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MENSUEL GRATUIT l’expression de la diversité 12 LES MEILLEURES CITATIONS DE STEVE JOBS p.4 N˚ 001 / Novembre 2011 PORTRAIT p.3 Lamine TOURÉ J’ai eu une vision, dit Lamine Touré, le fondateur du Festival Nuits d’Afrique (FNA) et propriétaire du célèbre Club Balattou de Montréal, le sanctuaire de la musique afro-caraibéenne au Québec LES BAMILÉKÉ DU CANADA CÉLÈBRENT LEURS 20 ANS ! A LIRE DANS CE DOSSIER SPÉCIAL le cheminement de l’une des associations camerounaises les plus influentes d’Amérique du Nord. pages 5,6,7,8 et 9 p.14 DÉCOUVERTE Jean-François BÉGIN Coordonnateur Centre Afrika de Monréal depuis 2001 ELECTIONS BEAUTÉ Qui sera la prochaine Miss Beauté noire internationale de Montréal 2011 ? p.4 02 Nº 01 Novembre 2011 l’expression de la diversité PUB Annonces actualité 03 Nº 01 Novembre 2011 l’expression de la diversité Éditorial Lamine TOURÉ Place à l’intégration LE RÊVEUR QUI RÉVEILLE LES AFRICAINS «J’ai eu une vision, dit Lamine Touré, le fondateur du Festival Nuits d’Afrique(FNA) et propriétaire du célèbre Club Balattou de Montréal, le sanctuaire de la musique afrocaraibéenne au Québec. Celle de créer une place métissée, qui offrirait toutes sortes de musiques à toutes sortes de communautés car je ne voulais pas d’un ghetto. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai baptisé l’endroit Balattou, un néologisme que j’ai créé et signifiant simplement «Bal à tous». Né en Guinée il y a plus de 60 ans, Lamine Touré a tout de suite été séduit par la danse et la musique. Une passion dont se méfiait son père, qui n’acceptait pas que son fils pratique un métier réservé selon lui à des bons à rien. Il fallut l’intervention bienveillante de son oncle Sékou Touré – alors président de la République – pour que le jeune «Nomade» puisse enfin se consacrer entièrement à son art. Après un séjour à Paris, il débarque finalement à Montréal en 1974. À l’époque, la métropole québécoise ne compte que très peu de ressortissants d’Afrique sub-saharienne. «On se connaissait tous et il n’y avait pas de clivages ethniques entre nous, ni d’appartenance à une nationalité», se rappelle le sexagénaire, surnommé affectueusement le «baobab de Montréal». N’empêche que les quelques Sénégalais, Congolais et autres Camerounais perdus au pays des hivers sans fin ressentent le besoin d’un lieu où ils pourraient se retrouver tout en célébrant leur culture. Le Balattou est né ainsi, intégrant dès le début plusieurs éléments de la communauté haïtienne, alors elle aussi en voie de formation. Au fil du temps, la boîte du boulevard Saint-Laurent est devenue le lieu mythique de rencontre des cultures et de promotion des musiques afro-caraibéennes. De Papa Wemba à Manu Dibango en passant par Baaba Maal ou le griot Zal Sissoko, des dizaines de superstars africaines et haïtiennes y on fait frémir le cœur des habitués. En 1986, Lamine Touré met sur pied le Festival nuits d’Afrique, qu’il voit comme «un moment de communion entre les artistes et leur public sur fond de musiques et de rythmes africains». L’événement a célébré en janvier dernier son 25e anniversaire. Un succès sur toute la ligne, qui contraste avec les nombreux échecs de jeunes entrepreneurs africains, qui hésiteraient trop à demander conseil et à s’inspirer de leurs aînés connaissant du succès. «On ne peut tout faire seul dans un projet et il faut accepter les conseils et les critiques pour mieux avancer, affirme Lamine Touré. Trop d’Africains se lancent sans demander conseil et s’attendent à des miracles qui ne viennent jamais. Il y a un proverbe africain qui dit qu’une seule main ne peut attacher un paquet…» Mais Touré n’a pas fini de rêver. Quand un journaliste lui demande s’il a d’autres projets en tête, il répond, sourire rusé en coin, qu’il aimerait bien organiser un Festival Nuits d’Afrique quelque part sur le continent qui l’a vu naître. «Les gouvernements africains devraient investir dans la culture car je suis convaincu que celleci contribue puissamment au développement», explique-t-il. Godefroy CHABI C’est assurément l’heure où le mouvement-retour n’est plus permis. Car ce projet qui passe enfin à du concret vient engloutir plusieurs mois d’abstraction. Et si on devrait bachoter, il est bien clair que les lecteurs l’auraient repéré en circulation depuis bien des jours. Mais, on ne le voulait pas ainsi. On l’a voulu plutôt rassembleur.Afin que ce projet porte surtout son nom. Ce qui explique le temps mis à le sortir des entrailles de ses géniteurs. Ce journal n’est pas qu’un journal. Il faudra le guetter.A travers une succession de pages et de colonnes, c’est la découverte d’un vaste projet d’agencement des visions, des façons de faire, des idées, des habitudes et des sensations. Bref, c’est un grand moment d’intégration et une invite à sa célébration. Ce qui souligne de gros traits sa particularité dans l’univers et le landerneau médiatique montréalais. Inutile alors de clarifier que notre leitmotiv n’est pas d’ériger une énième tribune revendicatrice de l’identité immigrante noire et thuriféraire d’un communautarisme déglingué au cœur de la vaste métropole francophone québécoise. Non, et non. Le projet qui commence à se décliner sous vos yeux est le point de départ d’un tissage qui mêlera pendant longtemps encore des visions qui se développeront et se construiront dans un climat d’interactions utiles et progressistes. Ce premier numéro en sert déjà de prémices et fixe à titre indicatif le cadre dans lequel nous avons choisi d’évoluer. Nous y développons expériences, initiatives et visions à la fois des composantes africaines et québécoises afin de perpétuer ce dialogue intégrateur dont on sort toujours gagnant et dont le profit social est incommensurable. Nous avons bonne foi que vous vous y retouverez. Bonne lecture! 04 Nº 01 Novembre 2011 l’expression de la diversité ELECTIONS BEAUTÉ Qui sera la prochaine Miss Beauté noire internationale de Montréal 2011 ? Rencontre avec Mme Agnès MOUMÉ, promotrice du Concours Beauté Noire Internationale de Montréal Edition 2011. 