19092012_ DP_AIF_Marathon des signatures.rtf

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DOSSIER DE PRESSE
SF12M76
MARATHON DES
SIGNATURES 2012
Du 7 au 16 décembre
Grâce à vous, des personnes en danger
ne sombrent plus dans l’oubli
Contacts presse Amnesty International France
Ophélie Latil / Aurélie Chatelard 01 53 38 65 75 / 06 76 94 37 05
[email protected]
Sommaire
I.
Marathon des signatures 2012
II.
Le Marathon des signatures, mode d’emploi
III.
Les situations de « personnes en danger »
IV.
Le pouvoir des signatures
V.
L’engagement d’Amnesty International pour les « personnes en danger »
VI.
Carte de visite d’Amnesty International
« Je me sens très proche de vous et je remercie Amnesty
International et les autres organisations comme Amnesty
International qui nous ont aidés à maintenir bien vivante
la petite lueur d’estime de soi. Vous nous avez aidés à
garder la lampe allumée ».
Aung San Suu Kyi recevant le prix Ambassadeur de
conscience d’Amnesty International.
A Dublin, le18 juin 2012
I. Marathon des signatures 2012
Du 7 au 16 décembre 2012, agissez pour des personnes en danger
Chaque année autour du 10 décembre, Journée mondiale des droits de l’Homme, Amnesty International
organise une mobilisation internationale : le Marathon des signatures.
Cette opération, dans près de 80 pays et pas moins de 200 villes en France, vise la mobilisation du plus
grand nombre dans la défense de femmes et hommes dont la vie est menacée. Chaque situation est
emblématique de graves violations des droits humains dénoncées par Amnesty International : prisonniers
d’opinion, personnes assassinées, victimes de torture, de discrimination, de violences sexuelles, groupes
menacés d’expulsions forcées, journalistes et défenseurs des droits humains harcelés, etc.
Du 7 au 16 décembre 2012, les citoyens du monde entier seront invités à soutenir ces personnes en
danger en participant aux mobilisations organisées. Afin de lutter contre l’oubli et faire preuve de solidarité,
ils pourront agir en signant les pétitions et en envoyant des messages de soutien et de protestation.
La mobilisation de chacun peut changer la vie de ces personnes. Dans plus de la moitié des cas, la
mobilisation collective apporte une contribution essentielle en matière de droits humains, et montre que
chacun peut améliorer le sort de « personnes en danger » et mettre un frein aux exactions qui persistent en
2012. Grâce à l’engagement des sympathisants d’Amnesty International, le Marathon des signatures a
contribué à rétablir des personnes dans leurs droits et à changer les politiques et pratiques menant à
leur persécution (voir partie 4).
Ils s’engagent contre l’oubli : Marc Lévy, Abd Al Malik, Moriarty…
Partout dans le monde, nombreuses sont les personnes en danger, et grand est le risque de laisser sombrer
dans l’oubli persécutions et situations intolérables. Pour lutter avec Amnesty International, de nombreuses
personnalités se mobilisent. En France, plusieurs personnalités se joignent au Marathon des signatures
2012 : l’écrivain Marc Lévy, le rappeur Abd Al Malik, le groupe Moriarty, Robert Badinter, Guy Bedos, ou
encore Milk Coffee & Sugar. Ils s’engageront à travers l’écriture, la parole et la musique.
Marc Lévy
Marc Levy est l'auteur français le plus lu dans le monde, adapté à de
nombreuses reprises au cinéma et en BD.
Né en 1961, il crée un cabinet d’architecture avant de connaitre le succès
avec son premier roman Et si c’était vrai. Il se consacre depuis entièrement à
l'écriture. Ses 12 premiers romans, traduits en 45 langues, ont été publiés à
plus de 26 millions d’exemplaires. Marc Lévy a co-écrit et réalisé un court
métrage pour Amnesty International, La lettre de Nabila, en 2003, et participé
aux 60 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 2008.
