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Gabriel Dumont (1837-1906): Biographie
Gabriel Dumont est un héros pour beaucoup de Métis et il est donc
devenu un des personnages les plus influents dans l’histoire des Métis. En
fait, Gabriel a passé la plus grande partie de sa vie comme dirigeant: comme
chef de la chasse aux bisons, président du Conseil de St. Laurent et
finalement adjudant général (chef militaire) de Louis Riel lors de la
Résistance de 1885.
Le vécu familial de Gabriel était typique des autres Métis nés au milieu
du dix-neuvième siècle.
Né en décembre 1837 à la rivière Rouge (le
Manitoba de nos jours), fils d’Isidore Dumont et de Louise Laframboise,
Gabriel avait une famille de taille moyenne avec son frère aîné Isidore et sa
sœur Pélagie, et ses plus jeunes frères et soeurs: Joseph, Isabella, Édouard,
et Élie.
La société de la rivière Rouge et surtout les chasses aux bisons
annuelles formèrent son caractère et perfectionnèrent ses compétences.
À
l’âge de trois ans Gabriel assista à sa première chasse aux bisons et, à l’âge
de dix ans, il dompta son premier cheval, apprit à chasser à l’arc et était
capable de traquer le gibier avec beaucoup d’adresse.
Alexis Fisher lui
donna son premier fusil, qu’il appela «le petit». À l’âge de quatorze ans, il
jouait presque le rôle d’un homme lors de la chasse aux bisons: il s’occupait
des charrettes de la rivière Rouge, faisait traverser la rivière aux chevaux,
tirait sur du petit gibier et aidait à dépecer les bisons.
Catholique nominal,
Gabriel apprit sa foi grâce à des prêtres qui lisaient l’évangile aux Métis
pendant les chasses aux bisons.
Il parlait aussi six langues des Premières
nations en plus de sa langue maternelle, le français-michif. Toutefois, il ne
parlait pas l’anglais et ne savait pas écrire.
La première expérience militaire de Gabriel eut lieu du 13 au 15 juillet
1851, au cours de la bataille de Grand Coteau. Un groupe plus important de
Sioux Yankton (Nakota) attaquèrent trois cents Métis, qui chassaient des
bisons. Quand ils furent assiégés, les Métis formèrent un cercle défensif avec
leurs charrettes de la rivière Rouge, utilisèrent des trous de tirailleurs pour
venir à bout des Sioux, et ne perdirent qu’un homme.
En 1858, Gabriel épousa Madeleine Wilkie, née en 1840, à Pembina,
de nos jours dans le Dakota du Nord.
Madeleine était travailleuse,
débrouillarde et elle avait la réputation d’être pleine de compassion envers
les moins privilégiés.
Le jeune couple passa la première partie de leur
mariage dans les plaines à chasser les bisons. En 1863, ils adoptèrent Annie,
une fillette métisse de la rivière Rouge, qui épousa par la suite un Américain
qui s’appelait William Allen Hamilton.
Dans les années 1860, Gabriel était chef des chasseurs de bisons
métis et il commandait environ deux cents chasseurs.
C’était un excellent
guide: un chasseur non autochtone commenta que Gabriel connaissait si bien
les prairies qu’il pouvait aller n’importe où les yeux bandés.
Cependant,
comme il y avait trop de chasse, le nombre de bisons des Plaines (Bison
bison bison) commençait à diminuer rapidement, ce qui voulait dire que
moins de Métis pouvaient vivre de leur chasse.
Du coup, en 1872 Gabriel
ouvrit un service de traversier qui s’appelait «la Traverse de Gabriel» et il
géra un magasin général. Son traversier traversait la rivière Saskatchewan
Sud, à dix kilomètres en amont où François-Xavier Letendre, dit Batoche,
avait son traversier.
