Internat für Mädchen

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Internat für Mädchen
Internat für Mädchen
Ce scénario se déroule dans le sinistre pensionnat pour jeunes filles de Schallpfort en Prusse en
1896. La plupart des aspects de ce scénario sont ouverts. Libre à vous de vous en inspirer pour créer
vos intrigues dans ce pensionnat. Un travail de recherche sur la vie en Allemagne à cette époque
paraît nécessaire, surtout pour jouer la dernière partie du scénario qui est toutefois facultative (Le
palais impérial du Kaiser, par exemple, n’existe plus, même si il existe un projet de reconstruction,
mais il est possible d’en trouver des photos). Une toute petite partie de ce scénario est très
librement inspirée d’un film allemand de 1931 de Léontine Sagan : « jeunes filles en uniforme ». Un
remake avec Romy Schneider a été réalisé par Géza Von Radvanyi en 1958. Ces deux films peuvent
servir de source d’information intéressante.
Le pensionnat de Schallpfort
Cet établissement a été construit au
XVIIIème siècle par Frédéric II. Le code y
est d’une rigidité exemplaire. La directrice,
Mlle Shanorst tient l’établissement d’une
main de fer. Le côté Prussien pur et dur
de ce pensionnat est d’ailleurs totalement
assumé par elle, puisqu’elle y trouve une
logique éducative et patriotique qui lui
paraît naturelle et dans laquelle elle se
complaît. Il paraît vain en apparence de
lutter contre, du moins de front. Tout
contrevenant ne peut de toute manière
que finir par être broyé par la « Machine »
comme l’appelle les pensionnaires. Et au
final, après plusieurs années passées dans
ces murs, on en sort « formaté » ou bien
« totalement anéantit », parfois les deux.
C’est en tout cas l’image que le pensionnat
s’est donné.
La première chose que les filles voient en se réveillant le matin dans les dortoirs et qu’elles voient
aussi le soir avant l’extinction des feux est la devise écrite en gros caractères gothiques sur le mur :
« Nous ne sommes pas sur terre pour être heureux mais pour faire notre devoir ». Cette devise est
martelée aux élèves à longueur de temps. Car la directrice considère que la vie est dure et qu’il faut
s’y habituer dès le plus jeune âge. Les frivolités ne sont pas pour ses pensionnaires : elle considère
que lorsqu’on est une fille née en Prusse, on devient mère et femme de soldat. Autant donc qu’elles
s’habituent tout de suite à une vie rude et austère. Les élèves se lavent à l’eau froide afin de forger
leur caractère. Les personnages important de l’Histoire Allemande sont vénérés : Frédéric II et
Bismarck en particuliers ont leur statue dans le parc du pensionnat. Le Kaiser Guillaume II et sa
femme, l’impératrice Augusta-Victoria sont les bienfaiteurs de l’établissement et chaque année,
l’impératrice rend visite aux pensionnaires, ce qui rompt la monotonie grisâtre de l’endroit.
Une discipline de fer
Comme la discipline est dure, les punitions sont de ce fait particulièrement rudes : Les heures de
retenue sont facilement données pour la moindre infraction au règlement : un mauvais maintient, un
uniforme mal mis, parler sans autorisation, etc… Pour les fautes les plus graves, la directrice fait
appel à Mlle Kurt, le professeur d’Anglais : la terreur du pensionnat. Celle-ci, en effet, se fait un
malin plaisir d’administrer de virulents coups de cannes aux élèves avec une dextérité qui, paraît-il,
lui a été enseigné lorsqu’elle-même étudiait en Angleterre, il y a quelques années. L’art du
« caning » n’a donc aucun secret pour elle et elle en use et abuse à la grande terreur des
pensionnaires.
L’arrivée au pensionnat
Le scénario débute lors de l’arrivée des personnages dans l’établissement, en début d’année scolaire.
Selon les cas, les filles sont accompagnées par des membres de leur famille ou bien par leur
gouvernante et parfois leur domestique si elles en ont.