A l’occasion du Marathon des signatures 2012, Marc Lévy s’engage par
l’écriture auprès des personnes en danger.
Abd Al Malik
Né en 1975 à Paris, Abd Al Malik est un rappeur, slameur, compositeur et
écrivain engagé. Il connait le succès avec son premier album solo en 2004.
Sacré à plusieurs reprises aux Victoires de la Musique, il soutient le Marathon
des signatures au travers d’une chanson spécialement composée pour
l’occasion, dans le cadre de sa nouvelle tournée.
« Réclamer le visage de la justice et lutter contre l’oubli est à la fois un droit et
un devoir, c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de participer à ce Marathon.
L’artiste est un moyen d’alerter le plus grand nombre sur les injustices que
subissent nos contemporains les plus faibles partout où ils se trouvent. Voilà
comment je m’essaie au métier d’artiste ».
Moriarty
Les six membres du groupe franco-américain Moriarty (leur nom s’inspire du
personnage du roman Sur la route de Kerouac) aiment raconter des histoires et
donner vie aux personnages qu’ils ont inventés ou dont ils s’inspirent.
Ils ont signé la bande originale d’Une peine infinie, film documentaire sur le
dernier mineur exécuté aux Etats-Unis, réalisé par David André en 2011.
Ardents défenseurs de l’abolition de la peine capitale, ils soutiennent le
Marathon des signatures 2012.
II. Le Marathon des signatures, mode d’emploi
Un dispositif numérique qui permet un mouvement international
Les initiatives sont très variées selon les pays et les années. En France en 2011, une chanson de Yaël Naïm
se dévoilait au fur et à mesure des pétitions signées. Cette année, les situations des hommes et des
femmes en danger seront dévoilées sur la toile. Des blogueurs et personnalités soutenant amnesty
International notamment divulgueront progressivement l’histoire d’une personne en danger, en publiant son
texte sous forme de feuilleton littéraire sur le web, tout au long du mois de novembre et jusqu’au début
du Marathon des signatures.
Ces publications seront rendues possibles par le dispositif Storify qui dévoile progressivement les histoires
des personnes en danger. Les épisodes seront disponibles à partir des réseaux sociaux d’Amnesty
International et de ses soutiens puis les textes seront accessibles intégralement le 7 décembre.
Dès le 19 septembre, une page Facebook « Unis pour défendre leurs droits » sera ouverte pour
permettre au plus grand nombre de se familiariser avec le concept, découvrir les femmes et les hommes
soutenus, les initiatives locales, les projets et vidéos des soutiens du monde culturel et des médias, et de
s’inscrire dans un compte à rebours vers le début de l’opération. Des messages de soutien pourront
également être déposés.
Cette page souhaite être une caisse de résonnance pour les campagnes que mène Amnesty International en
faveur de personnes en danger. Elle souhaite aussi donner à chaque « fan » l’opportunité de devenir
ambassadeur de ces campagnes au sein de ses réseaux.
Un site pour empêcher les personnes en danger de sombrer dans l’oubli
www.marathondessignatures.org
Cœur numérique de la mobilisation, le site du Marathon des signatures, créé et développé par l’agence de
publicité La Chose, sera ouvert le 7 décembre. Les personnes inscrites pourront alors commencer leur
action, le but étant de franchir un cap toujours plus grand, et donc dépasser le record, battu en 2011, de
100 000 signatures sur le site français. Le site sera relayé par un spot publicitaire : « Grâce à vous, des
personnes en danger ne sombrent pas dans l’oubli ».
Des événements partout en France et dans le monde
Entre le 7 et le 16 décembre, des événements de sensibilisation et des veillées seront organisés dans près
de 80 pays à travers le monde. En France, les militants d’Amnesty International se mobilisent dans plus de
200 villes en France lors d’événements publics sur des marchés, des places, bars, médiathèques,
universités…
Sur le site www.amnesty.fr/Mobilisez-vous/Bougez, le programme sera mis à jour en permanence.
