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15 Sports La Gruyère No 138 / Jeudi 28 novembre 2013 / www.lagruyere.ch Le kung-fu, un grand coup de pied dans la morosité ART MARTIAL. Des cours de kung-fu sont donnés à Riaz par l’Institut de développement humain (IDH). CONCEPT. Le maître prône une approche non violente et positive. CLUB. Petits et grands adorent. Ils proposent un spectacle samedi. ●●● ATHLÉTISME Ungersböck qualifié pour les championnats d’Europe Pascal Ungersböck participera bien aux prochains championnats d’Europe juniors de cross. Même s’il était quasiment certain de se rendre à Belgrade après avoir réalisé de très bons résultats cet automne lors des épreuves de sélection, le Bullois a appris hier sa qualification officielle. Le Gruérien prendra le départ de cette épreuve le 8 décembre prochain. SKI ALPIN Andrea Thürler sur le podium, Laurie Oberson se distingue KARINE ALLEMANN Certains mots ont l’art, martial ou non, d’en appeler à l’imaginaire. Kung-fu... Comment ne pas voir Bruce Lee dans sa combinaison jaune et noir dézinguer des dizaines d’hommes cagoulés (Le jeu de la mort). Puis Uma Thurmann, dans la même tenue, en faire de même un sabre à la main (Kill Bill). Les plus jeunes pensent à un panda un peu gauche et à une tigresse redoutable (Kung-fu Panda). D’autres à des moines shaolin, certains jouent même au football (Shaolin Soccer)… Bref, le kung-fu est un fantasme collectif. Ce lundi soir là, à Riaz, les entraînements sont bien réels. «Vous êtes des tigres! Et là, vous caressez de l’eau…» Pascal Grangier explique et réexplique les enchaînements, les taos, à des enfants bien appliqués. «Le langage imagé, ça leur parle beaucoup», sourit le responsable des cours. Il y a dix ans, quand l’ancien maître du Club d’art martial de Riaz a rendu son tablier, parents et moniteurs ont voulu poursuivre. «Nous avons établi une liste de noms qui nous semblaient sérieux, poursuit Pascal Grangier. La première école que nous avons visitée était IDH, basée à Fribourg.» L’Institut de développement humain est dirigé par Armando Quintana Wong, un Péruvien d’origine chinoise (lire cidessous). Signe particulier: l’éco- EN BREF Stéphane Rochat, le maître Armando Quintana Wong, le moniteur Pascal Grangier, Daphnée Gharaee (de g. à dr.) et les jeunes élèves de Riaz. CLAUDE HAYMOZ le vise avant tout le bien-être des élèves, et cela passe par la pratique sportive. L’enseignement se veut philosophique autant que physique. En plus du kungfu, IDH propose des cours de yoga, de shiatsu, de qi gong (respiration) et de… zumba. Décision est prise d’ouvrir une antenne à Riaz. Depuis 2003, donc, la salle des combles du bâtiment communal accueille une partie des cours. Aujourd’hui, une centaine de membres y pratiquent du kung-fu (35 enfants et 15 adultes), de la zumba (35 participants) et du yoga (15). Samedi à 20 h, ils présenteront leur travail dans un spectacle intitulé Nos origines à Riaz (20 h à la salle omnisports). Comment se passe l’enseignement du kung-fu? «Sur le plan physique, c’est très complet, explique le maître Armando Quintana Wong. Il y a l’endurance, bien sûr, mais nous travaillons aussi beaucoup de mouvements circulaires pour la souplesse du corps. Et puis, on ne développe pas seulement la force, mais la grâce dans le mouvement. C’est une confrontation avec soimême. La manière dont on s’entraîne est la manière dont on se comporte dans la vie.» L’enseignement du kung-fu reste toutefois rigoureux. «Je suis obligé de l’admettre, sourit le maître. Cela ne s’appelle pas “martial” pour rien. Il faut beaucoup travailler. Mais le plaisir vient quand on ressent toute l’efficacité d’un mouvement.» Quid des enfants? «Ils adorent se dépasser. Et puis, on travaille sur des objectifs à court terme. Ils voient leur progression et ont envie d’évoluer dans les grades (n.d.l.r.: le kung-fu propose trois échelles de sept grades). Et