Paroisse du Bx Antoine Chevrier 29 dimanche C HOMELIE Nous
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Paroisse du Bx Antoine Chevrier 29 dimanche C HOMELIE Nous
Paroisse du Bx Antoine Chevrier 29e dimanche C HOMELIE Nous avons tous fait l’expérience troublante de la prière non exaucée. Nous avons demandé à Dieu et apparemment rien ne s’est passé. Cruelle expérience que celle du silence de Dieu. Mais combien de saints et d’auteurs spirituels l’ont éprouvé avant nous ? Face à nos appels, nos cris, le Seigneur semble ne pas entendre ! Alors, à quoi bon prier s’il ne répond pas ? Si, en ce moment, nous sommes guettés par une certaine lassitude voire un franc découragement dans notre vie de prière, alors l’évangile de ce jour est pour nous. Cette parabole met aux prises une femme et un homme, face à face. La femme est pauvre, impuissante parce que sans droit. Les soucis, elle les accumule : veuve, donc sans ressource et sans défense, elle est en procès avec son adversaire et avec son juge qu’elle accuse de déni de justice. Cette femme est donc en attente. Et elle espère vivement que cette attente sera comblée. Mieux, par son attitude insistante, elle montre qu’elle croit que son attente sera un jour comblée. Face à elle, le juge est tout-puissant. Lui, il n’attend rien. Toute demande est pour lui une intrusion, une gêne. Deux mondes donc les séparent. Mais c’est finalement l’attitude empressée de la femme qui va les rapprocher. Son comportement résigné transforme le comportement désinvolte du juge… Il finit par rendre le droit, non pour un motif juridique mais pour une raison purement individualiste : en finir avec cette femme qui lui casse les pieds. Fin d’une querelle de procédure ou bien début d’une histoire de foi ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, il nous est dit qu’il en va ainsi a fortiori de nos relations avec Dieu dans la prière. Si un juge sans déontologie en vient à céder aux instantes demandes de la requérante, combien plus Dieu, le juste Juge, écoutera-t-il les supplications de ceux qui se tournent vers Lui. Il le fera c’est sûr pour peu qu’on le lui demande ? Reste à savoir quand ? Nous ne le savons pas. Dieu seul le sait… comme nous disons ! Mais de quel jugement s’agit-il ? Du jugement en ce monde ou de celui dans l’au-delà, du jugement éternel ? Après la résurrection du Christ, la jeune communauté chrétienne était en attente. Elle attendait le retour du Seigneur pensant qu’il aurait lieu sans tarder. En attendant, que faire ? Attendre encore au risque de se décourager davantage ? Ou bien continuer à vivre activement sa foi chrétienne dans l’espérance d’un audelà qui viendra en son temps. C’est alors que résonne l’exhortation évangélique à prier sans cesse et sans se décourager. Oui, le Jour du Seigneur viendra, c’est certain. Mais, nous ne savons ni le jour, ni l’heure. Ce jour ultime est l’affaire de Dieu. Ce qui est notre affaire est le temps où nous vivons. Et dans ce temps présent, nous croyons qu’il est déjà venu et il vient encore lorsque nous l’invoquons avec foi dans la prière. Quel enseignement pour nous qui vivons en ce monde en attendant la venue du Seigneur dans la gloire ? Quelle leçon pour nous qui expérimentons la présence de Dieu dans la prière avec ses hauts et ses bas ? 1. la prière ne doit pas remplacer l’action. Voyez avec quel entêtement la veuve s’est battue pour obtenir justice. Elle ne s’est pas fait justice à elle-même. Dès le départ, elle a cru en l’action du juge en sa faveur. C’est dire que la prière est parfois sereine et parfois un combat, un engagement de son être sachant que Dieu répondra comme Il le voudra par les moyens qu’il voudra. D’une certaine mesure, prier c’est déjà croire que l’on est déjà entendu et exaucé par Celui à qui nous nous adressons. 2. C’est donc la foi qui nous donne la force de la prière. Ainsi, le risque de ne pas être exaucé ne vient pas du côté de Dieu qui donne la foi. Le risque vient du côté de l’homme qui fait défaut à Dieu par manque de foi. C’est une manière de redire combien, dans nos vies de foi, il y a ce qui vient de Dieu et ce qui revient à notre liberté, de notre responsabilité. Et Dieu respecte tant notre liberté qu’il va jusqu’à envisager l’échec de la présence même de Dieu dans nos vies par manque de foi. Alors, dans l’attente du retour du Seigneur, une question nous est laissée pour aujourd’hui comme une question ouverte : Dieu trouvera-t-il la foi sur la terre ? Trouvera-t-il la foi dans nos cœurs quand il vient pour combler sans tarder les prières de ceux qui crient vers Lui ?