1-Bonjour Mme Agnès MOUMÉ, pouvez-nous parlez de genèse de ce projet ? tionnées et enfin on aura 12 finalistes qui devront Cette initiative donc nous suivre des formations en sommes à la deuxième édi- leadership. tion est né du souci de valoriser la Beauté de la femme 3-Quelle est donc la noire sur toutes ses formes particularité de cet à savoir intellectuelle, ar- évènement ? tistique et culturelle. Le concours s’adresse aux L’édition de 2011 est d’abord jeunes issues de toutes les baptisé sur un thème à communautés culturelles savoir `` Valoriser le leaNoires, âgé(es) de 18 à 35 dership et l’entrepreneuriat ans. chez la jeune femme noire’ ‘Nous aurons le privilège 2- Comment se d’avoir deux personnalités prépare la seconde qui ont accepté de nous édition et que peutaccompagner .Mme Géralon retenir de la dine de CHENE, Directeur toute première? Général de Vue D’Afrique, Comme Marraine et M. Pour la toute première édi- Patrice MALACORT, Dition du concours de beauté recteur de Brussels AirMiss Canada 2010, Mlle lines, comme Parrain. Par Princilia Nzamba Djombo, ailleurs, cet évènement est étudiante, d’origine congo- de nature à mobiliser 1000 laise (Brazzaville), avait personnes avec des actiété élue 1ère dauphine. En vités innovantes tels que ce qui concerne l’édition ;Kiosque de beauté(vente de 2011 donc nous avons de produits et publication), enregistrés 50 candidatures salon de coiffure et de maissues de divers horizons et quillage. symbole fort de la richesse de la diversité. Pour ne citer 4-A Quand le que quelques-unes ; Qué- rendez-vous ? bécoise, Haïtienne, Mali, France, polonaise, côte Le rendez-vous est fixé le 26 d’ivoire, Togolaise. Après novembre 2011au théâtre donc cette étape d’enregis- Télus , sur 1280 ,rue st Detrement, 20 seront addi- nis , entre 19h-3h. Actualité 12 LES MEILLEURS CITATIONS DE STEVE JOBS «Créer, c’est vivre deux fois» disait Albert CAMUS. Le créateur d’Apple, Steve Jobs en était un. Il a certes tiré sa réverence mais il nous a légué des oeuvres qui survivront à lui même. L’équipe de la rédaction du journal ... a concocté pour vous 12 citations tirées de sa biographie et de ses entrevues. SUR L’ORDINATEUR SUR L’INNOVATION tu y arrives, tu peux déplacer des montagnes.» «L’innovation, c’est une situation qu’on choisit parce qu’on a une passion brûlante pour quelque chose.» Sur Socrate “J’échangerais toute ma technologie pour un aprèsmidi avec Socrate”. SUR LA RICHESSE SUR L’AUDACE SUR LA VIE «Soyez insatiables, soyez fous. C’est vrai que ça n’est pas dans le status quo qu’on se préparera un avenir meilleur. Ni la frilosité et les certitudes qui nous permettront d’avancer.» SUR LE DESIGN «L’ordinateur est l’outil le plus remarquable que nous ayons Design est un drôle de mot. Certaines personnes pensent jamais construit.» que ‘design’ signifie ‘à quoi un SUR SON DÉPART objet ressemble’. Mais bien sûr, D’APPLE EN 1985 si vous creusez plus profond, «Je ne l’ai pas vu tout de suite, c’est vraiment comment cet mais il apparait maintenant objet fonctionne.» clairement qu’être viré d’Apple SUR LE TRAVAIL fut la meilleure chose qui me soit arrivé. Le poids de devoir Pour Exceller Dans Son être un facteur de succès pour Travail, Il Faut D’abord l’entreprise a été remplacé L’aimer par la légereté d’être un petit nouveau, moins sûr de tout SUR LA SIMPLICITÉ savoir.» «C’est un de mes mantras - focus et simplicité. La SUR MICROSOFT simplicité peut être plus «Le seul problème à propos difficile à atteindre que la de Microsoft est qu’ils n’ont complexité : il faut travailler pas de goût… Ils n’ont pas dur pour bien penser et faire d’originalité… Ils créent simple. Mais cela vaut le coup des produits de troisième à la fin parce qu’une fois que catégorie.» «Etre l’homme le plus riche du cimetière ne m’intéresse pas... Aller au lit en se disant qu’on a fait quelque chose de magnifique... C’est ce qui m’importe.» «C’est plus marrant d’être un pirate que de s’engager dans la marine.» One more thing... SUR LA MORT «Personne ne veut mourir. Même les gens qui veulent aller au paradis ne veulent pas mourir plus vite pour y aller. Et pourtant, la Mort est notre destin à tous. Personne n’y a jamais échappé. Et c’est ainsi que cela doit être, parce que la Mort est sans nul doute la meilleure invention de la Vie. C’est ce qui la rend si importante. Il efface l’ancien pour faire place au nouveau . En ce moment, le nouveau, c’est vous , mais un jour, pas si éloigné, vous allez devenir progressivement l’ancien et être effacé . Désolé d’être aussi dramatique, mais c’est assez vrai.» Dossier Nº 01 Novembre 2011 05 l’expression de la diversité LES BAMILÉKÉ ET NOUS... l’histoire de ma relation personnelle! Venant MBOUA Comment réaliser tout un dossier sur le people Bamiléké et ne pas parler de ce que les compatriotes pensent de lui? Sans me faire le porte parole du Cameroun sur la question, je me donne le droit de dire ce que je vois – et parfois ce que je pense de ce qu’on pense des Bamiléké au Cameroun. Ma relation personnelle avec le Bamiléké, je la lie toujours à une anecdote. Lorsque je terminais le premier cycle des études secondaires dans ma région natale de la Sanaga-Maritime, j’avais un camarade de classe Bamiléké, avec qui je jouais au football et au handball tous les jeudis après-midi. Il m’arrivait donc généralement d’aller avec lui au domicile de ses parents. Un jour, je me rendis chez lui au hasard d’une ballade à pieds et je tombai sur un diner familial. Sa mère me convia à table avec enthousiasme. A la découverte du menu, le taro pilé et la sauce jaune, je devins…jaune. Son père, un commissaire de police de la ville, compris très vite que j’étais mal à l’aise. Il lança, courroucé, « écoute, la prochaine fois que tu invites un ami à notre table, préviens-nous ». Il s’adressait à mon ami, évidemment. Si je ne mangeai pas le taro cet après-midi-là, à 15 ans, aujourd’hui et cela depuis au moins une dizaine d’années, je suis devenu un adepte du taro, comme de nombreux Camerounais de toutes origines, qui en ont fait l’un des plats les plus prestigieux du pays. J’ai eu mes idées reçues sur le Bamiléké à partir de ses mets, d’autres compatriotes les ont ailleurs. Ainsi, autant on apprécie l’esprit d’initiative, le sens des