prométhée chez les zombies - romain nico[...]

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prométhée chez les zombies - romain nico[...]
Romain Nicolas – 06.37.18.22.47 – [email protected]
PROMETHEE CHEZ LES ZOMBIES
traité de thanatopraxie
Bail : Romain Nicolas
extraits
Avril – Août 2016 – Lyon – Toulouse – Lyon – Grenoble – Lyon – Toulouse – Lombez – Lyon
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Romain Nicolas – 06.37.18.22.47 – [email protected]
PREMIERE PARTIE
Un parc public. Le Poutou est posé comme un peintre à paysage de parc devant sa toile
qu'il fixe très intelligemment. « Peindre ». Devant la toile est aussi posée une assiette de
macaronis aux fromages. Il la dévore dans l'idée comme s'il voulait la peindre mais, il ne la
regarde surtout pas ! C'est qu'en même temps, il doit peindre une peinture d'avant la peinture, une
peinture du geste, une forme de pré-peinture. C'est qu'il doit peindre une nuit qui éclaire ; au
moins autant qu'une grosse lampe de poche, ou qu'un gros ver luisant.
Devant lui, posent également de petits pots de peinture, et du calva.
Tout d'un coup il englouti d'un coup les macaronis au fromage et le calva. Puis il essaie de
se lancer des dizaines de fois. Et à chaque fois c'est un échec ; tout l'empêche. Il veut peindre. Il
s'arrête. Il recommence. Il s'arrête. Il se ressert du calva. Peindre ! Il recommence. Il s'arrête.
Peindre ! Son pinceau fini par tomber par terre. Il le ramasse mais, en se relevant, renverse son
chevalet et sa peinture. Il patine dessus à de nombreuses reprises, glisse, tombe et, alors qu'il
tentait de se relever, se plie en deux de douleur en criant « macaronis ! » dans un grand et long
pet. Il tente alors de se relever mais retombe à nouveau dans la boucle en jurant.
Ses pets se changent en caguades. Il dérape dans ses selles. Il patine. Comme une voiture
dans la boue ça creuse et il se retrouve au fond d'un trou profond d'un mètre de peinture et de
merde.
Il cherche son pinceau mais les parois – en merde et peinture – s'affaissent sur lui. Il doit
les manger pour éclairer son chemin. Il creuse, à quatre pattes, et utilise de moins en moins ses
mains ; il fini d'ailleurs comme ce chien qui a trouvé un charogne ou une bouse bien fraîche. Tout
à coup, il grouine, se remue, mange et chie. Une merde pend de son anus et s'entortille sur ellemême comme un tire-bouchon.
Dans un coin, un banc public où gisent La Pointu et Pompasérieux qui observent Le
Poutou depuis le début.
Durant la scène qui va suivre Le Poutou patauge, creuse, halète et se plaint en mineur.
POMPASERIEUX – Mais qu'est-ce que c'est ?
LA POINTU – Une vache à lait classique.
POMPASERIEUX – Mais non, que les viandes à lait travaillent normalement dans des bureaux.
LA POINTU – Ah mais oui ! Surtout que cette viande-là se mange sa propre production comme
un porc sans plus-value !
POMPASERIEUX – Ah ! Que je sais !
LA POINTU – Quequoi ?
POMPASERIEUX – C'est un artiste !
LA POINTU – Un de ceux qui reproduisent la production mondiale sans lui demander son avis ?
POMPASERIEUX – Ni lui payer de droits d'auteur
LA POINTU – Salopard !
LE POUTOU relève la tête en grouinant comme une marmotte.
LA POINTU – Tu n'ajoute rin au monde mis à part ta propre merde !
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LE POUTOU incline la tête sur le côté comme un chien.
POMPASERIEUX – Oui c'est à toi qu'on parle ! (Le Poutou halète) Gros chien
incompressiblement con !
Temps court. Ils se regardent. Le Poutou halète toujours comme un chien se faisant des amis puis
s'enfonce d'un coup dans la merde-peinture en grognant comme s'il avait quelque chose sur sa
truffe qu'il essayait d'enlever en se frottant. Patauger, creuser et se plaindre en mineur.
LA POINTU – Pitoyable objet non-humain, juste bon pour l'équarrissage classique. N'est-il pas
mignon ?
Le Poutou chie de façon très bruyante.
POMPASERIEUX – L'essence du mignon le traverse.
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**
DEUXIEME PARTIE
Labia, conseiller à la peinture dans son bureau, construit des châteaux de cartes. La porte
s'ouvre d'une volée, c'est Le Poutou qui a donné un grand coup de pied dedans et qui rentre
accompagné de La Pointu, ce qui fait se renverser le château de cartes.
