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EUROPEAN AIR TRANSPORT COMPETITIVENESS COMPÉTITIVITÉ DU TRANSPORT AÉRIEN EUROPÉEN N UMBER 53 — A UTUMN 2014 NUMÉRO 53 — AUTOMNE 2014 Le magazine de la Conférence européenne de l’Aviation civile The European Civil Aviation Conference Magazine CONTENTS 1 EDITORIAL BY SALVATORE SCIACCHITANO 3 INTERVIEW WITH 9 SOMMAIRE ÉDITORIAL PAR SALVATORE SCIACCHITANO 1 INTERVIEW DE RAYMOND BENJAMIN 3 JOÃO AGUIAR M ACHADO: D EFINING POLICY PRIORITIES FOR C IVIL AVIATION IN EUROPE JOÃO AGUIAR MACHADO : DÉFINIR LES POLITIQUES PRIORITAIRES POUR L’AVIATION CIVILE EN E UROPE 9 12 TONY TYLER: BOLSTERING EUROPEAN COMPETITIVENESS THROUGH CONNECTIVITY TONY TYLER : FAVORISER LA COMPÉTITIVITÉ GRÂCE À LA CONNECTIVITÉ 12 17 PANG K IN K EONG: AIR TRANSPORT INDUSTRY COMPETITIVENESS: THE S INGAPORE PERSPECTIVE PANG KIN KEONG : COMPÉTITIVITÉ DU TRANSPORT AÉRIEN : 17 R AYMOND BENJAMIN 20 URSULA ZECHNER: STRENGTHENING THE EUROPEAN AIR TRANSPORT S ECTOR 22 IMPRESSIONS FROM D IALOGUE 2014 26 O LIVIER JANKOVEC: WE N EED TO TALK ABOUT AIRPORT CHARGES THE ECAC/EU 33 SIMON KEDGLEY JOINS ECAC SECRETARIAT TEAM 34 N EWS FROM THE JAA TRAINING O RGANISATION 36 ECAC IN LA PERSPECTIVE SINGAPOURIENNE U RSULA ZECHNER : COMMENT RENFORCER LE SECTEUR AÉRIEN EUROPÉEN ? 20 LE D IALOGUE CEAC/UE 2014 EN IMAGES 22 O LIVIER JANKOVEC : LES REDEVANCES AÉROPORTUAIRES : PARLONS-EN 26 SIMON KEDGLEY REJOINT L’ÉQUIPE DU SECRÉTARIAT DE LA CEAC 33 ACTUALITÉS DE L’O RGANISATION DE FORMATION DES JAA 34 L A CEAC EN BREF 37 BRIEF ECAC news is published in English and French to provide an overview of the activities of the European Civil Aviation Conference. ECAC makes no warranty, either implicit or explicit, for the information contained in this document, neither does it assume any legal liability or responsibility for the accuracy or completeness of this information. Opinions expressed in signed articles are the author’s opinions and do not necessarily reflect those of ECAC. Reproduction in whole or in part of all unsigned material is freely authorised. For rights to reproduce signed articles, please contact the ECAC Secretariat. CEAC infos est publié, en anglais et en français, afin de donner un aperçu des activités de la Conférence européenne de l’Aviation civile. La CEAC ne garantit, ni implicitement ni expressément, l’information contenue dans ce document, et elle n’assume ni une responsabilité juridique ni une responsabilité à l’égard de la précision ou du caractère complet de ces informations. Les avis exprimés dans les articles signés sont les avis des auteurs de ces textes et ne représentent pas nécessairement ceux de la CEAC. La reproduction, intégrale ou partielle, des textes non signés n’est soumise à aucune autorisation préalable. Pour tous renseignements concernant la reproduction d’articles signés, prière de s’adresser au Secrétariat de la CEAC. EDITORIAL SALVATORE SCIACCHITANO É DITORIAL EXECUTIVE SECRETARY OF ECAC SECRÉTAIRE EXÉCUTIF DE LA CEAC T his edition of ECAC news offers a continuation of the discussions held in Vienna on 3 and 4 July at the ECAC/EU Dialogue with the European Air Transport Industry, which focussed on “European Air Transport Competitiveness: the way forward in a global environment”. The Dialogue brought together more than 170 senior-level aviation decision makers and industry leaders including Raymond Benjamin, ICAO Secretary General and Tony Tyler, IATA CEO and Director General. Whilst recognising the positive achievements of the European air transport sector in the past twenty years, such as liberalisation and the economic and social benefits of aviation and the connectivity that it has brought, the participants emphasised that in an extremely competitive global environment, the sector remains fragile, and there were calls for reflection and rapid adaptation to maintain and improve the position of Europe. At a time when the centre of gravity for aviation is moving towards other regions of the world, the resulting boost to European aviation competitiveness would depend on a better understanding and recognition by governments and the public of the critical value of the air transport sector to the European economy and to the mobility of its citizens. Continuous support to the development of the sector should be at the top of the European political agenda as regards transportation matters. Conscious of the numerous challenges facing the growth of the sector (e.g., fair competition, financing, taxation, air carrier ownership and control restrictions, reduction of connectivity, airport and ATM capacities), participants in the Dialogue urged the adoption of a shared vision where regulators and industry would build priorities L e présent numéro de CEAC infos s’inscrit dans la continuité des discussions tenues à Vienne les 3 et 4 juillet lors du Dialogue CEAC/UE avec l’Industrie européenne du transport aérien, axé sur le thème de la compétitivité du secteur aérien européen dans un contexte mondialisé. Ce Dialogue a rassemblé plus de 170 hauts représentants des instances dirigeantes de l’aviation et de l’industrie, parmi lesquels Raymond Benjamin, Secrétaire général de l’OACI, et Tony Tyler, PrésidentDirecteur général de l’IATA. Tout en reconnaissant les progrès réalisés par le secteur européen de l’aviation au cours de ces vingt dernières années, comme la libéralisation du marché et les retombées économiques et sociales de cette industrie, de même que la connectivité qu’elle a apportée, les participants ont souligné le fait que, dans un contexte mondial hautement concurrentiel, le secteur demeure fragile et doit rapidement s’adapter pour sauvegarder et améliorer son rang. À une époque où le centre de gravité de l’aviation se déplace vers d’autres régions du monde, l’indispensable regain de compétitivité dont a besoin le secteur européen de l’aviation dépend de la faculté des gouvernements et du public à mieux appréhender et reconnaître les bienfaits de cette industrie pour l’économie de l’Europe et la mobilité de ses citoyens. Parmi les priorités à donner aux questions du transport en Europe, celle du soutien permanent au développement du secteur aérien devrait figurer en tête de l’agenda politique. Conscients des nombreux défis inhérents à la croissance du secteur (tels que la concurrence loyale, le financement, la pression fiscale, les restrictions des droits de propriété et de contrôle des compagnies aériennes, la baisse de connectivité, les capacités aéroportuaires et de l’ATM), les participants du Dialogue ont prôné l’adoption d’une vision consensuelle où régulateurs et industriels définiraient ensemble les priorités en termes de régulation et de développement des infrastructures. Une vision véritablement intégrée à cet égard semble faire actuellement défaut. L’édition 2014 du Dialogue CEAC/UE aura permis d’identifier certaines orientations politiques et initiatives 1 EDITORIAL in terms of regulation and infrastructure development. A truly integrated vision for the sector seemed to be missing. The 2014 ECAC/EU Dialogue has identified some policy directions and initiatives aiming to support European air transport growth. The common wish is that these policy directions and initiatives would form part of the reflections of ECAC Directors General of Civil Aviation, the new European Parliament and the upcoming European Commission for the future development of the sector. qui, selon un souhait unanime, devraient alimenter les réflexions des Directeurs généraux de l’Aviation civile de la CEAC, du nouveau Parlement européen et de la prochaine Commission européenne pour favoriser la croissance et le développement futur du transport aérien européen. J’espère que les articles publiés dans le présent numéro de CEAC infos vous donneront matière à réfléchir aux suites à donner aux échanges passionnants tenus à l’occasion de ce Dialogue. ••• I hope the articles you will find in this edition of ECAC news will enable you to continue reflecting on the extremely interesting and stimulating discussions held during the Dialogue. ••• PATRICK GANDIL APPOINTED ACTING PRESIDENT OF ECAC On 3 September 2014, Catalin Radu (Romania) took over new responsibilities as Deputy Director for Aviation Safety at ICAO headquarters in Montreal. As a consequence, he has stepped down as ECAC President. The most senior ECAC Vice-President Patrick Gandil, Director General of Civil Aviation in France, will serve as acting President until formal election of a new ECAC President in December 2014. PATRICK GANDIL NOMMÉ PRÉSIDENT PAR INTÉRIM DE LA CEAC Le 3 septembre 2014, Catalin Radu (Roumanie) a accepté de nouvelles responsabilités en tant que Directeur adjoint pour la Sécurité de l’aviation au Siège de l’OACI à Montréal. En conséquence, il a démissionné de son poste de Président de la CEAC. En tant que doyen des Vice-Présidents de la CEAC, Patrick Gandil, Directeur général de l’Aviation civile en France, assumera la Présidence par intérim jusqu’à l’élection formelle d’un nouveau Président de la CEAC en décembre 2014. 2 INTERVIEW WITH RAYMOND BENJAMIN SECRETARY GENERAL OF ICAO INTERVIEW DE RAYMOND BENJAMIN SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'OACI R R aymond Benjamin dresse un bilan, pour les lecteurs de CEAC infos, des grands changements intervenus au sein de l'OACI depuis le début de son mandat en tant que Secrétaire général, et évoque les principaux défis que l'Organisation doit actuellement relever. Il livre également un éclairage sur les relations qu'entretient l'OACI avec les organisations régionales, dont la CEAC. © ICAO aymond Benjamin gives ECAC news readers an insight into ICAO's major achievements and ongoing challenges during his mandate as Secretary General of the Organization. He also shares his views on ICAO's relationship with regional organisations including the European Civil Aviation Conference. ECAC news: You have been Secretary General of ICAO — the global policy-setting organisation for international civil aviation — since 2009 now. In 2012 you were reappointed for a second three-year term until 2015. Which were the major changes you brought to the Organization and where would you see your major achievements? CEAC infos : Depuis 2009, vous êtes Secrétaire général de l’OACI, l’organisation mondiale qui définit les politiques en matière d’aviation civile internationale. En 2012, vous avez été réélu pour un deuxième mandat de trois ans, qui court jusqu’en 2015. Quels changements majeurs avezvous apportés à l’Organisation et quelles sont, selon vous, vos grandes réussites ? Raymond Benjamin: I believe that ICAO today is a more performance-based organisation, focused on the sustainable growth of the global civil aviation system and on providing services and support to States more efficiently and costeffectively than ever before. Underlying this new vision are five new Strategic Objectives, namely Safety, Air Navigation Capacity and Efficiency, Security and Facilitation, the Economic Development of Air Transport and Environmental Protection. Raymond Benjamin : Je crois qu’aujourd’hui, l’OACI se fonde davantage sur les performances et met l’accent sur la croissance durable du système mondial de l’aviation civile, ainsi que sur l'apport de services et d’une assistance aux États, avec un niveau historique d’efficacité et de rentabilité. Cinq nouveaux objectifs stratégiques viennent étayer cette nouvelle vision : Sécurité, Capacité et Efficience de la navigation aérienne, Sûreté et Facilitation, Développement économique du transport aérien et Protection de l’environnement. The new organisational structure we adopted for the ICAO Secretariat at the start of the 20142016 triennium has positioned the Organization to better fulfil its vision and mission, and effectively execute programme activities with La nouvelle structure organisationnelle adoptée pour le Secrétariat de l’OACI au début du triennat 2014-2016 permet à l’Organisation de mieux remplir sa feuille de route et ses activités, dans le respect du budget et des ressources dont elle dispose. Elle permet également une meilleure corrélation avec les différents objectifs définis 3 INTERVIEW WITH the budget and resources available to us. It also allows better correlation with the mapping of objectives and targets under the new Performance Management system being established. The Council of ICAO reaffirmed during my mandate that delivering ICAO assistance to States more efficiently and effectively should be a priority for the Organization, and that the results of our work should be measurable and reported. Some examples of this include the Safety and Air Navigation Regional Performance Dashboards; the integrated Safety Trend Analysis and Reporting System (iSTARS); and IKSN – an on-line reporting tool for the Council reflecting key deliverables and timelines for each of the Strategic Objectives. It also became clear to me that tackling major challenges to improve global safety and efficiency of international civil aviation required a wide body of knowledge from all of our partners using a collaborative and co-ordinated approach among aviation stakeholders. That is why I established an Industry High-Level Group, under my leadership and composed of the Heads of IATA, ACI, CANSO, and ICAAIA, as a mechanism to use our combined knowledge in addressing sectoral challenges and to reach consensus on practical solutions. RAYMOND BENJAMIN dans le cadre du nouveau système de gestion de la performance. Pendant mon mandat, le Conseil de l’OACI a réaffirmé que la priorité devait être donnée à une assistance plus efficace aux États et que les résultats de nos travaux devaient être mesurables et rapportés. J’illustrerai ce point en citant les Tableaux de bord de la performance régionale en termes de sécurité du système de navigation aérienne, le système intégré d’analyse et de compte rendu des tendances de la sécurité (iSTARS) et l’IKSN, un outil de reporting en ligne pour le Conseil, qui reflète les principaux résultats visés et le calendrier de chaque objectif stratégique. Il m’est aussi apparu clairement que la recherche d’une réponse au grand défi qu’est l'amélioration de la sécurité à l’échelle planétaire et de l’efficacité de l’aviation civile internationale requérait une vaste base de connaissances commune à tous nos partenaires, dont la mise en place nécessitait une approche coopérative et coordonnée de la part de toutes les parties prenantes de l'aviation. C’est pourquoi j’ai constitué et je dirige désormais un groupe de haut niveau composé des responsables de l'IATA, l’ACI, la CANSO et l’ICAAIA, afin de fédérer et mutualiser les connaissances pour aborder ensemble les défis du secteur et trouver des solutions pratiques consensuelles. Ce ne sont là que quelques exemples des nombreux changements que l'OACI a entrepris, tant au niveau de RAYMOND BENJAMIN has been Secretary General of the International Civil Aviation Organization since August 2009. He was appointed by the Council of ICAO for a second three-year term, from 1 August 2012 to 31 July 2015. His extensive career in civil aviation spans more than 30 years. It includes 13 years as Executive Secretary of the European Civil Aviation Conference (ECAC) where he was responsible for the development of policy advice and strategic options to the President and to the then 42 Member States of the Conference. Prior to joining ECAC, Mr Benjamin was Chief of the Aviation Security Branch of the Air Transport Bureau of ICAO from 1989 to 1994. Among his responsibilities was the provision of advice to the Secretary General and the President of the Council on security policy matters and the development of a worldwide airport assessment and technical assistance programme. He also served as Air Transport Officer and Deputy Secretary of ECAC from 1982 to 1989 and held various positions in the Civil Aviation Administration of France from 1973 to 1982. Raymond Benjamin holds a Master’s degree in Public Law and Diplomas from the Institute of Political Studies and the Institute of Higher International Studies in Paris. A French citizen, he was born on 24 November 1945, in Alexandria, Egypt. 