Diner de Charité – Chrétiens d`Irak

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Diner de Charité – Chrétiens d`Irak
Diner de Charité – Chrétiens d’Irak - Nantes 7 novembre 2014
Intervention du Père Benoît BERTRAND, Vicaire général du diocèse de Nantes
Monseigneur, chers amis, Permettez‐moi, tout d’abord, d’excuser ce soir l’absence de notre évêque, Mgr Jean‐
Paul James. Retenu à Lourdes pour l’Assemblée plénière des évêques de France, il m’a prié d’accueillir chaleureusement son Excellence Mgr Petros Mosché, archevêque syro‐ catholique de Mossoul. Monseigneur, nous sommes honorés de votre présence à Nantes pour cette soirée et la célébration en la basilique St Nicolas demain soir. Tous, nous voulons vous dire, avec la vérité de la pensée et de la prière partagée, que nous sommes là avec vous et les chrétiens que vous représentez. Oui, tous et de tout notre cœur. Soyez, respectueusement et fraternellement, le bienvenu à Nantes. Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la conférence des évêques de France, s’est exprimé à Lourdes mardi dernier. Je le cite : « Les événements si violents en Syrie, en Irak, en Libye, et leurs répercussions sur les pays voisins, Jordanie, Liban, offrent le spectacle d’une barbarie qu’on pensait révolue. Nous sommes profondément marqués par le sort imposé aux minorités vivant dans ces pays, aux chrétiens d’Irak particulièrement. Nous admirons le témoignage qu’ils ont donné en quittant tout pour ne pas renier leur foi, mais nous sommes affligés de voir des milliers de familles chassées d’une terre qu’elles habitent depuis des millénaires, et poussées à l’errance ou à l’exil. Les liens avec les Patriarches orientaux nous ont conduit à leur manifester notre solidarité et notre proximité par la visite de plusieurs d’entre nous, particulièrement celle du Cardinal Philippe Barbarin, de Mgr Michel Dubost, du P. Pascal Gollnisch. On ne peut oublier la générosité des fidèles de nos diocèses qui s’exprime encore par la prière et par des actes de solidarité et d’accueil. Mais nous savons bien que seule une volonté sincère et efficace de la communauté internationale pourra conduire à une paix durable en favorisant l’établissement de régimes politiques accordant la citoyenneté entière et identique aux habitants d’une même nation. Nous militons pour cela et pour que soit préservé le droit au retour le jour venu pour les populations chassées injustement et cruellement de leurs terres ancestrales ayant enfin retrouvé une sécurité indispensable. » Fin de citation. Nous le savons, nos frères chrétiens de la plaine de Ninive sont, pour nous, comme le berceau du christianisme, la mémoire vivante de notre foi. Or, « les voici dépouillés de tout » s’est indigné notre pape François, consterné devant le sort terrible fait à nos frères aînés dans la foi et aux minorités présentes dans le Nord de l’Irak. On leur a imposé un simulacre de liberté : la conversion, l’exil ou la mort… Mgr Louis‐Raphaël Sako, Patriarche des Chaldéens, parle avec émotion de « désastre humanitaire ! Les croix des églises sont enlevées ». Patrimoine, histoire, identité sont saccagés. Devant de telles violences, le Saint‐Père nous a appelés à la mobilisation spirituelle. Personne ne peut se laver les mains du drame qui se joue actuellement en Irak et plus largement sur les terres dont on veut chasser les chrétiens. Votre exode tragique, chers amis, nous éprouve. Nous ne pouvons imaginer ce qu’a été votre angoisse, votre impossible choix : rester ou partir ? Partir, mais alors comment assumer un tel exil ? Partir, mais alors où trouver un refuge, une terre d’accueil, un toit pour abriter sa famille, une communauté pour vivre sa foi ? Devant votre émigration si dramatique, devant tant de persécutions et de souffrances, il y a urgence à vous accueillir. Il y a urgence à défendre inlassablement, avec vous, votre vie, votre liberté, vos droits à pratiquer ouvertement notre foi commune. Il y a urgence à vous témoigner de notre amitié par la prière et la charité. Les catholiques en France, et ici dans le diocèse de Nantes, ne peuvent rester insensibles et passifs. Nous nous étions d’ailleurs rassemblés à la cathédrale avec notre évêque, c’était le dimanche 14 septembre dernier pour la fête de la Croix Glorieuse, belle occasion de porter dans notre prière nos frères poussés à l’exil. La fraternité chrétienne transcendante bien les frontières… Cette solidarité que nous voulons exprimer ce soir n’est pas seulement une conséquence morale de notre foi, elle est notre foi en acte, en exercice. Chers amis, chrétiens d’Irak, vous entrainez notre cœur à l’ouverture. Cette ouverture dont d’autres minorités et d’autres détresses pourront peut‐être bénéficier. Je pense à d’autres réfugiés qui viennent, par exemple, de la corne de l’Afrique et qui frappent également à nos portes. Je souhaite à mon tour, et au nom de Mgr Jean‐Paul James, remercier cordialement toutes les personnes –et elles sont nombreuses‐ qui se sont mobilisées, d’une façon ou d’autre, pour l’organisation de cette soirée en lien avec la pastorale des Migrants et Catherine Gaschignard pour l’accueil des familles, avec l’Œuvre d’Orient, avec la communauté des chrétiens d’Irak et le diacre Reynald Valtrid, avec les paroisses du diocèse en particulier la paroisse Notre‐Dame de Nantes et le Père Sébastien de Groulard, en lien aussi avec le service de communication du diocèse de Nantes et Sophie Nouaille qui a initié cette rencontre. A tous, un immense et profond merci pour votre présence et votre mobilisation. Cher Monseigneur, chers amis chrétiens d’Irak, soyez assurés de la fraternité des catholiques du diocèse de Nantes. Modestement mais de grand cœur, nous voulons vous exprimer notre proximité. Tous, nous vous remercions pour votre courage et votre témoignage de foi. Tous, nous vous embrassons. Que Dieu vous protège et qu’il vous bénisse. ###