Louise M. PÉLOQUIN (1952-) Comme Franco

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Louise M. PÉLOQUIN (1952-) Comme Franco
Louise M. PÉLOQUIN (1952-)
Comme Franco-Américaine de la Nouvelle-Angleterre habitant la
France depuis 1976, Louise M. Péloquin consacre une grande partie de
sa vie professionnelle à faire connaître l’histoire et la culture des siens
dans son pays d’adoption.
L’aînée des quatre enfants du Dr Laval-U. Péloquin et de Marthe-A. Biron, Louise M.
Péloquin nait à Lowell, Massachusetts, le 10 avril 1952. Destinée à compter parmi la poignée
d’auteurs franco-américains qui écrivent en français bien au-delà du début du XXIe siècle,
elle est élevée dans une ambiance familiale dont les racines sont profondément ancrées dans
le sol de l’Amérique française. Tout d’abord, ses quatre grands-parents sont des immigrés du
Québec. Son grand-père maternel, Louis-Adolphe Biron, journaliste qui a comme cousin le
poète québécois Pamphile Le May, est fondateur-propriétaire de L’Impartial de Nashua, New
Hampshire et propriétaire de L’Étoile de Lowell. Son père, médecin à l’hôpital francoaméricain de Lowell, Saint-Joseph, et sa mère, journaliste à L’Étoile de Lowell, sont
originaires de villes très francophones, Woonsocket, Rhode Island et Nashua, New
Hampshire, respectivement. De plus, elle passe ses onze premières années avec sa famille
dans l’ancienne maison de ses grands-parents Biron, située dans le quartier « Highlands » de
Lowell, vivant côte-à-côte avec sa tante maternelle et son oncle, Jeanne et Léon Lavallée,
qui, comme ses propres parents, parlent français à leurs enfants. Ce n’est qu’en 1963—
précisément le 22 novembre, jour même de l’assassinat du Président Kennedy—que la
famille Péloquin déménage à Westford, en banlieue de Lowell.
Louise Péloquin fait son cours primaire à l’école Notre-Dame de Lourdes de Lowell,
chez les Sœurs Grises de la Croix, après quoi, à partir de 1965, elle fait ses études
secondaires à l’Académie de la Présentation de Marie à Hudson, New Hampshire, sous la
direction de Sœurs de la Présentation. En 1969, elle reçoit son diplôme, étant classée
première de la promotion. Ensuite, elle se rend au Collège de l’Assomption de Worcester,
Massachusetts, où elle se spécialise en français et en l’enseignement des langues étrangères,
pour recevoir son diplôme de bachelier ès arts avec mention summa cum laude, classée
deuxième de la promotion de 1973 sur 225 étudiants. Et puis, elle décroche une maîtrise en
français langue étrangère au Middlebury College de Middlebury, Vermont, qui lui accorde le
prix d’excellence en la classant première de la promotion de 1975. Tout en étudiant pour sa
maîtrise et pendant un an après l’avoir reçue, elle enseigne le français à la Chelmsford High
School, Massachusetts, de 1973 à 1976. Pendant l’année scolaire 1976-1977 elle entreprend
des études doctorales à l’université Paris X et à Middlebury Paris, grâce à une bourse MAE
qui lui est octroyée par le Consulat général de France à Boston.
C’est à cette époque que, selon le dicton « Qui prend mari prend pays », Louise Péloquin
épouse un Français, Patrick Faré, en l’église Saint-Jean-Baptiste de Lowell le 7 août 1977 et
se fixe définitivement en France.
De 1977 à 1981, outre ses études doctorales, elle est aussi professeur d’anglais en
formation initiale et continue à Paris. En 1981, elle est reçue au grade de Docteur de
troisième cycle de l’Université de Franche-Comté à Besançon, avec mention très bien à
l’unanimité et félicitations du jury. Sa thèse en linguistique appliquée, intitulée « Images de
la langue et de la culture française hors de France : les Franco-Américains de la NouvelleAngleterre », est la première thèse au sujet des Franco-Américains soutenue en France depuis
« L’Âme franco-américaine » de Josaphat Benoît en 1935. En 1983, sa thèse sert de base
pour son livre, L’Identité culturelle : les Franco-Américains de le Nouvelle-Angleterre,
publié à Paris par les Éditions Didier en 1983.