4 RAYMOND BENJAMIN est Secrétaire général de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) depuis août 2009 et a été nommé par le Conseil de l’OACI pour un second mandat de trois ans, du 1er août 2012 au 31 juillet 2015. Il peut se targuer de plus de trente années d’expérience dans l’aviation civile : 13 ans en tant que Secrétaire exécutif de la Conférence européenne de l’Aviation civile (CEAC), où il était responsable de l’élaboration d’avis sur les politiques et d’options stratégiques auprès du Président et des 42 États membres de la Conférence de l'époque. Avant d’intégrer la CEAC, M. Benjamin a été Sous-Directeur de la sûreté de l’aviation auprès de la Direction du transport aérien (ATB) de l’OACI (1989-1994). À ce titre, il était notamment chargé de l’élaboration d’avis sur les politiques relatives à la sûreté pour le Secrétaire général et le Président du Conseil, et du développement d’un programme mondial d’évaluation des aéroports et d’assistance technique. Il a également servi en qualité d’expert du transport aérien et de Secrétaire adjoint de la CEAC de 1982 à 1989, et a occupé divers postes à la Direction générale de l’Aviation civile de 1973 à 1982. M. Benjamin est titulaire d’une maîtrise en droit public et diplômé de l’Institut d’études politiques (IEP) et de l’Institut des hautes études internationales (IHEI), à Paris. De nationalité française, il est né le 24 novembre 1945 à Alexandrie, en Egypte. INTERVIEW DE RAYMOND BENJAMIN These are just a few of many other changes – both strategic and at the tactical programme level – which ICAO has undertaken as an Organization since I began my work as its Secretary General. I would stress that the guidance and oversight of the ICAO Council has been critical to this process. Where would you see potential for the further development of ICAO activities, and what will be the areas of special interest for you for the remainder of your term? Each of our Strategic Objectives has a wide range of priorities associated with it that are pursued and managed within the Secretariat. Our planning and activities have been driven by the outcomes of the numerous highlevel conferences which took place at ICAO over 2012-2013, culminating with our 38th Assembly – where recommendations were reviewed and endorsed. Among the most significant of these are the revised GASP and GANP - these complementary ICAO Global Plans feature extensive industry and Member State agreement and input, thereby providing an unprecedented level of investment certainty for both States and industry where aircraft and air navigation system modernisation are concerned. In the area of Security and Facilitation, ICAO is working to achieve greater balance between effective control measures and the assurance of overall system efficiency – whether for passengers or air cargo. Subsequently, risk-based prioritisation, the mutual recognition of equivalent security measures, and other key principles are now strongly supported. Assuring uniform and consistent implementation of sustainable aviation security measures worldwide is something I strongly believe should be a top priority. As for the Economic Development of Air Transport, a growing number of States are looking to our Organization to take a leading role in modernising the economic regulatory framework governing air transport liberalisation, while safeguarding fair competition. ICAO must respond to this call. In the area of Environmental Protection, an agreement and a clearly-defined roadmap has been established under the Environment Advisory Group (EAG) of the Council. We are making progress on the development of la stratégie que des programmes tactiques, depuis mon entrée en fonction en tant que Secrétaire général. Je tiens à souligner que la gouverne et la supervision du Conseil de l’OACI ont été essentielles à ce processus. Quel est, selon vous, le potentiel de développement des activités de l'OACI à l’avenir et quels seront les domaines qui vous intéressent tout particulièrement jusqu’au terme de votre mandat ? Chacun de nos objectifs stratégiques est assorti d’un large éventail de priorités qui sont élaborées et gérées par le Secrétariat. Notre calendrier et nos activités dépendent de l'issue des nombreuses conférences de haut niveau qui ont eu lieu à l'OACI en 2012 et 2013, avec pour point d’orgue la 38ème Assemblée, lors de laquelle les recommandations ont été étudiées et approuvées. Parmi les plus notables d’entre elles, citons la révision du Plan pour la sécurité de l’aviation (GASP) dans le monde et celle du Plan mondial de navigation aérienne (GANP). Ces deux plans mondiaux complémentaires de l’OACI ont fait l’objet d’une implication et de compromis exhaustifs de l’industrie et des États membres. Ils offrent des certitudes sans précédent en matière d’investissement aux États membres et au secteur dans son ensemble, pour ce qui est de la modernisation des aéronefs et des systèmes de navigation aérienne. Dans le domaine de la sûreté et de la facilitation, l'OACI s'efforce d’établir un meilleur équilibre entre des mesures de contrôle efficaces et la préservation d'une efficacité globale du système, qu'il s'agisse du transport de passagers ou de fret. Ainsi, la définition des priorités sur la base des risques, la reconnaissance mutuelle des mesures de sûreté équivalentes et d’autres principes directeurs sont désormais fortement mis en avant. Je suis convaincu que nous devons nous fixer pour priorité absolue de garantir la mise en œuvre uniforme et cohérente des mesures de sûreté aériennes durables à l'échelle internationale. S’agissant du développement économique du transport aérien, un nombre croissant d’États attendent de notre Organisation qu’elle tienne un rôle moteur dans la modernisation du cadre réglementaire économique qui régit la libéralisation du transport aérien, tout en garantissant une concurrence loyale. L’OACI doit répondre à cet appel. En matière de protection de l’environnement, un accord et une feuille de route clairement définis ont été établis sous l’égide du Groupe consultatif sur l’environnement du Conseil. Nous avançons sur le développement d’un mécanisme planétaire basé sur le marché, avec la pleine participation des États et des partenaires de l’aviation concernés. Notre priorité absolue consiste à résoudre le problème des disparités d’application, par les États, des Normes 5 INTERVIEW WITH a global market-based mechanism with the full engagement of States and concerned air transport stakeholders. In an overarching sense, our priority at ICAO is to address discrepancies in the levels of States’ implementation of ICAO Standards and Recommended Practices (SARPs). We are therefore augmenting our safety and security auditing activities and the delivery of ICAO assistance and training so that States can understand where their gaps may lie and address their respective challenges more effectively. I would highlight here the creation of the Monitoring and Assistance Review Board (MARB), which co-ordinates effective assistance strategies for States and monitors results, as well as the establishment of a new Global Aviation Training Office which is responsible for the planning, management and co-ordination of all ICAO training activities, leading our actions on human resources development for aviation. ICAO is also playing a more proactive role in the establishment of partnerships among aviation stakeholders, our recent work in the air cargo domain being just one of many examples, and the work to expand and strengthen the role of our Regional Offices continues on course. Collaboration with the EU and regional bodies such as ECAC, EASA and EUROCONTROL continue to be instrumental to many of our collaborative priorities. What, in your view, are the major challenges for safe, secure and sustainable international aviation development, and how will ICAO address them? The discrepancies in State SARPs implementation and the doubling of our global network’s capacity by 2030 are two of the most important general challenges going forward. ICAO has been increasingly proactive by addressing issues with non-compliance in critical areas of our SARPs, and especially on significant safety and security concerns. The implementation of State-specific Plans of Action, and our efforts to elevate these to the highest levels within governments, has shown positive results. 6 We can still do more, however, to identify realistic needs, build on existing ICAO collaborative programmes and co-ordinate with States, regions and industry to identify RAYMOND BENJAMIN et pratiques recommandées (SARPs) de l’OACI. Nous multiplions par conséquent nos audits de sécurité et de sûreté, et renforçons notre offre d’assistance et de formation pour que les États puissent connaître leurs lacunes et y remédier plus efficacement. À ce propos, je tiens à signaler la création du Comité d’examen du suivi des audits et d’assistance (MARB), qui coordonne les stratégies d’assistance pour les États et assure un suivi des résultats, ainsi que la mise en place d’un nouveau Bureau international pour les formations aériennes, en charge du planning, de la gestion et coordination de toutes les activités de formation de l’OACI, et qui dirige nos actions de développement des ressources humaines pour le secteur aérien. L’OACI joue également un rôle plus proactif en ce qui concerne l'établissement de partenariats entre les différents acteurs du secteur aérien, comme en témoignent nos récents travaux dans le domaine du fret aérien, entre autres. Nous poursuivons également les démarches visant à développer nos Bureaux régionaux et à en renforcer le rôle. La collaboration avec l’UE et des organisations régionales comme la CEAC, l'AESA et EUROCONTROL est toujours essentielle pour mener à bien un grand nombre de nos priorités nécessitant une collaboration. À votre avis, quels sont les principaux défis inhérents au développement d’un transport aérien international à la fois sûr et durable ? Comment l'OACI compte-elle s’y atteler ? Les disparités d’application des SARPs par les États et le doublement des capacités de notre réseau mondial d’ici à 2030 sont deux des plus importants défis à relever demain. L’OACI s'est saisie de la question du non-respect des SARPs dans les domaines critiques, notamment la sûreté et la sécurité. La mise en œuvre de plans d’action nationaux spécifiques et nos efforts pour en faire des priorités au plus haut niveau gouvernemental ont donné des résultats positifs. Nous pouvons toutefois aller encore plus loin pour identifier les besoins réels et les priorités d’assistance régionale en utilisant les programmes collaboratifs existants de l’OACI en coordination avec les États, les régions et l’industrie. Nous explorons également les opportunités de donations auprès des institutions financières internationales et autres organes de développement multilatéraux. J’ajouterai ici que, lors du récent séminaire inaugural du Conseil de l’OACI, qui a donné l’occasion à notre organe exécutif d’évoquer spécifiquement la façon d’améliorer l’assistance de l’OACI et ses relations avec les États, les appels en faveur d’un modèle qui ne laisserait aucun pays sur le banc de touche ont été très clairs. En ce qui concerne la croissance, la méthode de modernisation des blocs du système de l’aviation prévue INTERVIEW DE RAYMOND BENJAMIN needs and priorities for regional assistance. We are also exploring donor resource opportunities with international financial institutions and multilateral development bodies. I would also add here that at the recent and inaugural ICAO Council Retreat, where our governing body discussed specifically the topic of improving ICAO’s assistance and communications with States, calls for a “No Country Left Behind” model were very clear. Where growth is concerned, the aviation system block upgrade methodology in ICAO’s Global Air Navigation Plan provides a framework for network modernisation and expansion tailored to individual State needs and the expectations of industry. Another important priority concerns the potential shortages in the numbers of skilled aviation personnel to operate an aviation network twice the size of today’s, for instance pilots, controllers, maintenance workers, as well as the managers who will lead these and other aviation professionals. ICAO established a Next Generation Aviation Professionals programme to assess and recommend appropriate training and other solutions to begin addressing this matter today rather than waiting for it to become a more serious problem in the coming years. We also began a Young Aviation Professionals Programme (YAPP) with IATA and ACI to help expose this demographic to hands-on challenges and opportunities. These efforts, effectively aligned with our Global Aviation Training programme, will be important to ensuring a solid foundation for the safe and efficient expansion of the global air transport system. I also see commercial spaceflight and the civilian use of remotely-piloted aircraft systems (drones) as challenges in the near-future that will definitely demand our attention. You have particularly promoted ICAO’s relationship with Regional Organisations. How do you see the future evolution of the relationship between ICAO and Regional Organisations? ICAO has been strengthening many of its relationships through a significant and diverse expansion in the number of cooperative memoranda we have been entering into with international and regional organisations. There is a need to ensure elements of a shared vision, shared priorities and shared targets between Civil Aviation Commissions (CACs) and ICAO dans le GANP de l’OACI offre un cadre pour la modernisation du réseau et son expansion, qui prend en compte les besoins individuels des États et les attentes du secteur. Le manque potentiel de personnel aérien qualifié (pilotes, contrôleurs aériens, techniciens de maintenance, mais aussi les responsables qui dirigeront ces professionnels de l’aviation) pour exploiter un réseau aérien deux fois plus important qu'aujourd'hui est également une réelle priorité. L’OACI a établi un programme destiné aux professionnels de l'aviation de la prochaine génération pour évaluer et recommander des formations appropriées, et commencer à trouver des réponses dès aujourd’hui, sans attendre que cette carence ne s'aggrave au cours des prochaines années. Nous avons également lancé un Programme pour jeunes professionnels de l’aviation (YAPP) en collaboration avec l’IATA et l’ACI, afin de sensibiliser cette population aux défis et opportunités des métiers de l’aviation. Ces démarches, qui étayent notre programme international de formation aérienne, seront des bases essentielles au développement sûr et efficace du transport aérien mondial. Les vols commerciaux suborbitaux et l’insertion de drones dans l’espace aérien civil seront également des défis auxquels nous devrons prochainement nous consacrer. Vous vous êtes fait un fervent partisan des relations entre l’OACI et les organisations régionales. Comment voyez-vous l’évolution de ces relations ? L’OACI a renforcé un grand nombre de relations en multipliant et diversifiant les mémorandums de coopération avec des organisations internationales et régionales. Il importe de garantir la réciprocité des visions, des priorités et des objectifs entre les Commissions de l'aviation civile et l’OACI, grâce à un renforcement permanent de la communication et de la coopération. D’autres avancées ont été obtenues en revoyant le mode d’interface entre nos Bureaux régionaux et les instances dirigeantes des partenaires et États locaux respectifs. Ainsi, ces bureaux deviennent de plus en plus proactifs dans leur rôle d'assistance et de coordination avec les États, et une coopération plus étroite avec les instances régionales concernées est particulièrement importante pour mener à bien nos ambitions dans ce domaine. Ces antennes sont par ailleurs de plus en plus comptables de leurs performances. Ainsi, chaque région dispose désormais d'un tableau de bord en ligne où l’on peut voir en permanence et en toute transparence l’état d’avancement des travaux par rapport aux principaux objectifs fixés. Vous avez été Secrétaire exécutif de la CEAC pendant de nombreuses années. Maintenant que vous êtes Secrétaire général de l’OACI, comment voyez-vous le rôle de la CEAC ? 