PORTER LA COMMUNION AUX MALADES

Transcription

PORTER LA COMMUNION AUX MALADES
PORTER LA COMMUNION AUX MALADES
SOMMAIRE
Aspects théologiques
Aspects pastoraux
Proposition de déroulement
Points particuliers
Porter la communion aux malades
L’Eucharistie, surtout l’eucharistie dominicale, est centrale dans la vie chrétienne et dans la vie de l’Eglise. La célébration
eucharistique édifie l’Eglise et donne un avant-goût du Royaume.
La communauté chrétienne se doit de faire participer à sa célébration ceux qui, pour des raisons de santé, ne peuvent plus
venir à l’église.
Porter le Corps eucharistique du Christ aux malades permet d’associer les malades à la vie de la communauté ; ils peuvent
ainsi, dans leur lit ou sur leur fauteuil, offrir leurs souffrances ou leurs faiblesses en union avec l’offrande que le Christ fait de
lui-même, et communier à Lui en union avec la communauté, pour la Gloire de Dieu et le Salut du monde.
La communion est un réconfort précieux pour les malades, un soutien qui les aide à ne pas se replier sur leurs souffrances
mais à demeurer dans la logique du don de soi et à participer activement à la vie et à la mission de l’Eglise, par la prière et
l’offrande.
Gardons toujours à l’esprit le lien profond qui existe entre le Corps eucharistique du Christ, son Corps ecclésial, et son
Corps souffrant dans les malades.
Porter la communion aux malades est donc un service d’Eglise, un ministère. On ne s’envoie pas soi-même, on est envoyé
par l’Eglise. On se fait porte-Christ pour Lui permettre, sacramentellement parlant, de visiter les malades.
Il est important de faire le lien avec la communauté qui vient de célébrer.
Merci à tous ceux qui assurent ce beau service. Qu’ils soient témoins de la tendresse du Seigneur pour les malades et de la
puissance transformante de Son Amour.
† Guy de Kérimel
Évêque du Diocèse de Grenoble - Vienne
septembre 2009
ASPECTS THÉOLOGIQUES
UN APPEL DE L’ÉGLISE ET
UN APPEL DE NOS FRÈRES ET SŒURS ISOLES
ÊTRE EN COMMUNION
Le Rituel de l’Église nous indique, dans ses « notes doctrinales et pastorales » (dont la lecture globale est recommandée) :
« Celui qui est malade ne sera pas pour eux d’abord un malade, mais une personne : une personne affectée sans doute par
la maladie, mais appelée, elle aussi, à maintenir et à développer une vie de relation et d’échanges, … une personne
conviée comme tout chrétien à faire de sa vie une réponse personnelle aux appels de Jésus Christ » (note n° 6)
« L’attitude du Christ à l’égard des malades est pour les chrétiens comme un appel : le Christ convie ceux qui leur
apportent soulagement physique et réconfort spirituel à être attentifs à la personne tout entière… » (note n° 7)
« Dans ces perspectives, les rencontres des chrétiens avec leurs frères malades seront un lieu de dialogue, d’amitié et de
partage » (note n° 11)
L’Évangile selon Saint Jean nous rapporte :
« Ce que nous avons contemplé, ce que nous avons entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi,
vous soyez en communion avec nous. Et nous, nous sommes en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. »
Lettre 1 Jn 1,3.
2
L’Église est appelée à une triple mission :
L’annonce de l’Évangile ;
La célébration de Jésus Christ Sauveur aujourd’hui ;
Le service des frères.
C’est pourquoi elle se doit d’être attentive à tous, en particulier à ceux que l’âge, la maladie ou le handicap risque de couper
de la vie de l’Église.
PORTER LA COMMUNION
ÊTRE PORTEUR DE COMMUNION
La personne qui porte la communion, reçoit cette mission d’une communauté qui célèbre l’eucharistie.
La communauté accueille le don que Dieu fait : pain partagé, signe de la vie du Christ ressuscité, qui ne
cesse de s’offrir pour la vie de l’Homme et la Gloire de Dieu.
L’Église rejoint ainsi la personne âgée, handicapée ou malade, pour lui permettre d’être en communion avec
Dieu et avec l’assemblée des chrétiens.
La mission confiée a une triple dimension :
Rencontrer ses frères humains et le Seigneur, c’est tout d’abord entrer en relation.
