Kamel Ouali / Chorégraphe «La danse véhicule des émotions»

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Kamel Ouali / Chorégraphe «La danse véhicule des émotions»
Edition du 18/11/2012
Kamel Ouali / Chorégraphe
«La danse véhicule des émotions»
Par Yacine Idjer
Talent - Un hommage a été rendu, hier, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, à Kamel Ouali,
chorégraphe français d’origine algérienne.
L’hommage a été rendu en marge de la 4e édition du festival international de danse
contemporaine qui se poursuit jusqu’au 22 novembre. «Je suis très honoré d’être là, d’être invité
à ce festival», nous dit-il. «Je considère l’Algérie aussi comme mon pays, même si je suis né en
France. Quand on m’a dit qu’on allait me rendre un hommage à l’occasion du Festival
international de danse contemporaine qui en est à sa 4e édition, mais que surtout celui coïncide
avec la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, j’étais très fier, parce ce
sont des dates extrêmement importantes et qui sont chargées d’histoire. J’aurais adoré faire
quelque chose pour fêter cela, parce qu’il y a tellement à dire de façon différente.»
Kamel Ouali se rappelle, avec enthousiasme, le deuxième Festival culturel panafricain qui s’est
déroulé, en 2009, à Alger, où il a mis en scène le spectacle d’ouverture du festival.«Cela a été
pour moi une belle aventure, un moment remarquable de rencontre et de partage», confie-t-il.
«Le Panaf a été pour moi une expérience incroyable parce qu’il fallait raconter l’histoire de
l’Afrique, mon histoire. Pour l’instant, c’est ma plus belle expérience.»
Kamel Ouali, qui, pour les besoins de son spectacle, a auditionné des artistes partout en Algérie
et qui en a retenu beaucoup (danseurs, peintres, sculpteurs…), souligne : «Ces artistes que j’ai
rencontrés et qui étaient étonnants, et avec lesquels j’ai travaillé, ont des choses à dire à travers
leur art. Je pense qu’ils ne sont pas assez développés et qu’ils devraient être connus sur la scène
internationale. Parce qu’ils devraient être la vitrine de l’Algérie. A quand une école de danse qui
pourrait vraiment former ces danseurs qui ont un potentiel extraordinaire.» Kamel Ouali déplore
que ce potentiel ne soit pas vraiment exploité, que tous ces artistes au talent avéré ne sont pas
mis en valeur. «J’étais triste de voir que tout le potentiel qu'ils avaient ne soit pas exploité»,
regrette-t-il.
Interrogé ensuite sur ses inspirations, Kamel Ouali répondra : «Mes inspirations, ce sont les gens.
Ce sont les rencontres, les endroits où je me retrouve. Ce sont les sujets proposés. Mais ce sont
surtout les rencontres humaines.» Considérant la danse un moment de partage visant à raconter
une histoire et qu’il y ait une vraie émotion dans ce qui est raconté, Kamel Ouali, s’exprimant sur
son genre de danse, dira : «Il est tellement vaste, parce qu’il dépend de l’univers dans lequel où
je suis. Je dirai que mon genre est éclectique. J’ai des influences qui viennent d’un peu partout.
En outre, j’ai la chance d’avoir une formation, à la base, hip-hop, après moderne, puis
contemporaine, classique aussi. J’ai, de surcroît, la chance d’avoir énormément voyagé. Cela m’a
nourri. Mon genre est un mélange de tout, mais après il faut s’approprier toutes ces influences. Je
dirai que je suis citoyen du monde.»
Enfin, Kamel Ouali estime la culture comme «une ouverture sur le monde, surtout lorsqu’il
s’agit des rencontres humaines, parce que de ces rencontres, l’on a des choses à dire et à tirer.»
Pour lui, toutes ces choses dites, racontées véhiculent des émotions vraies, rapprochent les êtres
les uns et les autres.
Kamel Ouali, qui s’est fait connaître au grand public à travers l’émission de télévision Star
Academy, a, à son actif, plusieurs créations chorégraphiques de comédies musicales : Les dix
commandements, Autant en emporte le vent, Le roi Soleil, Cléopâtre…