De 1981 à 1987, Louise Péloquin est à l’emploi du Centre de recherche et d’étude pour la
diffusion du français (CRÉDIF) à l’École normale supérieur de Saint-Cloud, d’abord comme
lectrice (1981-1983) et ensuite comme assistante associé (1983-1987). Dans l’intervalle,
toujours aux études, elle décroche une maîtrise en espagnol et un Ph.D. en didactique et
enseignement des langues étrangères, tous deux de Middlebury College en 1985. Sa thèse de
Ph.D., « Images de la langue et de la culture française hors de France : enquête auprès d’une
population franco-américaine de la Nouvelle-Angleterre », paraît au University Microfilms
International à Ann Arbor, Michigan, en 1986.
Munie de deux maîtrises et de deux doctorats, Louise Péloquin occupe plusieurs postes
dans divers domaines, parfois simultanément. De 1985 à 2007, elle est chargée de cours
d’anglais économique et commercial aux niveaux premier cycle, master, doctorat et MBA à
l’Université Paris Dauphine, où on la nomme « Best Professor » du Master en 2012. Elle est
aussi assistante associé au Centre international d’études pédagogiques de Sèvres de 1987 à
1989. Depuis 1991, elle est maître de conférences à Sciences Po Paris.
Cette même année, Raphaële Marthe Faré, fille unique de Louise Péloquin et de Patrick
Faré, vient au monde à Argenteuil dans la banlieue de Paris. Pendant les huit premières
années de sa vie, 1991-1998, elle sera l’inspiratrice et la voix d’une série d’articles mensuels,
« Les Billets de Raphaële », composés par sa mère, alors reporter attitrée pour Le Journal de
Lowell. Pendant cette période, soit de 1992 à 1998, la famille Faré habite à Saint-Cyr-surLoire en banlieue de Tours, pour ensuite revenir à Paris. Et, en 1997, Louise Péloquin obtient
la double nationalité lorsqu’elle devient citoyenne française tout en retenant sa citoyenneté
américaine. Toujours à l’œuvre, elle est chargée de cours de formation continue en anglais à
l’École nationale d’administration (ÉNA) de 2002 à 2004, et depuis 2005, elle est formateur
linguistique au Ministère des affaires étrangères et européennes, où elle est titularisée en
2012.
Au cours de sa carrière professionnelle, Louise Péloquin publie plusieurs études en
France, aux États-Unis et au Canada français sur divers sujets franco-américains, entre
autres, « Noms de lieux français du Vermont » (1984), « Les Attitudes des FrancoAméricains envers la langue française » (1984) et « L’Image de la langue française dans dix
romans franco-américains » (1986). En 1988, elle est coordinatrice d’un numéro spécial des
Études de linguistique appliquée, revue de la Sorbonne, intitulé « Foyers francophones aux
États-Unis ». C’est la première fois que cette revue consacre un numéro au sujet des FrancoAméricains, en particuliers le fait francophone de la Nouvelle-Angleterre, de la Louisiane et
du Mid-Ouest. Elle y inclut également sa propre contribution, « Longue présence, récente
reconnaissance : l’institutionnalisation de la Franco-Américanie ». Et la liste continue avec
maints autres écrits de grande envergure entre 1991 et l’heure actuelle, sans mentionner sa
collaboration à de nombreuses revues associatives et universitaires sur les deux côtés de
l’Atlantique.
À part sa longue liste d’écrits, Louise Péloquin est conférencière invitée à animer des
séminaires en Europe et en Amérique du Nord et déléguée aux Sommets francophones et aux
Sommets de nations ayant en commun la langue française. Elle est membre de la Société
historique franco-américaine, la Fédération féminine franco-américaine, le Cercle JeanneMance, le Richelieu International (France) et Mouvement France-Amérique (France). En
1997, on la décore de la Médaille d’Or de l’Étoile civique pour plus de vingt ans de travail de
promotion de la francophonie en Amérique du Nord et en 2007 on la nomme au grade de
Chevalier dans l’ordre des Palmes académiques.
