Magazine PIL n° 4

Transcription

Magazine PIL n° 4
N°4 - Décembre 2009
Le magazine de
l’Industrie
Martiniquaise
Les surcoûts
de la production locale
Avis de l’Autorité
de la Concurrence :
la réponse des industriels
LODEOM :
Les nouvelles exonérations
de charges sociales
Histoire de l’industrie
La sucrerie du Galion
Dossier
L’innovation dans l’industrie
N° 4
Edit
Le Président
Pierre
MARIE-JOSEPH
Sommaire
Edito
Ce 4e numéro du magazine PIL illustre, comme à l’accoutumée, la grande
diversité de notre industrie martiniquaise et l’importance de l’investissement
de nos entreprises tant en moyens matériels qu’en ressources humaines pour
hisser nos productions au plus haut niveau. Ainsi, cette 4e édition consacre
un important dossier à l’innovation dans notre industrie qui devrait « tordre le
cou » à l’antienne trop souvent entendue selon laquelle nos entreprises n’en
feraient pas assez en matière d’innovation. La réalité est que la taille de nos
marchés et le manque d’économie d’échelle ne nous permettent pas dans
un certain nombre de domaines de dépasser « la taille critique » qui puisse
permettre un développement conséquent de la recherche-développement et
de l’innovation dans nos entreprises.
P4-6 Actualité du secteur
Soproglaces et la maîtrise de la consommation d’énergie
Armatures des Antilles: le BTP est en phase de transition
P8-17 Info AMPI
Avis de l’Autorité de la Concurrence : réponse des industriels
Les importations des Antilles en baisse au 1er semestre 2009
LODEOM : les nouvelles exonérations de charges sociales
Conseil Interministériel de l’Outremer
C’est d’ailleurs à ce sujet du manque d’économie d’échelle qu’est consacré
un autre dossier présenté dans ce magazine abordant la question des
surcoûts de la production des DOM. La réalité de ces surcoûts n’est pas
contestable : l’Union Européenne elle-même les a identifiés et a autorisé
certains régimes d’aides publiques appelés à les compenser. C’est en cela
que les conclusions du rapport de l’Autorité de la Concurrence de septembre
2009 mettant en doute, entre autres choses, l’impact réel des aides
accordées aux secteurs productifs des DOM en termes de développement
de l’activité et de l’emploi, paraissent, pour le moins, surprenantes. Tout aussi
surprenante et contestable est la proposition faite, en conclusion de ce même
rapport, de la suppression de l’octroi de mer. Les trois comités directeurs
des associations des MPI de Guadeloupe, Martinique et Guyane, réunis en
Guadeloupe le 15 octobre dernier, ont exprimé leur totale désapprobation visà-vis des conclusions de ce rapport dans une déclaration commune des trois
Présidents Franck Desalme, Bernard Boullanger et moi-même, reproduite en
page 9. Cette déclaration commune a également été approuvée sans réserve
par le Président de l’Association pour le Développement de l’Industrie de la
Réunion, Maurice Cerisola.
P18-28 Dossier : L’innovation dans l’industrie
Nous vous invitons donc à découvrir, à la lecture de ce n° 4 du magazine PIL,
une industrie martiniquaise telle qu’elle est : dynamique et moderne, créatrice
d’activité et d’emplois, prenant sa part au développement économique
durable de ce pays.
Sdpi mise sur la qualité
Couleurs d’îles : imprimeur, un métier, une passion
ITEC : l’innovation au coeur du développement
Le PARM, stimulateur de valeur ajoutée
Socopgel : l’innovation, çà ne s’improvise pas
Délices Locales ou le mouvement perpétuel
Doux Caprices : sans innovation, nous aurions disparu
AFD Martinique et Oséo Innovation
Des régions européennes compétitives
P30-33 Quoi de neuf
Sapeb : le bloc talus Leromur, l’alternative au béton
Socapal : la caisse à compost en bois
Denel : jus de prune de cythère, tout simplement royal
Entp innove...
P34-35 Evolution technique
P36-39 Dossier
Le manque d’économie d’échelle, principal handicap des RUP
Pil, le Magazine de l’Industrie Martiniquaise n° 4
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Martiniquaise pour la Promotion de l’Industrie
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Numéro ISSN : 1961-7941 / Tirage : 15 000 exemplaires
Page de couverture : Tintamarre
Photo de couverture : Henri Salomon - Le Galion
P40-43 Histoire de l’industrie martiniquaise
La sucrerie du Galion
P44 Le geste PIL
Hyper U Le Rond-Point : vers plus de produits PIL en rayons
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P3
Maîtrise de la consommation
d’énergie : une nécessité qui
s’impose aux entreprises
Actu secteur
M. Nicolas Domergue
P4
En quoi consiste le programme « Objectif
Energie - 20 % » ?
Nicolas Domergue : L’ADEME et l’AMPI
subventionnent à 75 % notre diagnostic
énergétique et l’accompagnement de
son déploiement opérationnel. C’est une
aide non négligeable et une opération
intéressante puisqu’elle nous invite à aller
au-delà du constat en mettant en place des
plans d’actions.
C’est uniquement l’incitation financière qui
vous a poussé à entrer dans le dispositif ?
N. D. : Disons qu’elle nous a incité à passer
des bonnes résolutions aux actions ! La
maîtrise de l’énergie faisait déjà partie de
nos objectifs à court terme. Prenez par
exemple nos dépenses électriques. La
facture représente 3 % de notre CA. On sait
qu’on peut faire mieux.
Plus important encore : nous avons
conscience qu’il faut anticiper les évolutions
réglementaires. L’entreprise est impliquée
directement dans les problématiques
environnementales. La taxe carbone en est
une illustration. Grâce à une consommation
raisonnée, nous serons prêts à faire face à
des exigences collectives de plus en plus
prégnantes.
A quel stade de la démarche êtes-vous
aujourd’hui ?
N. D. : Nous avons déjà sélectionné le
bureau d’études qui nous accompagnera
pendant un an et demi. Il nous a remis
récemment son pré-diagnostic basé
sur des relevés de consommations sur
site. Les premières constatations nous
permettent de dégager des pistes d’actions
que nous allons enrichir avec nos équipes
techniques.
« Objectif Energie - 20 % », c’est le défi proposé par l’ADEME et l’AMPI aux
entreprises adhérentes. Au cœur du challenge : l’utilisation rationnelle de
l’énergie et la maîtrise des consommations.
Soproglaces, leader des crèmes glacées, glaces et sorbets aux AntillesGuyane, se lance dans l’aventure. Au-delà de son intérêt écologique collectif,
c’est une occasion pour l’entreprise de détecter les sources d’économie et
d’optimisation des process de production. Entretien avec Nicolas Domergue,
Directeur Adjoint de Soproglaces.
Que vous a appris ce pré-diagnostic ?
N. D. : On a réalisé à quel point la
centrale frigorifique était consommatrice
d’énergie. Elle représente près de 2/3 des
consommations du site. Une information-clé
pour mieux orienter les actions prioritaires à
mettre en place.
Justement,
qu’allez-vous
faire
concrètement pour atteindre votre
« Objectif Energie - 20 % » ?
N. D. : Nous réfléchissons à équiper nos
compresseurs frigorifiques ancienne
génération de variateurs de vitesse. Nous
ferons aussi évoluer notre processus
d’exploitation en jouant sur l’inertie
thermique des surgélateurs. Et pour finir,
la maintenance préventive sera privilégiée.
Finalement, faire évoluer les process et
les comportements, c’est relativement
peu coûteux ?
N. D. : En effet, certaines pistes d’actions sont
efficaces et n’engendrent pas de dépenses
significatives. Mais il faut aussi prévoir des
investissements en nouveaux matériels.
Il sera nécessaire, compte tenu des coûts
induits, de bien évaluer leur rentabilité.
C’est aussi le rôle du bureau d’études qui
nous accompagne et qui répondra à nos
interrogations tout au long de la mission.
Vous êtes donc confiant pour atteindre
les objectifs fixés par le programme de
l’ADEME et l’AMPI ?
N. D. : Je ne vous cache pas que c’est
ambitieux ! Et finalement, nous avons été
stimulés par ce challenge. Nous sommes
déjà impliqués dans le traitement des
déchets. Aujourd’hui, nous examinons notre
consommation d’énergie. Demain, nous
nous attaquerons à notre consommation
d’eau. L’écologie est le défi à très court
terme des entreprises. Celles qui ne
seront pas prêtes subiront la législation.
Soproglaces n’a pas fait ce choix !
Convention ADEME / AMPI
Opérations
Déchets - 10 %
Energie - 20 %
Certification + 30 %
Objectif
Energie : Optimiser la consommation énergétique des industries
Déchets : Prévenir la production de déchets
Certification ISO 14001 : Mettre en œuvre une politique
environnementale propre
Procédure
Déchets - 10 % : Réalisation de pré-diagnostics déchets et mise
en œuvre du plan d’actions
Energie - 20 % : Réalisation de pré-diagnostics énergétiques et
mise en œuvre du plan d’actions
Certification ISO 14001 : Diagnostics et accompagnement à la
certification
Financement
ADEME / Conseil Régional : 50 %
AMPI : 25 % - Entreprise : 25 %
Renseignements
AMPI – Stéphanie PECOME
Tél 0596 507400 – [email protected]
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P5
« Le secteur du BTP est en
phase de transition… »
La crise aura eu au moins une conséquence plutôt positive : la
chute du prix de l’acier qui avait, on s’en souvient, atteint des
sommets en 2008. Si les industriels ont de quoi s’en réjouir,
nos entreprises locales restent inquiètes face à un secteur BTP
en forte crise… Explications avec Pascal Berruet, Directeur de
«Armatures des Antilles»…
M. Pascal Berruet
Actu secteur
Arcelor a rallumé ses hauts fourneaux…
C’est plutôt une bonne nouvelle ?
Pascal Berruet : Oui, il est vrai qu’après les
mois sombres de 2008 durant lesquels les
prix de l’acier avaient atteint des records, on
ne peut que se réjouir de voir que les prix
ont baissé…
P6
Et comment l’expliquez-vous ?
P. B. : La crise mondiale et l’effondrement
des marchés boursiers expliquent en grande
partie cette chute des prix des matières
premières. Jusqu’à ces derniers temps, les
industries comme la nôtre ont vécu sur leurs
stocks. Aujourd’hui, la demande de matière
première va redémarrer et les sidérurgistes
recommencent à produire…
C’est plutôt encourageant…
P. B. : Armatures des Antilles coupe et
façonne des aciers pour béton armé,
qui servent dans la construction : nous
sommes donc directement concernés
par tous les mouvements qui affectent
le monde de l’acier. Nous ne pouvons
que nous réjouir de cette baisse des prix,
d’autant que notre entreprise a dû consentir
des efforts importants pendant des mois
pour maintenir son activité et ses emplois,
malgré des coûts de production en forte
hausse… Mais, Armatures des Antilles est
directement liée au secteur du BTP, notre
client naturel et principal. Or, ce secteur
est en forte crise, particulièrement à la
Martinique, avec un marché qui connaît
une chute suffisamment importante pour
nous inquiéter sérieusement…
ajouté la crise locale de ce début d’année,
qui a eu pour une des conséquences
directes la « fuite » des investisseurs privés.
La remise en cause de la loi Girardin de
défiscalisation avait déjà fortement secoué
un secteur qui dépend très largement de
ces investisseurs privés, sur un marché où
la commande publique est peu présente.
La grève générale de février 2009 et
ses conséquences économiques et
institutionnelles ont accentué ce mouvement
de désertion de l’investissement privé dans
notre département…
Quelles sont les conséquences pour
vous ?
P. B. : Si le BTP ne travaille pas, nous
ne travaillons pas ! La crise du BTP
nous touche donc directement, avec les
conséquences que vous pouvez supposer
sur notre activité. Pour l’instant, nous avons
réussi à garder l’équilibre et, surtout, nous
n’avons pas eu recours au chômage
partiel. Nous continuerons, tant que faire se
peut, à mettre en œuvre toutes les mesures
nécessaires pour maintenir nos emplois !
Comment envisagez-vous l’avenir ?
P. B. : Armatures des Antilles a la chance
de pouvoir compter sur un gros chantier
en début d’année prochaine, avec la
construction de la future centrale d’EDF.
Une entreprise comme la nôtre ne peut
pas compter sur l’export pour assurer
son développement : les coûts du fret
empêchent toute compétitivité. Cela n’est
pas non plus notre vocation puisque nous
offrons à notre clientèle des prestations
sur chantiers qui nécessitent de disposer
de toute une logistique sur place… La
commande publique est donc l’une des
perspectives pour maintenir l’activité des
industries locales liées au BTP. L’idéal
serait, bien sûr, que cette commande
publique puisse « compenser » la perte
causée par le désengagement des
investisseurs privés dans notre île. Je
crois également que le secteur du BTP
est dans une phase de transition où il
nous faut trouver de nouvelles niches de
développement, comme la réhabilitation par
exemple… Mais, avant de parler d’avenir
ou de reprise économique, il faudrait régler
cette question institutionnelle émanée
des événements de février dernier. Cette
incertitude quant à l’avenir institutionnel de
la Martinique pèse, selon moi, lourdement
sur le redémarrage économique dans la
mesure où les investisseurs sont, eux
aussi, en attente…
Comment expliquez-vous cette crise ?
P. B. : Nous évoluons dans une
économie mondialisée et le BTP subit les
conséquences de la crise économique
mondiale qui a fortement touché les
secteurs bancaire et immobilier. S’y est
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P7
Lettre à Marie-Luce PENCHARD
concernant l’avis de
l’Autorité de la Concurrence
Pierre Marie-Joseph et Richard Crestor ont écrit au Ministre de
l’Outremer.
Mme Marie-Luce Penchard
«Les aides publiques accordées à nos secteurs productifs ne sont, ni plus ni moins, que de justes
compensations des surcoûts de l’ultrapériphérie que l’Union Européenne a elle-même identifiés» (*)
Madame la Ministre,
Nous avons pris connaissance avec intérêt, mais
aussi avec beaucoup d’inquiétude, du contenu
de l’avis du 8 septembre 2009 de l’Autorité
de la Concurrence relatif aux mécanismes
d’importation et de distribution des produits de
grande consommation dans les départements
d’outremer.
Info AMPI
Nous souhaitons en particulier attirer votre
attention sur le danger que représenterait, pour
la production industrielle des DOM, certaines
conclusions de ce rapport que nous considérons
quant à nous comme étant particulièrement mal
étayées s’agissant en particulier des calculs et
de l’évaluation faite concernant l’impact du fret
sur les prix de revient des produits importés,
sur les aides publiques accordées aux secteurs
productifs des DOM et surtout sur l’octroi de mer.
D’un point de vue général, nous souhaitons, en
premier lieu, vous alerter sur le paradoxe qu’il
y aurait vis-à-vis de la Commission Européenne
à retenir en l’état des conclusions de cet avis
qui constitue une virulente remise en cause
des régimes d’aides aux secteurs productifs
des DOM et de l’octroi de mer, au moment
même où l’Etat négocie avec la Commission
l’agrément des nouveaux régimes d’aides de la
LODEOM et, en particulier, des mesures fiscales
des zones franches d’activité souhaitées par le
Président de la République lui-même.
D’un point de vue plus technique, concernant
l’octroi de mer :
Nous souhaitons rappeler que l’échéance
de 2014 prévue par la Décision du Conseil
européen ne concerne pas le régime lui-même
de l’octroi de mer, mais uniquement le régime
dérogatoire autorisant les exonérations totales
ou partielles de la production des DOM.
En d’autres termes, le risque à l’échéance de
2014, vu de Bruxelles, n’est pas la suppression
de l’octroi de mer, mais la suppression éventuelle,
totale ou partielle, de la taxation différenciée
entre produit importé et produit des DOM. Une
telle décision, si elle advenait réellement, aurait
bien sûr de graves conséquences en termes
de perte de compétitivité pour les secteurs
productifs des DOM. Il nous appartiendra donc
de continuer à démontrer que les exonérations
d’octroi de mer et plus généralement l’ensemble
des aides publiques accordées à nos secteurs
productifs ne sont, ni plus ni moins, que de justes
compensations des surcoûts de l’ultrapériphérie
que l’Union Européenne a elle-même identifiés.
M. Franck Desalme, Président MPI Guadeloupe
M. Bernard Boullanger, Président MPI Guyane
La LODEOM et la suppression de la taxe professionnelle
La suppression de la taxe professionnelle envisagée par le projet de Loi de
Finances 2010 ne sera pas sans incidence sur la zone franche d’activité
instituée par la Lodeom.
Le Gouvernement envisage en effet de remplacer la taxe professionnelle par
une nouvelle contribution économique territoriale (C.E.T.) comprenant deux
volets :
- une cotisation supplémentaire (C.C.) en fonction de la valeur ajoutée des
entreprises,
- une contribution locale d’activité (C.L.A.) basée sur le foncier bâti.
La taxe professionnelle disparaissant, l’exonération de cette taxe dans le cadre
de l’article 5 de la Lodeom, instituant la création de zones franches d’activité
dans les DOM, devient inapplicable.
Un amendement « d’actualisation » de l’article 5 de la Lodeom est donc
indispensable, avec l’objectif de convertir les exonérations de TP des zones
franches d’activité des DOM en exonérations équivalentes de la C.E.T.
M. Maurice Cerisola, Président de l’ADIR
(Association pour le Développement Industriel
de la Réunion)
« Chers Collègues, Nous approuvons sans
réserve votre Déclaration commune concernant
l’avis de l’Autorité de la Concurrence, signée au
Gosier le 15/10/09 »
(*) voir dossier sur les «Surcoûts de production des DOM» en page 36
P8
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Info AMPI
Les trois Associations des MPI de Guadeloupe, Guyane et Martinique font une déclaration commune
concernant l’avis de l’Autorité de la Concurrence. Cette déclaration commune a également été approuvée
par le Président de l’ADIR (Association pour le Développement Industriel de la Réunion).
Déclaration commune concernant l’Avis de l’Autorité de la Concurrence du 8 septembre 2009
Les Associations des Moyennes et Petites Industries (AMPI) de Guadeloupe, Martinique et Guyane, réunies en Guadeloupe le jeudi 15 octobre 2009, font la
déclaration suivante relative à l’Avis n°09-A-45 du 8 septembre 2009 de l’Autorité de la Concurrence, notamment les alinéas 173 à 178 et 183 de la conclusion,
qui concernent plus directement l’industrie locale.
1°) D’une façon générale, les AMPI des Antilles et de la Guyane considèrent que les conclusions de l’Autorité de la Concurrence ne sont pas suffisamment
étayées, consistant à prendre un nombre très limité d’exemples de produits fabriqués localement pour tirer de façon hâtive des conclusions d’ensemble très
contestables.
Les AMPI regrettent en particulier que les auteurs de ces conclusions n’aient à aucun moment pris contact avec nos Associations sur des sujets qui les
concernent directement, ce qui aurait très certainement contribué à un compte-rendu beaucoup plus fidèle de l’importance de nos secteurs productifs pour
l’économie de nos régions.
2°) Concernant les aides publiques accordées aux producteurs locaux :
• Les AMPI partagent l’idée que l’évaluation de l’impact des aides publiques, et plus généralement des politiques de l’Etat Outre-mer est nécessaire. Nos
Associations ont largement approuvé la mise en place de la Commission Nationale d’Evaluation prévue par la LODEOM et demandent à être associées
à ses travaux.
• Cependant, les AMPI contestent vigoureusement les conclusions de l’Autorité de la Concurrence concernant le faible impact de ces aides sur la
compétitivité des entreprises de production locale, sur les prix pratiqués, le manque de concurrence et la faible contribution de la production locale à
l’emploi.
Les AMPI rappellent que les aides publiques accordées aux entreprises de production des DOM ne sont ni plus ni moins que de justes compensations
de leurs surcoûts de production résultant des handicaps de l’ultrapériphérie (éloignement, étroitesse des marchés, faibles économies d’échelle). C’est à
ce titre que ces aides ont été agréées par l’Union européenne qui a elle-même identifié l’existence de ces surcoûts et inscrit, au cœur même du Traité de
l’Union (article 299§2 du Traité d’Amsterdam) la possibilité de les compenser.
3°) Concernant l’octroi de mer, les AMPI relèvent une étonnante confusion faite par les auteurs de l’Avis entre le régime de l’octroi de mer lui-même (qui n’est
pas concerné par l’échéance de la Décision du Conseil en 2014) et le régime dérogatoire autorisant les exonérations totales ou partielles de la production des
DOM, qui est bien l’objet de cette Décision du Conseil de l’Union.
Proposer la suppression de l’octroi de mer à l’horizon 2014 sans proposer d’alternative de recette fiscale pour les collectivités et continuer de présenter le
dispositif de l’octroi de mer comme étant une « protection » de la production locale des DOM (alinéa 178) traduisent une interprétation erronée du dispositif
de l’octroi de mer de la part des auteurs de ces propositions.
Les AMPI proposent au contraire :
• de maintenir le régime de l’octroi de mer institué par la loi française du 2 juillet 2004 ;
• de maintenir le principe du différentiel de taxation qui participe à la compensation partielle des surcoûts de production dans les DOM résultant de
l’ultrapériphérie ;
• d’harmoniser les trois listes A, B, C des annexes de la Décision du Conseil pour les trois DFA Martinique, Guadeloupe, Guyane (réexaminer la situation
de la Guyane où des pans entiers de l’économie ne bénéficient pas du dispositif de compensation des surcoûts).
