L`histoire de la bouteille…
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L`histoire de la bouteille…
L’histoire de la bouteille… Septembre 2004… Alors à l’emploi du Dagobert depuis 4 ans, j’achetai ma première bouteille de vin de garde : Joseph Phelps Insignia 1999, de la magnifique région de la Napa Valley. À 27 ans, je venais d’investir 230$ (véritable fortune pour un gars qui buvais du Jacobs Creek Reserve pour se gâter!) dans ce qui était voué à devenir LA bouteille que j’ouvrirais la journée où j’accèderais à l’actionnariat du Dagobert. Bien sûr à titre de nouveau gérant de plancher de début de semaine et promoteur des jeudis, j’étais encore loin de mon but. Par contre j’ai toujours cru qu’il est primordial de se fixer des objectifs qui nous permettent de grandir en tant que personne et celui-ci en était un des plus motivants. Une dizaine d’année plus tard, cette bouteille est toujours en hibernation dans la plus haute marche de mon cellier, en attente d’être l’élément festif et rassembleur d’une célébration si longuement espérée. Chaque fois que j’ouvre la porte du cellier et que je la regarde, elle me chuchote à l’oreille : ‘’Mais qu’est-ce que tu attends? Est-ce mon tour?’’. Eh bien d’ici la fin de 2014, c’est le cœur valsant entre la joie et la peine, la tristesse et la libération, le deuil et la renaissance que je boirai enfin cette bouteille, mais pour une toute autre raison. D’ici la fin 2014, ce sera inévitablement avec soulagement, émotion et fébrilité qu’entouré de mes proches, je soulignerai au son sourd et pénétrant d’un ‘’pop’’ de bouchon de liège, mon départ du Dagobert. Ne soyez pas tristes pour moi; au contraire! J’en suis rendu à un moment de ma vie où j’ai besoin de nouveaux défis, où je veux pouvoir m’épanouir dans de nouveaux projets. Bien sûr, j’ai vécu tant de choses au travers de mes 14 années au Dagobert que j’ai dû prendre beaucoup de recul afin de murir ma décision. Il y avait tant de facteurs à considérer : les 90 employés que je côtoie et apprécie tant, le day to day imprévisible qui me tient en haleine constamment, toutes les consécrations vécues au fil des années, la sécurité d’emploi, le cercle d’affaires qui est rendu un cercle d’amis, le Pinch of Love, le Gumball 3000, Richie Hawtin le soir de mes 30 ans, le feu de 2009, mes soirées métamorphosé en DJ A.R.D., les polémiques de toutes sortes que j’ai dû défendre dans les médias, Le Chemin qui Marche lors du 400e, les partys Red Bull débridés en compagnie de mes chums des autres bars et bien sûr, le deuil de pouvoir devenir propriétaire de la plus grandiose et respectable boîte de nuit au Canada : Le bar Chez Dagobert. Mais je devais me rendre à l’évidence : mon emploi tel qu’il est rendu ne me rend plus heureux. J’ai besoin de changement, de défis; je veux me dépasser à nouveau et être fier de mes réalisations. Ce n’est pas un caprice; c’est un besoin vital. À ce jour, je n’ai aucune idée de ce que je ferai professionnellement suite à mon départ, départ qui est prévu d’ici la fin de 2014. Tout en continuant mon travail jusqu’à la fin, je vais aussi prendre le temps de me ressourcer et analyser les fenêtres d’opportunités qui s’offriront à moi. Pas évident quand tu as passé 14 ans de ta vie au même endroit! Comme je ne crois pas que Facebook soit l’endroit approprié pour faire des remerciements, je profiterai plutôt des prochains mois pour les faire en personne aux gens concernés. À l’aube de mes 37 ans, je peux aujourd’hui affirmer qu’en 2014, cette mythique bouteille aura finalement comme finalité de me rebaptiser en tant que Yann Latouche, plutôt qu’en l’habituel ‘’Yann du Dag’’! Par Yann Latouche