DP Gilbert Garcin

Transcription

DP Gilbert Garcin
Galerie Hélène Detaille
DOSSIER DE PRESSE
Utopies en noir et blanc
Photographies de Gilbert Garcin
Exposition présentée du jeudi 3 octobre au samedi 7 décembre 2013
dans le cadre de Marseille Provence capitale européenne de la culture 2013
Maître de l’insolite, de l’incertain, de l’absurde, Gilbert Garcin est à la fois le metteur en
scène et l’acteur de séquences qui construisent un univers surréaliste absolument singulier. Le
travail du photographe joue avec l’illusion, l’humour et la question philosophique.
Né à La Ciotat en 1929, il a fréquenté dès l’enfance l’Eden Cinéma des Frères Lumière dont
son grand-père était le gérant. Peut-être faut-il y voir l’origine de sa passion pour l’image, qui
s’exprimera dans une seconde vie, celle de photographe, commencée à l’âge de la retraite, il y
a plus de vingt ans. Dans l’entre-deux, pendant plusieurs décennies, Gilbert Garcin aura
vendu des luminaires.
Son œuvre a été exposée dans de nombreux pays, notamment en Europe et en Amérique. Une
rétrospective est organisée par les Rencontres d’Arles 2013.
Galerie Hélène Detaille
5-7, rue Marius Jauffret – 13008 Marseille – Métro Périer – tél : 04 91 53 43 46
ouverture du mercredi au samedi de 11h à 19h (sauf jours fériés)
[email protected] www.galeriedetaille.com
En fichiers joints : photos de presse libres de droits dans le cadre de l’exposition.
« Quand j’ai décidé d’être une image, j’avais complètement oublié que je serais accroché au
mur. »
« Mon image voyage. Mon image s’amuse. Elle est partout. Même là où je ne serai jamais. Et
moi, je broie du noir et du blanc. »
(Aphorismes extraits du journal intime de Gilbert Garcin, cités par Yves Gerbal dans
L’homme qui est une image, Ed. Autres Temps / Fondation Regards de Provence)
Tout commence par des gesticulations et des attitudes théâtrales sur la terrasse de son
appartement, studio improvisé où Gilbert Garcin se photographie, seul d’abord, avant
d’associer sa femme aux saynètes. Leurs silhouettes, photographiées dans des pauses étudiées,
sont ensuite découpées puis intégrées à des décors de sable ou de papiers collés – bricolage de
petites mises en scène artisanales alliant des éléments miniaturisés. C’est par l’assemblage ou
la juxtaposition d’images et d’accessoires dont l’échelle est tronquée à la prise de vue, que
l’artisan métamorphose le monde en créant des tableaux chargés de poésie, d’humour ou de
lucidité implacable. Comme souvent chez Magritte – auquel il fait penser -, le titre est une
composante de l’œuvre.
Monsieur Garcin endosse volontiers, d’une image à l’autre, le pardessus de Monsieur Hulot,
et à l’instar du peintre belge, il ne cesse de s’interroger sur la condition humaine, ce qui
l’entraîne sur des chemins forcément hasardeux.
Dans Le choix décisif, l’homme au manteau, tenant sa valise à la main, arrive au bout d’une
route qui se sépare en deux rubans – l’un s’élève dans une ample courbe, l’autre amorce une
chute vertigineuse. A chacun de donner une issue à la proposition.
L’union montre un couple mains enlacées ; l’homme et la femme sont en déséquilibre au bord
d’un gouffre. L’un soutient l’autre comme il peut, pourtant les pieds de chacun menacent de
glisser dans le vide.
L’ambitieux saute sur des pieux de plus en plus espacés, sous l’œil impavide de sa femme
restée prudemment sur le ponton d’accostage. Jusqu’où l’écart lui permettra-t-il d’arriver ?
Un existentialisme photographique
« Dans son appartement du Prado, à Marseille, l’homme tourne autour de son idée, la capture,
la tient, lâche les fausses bonnes pistes, cherche les doubles sens, les différents degrés, en
dessine les déclinaisons visuelles, en affine les croquis, réfléchit à leur mise en espace, à leur
faisabilité, se régale à l’avance d’une économie de moyens qui donne la clef de l’œuvre.
‘Je pars toujours d’une correspondance entre la réalité et une abstraction. Tout fait l’affaire :
les nuages dans le ciel, une expression dans un livre, un mythe, une scène sur le Vieux-Port…
Après, c’est l’humeur qui décide. Ça coule naturellement, comme l’écriture automatique.’
L’exploit, avec cet humble bricolage, c’est de faire ouvrir les yeux sur le monde, de favoriser
une réflexion sur l’humain. Les iconographes ne s’y trompent pas qui s’emparent de ses
images pour illustrer des articles du « Monde diplomatique » ou des chapitres de manuels
philosophiques sur Kant ou Schopenhauer. Ce qui plaît, chez Garcin, c’est cette métaphore
qui se déploie dans un champ narratif, plus philosophique que romanesque. »
Extrait du texte de Magali Jauffret, Tout peut arriver, photographies de Gilbert Garcin, Editions Filigranes.
Gilbert Garcin vit et travaille à Marseille. L’exposition présente des photographies réalisées
entre 1993 et 2012. Les tirages barytés sont réalisés sous son contrôle par Bernard Caramante.
Il a publié plusieurs livres de photographies :
La vie est un théatre, Editions Filigranes, 1999
L’homme qui est une image, Editions Autre temps / Fondation Regards de Provence, 1999.
Simulacres, Editions Filigranes, 2002
Le témoin, Editions Filigranes, 2005
Tout peut arriver, Editions Filigranes, 2007
Mister G., Editions Filigranes, en deux volumes publiés en 2009 et 2011
Le photographe est représenté par la galerie Les filles du Calvaire, à Paris.