De son propre aveu, Louise Péloquin compte parmi ses plus grands inspirateurs et
modèles sa mère, Marthe Biron Péloquin, ainsi que l’héritage de son grand-père maternel,
Louis-Alphonse Biron, grande figure du journalisme franco-américain. Elle mentionne aussi
les Pères Gérard Messier et Denys Gonthier, tous deux Assomptionnistes et ses professeurs
de littérature française, ainsi que de théâtre français et de littérature espagnole
respectivement, au Collège de l’Assomption.
Robert-B. PERREAULT
ŒUVRES
- L’Identité culturelle : les Franco-Américains de la Nouvelle-Angleterre. Les Éditions
Didier, Paris, 1983.
- « Images de la langue et de la culture française hors de France : enquête auprès d’une
population franco-américaine de la Nouvelle-Angleterre ». Thèse de Ph.D., Middlebury
College, Vermont, 1985. Ann Arbor, Michigan : University Microfilms International, 1986.
- « Noms de lieux français du Vermont ». Dans les Actes du Premier Congrès international
sur la toponymie française de l’Amérique du Nord. Les publications du Québec, 1984.
- « Les Attitudes des Franco-Américains envers la langue française ». Dans The French
Review de l’AATF (American Association of Teachers of French), Champaign, Illinois,
1984. Traduction en anglais, « Franco-American Attitudes Toward the French Language ».
Dans The French-Speaking World : An Anthology of Cross-Cultural Perspectives, éd. Louise
Fiber Luce. Lincolnwood, Illinois : National Textbook Company, 1991.
- « L’Image de la langue française dans dix romans franco-américains ». Dans le No 12 de la
Revue d’histoire littéraire du Québec et du Canada français (RHLQF), Éditions de
l’Université d’Ottawa, Ontario, 1986.
- « Foyers francophones aux États-Unis », No 70 des Études de linguistique appliquée, revue
universitaire de la Sorbonne publiée par Didier Erudition, Paris, 1988.
- « Longue présence, récente reconnaissance : l’institutionnalisation de la FrancoAméricanie ». Dans le No 70 des ELA cité ci-haut, 1988.
- « Une langue doublement dominée : le français en Nouvelle-Angleterre ». Dans le No 1 de
Francophonies d’Amérique, Les Presses de l’Université d’Ottawa, 1991.
- « Le Roman franco-américain ». Dans Les Français des États-Unis d’hier et d’aujourd’hui.
Montpellier, France : Éditions Espaces de l’Université de Montpellier, 1994.
- « L’Image de la langue française dans les écrits franco-américains ». Dans L’Ouest français
et la francophonie nord-américaine, presses de l’Université d’Angers, 1996.
- « Le Français en Nouvelle-Angleterre ». Dans « L’Avenir s’écrit aussi en français », Revue
Panoramiques, Éditions Corlet, Paris, 2004.
- « Une histoire d’amour en héritage ». Texte poétique publiée dans Éclat et fragilité de la
langue française, coordonnée par L’Académie française, Éditions France Univers, Paris
2008.
- « Billets de Raphaële ». Dans Normand Beaupré, éd. Voix francophones de chez nous,
contes et histoires. Une anthologie franco-américaine. Coral Springs, Floride : Llumina
Press, 2009.
- Sa collaboration à des revues associatives francophones telles que : FranceLouisiane/France Franco-Américanie (FLFA), Association des Écrivains de langue française
(ADELF), Défense de la langue française (DLF), Mouvement d’Amérique française (MAF),
etc., depuis 1981.
- Ses contributions à des revues universitaires telles que Les Amis de Sèvres, Le Français
dans le Monde, Africascope, etc., depuis 1981.
- Sa rubrique mensuelle, « Les Billets de Raphaële », dans Le Journal de Lowell, 1991-1998.
- Ses contributions au Bulletin de la Fédération féminine franco-américaine et au Bulletin de
la Société historique franco-américaine, années 1980 et 1990.
- Certains textes traduits en langues étrangères et publiés à l’étranger.