Objectif : une mobilisation encore plus forte qu’en 2011
En 2011, l’anniversaire des 50 ans d’Amnesty International a mobilisé un nombre record de militants,
personnalités et sympathisants.
En 2012, les initiatives se multiplieront pour faire de cet évènement un temps phare de la fin d’année :
concerts, veillées, conférences, et même course à pied, à l’image de cette initiative de militants d’Amnesty
appelant à participer à une course connue en soutien aux prisonniers du camp Yodok parrainés en 2011.
Ce qui change en 2012
L’édition 2012 du Marathon des signatures place haut l’ambition de sensibiliser le grand public aux
situations rencontrées par les 12 cas, ainsi que de l’inciter à aller au-delà de la simple signature,
notamment en adressant des messages personnels de soutien aux personnes concernées.
Le dispositif Storify www.storify.com permettra de raconter l’histoire d’une personne en la
découpant sous forme de feuilleton quotidien essaimé ensuite sur le web. L’idée est d’utiliser les
réseaux sociaux pour raconter jour après jour une étape dans l’histoire de cette personne en
danger.
III. Les situations de « personnes en danger »
Ces personnes actuellement suivies par Amnesty International seront mises en avant lors du Marathon des
signatures. Elles représentent des cas emblématiques de violations des droits humains combattues par
Amnesty International dans différentes régions du monde.
LIBYE – DROITS DES PERSONNES DEPLACEES
30 000 personnes déplacées de Tawargha
En août 2011, les soldats rebelles de Misratah ont attaqué la ville
voisine de Tawargha, considérée comme acquise au régime de
Kadhafi. Tous les habitants de la ville ont été chassés, leurs maisons
ont été saccagées et brûlées.
Aujourd’hui Tawargha est une ville fantôme, et sa population est
éparpillée à travers la Libye, survivant dans des camps pour
personnes déplacées, notamment aux abords de Tripoli et Bengazi.
Les dirigeants locaux laissent faire torture et mauvais traitements
quand ils ne les encouragent pas. Les milices lancent des attaques à
leur encontre jusque dans les camps. Ceux qui s’insurgent face à
cette situation sont arrêtés, jusque dans les hôpitaux.
IRAN - REPRESSION DE LA LIBERTE D’EXPRESSION
Les membres du centre pour les défenseurs des droits humains
Le Centre des défenseurs des droits humains (CDDH) est une ONG basée à Téhéran et
fondée par Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix en 2003, et plusieurs autres
éminents avocats spécialisés dans les droits humains. Ce centre a été fermé en 2008 par
les autorités iraniennes, et ses membres harcelés, arrêtés et dans certains cas
condamnés. Les membres du CDDH sont pour la plupart interdits de fait de sortie du
territoire et leurs familles sont directement menacées. Surveillés en permanence, accusés
de « trahison », de « propagande contre le système », les défenseurs des droits humains
sont parfois contraints à des aveux forcés devant des caméras. Ces harcèlements
interviennent dans un contexte de restriction croissante à la liberté d’association.
EGYPTE - IMPUNITE DES FORCES DE SECURITE / VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Azza Hilal Ahmad Suleiman
Azza Hilal Ahmad Suleiman manifestait pacifiquement devant le siège du
gouvernement égyptien en décembre 2011 avec un ami, elle a porté secours à une
manifestante agressée et dévêtue par les forces de sécurité chargées de disperser
les manifestants. Elle a été frappée violemment par les soldats et amenée
grièvement blessée à l’hôpital. Ses proches ont cru un temps la perdre, mais elle
s’est finalement remise de ses blessures. Azza se bat aujourd’hui pour obtenir
réparation, compte tenu notamment des frais d’hospitalisation élevés nécessaires à
son rétablissement. Malgré une vidéo circulant sur le net de cette agression, les
autorités n’ont pas rendu compte de ces agissements et Azza Hilal Ahmad Suleiman
n’a pas obtenu justice.