Tout ceci contribue à la compétitivité de nos productions, au développement endogène et à la création d’emplois.
Fait au Gosier, le 15 octobre 2009
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P9
Les importations aux trois premiers trimestres
2009 baissent plus fortement aux Antilles
qu’en Guyane et à la Réunion
Info AMPI
Les statistiques d’import-export et
l’activité économique
P10
Les statistiques douanières établies
par la DNSCE (Direction Nationale des
Statistiques du Commerce Extérieur)
constituent une assez bonne référence de
mesure de l’évolution générale de l’activité
dans les DOM en termes d’échanges
de marchandises à l’importation et à
l’exportation. Elles permettent en effet de
disposer, de façon commode et dans des
délais assez courts, d’une information
fiable sur les valeurs et tonnages importés
et exportés pour chacun des DOM. Elles
apportent donc l’avantage de pouvoir
disposer d’une base de données spécifique
à chacune de nos régions qui n’a pas
d’équivalent dans les autres régions
françaises ou européennes non insulaires
pour lesquelles les flux de marchandises
entrant et sortant sont difficilement
mesurables.
Concernant les importations, les
statistiques douanières renseignent à la fois
sur les valeurs et quantités de produits finis
importés, mais aussi sur les importations
de matières premières et équipements
nécessaires aux activités de transformation
locale. Elles représentent, par conséquent,
un bon indicateur à la fois de l’activité de
vente de marchandises importées et de
l’activité de production locale et, bien
entendu, de la très grande diversité des
activités de service qui s’y rattachent.
Elles peuvent permettre également
une appréciation de l’évolution de
certaines recettes budgétaires pour les
collectivités locales (octroi de mer) et
pour l’Etat (TVA), dont les montants sont
directement proportionnels aux valeurs des
marchandises importées.
Pour toutes ces raisons, l’évolution des
importations d’année en année constitue
pour nos régions une bonne illustration de
l’évolution de l’activité économique locale
dans son ensemble.
Une baisse des importations en 2009
plus forte aux Antilles qu’en Guyane
et à la Réunion
Les valeurs d’importations des trois
premiers trimestres de 2008 et 2009,
exprimées en €, sont présentées pour les 4
DOM aux tableaux ci-joints. Elles montrent
de très fortes diminutions des importations
de 2009 pour les Antilles par rapport à 2008
(-30,34% pour la Martinique et -24,66%
pour la Guadeloupe) avec en particulier
une baisse considérable pour le mois de
février 2009 (-57,85% pour la Martinique et
-61,05% pour la Guadeloupe).
Concernant la Guyane et la Réunion, des
baisses d’importations sont également
observées aux trois premiers trimestres
2009 par rapport à 2008, mais dans des
proportions nettement moins importantes
qu’aux Antilles (-3,83% pour la Guyane et
-9,02% pour la Réunion).
L’onde de choc de février 2009
A l’observation de ces résultats comparatifs
des importations à la fois par période et
par DOM, il apparaît assez clairement que
l’onde de choc qu’ont connue en février 2009
la Martinique et la Guadeloupe a continué à
produire ses effets de récession de l’activité
bien au-delà du 1er trimestre 2009, puisque,
mois par mois, une diminution sensible des
importations, par rapport aux mêmes mois
de 2008, persiste d’avril à septembre 2009,
surtout en Martinique.
La Guyane et la Réunion, qui n’ont pas
vécu la même situation de blocage total
de l’activité économique qu’ont connue
les Antilles pendant plusieurs semaines
en février-mars 2009, voient certes leurs
importations diminuer par rapport à 2008,
mais dans des proportions nettement plus
faibles qu’aux Antilles. Pour la Guyane et la
Réunion, cette baisse d’activité paraît donc
devoir être attribuée davantage à la crise
internationale qu’à la crise sociale de début
d’année dans les DOM.
Pour les Antilles, ces différents chiffres
confirment, qu’à moins d’un rattrapage
exceptionnel au cours du 4e trimestre 2009,
le conflit de février pèsera très lourd sur
l’activité économique de l’ensemble de
l’année 2009. Ceci est à redouter tant pour
les entreprises que pour les collectivités
locales, en particulier les communes, dont
les recettes budgétaires dépendent pour
une grande part de l’octroi de mer.
R. Crestor ■
Les importations des DOM de janvier à septembre en 2008 et 2009
Janv à Sept 2008
Janv à Sept 2009
Variation 2009 / 2008
Martinique
2 057 292 145 €
1 433 106 632 €
- 30,34 %
Guadeloupe
1 871 744 577€
1 410 145 182 €
- 24,66 %
Guyane
706 773 949 €
679 727 714 €
- 3,83 %
Réunion
3 343 561 317 €
3 041 972 497 €
- 9,02 %
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Info AMPI
Importations de Martinique de janvier à septembre : les 20 chapitres qui baissent le plus en 2009
N°
chapitre
Chapitre douanier
Janv à
Sept 2008
en €
Janv à
Sept 2009
en €
Janv à
Sept 2008
en Kg
Janv à
Sept 2009
en Kg
Variation
09/08
en valeur
Variation
09/08
en tonnage
72
Fonte, fer et acier
33 585 397 €
15 645 787 €
37 527 305
23 682 701
-53,41%
-36,89%
73
Ouvrages en fonte, fer et acier
41 326 380 €
22 225 715 €
14 610 691
7 490 589
-46,22%
-48,73%
87
Véhicules automobiles, tracteurs,
cycles
234 610 187 €
145 378 244 €
22 196 675
13 907 423
-38,03%
-37,34%
84
Machines, appareils et engins
mécaniques
165 961 031 €
105 667 320 €
15 709 128
9 188 596
-36,33%
-41,51%
25
Sel, soufre, terres et pierres,
plâtres, chaux, ciments, clinker
18 010 645 €
11 523 403 €
203 106 137
122 132 247
-36,02%
-39,87%
76
Aluminium et ouvrages en
aluminium
18 377 374 €
12 292 579 €
3 296 893
2 218 855
-33,11%
-32,70%
44
Bois, charbon de bois et ouvrages
en bois
32 681 397 €
22 071 436 €
41 280 288
26 610 749
-32,46%
-35,54%
62
Vêtements et accessoires du
vêtement autres qu’en bonneterie
33 101 154 €
22 580 176 €
1 442 175
999 489
-31,78%
-30,70%
39
Matières plastiques et ouvrages en
ces matières
52 767 807 €
36 616 108 €
18 387 660
14 053 929
-30,61%
-23,57%
94
Meubles, mobilier médicochirurgical, articles de literie
48 366 419 €
34 465 655 €
15 932 758
11 476 896
-28,74%
-27,97%
85
Machines, appareils et matériels
électriques
127 249 930 €
94 835 105 €
9 955 567
8 589 836
-25,47%
-13,72%
20
Préparations de légumes, de fruits
ou d’autres parties de plantes
18 962 283 €
15 063 028 €
14 348 518
11 661 679
-20,56%
-18,73%
16
Préparations de viandes, de
poissons, de crustacés
20 172 210 €
16 041 890 €
6 199 635
4 797 113
-20,48%
-22,62%
04
Lait et produits de la laiterie, oeufs,
miel
39 460 806 €
31 395 551 €
20 380 109
18 633 764
-20,44%
-8,57%
22
Boissons, liquides alcooliques,
vinaigres
42 226 395 €
33 782 619 €
36 950 004
28 891 491
-20,00%
-21,81%
19
Préparations à base de céréales,
de farines, d’amidons
25 028 772 €
20 825 722 €
12 089 708
9 908 775
-16,79%
-18,04%
40
Caoutchouc et ouvrages en
caoutchouc
23 149 624 €
19 326 865 €
5 045 609
4 107 467
-16,51%
-18,59%
33
Produits de toilette, produits
capillaires, cosmétiques
28 502 354 €
23 971 947 €
2 697 924
2 118 896
-15,89%
-21,46%
03
Poissons, crustacés, mollusques
26 146 201 €
22 584 229 €
6 511 376
5 719 988
-13,62%
-12,15%
48
Papiers et cartons, ouvrages en
pâte de cellulose, en papier ou en
carton
29 628 749 €
25 659 292 €
16 571 619
14 099 948
-13,40%
-14,92%
Importations de Martinique en 2008 et 2009 (de janvier à septembre)
2008
(milliers d’€)
Janvier
248 280
Février
Mars
2009
(milliers d’€)
Diminution
en 2009
La baisse des importations de Martinique reste importante
au 3e trimestre 2009
Importations de Martinique en 2008 et 2009
( de Janvier à Septembre)
162 369
-34,60%
195 739
82 504
-57,85%
197 340
195 782
-0,79%
300 000
Avril
256 264
194 081
-24,27%
250 000
Mai
197 451
133 417
-32,43%
200 000
Juin
218 695
176 032
-19,51%
150 000
Juillet
258 225
174 086
-32,58%
100 000d'€
Milliers
Août
250 277
175 253
-29,98%
50 000
235 021
139 583
-40,61%
0
2 057 292
1 433 107
-30,34%
Sept.
TOTAL
2008
2009
Janv
Fév
Mars
Avr
Mai
Juin
Juill
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Août
Sept
P11
Les nouveaux montants
d’exonérations de charges sociales
patronales dans les DOM
Le régime d’exonération de charges sociales dans les DOM a été
modifié en 2009 par deux textes de lois : Loi de Finances pour
2009 (27/12/2008), puis Lodeom (27/05/2009).
Le nouveau dispositif instaure une dégressivité du montant de
l’exonération à partir d’un certain niveau de salaire.
L’Assemblée Nationale
Désormais, les montants d’exonération deviennent dégressifs
pour les salaires supérieurs aux plafonds. Ceux-ci sont également
modifiés. Ainsi, les trois salaires-plafonds de la Lopom (1,3 ; 1,4
et 1,5 Smic) sont remplacés désormais par deux plafonds : 1,4
Smic (qui concerne les secteurs antérieurement à 1,3 et à 1,4 Smic
de la Lopom) et 1,6 Smic (qui concerne les nouveaux secteurs
prioritaires de la Lodeom). Ces nouvelles dispositions sont en
attente d’un décret d’application et de l’agrément par la Commission
européenne en tant qu’aide d’Etat.
Les nouveaux plafonds d’exonération
La Loi de Finances 2009 (Loi du 27 décembre 2008, article 159),
puis la Loi pour le Développement Economique des Outre-Mer
(Lodeom) du 27 mai 2009 (article 25) ont sensiblement modifié
le régime d’exonération de charges sociales patronales qu’avait
institué la Loi-Programme pour les DOM du 21 juillet 2003.
Info AMPI
Dans le régime d’exonération de la Lopom 2003, trois catégories
de secteurs avaient été répertoriés comme secteurs éligibles aux
exonérations et pour chacune de ces trois catégories, trois plafonds
d’exonération, basés sur le montant du salaire brut, avaient été
institués à 1,3 Smic, 1,4 Smic et 1,5 Smic.
P12
La dégressivité des exonérations
Le point de départ et la pente de la dégressivité linéaire instaurée
par la Loi de Finances et la Lodeom varient selon l’effectif et le
caractère prioritaire ou non du secteur d’activité.
En dessous de ces « salaires-plafonds », l’exonération de charges
sociales patronales était totale (sauf taux d’accident du travail
depuis janvier 2008) et proportionnelle au salaire.
Au dessus de ces salaires-plafonds, le montant d’exonération
restait constant et égal à l’exonération-plafond, quel que soit le
montant du salaire.
Dans ces conditions, on arrive désormais à un dispositif
d’exonération plus complexe comprenant trois régimes possibles
d’exonération, présentés au tableau ci-après.
Les nouveaux régimes d’exonération
Secteurs éligibles
(autres que prioritaires)
Secteurs prioritaires
Salaireplafond
Dégressivité
d’exonération
à partir de
Exonération
nulle
à partir de
Salaireplafond
Dégressivité
d’exonération
à partir de
Exonération
nulle
à partir de
Effectif > 10 salariés
1,4 Smic
1,4 Smic
3,8 Smic
1,6 Smic
2,5 Smic
4,5 Smic
Effectif < 11 salariés
1,4 Smic
2,2 Smic
3,8 Smic
1,6 Smic
2,5 Smic
4,5 Smic
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Exonérations de charges sociales
Les secteurs prioritaires de la LODEOM
Les secteurs prioritaires, bénéficiant des régimes les plus
favorables d’exonération de charges sociales, sont les mêmes
que ceux bénéficiant des mesures les plus favorables du
dispositif de Zone Franche d’Activité instituée par la Lodeom,
à savoir :
•
•
•
•
•
•
Tourisme (y compris les activités de loisirs s’y rapportant)
Agro-nutrition
Environnement
Energies renouvelables
T.I.C.
Recherche-Développement
Exonérations de la Loi de Finances 2009
et de la LODEOM 2009
Exonérations de la LOPOM 2003
Secteurs à 1,4 smic ; effectif >10 salariés
Secteurs à 1,3 smic
700 €
600 €
600 €
500 €
500 €
400 €
400 €
300 €
300 €
200 €
€/mois/emploi
Exonérartion
en
100 €
200 €
100 €
-€
Exonérartion
en €/mois/emploi
1
2
3
4
5
1,21,41,61,8 2,22,42,62,8 3,23,43,63,8 4,24,44,64,8
Salaire brut en multiple du smic
Secteurs à 1,4 smic
-€
1
1,2 1,4 1,6 1,8
2
3
4
2,2 2,4 2,6 2,8
3,2 3,4 3,6 3,8
Salaire en multiple du smic
4,2 4,4 4,6 4,8
5
Dans le nouveau régime d’exonération instauré par la Loi de Finances 2009,
l’exonération augmente linéairement jusqu’au salaire-plafond de 1,4 Smic, puis décroît
linéairement pour s’annuler à 3,8 Smic.
Secteurs à 1,4 smic; effectif <11 salariés
600 €
500 €
700 €
400 €
600 €
300 €
500 €
200 €
400 €
300 €
100 €
-€
Exonération
en €/mois/emploi
1
2
3
4
5
1,21,41,61,8 2,22,42,62,8 3,23,43,63,8 4,24,44,64,8
salaire brut en multiple du smic
200 €
€/mois/emploi
Exonération
en
100 €
-€
1
1,2 1,4 1,6 1,8
2
3
4
2,2 2,4 2,6 2,8
3,2 3,4 3,6 3,8
salaire brut en multiple du smic
4,2 4,4 4,6 4,8
5
Secteurs à 1,5 smic
Secteurs prioritaires
600 €
500 €
700 €
400 €
600 €
300 €
500 €
400 €
200 €
300 €
100 €
-€
Exonération
en €/mois/emploi
1
2
3
4
5
1,21,41,61,8 2,22,42,62,8 3,23,43,63,8 4,24,44,64,8
salaire brut en multiple du smic
Dans la LOPOM 2003, l’exonération augmente linéairement
jusqu’au salaire-plafond (1,3 Smic, 1,4 Smic, 1,5 Smic selon les
secteurs), puis reste constante au-delà,quel que soit le salaire.
200 €
€/mois/emploi
Exonérartion en
100 €
-€
1
1,2 1,4 1,6 1,8
2
3
4
2,2 2,4 2,6 2,8
3,2 3,4 3,6 3,8
salaire brut en multiple du smic
4,2 4,4 4,6 4,8
5
Le régime d’exonération amendé par la Lodeom concerne les entreprises de moins
de 11 salariés et les secteurs prioritaires. Ici, l’exonération croît linéairement jusqu’au
plafond de 1,4 (ou de 1,6 Smic pour les secteurs prioritaires), puis reste constante
jusqu’à 2,2 Smic (ou 2,5 Smic pour les secteurs prioritaires), puis décroît linéairement
pour s’annuler à 3,8 Smic (ou à 4,5 Smic pour les secteurs prioritaires).
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P13
Le calcul des nouvelles exonérations de charges sociales
Le calcul des nouvelles exonérations s’effectue comme indiqué ciaprès pour chacun des trois régimes d’exonération.
Les coefficients en caractères rouge font référence aux coefficients
« a » et « b » calculés au tableau ci-dessous.
Les charges sociales pouvant être exonérées
Charges patronales
Secteurs éligibles (hors secteurs prioritaires) et effectif > 10
salariés :
• moins de 1,4 Smic : exo = 28,10 % x Salaire brut
• entre 1,4 Smic et 3,8 Smic : exo (en €/mois) =
833,23 € - (0,164 x Salaire brut)
• plus de 3,8 Smic : exo = 0 €
Dégressivité
Info AMPI
P14
X Smic
Assurance vieillesse
plafonnée
8,30 %
Assurance vieillesse
déplafonnée
1,60 %
Allocations familiales
5,40 %
Exclu au 1er janvier 2008
28,10 %
Les équations de la dégressivité
La loi a institué une décroissance « linéaire » des exonérations
à partir d’un certain seuil de salaires, jusqu’à atteindre une
exonération nulle à partir d’un deuxième seuil de salaire. C’est donc
que l’équation de la dégressivité des exonérations en fonction du
salaire est celle d’une droite de type y = ax + b.
Cette droite passant par deux points connus (le début et la fin de la
dégressivité) de coordonnées (x1 ; y1) et (x2 ; y2), précisées par la
loi, les coefficients « a » et « b » de l’équation peuvent être calculés
pour chacun des trois cas, selon les secteurs et les effectifs, en
posant :
a = (y1 - y2) / (x1 - x2)
et b = y1 - ax1
NB : Ces différents calculs sont basés sur les valeurs actuelles
du Smic et du total des taux de charges sociales exonérées (soit
28,10 %). Ces calculs auront dont à être actualisés en fonction de
l’évolution de ces deux valeurs.
Salaire
brut
mensuel
x1
12,80 %
TOTAL
Secteurs prioritaires quel que soit l’effectif :
• moins de 1,6 Smic : exo = 28,10 % x Salaire brut
• entre 1,6 Smic et 2,5 Smic : exo (en €/mois) = 601,43 €
• entre 2,5 Smic et 4,5 Smic : exo (en €/mois) =
1 353,22 € - (0,225 x Salaire brut)
• plus de 4,5 Smic : exo = 0 €
Début
de dégressivité
Assurance maladie
Accident du travail
Secteurs éligibles (hors secteurs prioritaires) et effectif < 11
salariés :
• moins de 1,4 Smic : exo = 28,10 % x Salaire brut
• entre 1,4 Smic et 2,2 Smic : exo (en €/mois) = 526,25 €
• entre 2,2 Smic et 3,8 Smic : exo (en €/mois)
1 249,85 € - (0,246 x Salaire brut)
• plus de 3,8 Smic : exo = 0 €
Taux
Les valeurs de « a » et « b » ainsi calculées sont présentées au
tableau ci-après :
Calcul des
coefficients
a et b
Fin
de dégressivité
Exonération
X Smic
€/mois
y1
Salaire
brut
mensuel
x2
Exonération Coefficient Coefficient
b=
€/mois
a=
y2
(y2- y1)/(x2- x1)
y1- ax1
Régime
n° 1
1,4 Smic 1 872,78 €
526,25 €
3,8 Smic 5 083,26 €
-€
- 0,164
833,23 €
Régime
n° 2
2,2 Smic 2 942,94 €
526,25 €
3,8 Smic 5 083,26 €
-€
- 0,246
1 249,85 €
Régime
n° 3
2,5 Smic 3 344,25 €
601,43 €
4,5 Smic 6 019,65 €
-€
- 0,225
1 353,22 €
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Exonération de charges sociales
Montant mensuel des exonérations de charges sociales de la Loi de Finances 2009
et de la LODEOM 2009
MONTANT DU SALAIRE
Multiple
Salaire brut
du Smic
mensuel (*)
MONTANT DE L’EXONERATION (en €/mois/emploi)
Secteurs éligibles (hors secteurs prioritaires)
Secteurs prioritaires
Effectif supérieur à 10
Effectif inférieur à 11
1
1 337,70 €
376 €
376 €
Quel que soit l’effectif
376 €
1,1
1 471,47 €
413 €
413 €
413 €
1,2
1 605,24 €
451 €
451 €
451 €
1,3
1 739,01 €
489 €
489 €
489 €
1,4
1 872,78 €
526 €
526 €
526 €
1,5
2 006,55 €
504 €
526 €
564 €
1,6
2 140,32 €
482 €
526 €
601 €
1,7
2 274,09 €
460 €
526 €
601 €
1,8
2 407,86 €
439 €
526 €
601 €
1,9
2 541,63 €
417 €
526 €
601 €
2
2 675,40 €
395 €
526 €
601 €
2,1
2 809,17 €
373 €
526 €
601 €
2,2
2 942,94 €
351 €
526 €
601 €
2,3
3 076,71 €
329 €
493 €
601 €
2,4
3 210,48 €
307 €
460 €
601 €
2,5
3 344,25 €
285 €
428 €
601 €
2,6
3 478,02 €
263 €
395 €
571 €
2,7
3 611,79 €
241 €
362 €
541 €
2,8
3 745,56 €
219 €
329 €
511 €
2,9
3 879,33 €
197 €
296 €
481 €
3
4 013,10 €
175 €
263 €
451 €
3,1
4 146,87 €
153 €
230 €
421 €
3,2
4 280,64 €
132 €
197 €
391 €
3,3
4 414,41 €
110 €
164 €
361 €
3,4
4 548,18 €
88 €
132 €
331 €
3,5
4 681,95 €
66 €
99 €
301 €
3,6
4 815,72 €
44 €
66 €
271 €
3,7
4 949,49 €
22 €
33 €
241 €
3,8
5 083,26 €
-€
-€
211 €
3,9
5 217,03 €
-€
-€
180 €
4
5 350,80 €
-€
-€
150 €
4,1
5 484,57 €
-€
-€
120 €
4,2
5 618,34 €
-€
-€
90 €
4,3
5 752,11 €
-€
-€
60 €
4,4
5 885,88 €
-€
-€
30 €
4,5
6 019,65 €
-€
-€
-€
4,6
6 153,42 €
-€
-€
-€
4,7
6 287,19 €
-€
-€
-€
4,8
6 420,96 €
-€
-€
-€
4,9
6 554,73 €
-€
-€
-€
5
6 688,50 €
-€
-€
-€
(*) Smic au 1er juillet 2009
Dossier réalisé par R. Crestor ■
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P15
Conseil Interministériel
de l’Outremer
Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, a annoncé
plusieurs mesures en faveur de la production locale et du
développement endogène.
