Boosteur de

Transcription

Boosteur de
dossier
Projet PNR* Rance – Côte d’Émeraude
Boosteur de
territoire
P L E U R T U I T MMag
A G A Zn°27
INE N°24
14 |Pleurtuit
Un Parc Naturel Régional (PNR) est un territoire dont les paysages, les milieux
naturels et le patrimoine culturel sont de grande qualité, mais dont l’équilibre est
fragile. Le périmètre du territoire Rance-Côte d’Émeraude sur lequel est
pressenti le futur Parc Naturel régional répond tout à fait à ces critères.
L’exceptionnelle diversité des paysages ente terre et mer, la diversité faunistique
et floristique et l’importance du patrimoine présents sur le territoire soumis à de
nombreuses pressions, notamment foncière, justifient la volonté locale de
création d’un parc.
PNR ou comment protéger
le patrimoine local
en renforçant l’attractivité
d’un territoire ?
Les 51 Parcs Naturels Régionaux qui se sont constitués
depuis 40 ans sont des territoires remarquables ayant le
développement durable au cœur de leurs préoccupations
quotidiennes. Dans cette optique, ils ont pour leitmotiv la
préservation des richesses naturelles, culturelles et
humaines constitutives de leur territoire, sans perdre de vue
que celui-ci est vivant et en évolution permanente. La
Région, les Départements, les Communes et les
Communautés de Communes adhèrent librement et
volontairement à la Charte du Parc qu’ils ont
co-élaborée.
Appartenir à un Parc Naturel Régional, c’est
donc la marque d’une volonté locale d’inscrire
les acteurs locaux dans une réelle démarche de
préservation et de valorisation de leur territoire.
Le PNR fédère les élus, les associations, les
entreprises et les habitants autour d’une
vision. Faire partie du réseau PNR, c’est aussi
bénéficier d’une image reconnue et de
financements particuliers pour les projets
développés. ~
78%
des habitants
d’un parc sont satisfaits
d’habiter dans un PNR
*PNR : Parc Naturel Régional
Les PNR aujourd’hui :
51
parcs
15%
4300
8,5
4
du territoire français
75%
des habitants des PNR
sont convaincus de la contribution
positive des PNR à l’image
extérieure de leur région.
communes
millions d’hectares
millions d’habitants
Pleurtuit Mag n°27
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Boosteur de territoire
dossier
Le projet de Parc Naturel Régional Rance-Côte d’Émeraude
Un territoire légitime
860
66
km2
communes dont Dinan,
Dinard et Saint-Malo
172 000
habitants
Un territoire qui remplit
toutes les conditions de base
pour devenir Parc Naturel Régional :
• Une mosaïque de paysages exceptionnels entre terre et mer
• Une identité commune entre la Côte d’Émeraude, la Rance,
véritable épine dorsale du territoire, le Frémur et l’Argenon
• Une histoire commune, notamment autour de la
navigation : terre-neuvas, corsaires… qui a créé de
nombreux liens, notamment commerciaux, sur tout le
territoire.
• Une biodiversité riche et à protéger
• Un territoire fragile, notamment face à la pression foncière
qu’il subit.
• Une volonté des élus de travailler ensemble en faveur d’un
développement harmonieux de leur territoire.
cas elle ne peut contenir de nouvelles réglementations. Ce
sont les collectivités qui se fixent ensemble des ambitions
communes au travers de cette charte et qui s'engagent à la
respecter. Enfin, ce "contrat public" n'est pas opposable aux
tiers, c'est-à-dire qu'il ne peut prévoir des obligations ou des
interdictions pour les particuliers, les entreprises...~
Le Parc Naturel Régional
ne contraint pas,
mais accompagne
Avant tout une volonté commune
Un projet de Parc Naturel Régional a ceci d’original qu’il n’est
dû qu’à une volonté locale de s’unir pour travailler tous dans
la même direction : celle du développement durable. Les élus
ont décidé d’œuvrer ensemble pour faire aboutir ce projet. Ils
ont conjointement élaboré une charte d’engagements pour
les 12 premières années de vie du Parc. Chacune des
66 communes et chaque intercommunalité est libre d’y
adhérer ou pas. Si elle choisit d’y adhérer, elle devra, de
toutes les manières possibles, faire vivre cette charte. Le PNR
sera un outil d’accompagnement et de conseil aux
collectivités pour la mise en place de cette charte. En aucun
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Pleurtuit Mag n°27
Les 3 ambitions des acteurs
du territoire Rance-Côte d’Émeraude :
• Valoriser notre patrimoine naturel, paysager,
culturel, atout fort de notre vie “Terre-Mer”.
• Promouvoir un développement intégrant
les équilibres écologiques et humains.
• Fa v o r i s e r l a s o l i d a r i t é , l a c u l t u r e e t l e s
échanges autour de l’identité “Terre-mer”.
Pleurtuit : un condensé
de Parc Naturel Régional
La ville de Pleurtuit traduit à l’échelle locale le territoire
du futur PNR. Ses 3000 hectares présentent une forte
diversité paysagère, des façades de la Rance aux rives du
Frémur, en passant par les terres agricoles, le bocage et
les nombreux chemins qui le parcourent.