7 INTERVIEW WITH through continually enhanced communication and collaboration. Further progress has been achieved by revising how our Regional Offices (ROs) interface with their local States and stakeholders. Our ROs, for instance, are now becoming much more proactive in fulfilling their assistance and coordination role with States. Closer cooperation with related regional bodies is particularly instrumental to success in this area. They are also becoming more performance-based and accountable and each Region now has a realtime dashboard on its Web site where progress against a variety of critical regional targets is transparently presented. You were Executive Secretary of ECAC for many years. How do you see the role of ECAC now that you are Secretary General of ICAO? ECAC is instrumental to ICAO’s ability to maintain pan-European relations beyond the EU membership, not to mention assisting us in building on relevant EU achievements where appropriate. It also can serve as an ‘interlocutor’ for ICAO at major European meetings and events, in addition to helping in the development and maintenance of interrelationships with regional organisations and other States outside of Europe. ECAC’s role as co-ordinator of European positions on key strategic issues is also important and I would hope to see greater levels of coordination and cooperation between ECAC and ICAO’s EUR/NAT Regional Office in Paris in the coming months and years, especially where capacity-building in eastern Europe is concerned. ••• 8 RAYMOND BENJAMIN La CEAC est essentielle pour permettre à l’OACI d’entretenir des relations avec tous les États européens, y compris ceux qui ne sont pas membres de l’UE. En outre, elle nous sert de caisse de résonance aux succès rencontrés au sein de l’UE, afin que nous puissions les répercuter aux autres régions, lorsque cela est possible. La CEAC fait également office d'« interlocutrice » pour l’OACI lors des réunions et événements majeurs en Europe, et nous aide à élaborer et entretenir des relations mutuelles avec les organisations régionales et les États situés hors d’Europe. Enfin, la CEAC joue un rôle crucial en tant que coordinatrice des positions européennes sur les questions stratégiques. J’espère que la coopération entre la CEAC et le Bureau EUR/NAT de l'OACI à Paris se renforcera au cours des prochains mois et années, notamment sur la question du renforcement des capacités en Europe de l'Est. ••• DEFINING POLICY PRIORITIES FOR CIVIL AVIATION IN EUROPE DÉFINIR LES POLITIQUES PRIORITAIRES POUR L’AVIATION CIVILE EN EUROPE JOÃO AGUIAR MACHADO DIRECTOR GENERAL, DG MOBILITY AND TRANSPORT, EUROPEAN COMMISSION DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA DG MOBILITÉ ET TRANSPORT, COMMISSION EUROPÉENNE I t was a true pleasure for me to open the recent ECAC/EU Dialogue on the competitiveness of the European aviation sector. The quality and livelihood of the conversations that followed simply confirmed the topical nature of the subject, and the urgency to act. © BMVIT/SEBASTIAN REICH There was some good news during these two days: global air transport growth results detected in 2013 are generally consistent with the broader trends that ICAO has projected through to 2030 – namely that the 3.1 billion airline passengers carried last year will double to six billion. However, a fact of life is that this growth will not come from Europe, but from other parts of the world, such as Asia. Faced with such trends, the situation of the EU aviation sector is now critical: EU airlines are the second less profitable in the world after Africa. Participants acknowledged that this figure covers many different realities, between more or less successful business models and varying legacy costs that impose painful restructurings. However, the trend must be reversed and EU airlines put back to significant profit. After the scene had been set, the debates in Vienna delivered two overarching messages. The first message was that it is all about the love, or rather lack of love of regulators in the EU for the air transport industry. Aviation is not primarily seen as a major contributor to the EU economy by Europeans, while altogether 1 out of 50 jobs in the EU are supported by it. The industry is perhaps uniquely in the public glare whilst being one of the most complex, dynamic and perhaps also least understood: aviation is seen as at best a commodity, at worst a nuisance, through carbon emissions or noise. This perception contrasts with other parts of the world, where aviation growth is at the top of transport ministers' agendas. Consequently, EU regulators at every level take C e fut pour moi un immense plaisir d’ouvrir le récent Dialogue CEAC/UE sur la compétitivité du secteur de l’aviation en Europe. La qualité et le dynamisme des débats qui ont suivi a confirmé le caractère actuel de ce sujet et l’urgence d’agir. De bonnes nouvelles ont été entendues au cours de ces deux jours : les résultats de 2013 en matière de croissance du transport aérien mondial sont globalement conformes aux tendances projetées par l’OACI à l’horizon 2030 - à savoir que les 3,1 milliards de passagers transportés par les compagnies aériennes l’an dernier doubleront d’ici cette échéance. Cependant, il est certain que cette croissance ne proviendra pas d’Europe, mais d’autres parties du monde, comme l’Asie. Face à ces tendances, la situation actuelle du secteur de l’aviation en Europe est critique : les compagnies aériennes européennes sont quasiment les moins rentables au monde, juste devant l’Afrique. Les participants reconnaissent que cette donnée englobe de nombreuses réalités, entre des modèles opérationnels plus ou moins efficaces et des coûts historiques variables qui imposent de pénibles restructurations. La tendance doit toutefois être inversée, et les compagnies aériennes doivent renouer avec un niveau de rentabilité satisfaisant. Après cet état des lieux, les débats de Vienne ont délivré deux messages généraux. Le premier indique que toute cette situation tient à l’amour, ou plutôt au désamour des régulateurs de l’UE à l’égard de l’industrie du transport aérien. L’aviation n’est pas perçue en premier lieu comme un contributeur majeur de l’économie européenne, malgré le fait qu’un emploi sur 50 en Europe en dépend. Il n’est pas exclu de penser que l’industrie se trouve au cœur du débat public uniquement parce qu’il s’agit de l’un des plus complexes, des plus dynamiques, et probablement des moins compris : l’aviation est considérée au mieux comme une commodité, au pire comme une nuisance sonore ou une source d’émission de carbone. Cette perception marque un contraste avec d’autres parties du monde, où la croissance de l’aviation figure en tête des priorités des ministres des Transports. Par ailleurs, les régulateurs européens ont, à chaque niveau, une approche unique en 9 DEFINING POLICY PRIORITIES a unique approach on taxation or regulation that adds a burden to the sector rather than help it consolidate, develop capacity and ultimately deliver growth and jobs for Europe. Participants indicated that this must change. The second message was the lack of strategic vision for aviation in Europe. This is partly due to the incapacity of the sector to speak with one voice. Debate at the conference reflected this dichotomy: participants supported either increased international liberalisation, allegedly bearing higher risks and higher benefits, or a more European-centred approach, possibly less risky but disputed as bringing more limited benefits. CIVIL AVIATION IN EUROPE matière de taxation ou de réglementation qui alourdit un peu plus encore le fardeau que doit supporter le secteur, alors qu’elle devrait au contraire l’aider à se consolider, à développer sa capacité et, enfin, à générer croissance et emplois pour l’Europe. Les participants ont unanimement convenu que cela doit changer. Le second message portait sur le manque de vision stratégique pour l’aviation en Europe, ce qui est en partie dû à l’incapacité du secteur à parler d’une seule voix. Les débats à la conférence ont d’ailleurs reflété cette dichotomie : soit les participants étaient partisans d’une libéralisation internationale accrue, jugée plus risquée mais plus rentable, soit ils prônaient une approche européano-centrée, potentiellement moins risquée, mais contestée car moins rentable. European aviation today is a success story facing major challenges. What is the way forward, and what can the EU do? L’aviation européenne est un secteur à l’origine prospère, mais aujourd’hui confronté à de grands défis. Quel est le cap à suivre ? Que peut faire l’UE ? As recalled by Commission Vice-President Siim Kallas, responsible for transport, the Commission's ambition is to strengthen the EU air transport value chain in order to make it grow and be profitable. We want to deliver Comme l’a rappelé Siim Kallas, Vice-Président de la Commission et responsable des transports, l’ambition de la Commission consiste à renforcer la chaîne de valeur du transport aérien européen, afin de lui offrir croissance et rentabilité. Nous souhaitons des emplois de haute qualité, ©IVELIN IVANOV-FOTOLIA.COM 10 FOR DÉFINIR LES POLITIQUES PRIORITAIRES POUR L’AVIATION CIVILE EN EUROPE high quality jobs, consumer satisfaction, and benefits to the whole EU economy through global and European connectivity. We must keep Europe as a key player in international aviation. Everybody in Vienna was aware that now is the moment to influence decision makers at the eve of the new Commission after a new European Parliament has been elected. We are at the important point of choosing priorities for the next five years. At the ECAC/EU Dialogue, industry and Member States' regulators had the opportunity to discuss competitiveness in the sector, one of the crucial issues for the years to come. I will use the contributions of this conference to help define policy priorities for aviation. Exchange will be pursued with all different stakeholders inside and outside Europe, whether in ECAC or further afield. ••• la satisfaction des usagers, et des bénéfices pour l’ensemble de l’économie européenne à travers la connectivité globale et européenne. Nous souhaitons que l’Europe demeure un acteur majeur de l’aviation internationale. Tout le monde à Vienne était conscient qu’il est aujourd’hui temps d’influencer les décideurs à la veille d’une nouvelle Commission, après l’élection d’un nouveau Parlement européen. Nous nous trouvons à un carrefour important dans le choix de nos priorités pour les cinq prochaines années. Dans le cadre du Dialogue CEAC/UE, les régulateurs de l’industrie et des États membres ont eu l’occasion de discuter de la compétitivité du secteur, l’un des sujets cruciaux des années à venir. J’utiliserai les contributions de cette conférence pour aider à définir les priorités en matière de politique pour l’aviation. L’échange sera poursuivi avec les différentes parties prenantes à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Europe, que ce soit dans le cadre de la CEAC ou dans d’autres forums. ••• JOÃO AGUIAR MACHADO is Director General of the European Commission's DirectorateGeneral for Mobility and Transport. Before taking up his current position, Mr Aguiar Machado was Deputy Director General at the European Commission’s DirectorateGeneral for Trade. He was responsible for bilateral trade relations with Asia, Latin America and Africa, including many of the EU’s free trade negotiations, and for trade in services, investment, intellectual property and public procurement. From September 2007 to December 2008 he was Deputy Director General at the EC’s Directorate-General for External Relations – where he was in charge of co-ordinating overall EU relations with Asia and Latin America. Mr Aguiar Machado spent most of his career working on trade matters in Brussels and in EC Delegations in both Tokyo, Japan (1989–1994), and Geneva, Switzerland (WTO, 1994–1998). Mr Aguiar Machado studied economics both in Lisbon and at the College of Europe in Bruges. JOÃO AGUIAR MACHADO est Directeur général de la Direction générale MOVE (Mobilité et Transports) de la Commission européenne. Avant cela, il était Directeur général adjoint de la Direction générale Commerce de la Commission européenne, responsable des relations commerciales bilatérales avec l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique. À ce titre, il a supervisé de nombreuses négociations en vue de la mise en place d’accords de libre-échange entre l’UE et d’autres pays, et était responsable du commerce de services, des investissements, de la propriété intellectuelle et de la passation des marchés publics. Entre septembre 2007 et décembre 2008, il a été Directeur général adjoint de la Direction générale des Relations extérieures de la Commission européenne, où il coordonnait les relations globales entre l’UE et l’Asie, ainsi que l’Amérique latine. M. Aguiar Machado a consacré la majeure partie de sa carrière aux questions commerciales, tant à Bruxelles qu’au sein de délégations de la Commission européenne, au Japon, à Tokyo (de 1989 à 1994) et en Suisse, à Genève (à l’OMC, entre 1994 et 1998). M. Aguiar Machado a fait des études d’économie à Lisbonne et au Collège d’Europe, à Bruges. 