NIGERIA – POLLUTION PETROLIERE/ RESPONSABILITE DES ENTREPRISES
Les habitants de la communauté de Bodo
En 2008, deux fuites de pétrole, causées par des pipelines
défectueux de l’entreprise Shell ont déversé pendant des
semaines des milliers de barils de pétrole : ces fuites ont
gravement pollué les terres et rivières entourant la ville de Bodo,
69 000 habitants en pays ogoni, dans le delta du Niger.
Il n’y a jamais eu de véritable nettoyage réalisé. La pollution
causée a profondément modifié l’écosystème et bouleversé les
moyens de subsistance de cette communauté vivant de la pêche
et de l’agriculture. Amnesty International demande le nettoyage de
la région et des compensations pour ses habitants à la hauteur des pertes qu’ils ont subies.
AFRIQUE DU SUD – DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS
Noxolo Nogwaza
Le 24 avril 2011 au petit matin, Noxolo Nogwaza, une jeune lesbienne et activiste LGBT
de 24 ans, membre de l’organisation EPOC, est assassinée alors qu’elle rentre chez
elle après une fête avec des amis.
Ses agresseurs la brutalisent, la violent et la blessent à plusieurs reprises avec un
couteau, selon toute vraisemblance à cause de son orientation sexuelle, avant de jeter
son corps dans des égouts. Un an et demi après sa mort, aucun progrès n’a été fait
dans l’enquête. L’indifférence dont fait preuve la police dans cette enquête est
révélatrice du climat de haine envers les personnes LGBT dans le pays. Les membres
de l’association EPOC militent toujours pour les droits des LGBT dans des conditions
d’insécurité.
SOUDAN – LIBERTE D’EXPRESSION
Girifna
Girifna, « on en a marre » en arabe, est un mouvement de jeunes soudanais qui militent de façon non
violence pour le respect des droits humains et la démocratie au Soudan. Ce mouvement a été créé en
octobre 2009 en amont des élections présidentielles et parlementaires. Les membres de ce mouvement ont
depuis été pris pour cible par les autorités en raison de leur activisme.
Leur activité s’est accrue depuis 2011, sous l’inspiration de l’embrasement régional et malgré les risques et
la loi de sécurité nationale qui permet de perquisitionner, arrêter et détenir des personnes sans supervision
judiciaire pendant plus de quatre mois. Les membres de Girifna, malgré leur pacifisme, sont victimes
d'arrestations arbitraires, de torture en détention et d'abus sexuels, et les mauvais traitements et arrestations
se multiplient.
ROUMANIE - DISCRIMINATION A L’EGARD DES ROMS
Familles expulsées de la rue Coastei
Le 17 décembre 2010, 350 personnes, pour la plupart des Roms,
ont été expulsées de force de la rue Coastei, dans le centre ville
de Cluj Napoca, par les autorités locales.
Ils n’ont été informés oralement que deux jours avant, aucune
consultation n’a été menée avec eux, ils n’ont pas pu contester la
décision.
40 familles ont été relogées dans des préfabriqués en banlieue de
la ville, près d’une décharge publique. Les autres n’ont reçu
aucune autre offre de relogement. Ils squattent dans des abris de
fortune près de la décharge et demandent à être relogés dans des
conditions décentes, ce qui est normalement prévu par la loi.
TCHETCHENIE/ RUSSIE - DISPARITION FORCEE
Islam Oumarpachaiev
Islam, aujourd’hui âgé de 26 ans, a été arrêté à son domicile le 11 décembre 2009 par
les forces de sécurité pour avoir envoyé depuis son portable un commentaire virulent
sur la police tchétchène sur un forum internet. Torturé en détention, puis victime de
disparition forcée, il a finalement été libéré le 2 avril 2010 sur intervention du
Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe. Les autorités ont
cependant refusé de confirmer qu’il avait été maintenu en détention. Avec l’aide de
l’organisation russe de défense des droits humains « Joint Mobile Group », Islam a
décidé de ne pas rester silencieux. Régulièrement menacé pour cet engagement, il a
du quitter la Tchétchénie pour s’installer en Russie, avant de revenir pour les besoins
de son dossier.
