La statue et la devise de la République de l`Hôtel

Transcription

La statue et la devise de la République de l`Hôtel
La statue et la devise de la
République de l'Hôtel de Ville
A
u premier étage de la façade de l’Hôtel de Ville, une niche centrale, flanquée de pilastres composites, abritait, avant la Révolution, l’effigie du roi Louis XIV couronné par la Victoire et foulant aux pieds l’hydre de
l’hérésie. Cette statue avait été exécutée par François Mignot, et fut posée en 1687. Le soubassement de cette
niche, accompagnée d’attributs de guerre, portait quatre vers latins dont voici la traduction :
« C’est celui que la victoire entoure de toutes ses faveurs ; Il étendit ses droits sur la terre et sur mer, et par lui, la
religion, seule véritable, triomphe de tant d’ennemis. La ville, attachée à la vieille foi religieuse, lui consacre ce
monument ».
En 1793, la statue du roi et l’inscription furent brisées et la figure fut remplacée le 20 octobre 1795 par une
statue de la Liberté foulant aux pieds l’hydre du despotisme, œuvre du sculpteur angevin Denis Glédu. La Liberté
coiffée de son bonnet phrygien, tenait un drapeau de la main droite, la main gauche appuyée sur un trophée
romain. A ses pieds, une plaque de marbre portait la devise : Liberté, Fraternité ou la mort
Sous Napoléon Ier, on supprima le faisceau et le bonnet phrygien.
La statue s’appela France.
La Restauration changea de nouveau les attributs de la statue, et du bonnet trop connoté fit un casque ; la Liberté devint
Minerve, Déesse de la Sagesse, des Arts et de la Guerre.
Un bouclier en bois fut placé sous
MINERVE FERME ENFIN
sa main droite. Deux alexandrins
LE TEMPLE DE LA GUERRE,
furent alors gravés sur une nouvelle
LA JUSTICE ET LA PAIX VONT
plaque de marbre :
RÉGNER SUR LA TERRE
Depuis 1869, il ne reste plus rien de cette dernière inscription et le bouclier vermoulu a disparu vers 1890.
Il fut remplacé par un faisceau de
licteur et depuis c’est la devise révolutionnaire de 1793 qui est inscrite sur la
plaque de marbre :
La façade de l’Hôtel de Ville, un des rares exemples
de l’architecture du XVIIe siècle à Troyes, est classée
Monument Historique depuis 1932.
Sources :
AM.Troyes.1M144
DEGOIS (Robert), Troyes, rue par rue,
le Bouchon de Champagne, Troyes, Les
Editions de la Maison du Boulanger,
1998.
FICHOT (Charles), Statistique monumentale du département de l’Aube,
tome III, Paris, 1894.

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