puis, ce n’est pas seulement qu’ils aiment cette rigueur. C’est qu’ils ont besoin d’être cadrés.» Et Pascal Grangier d’ajouter: «Pour cet aspect, c’est surtout les parents qui sont contents!» Le combat, passage obligé L’approche IDH se veut non agressive dans la mentalité. Mais qu’en est-il des combats? «C’est un passage obligé, explique Armando Quintana Wong. Les gestes appris doivent être testés en combat. Sinon, ce serait comme faire de la grimpe toute sa vie dans une salle, sans jamais aller en montagne…» Mais les combats se font à l’interne, pas en compétition. «Chez nous, un élève ne peut combattre qu’après avoir obtenu sa troisième ceinture, explique le maître. Et puis, c’est toujours face à un élève plus expérimenté, qui a la responsabilité de maîtriser ses coups pour ne pas le blesser. Il doit juste lui montrer les failles dans ses gestes. Il faut tout de suite s’enlever de la tête l’idée de battre quelqu’un. D’ailleurs, plus on pratique un art martial, moins on est bagarreur. Ce qu’on apprend, c’est la maîtrise.» ■ Spectacle Nos origines à Riaz, samedi à 20 h à la salle omnisports de Riaz. Renseignements sur le club sur le site www.idh-suisse.ch. Grand-papa grand maître chinois «Un tableau magnifique» Après de longues années dans le football, le Riazois Pascal Grangier s’est tourné vers les arts martiaux à cause de problèmes de dos. «J’ai découvert un sport très complet, qui travaille aussi bien la force, la résistance, la souplesse… explique l’ingénieur en télécommunication de 38 ans. Mais il y a de la place pour tout le monde et pour tous les niveaux.» Quant à Armando Quintana Wong (52 ans), au bénéfice d’une formation en psychologie, d’un diplôme d’enseignant de yoga et d’une maîtrise de kung-fu – il est troisième ceinture dans la deuxième échelle des grades – il s’agit d’un héritage familial. «Mon grand-père était chinois et grand maître de kung-fu. C’est lui qui m’a appris toutes les bases, ainsi qu’à mon frère. Nous avons grandi à Lima, au sein de la communauté chinoise. Mon frère est un grand champion international. Moi aussi, j’ai fait beaucoup de combats à une époque. Mais, je me suis rendu compte que ce n’était pas ma recherche. Le combat nous pousse dans une version plutôt agressive de la vie.» Nous sommes dans les années 1980, le jeune homme commence le yoga. Il découvre alors IDH, l’Institut de développement humain, surtout répandu en Amérique du Sud. «J’ai trouvé une vision totalement différente des arts martiaux.» Désormais enseignant à IDH, Armando Quintana Wong est invité en 1989 par le Département des sports de l’Université de Fribourg, dans le cadre des festivités du 100e anniversaire de l’Uni. Il ne quittera plus les bords de la Sarine, où il dispense toujours deux heures de kung-fu par semaine aux étudiants. Concrètement, l’approche d’IDH aborde des domaines comme la relaxation, l’alimentation et même la philosophie. «On met à disposition des théories. Ensuite, c’est aux élèves de prendre ce qui les intéresse.» Bouger avec la zumba L’organisation internationale prône «le développement d’une humanité plus consciente d’ellemême et de sa mission sur la planète». Un projet pour le moins ambitieux. «Oui, mais ce changement passe par le changement personnel, sourit le Péruvien. Si les gens ont une meilleure condition physique, leur bien-être est plus grand. Et leur impact sur leur environnement sera positif.» En ajoutant la zumba, l’école cède aussi à un mouvement de mode, non? «On en a débattu, explique Armando Quintana Wong. C’est une idée comme une autre pour arriver à toucher des personnes. La zumba permet à beaucoup de gens de bouger, de transpirer et de se sentir bien, le tout dans une grande gaieté. C’est très positif pour eux. Et donc très positif pour leur vie.» KA Lundi soir, l’ambiance était plutôt rigolote entre les élèves. Samedi, dans le cadre du 10e anniversaire d’IDH en Gruyère, ils présenteront