affaires et l’abnégation des Bamiléké, autant on les trouve opportunistes, affairistes et envahissants. On remarquera toutefois que les compatriotes camerounais d’autres ethnies qui réussissent autant que les Bamilékés n’ont pas droit à ces clichés, chaque ethnie au Cameroun trainant les siens… En fait pourtant, ce peuple rigoureusement organisé est l’une des fiertés du Cameroun. Vous n’irez nulle part dans le monde, parler des peuples du Cameroun, sans qu’on vous demande d’abord si vous êtes Bamiléké. La réputation des Bamilékés, controversée à l’intérieure des frontières, est glorieuse hors du Cameroun. La réussite de Binam Canada n’est donc pas une surprise, le Bamiléké ne semblant pas considérer la terre d’accueil comme une terre étrangère. Sans oublier son terroir, lieu de vie de ses expressions culturelles les plus intimes, il s’intègre très rapidement dans la société qui l’héberge et, même, investit parfois au-delà des attentes des ressortissants de la terre d’accueil. Au Cameroun, ce sens de l’action agace certains, à tort ou à raison. L’espoir en ses 20 ans de Binam Canada est de voir le Cameroun s’implanter et faire ses racines au Canada, grâce à l’enthousiasme et au génie des Bamilékés. 06 Nº 01 Novembre 2011 l’expression de la diversité LA GRANDE INTERVIEW Dossier DE M. OLIVIER FAGANG PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION BINAM CANADA «IL donc impératif pour nous de développer en notre sein un système de réseautage afin d›augmenter le nombre des travailleurs et de favoriser les echanges et experiences.» C’est quoi l’association Binam du Canada ? notamment notre province d’origine, l’Ouest Cameroun. Binam Canada est l’Association des Bamilékés (Camerounais ressortissants de la province de l’ouest), résidents au Canada. Créée en 1991, Elle a pour mission de renforcer la solidarité entre ses membres à travers des actions sociales. Elle vise aussi à faciliter l’intégration des membres dans notre Pays d’accueil, le Canada tout en gardant un regard sur notre pays d’origine le Cameroun, et Comment se déroulent les activités de la célébration du 20e anniversaire de l’association dont vous assumez la responsabilité il y a à peine une année ? C’est un honneur pour notre bureau de diriger les activités du 20eme anniversaire de Binam.Lancées, le 10 Juin 2011 avec une célébration œcuménique, les activités se déroulent très bien dans l’ensemble. Nous avons après la célébration organisée un tournoi de soccer entre le 15 et le22juillet, couronné par la victoire de la brillante équipe de l’ACBC (Association des Camerounais Béti du Canada). Le Samedi 30 Juillet 2011 nous avons organisé un méga Barbecue au Parc Angrignon. Parlant du Barbecue, nous avons associé les autres associations villageoises de l’ouest Cameroun (Bamiléké) à cette activité que nous voulions rassembleuse. Il faut comprendre que la province de l’ouest regroupe plusieurs villages et départements aujourd’hui réunis en Associations culturelles au Canada et notre challenge en tant qu’association réunissant les ressortissants de tous ces villages est de créer une plate forme commune de travail. C’est dans cette perspective que nous les avons conviés au grand barbecue. Sur combien d’années s’étale votre mandat ? Quels sont vos objectifs? Et comment comptezvous les atteindre? qu’elle soit plus active et visible dans ses réalisations. Peaufiner les textes créateurs du CAB et lui permettre de démarrer ses activités, Et bien d’autres choses Nous avons été élus le 10 Octobre 2010 pour un mandat de deux ans Nous objectifs principaux étaient de: - Maintenir et consolider les acquis quant aux tenues des Assemblées générales et aussi aux politiques d’assistance sociale en place, - Établir et publier un calendrier annuel des Assemblées générales, - Accroître la visibilité de la communauté Bamiléké. - Impliquer plus de jeunes dans la vie de notre association, - Faciliter l’interaction entre les associations villageoises Bamiléké de Canada pour le meilleur intérêt de la Grande communauté. Pour ce que nous avons déjà réalisé et ce qu’il nous reste à faire, nous comptons sur l’implication sans équivoque de tous nos membres et la compréhension des Associations partenaires à l’effort de rassemblement. Pour y parvenir, nous avons mis sur pied un site web pour notre association: www.binamcanada.org pour une meilleur visibilité, Nous avons créé une équipe de jeunes devant coordonner les activités organisées par les jeunes et pour les jeunes avec bien sur l’appui de toute la communauté. Nous avons créé le CAB (Conseil des Associations Bamiléké) qui est l’instance qui devra coordonner les activités organisées par les associations Bamilékés ensembles afin de consolider nos forces. Ce qu’il reste à faire c’est. Permettre l’implication des associations villageoises dans l’animation culturelle et linguistique des AG de Binam Canada. Stimuler l’équipe des jeunes afin Votre association est considérée comme étant l’une des associations camerounaises les plus influentes d’Amérique du Nord. Pensez-vous être à la hauteur des espoirs ? Si oui, comment vous vous organisez ? C’est flatteur de dire que nous sommes l’une des associations camerounaises les plus influentes d’Amérique du Nord. Nous faisons l’effort de répondre aux attentes et aspirations nobles de nos membres, mais il s’agit d’une tache qui demande une amélioration constante. Nous pensons que seuls nos résultats permettront aux uns et aux autres de juger la qualité de notre organisation et l’efficacité de notre démarche. Quel est le profil des membres de l’association Binam ? Selon le sondage réalisé auprès de nos membres après notre élection, le profil de nos membres est le suivant. Profil démographie : - Les jeunes de 16 à 24 ans sont environs 35%; Dossier - Les membres de 25 à 55ans environ 55%; enfin les membres de plus de 55 ans environ 10%. Les enfants de 0 à 15 ans ne sont pas comptabilisés car sont considérés comme des accompagnateurs des parents. Ils sont cependant nombreux à nos rencontres et nous avons régulièrement des activités pour eux car Binam c’est aussi la Famille dans son ensemble. Profil professionnel : 75% des membres