Le Président Nicolas Sarkozy
Extrait du discours du Président de la
République au Conseil Interministériel
de l’Outremer le 6 novembre 2009
Info AMPI
Un marché antillais de 800 000 habitants
...« Vous avez aussi fait part de votre volonté de
pouvoir trouver en vous-mêmes les ressorts de votre
propre développement économique. L’Etat sera donc
à vos côtés. Un « Commissaire au développement
endogène », nommé auprès de la Ministre de l’Outremer, aura la charge de permettre, aux Antilles,
- ce qui est une priorité absolue - la création d’un
marché unique de plus de 800.000 habitants entre la
Guadeloupe et la Martinique. »...
P16
Le développement endogène
...« Le développement endogène, c’est surtout
l’affaire des entreprises, et notamment des PME.
Celles-ci sont soumises à des coûts de main d’oeuvre
plus élevés qu’en Métropole, à des surcoûts liés au
fret, à la faiblesse de leur marché intérieur. Etant
soumises à des contraintes supérieures, elles doivent
faire l’objet d’un traitement spécifique. »...
...« Nous allons donc leur proposer un « Small business
act » ultramarin, qui sera un véritable plan de soutien
massif au développement des PME Outre-mer. Nous
mettrons en place un fond de garantie facilitant le
financement de leur trésorerie et la défiscalisation
à 50 % de toutes les prises de participation dans le
capital des PME locales, sous réserve qu’il s’agisse
de secteurs prévus dans la LODEOM, ce qui est
bien normal par ailleurs puisque la LODEOM prévoit
un certain nombre d’axes stratégiques Par ailleurs,
l’Etat maintiendra, pour 5 années supplémentaires,
l’avance de 20 % sur les marchés publics qu’il
accorde, afin de permettre aux PME de bénéficier
d’une trésorerie plus confortable.»...
Extrait des mesures présentées au Conseil
Interministériel pour les productions locales
et le développement endogène
Soutenir et dynamiser la création de PME outre-mer
Ce plan PME outre-mer, inspiré du « Small Business Act »
américain, renforce la compétitivité des TPE / PME et consolide
leur structure financière en créant un fonds d’investissement de
proximité (FIP) permettant de défiscaliser à 50 % l’investissement
dans les capitaux propres d’une entreprise, en relançant les prêts
participatifs, en pérennisant pour 5 ans le dispositif d’avance de
20 % du plan de relance pour les marchés publics et en créant un
fonds de garantie à destination des PME.
Favoriser la croissance des économies locales en
nommant des commissaires au développement
endogène aux Antilles, en Guyane et dans l’Océan Indien
Il est créé 3 commissaires au développement endogène (Antilles,
plateau des Guyane, Océan Indien) chargés de lever tous les
blocages et de mettre en relation les acteurs. Ils auront pour
missions de structurer les filières de production et de travailler à la
diminution des prix à la consommation : constitution d’un marché
Antillais en Martinique et en Guadeloupe, ouverture sur l’Amérique
latine en Guyane, et développement des échanges régionaux à la
Réunion et à Mayotte.
Permettre la diversification et le développement de
filières agricoles puissantes
La diversification des productions agricoles locales passe
aujourd’hui par un outil budgétaire dénommé le POSEI. Ce fonds
sera abondé de 40 M € dès 2010 afin d’appuyer toutes les mesures
du CIOM relatives au développement des productions agricoles
endogènes, et de permettre l’organisation des filières de production.
Egalement, des Instituts techniques agricoles seront ouverts sur
chaque territoire afin de permettre d’accompagner techniquement
les agriculteurs souhaitant se lancer dans la diversification.
Préserver et mettre en valeur les espaces agricoles
naturels
Face à la pression foncière urbaine extrêmement forte, cette
mesure crée une commission de protection du foncier agricole aux
pouvoirs administratifs élargis.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Info AMPI
Renforcer le rôle et le financement des chambres d’Agriculture
Une mission interministérielle sera lancée afin de proposer des solutions de
financement stable des chambres d’agriculture et de les amener à jouer un rôle
plus marqué dans la définition du projet de développement local.
ajoutée peu exploitée. Il est décidé de lancer un plan d’actions reposant sur
la mise en place d’une réglementation locale et nationale, sur une recherche
et un enseignement des valeurs de ces plantes et sur la mise en place d’un
environnement technique.
Accentuer les transferts de technologies et l’innovation dans les
Outre-mer
Les grands centres scientifiques français (CIRAD, INRA, IRD, IFREMER…)
auront pour mission de favoriser l’émergence de pôles d’innovation en outremer, notamment en s’adossant à des pôles de compétitivité métropolitains.
Faire évoluer les approvisionnements des outre-mer au bénéfice
de la production locale
Les approvisionnements agricoles doivent évoluer en faisant une part plus
grande aux productions locales. Une des mesures phares consistera à
travailler à un assouplissement du code des marchés publics pour privilégier
les approvisionnements locaux, par exemple dans la restauration collective.
Valoriser la biodiversité ultramarine (les plantes à parfum,
aromatiques et médicinales)
Les plantes à parfum, aromatiques et médicinales sont un gisement de valeur
La fiche I-5 des mesures transversales issues du Conseil
Interministériel de l’Outre-mer du 6 novembre 2009, reproduite
ci-dessus, donne de l’octroi de mer une définition étonnamment
erronée. Selon ce document, l’octroi de mer serait un « droit de
douane » sur les produits importés et servirait de « protection »
pour les productions locales. Ceci montre à quel point la complexité
du régime de l’octroi de mer donne lieu, encore aujourd’hui, à des
malentendus sur la vraie nature de cette taxe.
Il faut donc le rappeler : l’octroi de mer n’est ni un droit de douane,
ni un instrument de protectionnisme (*). L’octroi de mer est une taxe
sur la consommation intérieure des DOM, au même titre que la TVA.
Les exonérations d’octroi de mer en faveur des productions des
DOM, autorisées quant à elles, à titre dérogatoire, pour une période
de 10 ans et dans des conditions bien déterminées par le Conseil
de l’Union Européenne sur proposition de la Commission, sont
perçues par ces institutions comme étant de justes compensations
des surcoûts de ces productions. Au moment même où la France,
à l’occasion du rapport à mi-parcours sur l’octroi de mer, est en
train de négocier avec la Commission européenne la prorogation
de cette dérogation, il est bien sûr essentiel d’éviter toute erreur
photo G. Germain
Attention à la définition de l’octroi de mer
La Ministre Marie-Luce Penchard, le Préfet Ange Mancini et Richard
Crestor au Palais des Congrès de Madiana
d’interprétation pouvant remettre en cause le dispositif d’exonération
de la production des DOM et il est capital de montrer, au contraire,
l’impact positif de ce dispositif sur le développement de notre
production endogène.
(*) voir l’article de Richard Crestor « L’octroi de mer n’est pas un droit de
douane » dans le magazine PIL n° 2 sur : http://www.infoantilles.com
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P17
Dossier Innovation
« L’innovation est au cœur de
toute dynamique de
développement…»
P18
M. Gilles Gestel
Qu’est-ce que l’innovation ?
Gilles Gestel : Au sens large du terme,
innover est le fait d’introduire quelque
chose de nouveau dans un domaine, un
usage, un système... Au sens économique,
l’innovation représente tout apport nouveau
effectué dans une organisation, au sein
de l’une ou plusieurs de ses dimensions,
dès lors qu’il lui apporte un avantage
concurrentiel et durable.
La plupart du temps, quand on parle
d’innovation, on pense nouveau produit :
est-ce une idée fausse ?
G. G. : C’est très réducteur, comme le fait
d’assimiler l’innovation uniquement au
changement technologique. L’innovation
peut concerner toutes les dimensions d’une
organisation : technologique, économique,
marketing ou organisationnel.
Et à l’intérieur de ces principaux types
d’innovation, on trouve plusieurs
« intensités » d’innovation qui se mesurent
en fonction du risque pris par l’entreprise.
Ainsi, on distingue l’innovation « de
rupture », qui représente un risque
important, et l’innovation « incrémentale » ou
« radicale », qui représente un risque
modéré.
Il existe un autre élément important pour
qualifier l’innovation : c’est le degré de
perception de cette innovation par, à la fois,
l’innovateur et le client.
Quand on est porteur de projet, qu’il s’agisse
d’un nouveau produit ou d’un nouveau
procédé, il est essentiel de s’interroger, dès
le départ, sur la façon dont le consommateur
et le personnel de l’entreprise vont percevoir
cette innovation. Et c’est en fonction de
la réponse à cette question que le porteur
de projet pourra définir, à la fois, le type et
le niveau d’intensité de l’innovation. Mais,
La nécessité d’innover pour rester compétitif n’est ni naturelle,
ni spontanée pour une organisation, en particulier les petites
et moyennes entreprises qui manquent souvent de moyens
et de temps… Pourtant, l’innovation porte en elle les valeurs
d’un développement endogène raisonné et durable, vecteur de
croissance et d’emplois. Explications avec Gilles Gestel, Directeur
d’ITEC-CEEI et Coordinateur de Technopole Martinique…
l’innovation est avant tout un processus
qui, fréquemment, «mélange» les types
d’innovations, par exemple technologique
et organisationnel, les uns étant souvent
dépendants des autres…
Qu’entendez-vous par « processus » ?
G. G. : Un processus est une démarche
intégrant un ensemble d’activités touchant,
la plupart du temps, plusieurs fonctions de
l’entreprise.
Quand on parle d’innovation en tant que
processus, on distingue généralement
deux grandes tendances : le «Marketpull» ou «orientation marché», démarche
où l’innovation anticipe, plus ou moins
largement, la demande du marché, en
analysant son évolution et dans laquelle le
consommateur a une place centrale ; et le
«techno push», où l’innovation s’appuie,
en priorité, sur le travail et les découvertes
des laboratoires de Recherche et
Développement.
Aucun de ces deux processus n’est
parfait. La troisième « voie » est donc la
plus intéressante : il s’agit de celle qui
mélange les deux tendances, en plaçant
en permanence les attentes du marché au
cœur des travaux de conception menés par
la Recherche-Développement. L’objectif
est également de mener le processus
d’innovation dans un délai compatible
avec les cycles de vie des produits ou
technologies rythmant les évolutions du
marché visé.
Quel est votre rôle auprès des porteurs
de projets innovants ?
G. G. : En tant que Technopole, nous avons
pour vocation d’accompagner l’innovation
au sens économique du terme. Cela signifie
que nous accompagnons les porteurs de
projets innovants, quel que soit le type et
le niveau d’intensité de l’innovation dont il
s’agit.
En tant que Centre Européen d’Entreprise
et d’Innovation (CEEI), nous offrons
toute une gamme de services intégrés
de détection, de sélection, d’orientation
stratégique et d’accompagnement des
projets innovants, dans la perspective de
contribuer au développement régional et
local. Pour ce faire, deux entités composent
ce pôle : le service ITEC-CEEI (Innovation
Technologique pour les Entreprises et
Collectivités du Centre) et la pépinière
d’entreprises Chrysalia-CEEI.
Le service ITEC-CEEI a pour vocation
d’assurer la mise en œuvre des mesures
publiques de soutien à l’innovation en
faveur des PME, en priorité à travers le
développement du tissu industriel local,
notamment en aidant les entreprises
existantes à se moderniser et à innover,
et en soutenant la création de nouvelles
générations d’entreprises innovantes sur
l’ensemble du territoire martiniquais…
La pépinière d’entreprises ChrysaliaCEEI offre aux créateurs d’entreprise un
suivi individualisé pendant la phase de
lancement. Elle met à leur disposition un
hébergement de qualité, évolutif, à des tarifs
attractifs et propose des services généraux
partagés (reprographie, fax, salles de
réunion...). Elle permet ainsi aux jeunes
entreprises de gagner en expérience et en
maturité, grâce à un environnement adapté
au démarrage.
Technopole Martinique, dont la coordination
a été confiée au Pôle Innovation et
Entreprise a été labellisée en juin 2008 par
RETIS (Réseau National des Technopoles,
CEEI et Incubateurs). Je rappelle qu’il s’agit
d’une dynamique de territoire, impulsée et
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
L’innovation dans l’industrie
portée par la CACEM, dans le but de soutenir une
innovation vectrice des valeurs du développement
durable et plus particulièrement génératrice de
valeur ajoutée, porteuse d’identité, d’insertion et
d’emplois…
Qui peut bénéficier de l’accompagnement
d’ITEC-CEEI ?
G. G. : Les bénéficiaires de l’action d’ITEC-CEEI
sont des porteurs de projets innovants, dont
les activités apportent directement une valeur
ajoutée à l’économie d’une zone ou région, et
qui, par leur potentiel de croissance, exercent
un effet d’entraînement sur les activités dérivées
comme le commerce, les professions libérales,
les transports, la restauration, etc. Il peut s’agir
de créateurs d’entreprises, ou de dirigeants
d’entreprises existantes souhaitant s’engager dans
un projet de modernisation, de diversification et de
développement.
Au cours de ces treize années d’expérience, ITECCEEI est intervenu dans la plupart des domaines
clés de l’économie martiniquaise, notamment
l’agroalimentaire, le bois, la mécanique, la
plasturgie, le multimédia, la technologie de
l’information et de la communication…
Vous venez de créer un « Passeport pour
l’innovation » : de quoi s’agit-il ?
G. G. : Dans le cadre du dispositif Technopole
Martinique, les acteurs de l’innovation et de la
recherche, cherchant à travailler ensemble, ont
exprimé le besoin de s’identifier et d’apprendre à
mieux se connaître. C’est pour répondre à ce besoin
que le Pôle Innovation et Entreprises de la CACEM
a conçu ce premier support de communication
et d’animation du réseau : le « Passeport pour
l’innovation ». Dédié aux chercheurs, aux chefs
d’entreprises, aux créateurs d’entreprises
innovantes, aux développeurs et à tous les acteurs
portant ou soutenant des projets d’innovation, il a
pour vocation d’accompagner, par une information
de qualité, l’implication de tous dans les efforts
d’innovation. Il constitue une maille du réseau
que les partenaires de Technopole Martinique
tissent ensemble afin que les mondes de la
recherche, de l’enseignement et de l’entreprise
oeuvrent de concert pour relever les défis de
demain.
Le « Passeport pour l’innovation » apporte, à
travers des témoignages et des expériences,
un éclairage sur la situation actuelle dans
huit secteurs stratégiques d’innovation. En
cela, il constitue une vitrine de la dynamique
d’innovation martiniquaise….
Sans titre-2 1
21/10/09 9:58:07
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P19
Dossier Innovation
Le PARM : stimulateur
de valeur ajoutée
P20
Mme Katia Rochefort
Pouvez-vous définir en quelques mots
l‘activité du PARM ?
Katia Rochefort : Le PARM est spécialisé
dans la recherche et le développement
ainsi que dans l’assistance et le conseil
technologique aux entreprises.
Notre objectif est clair : aider les industriels
du secteur agro-alimentaire à créer de la
valeur ajoutée. Le PARM accompagne
l’entreprise dans sa démarche d’innovation
pour renforcer sa compétitivité et
rester offensif sur un marché fortement
concurrentiel.
Comment intervenez-vous ?
K. R. : Le champ d’action du PARM va de
l’étude de faisabilité du projet jusqu’à son
lancement opérationnel. Nous pouvons
travailler sur de nombreux domaines tels que
l’amélioration des process de production,
le développement de nouveaux produits,
Pôle Agro-alimentaire Régional de Martinique : PARM. Quatre
lettres bien connues des industriels du secteur. L’innovation est au
cœur de l’activité de cet organisme doté de matériels performants
et d’une équipe aux connaissances techniques pointues. Un outil
remarquable, créé à l’initiative du Conseil Régional, au service
des entreprises martiniquaises qui veulent rester compétitives.
Visite guidée avec Katia Rochefort, Directrice du PARM.
de nouvelles gammes,
l’évaluation
sensorielle
des productions ou encore
la maîtrise des risques
sanitaires. L’entreprise,
petite ou moyenne,
nous sollicite à quelque
niveau que ce soit dans
le cadre d’une prestation
de service, que nous
élaborons
sur-mesure.
Parmi nos clients nous
avons autant de TPE(Très
Petites Entreprises) que de PME/PMI.
Quelques exemples à nous citer ?
K. R. : Il y en a beaucoup sur les 139
projets que nous avons suivis depuis notre
création, il y a 6 ans ! Je peux vous citer
l’entreprise Man’ Nicole qui fabrique des
boudins antillais. Avec elle, nous avons
amélioré les process, réfléchi
à une nouvelle implantation de
l’activité. Nous l’avons conseillée
sur l’organisation des postes de
travail sur la chaîne de production,
sur la définition de ses équipements
de production, et validé la durée de
vie de sa gamme de produits. Le
PARM a aussi assisté l’entreprise
dans sa démarche HACCP (analyse
des points critiques en vue de leur
maîtrise).
Quels sont les moyens dont vous
disposez ?
K. R. : Le PARM peut compter
sur une équipe de 5 techniciens
et 6 ingénieurs spécialisés, aux
compétences reconnues et sur
des équipements techniques
performants. Nous sommes dotés
de deux laboratoires : l’un pour
l’analyse sensorielle et l’autre pour la microbiologie et la physico-chimie. Le PARM
bénéficie aussi d’un hall de technologie
de 250 m2 permettant la simulation de
nombreux procédés.
Considérez-vous que les entrepreneurs
martiniquais sont sensibles à
l’innovation ?
K. R. : Dans l’ensemble oui. Une grande part
des entreprises du secteur ont pleinement
conscience que sans innovation, elles sont
vouées à disparaître. Elles font appel au
PARM pour améliorer leur production ou
élargir leur gamme de produits.
D’un autre côté, il reste encore des porteurs
de projets qui foisonnent d’idées, mais qui
manquent parfois de structuration. Là aussi,
nous sommes présents pour rationaliser
leur démarche.
En Martinique, avez-vous identifié des
freins à l’innovation ?
K. R. : La structuration de nos entreprises,
l’activité en flux tendus et le manque
de ressources humaines dédiées à la
recherche-développement
sont des
handicaps. Finalement, nous connaissons
les mêmes problématiques que toutes les
entreprises agro-alimentaires. Nous ne
sommes pas à la marge.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
L’innovation dans l’industrie
comprendra notamment un diagnostic et un suivi
des entreprises participant à l’action.
Vous menez vos propres sujets de recherche,
sur quoi travaillez-vous actuellement ?
K. R. : Nous étudions les potentialités de l’amidon du
fruit à pain en vue d’identifier les pistes d’innovation
sur l’axe nutrition-santé. Notre équipe se penche
aussi sur l’apport nutritionnel des fruits et légumes
produits en Martinique dans l’objectif d’impulser la
création de valeur ajoutée, pour la conquête de
marchés sur l’axe aliment-santé. Plus récemment,
nous avons débuté des travaux sur la valorisation
des plantes. La recherche et le développement
sont essentiels pour le secteur agro-alimentaire.
Les connaissances que nous accumulons servent
de supports à l’innovation et seront à un moment
donné utiles à nos entreprises.
Que proposez-vous aux entrepreneurs pour
enrichir davantage leur culture de l’innovation ?
K. R. : Le PARM met à disposition des entreprises
du secteur agro-alimentaire des services et des
ressources technologiques pour accroître leur
compétitivité. Nous menons des actions collectives
par secteur professionnel. Nous organisons des
journées techniques et des séminaires qui font
intervenir des experts.
Par ailleurs, je peux vous annoncer qu’en 2010
nous proposerons une nouvelle action visant
à développer la performance industrielle. Le
PARM élabore en ce moment un programme qui
marque à titre gratuit. Les produits sont positionnés
sur des segments de marché très porteurs et je ne
doute pas de leur succès. Quoi qu’il en soit, nous
contribuerons à leur développement opérationnel.
L’innovation est un sujet sans fin. Le PARM est bien
placé pour le savoir. Les opportunités sont à saisir
et nous sommes à la disposition des professionnels
pour assurer la réussite de leurs projets.
Dans quelques semaines,
vous allez lancer un appel
d’offres pour trouver des
fabricants intéressés par
le développement de deux
nouvelles gammes de produits
innovants. Pouvez-vous nous
en dire plus ?