Gabriel bâtit sa première maison en 1873 avec des rondins qu’il plâtra
avec de l’argile et blanchit à la chaux. La maison comprenait une seule pièce
de 21 pieds de long (6,4 mètres) par 17,5 pieds de large (5,3 mètres), avec
une cuisine annexe de 14 pieds carrés (4,3 mètres carrés). Il avait aussi des
écuries pour ses quatre chevaux et une grande glacière semi-souterraine. Au
cours des dix années suivantes, il défricha 20 acres de terre (2,47 hectares),
cultiva des pommes de terre et de l’orge, coupa du foin pour cinq chevaux et
continua à chasser.
La carrière politique de Gabriel Dumont commença en 1873 quand il
fut élu président du Conseil de St. Laurent (dont Batoche faisait partie).
Puis il choisit un conseil de gestion composé de huit hommes pour l’aider.
L’application des clauses du conseil était similaire à celles des «Lois de la
chasse» et elle était appliquée par des «capitaines» et des «soldats».
Le
conseil créa des lois pour les crimes, la propriété foncière et les relations de
travail, entre autres.
Gabriel fut réélu président en 1874, mais, quelques
mois plus tard, le conseil fut démantelé après que plusieurs Métis qui avaient
reçu des amendes parce qu’ils avaient ignoré les «Lois de la chasse»
s’étaient plaints auprès du commandant de la compagnie locale de la Baie
d’Hudson, Lawrence Clarke.
Clarke envoya une lettre au lieutenant
gouverneur Alexander Morris lui disant que les Métis étaient en pleine
révolte.
Toutefois, quand Morris envoya la police à cheval du Nord-Ouest
faire une enquête, ils ne trouvèrent rien d’inhabituel.
Néanmoins, cet
incident mena quand même au démantèlement du Conseil de St. Laurent, qui
était la seule institution métisse autogérée dans le nord-ouest.
Vers la fin des années 1870, Gabriel se rendit compte qu’avec le
nombre de bisons qui diminuait, les Métis auraient besoin de l’assistance du
gouvernement pour survivre.
Il présida les réunions entre 1877 et 1878
pour préparer des pétitions demandant la représentation du Conseil des
Territoires du Nord-Ouest, pour confirmer la possession de terres déjà
occupées comme appartenant aux Métis et pour demander de l’assistance
agricole, des écoles et de nouvelles concessions de terres. En 1880, il mena
une protestation réussie pour le paiement de frais pour le bois coupé sur les
terres de la Couronne.
L’année suivante, il présenta une requête pour la
concession de terres et un bon foncier. Cependant, Ottawa ignora les griefs
des Métis. En 1884, frustré par l’inaction du gouvernement fédéral, Gabriel
convoqua une réunion pour suggérer d’amener Louis Riel à Batoche du
territoire du Montana pour aider les Métis avec leurs griefs contre le
gouvernement fédéral.
Les autres dirigeants métis acceptèrent : Par
conséquent, le 19 mai, Gabriel, Michel Dumas, Moïse Ouellette et James
Isbister quittèrent la Mission St. Peter’s, dans le territoire du Montana, pour
ramener Riel au Canada. Le 5 juillet, ils revinrent à la ferme de Gabriel avec
Louis Riel et sa famille.
Au début de l’hiver de 1885, Gabriel et Louis Riel conclurent que les
négociations avec le gouvernement avaient échoués. Cependant, lors d’une
réunion secrète le 5 mars, ils décidèrent que les Métis prendraient les armes,
s’il le fallait.
Lors de cette réunion, Gabriel fut nommé «adjudant général de
la nation métisse». Il organisa, un peu comme une chasse aux bisons, trois
cents hommes environ en cas d’action militaire.
Le 26 mars eut lieu le premier engagement de Gabriel dans la
Résistance de 1885 pendant la bataille de Duck Lake. Les Métis étaient plus
nombreux que les soldats de la police à cheval du Nord-Ouest et les
bénévoles de Prince Albert.
Au début de la bataille, Gabriel fut blessé
légèrement à la tête, ce qui l’empêcha de mener les Métis à la victoire. Il
passa le commandement à son frère Édouard, mais quand la police et les
bénévoles commencèrent à battre en retraite, Louis Riel ordonna aux Métis
de ne pas les poursuivre. Gabriel accusa une grande perte lors de la bataille
car son frère Isidore et trois autres parents y furent tués.