sont des travailleurs (autonomes, salariés), tandis que25% des membres sont soit des étudiants soit personnes à la recherche d’emploi. Il est donc impératif pour nous de développer en notre sein un système de réseautage afin d’augmenter le nombre des travailleurs et de favoriser les échanges et expériences. Aviez-vous un message particulier à lancer à l’ensemble des membres de la communauté Bamiléké voire à tous les camerounais à l’occasion de l’anniversaire de votre association ? Nous invitons toute la communauté camerounaise et même nos frères Canadiens à participer aux autres activités à venir de notre 20ème anniversaire. Nous organisons une conférence-débat le samedi 15 Octobre 2011 de 14hrs à 18hrs à la salle R-M 130 à L’UQAM sur les succès individuels et leur impact sur les succès communautaires. L’apothéose c’est bien évidemment le Gala de clôture le Samedi 19 Novembre 2011 dès 18h à la salle de l’hôtel de Ville Mont-Royal sise au 90 Roosevelt Avenue. Nous remercions tous ceux qui ont participé à la longévité de notre Nº 01 Novembre 2011 07 l’expression de la diversité Association. Nous exhortons ceux qui y travaillent encore à demeurer actifs afin qu’ensemble on puisse réaliser le futur de Binam Canada; futur qui passe inévitablement par la prise en compte de la nouvelle dynamique et configuration des Associations Bamiléké et donc la réalisation des activités au sein du CAB. BIO-EXPRESS RÉNE TONDJI-SIMEN PRÉSIDENT FONDATEUR DE BINAM CANADA « Je dirai à toute personne qui hésite à s’impliquer dans sa communauté qu’on ne choisit par son ethnie, tout comme on ne choisit pas sa famille » Olivier FAGANG Né au Cameroun d’un père Bamendou dans le département de la Menoua et l’arrondissement de Penka-Michel, et d’une mère Bagam dans le département du Haut-Plateau, Il est Marié et père de trois merveilleux enfants qui comblent son existence. Juriste, Gestionnaire et exerce dans le domaine des assurances de dommages. En plus de son implication dans les associations culturelles,il a aussi présidé d’autres associations sportives à l’instar de Vétéran FC de Montréal. Il est impliqué dans les causes telles que la lutte contre le cancer et les maladies infantiles. « Dans mes loisirs, je passe certaines soirées au cinéma affirme t-il. Cependant, les films que je regardais avec ma femme dans nos débuts ont laissé place aux films de bandes dessinés et autres héros d’enfants au grand bonheur de mes trésors qui en profitent royalement » Que représente pour vous la célébration du 20e anniversaire de l’association Binam Canada? culturelles Binam sur les campus universitaires; l’assistance aux membres, ainsi que l’accueil et la facilitation de l’intégration des nouveaux, entre autres. Je reconnais d’emblée au président actuel, Olivier Fagang, la paternité de cette idée. Olivier est, sans nul doute, la personne la mieux placée pour répondre à cette question. Je ne peux que le féliciter pour cette excellente idée. J’espère ne pas le trahir en disant tout simplement que cet anniversaire devrait, par-dessus tout, représenter un moment de fierté, de réjouissance, de remobilisation et de consolidation pour toute la grande famille Bamiléké du Canada et d’ailleurs. Quelle expérience aviezvous tirée de votre engagement social? Et que diriez-vous à ceux qui hésitent à s’impliquer dans leur communauté? Qu’aviez-vous réalisé pendant que vous étiez encore président? La création de l’Association en 1991, en pleine période de démocratisation difficile et d’expression des sensibilités au Cameroun; la sensibilisation des membres; la valorisation des activités culturelles et sportives avec la création de la troupe de théâtre, de la chorale et de l’équipe de soccer Binam; l’organisation des expositions Mon engagement social au sein de cette association m’a permis d’enrichir davantage mes connaissances en matière de gestion des hommes, des différences de toutes sortes et des ressources matérielles d’une association socioculturelle comme la nôtre. Il y avait des moments difficiles, bien sûr, mais aussi de grandes satisfactions du devoir accompli. Je dirai à toute personne qui hésite à s’impliquer dans sa communauté qu’on ne choisit par son ethnie, tout comme on ne choisit pas sa famille. Pour que notre grande communauté, notre grande famille, voire notre Association restent fortes, chacun de nous doit y apporter sa contribution, car non seulement c’est un geste d’honneur, mais c’est également une question existentielle. Bio-Express : Je suis linguiste et traducteur-terminologue. Je travaille pour le ministère de l’Enseignement postsecondaire et le ministère de l’Éducation du Manitoba et j’enseigne à l’Université de Saint-Boniface à Winnipeg. carte affaire carte affaire carte affaire carte affaire carte affaire carte affaire carte affaire carte affaire carte affaire carte affaire carte affaire carte affaire Espace pub Espace pub Espace pub Espace pub 10 Nº 01 Novembre 2011 l’expression de la diversité Dossier INTERVIEW - M. Pierre KWEMI Membre Fondateur de l’Association Binam Canada « Ce qui nous préoccupe, c’est l’avenir, à la fois de notre intégration parfaite dans la société d’accueil et notre contribution pour notre société d’origine, le Cameroun… » Dans quel contexte cette association a vu le jour ? Par qui et pourquoi ? Au début des années 2000, dans la foulée de la destruction du mur de Berlin et de l’effondrement du bloc de l’est, un mouvement sans précédent est déclenché au Cameroun; on a parlé de l’opération ville morte. Nous, étudiants du Cameroun étions très mal informés de la situation, l’information étant très difficile à vérifier. Nous étions inquiets de la situation au Cameroun en général et de nos parents en particulier. Nous avons jugé qu’il était important de nous regrouper afin de partager les informations d’une part et de nous soutenir mutuellement. C’est ainsi qu’une trentaine de personnes a commencé à se retrouver périodiquement pour discuter des informations nous concernant. Après 20 années d’existence, quel bilan pouvez-vous faire ? Le bilan est à mon avis positif, nous avons à notre actif beaucoup d’acquis sur le plan social et culturel, mais ce qui nous