ce qu’ils savent faire dans le spectacle Nos origines à Riaz. Sabre à la main, Daphnée Gharaee en sera l’un des personnages principaux. La Marsensoise de 19 ans fait partie du club depuis le début, en 2003. «J’aime le fait que ce soit autant sportif que spirituel, explique-t-elle. Quand on dit “kung-fu”, les gens pensent tout de suite à l’attaque. Mais c’est un sport très défensif. Et puis, j’aime toute la philosophie d’un esprit sain dans un corps sain.» Comme le préconise l’enseignement, Daphnée Gharaee aimerait bien être végétarienne. «Mais je n’y arrive pas… encore», sourit-elle. Depuis quatre ans, Stéphane Rochat (Bulle, 29 ans) aime dépasser ses limites: «J’apprécie le côté canalisation de l’énergie. On se défoule, mais on apprend beaucoup mentalement.» Même discours chez Sandy Maillard (Vuadens, 20 ans). Avec le goût de l’esthétique en plus: «J’avais déjà pratiqué un sport de combat. Avec le kung-fu, en plus du côté “martial”, il y a le mot “art”. Quand on voit avancer les gens qui réalisent leurs mouvements synchronisés, ça forme un tableau vraiment magnifique.» La famille Guyot, de Sommentier, pratique en famille. Il y a le papa Patrice, la maman Sidonia et la fille Anaëlle, 13 ans. Si les parents apprécient le travail physique, la souplesse du corps et l’aspect non agressif du kung-fu, la jeune fille est heureuse de pouvoir se «défouler en dehors de l’école». Comment l’adolescente gèret-elle l’aspect rigoureux de l’apprentissage? «C’est vrai que j’ai déjà eu envie d’arrêter. Mais ça passe par des phases. Dès qu’on franchit un palier, on est content de sa progression.» Et le papa d’ajouter: «Il y a une belle dynamique de groupe à traverser les efforts ensemble!» KA Jusqu’à présent, ce mois de novembre n’avait pas été propice aux bons résultats pour les skieuses régionales. Les choses ont changé hier, avec deux belles performances. La première est la 2e place (19,36 points) obtenue par Andrea Thürler lors d’un slalom géant FIS à Davos. La skieuse de Bellegarde tient son premier bon résultat de l’hiver après avoir vécu des premières courses difficiles, à l’image de son élimination la veille en géant dans la station grisonne. Laurie Oberson (Bulle) a également tiré son épingle du jeu hier à Davos en se hissant au 15e rang (28,04 points). Son meilleur résultat en termes de points FIS depuis ses débuts, en 2009. Mardi, elle a été éliminée. La Châteloise Coralie Besençon a fait preuve de régularité en terminant les deux géants de Davos. Elle s’est classée 48e (65,53 points) et 61e (58,69 points). A noter la 63e place (86,26 points) de Marie Monney (Châtel-SaintDenis) et la 78e (69,09 points) d’Audrey Chaperon (ChâtelSaint-Denis). Naomi Mooser (Bellegarde) était, elle, lundi en Norvège. Elle a terminé 33e (77,33 points) d’un slalom. Pierre Bugnard (Charmey) a pris le 13e rang (35,04 points) mardi d’un géant à Val-Thorens (France). BASKETBALL Ron Yates quitte Fribourg Olympic Le pivot américain Ron Yates a demandé à être libéré de son contrat le liant à Fribourg Olympic avec effet immédiat. Arrivé en 2011 sur les bords de la Sarine, le joueur de 31 ans quitte le club avec la troisième meilleure moyenne de points marqués par match (14,4 points et 7,7 rebonds). Les dirigeants fribourgeois sont à la recherche d’un remplaçant. EN LNA ●●● HOCKEY SUR GLACE FR-Gottéron accueille la lanterne rouge Championnat de Suisse Mardi GE-Servette - FR-Gottéron 4-1 Vendredi, 19 h 45 FR-Gottéron - Rapperswil Classement 1. Fribourg 2. Davos 3. Zurich 4. Ambri 5. Kloten 6. GE-Servette 7. Lugano 8. Lausanne 9. Berne 10. Zoug 11. Bienne 12. Rapperswil 26 26 26 27 26 27 26 25 26 25 26 26 16 8 1 0 1 0 14 8 0 1 2 1 14 6 0 1 0 5 14 9 0 0 1 3 11 9 2 0 4 0 10 9 1 2 4 1 11 11 0 2 2 0 9 12 1 1 1 1 7 11 2 3 1 2 6 10 3 1 0 5 5 14 1 0 5 1 5 15 1 1 1 3 81-71 81-66 83-57 72-66 76-63 76-70 72-60 51-61 64-75 69-84 57-77 65-97 52 48 48 47 45 43 39 33 32 30 28 23