Les nombreuses traces d’occupation depuis l’époque
gallo-romaine, mais aussi la présence d’une malouinière,
de deux moulins à marée, celui du Moulin Neuf et celui
de Montmarin, et d’un ancien chantier naval sont à eux
seuls des éléments incontournables de l’identité du parc.
À cela s’ajoute un “petit” patrimoine répar ti sur
l’ensemble du territoire. Mais Pleurtuit n’est pas qu’une
ville du passé, elle est aussi ancrée dans le présent et
tournée vers le futur, consciente de l’impact que son
développement induit. Il n’y a plus de doutes, Pleurtuit a
pleinement sa place au cœur de cet espace d’exception.
La ville œuvre à la sensibilisation des publics et à la
fédération des acteurs en accompagnant le programme
Breizh Bocage, mais aussi au travers du travail fait dans
les écoles ou lors de la Fête du Printemps et des
Patrimoines.~
Cinq bonnes raisons pour
devenir Parc Naturel Régional
1.
Un PNR, c’est une reconnaissance
nationale et la notoriété d’être un
territoire d’exception
2.
3.
4.
5.
Un PNR, c’est Le projet volontaire
d’un territoire
Un PNR, ce sont des moyens
supplémentaires pour ces projets locaux
Un PNR, c’est un lieu d’échanges
et une méthode pour mieux travailler
“ensemble”
Un PNR, c’est un outil de cohérence
4 questions
à Alain Launay
Monsieur Le Maire, en tant qu’élu fortement impliqué dans ce
projet, quel est le premier élément positif à retirer d’un parc ?
Etre Parc Naturel Régional c’est avant tout bénéficier d’une
image très positive. Le bénéfice pour les entreprises de
production est réel car la marque parc est gage de qualité.
Il en est de même dans le secteur touristique qui a tout à
gagner à cette création. Quand les gens recherchent un lieu de
vacances, ils sont sûrs de ne pas être déçus en venant dans un
Parc Naturel.
Vous avez déjà pris part à deux congrès nationaux des Parcs
Naturels, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Selon vous, quelles sont les craintes que la population peut
avoir face à un parc ?
J’ai particulièrement apprécié les échanges d’expérience entre
villes. Les Parcs sont des territoires d’expérimentation et
d’innovation. Au congrès qui s’est tenu dans le parc de la Vallée
de la Chevreuse, une ville a présenté son projet “BB”, c’est-àdire “Build in my backyard ou construit dans mon jardin”. L’une
des problématiques sur laquelle les parcs travaillent est l’étalement urbain. Dans cette expérimentation, la ville a analysé
son territoire pour détecter, dans les zones déjà urbanisées,
des terrains privés constructibles et de taille suffisamment importante. Ils sont ensuite allés voir les propriétaires pour leur
parler de la possibilité de construire sur leurs terrains. Et ça a
plu, permettant ainsi de limiter le grignotage sur des terrains
périphériques.
Les gens voient souvent les parcs comme des déserts, sans
habitant. Or ce n’est pas du tout le cas. Il y a même des parcs
fortement urbanisés comme celui de Loire Anjou Tourraine. Les
parcs sont de vrais lieux de vie en constante évolution.
Beaucoup le voient aussi comme une couche administrative
supplémentaire et contraignante. Or, un Parc n’a aucune
compétence. Il n’impose pas. Il s’agit d’un véritable engagement
mutuel.
Et quel sera le coût du Parc Naturel Régional pour la ville de
Pleurtuit ?
Le coût est minime. Il est fonction du nombre d’habitants.
La région est le principal financeur puisqu’au final, c’est elle la
porteuse du projet. Et puis être parc permet de décrocher
d’importants financements européens. ~
Pleurtuit Mag n°27
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Boosteur de territoire
dossier
L'association CŒUR
Émeraude en partenariat
avec l'aménageur
de la ZAC de la Ville es
Menier a contribué
à la plantation d'un verger
de pommiers sur la zone.
Il est entretenu par
l'association "les mordus
de la pomme" qui réalise
un travail pédagogique
envers les enfants
des écoles.
Le projet de Parc Naturel Régional,
c’est déjà du concret !
Avant même la création officielle du Parc, lui donner vie est un des éléments
essentiels pour l’acceptation du dossier au niveau national. Trois exemples :
La Fête du Printemps
des Patrimoines,
une fête ancrée au cœur
du Futur Parc Naturel
Régional
Fédérer et mettre en valeur les acteurs
d u t e r r i t o i re , t e l e s t l ’ u n d e s a xe s
d’engagement de la charte. La Fête du
Printemps des Patrimoines, qui existe
depuis 7 ans, répond complètement à
cet engagement.
Ne ratez pas l’édition 2015
les 11 et 12 avril prochains.
Plus de 90 exposants et
producteurs locaux viendront
vous faire partager leurs
savoir-faire et leur passion.
Création d’un centre
de transit des sédiments
La problématique de l’envasement de la Rance est récurrente.