préoccupe c’est l’avenir, à la fois de notre intégration parfaite dans la société d’accueil et notre contribution pour notre société d’origine, le Cameroun en général et en particulier le pays du Soleil couchant. Comme chef fondateur, il a fallu tout inventer, n’ayant pas eu de précédent. La structure sociale basée sur la solidarité a été mise en place avec des tontines et l’assistance sociale. Les présidents Bertin Patippé (1996/97) et Guy Djambouen (1997/98) qui ont successivement pris la relève ont renforcé la structure de solidarité mais ont délaissé les tontines. quotidienne et de la représentation officielle. D’ailleurs à la suite de l’association Binam, l’association des Camerounais a initié une période de réflexion et de renouvellement et a adopté en 2004 une pale copie de la structure de Binam. Serge Djomo (2002-2005) est le premier président après la redéfinition de Binam, en plus de Vous avez connu tous les dynamiser davantage la communauté présidents de cette association par les activités sociales. Le principal sans pourtant en être. Quelle apport de son bureau est la mise sur Comme toute jeune association, lecture pouvez-vous faire du une période de remise en cause pied du programme d’assistance aux mandat de chacun avec les est survenue à la fin du mandat du membres (PAM). résultats escomptés ? C’est également sous son mandat, président Djambouen. que Binam avec l’aide d’Amélie Fosso Ce n’est pas une question facile à De 1999 à 2002, c’était une période a conclu une entente avec la paroisse répondre car une personne qui décide de prendre la direction d’une de refondation et de redéfinition de St-Pierre Claver où nous avons un la direction future à donner à notre local qui nous donne le privilège de association communautaire apporte communauté. Cette période de tenir toutes nos activités. déjà beaucoup de contribution. Ce transition et surtout de réflexion s’est n’est pas toujours facile, il faut être David Tcheuffa (2005/2007) a surtout généreux parfois de son argent, être faite sous la direction de Michael Fogaing. À la fin de cette le mérite d’avoir soutenu l’idée de la prêt à concilier toutes les tendances période de réflexion, la structure construction de la maison Bamiléké. et les humeurs de la communauté, actuelle de Binam a été dessinée C’est d’ailleurs sous son mandat que toujours répondre aux questions avec la grande innovation au niveau la première levée de fonds pour la des membres par un sourire, sans de la direction. En plus d’un bureau réalisation de ce méga projet a été jamais s’offusquer quelle que soit exécutif dirigé par un président, tenue. l’intervention. Bref, c’est le travail un conseil des piliers Binam est d’un vrai politicien à la différence créé. Ce conseil de piliers est une Blandine Kwemi (2008/2010) est que c’est du bénévolat. Je dis bravo instance permanente, véritable la toute première dame et la seule à toutes ces personnes qui ont osé jusqu’ici se sacrifier en servant notre socle de la communauté Binam. Ce jusqu’ici à avoir osé se lancer dans conseil a pour rôle de ne plus jamais cette fosse aux lions.Elle a surtout Communauté. Depuis sa création en 1991, Binam a permettre à Binam de vaciller, de contribué à la valorisation de la prendre la relève de l’exécutif en cas culture Bamiléké. L’été 2009 demeure connu 8 chefs et présidents. Le Président fondateur René Tondji de défaillance et, surtout d’initier le meilleur été qu’a connu Binam sur (1991-1996) n’était pas considéré et de réaliser des grands projets au le plan culturel avec l’organisation comme le président, mais comme le profit de toute la famille, pendant d’une semaine culturelle dont le point chef de la famille Binam du Canada. que l’exécutif s’occupe de la gestion de mire fut la conférence débat sur Nº 01 Novembre 2011 Dossier l’origine des Bamiléké. Le thème de la conférence titrée : « Les Bamiléké qui sommes-nous? » en dit long. Cette semaine a aussi permis de visionner des films sur les cultures Bamilékés, elle a permis aussi de découvrir une des valeurs sûres de la culture Bamiléké récemment installée au Canada, de notre frère Doudou Noumabeu. l’expression de la diversité associations Bamiléké à Montréal? L’émergence des associations Bamilékés s’inscrit dans l’évolution de la famille Binam. Bien que celle-ci (Famille) soit composée exclusivement des Bamiléké, sa taille de plus en plus grande ne lui permet plus de répondre à certaines spécificités culturelles relevant des villages. Vu le nombre des villages Depuis 2010, nous avons un que couvre le peuple Bamiléké, Jeune talent qui permet de l’émergence des villages n’était plus confirmer l’adage selon lequel la qu’une question de temps. Cellevaleur n’attend point le nombre ci doit permettre de dynamiser des années. En plus de faire davantage le tissu social et culturel place nette aux jeunes, Olivier Bamiléké; vu sous cet angle c’est Fagang Cromwell dit le COQ a positif. Force nous est donc permis initié un forum pour toutes les de prendre conscience qu’une Associations Bamiléké du Canada. bonne canalisation des forces et Il a aussi la lourde responsabilité de énergies de ces associations va être coordonner les activités entourant plus que bénéfique pour tous les le 20 ième anniversaire de Binam Bamiléké et ferait un Binam fort Canada. et dynamique pour le bien-être de tous. Notons en terminant que le conseil des piliers a joué son rôle de socle Comment voyez-vous en 2007/2008, en assumant la l’association Binam au cours gestion quotidienne de Binam en des prochaines années ? l’absence d’un bureau exécutif Que pensez-vous de l’émergence d’autres 11 L‘association Binam au cours des prochaines années sera ce que nous voulons collectivement. Cette association est appelée à jouer un rôle déterminant dans notre intégration dans la société Canadienne et québécoise. Elle est appelée à influencer les prises de décision au Cameroun pour le bien-être des Camerounais dans son ensemble. L’association Binam n’a pas les moyens de rester passive face à l’évolution de la société canadienne et encore moins face au Cameroun. Nous disposons de tous les leviers, de toutes les ressources, de toutes les