVESHogeschool et l’Université d’Anvers. Contexte décrit par Evelien de Pauw, chercheuse à la VIVES Hogeschool Depuis le 11 septembre 2011, nous recourrons de plus en plus aux nouvelles technologies dans la lutte contre la criminalité. Le secteur privé y a lui aussi plus régulièrement recours, notamment par l’utilisation de caméras de surveillance. Les nouvelles technologies sont un business en expansion. Les nouvelles technologies représentent en quelque sorte une course entre la police et les criminels pour voir qui sera le plus rapide. Une recherche scientifique sur l’efficacité des caméras dans l’espace public démontre que l’effet préventif est limité. Il est important, en ayant recours aux NT, de savoir si elles s’avèreront utiles et non pas d’être uniquement motivé à faire comme les autres. L’utilisation de nouvelles technologies peut être orientée par le marché, en raison du fait que certaines zones de police commencent à utiliser de nouvelles technologies et que d’autres suivent cet exemple. Il existe également des limites par rapport au respect de la vie privée. Questions posées dans le cadre de la recherche Quelles sont les technologies utilisées actuellement dans la lutte contre les cambriolages dans les habitations et dans le cadre de la protection des données des citoyens ? Quelles NT sont efficaces, utilisables et réalisables ? Quels enseignements pratiques peut-on en tirer ? Nous pouvons faire une différence entre les technologies douces - analyse des risques, logiciel de police pour reconnaissance faciale - et les technologies dures - caméras de surveillance et éclairage public. Nous constatons ici qu’il ne s’agit pas uniquement de nouvelles technologies. Il y a également une différence entre la sécurité (faire peur > dissuader , suivi) et la surveillance (identification, suivi, …). Les NT les plus utilisées sont les caméras (fixes, mobiles, intelligentes), les ANPR, la protection des données (ICT Security) et la localisation GPS (Smartphone). Drones, RFID, body Cams, … sont de nouvelles technologies qui rencontrent un succès grandissant. Facteurs critiques de succès : - Absence de vision Perspectives d’avenir : certaines communes ont une vue à long terme de leur politique de sécurité, d’autres dépendent de leur couleur politique. - Collaboration public/privé Conditions préalables : la supervision des autorités est essentielle. Dans certains cas, les citoyens sont mieux équipés que les services de police. La réalisation d’une analyse coût/efficacité est importante. L’échange de données entre ZP est assez faible. Affirmations : 1. Une collaboration public/privé est indispensable, si nous voulons continuer à investir dans l’utilisation de technologies dans le cadre de la lutte contre la criminalité. Dans le cas contraire, la police sera inutilement à la traîne. Ex : caméras visionnées par agents privés, surveillance dans espace public réalisée par agents de gardiennage, screening des médias sociaux dans le cadre du festival Tomorrowland. La collaboration est essentielle : les organisateurs d’événements doivent être ouverts à la collaboration avec la police. Les autorités locales doivent faire face à peu de moyens. Il serait plus intéressant de renforcer les services publics, car le privé a toujours un souci de rentabilité. L’approche est donc différente. La police fédérale fait déjà appel à de nombreux partenaires privés : Securitas pour les FIPA, SPW pour contrôle dans le tunnel de Cointe, … Le respect de la vie privé reste essentiel. Il vaut voir comment le personnel privé est formé pour mener des actions de sécurité. A l’heure actuelle, aucun cadre précis n'existe, cette situation peut mener à des dérives. 2. C’est principalement au niveau des corps de police que des initiatives individuelles sont prises et que des alliances sont conclues notamment avec des fournisseurs privés, ce qui conduit à une situation où la police est orientée par le marché. Tomorrowland vs. Werchter. Les citoyens ont confiance dans la police. Les organisateurs d’événements privés peuvent faire appel à une surveillance privée, mais la collaboration avec la police reste essentielle. La sécurité devient un argument de vente de Tomorrowland. A l’instar des commerçants qui collaborent avec des agents de sécurité, cela devient un aspect commercial. Tout le monde a autant droit à la sécurité. 3. Le droit à la vie privée peut être vu comme une couverture pour ce qui ne peut pas être divulgué. Dès lors, ce droit doit être limité quand la situation le requiert, dans le cadre du développement et du recours aux NT (et donc au nom de la sécurité nationale). Les citoyens pensent toujours que la police va abuser de l’utilisation des caméras de surveillance. Or, dans les espaces privés comme les centres commerciaux, les citoyens sont constamment filmés et cela ne leur pose pas de problème. Les gens acceptent la présence de la police dans les espaces publics, mais au niveau personnel, ils se méfient d’elle. Le respect de la vie privée est un fondement de la démocratie. Citons l’exemple de la police qui envoie un sms aux témoins d’une fusillade : où poser la limite de ce genre de pratiques ? Il faut estimer ce qui est acceptable ou non. Actuellement, les citoyens font confiance à l’autorité démocratique, ce qui n’est pas le cas dans tous les pays, il ne faut donc pas exagérer avec ce genre de pratiques. 4. Nous n’arriverons jamais, ou très rarement, à arrêter des bandes professionnelles, même en ayant recours à la technologie. Les technologies porteront leurs fruits. Il faut combiner les approches préventives et répressives, mais le problème des techniques répressives est leur coût élevé (analyse ADN, …). 5. L’introduction de NT au sein de la police ou des villes se fait souvent sous la pression de faux arguments : ‘parce que d’autres le font et que nous ne pouvons pas rester à la traîne’, ‘parce qu’on espère pouvoir faire des économies sur les frais de personnel', ‘parce que c’est nouveau et donc sûrement mieux’. Il faudrait peut-être poster un agent de police à chaque coin de rue, ce serait plus efficace que les caméras. Parfois, les faux arguments sont corrects mais il est clair qu’il ne faut pas utiliser les NT uniquement parce que d’autres le font. 6. La pression mise sur le citoyen pour qu’il investisse dans sa propre sécurité continuera d’augmenter, en raison de la pression économique et des possibilités technologiques croissantes. Cette situation creuse encore plus le fossé entre ceux qui peuvent ou non se les offrir. La police doit assurer un service minimum de qualité, surtout dans les communes les moins riches.