Après l’installation dans les chambres, ou plutôt les dortoirs de 20 lits où chacune ne possède qu’une
simple armoire sans clef pour ranger ses affaires, les nouvelles sont rassemblées dans le grand hall en
compagnie des anciennes. Les anciennes se tiennent droites et jettent à peine un regard aux
nouvelles. Celles qui le font les regardent plutôt de haut ou bien avec un petit sourire en coin
montrant un peu de mépris. Les « anciennes » sont rentrées deux jours plus tôt. La directrice, Mlle
Schanorst entourée des professeurs, fait un discours énergique de bienvenue aux nouvelles dans
lequel elle explique les principes de l’école, basées sur la discipline. Elle détaille aussi ce qu’elle
attend ce de fait de ses pensionnaires : obéissance, droiture, courage et patriotisme. Chaque classe
de nouvelle élève est chaperonnée par une élève de dernière année appelée la « responsable des
cadettes». Elle a pour fonction d’aider les nouvelles à mieux s’intégrer au départ. Elle leur sert de
guide et parfois de confidentes. Ce sont des filles qui prennent leur tâche au sérieux mais avec
lesquelles on peut discuter et poser toutes sorte de questions. Elles peuvent aussi servir de
confidentes parfois. Certaines bénéficie d’une popularité et même d’une admiration particulière de
la part des autres élèves, le plus souvent en raison d’un fort charisme ou d’un fort caractère, parfois
les deux.
La faiblesse est considérée comme une tare et les élèves qui ont le malheur d’en faire preuve sont
priées énergiquement de se ressaisir. Mais derrière la façade très austère du pensionnat, les élèves
vont découvrir au fil des jours que leurs camarades ne sont pas toutes semblables et que même si la
plupart semblent « formatées », sous le vernis, les tempéraments se mettent à pointer. D’ailleurs, les
personnages se rendront vite compte, dès les premiers soirs qu’un des professeurs a une étrange
manie : elle vient dire bonsoir à ses élèves, juste avant l’extinction des feux. Pour beaucoup de ces
filles en manque d’affection maternelle, ce moment est important même si elles n’osent pas
l’avouer. La jalousie de certaine PNJ, qui se sentent peut être délaissées lors de ce moment là, peut
les pousser à dénoncer ce genre de pratique à la directrice en inventant de soi-disant relations
préférentielles, voire intimes entre ce professeur et certaines élèves. Selon le cours que l’on veut
faire prendre au scénario, cela peut avoir des liens avec la vérité ou bien être de pures
affabulations. Dans tous les cas, cela peut créer pas mal de problèmes.
Autre chose : une première rumeur fait rapidement état que dans chaque classe, deux élèves ont
pour objectif d’espionner leurs camarades et de rapporter tout aux professeurs ou bien aux
responsables des cadettes. Mais personne ne sait de qui il s’agit. Il peut être intéressant de jouer ici
sur la suspicion…
Le pavillon et les lettres :
Dans le parc, les élèves remarqueront un pavillon en bois qui est toujours fermé. On raconte qu’il a
été condamné depuis que des élèves, il y a plusieurs années ont été surprises la nuit avec des
garçons venus de l’extérieur. Vérité ou légende ? Certaines disent que c’est surement un passage
vers un autre monde ou le point de départ de souterrains menant aux enfers ou au Walhalla. On dit
aussi qu’il a été fermé en raison du suicide d’une des pensionnaires qui s’y est pendue un soir de
pleine lune. Elle s’appelait Helen Hasher et on dit que depuis, son fantôme hante les lieux. D’ailleurs,
de mystérieuses lettres signée Helen Hasher vont apparaître dans les couloirs du pensionnat au fil
des semaines. Ces lettres, titrées « chronique du Walhalla de Schallpfort » dénoncent le
comportement de la directrice, de certains professeurs et même de certaines élèves, leur promettant
la punition divine dans l’autre monde. La directrice trouve la plaisanterie douteuse et promet le fouet
à la coupable de cette mauvaise blague si elle est découverte. Connaissant la discipline qui règne en
ces lieux, ce genre de chose paraît stupéfiant.
Le clan des Valkyries :
Dès la première semaine : les personnages assistent à une punition très dure d’une élève qui a
enfreint le règlement : on l’a trouvé dans les couloirs après l’extinction des feux. Si les élèves
souhaitent en savoir plus, elles apprendront qu’elle tentait de relever un défi pour entrer dans un
groupe d’élèves qui se font appeler les « Valkyries ». Les rumeurs les plus folles courent d’ailleurs à
ce sujet car personne ne sait si ce groupe existe vraiment et si oui, qui en fait parti. En réalité, ce
groupe existe bien et s’est organisé en société secrète. Il compte 5 membres qui choisissent ellesmêmes qui leur semblent digne de faire parti de leur clan. A partir du moment où elles ont repéré
des candidates, elles leur font passer des épreuves pour tester leur courage avant de les faire
participer à une cérémonie rituelle. Il peut être intéressant qu’un des personnages soit ainsi contacté
ou bien qu’une de leur camarade soit soumise à une épreuve.