LABIA – Ah ! Mon château ! Mais enfin, mais ça va pas ?!
LE POUTOU – Silence, le rat !
LABIA – Et puis quoi vous foirez dans mon bureau d'abord ?!
LA POINTU – Assis, Labia.
LABIA – Alors toi le trou, t'assis, t'on t'a rin d'mandé !
LE POUTOU – Oui La Pointu, un peu de respect. Madame Monsieur/ que
LABIA – /C'est monsieur !
LA POINTU – Qu'on s'en fiche.
LE POUTOU – La Pointu !
LABIA – Tenez la un peu.
LE POUTOU – Excusez. Me présente, que suis le Le Poutou, jeune artiste consempurin pour qui
la peinture est véritablement l'encrassement d'une vie, et je viens, monsieur Labia, vous présenter
mon grojet.
LABIA – Fiche-moi la paix, le gros.
LE POUTOU – Mais monsieur, mais c'est un très très gros grojet.
LABIA en larmes – Qu'il m'a tout renversé.
LE POUTOU – C'est parce qu'il est renversant.
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LABIA – Renversant ?
LE POUTOU – Qu'oui.
LABIA – Oh. Oui mais, mais mon château.
LE POUTOU – Qu'il était plus gros que votre château et c'est pour ce ça qu'il l'a renversé.
LABIA – Plus... plus gros ?
LE POUTOU – Qu'oui.
LABIA – Comment se peut ?!
LE POUTOU – C'est qu'il possède beaucoup de paleurs républicaines.
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Hurlements. Éclairs. L’Assistant Bandan rentre par l'autre porte.
L'ASSISTANT BANDAN – Qu'ils vont examiner votre grossier mais/
LE POUTOU – /Non, la bite ! Lassez nous pénétrer dans la porte et défendre oralement notre
grojet nous même !
L'ASSISTANT BANDAN – Ah ah ah. Vous voulez franchir la porte ? Ah ah ah ! Mais c'est
impossible ! Derrière cette porte se trouve la salle d'attente avant retour des grossiers – endroit
terrible puisqu'il vous faudra patienter plusieurs mois avec les autres quémenteurs sans eau ni
nourriture à regarder des magazines de vulgarisation culturelle.
LE POUTOU – Ah !
LA POINTU – Non !
LE POUTOU – Vous mentez !
L'ASSISTANT BANDAN – Si !
LE POUTOU ET LA POINTU – Ah !
L'ASSISTANT BANDAN – Et que vous ne pourrez pas sortir pour aller aux cabinets sans quoi
vous perdrez votre place dans la file d'attente !
LA POINTU – Ah !
LE POUTOU – Mon Mieu !
LA POINTU – Vous êtes ignoble !
L'ASSISTANT BANDAN – Et après cette salle se trouve encore une autre salle !
LA POINTU ET LE POUTOU – Non !
L'ASSISTANT BANDAN – La très terrible salle de réunion !
LA POINTU ET LE POUTOU – Non !
L'ASSISTANT BANDAN – Si ! Celle dont la porte est gardée par un terrible gardien qui me
ressemble comme un demi-frère.
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LA POINTU ET LE POUTOU – Ah !
L'ASSISTANT BANDAN – Mais en pire !
LA POINTU ET LE POUTOU – Non !
L'ASSISTANT BANDAN – Si ! Et de plus, voyez comme je suis laid et repoussant.
LE POUTOU – Ah c'est bien vrai !
L'ASSISTANT BANDAN – Tellement que les souris et les mulots – même un jour un chat –
tombent raides morts foudroyés en regardant mon visage.
LA POINTU ET LE POUTOU – Ah !
L'ASSISTANT BANDAN – Et de plus !
LA POINTU – Encore ?
L'ASSISTANT BANDAN – Oui ! Je ne suis qu'un simple assistant et donc, qui sait ce qui
pourrait arriver si vous étiez mis en face au visage d'une salle remplie de véritables conseillers à
la peinture !
LA POINTU ET LE POUTOU – Ah !
LE POUTOU – Mais lui pourtant qu'on l'a vu.
L'ASSISTANT BANDAN – Mais pas regardé en face !
LA POINTU – Qu'il a raison !
LE POUTOU – Ah !
L'ASSISTANT BANDAN – Sinon vous ne seriez plus là pour en palper !
LA POINTU ET LE POUTOU – Ah !
L'ASSISTANT BANDAN – N'entrez jamais dans la salle de réunion.
CONSEILLERS A LA PEINTURE OFF – Faites-les rentrer !
LA POINTU ET LE POUTOU – AH !
L'ASSISTANT BANDAN – Que Mieu ait pitié de vous.
La Pointu et Le Poutou sortent par l'autre porte. Éclairs. Hurlements.
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