Mompreneurs : les anti-Desperate Housewives

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Mompreneurs : les anti-Desperate Housewives
Mompreneurs : les anti-Desperate Housewives !
dim. 16 nov. 10:46:22
Vous les voyez charger leur caddie dans les magasins ou emmener les enfants au parc le
mercredi, et vous vous dites qu'elles sont mères au foyer. Vous vous trompez : elles sont chefs
d'entreprise. Nadia Djekboubi est une des premières femmes à revendiquer le terme de «
mompreneurs ». Cet anglicisme est la contraction de « mom » (pour maman) et « entrepreneur
».
Mère de famille à Rouen, elle travaille très sérieusement sur son projet d'entreprise, un site de
e-commerce, qui doit être mis en ligne dans les jours à venir. Elle a changé de voie
professionnelle pour avoir plus de temps à consacrer à ses deux enfants. « Attention, créer une
entreprise ne signifie pas travailler moins, c'est même le contraire, mais travailler
différemment. Aller chercher son fils à l'école est possible mais le temps sera rattrapé surtout
le soir, la nuit et le week-end. Moi, je préfère cela. »
Les mères qui profitent de leur congé maternité pour lancer leur propre société sont de plus en
plus nombreuses. Christèle Siméoni, par exemple, est normalement responsable
administrative. En congé maternité, enceinte de son deuxième bébé, elle décide de créer
Zolimôme, un gros site « pour enfants, mais pas que », précise-t-elle. Espace boutique,
magazine, blog, actualité du bio, des créateurs et de l'équitable, le tout avec un design original
: ce site, très pro, n'a rien à envier à ceux créés par des multinationales.
Ce qui pèse le plus à ces patronnes en robes de chambre ? « Le manque de considération !
Quand j'ai entendu mon mari dire à un collègue au téléphone que je ne travaillais pas et restais
à la maison, j'ai explosé et lui ai lancé mon livre de comptes à la figure ! », explose Karine
Goldenberg, qui, chez elle à Londres de 7 heures à 21 heures, travaille tout en s'occupant de
sa fille à un projet d'entreprise de services pour expatriés.
Mais l'isolement est aussi difficile à vivre. Si les mères au foyer sont organisées en réseaux
très actifs, auxquels elles ont du temps à consacrer, les mères qui travaillent et a fortiori qui
créent leur propre société se retrouvent souvent seules avec une tonnes problèmes très
différents à gérer en même temps. Elles sont prises en étau entre enfants et clients, et le
conjoint n'est pas toujours compréhensif. Céline Fenie, la trentaine, à la tête de Maman
Shopping, organise depuis un mois un café mensuel à Paris avec quelques-unes de ses «
collègues » : l'occasion pour elles de se soutenir. Sur la toile, de plus en plus de sites et de
blogs consacrés à ces mamans-patronnes voient le jour (comme celui du réseau de mères
actives Maman Travaille).
Ces blogs sont pour elles l'occasion de rire de leurs dernières tribulations : Nadia Djekboubi
se souvient par exemple d'un appel téléphonique avec un gros client interrompu par son fils
qui arrache le fil au moment de la négociation, et certaines avouent en rougissant et sous
couvert d'anonymat avoir mis leur bébé dans son lit et fermé la porte pour que leur
interlocuteur n'entende pas ses hurlements...
Mais passés les premiers temps, certaines « mompreneurs » deviennent des femmes d'affaires
redoutables à la tête de petits empires, comme Elodie Jacquemond, dont la société de relation
publiques E-Nuage, a ses bureaux sur l'Ile-Saint-Louis. Ou Catherine Barba, l'idole des
mompreneurs, fondatrice entre autres de Cashstore, la société qui lance le CyberMonday en
France. Vous l'avez compris, les desperate-housewives sont has been : place aux
mompreneurs !
Marlène Schiappa
Pour aller plus loin :
Le site Zolimôme de Christèle Siméoni : http://www.zolimome.com
Instemporel: http://instemporel.typepad.fr
Le site de Céline Fénie : http://www.mamanshopping.com/
Cashstore, l'entreprise de Catherine Barba : http://www.cashstore.fr
L'autoentrepreneur, le nouveau dispositif annoncé par le
gouvernement www.lautoentrepreneur.fr