Malgré la mobilisation sur son cas, l’enquête n’a aujourd’hui pas abouti, et les autorités multiplient les
prétextes pour bloquer l’enquête. Islam et sa famille, tout comme les enquêteurs, reçoivent régulièrement
menaces et intimidations.
ETATS-UNIS – DETENTION A L’ISOLEMENT
« Les deux d’Angola » - Albert Woodfox et Herman Wallace
Albert Woodfox et Herman Wallace sont emprisonnés à l’isolement permanent,
depuis plus de 75 ans à eux deux, en Louisiane. Albert Woodfox aura été placé
à l'isolement pendant 40 ans et Herman Wallace pendant presque 37 ans. Ils
ne sortent de leur cellule que trois heures par semaine.
Anciens membres des Black Panthers, emprisonnés initialement pour
cambriolage, ils ont été condamnés à perpétuité pour le meurtre d’un gardien
de prison: ils ont été condamnés sans preuve matérielle, et plusieurs témoins
se sont rétractés depuis. Ils ont toujours clamé leur innocence.
Amnesty International demande l’arrêt de leur détention prolongée à l’isolement qu’elle considère comme
un traitement cruel, inhumain et dégradant.
COLOMBIE
MOVICE Sucre – Harcèlement de défenseurs des droits humains
MOVICE est une coalition créée en 2005 de plus de 200
organisations non gouvernementales œuvrant dans le domaine
du social, de la politique et de la défense des droits humains en
Colombie, qui fait campagne contre l’impunité, les exécutions
extrajudiciaires, les disparitions forcées, et pour le retour sur
leurs terres des personnes déplacées.
Ses membres font face à de nombreuses violations:
harcèlement, menaces, voire assassinats : au moins sept
membres du MOVICE ont été victimes d’homicide. Les
menaces reçues par les membres ne font l’objet d’aucune
enquête sérieuse.
CHINE – LIBERTE D’EXPRESSION
Gao Zisheng
Gao Zisheng est considéré comme l’un des plus éminents et respectés avocats
défenseurs des droits humains en Chine. Il a notamment défendu des cas très
risqués en Chine: militants des droits humains, adeptes de Falun Gong,
condamnés à mort…
Depuis 2005, son activisme lui a valu de nombreuses arrestations et tortures.
Plusieurs fois agressé à son domicile, arrêté et torturé, il a disparu en 2010. Il
venait d’annoncer à une agence de presse internationale la fin de ses activités
militantes afin de préserver sa famille. Il est actuellement officiellement détenu à
la prison du comté de Shaya, région autonome ouïghoure du Xinjiang, dans le
nord-ouest de la Chine, après avoir été victime de disparition forcée pendant près de 20 mois.
TAÏWAN - Peine de mort
Chiou Ho-Chun
En 1989, Chiou Ho-Chun a été accusé avec 10 autres personnes d’un
double meurtre.
Depuis, tout en clamant son innocence, il dénonce les violences qu'il a
subies et le fait qu'il n'a pas pu bénéficier de l'aide d’un avocat durant ses
interrogatoires et la première phase de son procès. Bien que la Haute
Cour de Taiwan ait admis les mauvais traitements dont il a été victime
pour l’obliger à avouer, elle n’a pas voulu prendre en compte les
enregistrements prouvant ces violences. Des 11 personnes poursuivies
dans le cadre de cette affaire de meurtre, seul Chiou Ho-Chun a été
condamné à mort.
Il a été jugé 11 fois dans le cadre de la plus longue procédure pénale qu'ait connu le pays. En août 2011, il a
épuisé son ultime recours devant la Cour suprême et peut maintenant être exécuté à tout moment.