11 BOLSTERING EUROPEAN COMPETITIVENESS THROUGH CONNECTIVITY FAVORISER LA COMPÉTITIVITÉ EUROPÉENNE GRÂCE À LA CONNECTIVITÉ TONY TYLER DIRECTOR GENERAL AND CEO, IATA PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’IATA 2 Connectivity is critical to being competitive in the global economy in which we all live. But European governments are not nurturing connectivity. In fact, European governments are putting competitive barriers in the way of their airlines. And this is taking its toll. Compared with their major international rivals, Europe’s airlines are financially weak. European airlines are expected to realise a post-tax net profit of $2.8 billion this year, for an average net profit margin of only 1.3%, or just $3.23 per passenger. By comparison, North American airlines are expected to earn more than $11 per passenger. And if the airlines are weak, the European economy suffers. Avec la mondialisation actuelle, la connectivité est un facteur essentiel de compétitivité. Or, les gouvernements européens sont loin de l’encourager et imposent aux compagnies aériennes des barrières compétitives qui ont un effet néfaste. Par rapport à leurs grandes concurrentes internationales, les compagnies aériennes européennes sont fragiles sur le plan financier. Elles devraient afficher un résultat net après impôt de 2,8 milliards USD cette année, pour une marge bénéficiaire nette de 1,3 % seulement, soit 3,23 dollars par passager. À titre de comparaison, les compagnies nord-américaines devraient gagner plus de 11 dollars par passager. Or, c’est toute l’économie européenne qui pâtit de la faiblesse de ses transporteurs aériens. © IATA 014 est une année importante dans l’histoire de l’humanité : l’aviation commerciale régulière fête son centième anniversaire. En 1914 en effet, un avion décollait pour traverser la baie de Tampa avec un passager à bord. Un siècle plus tard, les compagnies aériennes transporteront cette année en toute sécurité 3,3 milliards de passagers et 52 millions de tonnes de fret, sur 50 000 lignes. L’activité aérienne emploie 58 millions de personnes à travers le monde. La connectivité mondiale qui s’est développée au cours du siècle écoulé est une composante majeure des économies actuelles, aux quatre coins de la planète. En Europe, l’aviation fait travailler près de 12 millions de personnes et contribue au PIB à hauteur de quelque 860 milliards de dollars US. The good news is that remedies are to hand. Governments can strengthen competitiveness by removing the disadvantages they have generated in the areas of taxation, regulation, and infrastructure. 12 2 014 marks an important milestone in human history: the centenary of scheduled commercial aviation. In 1914 one aircraft with one passenger took off on one route across Tampa Bay. In 2014 airlines will safely transport 3.3 billion passengers and 52 million tonnes of cargo across 50,000 routes. This activity supports jobs for 58 million people worldwide. The global connectivity built up over the last century is a critical component of modern economies the world over. That includes jobs for nearly 12 million people in Europe, and some $860 billion of GDP, linked to the aviation sector. The region’s airlines are over-taxed. In 2014, European governments will collect around $40 billion in taxes from airlines and passengers. To put that into perspective, that is more than double the taxes collected in the Asia-Pacific region. Some governments are beginning La bonne nouvelle, toutefois, c’est que des remèdes existent. Les gouvernements peuvent renforcer la compétitivité en supprimant les freins imposés en matière de fiscalité, de réglementation et d’infrastructures. Les compagnies aériennes européennes sont surtaxées. En 2014, les gouvernements européens collecteront environ 40 milliards de dollars de taxes auprès des passagers et des compagnies. C’est plus du double des taxes collectées dans la région Asie-Pacifique. Certains gouvernements commencent à comprendre les dommages économiques d’une fiscalité trop lourde sur la connectivité. Le gouvernement irlandais, par exemple, a supprimé une taxe de départ afin de stimuler les avantages économiques FAVORISER LA COMPÉTITIVITÉ EUROPÉENNE GRÂCE À LA CONNECTIVITÉ to understand the economic damage that excessive taxation on connectivity can do. The Irish government, for example, removed a departure tax in order to stimulate the economic benefits of connectivity. Even the British government, addicted to its ruinous Air Passenger Duty tax, recently announced reforms to provide some partial relief for long-haul flights. Inconsistences in their position remain, however. Despite appearing to understand the importance of encouraging connectivity, they raised the cost of the lower bands in line with inflation, so the damage created by APD will continue. If Europe is to regain competitiveness, it has to value aviation more for the long-term economic value that the industry makes possible, than for short-term tax receipts. Onerous regulation also continues to hamper the industry. Regulation can be a powerful and effective enabler, for example in areas such as safety or economic regulation, to counter-balance significant market power. But it must be appropriately focused. Experience teaches that we achieve the best results on regulation when governments focus on real, not imagined, problems and take full advantage of expert advice and consultation. It is also important to calibrate regulation and taxation carefully to promote global connectivity and ensure that the costs imposed by regulation do not exceed its benefits. Finally, regulation should respect global standards wherever they exist. Passenger Rights is a good example of where European regulation has got it wrong. EU Regulation 261 is not only a competitive disadvantage for airlines; it also fails in its mission to protect passengers. Its draconian measures penalise airlines for things beyond their control. It injects regulation in an area where market forces could do a better job. The constant widening of its application as interpreted by courts continuously makes the competitive disadvantage worse. And, it competes—even conflicts—with some 60 other passenger rights regimes around the world. From the passenger’s perspective, all this protection is just a confusing mess. We have asked that the work that the International Civil Aviation Organization is doing to develop core principles on consumer protection be reflected in the EU’s review of Regulation 261. Alongside lower taxation and better regulation, improved infrastructure is the other de la connectivité. Même le gouvernement britannique, pourtant si attaché à l’Air Passenger Duty (APD), une taxe exorbitante pour les passagers, a annoncé une réforme pour la réduire partiellement sur les vols long-courriers. Sa position reste toutefois peu cohérente. S’il semble avoir compris l’importance des mesures favorables à la connectivité, le Royaume-Uni a cependant indexé la taxe dans les tranches inférieures sur l’inflation. Le préjudice créé par l’APD va donc perdurer. Si l’Europe veut redevenir plus compétitive, elle doit privilégier la valeur économique du secteur aérien sur le long terme et ne pas s’arrêter aux recettes fiscales à court terme. Le secteur aérien est également toujours handicapé par un fardeau réglementaire. Si la réglementation offre un contrepoids efficace à un pouvoir de marché trop important, par exemple dans des domaines comme la sécurité ou la régulation économique, elle doit cependant cibler les bons éléments. L’expérience nous montre qu’en matière de réglementation, les meilleurs résultats sont obtenus lorsque les gouvernements mettent l’accent sur des problèmes réels et non imaginaires, et s’appuient le plus possible sur les conseils d’experts. Il importe également de calibrer soigneusement la réglementation et la taxation, afin de promouvoir une connectivité globale et de veiller à ce que les coûts imposés par la réglementation ne soient pas supérieurs à ses avantages. Enfin, la réglementation doit respecter les normes internationales là où elles existent. La question des droits des passagers est un bel exemple de ce qu’il ne faut pas faire en matière de réglementation européenne. Le Règlement CE n° 261 impose non seulement un désavantage concurrentiel aux compagnies, mais il échoue également dans sa mission, à savoir protéger les passagers. Ses mesures draconiennes pénalisent les compagnies lors d’événements qui échappent à leur contrôle. L’Union européenne réglemente un domaine dans lequel les forces de marché feraient un meilleur travail. En outre, l’élargissement constant du périmètre d’application du Règlement du fait de l’interprétation des tribunaux accroît encore ce désavantage concurrentiel. De plus, il est en concurrence, voire en conflit, avec 60 autres régimes relatifs aux droits des passagers à travers le monde. Du point de vue du passager, toute cette protection est extrêmement confuse. Nous avons demandé que les travaux de l’OACI pour développer des principes clés en matière de protection des consommateurs soient pris en compte lors de la révision du Règlement n° 261. Parallèlement à une fiscalité moins pénalisante et une réglementation plus avisée, l’amélioration des infrastructures est un autre facteur clé de compétitivité. Les infrastructures, au sol comme dans les airs, doivent être modernisées de toute urgence. Au sol, l’Europe est confrontée pour les vingt prochaines années à une pénurie chronique de capacités aéroportuaires. À l’horizon 2035, le déficit capacitaire s’élèvera à 12 %, soit 13 ©FROG 974 - FOTOLIA.COM BOLSTERING EUROPEAN COMPETITIVENESS THROUGH CONNECTIVITY key element in improving competitiveness. Aviation infrastructure on the ground, and in the air, is in urgent need of repair. On the ground, Europe is facing a chronic shortage of airport capacity in the coming two decades. By 2035, a 12% shortfall, equivalent to nearly 2 million flights, is expected. Politicians of all stripes are failing to exercise leadership and make the case for airport expansion. The prioritisation of shortterm political expediency over long-term national strength is a depressingly familiar sight across Europe. Aside from capacity, there are also regulatory concerns about how the airport sector operates and in particular, charges airlines. IATA is urging Europe’s governments to refine the EU Airports package with a much stronger mandate for independent regulators to apply wellestablished international norms that bring about fair charging regimes. As a basic principle, we believe that airports need effective economic regulation to provide protection from excessive charges, incentivise efficiency gains and drive service quality levels, and maximise the value of investments through transparent consultation. 14 Finally, infrastructure in the air – the air traffic management system – needs urgent reform. The Single European Sky (SES) is an utterly essential project that will improve safety, ease looming congestion, cut emissions, and reduce costs. But progress has been glacially slow, held up by a failure of leadership at national level, près de 2 millions de vols. Les dirigeants politiques, tous bords confondus, ne prennent aucune initiative en la matière et se gardent de plaider en faveur de l’extension des aéroports. Cet opportunisme qui donne la priorité aux avantages politiques à court terme, au détriment de la force du pays sur le long terme, est malheureusement un fait coutumier en Europe. Outre la question des capacités, celle du fonctionnement des aéroports, et notamment des frais facturés aux compagnies aériennes, inquiète aussi sur le plan réglementaire. L’IATA demande aux gouvernements européens d'affiner le paquet de mesures de la Commission européenne pour les aéroports et de conférer davantage d’autorité aux régulateurs indépendants qui feront appliquer des normes internationales éprouvées instaurant des régimes de frais équitables. Nous pensons que les aéroports ont besoin d’une régulation économique efficace qui leur offrira une protection contre les frais excessifs, favorisera les gains d’efficacité, améliorera les niveaux de qualité de service et maximisera la valeur des investissements grâce à une consultation transparente. Il s’agit pour nous d’un principe de base. Enfin, l’infrastructure aérienne, autrement dit le système ATM, doit d’urgence faire l’objet d’une profonde refonte. Le ciel unique européen est un projet d’une importance capitale, qui améliorera la sécurité, atténuera l’encombrement imminent et réduira les émissions et les coûts. Or, les progrès en la matière sont extrêmement lents, entravés par un manque de leadership au niveau national et l'absence d'incitations financières fortes à atteindre les résultats. La Commission européenne a proposé un paquet législatif baptisé SES 2+, qui vise à accélérer les progrès. Ces mesures, que nous soutenons, comportent trois piliers : • Mise en place d’un régulateur économique indépendant pour évaluer les performances des services de navigation aérienne en Europe. Associés FAVORISER LA COMPÉTITIVITÉ EUROPÉENNE GRÂCE À LA CONNECTIVITÉ and a lack of tough incentives to reach targets. The European Commission has proposed SES 2+, a package of regulations to clear the way for rapid progress. The package, which we support, has three vital elements: • Establishment of an independent economic regulator for European air navigation performance. When combined with the strengthened target setting authority of the Commission, it will ensure appropriate recognition and equitable contributions from all Member States. • Re-organisation and unbundling of ATM support services. Europe’s competitive position cannot afford à l'autorité renforcée en matière de définition des objectifs de la Commission, ce dernier assurera une reconnaissance appropriée et des contributions équitables de tous les États membres. • Réorganisation et séparation des services d’assistance à la gestion du trafic aérien. La compétitivité de l’Europe ne saurait être compromise par les coûts prohibitifs de services d’assistance redondants et souvent incompatibles. Les 30 milliards d'euros investis dans SESAR, le volet technologique du ciel unique européen, ne pourront se justifier si ces inefficacités organisationnelles ne sont pas éliminées. • Mise en place d’un cadre efficace pour les blocs d’espace aérien fonctionnels (FAB), afin que ces derniers soient source de valeur. Aujourd’hui, les TONY TYLER became the sixth person to lead the International Air Transport Association (IATA) when he took on the role of Director General and CEO from 1 July 2011. With over three decades of airline industry experience, Tyler is a strong advocate for a safe, secure, efficient and sustainable global air transport industry. Tyler is keen to engage all aviation stakeholders to achieve common goals. This is evident in two projects which IATA is championing under his leadership. IATA is working with multiple industry participants on a New Distribution Capability that will modernise the way that airline products are distributed via travel agencies and online travel sites, and align the process with standard Internet retailing practices. Similarly, IATA is working with governments and industry stakeholders around the world to develop an airport Checkpoint of the Future. The aim is to improve security while removing the hassles that passengers face today. A passionate believer that aviation is a force for good in the world, Tyler has been a tireless global campaigner on behalf of the industry. He carries with him a message that aviation delivers extensive social and economic benefits—supporting some 57 million jobs and enabling over $2.2 trillion of business annually. He has also overseen a major internal restructuring of IATA to improve the association’s organisational effectiveness in delivering greater value to its members. Prior to joining IATA, Tyler built his career at John Swire & Sons in Hong Kong. He joined the company in 1977 and in 1978 moved within the Swire Group to Cathay Pacific Airways, rising to the position of Chief Executive (2007 to 2011). During that time he served on the IATA Board of Governors, including as its Chairman from June 2009 to June 2010. Tyler, a British national, was born in Egypt in 1955 and graduated from Oxford University in Jurisprudence. He has broad international working experience in Australia, Canada, Hong Kong, Italy, Japan, the Philippines and the United Kingdom. At IATA, he works from both its main offices in Montreal, Canada and Geneva, Switzerland. He is a Fellow of the Royal Aeronautical Society. TONY TYLER est le sixième Président de l’International Air Transport Association (IATA), dont il assume la direction depuis le 1er juillet 2011. Avec plus de trente années d’expérience dans le secteur aérien, M. Tyler est un fervent promoteur de la sécurité, sûreté, efficacité et durabilité du transport aérien mondial. Il met un point d’honneur à impliquer toutes les parties prenantes pour atteindre les objectifs communs. Cette volonté est clairement apparue dans deux projets que l’IATA soutient sous son égide. Tout d’abord, l’IATA travaille avec de nombreux acteurs de l’industrie sur le programme NDC (New Distribution Capability), qui permettra une modernisation de la distribution des produits des compagnies par le biais des agences et sites de voyages en ligne, ainsi qu’une harmonisation du processus avec les pratiques standard de vente de détail sur Internet. En outre, l’association travaille avec les gouvernements et des partenaires du monde entier pour développer le poste d’inspection/filtrage du futur, qui optimisera la sûreté et le confort des voyageurs. Convaincu que l’aviation est une force bénéfique pour notre planète, Tony Tyler défend sans relâche les intérêts du secteur à travers le monde, mettant en avant les nombreux avantages socio-économiques du transport aérien, qui représente quelque 57 millions d’emplois et soutient une activité qui pèse chaque année 2 200 milliards de dollars. Tony Tyler a également supervisé une profonde restructuration interne de l’IATA, qui visait à renforcer l’efficacité organisationnelle de l’association afin qu’elle soit davantage source de valeur pour ses membres. Avant d’intégrer l’IATA, Tony Tyler avait fait carrière chez John Swire & Sons à Hong Kong. Entré dans l’entreprise en 1977, il a rejoint Cathay Pacific Airways, une société du groupe Swire, en 1978 et en est devenu le Directeur général entre 2007 et 2011. Pendant cette période, il siégeait au Conseil de gouvernance de l’IATA, qu’il a notamment présidé de juin 2009 à juin 2010. De nationalité britannique, Tony Tyler est né en Egypte en 1955 et est diplômé de jurisprudence à l’Université d’Oxford. Il possède une expérience exhaustive à l’international, puisque ses fonctions professionnelles l’ont mené en Australie, au Canada, à Hong Kong, en Italie, au Japon, aux Philippines et au Royaume-Uni. À l’IATA, il travaille dans les deux principaux bureaux, à Montréal (Canada) et Genève (Suisse). Il est Membre associé de la Royal Aeronautical Society. 