compétences pour contribuer dans les deux sociétés : société d’accueil et société d’origine. Il suffit d’en prendre conscience, de nous mettre ensemble, de construire une chaîne de solidarité pour y arriver. Nous devons savoir que nous sommes aussi les acteurs de tout ce qui s’écrira demain. Nous avons la chance d’être dans un environnement qui nous permette de faire avancer les choses. Je vois Binam Canada être le leader dans la formation d’un Congres Mondial Bamiléké. Ce congrès ne fera pas dans la culture, il devra influencer les décisions politiques et économiques. Il sera un véritable groupe de pression. BIO-EXPRESS Pierre KWEMI Depuis 2009, je suis le tout Premier Camerounais de la diaspora à recevoir les honneurs du titre de Chevalier de l’Ordre du Mérite Camerounais pour toutes les contributions en faveur des Camerounais. Jamais une telle reconnaissance n’a été faite à l’endroit d’un Camerounais de l’extérieur. Je suppose que mes contributions doivent être appréciées. Je continue à m’impliquer pour le bien-être des Camerounais dans leur ensemble. J’ai reçu aussi de la communauté haïtienne en 1999 une distinction très honorifique pour tout le travail fait pendant de nombreuses années pour les supporter dans leur situation difficile. J’ai obtenu aussi plusieurs distinctions des associations camerounaises et africaines sans oublier deux distinctions de notre Association Binam en 1996 et 2003. Je suis un heureux père de famille de 4 enfants. Je suis fonctionnaire, planificateur en chef au Gouvernement du Canada. TEMOIGNAGES . PILIERS La célébration du 20ème de Binam vient nous donner à nous qui n›étions pas là lors de sa création il y a 20 ans de nous rappeler son contexte de création. Alors que la Naissance était le fruit d›un repli protecteur, la nouvelle naissance 20 ans après sera une ouverture constructive et conquérante. SERGE TADIÉ ,Ph.D. La célébration des 20 ans de Binam revêt un caractère particulier pour moi à plus d›un titre. J’ai rejoint l›association Binam du Canada immédiatement après mon arrivée dans cette société parce que très tôt il fallait combler le mal du pays qui m›habitait à cette époque. DJIA’KO Amélie FOSSO 12 Nº 01 Novembre 2011 l’expression de la diversité Témoignages QUE REPRÉSENTE POUR VOUS LA CÉLÉBRATION DU 20E ANNIVERSAIRE DE L’ASSOCIATION BINAM CANADA? Les Anciens présidents ont réagi Michael FOGAING Ingénieur- Mécanicien / Président 1997-2002 Pour moi, 20 ans de Binam représentent l’âge de la maturité de notre organisation. Il importe ici de saluer le passage réussi du témoin du leadership a une jeune génération de leaders de notre association génération compétente et dotée de vision, qui assume en toute confiance le progrès de l’organisation et l’adapte avec succès aux mutations survenues dans la configuration et la composition de notre communauté. Maison Bamiléké. En effet, je vois déjà nos enfants et petits enfants se rendant dans le dit lieu pour apprendre nos langues, recevoir de l’aide aux devoirs ou tout simplement regarder un match de soccer. Les présidents des associations soeurs C’est l’occasion pour chaque membre de se poser la question sur son apport et/ou sa contribution á l’enrichessement de la communauté Bamiliké de la diaspora pendant les 2 decennies passées. Surtout pour l’association Binam d’évaluer le rayonnement en terme culturelle, communautaire et l’impact qu’elle a apporté pendant ces 20 ans afin de réajuster et réorienter ses objectifs. Guy Joel TEGUIA Pour l’Association Baham Blandine KWEMI Directrice d’un centre d’hébergement relevant du Ministère de la santé et des services sociaux du Québec/ Président 2008-2010 20 ans déjà ! De 1991-2001, les structures sociales et culturelles ont été mises en place et Serge DJOMO expérimentées. Nous avons eu le Enseignant / Président 2002-2005 conseil des piliers, le programme C’est un moment historique qui d’assistance aux membres. Nous permet de marquer un temps d’arrêt avons une communauté solidaire et afin d’évaluer le chemin parcouru et agissante. A l’externe, nous avons un de s’interroger sur l’avenir. partenariat avec l’association des Camerounais, des autres associations Camerounaises et David TCHEUFFA Africaines. Nous entretenons de Financier / président 2005-2007 bonnes relations d’affaires avec nos Pendant mon mandat, j’ai eu le plaisir élus et fédéraux lorsque nécessaire de lancer ce qui pour moi constitue .Le 20 ième représente la célébration l’un des piliers du développement d’un chef devenu indispensable pour de notre communauté èa savoir la le bien être intégral des Bamiléké au Canada. Florette Elouna DOUNGUÉ La vingtaine de Binam est représentatif de la persévérance dans la valorisation de notre culture. Nous sommes un peuple essentiellement migratoire et conservateur. Nous tenons à préserver ce qui est l’essence des Bamiléké, peu importe le lieu où nous nous trouvons. Présidente des Bamboutos au Canada C’est l’occasion de féliciter non seulement les pères fondateurs de la grande Association BINAM du Canada pour cette initiative, mais aussi le bureau actuel d’avoir pensé à célébrer cette page de l’histoire. Alain FOKO Président de la Communauté Bandjoun du Canada – Todjom Au nom de la Communauté Bandjoun du Canada – Todjom, je voudrais non seulement souhaiter beaucoup de longévité, mais aussi un joyeux et heureux 20e anniversaire à l’Association BINAM du Canada. Beaucoup de succès dans la suite du programme de cette célébration. Les Todjom ne ménageront aucun effort pour soutenir les idéaux constructifs de BINAM. Je dirais qu’il s’agit de 20 ans de fraternité et de cohésion sociale. Dr. André Ngui Président de Haut Nkam Montréal Nº 01 Novembre 2011 Témoignages l’expression de la diversité Président, Association Yémba du Canada Célébrer un tel événement est une occasion pour tous les Bamilékés du Canada de saluer la vision qu’ont eue les fondateurs de l’association, et de se réjouir des nombreuses réalisations de celle-ci tout au long de ses vingt années d’âge. Il est par conséquent important que les organisateurs prévoient dans le cadre de cette célébration, des publications, des témoignages (des membres de différentes générations) et