IV. Le pouvoir des signatures
Evolution des situations des personnes défendues en 2011…
Grâce à la mobilisation de centaines de milliers de citoyens, les personnes soutenues par Amnesty
International voient leur situation évoluer. Au-delà des changements que permettent les milliers de
signatures envoyées, les lettres de soutien aux personnes emprisonnées, menacées ou à leur famille, leur
redonnent force et courage, les aident à tenir et à continuer leur combat pour la justice.
Le Marathon des signatures a très positivement changé la vie des personnes concernées et l'engagement
des membres d'Amnesty International a été l'un des facteurs qui ont amené les évolutions ci-dessous :
Le gouvernement mexicain a officiellement et publiquement reconnu sa
responsabilité dans le viol d'Inés Fernández Ortega et de Valentina
Rosendo Cantú.
Jenni Williams, dirigeante de WOZA (Femmes du Zimbabwe, debout !), un
groupe qui réclame la justice sociale, a indiqué que lors de sa dernière
détention, elle a été mieux traitée que les fois précédentes.
Jabbar Savalan, étudiant emprisonné en Azerbaïdjan pour des commentaires
qu'il avait publiés sur Facebook, a été libéré.
Dans deux autres cas, même si aucun changement significatif n'a été constaté, nous disposons
d'informations indiquant que les autorités du pays cible ont pris en compte la pression que nous avons
exercée :
Pour la première fois, les autorités camerounaises ont répondu à une lettre sur le
cas de Jean-Claude Roger Mbede, qui purge une peine de prison après avoir été
accusé d'homosexualité. En juillet 2012, il a finalement été libéré sous caution.
Filep Karma, qui purge une peine de prison en Indonésie pour avoir brandi un
drapeau, a reçu la visite du ministre de la Justice et des droits de l'Homme, qui a
déclaré publiquement être attentif à la pression demandant la libération des
prisonniers politiques.
… et depuis la création d’Amnesty International
BRÉSIL - Luiz Basilio Rossi
Professeur à l'Université de Sao Paulo, Luiz Basilio Rossi a été arrêté en 1973 au moment de la
dictature militaire qui sévissait au Brésil à cette époque. Son cas constitue la première « Action
urgente » lancée par Amnesty International. Il a qualifié de décisive l'intervention de
l'organisation.
« Je savais que mon cas avait été porté sur la place publique et qu'ils ne pouvaient plus me
tuer. Puis les pressions dont je faisais l'objet ont diminué et mes conditions de détention se sont
améliorées ».
REPUBLIQUE TCHÈQUE - Vaclav Havel
Vaclav Havel, ancien dissident puis président tchèque, a été arrêté en janvier 1989 et libéré
quatre mois plus tard grâce à un déluge de lettres et de fax envoyés par les militants et
sympathisants d’Amnesty International.
« Aujourd’hui, des millions d’individus de par le monde vivent dans des circonstances qui
paraissent ne jamais devoir changer. Mais ils ne doivent pas oublier que les soulèvements
qui ont eu lieu partout en Europe de l’Est en 1989 sont le résultat de toute une série d’actes
individuels accomplis par des gens ordinaires et qui, mis bout à bout, ont rendu le
changement inévitable »
Témoignages de militants
« […] Cela fait trente ans que j’écris à toutes les têtes couronnées du monde pour plaider la bonne cause
d’Amnesty. […] Ça fait environ un envoi par semaine. Je n’ai aucune idée de l’efficacité de ceci. […] Ce quart
d’heure [...] par semaine que je passe à écrire aux dictateurs ou mauvais manitous de la planète, c’est
comme la goutte d’eau qui tombe régulièrement au même endroit : ça m’a forcé à regarder « en face » ! À ne
pas fermer les yeux ! Formidable école d’humanité et de solidarité… avec des doutes et des envies de laisser
tomber, mais j’ai tenu bon… […] et je persiste, petite voix minuscule, obstinée dans une chaîne obstinée dont
je m’honore de faire partie. »
Geneviève Cresson – Hellemmes (59)
« Le Marathon des signatures, c’est savoir agir dans l'urgence tout en n'oubliant
jamais que c'est aussi un travail de fond, le fruit d'une longue préparation et non
pas d'une improvisation. Les mots clés pour Amnesty International sont
précisément : recherche et action, action dans l’urgence mais aussi sur le long
terme, dans la persévérance... ».