15 BOLSTERING EUROPEAN COMPETITIVENESS THROUGH CONNECTIVITY to be compromised by the enormous costs of duplicated and often-times incompatible support services. The EUR 30 billion investments in SESAR (SES’s technology programme) cannot be justified if organisational inefficiencies are not eliminated. • Provision of an effective framework for Functional Airspace Blocks (FABs) to deliver value. Today FABs exist on paper, but we have not seen any reduction in fragmentation or the optimisation of airspace, human and technical resources that they were meant to achieve. In addition to its operational benefits, SES will contribute to the creation of 320,000 jobs across Europe. It is critical for Europe’s future, but while progress falters, consumers lose EUR 6 billion in time and productivity on top of a EUR 3 billion burden on operations and 7.8 million tonnes of unnecessary carbon emissions. The leadership of individual States is needed to turn Europe’s air navigation service monopolies into customer-focused and cost-effective members of the air transport value chain. There is a very long list of things that Europe can and should do to improve the operating environment for its aviation sector. The motivation is that aviation generates jobs and grows the economy through connectivity, and improves European competitiveness. Tackling the excessive taxation, counterproductive regulatory burden, and protracted infrastructure challenges will generate real improvements to competitiveness which will lead to better economic performance. European politicians have talked a good game on renewing the continent’s economy. Now it’s time for them to deliver. ••• 16 FAB existent sur le papier, mais nous n’avons vu aucune réduction de la fragmentation, ni aucune optimisation des ressources humaines, techniques ou de l'espace aérien – deux objectifs que s’était fixés le projet. Outre ses avantages sur le plan opérationnel, le ciel unique européen contribuera à la création de 320 000 emplois à travers l’Europe. Il est donc essentiel à l'avenir du continent. Or, ces atermoiements font perdre 6 milliards d'euros aux consommateurs en termes de temps et de productivité, en plus des 3 milliards d'euros au niveau opérationnel et des 7,8 millions de tonnes d'émissions de C0 2 inutiles. Les États européens doivent prendre la main pour passer d’un monopole national à une situation où coexistent divers fournisseurs, véritables maillons de la chaîne de valeur du transport aérien, mettant l’accent sur le client et affichant un rapport qualité-coût approprié. La liste de ce que l’Europe peut et devrait faire pour améliorer le contexte opérationnel de son secteur aérien est longue. Tous les points sont motivés par le fait que l'aviation génère des emplois et favorise la croissance économique grâce à la connectivité – des facteurs favorables à la compétitivité européenne. Résoudre les problèmes que sont la fiscalité trop lourde, le poids de la réglementation contre-productive et les contraintes infrastructurelles permettra d’obtenir de réels gains de compétitivité, ce qui, à son tour, aura un effet positif sur l'économie. Les dirigeants politiques européens ont beaucoup parlé du renouveau économique du continent. L’heure est venue de passer de la parole aux actes. ••• AIR TRANSPORT INDUSTRY COMPETITIVENESS: THE SINGAPORE PERSPECTIVE COMPÉTITIVITÉ DU TRANSPORT AÉRIEN : LA PERSPECTIVE SINGAPOURIENNE PANG KIN KEONG T PERMANENT SECRETARY OF THE MINISTRY OF TRANSPORT, SINGAPORE SECRÉTAIRE PERMANENT DU MINISTÈRE DES TRANSPORS, SINGAPOUR he European air transport industry is a world leader, with Europe home to many of the world’s biggest airlines as well as the busiest air hubs. However, various speakers at the recent ECAC/EU Dialogue on European Air Transport Competitiveness have highlighted that the sector faces several challenges. Regulators need to work closely with the industry to help ensure that the air transport sector remains wellplaced to compete and grow amidst these challenges. Let me share some thoughts from Singapore’s perspective. First, governments need to be clear how aviation fits into and supports a country’s economic strategy. For Singapore, a key thrust is to attract international companies to establish their regional/global headquarters and business and operational hubs in Singapore. In this regard, and for our tourism industry as well, one of our foremost priorities is to ensure superior air connectivity and efficient air travel, these being key considerations for the multinational corporations (MNCs) we seek to attract. When we review policies impacting air transport, we consider therefore not just the direct contribution of the sector or the social and environmental disamenities it may bring, but its larger impact on the overall economy. Indeed, while the air transport sector directly contributes only about 3% of Singapore’s GDP, the indirect and catalytic benefits that our air hub brings are much larger, more than 15%. Secondly, while regulators need to actively ensure aviation safety and security, we should refrain from interfering in the market and putting up barriers to competition. We have consistently pursued a liberal air services regime, ideally liberalising ahead of demand so that airlines are well-placed to launch new or more services as soon as market opportunities arise. Looking at competition, L e secteur du transport aérien européen est l’un des plus importants au monde : nombre des plus grandes compagnies aériennes sont européennes et c’est sur le Vieux continent que l’on trouve les hubs les plus actifs. Or, comme l’ont souligné différents intervenants lors du récent Dialogue organisé conjointement par la CEAC et l’UE sur la compétitivité du transport aérien européen, le secteur doit faire face à de nombreux défis. Régulateurs et acteurs industriels doivent travailler main dans la main pour veiller à ce que le transport aérien européen reste compétitif et puisse se développer malgré ces écueils. Je vais à présent évoquer la perspective de Singapour. Tout d’abord, les gouvernements doivent avoir une image claire du rôle que joue le transport aérien dans la stratégie économique du pays. Dans le cas de Singapour, l’idée maîtresse de cette stratégie consiste à attirer les entreprises internationales afin qu’elles y établissent leur siège régional, voire mondial, ainsi que leurs pôles d’activités opérationnelles et commerciales. Dans cette optique, et également pour le bien de notre secteur touristique, garantir une connectivité aérienne de premier ordre et un transport aérien efficace sont de réelles priorités, puisqu’il s’agit de critères essentiels pour les multinationales que nous ciblons. Pour élaborer les politiques ayant une incidence sur le transport aérien, nous prenons non seulement en compte la contribution directe du secteur et les potentielles nuisances sociales et environnementales, mais aussi l’impact plus large sur l’économie dans son ensemble. En effet, si le secteur aérien ne contribue directement qu’à hauteur de 3 % au PIB de Singapour, les retombées indirectes et l’effet catalyseur de notre rôle de plaque tournante sont bien plus importants et représentent plus de 15 % du PIB. Deuxièmement, si les régulateurs ont le devoir d’assurer activement la sécurité et la sûreté aérienne, nous devrions en revanche nous abstenir d'intervenir sur le marché et d'entraver la concurrence. Nous prônons depuis longtemps un régime libéral en matière de services aériens, avec idéalement une libéralisation qui devancerait la demande, afin que les compagnies aériennes soient en mesure de lancer de nouveaux services ou de renforcer leur offre dès que des opportunités se présentent sur le marché. Lorsque nous examinons les questions de concurrence, nous gardons 17 THE SINGAPORE PERSPECTIVE we believe that the more flights there are to and through Singapore - whether they be by local or foreign airlines - the more extensive Singapore’s air connectivity, and the more attractive Singapore would be as a hub for business. Thirdly, airlines should look beyond traditional markets, towards new areas of opportunity and growth. In recent times, the countries of the Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) have been showing significant potential. Air travel in ASEAN has been growing strongly, with one projection indicating that passenger movements in the region will grow by 6.7% per year over the next two decades, faster than global growth and faster than the growth of the Asia-Pacific as a whole. This is driven by robust economic growth in ASEAN and rising affluence among its population of 600 million. The rapid expansion of ASEAN’s middle-class, which is expected to almost double to 85 million households just between 2012 and 2017, will drive strong demand for discretionary goods and services, including air travel. There are excellent market and investment opportunities in ASEAN and great potential for European and ASEAN airlines to mount more direct services between the two regions. These will be significantly facilitated by the proposed EU-ASEAN Comprehensive Air Transport Agreement. In turn, this will encourage stronger economic and people-to-people links. More direct air connectivity with ASEAN will also reinforce the competitive position of EU airports as global hubs, under challenge from newly-emerged hubs. à l'esprit que plus les liaisons vers ou via Singapour sont nombreuses, qu’elles soient le fait de compagnies locales ou étrangères, plus la connectivité aérienne de notre État est bonne, et plus il devient un pôle d'affaires attractif. Troisièmement, les compagnies aériennes ne doivent pas se cantonner aux marchés traditionnels, mais s'ouvrir aux nouvelles opportunités et régions de croissance. Les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) présentent depuis peu un grand potentiel. Le transport aérien y connaît une forte croissance, et les prévisions tablent sur une augmentation annuelle de 6,7 % sur les deux décennies à venir, soit un rythme plus rapide que la moyenne mondiale et celle de la région Asie-Pacifique. Cela s’explique par la vigueur conjoncturelle des nations de l’ANASE et la hausse du pouvoir d’achat dans une région qui compte 600 millions d’habitants. La rapide montée en puissance de la classe moyenne, qui devrait doubler sur la période 2012-2017 pour atteindre 85 millions de ménages, alimentera largement la demande de services et de biens de consommation discrétionnaires - dont fait partie le transport aérien. L’ANASE offre de très belles opportunités en termes de marchés et d'investissements, et donc un grand potentiel de liaisons directes pour les compagnies européennes ou asiatiques. Leur mise en place sera grandement facilitée par l'accord global de transport aérien entre l'UE et l'ANASE, récemment proposé. Ces liaisons favoriseront à leur tour les liens économiques et humains. Des liens aériens plus directs avec l’ANASE renforceraient également le positionnement compétitif des aéroports européens sur la scène internationale, alors que ces derniers doivent lutter contre la concurrence de hubs émergents. Quatrièmement, régulateurs et aéroports ont un rôle à jouer pour aider le secteur à contrôler les coûts. Des efforts sont nécessaires pour améliorer la productivité et l’efficacité, au sol comme dans les airs. Les régulateurs et les aéroports peuvent contribuer à promouvoir l’efficacité des opérations terrestres P ANG KIN KEONG has been the Permanent Secretary of the Ministry of Transport since 2012. Prior to this, he held the appointments of Permanent Secretary of the Ministry of Law, Director of the Internal Security Department, and Principal Private Secretary to the Prime Minister. Kin Keong is concurrently the Chairman of the Singapore Public Service’s Quality Service Committee, which mission is to improve the delivery of public services to the citizens from a whole-of-government perspective. PANG K IN K EONG est Secrétaire permanent du ministère singapourien des Transports depuis 2012. Auparavant, il avait successivement occupé les fonctions de Secrétaire permanent du ministère de la Justice, Directeur du Département de la Sûreté intérieure, et Secrétaire principal privé du Premier ministre. Kin Keong cumule actuellement la fonction de Président du Comité chargé de surveiller et améliorer la qualité de tous les services publics de l’île-État. 18 Fourthly, regulators and airports have a role to play to help industry manage costs. Efforts could be pursued to improve productivity and efficiency both on the ground and in the skies. Regulators and airports can help to promote et aériennes, en étayant le développement et la mise en place de processus et de technologies visant à améliorer la productivité : dispositifs en libre-service pour les passagers, automatisation, améliorations permettant de réduire la durée des escales, etc. L’Autorité singapourienne de l’aviation civile LA PERSPECTIVE SINGAPOURIENNE more efficient airline ground and airport operations by supporting the development and implementation of productivity-enhancing processes and technologies, such as passenger self-service, automation, improvements which promote faster turn-around of airplanes, etc. The Civil Aviation Authority of Singapore has introduced funding schemes to support R&D and test-bedding of such innovations and solutions. Congestion in the air also adds unnecessarily to airlines’ costs. Regulators could work with air navigation service providers and other