Partager le corps du Christ, Pain de vie, c’est accueillir Dieu présent dans l’hostie, comme il l’est réellement
aussi dans le lien fraternel avec la communauté Église, dans l’accueil de la Parole de Dieu et dans l’œuvre de
l’Esprit, au cœur de chacun.
Communier au corps du Christ, c’est se reconnaître membres du même Corps qui est l’Église.
ASPECTS PASTORAUX
POINTS D’ATTENTION POUR LA COMMUNAUTÉ QUI CÉLÈBRE
Les chrétiens rassemblés pour l’eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne, doivent se rendre attentifs à ceux qui en
sont empêchés afin qu’ils soient eux aussi nourris et fortifiés.
Il est de la responsabilité de chacun de penser aux personnes âgées, malades ou handicapées qui ne peuvent se
déplacer et de les faire connaître aux personnes choisies pour ce ministère, au sein d’une paroisse ou lors d’un séjour à
l’hôpital.
De même les aumôniers d’hôpitaux ou de cliniques peuvent informer les paroisses, si les malades le souhaitent, à leur
retour à domicile.
L’équipe paroissiale, avec le prêtre et en lien avec les Relais d’Église, a la responsabilité d’organiser ce service. Elle
appelle et forme les personnes disponibles en leur proposant un compagnonnage (nécessaire au début) et des lieux de
ressourcement spirituel et de relecture de leur pratique. Ce travail d’équipe est dynamisant et garantit la justesse de cet
engagement, de ce service (Rituel, note n° 12).
Il est important que ces personnes soient connues et reconnues.
Les « porteurs de communion » sont les envoyés du Christ et de la communauté ecclésiale. Pour leur confier une telle
mission les responsables se doivent d’être attentifs à leur lien avec l’Eglise et à leurs aptitudes relationnelles en général.
Ces personnes se doivent d’avoir elles-mêmes une vie sacramentelle régulière.
Néanmoins, cette mission de porter la communion aux malades peut être confiée, chaque fois que cela est souhaité, à
un membre de la famille ou à un ami.
3
L’ENVOI AU COURS DE LA CÉLÉBRATION
Différentes possibilités sont déterminées avec le prêtre :
La custode
La custode peut être achetée, ou fournie par la paroisse. C’est un objet digne et conçu à cet effet (bannir le
mouchoir ou la boite de récupération).
Les personnes portant la communion déposent leur custode sur l’autel, au début de la célébration, en ayant
averti le prêtre ou bien elles apportent et présentent leur custode ouverte, à la fraction du pain.
La communion
Les personnes montent à l’autel et communient avec le prêtre. Elles reçoivent une bénédiction d’envoi et
repartent avec la custode.
Exemple de bénédiction :
« Que le Seigneur vous bénisse, vous qui allez porter le pain de vie à nos frères qui sont absents ».
Les personnes ont communié avec l’assemblée et avant la bénédiction finale, elles montent à l’autel,
reprennent leurs custodes respectives, déposées au début de la célébration, dans lesquelles le prêtre a posé l’hostie.
Elles reçoivent alors une bénédiction (et normalement quittent l’église pour aller vers leurs frères et sœurs malades).
Exemple de bénédiction :
« Vous qui visitez les malades, dites-leur notre prière pour eux, demandez-leur de prier pour nous. Voici le pain de vie pour
nos frères absents. »
Certaines fêtes sont l’occasion de souligner la place de ce service communautaire (par exemple la Journée mondiale de prière
pour les malades – Dimanche de la Santé – Célébration communautaire de l’Onction des malades).
PROPOSITION DE DÉROULEMENT
inspirée du Rituel
L’ACCUEIL
Un temps de rencontre fraternelle. Celui qui porte la communion se doit d’être attentif, discret, disponible à la
personne visitée.
L’hostie apportée dans une custode sera déposée sur une table, de manière à donner, même sobrement, un accent
de fête et de beauté (napperon, bougie, fleurs, croix ou icône, apportés si besoin). En posant l’hostie, on peut
évoquer la célébration où elle a été consacrée.
Un temps de recueillement qui introduit :
-
Le signe de croix qui signifie la mise en présence de Dieu.
-
La prière pénitentielle s’ouvre par une parole comme : « En présence du Seigneur, reconnaissons que nous
sommes pécheurs ». Après un bref silence, on dit ensemble soit le « Je confesse à Dieu», soit une partie du
psaume 50 ou une autre formule choisie dans un des livrets cités dans la bibliographie.