Cécile Coudriou, professeure à l’université Paris-XIII et vice-présidente
d’Amnesty International France depuis 2012.
V. L’engagement d’Amnesty International pour les « personnes en danger »
« Cela veut dire beaucoup pour les personnes opprimées de savoir qu’elles ne sont pas seules.
Et ne laissez jamais personne vous dire que ce que vous faites est insignifiant ».
Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix, archevêque sud-africain
Le 10 décembre célèbre la date anniversaire de l’adoption en 1948 par l’Assemblée générale des Nations
unies de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (DUDH). La DUDH énonce les droits essentiels
pour la dignité et le développement de tout être humain : les droits politiques (liberté d’opinion,
d’expression et d’association...), les droits économiques (droit au travail et à un niveau de vie décent...),
les droits civils (égalité devant la loi et le mariage...), les droits sociaux et culturels (droit à l’éducation,
droit de participer à la vie culturelle d’une communauté...).
La mobilisation de chacun pour le respect des droits de tous
En 2001, la section polonaise d’Amnesty International a mené une campagne de signatures concentrée sur
quelques jours autour du 10 décembre, date anniversaire de la Déclaration universelle des droits de
l’Homme, en faveur de prisonniers d’opinion “adoptés” par l’organisation. Cette initiative obtint un succès
retentissant. Deux ans plus tard, d’autres sections reprenaient cette idée dans le monde entier. Le Marathon
des signatures était né.
En décembre 2011, plus de 80 pays ont participé à l’opération qui a généré 1 376 000 lettres, pétitions et
actions de soutien, dont 251 000 en France. La période de mobilisation dure deux semaines et le nombre
d’événements organisés se compte en milliers. Les événements organisés de taille et d'importance
variables, allaient de l’atelier d'écriture de lettres dans une bibliothèque jusqu'à des projections sur les murs
de grandes capitales de photos représentant les personnes défendues.
Le Marathon des signatures démontre que les droits humains peuvent et doivent être l’affaire de
tous, et que la solidarité est fondamentale pour le respect des droits de chacun.
Les lettres et les pétitions constituent un moyen d’action efficace et rapide pour lutter contre les atteintes aux
droits humains de prisonniers d’opinion, personnes torturées, maltraitées, défenseurs des droits humains
harcelés et menacés, toutes considérées comme des « personnes en danger ».
Les centaines de milliers de pétitions et lettres qui affluent massivement et simultanément des cinq
continents sont autant d’avertissements adressés aux gouvernements et contribuent à aboutir à des
améliorations concrètes : une libération, l’amélioration des conditions de détention, la commutation d’une
peine de mort, des mesures de protection suite à de nombreuses menaces, l’ouverture d’une enquête, etc.
L’engagement d'Amnesty International pour les personnes en danger
Des millions de membres et de sympathisants d’Amnesty International répondent, toute l’année, aux
demandes d’« actions urgentes » et aux « appels mondiaux » en faveur de personnes qui courent un danger
immédiat. Grâce aux médias d’information et à Internet, les messages sont transmis dans de nombreuses
langues à des millions de destinataires.
Et les victimes sont nombreuses : prisonniers d’opinion, détenus sans procès, condamnés à mort,
personnes harcelées, torturées, assassinées, victimes d'enlèvement, de violences sexuelles, groupes
menacés d’expulsions forcées, privés de leurs droits économiques, sociaux et culturels… Sans oublier celles
et ceux, considérés comme défenseurs des droits humains, qui prennent des risques en raison de leur
engagement et de leurs activités en faveur des droits humains : médecins, journalistes, avocats…
La mobilisation de chacun peut changer la vie de ces victimes. Pendant 50 ans, toutes les avancées en
matière de droits humains dont Amnesty International a été partie prenante montrent que chaque individu
peut apporter une contribution vitale à la mobilisation collective. Cette force peut contribuer à changer les
situations graves qui persistent en 2011.