stakeholders to establish more seamless air traffic management. The Single European Sky is a far-sighted endeavour and we hope it will succeed and inspire similar efforts elsewhere. There are other ways in which regulators can help airlines to stay cost-competitive. For one, regulators should strike an appropriate balance between upholding quality of service for passengers and promoting industry competitiveness. This ensures that passengers enjoy service in line with the business model of the airlines on which they travel while avoiding costly over-regulation of airlines, which will ultimately increase the cost of air travel for passengers. Cooperation towards common high regulatory standards and mutual recognition of certification, as spearheaded by ECAC and the Joint Aviation Authorities, can also reduce the economic burden on airlines. While the environment in which the European air transport sector operates is not the same as that in Asia and Singapore, we face common challenges. There are lessons we can learn from each other, and ways in which we can work together to meet these challenges and take advantage of emerging opportunities, and Singapore looks forward to continuing its excellent relationship with Europe. ••• a mis en place des programmes de financement pour soutenir la R&D et tester au banc de telles innovations et solutions. L’encombrement de l’espace aérien grève aussi inutilement les coûts des compagnies aériennes. Les régulateurs pourraient travailler avec les prestataires de services de navigation aérienne (ANSP) et les autres partenaires pour fluidifier la gestion du trafic aérien. Le projet du ciel unique européen est une initiative bénéfique sur le long terme. Nous espérons qu’elle sera couronnée de succès et inspirera d’autres initiatives similaires ailleurs. Mais les régulateurs ont d’autres moyens d’aider les compagnies aériennes à rester concurrentielles en termes de coûts. Ils devraient trouver un juste équilibre entre défendre la qualité de service pour les passagers et promouvoir la compétitivité du secteur. Les voyageurs bénéficieraient alors d’un service correspondant au modèle d’activité de la compagnie qu’ils choisissent, tout en évitant une régulation excessive prohibitive pour lesdites compagnies, qui répercutent au final ces coûts sur les passagers. Le fardeau économique que supportent les compagnies aériennes pourrait aussi être allégé par une meilleure coopération en faveur de normes réglementaires strictes et d’une reconnaissance mutuelle des certifications, à l’image de celle initiée à l’époque par la CEAC et les Autorités conjointes de l’aviation (JAA). Si le transport aérien évolue certes dans un environnement différent en Europe et en Asie (et donc, à Singapour), nous nous trouvons cependant face à des défis communs. Nous pouvons tirer des enseignements mutuels de ce que nous faisons et trouver des moyens de travailler ensemble, de répondre à ces défis et de tirer parti des opportunités qui se présentent. Singapour se réjouit à cet égard d’entretenir les excellentes relations nouées avec l'Europe. ••• 19 STRENGTHENING THE EUROPEAN AIR TRANSPORT SECTOR COMMENT RENFORCER LE SECTEUR AÉRIEN EUROPÉEN ? URSULA ZECHNER GENERAL DIRECTOR TRANSPORT, AUSTRIAN MINISTRY FOR TRANSPORT, INNOVATION AND TECHNOLOGY DIRECTRICE GÉNÉRALE DES TRANSPORTS AU MINISTÈRE AUTRICHIEN DES TRANSPORTS, DE L’INNOVATION ET DES TECHNOLOGIES I t was a great pleasure for the Austrian Ministry of Transport, Innovation and Technology to host the Dialogue coorganised by the European Civil Aviation Conference (ECAC) and the European Union (EU) in Vienna on 3 and 4 July 2014. What an opportunity to gather the European and international aviation community in Vienna! © BMVIT The goal of this Dialogue was to find suitable concepts for European regulators and industries in order to strengthen the European air transport sector. During a two-day session, representatives of civil aviation authorities, the European Commission, ECAC, ICAO and the European air transport industry gathered to analyse the current situation of competitiveness of the European air transport sector and to “discover” its strengths and weaknesses as well as its opportunities and threats. In the last but most important part of the Dialogue, the participants sought to define “recipes” for the future. Considering the results of this conference – have we achieved this very ambitious objective? I consider the ECAC/EU Dialogue 2014 as a great success. The event raised the interest of many representatives in the sector, which was reflected by the highest level of participation in the Dialogue’s history. We had the opportunity to listen to many interesting and valuable contributions by speakers and panellists and had several highly inspiring rounds of discussion. Sharing knowledge and experience as well as facts and figures contributed immensely to getting a broader picture and better understanding of the challenges facing different stakeholders. Furthermore, we experienced an excellent atmosphere throughout the Dialogue, allowing us to think outside the box and consider innovative solutions. 20 Many burning questions were addressed during these two days: What constitutes fair C e fut un grand plaisir pour le ministère autrichien des Transports, de l’Innovation et des Technologies d’accueillir, les 3 et 4 juillet 2014 à Vienne, le Dialogue co-organisé par la Conférence européenne de l’Aviation civile (CEAC) et l’Union européenne (UE). Quelle occasion de réunir la communauté européenne et internationale de l’aviation à Vienne ! L’objectif de ce Dialogue consistait à imaginer des concepts appropriés pour que régulateurs et industriels européens puissent contribuer ensemble à renforcer le secteur aérien en Europe. Au cours de cette rencontre de deux jours, les représentants des autorités de l’aviation civile, de la Commission européenne, de la CEAC, de l’OACI et de l’industrie du transport aérien européen ont analysé l’état actuel de la compétitivité du secteur et débattu de ses points forts et faibles, ainsi que de ses opportunités et menaces. Dans la dernière – mais plus importante – partie de ce Dialogue, les participants ont tenté de définir les « recettes » de l’avenir. Au vu des résultats de cette conférence, peut-on dire que l’objectif affiché a été atteint ? À mes yeux, le Dialogue CEAC/UE 2014 est un grand succès. Cet événement a suscité le vif intérêt des instances dirigeantes du secteur, comme l’illustre le nombre quasi record de participants à ce rendez-vous. Nous avons eu la chance d’entendre de précieuses contributions de la part d’éminents intervenants et experts, et assisté à des discussions passionnantes. Ce partage de connaissances, d’expériences, mais aussi de faits et chiffres, nous a considérablement aidés à cerner et comprendre les enjeux auxquels sont actuellement confrontées les différentes parties prenantes. De plus, l’atmosphère a été excellente tout au long du Dialogue, ce qui a favorisé des échanges plus informels et l’étude de solutions originales. De nombreuses questions sensibles ont ainsi pu être abordées au cours de ces deux journées : Comment définir une concurrence loyale à une échelle mondiale ? Qu’est-ce qui empêche l’Europe de gagner en compétitivité ? Quelles sont a priori les entraves réglementaires et non-réglementaires à la compétitivité ? De quoi l’industrie a-t-elle besoin pour rivaliser dans un contexte mondialisé ? L’infrastructure estelle adéquate en Europe ? COMMENT RENFORCER LE SECTEUR AÉRIEN EUROPÉEN ? competition at a global level? What prevents Europe from being a better competitor? Where do we see the regulatory and non-regulatory obstacles to competition? What does the industry need to compete in a global environment? Is the infrastructure adequate in Europe? Did we really find concrete recipes to make the European aviation sector more competitive? In my view, the following “instructions” came out of this Dialogue: ECAC/EU governments and the European Commission should do more to support the airline industry. Policy makers and stakeholders need closer cooperation leading to stronger relationships. Regulators should put focus on removing existing barriers. Cost and taxation burden should be reduced. In creating regulation the industry must be more engaged. The cost/benefit of regulations needs to be better analysed. Airlines need to find innovative ways to compete in new markets. Airports and air navigation providers need to demonstrate greater efficiency in order to meet infrastructure constraints. The important value of connectivity for our economies must be reflected in the decision-making process. Avons-nous réellement trouvé des recettes pour rendre le secteur aérien européen plus compétitif ? Selon moi, le Dialogue a abouti aux « recommandations » suivantes : les gouvernements de la CEAC/UE et la Commission européenne devraient globalement soutenir davantage l’industrie du transport aérien. Législateurs et acteurs devraient collaborer plus avant pour resserrer leurs liens. Il serait souhaitable que les régulateurs s’attachent à lever les obstacles existants et à réduire le poids des coûts et des redevances. L’industrie devrait davantage être invitée à prendre part au processus d’élaboration des règlements, afin de mieux équilibrer leur rapport coût/bénéfice. De leur côté, les compagnies aériennes auraient tout intérêt à trouver des façons innovantes de pénétrer de nouveaux marchés, tandis que gestionnaires aéroportuaires et prestataires de la navigation aérienne devraient faire preuve d’une plus grande efficience pour atténuer les contraintes infrastructurelles. Enfin, l’importance de la connectivité pour nos économies devrait être dûment prise en compte dans le processus décisionnel. What will be the next steps? It is crucial that we continue this discussion and that all of us immediately start implementing the “recipes” mentioned above. The results of the ECAC/ EU Dialogue should not be pigeon-holed! We need to act now and put all our efforts into implementing the ideas defined during the Dialogue, both on a national and an international level. This is ideal timing to promote new ideas with the new European Commission. The competitiveness of the European air transport sector is too important to be ignored. Quelles sont les prochaines étapes ? Il est crucial que nous poursuivions cette discussion et que chacun commence dès maintenant à appliquer les « recettes » précitées. Les conclusions du Dialogue CEAC/UE ne doivent pas terminer au fond d’un tiroir ! Nous devons agir maintenant et consacrer tous nos efforts à la mise en œuvre des idées formulées durant le Dialogue, aux niveaux à la fois national et international. Le moment est particulièrement bien choisi pour faire valoir ces doléances auprès de la nouvelle Commission européenne. La compétitivité du secteur européen de l’aviation est trop importante pour être ignorée. In conclusion, I would like to use this opportunity to thank ECAC and its team for the excellent cooperation and organisation leading to the big success of this ECAC/EU Dialogue. ••• En conclusion, j’aimerais profiter de l’occasion pour remercier la CEAC et son équipe pour l’excellente coopération et organisation qui a conduit à l’immense succès de cette édition 2014 du Dialogue CEAC/UE. ••• URSULA Z ECHNER was appointed General Director of Department IV “Transport” at the Austrian Ministry of Transport, Innovation and Technology, which covers regulatory and legislative issues of all modes of transport, on 1 September 2011. During her earlier professional career she was responsible for arbitration and regulation in the railway sector where she directed “Schienen-Control”. Prior to this, she headed the corporate development unit of “ÖBB-Production GmbH”. Depuis le 1er septembre 2011, U RSULA Z ECHNER est Directrice générale de la quatrième section (Transports) du ministère autrichien des Transports, de l’Innovation et des Technologies, qui traite des questions réglementaires et législatives liées à tous les modes de transport. Avant cela, elle avait été responsable de l’arbitrage et de la réglementation du secteur ferroviaire, à la tête de l’autorité de réglementation Schienen-Control, et auparavant encore, responsable de l’unité de développement interne de la société ÖBB-Production GmbH. 21 IMPRESSIONS AND OPENING ECAC/EU DIALOGUE 2014 / ACCUEIL ET OUVERTURE © BMVIT/ SEBASTIAN REICH WELCOME FROM THE © BMVIT/ SEBASTIAN REICH EUROPEAN © BMVIT/ SEBASTIAN REICH OF PLAY OF THE SECTOR EUROPÉEN DU TRANSPORT AÉRIEN © BMVIT/ SEBASTIAN REICH © BMVIT/ SEBASTIAN REICH SESSION 1: STATE AIR TRANSPORT SECTOR / ÉTAT DES LIEUX DU © BMVIT/ SEBASTIAN REICH 22 LE DIALOGUE CEAC/UE 2014 EN IMAGES SESSION 2: CHALLENGES FACING THE SECTOR TODAY / LES DÉFIS ACTUELS DU SECTEUR 23 IMPRESSIONS FROM THE ECAC/EU DIALOGUE 2014 GALA DINNER / DÎNER DE GALA PHOTOS GALA DINNER © BMVIT/ SEBASTIAN REICH SESSION 3: RECIPES 24 FOR THE FUTURE I / LES RECETTES DU FUTUR I LE DIALOGUE CEAC/UE 2014 EN IMAGES SESSION 3: RECIPES CONCLUDING FOR THE FUTURE REMARKS / CONCLUSIONS II / LES RECETTES DU FUTUR II GÉNÉRALES 25 WE NEED TO TALK ABOUT AIRPORT CHARGES LES REDEVANCES AÉROPORTUAIRES : PARLONS-EN OLIVIER JANKOVEC DIRECTOR GENERAL ACI EUROPE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ACI EUROPE he issue of airport charges is a longstanding one, and the subject of innumerable articles, presentations and submissions. While we in the industry complain about regulatory burdens or unjustified market intervention, it must equally be painful for public decision makers, forced to watch a continuous rain of projectiles being fired by airlines and airports at each other, and occasionally getting caught in the crossfire, whenever a contentious decision on airport charges needs to be made. T © ACI EUROPE Recent years however have seen significantly new market developments in the European aviation sector as a whole, and these developments will inevitably impact the ongoing airport charges conflict. And while this sounds positive, given the current status quo, there are no guarantees that these changes will improve the situation. Important decisions need to be made which will determine whether that impact will actually help or hinder the industry and - crucially - the travelling public. The cycle of accusation and counteraccusation between airline and airport can either be broken, or it can be reinforced. Specifically, the continued intensification of competitive pressures in the aviation sector as a whole has changed the position of both airports and airlines. Airports now face informed passengers who generally have a choice of airports in their catchment areas – and in many cases also have a choice of airports which serve the same specific destinations. Airports also face airlines which have increased bargaining power, either via the flexibility which comes with the use of point-to-point models, or via buyer power which dominant airlines can have over specific airports. While this has been examined in more quantitative detail (1), the fact remains that airlines now ******************** 26 (1) Airport Competition in Europe, Copenhagen Economics, June 2012 & Competition in the European Aviation Sector, ACI EUROPE, March 2014 L a question des redevances aéroportuaires ne date pas d’hier et a déjà fait l’objet d’innombrables articles, présentations et moratoires. Alors que nous dénonçons, au sein de l’industrie, les fardeaux réglementaires ou l’interventionnisme injustifié de l’État sur le marché, il doit être tout aussi pénible pour les législateurs d’assister à l’incessante foire d’empoigne que se livrent transporteurs