La présence importante des sédiments a poussé l’association
CŒUR Emeraude à mener une réflexion de fond afin de se
réapproprier cette ressource naturelle que nos ancêtres
utilisaient pour diminuer l’acidité de leurs terres. Le but est
de faire du futur PNR une véritable école de gestion des
sédiments. Un centre de transit pérenne des sédiments a été
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Pleurtuit Mag n°27
créé à Saint-Samson sur Rance. Un
piège a été creusé au milieu d'une
vasière latérale au chenal de la Rance
pour capter les sédiments. Ils sont
ensuite acheminés via des tuyaux
jusqu’au centre. Après deux ans de
déshydratation naturelle, ils seront
valorisés sur des parcelles agricoles. A
l'avenir, des curages réguliers de ce
piège couplés à d'autres extractions
pourront se faire.
Déjà de la pédagogie
Accompagnée par CŒU R, l’école
publique de Pleurtuit a déjà pu
participer à des greffages de
pommiers à la Ville es Menier où un
verger a été planté en partenariat avec
l’aménageur de la zone d’activités.
Les élèves de CM2 ont également réalisé un film “croc ou
p as c roque” (à voir sur www.pleurtuit.com) autour de
l’utilisation des pesticides pour le traitement des pommiers.
Ces 2 actions ont permis de sensibiliser à la fois à
l’importance de la préservation des espèces locales, mais
aussi à l’impact de l’action humaine sur notre
environnement.~
Ils font vivre le projet
Parc Naturel Régional Rance-Côte d’Émeraude
Gildas CHENY est directeur de l’association CŒUR Émeraude dont l’objet est de porter le dossier
de création du Parc Naturel Régional Rance-Côte d’Émeraude. Nous l’avons rencontré pour en
savoir plus sur l’avancée du dossier.
PM : Comment est née l’idée de création d’un PNR ?
Gildas Cheny : Dès 1994, les
élus et acteurs locaux des bords
de Rance ont souhaité mieux
gérer la Rance, et notamment la
qualité de l’eau , l’envasement
et le patrimoine bâti. Une
véritable synergie est né autour
de la Rance, à cheval sur deux
départements. C’est ainsi que
l’association CŒUR a vu le jour.
Après une dizaine d’années de
fonctionnement, ils ont souhaité
pérenniser cette dynamique et
étendre leur réflexion à d’autres
champs du développement
durable et à un territoire plus
large. L’idée de création d’un parc a émergé et CŒUR est
devenu CŒUR Émeraude.
PM : Où en est le dossier aujourd’hui après 8 ans de
travail ?
G i l d a s C H E N Y : Le p r o j e t d e c h a r t e e s t e n c o u r s d e
finalisation et sera soumis par la région Bretagne à l’État
pour un premier avis fin 2015. En 2016, une enquête publique
sera réalisée sur l’ensemble du territoire puis les communes
et les intercommunalités devront se prononcer sur leur
adhésion ou non au Parc. Enfin, le dossier montera dans les
différents ministères pour avis final. Il faudra enfin attendre
qu’un décret de création paraisse pour que le projet de Parc
devienne officiellement le Parc Naturel Régional Rance-Côte
d’Émeraude.
PM : Si tout se passe bien, quand peut-on espérer que le
PNR soit officiellement créé ?
Gildas CHENY : dans le meilleur des cas fin 2016 sinon début
2017. 10 ans pour la création d'un parc, cela peut sembler
long, mais ce qui est déterminant, c'est que les collectivités,
les habitants, les entreprises s'approprient le projet qui
repose avant tout sur le volontariat.
« Ce qui est déterminant,
c'est que les collectivités, les habitants,
les entreprises s'approprient le projet
qui repose avant tout sur le volontariat. »
Véronique MICHEL est présidente de l’association des Amis du Parc
Naturel Régional, dont l’objectif est de fédérer les habitants du futur
parc en les impliquant dès à présent. L’association souhaite apporter
un “supplément d’âme” au territoire
PM : Quel est le rôle de l’association dans le cadre de la
création du parc ?
Véronique Michel : L’association est élément de la chaîne
pour entraîner le mécanisme de préfiguration du projet de
parc. Nous sommes si convaincus que le parc est une chance
à saisir que nous entendons contribuer à sa réalisation, en
mobilisant les énergies citoyennes autour de ce beau projet
de bien vivre en commun. Il s’agit avant tout de promouvoir
un aménagement des lieux de vie avec plus de solidarité
entre terre et mer, bourgs ruraux et stations balnéaires, une
plus grande qualité de vie avec une meilleure attractivité, des
synergies de développement 22 et 35.
PM : Quel sera le rôle de
votre association une
fois le parc créé ?
Véronique Michel :
U n e f o i s l e p a rc c r é é ,
l’association conservera
ses buts principaux en
les traduisant par son
implication pour créer
des nouveaux itinéraires
de découverte du
p a t r i m o i n e , e n f é d é ra n t l e s a c t e u r s s u r d e s p ro j e t s
économiques, en participant pleinement aux débats sur la vie
du parc. ~
Pleurtuit Mag n°27
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