« Nous appelons chaque citoyen à agir pour que les droits de tous soient
respectés et protégés. Défendre les droits humains, c’est défendre la dignité de
tous les êtres humains ».
Geneviève Garrigos, Présidente d’Amnesty International France
VI. Carte de visite d’Amnesty International
AMNESTY INTERNATIONAL
Créée en 1961, Amnesty International est un mouvement mondial et indépendant de 3 millions de personnes qui
œuvrent pour le respect, la défense et la promotion de tous les droits inscrits dans la Déclaration universelle des droits
de l’homme de 1948. Amnesty International a reçu le Prix Nobel de la paix en 1977. Amnesty International France (AIF)
a été créée en 1971. Son financement repose sur la générosité du public (plus de 180 000 donateurs), sur les ventes de
produits de soutien et les cotisations de ses membres (plus de 18 000). AIF est agréée par le Comité de la charte du don
en confiance.
Pour un monde plus juste
La vision d’Amnesty International est celle d’un monde où chacun peut se prévaloir de tous les droits énoncés dans la
Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et dans d’autres textes internationaux relatifs aux droits humains.
Afin d’être fidèle à cette vision, Amnesty International se donne pour mission de mener des recherches et des actions
visant à prévenir et faire cesser les atteintes graves à l’ensemble de ces droits.
De la recherche à l’action
Les enquêtes, menées par les chercheurs sur le terrain et au travers du recoupement d’informations, donnent lieu à la
publication régulière de communiqués et rapports (dont le rapport annuel). Ces informations rendent compte de la
situation des droits humains dans le monde et sont à la source des pressions exercées sur les autorités et décideurs
(gouvernements, organisations internationales, groupes armés, entreprises et autres agents non gouvernementaux), de
la mobilisation des militants (écritures de lettres et signatures de pétitions, rassemblements et manifestations, débats
publics et éducation aux droits humains) et de la sensibilisation du public.
Le pouvoir de l’indépendance
La solidarité internationale, qui est au cœur de toutes les actions d’Amnesty International, se nourrit de nos principes
d’indépendance et d’impartialité. Amnesty International est indépendante de tout gouvernement, de toute tendance
politique, de toute croyance religieuse et est donc en mesure de dénoncer les violations des droits humains partout dans
le monde, en toute impartialité. Le mouvement fonctionne et finance ses actions grâce au soutien financier des membres
et des donateurs. Amnesty International n’accepte aucune subvention ou don des Etats, des partis politiques et ne
sollicite pas les entreprises.
Une ambition qui évolue
En cinquante ans, Amnesty International a profondément évolué. Son champ d’intervention, initialement limité aux
prisonniers d’opinion, s’est étendu à l’ensemble des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels inscrits
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.
QUELQUES DATES
1961
Création d’Amnesty International à Londres par l’avocat Peter Benenson
1971
Création de la section française Amnesty International France (AIF)
1977
Prix Nobel de la paix
1987
AIF association reconnue d’utilité publique
PRINCIPALES CAMPAGNES
Exigeons la dignité
Sécurité et droits humains
Concrétiser la justice internationale
Abolir la peine de mort
Protection des personnes en déplacement
QUELQUES CHIFFRES
Dans le monde
72 sections et structures nationales
Plus de 3 millions de membres et sympathisants dans 150 pays
Siège international
518 salariés (Londres et bureaux régionaux)
En France
Plus de 180 000 donateurs actifs et 18 000 membres
380 structures militantes
A Paris
76 salariés et plus de 353 bénévoles
Service Presse Amnesty International France : Ophélie Latil / Aurélie Chatelard
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