aériens et exploitants aéroportuaires, et même parfois d’être pris entre deux feux, à chaque fois qu’une décision litigieuse est prise en matière de redevances aéroportuaires. Cependant, au cours de ces dernières années, nous avons assisté à une évolution relativement inédite du marché européen de l’aviation – évolution qui influera forcément sur le conflit autour des taxes aéroportuaires. Si l’on peut s’en réjouir, compte tenu de l’actuel statu quo, il n’est toutefois pas garanti pour autant que ces changements amélioreront la situation. D’importantes décisions doivent être prises. Elles détermineront si cette incidence profitera ou non à l’industrie et, surtout, aux usagers. Le cycle des accusations et contre-accusations entre compagnies aériennes et aéroports pourrait ainsi être soit stoppé, soit au contraire aggravé. Plus précisément, l’intensification continue des pressions concurrentielles dans le secteur de l’aviation a changé la position des aéroports et des transporteurs aériens. Aujourd’hui, les aéroports se trouvent face à des passagers informés qui, généralement, ont le choix entre plusieurs aéroports dans leur région – et bien souvent aussi le choix des aéroports desservant les mêmes destinations spécifiques. Par ailleurs, les aéroports sont confrontés à des transporteurs aériens qui ont un pouvoir de négociation bien plus grand, soit grâce à la flexibilité que leur confère l’application des modèles « point à point », soit grâce au pouvoir d’achat que les transporteurs dominants exercent sur des aéroports spécifiques. Si cette situation a été étudiée en détails quantitatifs (1), il demeure un fait avéré que les compagnies aériennes possèdent aujourd’hui un pouvoir de négociation bien plus fort qu’auparavant vis-à-vis des aéroports, comme en témoigne, par exemple, le florilège ******************** (1) Airport Competition in Europe, Copenhagen Economics, juin 2012. Competition in the European Aviation Sector, ACI EUROPE, mars 2014. LES REDEVANCES AÉROPORTUAIRES : PARLONS-EN have a much stronger negotiating position visà-vis airports which has, for example, been reflected in the plethora of charge incentive schemes which have emerged across Europe in recent years. This offers the potential to shift the contentious issue of airport charges to a more normal commercial basis. Simultaneously, competitive pressures on airlines have also continued to increase dramatically. While significant pockets of local airline market power remain, on aggregate the airline industry is coming under a financial strain which has never been so systematically felt. The irony here is that while competition in the airport industry offers a way out of the current airport charges impasse, increased competition in the airline industry threatens to offer the converse. With national legacy airlines in particular feeling the pressure, there is an understandable (if not necessarily admirable) impulse to defend the position of these airlines by any means possible. It is human nature that while everyone might agree that consolidation in the airline industry is necessary, nobody wants to be the airline which becomes ‘consolidated’. As a result, alongside foot dragging of further aviation liberalisation with external markets and various incidences of injections of public funding into airlines, the general notion has emerged that airports should somehow ‘support’ their airlines, beyond what would occur in normal market dynamics. This is most often articulated through the use of the ‘aviation value chain’ concept, with its implication that the profitable players of the aviation sector should somehow compensate their unprofitable counterparts. This concept takes account of neither the economics nor the commercial reality of the aviation sector (nor the fact that the fees airports charge to passengers and airlines do not come even close to covering the associated costs of the services and facilities provided). It is an approach which represents a dramatic U-turn on the market liberalisation and the harnessing of commercial forces which have delivered so much for European passengers over the last two decades. And it is a philosophy which will succeed only to abdicate responsibility for addressing the ultimate underlying problem – the structural unprofitability of some European airlines and airline business models. In particular, this approach threatens to reinforce the cycle of conflict between airports and airlines. At a time when airports are being de mesures incitatives d’allègement qui sont apparues dans toute l’Europe au cours de ces dernières années. Ce constat permet de replacer la question controversée des redevances aéroportuaires dans un contexte commercial plus normal. Dans le même temps, les pressions concurrentielles exercées sur les compagnies aériennes se sont considérablement durcies. Alors que des zones de pouvoir de marché significatives des compagnies aériennes locales se maintiennent, l’industrie globale du transport aérien subit une pression financière qui n’a jamais été ressentie de façon aussi systématique. Ironie du sort : alors que la concurrence dans l’industrie aéroportuaire offre une issue à l’impasse actuelle des redevances, l’intensification de la concurrence dans l’industrie du transport aérien menace de créer l’effet inverse. Compte tenu de la pression subie par les compagnies de pavillon en particulier, la volonté de défendre leur position par tous les moyens possibles est compréhensible (mais pas nécessairement admirable). Alors que chacun reconnaît la nécessité de consolider l’industrie du transport aérien, aucune compagnie ne souhaite pour autant être celle qui sera « consolidée », c’est naturel… Au final, compte tenu de la lenteur de la libéralisation avec les marchés extérieurs et les diverses conséquences de l’injection de financement public dans les compagnies aériennes, l’idée que les aéroports devraient « soutenir » leurs compagnies commence à faire son chemin, au-delà de ce qui se passerait dans une dynamique normale de marché. Ce principe s’articule le plus souvent autour du concept de ‘chaîne de valeur de l’aviation’, selon lequel les acteurs rentables du secteur de l’aviation devraient, d’une certaine manière, compenser leurs homologues non rentables. Ce concept ne tient compte ni de l’économie, ni de la réalité commerciale du secteur aérien (ni du fait que les taxes aéroportuaires imputées aux passagers et aux compagnies aériennes ne couvrent même pas les coûts associés des services fournis et des infrastructures). Cette approche marque un revirement spectaculaire sur la libéralisation du marché et la mobilisation des forces commerciales qui ont tant apporté aux passagers européens au cours des deux dernières décennies. Cette philosophie ne réussira qu’à esquiver la responsabilité de résoudre l’ultime problème sous-jacent : le manque de rentabilité structurelle de certaines compagnies européennes et du modèle commercial des compagnies. Cette approche menace en particulier d’accentuer le cycle conflictuel entre aéroports et transporteurs aériens. À une époque où les aéroports sont encouragés à être plus commerciaux, compétitifs et efficaces, un autre concept concurrentiel apparaît, selon lequel les redevances aéroportuaires devraient subventionner les compagnies aériennes en difficulté, au-delà des niveaux de soutien habituels observés dans une interaction commerciale classique. Lorsqu’une telle perspective influe excessivement sur les décisions réglementaires concernant le niveau des redevances aéroportuaires, il est inévitable que ces charges 27 WE NEED TO TALK ABOUT AIRPORT CHARGES encouraged to be more commercial, competitive and efficient, there is also a competing concept that airport charges should be subsidising struggling airlines, beyond the usual levels of support you would see in a normal commercial interaction. When such a perspective has an undue influence upon regulatory decisions concerning the level of airport charges, it is inevitable that those charges will bear little reflection of the realities of operating an airport as a business, which will not allow for investment in future infrastructure. And this is to say nothing of the increasing conflict amongst airlines themselves as to the correct structure of airport charges, which has accompanied the emergence of a wider variety of airline business models. This tension is particularly apparent when airports consult airlines on the future shape of infrastructure, and the associated investment required to realise this. Add this to the mix on top of increased airport-airline tensions and it is clear that the current ‘one-size-fits-all’ approach to airport charges is simply going to create discord. Of course this is just one element of a wider issue, and not all jurisdictions have taken this approach. Indeed, alternative approaches to regulation, which harnesses the potential of competitive pressures rather than hiding from them offers an alternative scenario – one in which airport-airline relations are taken out of the political, legal and regulatory sphere, and instead placed in a commercial context, as is normal in other industries. It is this alternative approach which offers the possibility to break out of the current unconstructive and draining ongoing struggle between two parties which should otherwise be working together. 28 Precedent shows that where there is a reasonable level of balance in the airport-airline negotiating dynamic, and where the market is allowed to function unimpeded, a phenomenon has emerged whereby airports and airlines negotiate and enter into individual bilateral commercial contracts. These are deals between ©ISAXAR - FOTOLIA.COM In short, if we continue with this conflicted approach – where airports are expected to be profitable commercial entities, yet airport charging decisions are increasingly informed by an impulse to unduly subsidise airlines, the dynamic between the two parties will only become more acrimonious, with the regulator invariably caught in the middle. ne refléteront que peu les réalités propres à l’exploitation d’un aéroport comme une entreprise, ce qui ne permettra pas d’investir dans de futures infrastructures. En somme, si nous poursuivons sur cette voie conflictuelle – où les aéroports sont censés être des entités commerciales rentables et sachant que la politique de taxation des aéroports obéit déjà de plus en plus à la volonté de subventionner excessivement les compagnies aériennes –, alors la relation entre les deux parties ne fera que s’envenimer, le régulateur se trouvant invariablement au milieu. Sans parler du conflit grandissant entre les compagnies ellesmêmes vis-à-vis de la structure appropriée des redevances aéroportuaires, qui a engendré l’émergence de modèles commerciaux plus variés. Cette tension est particulièrement palpable lorsque les aéroports consultent les compagnies sur la future forme de l’infrastructure, et l’investissement requis. Ajoutez à cela les tensions accrues entre aéroports et transporteurs, et il est clair que l’approche « unique » actuelle des redevances aéroportuaires sera uniquement source de discorde. LES REDEVANCES AÉROPORTUAIRES : PARLONS-EN an airport and specific airlines, with terms and conditions – including charging arrangements – which reflect the needs and wants of the airline in question. Typically these deals involve lower charges in return for delivering specific volumes of passengers or types of passengers, depending on the airline’s own business plan. These arrangements also allow for airlineairport cooperation on non-aeronautical revenue generation, as well as genuine mutual cooperation to deliver agreed levels of service quality to passengers. If and when disputes arise, instead of the usual lobbying of regulators and transport officials, both parties submit to agreed dispute-resolution proceedings, with the contracts ultimately backed by the force of standard commercial law. These contracts are good for airports, which are no longer obliged to formulate and apply convoluted charging ‘menus’ which are stretched in an attempt to meet the needs of all customers, irrespective of size, business model or growth prospects. Airports can gain a competitive advantage over their rivals if they are willing to show creativity and flexibility in the negotiation of these contracts. They have the potential to negotiate mutually applicable service level agreements with airlines, covering areas such as check-in queues and use of baggage belts. They have a freer hand to deliver necessary capital investment programmes, in a depoliticised environment. Ce n’est bien sûr qu’un élément d’une question plus vaste, et les juridictions n’ont pas toutes adopté cette approche. En effet, d’autres approches à l’égard de la réglementation – qui font valoir le potentiel des pressions concurrentielles au lieu de chercher à s’en prémunir – offrent un scénario alternatif dans lequel les relations entre aéroports et transporteurs aériens sont dégagées de la sphère politique, juridique et réglementaire, et replacées dans un cadre commercial, comme c’est le cas dans d’autres industries. Cette approche alternative offre précisément la possibilité d’échapper à la lutte actuelle, non-constructive et contre-productive, entre deux parties qui devraient travailler main dans la main. L'expérience montre que, lorsqu’il existe un niveau d’équilibre raisonnable dans la dynamique de négociation entre aéroports et compagnies aériennes, et lorsque le marché peut fonctionner sans entraves, aéroports et compagnies peuvent mener des négociations et conclure des contrats commerciaux bilatéraux. Ce sont des accords dont les conditions générales – afférant notamment aux redevances – reflètent les besoins et les doléances des compagnies en question. Généralement, ces accords prévoient des taxes plus faibles en échange du transport d’un volume spécifique de passagers ou de certains types de passagers, selon le plan commercial de la compagnie. Ces arrangements favorisent en outre la coopération entre transporteurs aériens et aéroports sur la production de recettes non-aéronautiques, ainsi que sur la qualité de service offerte aux passagers. En cas de différend, plutôt que de rechercher l’arbitrage des régulateurs et autres instances officielles du transport, les deux parties se soumettent aux procédures de résolution de conflit communément établies, les contrats étant régis par la force du droit commercial standard. OLIVIER JANKOVEC became Director General of the European Region of the Airports Council International (ACI EUROPE) in September 2006. The organisation represents more than 450 airports in 44 European countries. Member airports handle 90% of commercial traffic in Europe and welcome nearly one and half billion passengers each year. He first joined ACI EUROPE in March 2006 as Director of Strategy & Communications. Olivier has 20 years of governmental and lobbying experience, having worked for Alitalia (2002-2006), Air France (2000-2002) and the Air Transport Directorate of the European Commission (1994-2000). Immediately prior to joining ACI EUROPE, Olivier was the Director of Institutional Relations for Alitalia where he was in charge of governmental affairs at national, European and International levels. During this time he was also Chair of the Association of European Airlines Policy Committee. In 2006 and 2007, he participated in the EU’s High Level Group on the future of aviation regulation in Europe and he is also a member of the Advisory Board of the World Tourism Forum. Depuis septembre 2006, OLIVIER JANKOVEC est Directeur général de la branche européenne de l’Airports Council International (ACI EUROPE), une organisation représentant plus de 450 aéroports dans 44 pays européens. Ses membres traitent 90 % du trafic commercial en Europe et accueillent près d’un milliard et demi de passagers chaque année. Olivier Jankovec a intégré l’ACI EUROPE en mars 2006 en tant que Directeur de la Stratégie et Communication. Il possède 20 ans d’expérience en matière de relations avec les gouvernements et de lobbying, puisqu’il a travaillé au sein d’Alitalia (2002-2006), d’Air France (2000-2002) et de la direction des transports de la Commission européenne (1994-2000). Juste avant d’intégrer l’ACI EUROPE, Olivier était Directeur des Relations institutionnelles chez Alitalia, chargé des affaires publiques au niveau national, européen et international. Pendant cette période, il a également présidé le comité politique de l’Association of European Airlines (AEA). En 2006 et 2007, il a participé au groupe de haut niveau de l’UE sur l’avenir de la réglementation du transport aérien en Europe et est également membre du Comité consultatif du Forum mondial du tourisme. 