K. R. : Depuis 2007, le PARM
a finalisé le développement de
deux gammes de nouveaux
produits. Nous sommes prêts
aujourd’hui à céder notre savoirfaire en concédant une licence de
Fiche d’identité
Le PARM : un outil de recherche et de développement technologique
Date de création : association loi 1901 créée à l’initiative du Conseil Régional en 2003
Président : M. Daniel MARIE-SAINTE
Directrice : Mme Katia ROCHEFORT
Equipe : 5 techniciens et 6 ingénieurs spécialisés
Mission : impulser le développement des productions du secteur agro-alimentaire
Champ d’intervention :
• favoriser la transformation et le développement des productions (fruits, légumes,
pêche et aquaculture, élevage) en créant des produits innovants à haute valeur
ajoutée
• mettre à disposition des ressources technologiques auprès des entreprises
• favoriser la formation des étudiants, stagiaires et professionnels
Outils :
• une halle technologique alimentaire de 250 m²
• un laboratoire d’analyses physico-chimiques et micro-biologiques
• un laboratoire d’analyses sensorielles
• des équipements pilotes et analytiques
Adresse : Habitation Petit Morne – 97232 Le Lamentin
Tél : 0596 42 12 78 / Fax : 0596 42 12 92 / Email : [email protected]
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P21
Dossier Innovation
« L’innovation,
ça ne s’improvise pas ! »
P22
M. Nicolas Alonzeau
Avoir pour maison-mère une coopérative,
est-ce un frein à l’innovation ?
Nicolas Alonzeau : L’idée de la
transformation est venue de l’intérêt
d’absorber la surproduction. La culture
de l’innovation s’est mise en place
progressivement. Aujourd’hui, le Groupe
a conscience qu’il faut réussir le saut
technologique pour la modernisation et la
diversification.
Comment êtes vous arrivés à partager
cette culture ?
N. A. : Qui dit coopérative, dit démarche
concertée. En 2008, le nouveau Conseil
d’administration et l’équipe de direction
ont souhaité lancer un plan d’orientations
stratégiques. Les agriculteurs adhérents,
les administrateurs et les salariés ont
réfléchi ensemble au devenir du Groupe. Le
constat était simple : Socopgel est un outil
performant qui n’utilise pas encore toute sa
capacité. Nous allons vers une optimisation
de notre production et une diversification de
nos produits.
Quel a été votre parcours innovation ?
N. A. : Nous avons d’abord fait le choix
de maîtriser notre production, par une
planification en amont. Nous avons
ensuite mis en place une démarche
qualité, élément déterminants dans le
processus de transformation des produits.
Spécialiste de la surgélation des légumes martiniquais, Socopgel
est une filiale de la Société Coopérative des Maraîchers, la
Socopma. Entreprise atypique, Socopgel doit concilier respect
des intérêts des adhérents, spécificité de la filière fruits et légumes
et contraintes du marché. Une équation délicate qui ne l’a pas
empêchée de rentrer dans une logique d’innovation.
Entretien avec Nicolas ALONZEAU, Directeur général du Groupe.
Puis, nous avons engagé un projet de
développement des compétences avec
l’ensemble des acteurs pour accompagner
la dynamique du changement. Un préalable
indispensable à l’innovation. Nous avons
également sollicité des partenaires locaux,
nationaux et internationaux pour nous
accompagner. L’ITEC-CEEI*, le PARM**
et d’autres intervenants nous ont aidé à
structurer notre démarche. Grâce à eux,
nous avons pu élaborer un diagnostic,
développer la recherche et structurer notre
projet opérationnel.
Quelles sont les innovations à venir ?
N. A. : Aujourd’hui, nous sommes prêts à
transformer autrement. Face à la pénibilité
de certaines tâches et l’apparition de cas
de Troubles Musculo-Squelettiques (TMS),
nous avons changé le procédé de pelage de
nos légumes. Par ailleurs, nous comptons
faire évoluer nos conditionnements, élargir
notre gamme de produits et nous positionner
sur de nouveaux marchés. Nous sommes
clairement entrés dans une logique de
différenciation grâce à l’innovation.
Vous dites être passés du flux poussé au
flux tiré, expliquez-nous ?
N. A. : En résumé, ce n’est plus la
production qui oriente la transformation
mais la demande du client. Cette logique
répond à notre souci de maîtrise des
matières premières. Le consommateur
insuffle la tendance, à nous d’y répondre
efficacement par des produits à forte
valeur ajoutée comme par exemple la
commercialisation de légumes précuits
conditionnés en barquettes.
Finalement, l’innovation c’est un pari
gagné pour vous ?
N. A. : L’ensemble du Groupe a dû se
remettre en question et trouver dans
un environnement complexe, une ligne
directrice pérenne. L’innovation c’est
tout un état d’esprit. Sans elle, pas de
développement possible. Mais qu’on ne se
trompe pas, tout cela demande réflexion
et appropriation. L’innovation, ça ne
s’improvise pas !
* Innovation Technologique pour les Entreprises
et Collectivités du Centre
** Pôle Agro-alimentaire Régional
Fiche d’identi
té
Maison-mère :
SOCOPMA OP,
coopérative
maraîchère
250 adhérents
34 salariés
Filiales :
- Socopdis : Co
mmercialisatio
n
des fruits et lé
gumes frais
12 salariés
- Socopgel : Sur
gélation des
légumes
20 salariés
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Projet1
28/10/09
12:09
Page 1
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P23
Dossier Innovation
Délices Locales
ou le mouvement perpétuel
P24
Mme Jessica Cozema
Depuis 2008, vous commercialisez des
produits à base de viande alors que vous
étiez spécialisés dans les produits de la
mer. Pourquoi cette diversification ?
Jessica Cozema : Délices Locales est
en perpétuel mouvement. Notre politique
d’innovation repose sur la formulation de
nouvelles recettes. Il était important d’ouvrir
notre marché en démontrant notre capacité
de progression.
Comment avez-vous procédé ?
J. C. : Le projet a été soutenu par l’ITEC.
Nous avons fait appel à un centre technique
métropolitain qui a développé des terrines
de poulet et de porc. Mais les tests n’étaient
pas concluants. Il y avait un décalage
certain en termes gustatif et visuel avec
les attentes des Martiniquais. Nous avons
donc retravaillé en interne, procédé à
des analyses sensorielles pour proposer
finalement des souskay de viandes
adaptées au marché local.
Trois nouveaux produits sont en rayon : la
salade de groin, la souskay de testicules de
bœuf et la souskay de poulet. Bien entendu,
le personnel a été formé à la transformation
des produits carnés.
Comme à la maison ! C’est le crédo de Délices Locales qui
transpose à l’échelle industrielle des mets locaux traditionnels. Des
recettes familiales proposées en bocaux qui riment avec créativité.
Délices Locales a opté pour une stratégie de l’innovation basée
sur l’introduction de nouvelles recettes. Chaque année, grâce à
la modernisation de l’outil de production, les gammes s’étoffent.
La diversité des saveurs est le fer de lance de cette entreprise
qui ne manque pas d’ambition. Rencontre avec Jessica Cozema,
Responsable de production et développement produit.
Vous avez dû investir en matériel ?
J. C. : Le procédé de stérilisation a été
amélioré grâce à l’achat de machines
performantes. Elles nous ont permis de
mieux équilibrer les paramètres temps et
température pour nous rapprocher des
saveurs des produits faits maison. Près
d’un million d’euros ont été nécessaires.
Comment comptez-vous rentabiliser
cette démarche d’innovation ?
J. C. : Les bénéfices sont certains. Notre
chiffre d’affaires a augmenté de 15 % et
notre capacité de production de 5 %.
La démarche a séduit nos partenaires
et nous envisageons de développer des
produits avec d’autres industriels. Nous
avons choisi d’investir massivement et pour
longtemps. Nos procédés et nos machines
offrent une évolution qui n’induit pas de
surenchère de moyens. La finalité est
d’exploiter notre savoir-faire et le matériel
récemment acquis pour avancer sur de
nouveaux segments de marché.
Quelles sont vos perspectives de
développement ?
J. C. : Nous sommes orientés vers la
M. Alex Edmond, gérant de Délices Locales
conquête des marchés extérieurs. La
Guadeloupe, la Guyane et la région
parisienne commercialisent nos gammes.
Nous voulons renforcer ces liens. L’année
prochaine, Délices Locales lancera son
site internet ouvert à l’e-commerce. Notre
regard se porte aussi vers la Caraïbe et
l’Europe. Des prospections sont en cours.
Vous avez déjà planifié d’autres
innovations ?
J. C. : Chaque année des produits voient
le jour. En 2010, Délices Locales créera
d’autres recettes et de nouveaux packaging.
Cela va aussi impliquer le renforcement
de nos équipes dans la recherche et le
développement. Ce qui ne nous empêchera
pas de solliciter les compétences du PARM.
L’innovation est une aventure sans fin pour
le bien de l’entreprise et de ses clients.
Fiche d’identi
té
- Créée il y a 15
ans
- 13 salariés
- Chiffres d’affai
res annuel :
2 millions d’€
dont 15 % à l’e
xport
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
L’innovation dans l’industrie
Doux Caprices : « Sans innovation,
nous aurions disparu »
Qui a dit que les petites entreprises n’avaient pas accès à l’innovation ?
Sûrement pas Doux Caprices, fabricant de confiseries créoles. En optant pour
une stratégie de différenciation et de rationalisation de sa production, Pierre
Jean-Baptiste a probablement sauvé son entreprise. Pour Doux Caprices,
la démarche d’innovation est une opération gagnante. Le développement
est au rendez-vous et la conquête de nouveaux marchés hors des frontières
plus que jamais dans les esprits. Explication avec Pierre Jean-Baptiste,
créateur et Directeur de Doux Caprices.
M. Pierre Jean-Baptiste
Vous êtes une petite entreprise et pourtant vous
avez pris le parti d’innover significativement.
Quelles ont été vos motivations ?
Pierre Jean-Baptiste : Jusqu’en 2007, nous
utilisions le confisage à chaud. Un procédé qui
ne nous satisfaisait pas complètement. L’aspect
et la saveur du fruit étaient altérés ; sans parler
des coûts de production qui manquaient de rentabilité : le sirop du confisage devait être jeté après
utilisation. Nous avons alors réfléchi à un nouveau
process de fabrication plus efficient : le confisage
à froid.
Mais les évolutions ne se sont pas arrêtées là.
Peu de temps après, nous avons acquis une
ensacheuse et un séchoir. Ces matériels ont réduit
la pénibilité des tâches, ont augmenté nos volumes
de production et ont permis l’élargissement de
la gamme de nos produits. Confisage à froid et
séchage nous offrent l’opportunité de travailler de
nouveaux fruits comme le melon, la carambole ou
le gingembre…
Comment
vous
êtes-vous
organisés pour cette démarche
d’innovation ?
P. J-B. : Avec le soutien de l’ITEC,
nous avons préparé un dossier
de modernisation de l’outil de
production. La Région a accepté
de co-financer l’opération. Pour
le reste, j’ai puisé dans les fonds
propres de l’entreprise et sur mes
fonds personnels.
Le PARM est également intervenu
dans le choix des équipementiers et
du conseil technique. Au total, nous
avons dépensé près de 400 000 €.
Pouvez-vous mesurer aujourd’hui les
retombées de ces évolutions ?
P. J-B. : Nous avons opté pour une stratégie de
rationalisation et de différenciation. Sans elle,
nous aurions disparu. Rien qu’en Martinique, notre
chiffre d’affaires a augmenté de 30 %. La demande
s’est très vite fait ressentir. Doux Caprices a gagné
en notoriété. Autre point important : à ce jour, nos
investissements sont rentabilisés.
L’innovation vous ouvre-t-elle les portes de
l’export ?
P. J-B. : Nos produits sont largement présents en
Guadeloupe et en Guyane. Je ne vous cache pas
que nous pensons maintenant à nous implanter
dans la Caraïbe et ce malgré des taxes élevées.
Il est évident que des pays comme Trinidad ou
Sainte-Lucie sont de véritables niches pour Doux
Caprices. Et puis, une information de dernière
minute : nous sommes actuellement en pourparlers
avec la Métropole.
Pensez-vous que Doux Caprices a atteint sa
limite d’innovation ?
P. J-B. : Je ne l’espère pas ! Nous avons toujours
à séduire et à surprendre. Doux Caprices doit se
concentrer sur le conditionnement. Nos packaging
sont neutres et méritent d’être travaillés par gamme
de produits. Nous examinons aussi la piste d’une
ensacheuse verticale qui remplacerait l’emballage
à la main de certains fruits. Nous sommes une
petite entreprise qui a bien compris tout l’intérêt
d’innover pour exister !
Fiche d’identi
té
- Création en d
écembre 1993
par
Pierre Jean-Bap
tiste
- Effectifs : 7 p
ersonnes
- Un dépôt en G
uadeloupe
- Clients : GMS
, hôtels et
confiseries de
détail
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P25
Dossier Innovation
AFD Martinique et Oséo
Innovation : ensemble pour
encourager les entreprises
P26
M. Philippe Ardon
Que proposez-vous aux entreprises
martiniquaises qui veulent innover ?
Philippe Ardon : Avec les « aides à
l’innovation », nous finançons des
études de faisabilité et des projets en
phase de recherche industrielle et/ou de
développement expérimental sous forme
de subventions (plafonnées à 50.000 €) ou
d’avances remboursables à taux zéro.
Soutenez-vous aussi les porteurs de
projets qui sont à la veille de la phase
de lancement commercial de leur
programme d’innovation ?
P. A. : Bien entendu. Outre les «Aides
à l’innovation», nous accompagnons
l’entreprise en phase de lancement
industriel et commercial grâce au «Contrat
de Développement Innovation». Ce produit,
sans garantie ni caution personnelle,
concerne les PME de plus de 3 ans. Il
s’agit d’un prêt d’un montant compris entre
40 000 et 300 000 €, voire 400.000 € dans
certains cas.
Ces deux dispositifs soutiennent des projets
ayant un fort caractère innovant (produit,
technologie, outil de production).
Quelles démarches l’entreprise doit-elle
engager ?
P. A. : Elle contacte directement l’AFD,
service OSEO innovation, pour étudier
les modalités d’intervention. Puis, le chef
Depuis le 1er juillet 2008, l’AFD a reçu mandat d’Oséo Innovation
pour soutenir financièrement les entreprises martiniquaises.
Une réelle opportunité pour tous les porteurs de projets. Tour
d’horizon des aides et des dispositifs accordés avec Philippe
Ardon, Responsable de Service Oséo Financement/Innovation à
l’AFD.
d’entreprise monte un dossier complet qui
nous permet de prendre la mesure de son
projet dans sa globalité. L’ensemble des
pièces est envoyé à Paris au siège d’Oséo
pour juger de sa recevabilité.
L’instruction est cependant réalisée
localement. Une commission se réunit
pour donner son accord final. Au total et en
moyenne, il faut compter entre 2 à 6 mois
pour toutes ces étapes.
Cela peut paraître long pour certains !
P. A. : Il s’agit d’une moyenne. Le temps
d’instruction dépend de la complexité
du projet. Nous intervenons dans des
domaines techniques qui requièrent des
connaissances. Si nous ne les avons pas
sur place, nous prenons l’avis d’experts. Il
arrive aussi, lors de la préparation du dossier,
que d’autres pistes de développement
apparaissent. Nous prenons soin de les
étudier avec l’entreprise.
A ce jour, quels types de projets avezvous suivis ?
P. A. : Ces outils de financement sont
apparus en octobre 2008. Depuis, une
dizaine de projets ont été examinés.
Leurs sujets sont variés : l’informatique, la
sécurité maritime, les véhicules à énergie
solaire, les stations d’épuration…
Les entreprises qui vous sollicitent ontelles le même profil ?
P. A. : Non et tant mieux ! Toutes
les entreprises sont concernées par
l’innovation : petites, moyennes, en création
ou déjà existantes. Il faut une maturité du
projet avant tout.
Trouvez-vous
les
entreprises
martiniquaises dynamiques en termes
d’innovation ?
P. A. : Il ne faut pas croire qu’étant dans
les DOM, nous sommes moins créatifs. Au
contraire. L’insularité pousse l’entreprise
à s’affirmer sur son marché intérieur et
extérieur. Toutefois, certains dirigeants
imaginent que l’innovation coûte trop chère
et qu’elle demande un investissement
humain lourd. C’est là tout l’intérêt d’avoir
des partenaires comme Oséo pour
accompagner le projet en soulageant, au
moins financièrement, les investissements.
Il ne faut pas oublier que la survie d’une
entreprise dépend de sa capacité à innover.
Pensez-vous encore développer d’autres
aides pour encourager l’innovation ?
P. A. : Oséo Innovation via l’AFD accompagne
l’entreprise dans la mobilisation du crédit
d’impôt Recherche. Nous facilitons
également l’accès à la qualification
d’entreprise innovante. Sans oublier le prêt
Participatif d’amorçage pour les entreprises
qui, avant la commercialisation, ont besoin
d’un investisseur. Un autre dispositif
intéressant concerne les jeunes. Ou plus
précisément les établissements scolaires
qui veulent renforcer le savoir-faire
technique de leurs étudiants. Récemment,
nous avons participé au financement de
la construction d’un véhicule écologique.
Maintenant qu’Oséo Innovation est présent
en Martinique, il faut en profiter !
Contact : 0596 59 44 84 /
email : [email protected]
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P27
Dossier Innovation
Des régions européennes
compétitives grâce à la
recherche et à l’innovation
P28
Du 3 au 5 novembre 2009, le Conseil Régional de la Martinique
a organisé, en partenariat avec la Commission Européenne,
un séminaire d’information sur les instruments financiers
communautaires pour la recherche et l’innovation dans les
régions ultrapériphériques et pays et territoires d’Outremer.
Etaient présents à ce séminaire des représentants de la
Commission (DG Regio et DG Recherche) et du Ministère de la
Recherche et de l’Outremer, ainsi que des délégations des DOM
et d’autres régions ultrapériphériques (Canaries, Madère) ainsi que
des PTOM (Nouvelle Calédonie).
Cette rencontre a permis une actualisation de l’information à
l’attention des différents acteurs de la recherche et de l’innovation
(entreprises, instituts de recherche, universités) concernant les
moyens financiers mis en œuvre par l’Union européenne dans ce
domaine (voir encadré).
Elle a aussi été l’occasion d’entendre le témoignage de différents
porteurs de projet de recherche sur une assez grande diversité de
sujets, dans différentes régions.
Le «Guide pratique des opportunités de financement de l’UE
de la recherche et de l’innovation», publié par la Commission
Européenne à l’attention des porteurs de projets, a été présenté
lors de cette rencontre (consultation du guide en ligne à l’adresse
suivante : http://cordis.europa.eu/eu-funding-guide/home_en.html).
Les trois instruments financiers de
l’Union Européenne en faveur
de la recherche et de l’innovation
- Les Fonds Structurels : le Fonds Européen
de Développement Economique et Régional
(FEDER) et le Fonds Social Européen (FSE)
Ces fonds sont traditionnellement les plus connus.
Ils sont en effet administrés par une autorité de
gestion localisée sur le territoire. Dans ce cadre, le
projet potentiel peut faire l’objet d’un co-financement
européen, après une demande spontanée du
porteur sur une thématique de son choix. Les
critères de sélection, arrêtés par le Comité de Suivi,
sont basés sur la capacité du projet à participer
au développement économique, et sur la qualité
scientifique et technologique du projet. Le projet
pour être validé, doit également bénéficier d’un
co-financement de l’Etat, du Département ou de la
Région.
- Le 7e Programme Cadre pour la Recherche et
le Développement Technologique (7e PC) permet
de financer des projets visant à renforcer les bases
scientifiques et technologiques de l’industrie.
Les fonds sont attribués sur la base d’appels à
propositions et d’un processus d’évaluation par un
comité d’experts.
- Le Programme-cadre pour la Compétitivité
et l’Innovation (CIP) vise à favoriser le
développement technologique des entreprises. Les
subventions sont allouées sur la base d’appels à
propositions et d’un processus d’évaluation. Les
projets retenus doivent avoir une «valeur ajoutée
européenne», c’est à dire qu’il faut avoir démontré
la justification d’une demande au niveau européen,
plutôt qu’au niveau de l’autorité de gestion basé sur
le territoire. Cette valeur ajoutée peut également se
démontrer par le caractère transnational du projet.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Le magazine PIL, c’est le média des industries martiniquaises
Un outil qui donne la parole et se met au service de la production locale
Votre avis nous intéresse :
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PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P29
Le Bloc Talus LEROMUR :
l’alternative au béton
Dernier-né de la société SAPEB, le Bloc Talus LEROMUR permet
de construire des murs de soutènement de grande hauteur en
alliant haute technicité, solidité et esthétisme.
Thierry Ramaël, Responsable d’activité chez SAPEB, lève le
voile sur cette innovation…
Quoi de neuf
M. Thierry Ramaël
P30
Qu’est-ce que le Bloc Talus LEROMUR ?
Thierry Ramaël : Le Bloc Talus
LEROMUR est un élément constructif
innovant, de haute technicité, créé par
«Béto Concept», que SAPEB vient de
lancer sur le marché après deux ans
d’études et de développement industriel.
Ce nouveau produit offre des qualités
techniques exemplaires pour réaliser des
ouvrages de grande hauteur, ainsi que des
qualités esthétiques parfaitement adaptées
aux exigences architecturales, de plus
en plus présentes, en terme d’intégration
harmonieuse dans l’environnement.
envergure, notamment ceux mis en
œuvre par les Collectivités, comme les
murs séparatifs, les culées de ponts,
les bordures de routes, les écrans
anti-bruit, les clôtures verticales…
Ses qualités de solidité en font un élément
constructif bien adapté aux spécificités
de notre région, notamment en terme de
risque cyclonique, de risque sismique et
de risque d’inondations. Il est notamment
recommandé pour la construction
des ouvrages fortement soumis aux
mouvements d’eau comme les digues,
les berges, les quais maritimes, etc.