Le 24 avril, la bataille suivante des Métis durant la Résistance de 1885
eut lieu à Fish Creek, ou comme les Métis l’appelaient la «coulée des
Tourond».
La milice canadienne, commandée par le général Middleton,
dépassait en nombre les Métis à raison de cinq contre un.
Toutefois, sous la
direction de Gabriel les Métis réussirent à repousser les soldats canadiens
inexpérimentés.
Mais la victoire coûta cher aux Métis: ils perdirent
beaucoup de chevaux et utilisèrent la plus grande partie de leurs munitions.
Une fois la bataille terminée, les Métis retournèrent à Batoche pour préparer
une position défensive.
La bataille de Batoche (du 9 au 12 mai 1885) eut lieu deux semaines
plus tard.
Après quatre jours de lutte, les Métis, qui n’avaient plus de
munitions, ne pouvaient plus tenir contre la milice canadienne plus
nombreuse et mieux équipée.
Quelques jours après la bataille, Louis Riel se
rendit. À ce moment-là, Gabriel et Michel Dumas partirent en exil politique
aux États-Unis – arrivant à la frontière le 27 mai.
Les autorités américaines
les arrêtèrent immédiatement; mais ils furent relâchés deux jours plus tard
sur les ordres de Washington. Gabriel avait des parents dans le territoire du
Montana chez qui il habita jusqu’à ce qu’il décide quoi faire de son avenir.
Madeleine arriva cet automne-là à Fort Benton, dans le territoire du Montana.
Malheureusement, elle mourut au printemps 1886 de la tuberculose – une
maladie qui tua de nombreux Autochtones.
En juin 1886, Gabriel se joignit au Wild West Show de Buffalo Bill
comme fin tireur avec Annie Oakley et d’autres. Après ça, il découvrit une
grande communauté de Canadiens français vivant à New York et en Nouvelle
Angleterre et leur parla de la Résistance, ce qui mena à des contacts avec
des nationalistes canadiens français au Québec.
Laurent Olivier David, le
président de la société Saint-Jean Baptiste de Montréal, lui demanda de
commencer une série de conférences. Le premier discours ne se passa pas
bien parce que Gabriel critiquait beaucoup le manque de soutien du clergé
envers les Métis durant la Résistance.
Le reste de la journée fut annulée
parce que ses débordements anticléricaux dérangeaient les Canadiens
français qui étaient des catholiques convaincus.
En 1893, après avoir reçu une amnistie pour son rôle lors de la
Résistance de 1885, Gabriel retourna sur sa propriété familiale rurale à
Batoche. Il laissa ses parents cultiver sa terre et déménagea dans un petit
chalet à la ferme de son neveu Alexis Dumont. C’est là que le 9 mai 1906
Gabriel Dumont mourut soudainement alors qu’il rendait visite à Alexis.
Références:
Gabriel Dumont Prince of the Prairies. Edmonton: Great North Productions
Inc. (Vidéo)
Macleod, Roderick C., “Gabriel Dumont” dans le Dictionnaires des
biographies du Canada en ligne.
http://www.biographi.ca/FR/ShowBio.asp?BioId=40814&query=. Toronto:
University of Toronto Press, 2000.
Woodcock, George. J.R. Miller, Éditeur. Gabriel Dumont. Peterborough,
Ontario: Broadview Press, 2003.
Autres lectures:
Dumont, Gabriel.
Mémoires dictés par Gabriel Dumont.
Manitoba. MG10, F1.
Archives du
_____. Traduit par George F. Stanley. “Dumont’s Account of the North West
Rebellion” dans Amabite, George et Dales, Kim. Éditeurs. No Feather, No
Ink. After Riel. Saskatoon: Thistledown Press, 1985, pp. 17-24.
_____. Traduit par Michael
Vancouver: Talon Books, 1993.
Barnholden.
Gabriel
Dumont
Speaks.

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