des images qui vont permettre au public de revivre des souvenirs et certains faits marquants de l’histoire des vingt années d’existence de l’association. Serge TEUPÉ Après 24 belles années passées au Canada, le 20ième anniversaire de l’association représente pour moi un jalon significatif du cheminement d’une communauté bamiléké vers les réalisations futures et pérennes en Amérique du Nord et plus précisément au Canada. Guy ZAMBOU Président,Veritas Immigration Maurice TCHIO Expert-comptable Président-directeur général TOUT VA BIEN EXPERTSCONSEILS INC. 13 ROIS ET ROYAUMES BAMILÉKÉ Par Haman MANA / coauteur Pour moi, le 20e anniversaire de Binam est un point tournant dans l’histoire des bamilékés au Canada. Par analogie à l’épreuve qui consiste à faire l’ascension d’une montagne, je dirais qu’il s’agit d’un important ‘’refuge’’ où on doit s’arrêter pour faire le bilan des 20 premières années d’existence de Binam, se donner une nouvelle vision ainsi que de nouveaux objectifs, tracer le chemin de l’avenir, resserrer les rangs pour ensuite s’engager avec détermination, rigueur et vigueur sur le chemin des nouveaux sommets. À PROPOS DES BAMILÉKÉ, IlS ONT DIT : 1- «Les Bamiléké de l’ouest du Cameroun. La principale qualité de cette communauté est de savoir cultiver simultanément deux vertus: la fidélité aux valeurs ancestrales et l’aptitude au progrès et à l’innovation… un travail qui reste autant à la région Bamiléké qu’à ceux de la diaspora» 2- «… Donnez-moi les Bamiléké du Par Pr Jean louis DONGMO Dans le livre le Dynamisme Bamiléké (Cameroun) paru à l’édition CEPER en 1981. Cameroun et je ferai de la côte d’ivoire un pays développé….» Disait Feu Houphouët Boigny, ex président de la république de côte d’ivoire. 3- «Si le Bamiléké aux yeux de beaucoup passe pour un élément dangereux, c’est qu’il représente une force peu connu en Afrique Noire. La force de l’argent .Le noir est peu économe mais le Bamiléké est une exception. Il a vite compris le rôle tout puissant de l’argent dans la vie moderne.» Le regretté père Engelbert MVENG, Dans l’histoire du Cameroun (Paris, présence Africaine, 1963) 4- «Une Belle ethnie » disait un ancien responsable politique Français. 5-« Les peuples Bamiléké sont les fous de la terre, partout, ou ils arrivent, ils achètent la terre » Par Pr Ambroise KOM, lors de la conférence Binam Canada en Octobre 2011 sur le thème –Comment dépasser les réussites individuelles pour Bâtir une communauté forte jouant un rôle majeur dans la société d’accueil Bonjour M.HAMAN MANA, nous vous remercions d’avoir répondu à notre sollicitation afin de nous présenter l’ouvrage dont vous êtes co-auteur «99 Rois et Royaumes Bamiléké» paru aux éditions schabel en 2010. Royaumes? Pourquoi un livre sur les Bamiléké et fut-il sur 99 Rois et Pourquoi un livres sur les rois et royaumes bamileké? Parce qu’il y a à dire. parce que toutes ces histoires devraient êtres consignées par écrit, pour quitter le domaine de la tradition orale. Parce que tous ces monarques magnifiques méritent d’être immortalisés. Parce que toutes ces traditions typées et typiques méritent d’être connues, surtout par ceux qui sont originaires de ce terroir, et ceux qui regardent d’ailleurs. Comment est né ce projet et dans quelles conditions vous l’aviez réalisé? Ce projet est né comme tous les projets: dans la tête de quelqu’un. C’était difficile de courir la centaine de royaumes du pays bamiléké. Pour accéder à certaines chefferies, il n’y a presque pas de routes. Il a fallu affronter le froid, la montagne, mais surtout convaincre les monarques et leurs entourages à délivrer leurs secrets. Que représente un Roi en pays bamiléké? Et quels rapports entretiennent-ils avec ses sujets et les autorités administratives? Un roi Bamiléké est pour les populations qui se reconnaissent en lui, le gardien des terres et des traditions. Il a un important pouvoir moral et quasi-religieux. On le salue en se courbant, on ne lui tend même pas la main, on ne le désigne même pas par son nom...On parle de lui à la troisième personne...Les rapports avec l’administration sont des rapports de subordination. Quels enseignements aviez-vous tiré de cette expérience auprès des «FO» dans leur chefferie et que vous voudriez bien partagé aux nombreux lecteurs au delà de la beauté de l’image , mais aussi des histoires racontés par les gardiens de traditions que révèle le livre 236 pages J’en ai retenu une leçon: nos peuples doivent garder vivaces leurs traditions. Ce sont ces traditions -là qui sont et qui font leur essence, leur différence et leur force. À Combien s’el`vent le nombre d’exemplaires vendus jusqu’a ce jour? A ce jour on a vendu à peu près 5000 exemplaires de cet ouvrage. Mais je pense qu’il a encore quelques belles marges à conquérir. 6- Pour ceux de la diaspora qui vous connaissent très peu,pouvez-vous présenter? je suis journaliste de formation, je dirige le jour, quotidien camerounais. Un mot à la Communauté Binam célèbre ses 20 ans au Canada? 12 ENTREVUE AVEC M. JEAN FRANCOIS BÉGIN Coordonnateur Du Centre Afrika De Montréal siste le Directeur dans l’organisation, le suivi et la réalisation des activités qui touchent au cœur notre mission à savoir l’accueil, l’écoute et l’accompagnement des personnes immigrantes d’origines africaines désirant s’installer au Canada. J-CI : Peut-on en savoir davantage sur ses activités ? JF.BÉGIN : Globalement, il faut dire que notre travail se définit mieux par la relation centre Afrika-Monde africain et leur société d’accueil. Ainsi donc, nous travaillons quotidiennement à offrir aux africains un cadre chaleureux et convivial pour leur plein épanouissement. Autour des journées Africaines, notre plus grand évènement par sa capacité de mobilisation (1400 personnes pour l’édition no7 de 2010) afin de souligner la richesse du monde africain. Nous J-CI : Bonjour M. jean François et organisons aussi Des soirées thémamerci d’avoir accepté notre invita- tiques Québec-Afrique pour débattre tion pour nous présenter l’organisme des thèmes qui touchent la réalité dont vous êtes coordonnateur depuis des familles, les réalités de l’inté2001. En effet, en quoi consiste