Quelles sont ces qualités techniques ?
T. R. : Industrialisé avec des bétons
sélectionnés, le Bloc Talus LEROMUR
est un élément constructif de grande
résistance qui permet de réaliser des
murs de soutènement allant au delà de
20 m de haut. Il ne s’agit pas de murs de
parement, mais de murs « poids » qui
participent aux éléments de reprise de
la poussée : en cela, les ouvrages sont
conçus pour durer, supportant les chocs les
plus forts et les charges les plus lourdes.
Ainsi, le Bloc Talus LEROMUR convient
particulièrement aux ouvrages de grande
Et ses qualités esthétiques ?
T. R. : Le Bloc Talus LEROMUR offre un
bel aspect de pierre éclatée, coloré dans
la masse, qui s’intègre esthétiquement
dans tout type d’environnement, aussi
bien urbain, que résidentiel ou rural.
Parce qu’il offre également la possibilité de
concevoir plusieurs angles par rapport à la
verticale, ainsi que des courbes sans coupe,
le Bloc Talus LEROMUR permet de réaliser
des ouvrages qui s’adaptent au mieux à la
configuration et à la qualité du sol. Vous
pouvez d’ailleurs le constater sur le mur
de démonstration que nous avons construit
sur le site de SAPEB, en soutènement de
notre nouveau parking : son inclinaison
s’adapte parfaitement à la pente du terrain.
Quels sont ses avantages pratiques sur
les chantiers ?
T. R. : Ses avantages sont pratiques,
mais aussi économiques : ses éléments
étant industrialisés et manuportables,
les contraintes et les coûts sur
chantiers sont grandement réduits.
Par exemple, le Bloc Talus LEROMUR
permet de réaliser des murs de
soutènement sur des sites difficiles,
parfois même inaccessibles aux engins
de chantiers, du fait qu’il nécessite un
outillage peu important. L’élément entier
du Bloc Talus LEROMUR se coupe
facilement et manuellement : les blocs
sont assemblés totalement à sec et leur
double crantage facilite nettement la pose.
Autre atout pratique et économique, le
Bloc Talus LEROMUR peut se monter
avec ou sans géotextile, en fonction des
paramètres du projet, et sa mise en œuvre
ne nécessite pas de scellements et moins
de remblais qu’une solution traditionnelle.
Il faut savoir également que les temps de
pose se voient fortement diminués du fait
de sa fa+cilité de montage : on estime que,
dans de très bonnes conditions, matériaux
à pied d’œuvre, une équipe de quatre
personnes peut assembler jusqu’à 35 m2
par journée de huit heures. Les gains se
font non seulement en durée de chantier,
mais aussi en main-d’œuvre et en matériel.
Bien évidemment, SAPEB accompagne
étroitement ses clients afin de sécuriser
la mise en œuvre de ce nouveau produit.
Qu’entendez-vous par là ?
T. R. : Chaque mur fait l’objet d’une étude
technique spécifique réalisée par un bureau
d’études spécialisé. SAPEB propose un
dossier technique de mise en oeuvre du
mur (profondeur de remblais, type de
géotextile, semelle…), qui prend en compte
de nombreux paramètres comme la qualité
du sol et les contraintes environnementales
(risque sismique, risque d’inondations...).
Notre savoir-faire et notre qualité
industrielle nous permettent de proposer
un produit compétitif et un service
performant, garants de la résistance
et de la qualité des ouvrages réalisés.
Forts de cette expérience, dont les
premiers résultats sont très encourageants,
nous envisageons de lancer d’ici la fin de
l’année le Bloc « Béto Titan », un nouveau
produit qui permettra de réaliser des
murs de soutènement végétalisables…
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Quoi de neuf chez les industriels
Socapal : une entreprise citoyenne
au cœur des réalités économiques
Socapal n’est pas en reste dans le domaine de l’innovation marketing.
Depuis 2004, tous les deux ou trois ans, l’entreprise propose un nouveau
produit au marché, dérivé de la palette en bois. En 2009, l’entreprise lance
la caisse à compost en bois, un bénéfice pour notre environnement et notre
portefeuille. Sonia Burlet, responsable des Ressources Humaines et Martial
Cattiaux, Dirigeant de l’entreprise, nous en parlent….
Mme Sonia Burlet
Pourquoi avoir lancé ce nouveau produit ?
Sonia Burlet : Socapal est spécialisée dans la
fabrication de palettes en bois. A l’origine, ce produit
répondait à un besoin urgent des groupements
bananiers d’organiser la logistique du transport
de bananes. Cette mono production à destination
d’un unique client était très risquée en raison de la
fragilité du secteur. Très vite, l’entreprise a ressenti
le besoin de se diversifier vers d’autres clients et
surtout vers d’autres activités. Lors de cette phase
de diversification, nous avons souhaité garder notre
cœur de métier, la fabrication de palettes en bois,
et organiser notre production de dérivés autour de
ce produit.
Aujourd’hui, nous travaillons sur cinq domaines
d’activités stratégiques (D.A.S.). Notre première
activité, la fabrication de palettes bois, est destinée
au secteur de la banane, soumis à des contraintes
de palettisation. Les autres domaines d’activités
stratégiques sont la fabrication de sommiers, qui
reprend le même process de fabrication que la
palette, et les activités issues de la transformation
des palettes en produit nouveau.
Ainsi, les principaux déchets palettes sont valorisés
par l’entreprise. Le premier fruit de cette valorisation
est la réparation des palettes. La seconde forme
de valorisation est la transformation de palettes en
copeaux de bois de différentes tailles. Chaque taille
sera déclinée en un produit : les plus gros seront
destinés à filtrer les boues d’épuration, les moyens
à la fabrication de couvre-sol «Mulch color» et les
plus fins seront utilisés comme litière pour animaux
d’élevage. Notre dernier produit élaboré à partir de
palettes est la caisse à compost en bois, que nous
avons sorti sur le marché en 2009.
réduire de moitié le poids de son sac-poubelle et
obtenir en quelques mois un produit de qualité :
le compost. Cette prise en compte nous a amené
à proposer une caisse à compost en bois au lieu
de la caisse en plastique car cela nous permet de
faire une valorisation efficace et cohérente de nos
déchets d’une part et des déchets des citoyens
d’autre part.
Quels sont les avantages de cette caisse à
compost en bois ?
M. C. : La caisse à compost en bois Socapal
présente de multiples avantages. En premier lieu,
elle garantit une meilleure oxygénation des déchets.
En effet, le matériau bois favorise la circulation d’air,
indispensable lors de la phase de compostage des
aliments. C’est également un substitut aux boîtes
à compost en plastique qui, par leur composition
chimique, entraîne une surchauffe des aliments.
Par ailleurs, de part sa nature, le bois s’intègre
harmonieusement dans le paysage et contribue
pleinement au respect de l’environnement. Ajouté
à cela, la caisse à compost en bois à l’avantage
de discipliner les déchets, de les mettre à l’abri des
animaux et permet d’éviter tous les risques liés à la
mise en place d’une décharge sauvage. Enfin, le
client a la garantie de la qualité du produit puisque
la caisse à compost en bois Socapal est fabriquée
à partir de palettes en bois saines, non traitées de
catégorie A.
Quel est le procédé de fabrication du
compost ?
S. B. : Nous délivrons une notice d’utilisation au
client à l’achat de la caisse à compost en bois,
en vente à Socapal. Néanmoins, le procédé de
fabrication du compost est simple. En premier lieu,
l’utilisateur récolte l’ensemble des déchets verts
(humide) et bruns (sec) et les entrepose dans
sa caisse à compost en bois de façon alternée.
Les débris organiques entreposés sont attaqués
et dégradés par divers organismes vivants :
bactéries, petits vers, champignons, insectes qui
se développent dans un milieu humide, chaud et
oxygéné. Ensuite, ils se transforment en compost
au bout de 6 mois. Le produit est utilisable au jardin
pour aérer et alléger le sol et apporter de la matière
organique. Cette caisse à compost en bois nous
permet de valoriser une fois de plus nos déchets.
Néanmoins, nous comptons poursuivre notre
développement et proposer bientôt de nouveaux
produits à nos clients.
Martial Cattiaux : En ce qui concerne ce dernier
produit, nous avons souhaité répondre à une
attente du marché en termes de développement
durable. En effet, depuis de nombreuses années
les gestes de tri et de recyclage font partie des
obligations du citoyen et de l’entreprise. Grâce au
recyclage des déchets par exemple, le citoyen peut
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P31
Jus de Prune de Cythère,
tout simplement Royal…
Velouté et savoureux, ce sont les deux mots qui viennent à
l’esprit quand on pense au nouveau jus de Prune de Cythère de
la gamme Royal. Deux mois après son lancement, le dernier-né
de la marque fait déjà l’unanimité auprès des consommateurs
et des distributeurs. Benoît Fourmont, Directeur commercial de
l’entreprise Denel, fabricant de la marque Royal, nous en parle…
Quoi de neuf
M. Benoît Fourmont
P32
Comment vous est venue l’idée de créer
ce nouveau parfum ?
Benoît Fourmont : L’entreprise Denel a
toujours eu le souci d’offrir à ses clients
des produits typiquement locaux. Depuis
plusieurs années, nous avions le désir
de proposer à nos consommateurs de
nouvelles saveurs. En novembre dernier,
nous avons lancé le parfum Mandarine,
puis nous avons décidé de poursuivre
notre développement avec un autre parfum
très apprécié des Martiniquais, la Prune
de Cythère. L’aventure n’a pas été simple
car ce parfum n’existait pas en longue
conservation. Le seul produit disponible
sur le marché se trouvait dans le rayon
frais avec une durée de conservation de
moins d’un mois. Nous avons dû redoubler
d’efforts pour offrir à nos clients un produit
de qualité avec une longue durée de
conservation pouvant aller jusqu’à douze
mois. Néanmoins, notre travail a été
récompensé. L’accueil du produit a été
fabuleux en Martinique et nous espérons
qu’il en sera de même en Guadeloupe, en
Métropole et en Guyane où le produit est
dans sa phase de lancement.
Quel procédé de fabrication avez-vous
utilisé ?
B. F. : Comme pour la plupart de nos jus,
nous travaillons dans une logique de filières
en intégrant la production d’agriculteurs et
d’industriels martiniquais quand la matière
première est disponible en Martinique.
C’est le cas pour nos productions à base
de goyaves. Lorsque les fruits sont livrés,
nous les traitons, puis ils sont broyés et
mis en pulpe. Cette pulpe servira à la
fabrication de nos recettes de jus. En fin
de parcours, le jus est mis en brique. Tout
au long du processus de fabrication, nous
effectuons des études bactériologiques
pour s’assurer de la qualité des produits. En
ce qui concerne le jus de prune de cythère,
trois années d’études ont été nécessaires à
notre cellule Recherche et Développement
pour obtenir un résultat satisfaisant. Nous
avons également collaboré avec le Pôle
Agroalimentaire Régional de Martinique
(PARM) pour effectuer des tests de
vieillissement accélérés du produit avant la
validation de sa mise sur le marché.
Quels sont les projets à venir ?
B. F. : Denel est une entreprise dynamique
locale et profondément engagée dans le
développement endogène. Aujourd’hui,
nous fabriquons plus de 35 parfums
de confitures, gelées et autres purées
100 % fruits. L’entreprise est tout aussi
dynamique dans sa gamme de jus, même
s’il nous reste un long chemin à parcourir.
Nous souhaitons bien sûr continuer notre
développement en proposant de nouveaux
produits à nos consommateurs. Nous avons
également l’ambition de poursuivre le
développement de la filière fruits en mettant
en place en Martinique un pôle d’excellence
dans ce domaine et de parvenir ainsi à
produire de plus en plus de confitures et de
jus 100 % locaux.
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Quoi de neuf chez les industriels
E.N.T.P. innove…
L’an dernier, Nicolas Etilé lançait le Cubiroc, fer de lance de sa société
E.N.T.P. (Entreprise Nouvelle de Travaux Publics).
Aujourd’hui, malgré un secteur BTP en crise, la jeune entreprise martiniquaise
poursuit son développement en misant sur l’innovation…
M. Nicolas Etilé
Le BTP connaît une sévère régression… et vous
lancez de nouveaux produits. Pourquoi ?
Nicolas Etilé : Créer E.N.T.P., en s’appuyant sur
un produit novateur comme le Cubiroc, était déjà
un important défi que nous n’avons pas hésité
à relever, face à une concurrence forte sur un
marché assez fluctuant et largement dépendant de
la commande publique et du devenir de la loi de
défiscalisation… Malgré le scepticisme ambiant, le
Cubiroc a su s’imposer grâce à ses qualités et sa
technicité, en offrant une alternative économique et
rapide aux murs en béton.
Je rappelle que le Cubiroc est un procédé industriel
mis au point par l’un des grands noms des Travaux
Publics français et européen : Maccaferri. C’est
une matière première naturelle et recyclable,
qui convient pour de nombreuses applications :
soutènements, aménagements hydrauliques, mise
en sécurité de routes contre les chutes de pierres,
écrans anti-bruit, aménagements paysagers, etc.
Compétitif et d’une facilité de mise en œuvre
déconcertante, le Cubiroc a convaincu sa clientèle
et nous sommes satisfaits des résultats obtenus.
Aujourd’hui, nous avons décidé de
miser sur l’innovation, en développant
nos gammes : le Cubiroc se décline
désormais en plusieurs dimensions et
en plusieurs diamètres de fils et, grande
nouveauté, avec la possibilité d’avoir un
grillage en treillis soudés.
d’obtenir un parement droit et parfaitement linéaire,
qui convient mieux à certains aménagements
paysagers par exemple. Les deux produits sont
réalisés avec le même procédé de fabrication et
offrent donc les mêmes performances : prêts à
l’emploi, économiques, fiables, recyclables et très
aisés à mettre en œuvre. Grâce à cette innovation,
nous pouvons nous adapter à toutes les exigences
esthétiques et techniques de nos clients...
L’innovation réside aussi dans les dimensions…
N. E. : Oui, nous avons mis au point de nouvelles
dimensions de paniers, aussi bien pour le modèle
en fil d’acier galvanisé que pour le modèle en treillis
soudé. Pour cela, nous avons dû investir dans
notre outil de production.
Aujourd’hui, E.N.T.P. propose cinq dimensions
de paniers : 1x1x1, 2x1x1, 2x1x0,5, 1x0,5x1 et
2x0,5x1. Le Cubiroc s’adapte ainsi plus aisément
aux spécificités dimensionnelles et techniques
des ouvrages, notamment en termes d’efforts
et de hauteur, tout en favorisant les économies
de matériaux. L’intérêt est à la fois économique,
technique et esthétique.
Comment voyez-vous l’avenir ?
N. E. : Certes, la crise économique et la baisse du
secteur du BTP est préjudiciable à notre activité…
Mais, le Cubiroc est un excellent produit qui a déjà
fait ses preuves, notamment lors des événements
climatiques qui ont marqué notre île récemment.
De plus, c’est un produit naturel, écologique
et économique, qui répond ainsi parfaitement
aux problématiques actuelles de notre société,
notamment en termes de développement durable
et de préservation de l’environnement et des
ressources. Malgré ce contexte économique
peu favorable, nous faisons donc le choix de
l’optimisme en continuant d’innover et de travailler
sur l’amélioration continue de la qualité de nos
produits.
Notre objectif est de pouvoir proposer à nos clients
des produits toujours plus fiables, plus performants
et plus compétitifs. Nous développons également
notre service Conseil et préconisations afin d’offrir
une assistance professionnelle et efficace à nos
clients. Le Cubiroc a, selon moi, tout l’avenir devant
lui…
Ces innovations correspondent-elles
à une évolution de la demande ?
N. E. : Je dirai plutôt qu’elles
correspondent à une meilleure
adaptation de notre produit à la
diversité de la demande. Jusqu’alors,
le Cubiroc existait en une dimension,
était doté d’un grillage métallique à
mailles hexagonales double torsion
en fil d’acier galvanisé de 4 mm de
diamètre. Aujourd’hui, le Cubiroc existe
aussi avec un grillage en treillis soudé
de 9 mm de diamètre. L’intérêt est
purement esthétique puisque les deux
procédés sont aussi solides l’un que
l’autre. En effet, le treillis soudé permet
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P33
Evolution technique
S.D.P.I. mise sur la qualité
P34
M. Pascal Jeanjean
Quels types de produits fabriquez-vous?
Pascal Jeanjean : A l’origine, SDPI fut créée
pour fournir des produits préfabriqués en
béton pour la société SATRAP, société
de Travaux Publics qui existe depuis
près d’une trentaine d’années. L’idée
vient de son dirigeant, M. Sainte-Rose,
qui souhaite fabriquer des produits
en béton dont la technicité respecte
rigoureusement les normes réglementaires
en vigueur, notamment dans le domaine
de l’assainissement. Aujourd’hui, l’activité
de la SDPI se découpe en deux grandes «
familles » de produits : la plus importante
(environ 70 % de notre activité) regroupe
les produits pour l’assainissement tels
que les regards et les tuyaux en béton ;
la seconde (environ 30 % de l’activité),
appelée « préfalourde », regroupe des
fabrications spécifiques comme les blocs
maritimes servant à casser la houle, les
caveaux funéraires, les produits pour la
voirie et les travaux publics…
Le monde des produits en béton, et la
SDPI en particulier, connaissent-ils la
crise?
P. J. : Je crois que c’est le lot de la grande
majorité des industries ! Mais, ce n’est
pas la crise qui nous a amené à mettre en
œuvre cette démarche Qualité dont nous
parlons aujourd’hui. Elle avait été réfléchie
et entamée bien avant, puisqu’en 2006 déjà
nous obtenions le label NF. L’obtention de
cette certification fut, pour notre entreprise
et nos équipes, l’aboutissement d’un
processus rigoureux d’amélioration de la
qualité des produits. La crise actuelle ne fait
que nous conforter dans cette démarche
d’amélioration continue de la qualité, tant
de nos produits que de notre process de
fabrication.
Quelles sont les caractéristiques du
Label NF ?
P. J. : Obtenir le label NF a nécessité
Voilà déjà plus d’une décennie que la Société de Préfabrication
Industrielle (SDPI) tient une place prépondérante sur le marché
antillais des produits en béton, en particulier pour l’assainissement
et les travaux publics… Dans une conjoncture économique
difficile, l’entreprise fait le choix de la performance et se lance
dans une démarche Qualité de grande envergure. Le point avec
Pascal Jeanjean, Directeur d’exploitation.
beaucoup de travail et d’investissement : ne
l’obtient pas qui veut ! C’est une certification
très contraignante qui s’appuie sur des
contrôles sévères de qualité des produits,
en termes de résistance, d’étanchéité,
de porosité, de dimensionnement, etc.
L’organisme de certification réalise de
nombreux tests sur des échantillons,
prélevés de manière aléatoire, dans
chacune de nos fabrications. Ce n’est pas
un label qui s’obtient une fois pour toutes !
La SDPI est auditée deux fois par an : des
contrôles durant lesquels nos produits sont
soumis à toute une batterie de tests. Il faut
savoir également que, dans le cadre de
cette normalisation NF (NF 1916 pour la
partie regards et NF 1917 pour la partie
tuyaux), notre procédé industriel, c’est-àdire le mode de fonctionnement de notre
usine, doit respecter des spécifications
strictes qui correspondent aux standards
exigés par la Norme ISO 9001. Il s’agit donc
d’une démarche globale d’amélioration
continue de la qualité, qui concerne aussi
bien les produits que le processus de
fabrication et le fonctionnement interne de
l’entreprise.
Vous axez donc votre développement
sur la recherche…
P. J. : Il est vrai que l’entreprise SDPI
investit beaucoup dans la recherche pour
proposer à sa clientèle des produits et des
techniques de plus en plus performants.
Grâce à des partenariats spécialisés,
nous avons entamé un processus de
recherche dans le domaine du béton, qui
vise à améliorer la qualité des bétons et
des produits préfabriqués, la performance
des procédés de fabrication ainsi que la
fiabilité des techniques de mise en œuvre.
Par exemple, nous travaillons actuellement
sur l’étude et la rédaction d’un brevet
pour une nouvelle gamme de regards,
dotés d’un système permettant de mieux
s’adapter aux configurations diverses de
terrain. Nous travaillons aussi pour réduire
le poids de nos produits afin de poursuivre
notre développement à l’export, notamment
vers la Guadeloupe et la Guyane… Les
premières études ont été lancées il y a
plus d’un an et nous espérons démarrer la
production en fin d’année.
Pourquoi ce choix dans un contexte
plutôt morose ?