La prière d’ouverture : par ex, « Paix à cette maison et à tous ceux qui l’habitent » ou « Que le Seigneur de la paix
nous donne lui-même sa paix » ou autre parole.
LA PAROLE DE DIEU
-
Écouter un texte biblique que l’Église propose ce jour-là ou une partie, de préférence l’évangile et/ou un
psaume.
-
L’accueillir par un moment de silence puis d’échange de quelques mots.
Il est possible de prolonger par une prière universelle :
-
pour cette maison qui accueille et ceux qui y habitent,
rappeler les intentions proposées à la messe de la communauté,
intentions spontanées…
4
LA COMMUNION
Prière du « Notre Père »
L’hostie est présentée :
« Heureux êtes-vous d’être invité, avec ceux de la communauté et beaucoup à travers le monde, au repas du Seigneur.
Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».
« Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ».
L’hostie est déposée dans la main ou sur la langue en disant « Le corps du Christ », la personne répond « Amen ».
L’ACTION DE GRÂCE
Un temps de silence qui peut être suivi d’une prière d’action de grâce.
Suggestions :
La prière après la communion de la messe du jour,
Une prière d’action de grâce,
Une prière spontanée,
Un passage du Psaume 22, « Le Seigneur est mon berger… » Prière du « Je vous salue Marie»
BENEDICTION et ENVOI
Le porteur de communion apporte des nouvelles de la communauté en donnant, par ex, la feuille dominicale.
Il peut inviter à prier pour la communauté et éventuellement confier des intentions.
Il conclut la célébration par une prière de bénédiction :
« Que le Seigneur, dont l’Amour est tout puissant et miséricordieux, nous bénisse et nous garde. »
Chacun trace sur lui-même le signe de la croix. Si la personne malade ne peut le faire elle-même, le visiteur trace le signe
de croix sur son front.
QUELQUES RECOMMANDATIONS
Toute personne qui accepte de porter la communion, s’engage à le faire dans la journée même.
Elle prend la communion pour une personne déterminée qui a signifié son désir. Il est important de connaître un peu la
personne et d’avoir créé une relation fraternelle en Jésus-Christ. Il convient de ne pas laisser l’hostie à la personne. En effet,
on ne se communie pas soi-même, on reçoit la communion par les mains d’un autre, don de Dieu, toujours à accueillir.
Il sera possible de partager l’hostie avec un proche présent si cette personne valide a été, ce jour-là, empêchée de participer à
une eucharistie paroissiale.
Si la personne ne peut pas ou ne veut pas communier à cet instant, le visiteur consommera l’hostie.
Dans certaines circonstances, il est nécessaire d’adapter ce rituel, selon l’état de santé de la personne, selon la participation
des proches (famille et amis) qui souhaitent partager ce moment de prière et de communion.
Porter la communion dans les résidences de personnes âgées
Quand cela est possible, on peut prévoir de rassembler, dans un même lieu, les personnes qui désirent recevoir la communion.
Cette petite assemblée de prière manifestera davantage la dimension ecclésiale, le lien avec les autres personnes de la
Résidence et avec l’Église locale.
La messe télévisée
Elle permet une autre forme de participation, à domicile ou à l’hôpital, la personne qui porte la communion peut y faire
référence.
Mais il est important de vivre le temps de la communion hors du champ de cette messe, d’éteindre le poste. Se relier à la
communauté locale qui vient de célébrer est essentiel.
Le sacrement du pardon
S’il y a une participation régulière à la communion, il ne faut pas oublier de proposer régulièrement le sacrement du pardon.
Le visiteur (l’équipe) porte le souci de le proposer.
Question de la distance
Lorsqu’une personne souhaite recevoir la communion mais réside loin de celle qui pourrait lui porter (parent, ami…), celle-ci
se met en lien avec la paroisse de proximité et recherche une personne qui pourra rendre ce service en lien avec la
communauté locale.
L’Eucharistie reçue en Viatique
Elle constitue l’ultime communion pour vivre le passage de la mort à la vie en Dieu. Le viatique est peu connu des chrétiens et,
de fait, rarement demandé. Comme l’indique le rituel, le viatique offre à la personne malade de s’unir au Christ, « premier né
d’entre les morts » (Col. 1, 18). Celui-ci peut aider la personne à assumer sa propre mort pour en faire une pâque.