votre gration, également les réalités de la travail ? société québécoise. -Enfin des salles JF.BÉGIN : Merci de l’opportunité que que nous mettons à la disposition des vous m’accordez. Avant de vous ré- associations pour leur éventuels réupondre, j’aimerais déjà vous informer nions, pour ne citer que ceux-ci. qu’avant de devenir coordonnateur, ma première expérience africaine J-CI : Vingt-trois (23) années après fut dont auprès des jeunes au centre la création du centre Afrika et noSharing de Kampala en Ouganda de nobstant les 55 000 personnes im1990-1993. C’est dont à mon retour migrantes que le gouvernement du en 1993 que les pères blancs m’ont Québec accueille chaque année, les demandé de continuer comme ani- Africains n’étant pas du reste, penmateur missionnaire et formateur sez-vous disposez suffisamment des des laïcs missionnaires. Ainsi, j’as- moyens pour répondre aux besoins Nº 01 Novembre 2011 Découverte Situé sur la rue St Hubert à Montréal, le centre Afrika accueille depuis plusieurs années, des nouveaux arrivants en provenance du continent noir d’une manière chaleureuse à l’africaine, comme nous l’explique Jean Francois Bégin dans l’entrevue accordée au journal Intégr’action. de ces derniers ? JF.BÉGIN : Il serait prétentieux de dire que nous pouvons répondre à tous les besoins de ceux qui sollicitent nos services. Mais, je pense tout humblement que le Centre Afrika essaye dans sa démarche de faciliter le choc culturel tout en soutenant l’intégration des nouveaux arrivants venus pour la plupart du continent Africain. J-CI : Aviez-vous une idée du nombre d’africains résidant à Montréal ? Sont-ils véritablement intégrés ? Que répondez-vous à ceux qui pensent qu’une intégration bien réussie passe par un emploi stable ? JF.BÉGIN : L’emploi est assurément la plus importante facette de l’intégration car elle ouvre les portes à l’autonomie et à la réalisation de soi ainsi qu’ aux nombreuses opportunités qu’offrent la société en terme de développement de compétences et de potentiel. Mais je crois que le plus grand défi de l’intégration est assurément la capacité des personnes à se construire ce que j’appelle leur nouvelle famille élargie, autrement dit leur réseau d’amis ainsi que les personnes et/ou organismes qui les aideront à réaliser leurs ambitions, à leur permettre de nourrir leurs désirs et leurs aspirations.. Ceci afin de répondre aux besoins immédiats des immigrants à travers l’accueil, l’écoute et l’insertion. Et ce à la manière africaine. J-CI : Parlez-nous de vous ? (formation, famille, projets) JF.BÉGIN : L’Afrique m’a donné beaucoup dans ma vie personnel. Pendant 3 ans, mon contact avec les jeunes des bidonvilles de Kampala et les Ougandais en général, ont été pour moi, un tremplin extraordinaire qui ont nourri ma quête personnelle et ma recherche de sens à la vie. J’ai eu la chance à mon retour au Canada, grâce aux Missionnaires d’Afrique de continuer de baigner dans les réalités africaines. Aujourd’hui je m’efforce, avec mon épouse de transmettre à mes enfants et aux gens qui m’entourent, ce que les Africains m’ont appris dans le sens de la dimension communautaire et de l’importance d’appartenir à un groupe. Je¸suis conscient aujourd’hui qu’en dépit de tout ce que l’on peut dire et cpnstater en lien avec les défis de l’Intégration du monde africain dans notre société, les Africains ont beaucoup à apporter au niveau des relations humaines. Mais pour que cela devienne une contribution réelle, ils devront déployer leur plein potentiel et mettre en valeur les richesses culturelles qu’ils ont apporté dans leur bagage (et qui sont trop souvent J-CI : En un mot, c’est quoi le centre resté empaqueté), et qui représente Afrika ? selon moi à long terme pour notre JF.BÉGIN : Le centre Afrika est un société, un enrichissement pour la organisme privé soutenu par les Pères collectivité, un apport inestimable Blancs, Missionnaires d’Afrique. Citation d’un homme rempli de sagesse «On m’a souvent demandé ‘‘Qui est votre héros?’’ et j’ai toujours répondu : je ne choisis pas mon héros en fonction de la position qu›il occupe. Mes héros sont ces hommes et ces femmes qui se sont impliqués pour combattre la pauvreté où qu’elle soit dans le monde. » Nelson Mandela Leader politique ayant mis un terme au régime ségrégationniste de l’Apartheid, en Afrique du Sud, dans les années 1990 QUELQUES EXPRESSIONS QUÉBÉCOISES DÉMASQUÉES «J’ai tu une poignée dans le dos?» Difficulté: facile 6 4 7 4 9 1 7 Tu as perdu la tête 2 Est-ce que tu serais capable de faire ca toi aussi? Et la femme répond: « Accouche qu’on baptise» «Tire-toi une bûche» Viens t›asseoir avec nous 3 7 9 7 2 6 9 8 1 1 1 6 3 «Té viré su’le top» Un couple ayant déjà quelques années de vie commune derrière lui est en train de regarder Coloumbo à la TV. Dans la série , une femme à loué les services d’un détective privé pour suivre son mari et savoir si il la trompe. Devant la télé, le mari demande à sa femme: 7 8 8 3 Me prends-tu pour un imbécile? Quelque chose de mal organisé BLAGUE MINI - SUDOKU Lors de ma dernière escapade en France, j’ai rencontré quelques Français qui avaient du mal à comprendre mon accent et mes expressions. Voici pourquoi je vous offre les meilleures expressions québécoises, traduites en français international «C’est broche à foin» 2 5 5 4 9 6 8 1 «C’est un bon jack» Il s’agit de quelqu›un de bien, quelqu’un de gentil Dis tout de suite ce que tu as à dire -Oui .Pas tant pour connaître l’autre femme , mais plutôt pour savoir ce qu’elle te trouve! À LIRE 13 Nº 01 Novembre 2011 Détente Par Maude Robitaille étudiante à l’UQAM Le Sudoku est une expression japonaise qui veut dire qu’ «il ne peut y avoir qu’un seul et unique chiffre» par colonne et par ligne. Ainsi sont les règles du jeu. Il faut remplir les cases manquantes par un chiffre de 1 à 9 en prenant en compte le fait que ce chiffre ne peut être répété plus d’une fois au sein d’une même ligne et colonne. DOSSIER DU MOIS DE DÉCEMBRE LE QUOTIDIEN DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS AU QUÉBEC QUE COMPRENDRE AVEC L’AUGMENTATION DES FRAIS DE SCOLARITÉ ? l’expression de la diversité AU COEUR DES COMMUNAUTÉS