P. J. : Parce que nous sommes engagés
envers une vision à long terme de valeur
ajoutée pour le client et pour la société en
général. L’engagement ne se limite pas aux
bénéfices immédiats. Dans notre secteur
d’activité, on parle beaucoup de protection
de l’environnement et de préservation de
la ressource « eau ». Or, la fiabilité des
réseaux d’assainissement est à la base
de ces problématiques car elle permet
d’éviter les problèmes de pollution et de
fuites d’eau. Notre objectif premier est
donc de satisfaire nos clients, c’est-à-dire
ceux (mairies, collectivités, syndicats de
communes, etc.) qui ont la responsabilité
de doter la Martinique d’un réseau
d’assainissement le plus fiable possible
et suffisamment résistant pour surmonter
les aléas climatiques spécifiques de notre
région, comme les inondations, les séismes
et les cyclones. SDPI met aujourd’hui à leur
disposition des produits de grande qualité,
labellisés, plus résistants, plus légers et
plus faciles à mettre en œuvre. Et nous
comptons bien poursuivre nos efforts en ce
sens…
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Evolution technique
Couleurs d’îles : imprimeur,
un métier, une passion
C’est avec fierté et passion que Nicolas Marry, gérant de l’imprimerie
Couleurs d’îles, parle de son entreprise. Une structure jeune et dynamique,
qui, en quelques années, a su se positionner sur le marché de l’imprimerie
en Martinique.
M. Nicolas Marry
De la reprographie à l’imprimerie industrielle
C’est en 1995 que débute l’aventure. Geneviève
Marry crée Couleurs d’îles, alors spécialisée
dans l’édition de cartes. Six ans plus tard, son fils,
Nicolas Marry, un jeune entrepreneur de 24 ans,
intègre l’entreprise familiale.
En quelques années, grâce à sa détermination et à
son ingéniosité, il transforme la petite entreprise en
une véritable imprimerie industrielle, reconnue sur
le marché local.
Chef d’entreprise éclairé mais prudent, Nicolas
Marry prône le développement raisonné. « Depuis
2004, nous avons multiplié par dix notre chiffre
d’affaires et par cinq notre effectif » explique-t-il.
« C’est un développement très rapide pour une
entreprise comme la nôtre. Pour maintenir la
qualité de notre production et de nos prestations,
il nous a fallu réorganiser la gestion des équipes et
de la fabrication».
Quand qualité rime avec performance
C’est pourquoi il décide de s’engager dans une
démarche de certification Qualité Iso 9001. Une
démarche qui a nécessité plus d’une année de
formation pour le personnel, mais qui, aujourd’hui,
semble déjà porter ses fruits. « L’idée était de
partir de la satisfaction client » indique Nicolas
Marry « et d’organiser la chaîne de production de
l’entreprise autour. Nous avons nettement amélioré
nos performances et la commercialisation de
nos produits. Le soin apporté à notre fabrication,
le respect des délais et le travail des technico-
commerciaux nous ont permis de fidéliser notre
clientèle. Nous avons également observé une
plus grande implication des salariés, du fait d’un
système de management plus adapté et une
définition claire des tâches. Nous n’avons pas
encore la certification, mais tous les collaborateurs
sont conscients de la nécessité d’être le plus
professionnel possible, surtout dans le contexte
économique morose que nous traversons et après
une année difficile comme celle que nous venons
de vivre ».
Objectif 2010 : devenir une imprimerie
écologique et acquérir une nouvelle «PRESS»
offset
Couleurs d’îles ne compte pas s’arrêter en si bon
chemin et vise déjà le label « Imprim’vert », c’està-dire l’imprimerie 100 % écologique. Une ambition
qui fait écho aux préoccupations grandissantes
quant au respect de l’environnement. « Nous
avons déjà investi dans des équipements dits
propres » indique Nicolas Marry. « Notre matériel
de photogravure par exemple a permis l’élimination
des produits chimiques. Par ailleurs, l’entreprise
a également choisi d’utiliser des presses offset
sans alcool. Nous assurons ainsi un meilleur
confort pour les salariés qui n’ont plus à souffrir
des odeurs nocives ». Reste maintenant à obtenir
le label qui a pour objectif de réduire les impacts
environnementaux liés aux activités de l’imprimerie.
Tout un programme !
Les secrets d’une bonne impression
Etre imprimeur ne s’improvise pas. C’est
une activité qui nécessite professionnalisme
et rigueur. Une fois la commande du client
négociée et enregistrée par le service
commercial, elle est transmise au service
« PAO » (Publicité Assistée par Ordinateur)
pour la conception graphique ou la vérification
des fichiers. Une fois le BAT (Bon à Tirer)
obtenu, le service photogravure procède au
flashage du BAT grâce un procédé novateur,
CTP, qui permet d’éliminer les produits
chimiques et toxiques avec une précision de
gravure plus importante qu’avec la méthode
traditionnelle. Le travail de photogravure
terminé, c’est le service PRESS (Impression)
qui veillera à la qualité et au suivi impression.
Ces opérateurs très qualifiés sont appelés
dans le métier des conducteurs offset, à
cause du mouvement tournant (roulant),
très rapide de la machine à imprimer. Une
fois les feuilles imprimées, c’est l’étape du
FACONNAGE (Finition de l’imprimé). Là
encore, des opérateurs qualifiés veillent au
grain : pliage, assemblage, piqûre à cheval
(agrafage), dos carré collé, pelliculage,
numérotation… C’est durant cette étape du
façonnage que l’imprimé devient un produit
fini prêt à être livré chez le client.
Cette chaîne de professionnels permet
à Couleurs d’îles de proposer 2 types
d’imprimés :
- les documents dits « administratifs » : cartes
de visite, enveloppes, têtes de lettre et suites
de lettre, liasses, carnets, dossiers, tous
documents servant au bon fonctionnement
d’une entreprise ou d’une administration.
- les documents dits « publicitaires » : tracts,
flyers, dépliants, sets de table, brochures,
plaquettes, fardes à rabat, calendriers et tout
autre document qui sert à la communication
et au développement d’une entreprise ou
d’une administration...
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P35
Les surcoûts de production
dans les DOM ont été répertoriés
par l’Union Européenne elle-même
L’exigüité de nos marchés insulaires, en limitant les quantités
produites et donc les économies d’échelle, renchérit les coûts de
la production locale.
M. Richard Crestor
Les raisons des surcoûts de production de l’industrie locale
Les raisons des surcoûts de production dans les Régions
Ultrapériphériques (RUP), et par conséquent dans les DOM, ont été
décrites à plusieurs occasions par l’Union Européenne elle-même.
Les handicaps de production des RUP, générant ces surcoûts et
résultant de l’ultrapériphérie, ont d’ailleurs été clairement reconnus
au cœur même du Traité Européen par l’article 299-2 du Traité
d’Amsterdam.
C’est, par exemple, sur la base de cet article, qui permet d’accorder
certaines dérogations aux RUP, que la Décision du Conseil
européen du 10 février 2004, sur proposition de la Commission,
a autorisé l’Etat français à appliquer aux productions des DOM
des taux d’octroi de mer inférieurs à ceux appliqués aux produits
équivalents importés.
Dossier
Dans les considérants de cette décision, le Conseil de l’Union,
répondant à la demande de la France de proroger ce régime
dérogatoire jusqu’en 2014, a fait notamment les constats suivants :
P36
…« La Commission a évalué cette demande au regard de
l’importance des handicaps qui pèsent sur les activités
de production industrielle dans les départements français
d’outre-mer. »...
...« Les principaux handicaps relevés sont la conséquence des
éléments mentionnés à l’article 299, § 2 du traité : éloignement,
insularité, faible superficie, relief et climat difficile »…
…« Outre cet éloignement, les coûts de production plus
élevés sont également imputables à la dépendance à l’égard
des matières premières et de l’énergie, à l’obligation de
constituer des stocks et aux difficultés d’approvisionnement
en équipement de production. »…
…« La faible dimension du marché local, combinée à une
activité exportatrice peu développée, en raison de la faiblesse
du pouvoir d’achat dans les Etats de la région oblige à
maintenir des lignes de production diversifiées mais limitées
en volume pour répondre aux besoins d’un marché de faible
dimension, ce qui réduit les possibilités de réaliser des
économies d’échelle. »…
…« L’ensemble de ces handicaps se traduit financièrement par
une augmentation du prix de revient des produits fabriqués
localement, qui, en l’absence de mesures spécifiques, ne
pourraient pas être compétitifs par rapport à ceux provenant
de l’extérieur et ne souffrant pas de ces handicaps, même en
tenant compte des frais d’acheminement de ces produits vers
les départements d’outre-mer. »…
… « Par ailleurs, les produits notamment agricoles provenant
des départements français d’outre-mer souffrent du handicap
d’avoir des prix de revient européens qui les rendent peu
compétitifs par rapport à ceux des pays voisins où le coût de
la main-d’œuvre est beaucoup plus faible. »…
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Surcoûts de la production locale
Le manque d’économie d’échelle
De cette analyse, on ne peut plus réaliste, faite par la Commission européenne
elle-même, il ressort que l’éloignement des lieux d’approvisionnement en
matières premières et équipements, mais aussi le manque d’économie
d’échelle, résultant de l’exiguïté des marchés, constituent les raisons majeures
de nos surcoûts de production.
Concernant les surcoûts résultant de l’éloignement, et notamment les
surcoûts du transport transatlantique des matières premières et équipement
de production importés, ceux-ci devraient être compensés dans une certaine
mesure par les nouvelles mesures d’aides au fret du Fonds Européen de
Développement Régional (Allocation spécifique RUP) et de la Lodeom (art. 24).
Il faut cependant rappeler que d’autres postes de charges, autres que le
transport de matières, se voient également enchéris par l’éloignement parmi
lesquels on peut citer :
• les coûts de stockages,
• les frais de déplacement des personnels à l’extérieur (rencontres de
fournisseurs et clients extérieurs, participations aux salons professionnels,
formations, etc …),
• les frais de déplacement d’experts extérieurs vers les entreprises locales
(par exemple, pour l’installation de nouvelles machines et la formation in
situ).
Le manque d’économie d’échelle a, quant à lui, un impact sur les comptes
d’exploitation des entreprises, beaucoup plus difficile à compenser, car il
conduit à une hausse sensible de coût pour un très grand nombre de postes de
charges : achats, salaires, services extérieurs, amortissements, etc…
Le manque d’économie d’échelle aboutit en effet à une augmentation des
prix de revient unitaire quand les quantités d’unités achetées ou produites
diminuent (graphique n° 1).
Surcoût des matières premières : + 10 % à + 30 %
→ Eloignement : surcoût de transport, surcoût de stockage
→ Exiguïté du marché : manque d’économie d’échelle,
manque de pouvoir de négociation à l’achat, faibles quantités
commandées
→ Prix d’achat plus élevé
Encadré n° 1
Surcoûts salariaux : + 20 % à + 30 %
→ Les salaires sont en moyenne plus élevés à compétence égale
(l’effet 40 %).
→ La productivité est plus faible quand les séries de produits
fabriqués sont plus petites ou plus nombreuses (arrêts et
redémarrages plus fréquents des chaînes de production).
→ Les coûts fixes de structure (personnel d’encadrement,
personnels administratifs) sont moins bien amortis quand les
quantités produites sont plus faibles.
Encadré n° 2
Surcoûts de l’investissement : + 15 % à + 30 %
Incidences sur : dotations aux amortissements, assurances, loyers,
taxe professionnelle, frais financiers.
→ Surdimensionnement des équipements dû à l’exiguïté du marché
→ Moins bonne productivité (petites séries de production,
arrêts/redémarrages plus fréquents)
→ Surdimensionnement des bâtiments (stockages plus importants)
→ Surcoûts des bâtiments liés aux aléas climatiques (cyclones,
séismes)
Encadré n° 3
Prix d'achat des opercules aluminium
en fonction des quantités
4
3,5
3
2,5
2
Graphique n° 1
Par exemple, la variation du prix d’achat d’un emballage en aluminium (ici
l’opercule de pots de yaourts) en fonction des quantités commandées (graphique
n° 2) confirme assez bien la courbe théorique de l’économie d’échelle : on voit
en effet que le prix d’achat de ce matériau est multiplié par 3,5 pour l’entreprise
de Martinique pour laquelle la quantité achetée, compatible avec ses capacités
de stockage et de commercialisation, n’est que de 2 000 m2 par commande.
C’est aussi le cas des dépenses de marketing et de communication qui, à
coût comparables à ceux de l’Hexagone, ont des retombées pour l’annonceur
local nettement inférieures, compte tenu de la petite taille du marché et des
populations d’auditeurs ou de téléspectateurs beaucoup plus réduites (400 000
consommateurs en Martinique contre 60 millions dans l’Hexagone).
1,5
multiple
du prix référence
1
0,5
0
2 000 2 500 3 000 5 000 7 500
10 00015 00020 00030 00040 00050 000
Quantité (m2)
Graphique n° 2 - Pour des quantités achetées de 2 000 m2, l’entreprise paie
3,5 fois plus cher que pour des quantités de 30 000 m2 (source : SNYL)
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P37
Les surcoûts des RUP identifiés par la Commission
européenne
Une étude commandée par la Commission Européenne en 2006 a
permis d’identifier 18 postes de charges d’exploitation pour lesquels
on peut considérer que l’ultrapériphérie génère des surcoûts de
production. Ces 18 postes de charges sont répertoriés au tableau
page 39 qui présente par ailleurs une évaluation des surcoûts en
résultant.
L’évaluation des surcoûts
L’évaluation des surcoûts de la production locale peut se faire
selon la méthode du produit XY (appelée méthode « ξ ») où X
représente le pourcentage du surcoût affectant une charge
d’exploitation donnée, et Y représente le pourcentage de cette
charge d’exploitation dans le chiffre d’affaires de l’entreprise.
La méthode XY (ou méthode ξ) (*)
Le surcoût de production « S » existant dans l’industrie pour
une charge donnée se calcule comme suit :
S (en % du prix de vente) = X % x Y %
Les valeurs de Y (pourcentage d’une charge d’exploitation par
rapport au chiffre d’affaires) peuvent être obtenues à partir du
compte de résultat de l’entreprise.
Les valeurs moyennes de Y sont données au tableau ci-dessous
pour diverses productions industrielles.
Les valeurs de X (% de surcoût pour une charge donnée) les
plus fréquemment citées par les chefs d’entreprises industrielles,
tenant compte notamment du manque d’économie d’échelle, sont
données aux encadrés n° 1, 2 et 3 page 37.
On arrive ainsi à une évaluation des surcoûts de production totaux,
comme indiqué au tableau page 39 pour un exemple de production
alimentaire. Ceux-ci s’élèvent, dans cet exemple, à 30,80 % du
chiffre d’affaires ; ce qui signifie que pour cette production, les
surcoûts représentent 30,80 % du prix de vente du produit.
On constate également que 6 postes de coûts, sur les 18 postes
répertoriés par la Commission, représentent à eux seuls 90 % du
surcoût total. Il s’agit des coûts suivants :
- coût des intrants importés
- rémunérations du personnel
- coût d’acheminement des intrants importés
- coût des terrains et construction
- coût lié au surdimensionnement des équipements
- coût du marketing
Où :
- X % = surcoût en % pour la charge concernée
- Y % = charge en % du prix de vente
(*) La lettre ξ (14e lettre de l’alphabet grec) se prononce « xi »
Par exemple, si le surcoût de transport des matières premières
importées par l’entreprise locale est de 20 % du coût de ces
matières premières (X = 20 %) et si le poste de charge « matières
premières » représente 40 % du chiffre d’affaires (Y = 40 %), alors
le surcoût « transport des matières premières » s’élève à :
Dossier
20 % x 40 % = 8 % du CA
P38
Les principaux coûts d’exploitation dans l’industrie
valeurs de Y (charges en % du CA) pour différents secteurs industriels
Découpe de
viandes
Jus
de fruits
Aliments
bétail
Meubles
Peintures
Imprimerie
Achats de mat. prem.
57,6%
47,1%
39,7%
33,6%
32,7%
25,8%
Autres achats et
charges ext.
14,7%
11,7%
29,9%
21,5%
33,2%
19,2%
Charges de personnel
18,0%
26,3%
20,9%
29,6%
17,6%
35,1%
Impôts et taxes
2,9%
1,6%
0,6%
3,3%
1,6%
2,9%
Dotations
amortissements
5,4%
9,7%
6,4%
5,4%
10,4%
8,8%
Charges financières
0,9%
1,8%
2,1%
0,3%
2,7%
1,0%
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Surcoûts de la production locale
Exemple d’évaluation des surcoûts de production industrielle
Secteur : industrie agroalimentaire
N°
N°
d’ordre Fiche
Surcoût (d’après étude
de la Commission Européenne)
Poste de charge concerné
Estimation
Surcoûts en
% de charges
X%
Estimation
Charges en
% CA
Y%
Calcul du
Surcoût
en % CA
X% x Y%
1
A 111
Coûts des intrants importés
Achats de mat. prem. importées
15%
50%
7,50%
2
A311
Coût lié à la rémunération du personnel
Salaires et charges
20%
26%
5,20%
3
A121
Coûts d’acheminement des intrants importés
Achats de mat. prem. import
20%
50%
10,00%
4
A211
Coût des terrains et constructions
Dotations aux amortissements
30%
9%
2,70%
5
A221 Coût lié au surdimensionnement des équipements
Dotations aux amortissements
20%
6%
1,20%
6
B31
Coût des activités de marketing et de prospection
Publicité, marketing
30%
4%
1,20%
7
B11
Coût d’expédition vers le marché communautaire
Frais de transport/CA export
20%
5%
1,00%
8
A131 Coût financier du stockage
Frais financiers
15%
2%
0,30%
9
A511
Coût des immobilisations financières liées aux
délais de paiement
Frais financiers
15%
2%
0,30%
10
C1
Coût liés aux activités de formation
Frais de formation
30%
1%
0,30%
11
A224 Coût lié au risque d’arrêt de la production
Frais financiers
10%
2%
0,20%
12
A411
Coût d’accès aux bases de savoir
Frais de formation
20%
1%
0,20%
13
B21
Coût financier du stockage des produits finis
Frais financiers
10%
2%
0,20%
14
A122 Coût de transport intra-archipélagique
Frais de transport intra-archip.
20%
0,50%
0,10%
15
A222
Coût lié à l’adaptation des outils et modes de
production
Entretien et maintenance
20%
0,50%
0,10%
16
A223
Coût lié à l’usure prématurée du mobilier et
matériel roulant
Entretien et maintenance
20%
0,50%
0,10%
17
A231
Coût de traitement ou de transport des déchets
et rebuts industriels
Entretien et maintenance
20%
0,50%
0,10%
18
C2
Coût lié aux diverses primes d’assurance
Assurances
20%
0,50%
0,10%
TOTAL =
30,80 %
Dans ce cas, le surcoût total représente 30,80 % du prix de vente
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P39
Histoire de l’industrie
P40
Le Galion : de sucre et d’espoir
Dernière sucrerie de l’île, elle n’en est pas pour autant une
entreprise du passé. Bien au contraire, sous l’impulsion de ceux
qui la dirigent et président à sa destinée, l’usine du Galion s’inscrit
dans une dynamique de progrès, de qualité et de développement
durable, au cœur des problématiques de nos sociétés ultramarines. Regards sur un pan essentiel de notre histoire industrielle
et culturelle avec son Directeur, Philippe André.
M. Philippe André
L’histoire n’a pas épargné cette grande
dame de près de quatre siècles…
Philippe André : C’est vrai que ce domaine
et cette usine ont connu une histoire
mouvementée, en étroite relation avec
notre propre histoire. Je crois que c’est
d’ailleurs cette proximité qui a créé ce
lien indéfectible, presque affectif, entre les
Martiniquais et l’usine du Galion…
Quelles sont les grandes dates qui ont
marqué cette histoire ?
P. A. : Indiscutablement, la grande crise
sucrière a marqué un tournant décisif dans
l’histoire de l’usine du Galion. A la fin des
années 70, les usines à sucre ont fermé
leurs portes les unes après les autres.
L’usine du Galion devint alors l’unique
survivante de tout un pan industriel jadis
florissant…
Lorsque le groupe privé, qui possède
et gère l’usine, décide de se retirer, une
question s’impose alors aux citoyens, aux
élus, aux Martiniquais, contemporains de
ces événements : comment sauver cette
« rescapée » de la grande crise, cette
dernière sucrerie de l’île ?
C’est au début des années 80 que les
collectivités
locales,
principalement
le Conseil Général et les communes
concernées, s’emparent de cet épineux
problème qui dépasse largement les
considérations économiques individuelles
d’une entreprise en difficulté, en revêtant
une dimension sociale très importante : il
faut sauver l’usine et ses emplois.
La question est alors de savoir dans quel
cadre et sous quelle forme, car il n’est
pas dans la vocation des collectivités
locales de produire du sucre. En 1984,
après de nombreux débats juridiques
puis l’autorisation du Conseil d’Etat, les
collectivités locales de la Martinique créent
une Société d’Economie Mixte qui sera
chargée de reprendre l’activité de l’usine.
Le Galion était sauvé.
Aujourd’hui, les actionnaires majoritaires
de la SAEM du Galion sont la Région et le
Département.
Jusqu’à quand… ?
P. A. : Votre question fait certainement
allusion à certaines remises en question du
bien fondé à maintenir l’activité d’une usine
de production de sucre à la Martinique, en
faisant appel aux deniers publics.
C’est un débat qui revient régulièrement,
s’appuyant principalement sur une analyse
micro-économique, financière et donc
partielle de la question, et qui ne prend pas
en compte le caractère multidimensionnel
de l’usine du Galion…
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Histoire de l’industrie
Qu’entendez-vous par « caractère multidimensionnel » ?