L’épreuve, si les personnages l’acceptent, consistera à aller de nuit dérober la clef du pavillon du
parc dans le bureau de la directrice ainsi que la canne de Mlle Kurt dans sa chambre. Deux épreuves
particulièrement difficiles avec toutes les conséquences qu’un échec pourrait avoir… Dans la
chambre de Mlle Kurt, à côté de ses cannes, les personnages découvriront des livres malsains : « L’art
de la discipline et du caning » et plusieurs ouvrages de littérature lesbienne sado-maso écrits en
anglais. Il ne fait aucun doute qu’un pareil secret peut toujours être intéressant à connaître.
Une fois la clé en leur possession, les personnages pourront visiter le fameux pavillon. Rien de spécial
ne s’y trouve à moins que le MJ n’en décide autrement…
Si les personnages souhaitent faire parti du clan, ils devront se soumettre à une étrange cérémonie.
Les membres du clan des valkyries entraînent les personnages à l’extérieur de l’enceinte du
pensionnat en passant par une petite porte en fer rouillée située dans un coin du parc laissé à
l’abandon. Elles possèdent la clef depuis le début de l’existence du clan. Elles emmènent les
personnages à quelques centaines de mètres, dans une clairière où on peut voir un chêne très ancien
entouré de grandes pierres plates. Il s’agit d’un site antique où les tribus de germains pratiquaient
des sacrifices humains à leurs dieux. On dit que des romains et leur famille capturés à la bataille de
Teutoburg y ont été sacrifiés dans des cérémonies abominables. Les membres du clan se déguisent
en valkyrie (ailes en carton avec plumes collées dessus, casque à pointe, le tout très kitch).
Les filles qui veulent devenir membre sont attachées sur des pierres sacrificielles par leurs
camarades déguisées en valkyries. Durant la cérémonie, on leur fait la lecture d’extrait de la légende
de Siegfried. Elles font boire les filles qui sont vite saoules (les membres du clan savent où le
professeur d’Allemand cache sa réserve de schnaps). Evidemment, une fois la cérémonie terminée, il
faudra songer à rentrer discrètement au pensionnat en aidant celles qui sont saoule. Evidement, les
personnages peuvent aussi assister à tout cela en observant et en suivant de nuit le groupe sans pour
autant en faire parti.
Les personnages, qu’ils finissent ou pas de faire parti du clan des valkyries, découvriront tôt ou tard
que c’est Rachelle, leur chef qui signe les chroniques du Walhalla de Schallpfort » avec l’aide des
autres membres du clan. Selon la tournure du scénario et des relations des personnages entre eux,
cette information pourra toujours leur être utile.
La fête et le voyage de fin d’année :
En fin d’année, une petite fête a lieue dans le pensionnat durant laquelle les familles viennent
assister à un spectacle organisé par les élèves : il s’agit souvent d’une pièce de théâtre, ou d’extraits
de pièces joués par les élèves. A la suite de quoi un buffet a lieu. C’est le seul moment de vraie
détente de l’année et où les règles du pensionnat se relâchent un peu.
Les 20 meilleures élèves seront ensuite invitées à Berlin par l’Impératrice Augusta-Victoria qui est
aussi reine de Prusse. Si les élèves en font partie, le voyage se fera en train et elles logeront dans une
dépendance du palais. Le séjour comprendra une réception au palais impérial, une soirée à l’Opéra,
une ballade sur la rivière Spree en bateau, une visite des musées de la ville. Selon l’orientation que
l’on veut faire prendre au scénario, ce voyage peut être plus ou moins mouvementé. Il est même
possible d’y mêler des intrigues d’espionnage : lors de leur séjour, un espion ayant sur lui les plans
dérobés d’une arme allemande (canon, fusil, navire, aéroplane, ou même plan Schlieffen, au choix),
se retrouve poursuivit, acculé et obligé de se débarrasser rapidement de ces plans afin de ne pas
être pris. Il ne trouve pas mieux que de les glisser dans les affaires des élèves. Si les personnages
tombent dessus, cela ne manquera pas de les intriguer. L’espion fera bien entendu tout son possible
pour les récupérer par la suite, quitte à utiliser toutes les options possibles : ruses, charme,
menaces, chantage, vol, enlèvement, etc…

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