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GRAND CABINET
Le décor et le mobilier du grand cabinet
s’inspirent d’un inventaire de 1776. Ils
illustrent la permanence du style rocaille
dans les châteaux de province pendant toute
la seconde moitié du 18e siècle.
Photo 1
En devenant la propriété des du Muy en 1732, le château de Grignan
perd son rôle politique et social d’importance en Provence pour devenir
une résidence secondaire. Le grand cabinet, lieu d’études propice aux
conversations intimes et aux affaires, est tendu d’une « brocatelle rouge
et fort jaune », d’un style déjà démodé pour l’époque. Des portraits
complètent le décor.
Au 19e siècle, des ateliers parisiens se spécialisent dans la copie des chefsd’œuvre de l’ébénisterie du 18e siècle. Le bureau plat en est un bel exemple.
Composé de trois rangs de tiroirs en ceinture et reposant sur quatre pieds
galbés, il est plaqué de bois de violette et orné de bronzes naturalistes
se rapprochant de ceux de certains meubles de Jacques Dubois, célèbre
ébéniste du règne de Louis XV.
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servez-vous
Au 18e siècle, menuisiers et ébénistes travaillent sur des modèles marqués
par la commodité et l’élégance. Ils inventent de nouveaux meubles qui
répondent aux différents besoins du rangement (la commode), de la
sociabilité (la chaise en cabriolet) ou de l’étude (le bureau plat). Le jeu de
courbes et de contre-courbes, le répertoire décoratif fantaisiste issu de la
flore ou de la faune sont emblématiques de l’art rocaille (photo 1).
Au fil des collections...
Portrait présumé de Marie-Thérèse de Mison, comtesse du Muy
18e siècle, huile sur toile
Collection municipale de Grignan
Les portraits des 17e et 18e siècles répondent à une triple exigence : fixer les traits
d’un individu en les idéalisant légèrement, affirmer le rang social et exprimer la
personnalité du modèle. Sa réussite dépend du savant équilibre que l’artiste établit
entre ces trois fonctions.
Le tableau représenterait Marie-Thérèse de Mison, épouse de Jean-Baptiste de Félix,
comte du Muy, propriétaire du château de Grignan à partir de 1732.
L’exactitude des traits, le buste de trois quart et le rendu du drapé illustrent l’évolution
vers une allure élégante empreinte de naturel.
Commode
Provence, milieu du 18e siècle, noyer, bronze
Collection municipale de Grignan
Apparue sous le règne de Louis XIV, la commode devient l’un des meubles
emblématiques du 18e siècle. Alliant utilité, maniabilité et agrément, elle remplit la
double fonction de meuble de rangement et de meuble d’apparat.
Dérivant du coffre mais ouvrant à plusieurs tiroirs, sa forme et son décor évoluent
au gré des époques.
La commode présentée dans cette salle est de style rocaille, caractéristique de
la production nîmoise. A la façade et aux pieds galbés répond un répertoire
ornemental naturaliste essentiellement présent sur les tiroirs et la ceinture.
Deux chaises en cabriolet
Sud de la France, vers 1760, noyer, canne
Collection municipale de Grignan
Au 18e siècle, la quête du luxe et du bien-être triomphe dans les arts décoratifs.
servez-vous
Le dossier des sièges est abaissé afin de ne pas déranger la coiffure. Incurvé, il épouse la forme
du corps. Pour la garniture, la paille et le jonc sont délaissés au profit de la canne, matériau
plus solide et plus propre.
Facilement transportables, ces chaises facilitent la formation de cercles intimes ; elles sont
appelées sièges «courants» ou «en cabriolet». Celles présentées dans la salle sont des sièges
de musicien ; elles sont reconnaissables à leur assise circulaire et à l’étroitesse du dossier.
Les deux meubles et le portrait font partie de la collection de Léopold Faure.
En 1838, ce notable grignanais acquiert le château en ruine. Par des travaux conservatoires,
il stoppe le processus de dégradation de la demeure. Il cherche également à rassembler le
mobilier seigneurial dispersé pendant la Révolution française.
Buste de Léopold Faure
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Conception : service des publics Châteaux de la Drôme / G. Emonot / P. Guiral - Crédits photographiques : ville de Grignan, X. Grandsart, P. Verhille