P. A. : Voici quelques chiffres qui parlent d’euxmêmes : l’usine du Galion achète, à elle seule,
environ 40 % des cannes à sucre produites, soit
un peu moins de la moitié de la production annuelle
des planteurs martiniquais ; Le Galion contribue
au maintien de près d’1/3 des emplois de la filière
canne, sans compter les milliers d’emplois directs et
indirects dans la zone Nord-Atlantique, étroitement
liés à l’activité de l’usine…
Quand on évoque le devenir de l’usine du Galion
et que l’on s’interroge sur le bien fondé à maintenir
son activité, il ne faut pas raisonner de façon
purement micro-économique : les enjeux dépassent
largement la seule question de rentabilité financière
d’une unité de production industrielle, puisque
la SAEM a été créée avec une mission d’intérêt
général affirmée, celle de restructurer l’industrie
sucrière en Martinique. Bien entendu, cette noble
finalité ne doit pas faire obstacle à la nécessité
pour la SAEM d’être gérée comme une véritable
entreprise, avec, au cœur de ses préoccupations,
la recherche permanente de la fiabilité, de la qualité
et de la maîtrise des coûts.
Ces enjeux sont économiques, certes, mais
également et surtout sociaux et culturels. C’est
pourquoi, je parle de caractère multidimensionnel
de l’usine du Galion, étroitement intégrée dans un
territoire qu’elle contribue à faire vivre et évoluer,
détentrice de savoir-faire anciens, mais qui se sont
sans cesse adaptés,mémoire vivante de l’histoire
et de la culture d’un peuple…
Comment comptez-vous défendre et valoriser
ce « caractère multidimensionnel » ?
P. A. : L’usine du Galion n’est pas seulement un lieu
de production industrielle, c’est également un site
touristique et culturel très apprécié des Martiniquais
et des touristes. Nous développons d’ailleurs cette
dimension touristique et culturelle, en investissant
dans l’aménagement et la valorisation du site. Par
exemple, lors de la dernière campagne sucrière,
nous avons inauguré notre boutique, jolie case
créole située à l’entrée de l’usine. Cette vitrine de
nos produits a connu, dès son ouverture, un vif
succès.
La visite de la dernière sucrerie de la Martinique,
unique en son genre, est également très appréciée.
Nous réfléchissons d’ailleurs sur la manière de
développer cet aspect culturel de notre activité,
notamment pendant les campagnes sucrières, de
février à juin, moments d’intense activité de l’usine
où l’on peut véritablement découvrir la fabrication
du sucre…
L’usine du Galion produit aussi du rhum…
P. A. : Il est vrai que nous développons une gamme
de « co-produits », dont les matières premières sont
directement issues du processus de fabrication du
sucre de canne : le sirop de batterie obtenu après
évaporation du jus clair ; les rhums traditionnels,
blanc et brun, fabriqués à partir des matières
premières liquides sucrées issues du process
de fabrication ; le Grand Arôme, emblématique
de notre marque, fabriqué à partir de la mélasse
selon un procédé exclusif tenu secret et conservé
précieusement…
Si toutes ces marques restent la propriété du
Galion, nous avons externalisé leur fabrication en
la confiant à un groupe privé (la COFEPP) avec
lequel nous avons signé un partenariat.
Ces produits dérivés sont une part importante de
notre activité puisqu’ils représentent environ 1/3 de
notre chiffre d’affaires.
Comptez-vous développer vos gammes de
produits ?
P. A. : Nos marques bénéficient d’une très forte et
très bonne notoriété auprès des consommateurs
martiniquais. Nos compatriotes sont très attachés
à « leur » sucre du Galion !
La marque Le Galion est donc profondément
intégrée dans le tissu social et culturel de l’île au
même titre que certaines marques de rhum. C’est
un atout qui nous pousse à améliorer sans cesse
la qualité de notre offre et de nos produits. Nous
avons d’ailleurs régulièrement fait évoluer nos
produits en fonction des changements dans les
habitudes de consommation et pour répondre à
une plus large diversité d’utilisations.
Nous continuerons de travailler en ce sens car,
même si nous sommes la seule usine sucrière
de l’île, nous subissons la concurrence du sucre
importé : nous fournissons environ 6 000 tonnes
de sucre par an sur un marché qui en consomme
environ 14 000 tonnes, tous sucres et tous usages
sucrés confondus. Nous avons donc encore de la
marge pour nous développer et nous travaillons
beaucoup dans cette perspective, notamment en
partenariat avec les planteurs pour améliorer la
richesse en saccharose des cannes à sucre.
Nous voulons poursuivre dans la voie de la
diversification, tout en maintenant le niveau de
qualité de nos produits et en respectant l’identité de
nos marques : c’est l’un des grands défis à venir…
Comment envisagez-vous cet avenir ?
P. A. : L’usine du Galion devra relever des défis
importants afin d’assurer son développement et
sa survie, dans une économie mondialisée et en
crise…
Maintenir l’activité de l’usine du Galion est une
question d’intérêt général et c’est pourquoi le
Conseil d’Administration, en majorité composé de
collectivités locales, s’y attèle en permanence.
C’est une question d’intérêt général, au regard
des milliers d’emplois concernés, de l’importance
de cette activité industrielle au cœur d’une zone
géographique qui a besoin d’activité économique
pour se développer.
Cela est aussi une question d’intérêt général en
ce temps où chacun doit réfléchir à cette nouvelle
conception du développement économique : le
développement durable.
Or, dans toutes ses dimensions, l’usine du Galion
s’inscrit dans cette dynamique de développement
durable qui est au cœur des problématiques
de nos sociétés modernes confrontées à des
enjeux économiques, sociaux, culturels et
environnementaux majeurs. Des enjeux essentiels
pour les générations futures…
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
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Histoire de l’industrie
P42
Le Galion, terre de sucre et d’histoire
Les senteurs de canne et de sucre témoignent, avec une suavité émouvante, du vécu de ce lieu
chargé d’histoire... Celle de ces hommes et de ces femmes qui le façonnent et le défendent depuis
des décennies, celle d’une industrie qui n’a jamais cessé de marquer « son » époque…
Aujourd’hui encore, l’usine du Galion ne laisse aucun Martiniquais indifférent, tant cette histoire
particulière s’imprègne de celle, plus générale, d’une île, d’un peuple…
La bâtisse tourne peu en ce mois d’août.
Il faut dire que la campagne sucrière
précédente est achevée et que celle à venir
a encore quelques mois devant elle…
Là, l’usine fait peau neuve, un entretien
minutieux qui a lieu chaque année durant
ce temps de répit où les machines et les
hommes, harassés, se préparent déjà pour
la prochaine saison…
Et, cela fait longtemps que ça dure, ces
rituels immuables qui vivent avec les
récoltes, au rythme de la terre et de ses
ouvriers, ceux qui plantent, ceux qui
récoltent, ceux qui broient… et tous les
autres aussi, ces femmes et ces hommes, la
plupart issus des communes avoisinantes,
qui croient fermement en l’avenir de
« leur » usine, cœur battant de cette région
du Nord-Atlantique…
marchandises, dont les habitants avaient
besoin.
C’est dire l’importance prise alors par la
fabrication du sucre qui, du fait de sa valeur
monétaire, remplaçait peu à peu toutes les
autres productions agricoles…
Le domaine du Galion appartenait à Pierre
Dubuc, lequel avait obtenu de nombreux
avantages, pour s’être distingué dans les
expéditions de novembre 1666, pour la
conquête d’Antigua et de Montserrat, qui
furent alors victimes de prises et de butins
considérables.
Sous l’impulsion de Pierre Dubuc, La Trinité,
et les quartiers avoisinants du Gros-Morne
et du Robert, créés en 1694, fournissaient
une grande quantité de sucre, alors livrée
au port même du Cul-de-Sac de la Trinité.
Mais, près de deux siècles plus tard, à
partir de 1862, c’est surtout avec Eugène
Eustache que le Galion allait connaître un
essor prodigieux.
Construite sur l’habitation Grands Fonds,
l’usine allait désormais recueillir les cannes
en provenance de quinze habitations
appartenant à celui-ci, depuis le Grand
Galion, le Petit Galion, le Bord de Mer,
la Caravelle, Beauséjour, Spourtourne,
jusqu’à Gaschette au Robert. Sa capacité
de broyage était déjà de 30.000 tonnes. A
la mort de Eugène Eustache en 1883, c’est
à son gendre Emile Bougenot, qu’allait
revenir la charge de moderniser le Galion,
d’y installer aussi la rhumerie.
Dernière usine en activité de l’île, le Galion
retrouve aujourd’hui une vitalité toute
neuve, pour dynamiser l’économie sucrière
et rhumière de la Martinique. Centre de vie
économique dans le Nord Atlantique, l’usine
a longtemps engagé un processus de
diversification de ses activités, à partir des
impulsions du marché mondial, concernant
notamment les rhums grand arôme. A
partir de cette optimisation des produits
de son propre cru, tel encore le sucre roux
cristallisé, on tend vers un développement
par le haut, notamment pour affirmer
l’identité et la qualité constamment
améliorée de ces produits traditionnels, au
sein de l’économie mondiale…
Historique d’une évolution
C’est à partir de 1654 que débute à
la Martinique la culture de la canne,
et donc progressivement la création
d’établissements destinés à fabriquer du
sucre.
Pendant longtemps, jusqu’en 1671,
date d’introduction dans la Colonie des
liards et des sols, monnaies de France
ayant désormais cours, le sucre servait
de monnaie d’échange pour payer les
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
Histoire de l’industrie
De la tige de canne… au sucre de canne
Si l’on aime le goût et la couleur ambrée de ses cristaux, on ignore parfois le chemin parcouru par les tiges de canne
avant que le sucre se retrouve là, dans notre café ou notre dessert favori…
Ce long et minutieux parcours, qui démarre au
soleil, dans les champs, sous les soins vigilants des
planteurs qui travaillent avec l’usine du Galion. Ils
sont nombreux en Martinique à fournir cette matière
première bourrée de saccharose à l’unique sucrerie
de l’île. Chaque année, l’usine consomme environ
40 % des 220 000 tonnes de cannes à sucre,
soit la récolte de près de 1 600 hectares sur les
4 000 hectares cultivés. Un juste et indispensable
équilibre avec les producteurs de rhum, garant de
la survie de toute une filière agricole. C’est dire
l’importance que revêt le début d’une campagne
sucrière, qui démarre généralement aux premiers
jours du mois de février pour s’achever en juin.
Durant tout ce temps, l’usine ne s’arrêtera pas une
seule seconde et tournera de jour comme de nuit,
inlassablement, livrant ses 6 000 tonnes de ce bon
sucre roux de Martinique…
analysées. Tout se passe en
toute transparence dans un
bâtiment situé à l’entrée du
domaine.
Des échantillons sont
prélevés pour être transmis
au Centre Technique de
la Canne et du Sucre,
organisme interprofessionnel
reconnu par la filière, qui se
charge des analyses. Les
cannes sont donc soumises
à une batterie de tests, dont
certains ont pour but de
déterminer la quantité de
saccharose contenue dans la tige de canne. Plus la
tige est riche de ce précieux sucre, mieux la canne
se vendra…
La fabrication du sucre
On la voit pliée sous le vent, ondulée au coucher
du jour tel un paysage plaisant et familier.
Cette canne à sucre, pleine de symboles et
de douleurs, emblème d’une histoire et d’une
région… Cette canne, pleine de sucre aussi, ce
saccharose accumulé dans ses tiges : la quantité
de saccharose contenue dans la canne est en
moyenne de 12 à 15 %. Pour extraire et concentrer
ce sucre, la canne doit être soumise à un traitement
qui s’est complexifié avec les années. Aujourd’hui,
le processus s’est grandement mécanisé et permet
d’obtenir un produit d’une grande pureté, après de
très nombreuses opérations…
Le broyage
Après avoir été déchargées dans la « cour à cannes
» de l’usine, les tiges de cannes sont « préparées »
(les cannes passent dans des coupes-cannes afin
de séparer les fibres de canne sans enlever le jus).
Là, le broyage peut commencer. Il se fait dans
une succession de moulins chargés d’extraire le
maximum de jus de canne : c’est le vesou.
La pesée
A peine arrivées au domaine du Galion, les
cannes sont réceptionnées pour être pesées et
Le traitement du jus
Le jus récolté subira différents traitements physicochimiques visant à le débarrasser de toutes les
impuretés : le vesou est donc épuré par tamisage,
par chauffage et par ajout de chaux (chaulage)
et de soufre (sulfitation). Il s’agit bien entendu de
traitements parfaitement maîtrisés et autorisés
dans l’industrie alimentaire, singulièrement dans la
fabrication du sucre.
La clarification
Etapes importantes de la
fabrication du sucre, la
décantation et la filtration sont
un travail minutieux qui permet
d’extraire l’eau toutes les
matières « non sucres » contenue
dans le jus. Après décantation, on
obtient un jus clair (dans la partie
supérieure du décanteur) et de la
boue au fond du décanteur.
Cette dernière sera d’ailleurs
traitée pour en extraire le
saccharose qu’elle contient
encore. Le jus clair sera une nouvelle fois filtré
avant l’évaporation.
L’évaporation
L’objectif est simple mais le travail ardu : il faut
concentrer le jus par évaporation d’une grande
partie de l’eau qu’il contient. Ce dernier est donc
chauffé à différentes températures dans des
évaporateurs à pression réduite. L’eau s’élimine
sous forme de vapeur et on obtient le fameux sirop
de batterie, qui sera lui aussi filtré.
La cristallisation
Dans des appareils à cuire, le sirop est chauffé à
55 °C et à pression réduite. Il se transforme en
masse pâteuse, la masse cuite qui renferme des
cristaux de sucre et un liquide visqueux appelé
liqueur-mère.
Le malaxage-turbinage
La masse cuite est malaxée dans des bacs appelés
malaxeurs et turbinée dans une centrifugeuse
afin de séparer les cristaux de sucre et le sirop
« d’égout » qui servira en partie à fabriquer le rhum
traditionnel de sucrerie dit RTS. On obtient le sucre
de premier jet.
Première reprise des égouts : les sirops d’égout
sont cristallisés et turbinés à nouveau une
première fois pour obtenir le sucre de deuxième jet.
Deuxième reprise des égouts : les sirops d’égout
sont cristallisés et turbinés une seconde fois. On
obtient le sucre de troisième jet et la mélasse qui
servira à fabriquer le rhum grand arôme.
Le séchage et l’emballage
Les cristaux de sucre sont séchés, puis emballés
selon divers conditionnements (sachets plastiques,
dosettes…).
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
P43
Vers plus de produits PIL
en rayons
M. Patrick Daniel
Le geste PIL
Dans vos rayons, quelle est la proportion
des produits locaux et importés ?
Nous importons environ 25 % des produits
essentiellement pour les rayons bazar et
textile. Les achats locaux représentent
75 % dont 5 % au moins, comme les fruits et
légumes et les produits carnés, sont fournis
par les petits producteurs.
Qu’entendez-vous par produits locaux ?
Il ne faut pas confondre fournisseurs locaux
et produits locaux. Une grande partie de nos
achats est effectuée auprès des grossistes,
des agents de marques qui commercialisent
des produits venus d’ailleurs. Le reste est
fabriqué sur place. C’est ce qu’on appelle les
produits locaux.
Les produits fabriqués en Martinique
sont ils plus compétitifs que les produits
de vos importations ?
Malheureusement non, ils sont au minimum
15 % plus cher. Et pourtant, Hyper U privilégie
dans sa politique tarifaire les produits issus
de l’industrie locale au détriment des produits
d’importation pour ne pas pénaliser leur
développement et leur commercialisation.
Malgré cet effort, le prix des produits PIL est
plus élevé.
Comment expliquez-vous cela ?
Beaucoup d’industriels font venir leurs
matières premières de France hexagonale
ou de la communauté européenne. Elles sont
taxées significativement. A cela se rajoute
des volumes de production faibles. Il est
nécessaire d’agir sur ces deux paramètres
pour gagner en compétitivité et faire baisser les
coûts techniques. Depuis quelques années,
des efforts conséquents ont été faits par les
industriels et ceux qui les accompagnent
comme l’AMPI. Il faut continuer en demandant
l’appui des politiques pour baisser les taxes et
faire en sorte de répercuter l’allégement des
frais sur les prix d’achat.
Augmenter les volumes paraît logique,
P44
Hyper U, chaîne de magasins du Groupe Parfait, s’est engagé
auprès de l’AMPI pour promouvoir les produits PIL. Dernier
maillon avant le consommateur, ce distributeur a conscience de
la nécessité de renforcer la production locale. Encore faut-il que
la qualité soit au rendez-vous, les volumes suffisants et les prix
compétitifs. Echange avec Patrick Daniel, Directeur du magasin
Hyper U le Rond Point.
mais l’étroitesse du marché le justifie-t-il ?
C’est vrai, nous sommes une petite île – et ce
n’est pas péjoratif - mais il ne faut pas oublier
notre environnement proche. L’exportation
vers la Caraïbe me semble être une solution
parmi d’autres.
Le problème ne réside-t-il pas dans le
peu de matières premières disponibles ?
C’est évident. Tant qu’une vraie logique de filière
n’est pas mise en place, le développement
sera ralenti. D’où l’importance de regrouper
tous les producteurs, même les plus petits
qui ont tout à gagner à une structuration
commune. La demande conditionne aussi la
volonté de produire en plus grande quantité.
Les organismes qui gèrent la restauration
collective doivent s’engager à faire appel
majoritairement aux produits locaux.
Comment Hyper U valorise-t-il les
produits PIL ?
Au-delà du produit, c’est tout un système
économique et social que l’on soutient. En
magasin et sur nos catalogues, les marques
locales sont identifiées par le logo PIL. Chaque
année, en juillet et en août, sous l’impulsion
de l’AMPI, Hyper U comme ses concurrents
lancent des opérations de communication par
vagues avec de l’affichage et des annonces
dans la presse. Des animations et des
dégustations sont proposées en magasins.
Quels sont les rapports de vos clients
avec les produits PIL ?
Plus que jamais, le client fait très attention
à son porte-monnaie. Cependant, les
Martiniquais ont un lien affectif fort avec les
produits locaux qui ont l’avantage d’être
personnalisés à leurs attentes gustatives.
Ils les privilégient autant que possible.
On le constate en juillet et en août avec
les achats des Martiniquais installés en
France hexagonale qui viennent pour les
vacances. C’est à cette période que les
produits sont les plus plébiscités.
Pour encourager les produits PIL,
pouvez-vous aller plus loin que des
campagnes de communication ?
Le groupe Parfait affiche une volonté manifeste.
Nous avons déjà proposé aux industriels
locaux d’être les fournisseurs de notre marque
distributeur. Il faut que les professionnels de
l’industrie s’engagent dans un vrai partenariat
et que les plus modestes aient des volumes
suffisants. A ces conditions, nous serons
partants. Par ailleurs, nous sommes à
la disposition des industriels et de leurs
représentants. Nous pouvons les conseiller sur
l’optimisation de leur production. En tant que
distributeurs, nous connaissons parfaitement
les demandes des consommateurs. Nous
avons un panel d’informations qui pourrait leur
être précieux.
Le SDGA (Syndicat de la Distribution et
des Grossistes Alimentaires) dont vous
faites partie soutient la filière viande. Estce envisageable pour d’autres denrées ?
Nous avons voulu encourager la filière
viande martiniquaise en appliquant une
taxe volontaire sur le kilo de produits carnés
importés. Les fonds reversés à l’AMIV
(Association Martiniquaise Interprofessionnelle
des Viandes) contribuent au développement
de la profession. On peut envisager d’autres
contributions immatérielles. Aujourd’hui, Hyper
U ne souhaite pas importer massivement.
Nous sommes ouverts à un partenariat
durable auprès de l’AMPI.
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RAISON SOCIALE
RESPONSABLE
AMEUBLEMENT
Textiles
FABRICOM STORES
M. ASSELIN BARTHELEMY
Matelas
ABADIE SA
M. DE WAUBERT J-BAPTISTE
Meubles et Agencement
BOSS GROUPE (CUISINES TROPICALES) M. BOSSE LEO
EBENISTERIE 3D CARAIBES
MME DELAROZIERE REGINE
GENERALE DE MENUISERIE
M. MARIE-JOSEPH PIERRE
INOVMAG CARAIBES
M. JACQUIER FABRICE
M3P MARTINIQUE
MME DELAROZIERE REGINE
AGRO-ALIMENTAIRE
Boissons
BRASSERIE LORRAINE
M. KRUIJTZER MAARTEN
SEEMD FONTAINE DIDIER
M. GARCIN PATRICE
SNEMBG
M. WINSBACK JEAN-MARC
SOMES
M. CLERC BERTRAND
Cafés
SODIVIC
M. EVIN PIERRE-PHILIPPE
TIVOLIENNE (LA)
M. TOUSSAY HERVE
Industrie des viandes et poissons
ABATTOIR BOKAIL
M. SIOU PIERRE
ANTILLES PROCESSING
M. SEVESTRE PASCAL
COMIA
M. BILAS ALEX
DELICES LOCALES
M. EDMOND ALEX
KINI
M. MARQUET FABRICE
MARTINIQUE AVICULTURE
M. DAUCHY DOMINIQUE
MAN’ NICOL (SARL)
MME WALTER - M. GABRIEL
SIMBI
M. THEVENET JEAN-PAUL
SOTRADEV
M. ANEXIME JEAN-FELIX
Industrie des céréales
BOULANGERIE PATISSERIE GALAP M. GALAP CLAUDE
BRIOCHE BIG IN
M. BALLY GUILLAUME
CHIPSO
MME LACHESNEZ-HEUDE L.
COLIBRI CHIPS
M. CLERC BERTRAND
DELI-EXPRESS
M. AUDINAY ELIE
ETS EMILE MUSSARD (ETS)
M. MUSSARD EMILE
FERME DE AUGRAIN (LA)
M. TOUIN BERTRAND
GRANDS MOULINS DE LA CARAIBE M. PASCAL JEAN-MICHEL
MARTINIQUE NUTRITION ANIMALE
M. LABAYE MARC
MOULIN (LE)
M. LAOUE BERNARD
SMPA
M. URSULET EMMANUEL
SOCARIZ
M. LEVALOIS OLIVIER
Industrie des fruits et légumes
DELICES ET TRADITION
M. CHEMIR CHARLIE
DENEL
M. VOURCH PHILIPPE
SOCOPGEL
M. DRANE DAVID
Industrie du cacao
CHOCOLAT ELOT
M. LARCHER CHARLES
Produits laitiers
SAPY
M. TOUIN FRANCIS
SNYL
M. CAMPAGNE JEAN-GUY
SOPROGLACES
M. DOMERGUE NICOLAS
Punch et liqueurs
SOCARA
M. CHABROL NICOLAS
Rhums
DISTILLERIE DILLON
M. PASCAL RENARD
DISTILLERIE DU SIMON
M. SIMON ROLAND
DISTILLERIE LA FAVORITE
M. DORMOY PAUL
DISTILLERIE NEISSON
MME VERNANT CLAUDINE
HERITIERS JM
M. DUCHAMP HUBERT
HERITIERS H. CLEMENT SA
M. LARCHER CHARLES
HSE (RHUM ST ETIENNE)
M. HAYOT JOSÉ
BBS LA MAUNY
M. DE LAVIGNE FRANCOIS
DISTILLERIE SAINT JAMES
M. BENOIT JEAN-CLAUDE
TROIS RIVIERES
M. DE LAVIGNE FRANCOIS
Sucrerie
SAEM
M. ANDRE PHILIPPE
TRAVAIL DES METAUX
Armatures et tôles
ARMATURES DES ANTILLES
M. BERRUET PASCAL
ARMATURES MARTINIQUAISES
M. PORRY ALAIN
ARMÉTAL
M. BLONDEL JEAN-NOEL
BIOMETAL
M. BELLEMARE MICHEL
FABRIPRESS
M. MARGUERITTE OLIVIER
PROFILAGE DE MARTINIQUE
M. USUNIER PHILIPPE
PRONOVA
M. HAYOT LADISLAS
STAB
M. NONDIER ERIC
Constructions métalliques
ENTREPRISE NOUVELLE ANTILLAISE M. GOMEZ GERARD
GEFAM SN
M. DES NOES BENOIT
SOCACOM
M. DESPOINTES RAYMOND
SAVE INDUSTRIE
M. REBILLOUT ALAIN
Gouttières
CARAIBES GOUTTIERES
M. STRHOMENGER ERIC
Menuiseries métalliques
ALU CONCEPT
M. WAN-AJOUHU GILLES
ALUGWA
M. WAN-AJOUHU GILLES
ALUMASTER
M. MASLIN THIERRY
ANTILLES MIROITERIE
M. PLISSONNEAU DENIS
Liste adhérents AMPI
ADRESSE
C.P.
VILLE
TEL
FAX
IMM. SCIC - PTE DES CARRIERES
97200
FORT DE FRANCE
50 78 17
50 65 12
ZAC RIVIERE ROCHE
97200
FORT DE FRANCE
50 37 47
50 45 32
43 RUE LEOPOLD BISSOL
ZA SEMAIR - BAT A - LOCAL N° 4
ZA DE L’ESPERANCE
ZI PETITE COCOTTE - CHAMPIGNY
ZA SEMAIR - BAT A - LOT N° 5
97232
97231
97215
97224
97231
LAMENTIN
ROBERT
RIVIERE SALEE
DUCOS
ROBERT
51 07 09
65 58 21
68 14 15
56 08 74
65 68 06
51 19 77
65 58 63
68 18 42
56 23 10
65 68 07
QUARTIER UNION
9 KM RTE DE DIDIER
ZI LEZARDE - BP 253
QUARTIER CHAMPFLORE
97232
97200
97285
97260
LAMENTIN
FORT DE FRANCE
LAMENTIN CDX
MORNE ROUGE
51 19 55
64 07 88
51 14 35
52 52 52
57 15 42
64 01 69
51 40 99
52 30 55
QUARTIER LOURDES
20 RUE HENRI STEHLE - TIVOLI
97224
97200
DUCOS
FORT DE FRANCE
56 13 82
64 05 93
56 07 80
64 91 04
CHEMIN GABOURIN - BP 69
ZI SEMAIR - BP 132
PLACE D’ARMES - BP 266
20 LOT. DILLON - RUE EUCHARIS
PARC DE LA SEMAIR
HABITATION BONNAIRE
SITE DE L’ABATTOIR - P. D’ARMES
ZI PETITE COCOTTE
ZI PLACE D’ARMES
97240
97231
97232
97200
97231
97240
97232
97224
97232
FRANCOIS
ROBERT
LAMENTIN
FORT DE FRANCE
ROBERT
FRANCOIS
LAMENTIN
DUCOS
LAMENTIN
78 37 62
65 55 83
66 61 62
71 56 43
54 35 61
54 35 61
51 23 70
56 03 03
51 70 09
70 98 84
65 55 82
51 40 21
63 44 74
54 77 70
54 77 70
51 23 05
56 02 04
51 20 28
189 RTE DE RAVINE VILAINE
ZI PLACE D’ARMES
ZA SEMAIR - LOT 3
QUARTIER CHAMPFLORE
BASSE GONDEAU
ZI LEZARDE
c/o MBC - MANGOT VULCIN
PTE DES CARRIERES - BP 627
ZI LEZARDE
PARC DE LA SEMAIR
ZI PLACE D’ARMES
PARC DE LA SEMAIR
97200
97232
97231
97260
97232
97232
97232
97200
97232
97231
97232
97231
FORT DE FRANCE
LAMENTIN
ROBERT
MORNE ROUGE
LAMENTIN
LAMENTIN
LAMENTIN
FORT DE FRANCE
LAMENTIN
ROBERT
LAMENTIN
ROBERT
79 61 81
66 67 07
51 61 65
52 56 60
77 37 47
51 18 20
0696 306555
73 00 68
51 07 38
38 15 75
30 00 14
65 46 56
79 58 49
66 67 24
51 61 75
52 56 65
77 80 52
57 01 18
QUARTIER CHOPOTTE
USINE DENEL
ZI PLACE D’ARMES
97240
97213
97232
FRANCOIS
GROS MORNE
LAMENTIN
54 82 81
67 51 23
51 07 47
54 82 81
67 67 56
51 84 25
ZI LEZARDE
97232
LAMENTIN
66 60 60
51 15 11
FONDS NICOLAS
HAB. DIRECTOIRE - VERT PRE
ZI LEZARDE
97231
97231
97232
ROBERT
ROBERT
LAMENTIN
65 20 60
65 91 09
51 23 24
65 39 27
65 99 77
51 51 00
AV. DES ARAWAKS - BP 560
97242
FORT DE FCE CDX
75 04 04
75 04 76
9 RTE CHATEAUBOEUF - BP 212
USINE DU SIMON
RTE DU LAMENTIN - BP 459
LE COIN
FOND PREVILLE
DOMAINE DE L’ACAJOU - BP 22
HABITATION ST ETIENNE
GENIPA - BP 35
USINE - BP 37
GENIPA - BP 35
97257
97240
97205
97221
97218
97240
97213
97224
97230
97224
FORT DE FCE CDX
FRANCOIS
FORT DE FCE CDX
CARBET
MACOUBA
FRANCOIS
GROS MORNE
DUCOS
SAINTE MARIE
DUCOS
75 20 20
54 92 55
50 47 32
78 03 70
78 53 40
54 62 07
57 62 68
56 82 82
69 30 02
77 80 80
75 30 33
54 90 79
50 49 84
78 03 95
78 58 38
54 63 50
57 54 11
56 82 83
69 29 60
77 82 82
USINE DU GALION
97220
TRINITE
58 20 65
58 42 43
PARC D’ACTIVITES DU ROBERT
ZI PETITE COCOTTE
ZI LEZARDE VOIE 1 - BP 232
USINE DU ROBERT
BOIS ROUGE
ZI POINTE DES GRIVES
ZA SEMAIR
QUARTIER BOIS ROUGE
97231
97224
97284
97231
97232
97200
97231
97224
ROBERT
DUCOS
LAMENTIN CDX
ROBERT
LAMENTIN
FORT DE FRANCE
ROBERT
DUCOS
65 39 79
56 46 58
66 60 30
65 14 44
42 01 01
60 60 00
71 74 06
42 01 01
65 39 60
56 47 93
51 82 82
65 10 01
42 01 10
63 31 19
71 92 66
42 01 10
BASSIN DE RADOUB - BP 463
ZI CHAMPIGNY - BAT A1
BOIS ROUGE
1,2 KM RTE VERT PRE/CH. BOIS QUARRE
97205
97224
97224
97232
FORT DE FCE CDX
DUCOS
DUCOS
LAMENTIN
72 64 64
56 15 18
42 03 50
57 28 47
60 61 02
56 16 66
51 46 88
39 29 03
ZI PETITE COCOTTE
97224
DUCOS
56 48 13
56 49 09
C/O SERVIMAR - ZI JAMBETTE
C/O SERVIMAR - ZI JAMBETTE
3,5 KM RTE DE CHATEAUBOEUF N° 35
ZI LEZARDE
97232
97232
97200
97232
LAMENTIN
LAMENTIN
FORT DE FRANCE
LAMENTIN
42 05 42
42 05 42
50 43 43
51 48 73
42 95 02
42 95 02
50 52 25
51 09 64
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
71 35 08
51 48 99
38 15 85
51 70 43
65 46 65
P45
Liste adhérents AMPI
RAISON SOCIALE
Menuiseries métalliques
FACE
MAVM
SAMIR
SOCOMI
VER ALU
Recyclage des métaux
SN METAL DOM
ENERGIE
Production et distribution d’électricité
COMPAGNIE DE COGENERATION DU GALION
EDF MARTINIQUE
MARTINIQUAISE DE VALORISATION (LA)
Produits pétroliers
ANTILLES GAZ
SARA
CONSTRUCTION
Produits béton
BATIMAT BETON
BATIMAT RECYCLAGE
BETONORD
BETON PLUS
CENTRALE DES BETONS (LA)
ENTP
FRANCE BETON
LAFARGE CIMENTS ANTILLES
MACOBE INDUSTRIE
MARTINIQUE BETON
SAPEB
SDPI
Carrières
BLANCHARD SA
CARRIERES GOUYER SA
GRAVILLONORD
SABLIERES FOND CANONVILLE
SABLIERES MODERNES
Briqueterie
POTERIE DES 3 ILETS
Charpentes en bois
LE VILLAIN MQUE (SAS GPE )
CHIMIE
Peintures et vernis
AZUREL
SEIGNEURIE MARTINIQUE (LA)
SIAPOC
Cosmétiques
CARAIBES COSMETIQUES
Bougies
CLARTE DIVINE
Recyclage
E-COMPAGNIE
MARTINIQUE RECYCLAGE
Matières plastiques
CABEX INDUSTRIE
MATIÈRES PLASTIQUES MARTINIQUAISES
POLYFORMS
PROCAP
SACHERIE CAPRON
SACHERIE CLERY
SAGIP MARTINIQUE
SIMOP CARAIBES
TUBULEX ANTILLES
Engrais
OUTRE-MER FERTILISANTS
HOLDEX ENVIRONNEMENT
SCIC MARTINIQUE SAS
Gaz industriel
SOMAL
Détergents
PROCHIMIE INDUSTRIE
PAPIER BOIS
Imprimerie
BERGER BELLEPAGE IMPRIMERIE
CARAIBES ROTO DIFFUSION
CARAIBSCANN
COULEURS D’ILES
FRANCE ANTILLES MARTINIQUE
IMPRIMERIE ABSALON
IMPR. ANTILLAISE - CARAIB EDIPRINT
ÉTIK ANTILLES
SIMA
Travail du bois
MATBOIS
SCIERIE PIVETEAU
SOCAPAL
ACCESSOIRES AUTO & BATEAUX
Construction de bateaux
FUSION
MULTICAP CARAIBES
Rechapage de pneus
NOUVELLE SOMAREC
P46
RESPONSABLE
ADRESSE
C.P.
VILLE
LAMENTIN
ROBERT
LAMENTIN CDX 2
LAMENTIN
RIVIERE SALEE
TEL
FAX
66 66 00
65 55 50
50 00 22
51 56 55
68 13 99
51 46 75
65 55 53
50 68 16
51 62 08
68 23 97
M. RICHARD GERARD
M. AUBÉRY ANTOINE
M. DORMOY ALEX
M. PARFAIT ROBERT
M. MARIE-JOSEPH PIERRE
ZI LEZARDE - VOIE N° 1 - IMM. SOCOMAL
8 PARC DE LA CARAIBE
PALMISTE - BP 233
ZI PLACE D’ARMES
ZI LAUGIER - BP 45
97232
97231
97284
97232
97215
M. MONPLAISIR LIONEL
ZIP POINTE DES GRIVES
97200 FORT DE FRANCE
60 44 04
60 58 08
M. HERVE HEBRARD
M. KIENER ANDRE
M. FAGOUR JEAN-CLAUDE
USINE DU GALION
PTE DES CARRIERES - BP 573
MORNE DILLON SUD
97220 TRINITE
78 40 30
97242 FORT DE FCE CDX 59 20 12
97200 FORT DE FRANCE 42 75 80
63 09 15
60 29 76
42 75 82
M. BOURGEOIS PHILIPPE
M. MARION DAVID
CALIFORNIE
CALIFORNIE - BP 436
97232 LAMENTIN
97292 LAMENTIN CDX
50 33 30
50 18 94
50 20 11
50 00 15
M. BRICHANT J-JACQUES
M. ABRAMOVICI STEPHANE
M. GOUYER BRUNO
M. MORIN LOUIS
M. DE CHASTAIGNE THIERRY
M. ETILE NICOLAS
M. MORIN LOUIS
M. SALDANA STEPHANE
M. CORDOBA SEBASTIEN
M. BRICHANT J-JACQUES
M. TURBET-DELOF PAUL
M. SAINTE-ROSE PHILIBERT
CARRIERE MORNE DORE - BP 269
CARRIERE MORNE DORE - BP 269
CARRIERE DU PHARE - PTE NEGRES
HABITATION MAREUIL
LONG PRE / BP 255
VILLA A14 - LOT. GROS RAISINS
ZAC DE RIVIERE ROCHE
PTE DES CARRIERES - BP 863
ZI PETITE COCOTTE
CROISEE LES COTEAUX - MONESIE
CARRIERE MORNE DORE - BP 269
ZI LEZARDE
97285
97285
97200
97215
97285
97228
97200
97208
97224
97228
97285
97232
LAMENTIN CDX 2
LAMENTIN CDX 2
FORT DE FRANCE
RIVIERE SALEE
LAMENTIN CDX 2
SAINTE LUCE
FORT DE FRANCE
FORT DE FCE CDX
DUCOS
SAINTE LUCE
LAMENTIN CDX 2
LAMENTIN
66 92 00
66 92 00
61 60 11
68 24 10
50 17 38
58 39 27
42 71 90
72 84 84
56 15 10
62 56 65
51 35 63
51 22 33
51 50 48
51 50 48
61 64 31
68 13 03
50 54 45
65 36 09
50 26 37
60 01 01
56 18 71
62 30 57
51 72 74
51 23 33
M. LESNARD FRANCOIS
M. GOUYER PIERRE-JEAN
M. GOUYER CHRISTOPHE
M. ABRAMOVICI STEPHANE
M. MIRANDE JOSE
CARRIERE DE CROIX-RIVAIL
PERINELLE - BP 42
CARRIERE DU PETIT GALION
RTE DU PRECHEUR
QUARTIER DU FORT - BP 41
97224
97250
97231
97250
97250
DUCOS
SAINT PIERRE
ROBERT
SAINT PIERRE
SAINT PIERRE
51 20 10
55 75 57
61 56 15
52 92 59
78 32 32
51 09 07
55 85 58
61 86 18
52 96 62
78 30 31
M. MARIE JEAN-CLAUDE
VILLAGE DE LA POTERIE
97229 TROIS ILETS
68 03 44
68 19 27
M. AIROLA MICHEL
PARC DE LA SEMAIR
97231 ROBERT
65 01 69
65 63 99
M. DE GENTILE H-PIERRE
M. RENNER DOMINIQUE
M. MENCÉ BRUNO
CENTRE DELGRES - DILLON
ZAC RIVIERE ROCHE - BP 123
ZONE DE CALIFORNIE - ACAJOU
97200 FORT DE FRANCE 59 05 50
97252 FORT DE FCE CDX 50 56 20
97232 LAMENTIN
50 54 14
70 42 14
50 28 39
50 09 11
M. BELLEAU JOEL
ZA LE TRIANON
97240 FRANCOIS
54 27 32
54 38 34
M. SAINT-CYR JOSEPH
ZA DEVILLE - BP 18
97228 SAINTE LUCE
62 55 02
62 44 01
M. EDOUARD SYLVAIN
MME BEYER AGNES
IMM. SEEN - ZI LEZARDE
IMM. SOFAM / ZI COCOTTE CANAL
97232 LAMENTIN
97224 DUCOS
30 04 03
56 37 93
51 39 48
56 47 59
M. LANES PATRICK
M. TORRES CHRISTIAN
M. DESCAS GERMAIN
M. LANES PATRICK
MME CAPRON JOSIANE
MME CLERY HELENE
MME CHERBONNEL FLORENCE
M. FEREY GUILLAUME
M. LANES PATRICK
ZA PELLETIER
ZI CHAMPIGNY
USINE SOUDON - RTE DU VERT PRE
ZA PELLETIER
ZA DILLON
ZI JAMBETTE
ZI CALIFORNIE
HABITATION RIVIERE LA MANCHE
ZA PELLETIER
97232
97224
97232
97232
97200
97232
97232
97224
97232
57 10 23
77 13 20
42 39 44
57 10 23
75 10 43
50 09 77
50 23 23
56 31 56
57 10 23
51 53 07
77 13 28
42 39 70
51 53 07
75 24 01
50 40 07
50 09 98
56 31 46
51 53 07
M. DE REYNAL PATRICE
M. BERNUS MIKE
M. DE LAGUARIGUE NICOLAS
ZI JAMBETTE
LIEUDIT LE SIMON - ALLEE PERRIOLAT
PTE DES CARRIERES - BP 1089
97232 LAMENTIN
39 30 40
97240 FRANCOIS
70 20 23
97209 FORT DE FCE CDX 60 51 11
73 48 83
70 20 23
60 93 52
M. CHRISTOPHE PHILIPPE
CALIFORNIE - BP 278
97285 LAMENTIN CDX 2
50 05 96
50 59 59
M. DORMOY ALEX
PALMISTE - BP 233
97284 LAMENTIN CDX 2
50 32 82
50 22 48
M. DES GROTTES F-XAVIER
M. COMMEROT HUGUES
MME HENNEVILLE MARIE
M. MARRY NICOLAS
M. AUBURTIN MARC
M. ABSALON ALBERT
M. DE REYNAL GAUTHIER
MME NOGIG SYLVIE
M. UDINO PIERRE
ZA DILLON - BP 297
IMM. F.D.C. - ZI JAMBETTE
IMM. F.D.C. - ZI JAMBETTE
ZI HAUTS DE CALIFORNIE
PLACE F. MITTERRAND - BP 577
2,5 KM RTE SCHOELCHER
BOIS QUARRE
ZI COCOTTE CANAL
PARC DE LA SEMAIR - BP 129
97203
97232
97232
97232
97207
97233
97232
97224
97231
75 14 15
42 78 46
42 52 82
42 09 79
72 88 00
61 42 38
50 28 28
56 28 49
65 50 55
75 09 58
42 78 51
42 52 83
39 28 59
71 50 64
61 75 24
50 75 07
56 24 27
65 18 83
M. MERTINA OLIVIER
M. LAFON AUDRY
M. CATTIAUX MARTIAL
USINE LAREINTY
PAYS NOYE
USINE SOUDON - RTE VERT PRE
97232 LAMENTIN
97224 DUCOS
97232 LAMENTIN
30 03 00
77 09 94
51 89 60
51 67 47
77 09 75
51 89 57
M. C. DE LINVAL JEAN-YVES
M. HERNANDEZ CHRISTIAN
ZAC LES COTEAUX
QUAI OUEST - BP 898
97228 SAINTE-LUCE
68 15 13
97245 FORT DE FCE CDX 71 41 81
48 19 78
71 41 83
M. DE REYNAL TRISTAN
AEROPORT
97232 LAMENTIN
51 11 46
LAMENTIN
DUCOS
LAMENTIN
LAMENTIN
FORT DE FRANCE
LAMENTIN
LAMENTIN
DUCOS
LAMENTIN
FORT DE FCE CDX
LAMENTIN
LAMENTIN
LAMENTIN
FORT DE FCE CDX
SCHOELCHER
LAMENTIN
DUCOS
ROBERT
PIL, le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2009
42 44 24
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