29 WE NEED TO TALK ABOUT AIRPORT CHARGES And they allow airports to support their airline customers in a manner which maximises the number of passengers passing through their terminal doors. These contracts are good for airlines, too. They benefit from tailored charging structures and levels which they would not have access to get under a ‘one-size-fits-all’ approach. They can agree specific conditions reflecting the way they use the airport infrastructure. They have the opportunity to work with airports to maximise non-aeronautical revenues, gaining a share of the incremental revenue which reflects their contribution. And they can negotiate contracts which can deliver with certainty for periods of three to five to ten years or more, all with the legal protection of commercial law. And last but most certainly not least, the traveling public benefit from these deals. They have a wider choice of destinations and frequencies, as additional airline growth is unlocked, to say nothing of the additional benefits associated with the consequential increase in airline and airport competition. They can benefit from increased service quality and more joined-up flying experience, with airports and airlines working together to deliver a more seamless journey. They can enjoy the fruits of capital investments which would otherwise have become bogged down in airline-airport disputes. And they benefit more generally from a more efficient aviation sector, where airlines and airports work together to generate lower operational costs and higher commercial revenues – all of which will translate down into lower prices for the passenger. The first potential outcome – where airportairline relations descend further into bitterness and recrimination – is far removed from the alternative potential outcome – where commercial incentives are harnessed to create a situation of mutually beneficial cooperation. So how do we ensure that we arrive at the latter scenario, and not the former? 30 The evidence suggests that where there are sufficient competitive pressures upon airports, including airline buyer power, and where regulators take a more indirect approach to the issue of airport charges, airlines and airports are far more inclined to work together on a commercial basis, and to negotiate the sort of contracts which have been outlined above. Precedents in Australia, and more recently in Ces contrats sont bénéfiques pour les aéroports, qui ne sont plus tenus de formuler et d’appliquer des « menus » de redevances alambiqués, étendus pour répondre aux besoins de tous les clients, quels que soient leur taille, le modèle commercial ou la perspective de croissance. Les aéroports peuvent prendre une longueur d’avance sur leurs rivaux s’ils font preuve de créativité et de souplesse dans la négociation de ces contrats. Ils peuvent négocier des accords de niveau de service mutuellement applicables avec les transporteurs aériens, couvrant des aspects comme les files d’attente aux comptoirs d’enregistrement et l’utilisation de tapis à bagages. En outre, ils sont nettement plus libres d’engager des programmes d’investissement, dans un environnement dépolitisé. Enfin, ils permettent aux aéroports de soutenir leurs compagnies clientes d’une façon qui optimisera le nombre de passagers qui fréquenteront leurs terminaux. Ces contrats profitent à leur tour aux transporteurs aériens, qui bénéficient ainsi de structures et de niveaux de redevances sur mesure, auxquels ils n’auraient pas accès dans le cadre d’une approche « unique ». Ils peuvent également s’accorder sur les meilleures façons d’utiliser les infrastructures aéroportuaires et ont en outre la possibilité de travailler avec les aéroports pour maximiser les recettes non-aéronautiques et récolter ainsi en retour une part proportionnelle à leur contribution. Enfin, les transporteurs aériens peuvent négocier des contrats qui leur confèrent une visibilité sur trois, cinq ou dix ans, voire plus, avec en prime la protection juridique du droit commercial. Dernier aspect, et non des moindres, les usagers bénéficient eux aussi de ces accords. Ils disposent en effet d’un choix plus large de destinations et de fréquences, du fait que la croissance des transporteurs n’est pas entravée et que la concurrence accrue entre compagnies aériennes et aéroports apporte son lot d’avantages. Ils profitent par exemple d’une meilleure qualité de service et d’un confort de voyage accru, aéroports et compagnies s’accordant sur la fluidité des trajets de bout en bout. Ils bénéficient également d’investissements communément convenus, et non enlisés dans les querelles entre transporteurs aériens et aéroports. Plus généralement, les usagers profitent d’un secteur de l’aviation plus efficace, où les compagnies et les aéroports œuvrent collectivement à l’optimisation des coûts d’exploitation et des recettes commerciales, avec à la clé des billets moins chers pour les passagers. La première issue potentielle (relations de défiance et de récrimination entre aéroports et transporteurs aériens) est bien loin de l’issue alternative, à savoir la conjonction des avantages commerciaux au profit d’une situation de coopération mutuellement bénéfique. Comment donc nous assurer que nous parviendrons à cette seconde issue, plutôt qu’à la première ? Manifestement, lorsque des pressions concurrentielles suffisantes s’exercent sur les aéroports (notamment le pouvoir d’achat des compagnies), et que les régulateurs LES REDEVANCES AÉROPORTUAIRES : PARLONS-EN the London market show that there is a clear link between proportionate regulation and the incidence of these deals. Indeed, within weeks of the UK CAA announcing a more lighthanded approach to the economic regulation at Gatwick and Stansted, airlines carrying the majority of passengers travelling through those airports had all concluded contracts with the airports in question. Similarly, it is no coincidence that European airports below the threshold of the EU Airport Charges Directive are 350% more likely to have concluded commercial deals with airlines than their regulated counterparts. The UK example does not just show that these commercial contracts are a natural market outcome – it also demonstrates that, even within the requirements of the EU Airport Charges Directive, national authorities still have considerable say as to how they regulate the aviation sector. In particular they need not be doomed to get sucked into airport-airline disputes for every capital city airport or airport with more than five million passengers per annum threshold in their jurisdiction. While in many instances there may be a requirement under the Directive for Independent Supervisory Authorities (ISAs) to consider appeals that airlines may make, there is considerable freedom as to how ISAs treat those appeals. If a market power test were to conclude that a particular airport did not have a position of substantial market power, any airline appeals could be considered by the ISA under standard general competition law. This would be no different from the rights of other companies operating in a market which was deemed to be sufficiently competitive not to require specific sectorial legislation. This more rigorous and systematic approach towards the examination of complaints would help discipline parties to focus on genuinely engaging in constructive commercial negotiations, rather than incentivising them to perform in front of regulators and governments whenever a decision was made which they were not 100% satisfied with. Finally, it must be clarified that there is nothing in the EU Airport Charges Directive which prohibits these commercial contracts – the principle of non-discrimination should not be confused with the practice of differentiation. Different airlines have different needs and will wish to use airport infrastructure and services in different ways. Logically, it should also be adoptent une approche plus indirecte à la question des redevances aéroportuaires, les transporteurs aériens et les aéroports sont bien plus enclins à travailler ensemble sur une base commerciale, et à négocier le type de contrats précités. Des exemples en Australie, et plus récemment sur le marché londonien, ont montré qu’il existe un lien évident entre une réglementation proportionnée et la fréquence de ces contrats. En effet, dans les semaines qui ont suivi l’annonce par la DGAC britannique d’une approche plus souple à Gatwick et Stansted en matière de régulation économique, les compagnies qui transportent la majorité de passagers voyageant par ces aéroports ont toutes conclu des contrats avec les aéroports en question. De même, ce n’est pas une coïncidence si les aéroports européens qui se trouvent en-deçà du seuil de la Directive UE sur les redevances aéroportuaires sont à 350 % plus susceptibles de conclure des accords commerciaux avec les compagnies aériennes, que leurs homologues régulés. L’exemple britannique ne montre pas seulement que ces contrats commerciaux sont une conséquence naturelle du marché, il prouve également que même dans le cadre des exigences de la Directive UE sur les redevances aéroportuaires, les autorités nationales ont encore leur mot à dire sur la façon dont elles régulent le secteur aérien. En particulier, elles doivent pouvoir éviter d’être happées dans les différends entre aéroports et compagnies aériennes pour chaque aéroport de capitale ou traitant plus de cinq millions de passagers par an dans leur juridiction. Si, dans de nombreux cas, les compagnies aériennes peuvent faire appel de leurs redevances en vertu de la Directive européenne imposant l’instauration, au niveau national, d’une Autorité de supervision indépendante (ASI), ces structures bénéficient toutefois d’une grande liberté d’action pour traiter ces demandes. Si un test de pouvoir de marché devait conclure qu’un aéroport spécifique ne dispose pas d’un pouvoir suffisamment important, toute demande d’un transporteur aérien pourrait être considérée par l’ASI au titre du droit général à la concurrence. Ce ne serait pas différent des droits d’autres entreprises opérant sur un marché jugé suffisamment concurrentiel pour ne pas nécessiter de législation sectorielle spécifique. Cette approche plus rigoureuse et systématique de l’examen des réclamations aiderait les parties à se discipliner davantage en cherchant à s’engager dans des négociations commerciales constructives, plutôt que de les inciter à protester devant les régulateurs et les gouvernements à chaque fois qu’une décision prise ne leur convient pas à 100 %. Enfin, une chose est claire : rien, dans la Directive UE sur les redevances aéroportuaires, n’interdit ces contrats commerciaux. Le principe de non-discrimination ne devrait pas être confondu avec la pratique de la différenciation. Les transporteurs aériens sont différents et leurs besoins également. Ainsi, ils souhaiteront utiliser les infrastructures et services aéroportuaires de façon spécifique. En toute logique, les niveaux et structures de redevances devraient 31 WE NEED TO TALK ABOUT AIRPORT CHARGES the case that charging levels and structures should also differ. Indeed it could very well be argued that forcing all airlines to subscribe to an umbrella menu of airport charges, irrespective of how they use the airport and the growth they deliver, is discriminatory in and of itself. The evolution of the airline industry has delivered unparalleled choice to consumers over the last two decades, as well as opening up the market to millions of EU citizens who might otherwise not have had real opportunities to fly. Yet at larger airports in particular, the regulatory framework has not kept up to speed with developments. Indeed, the response to increased competition in some quarters has been to take a step backwards and to seek means of protecting the current status quo rather than embracing the change that has delivered so much to EU citizens. This needs to change. In their dealings with airlines, airports should be supporting the entire aviation sector – not propping up specific ailing airlines. It is time that we all allow the liberalisation that has defined the European aviation sector to improve airport-airline relations. It is time we stop treating airport charges as a taboo topic. And it is time we start treating airports and airlines like the commercially-oriented grown up businesses that they have become. ••• ******************** More information is available on the ACI EUROPE Web site: www.aci-europe.org 32 également différer. En effet, le fait de forcer toutes les compagnies à payer un « menu » de redevances aéroportuaires, indépendamment de la façon dont elles exploitent l’aéroport et de la croissance qu’elles affichent, est discriminatoire en soi. L’évolution de l’industrie du transport aérien a offert un choix incomparable aux usagers au cours des deux dernières décennies, tout en ouvrant le marché à des millions de citoyens européens qui, à défaut, n’auraient probablement jamais eu l’occasion de prendre l’avion. Pourtant, sur les aéroports principaux en particulier, le cadre réglementaire n’a pas évolué au même rythme. En effet, face à l’intensification de la concurrence dans certains domaines, la réaction a consisté à faire machine arrière et à chercher des moyens de préserver le statu quo, plutôt qu’à accepter le changement qui avait tant apporté aux citoyens européens. Cette situation doit changer. Dans leurs relations avec les transporteurs aériens, les aéroports ne devraient pas uniquement soutenir les compagnies en perte de vitesse, mais l’ensemble du secteur aérien. Il est temps que nous favorisions tous la libéralisation qui a façonné le secteur européen de l’aviation, afin d’améliorer les relations entre aéroports et transporteurs aériens. Il est temps d’arrêter de considérer les redevances aéroportuaires comme un sujet tabou. Enfin, il est temps de commencer à considérer les aéroports et les transporteurs aériens comme les grandes entreprises commerciales qu’ils sont devenus. ••• ******************** Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Web de l’ACI EUROPE : www.aci-europe.org SIMON KEDGLEY JOINS ECAC SECRETARIAT TEAM S IMON KEDGLEY REJOINT L’ÉQUIPE DU SECRÉTARIAT DE LA CEAC O n 28 July 2014, Simon Kedgley (pictured here) joined the ECAC Secretariat as the new Administrative Assistant for the ECAC Common Evaluation Process (CEP) for security equipment. Simon’s role will be to ensure the smooth running of all administrative elements of the CEP, and the creation of this post will enable quicker response times to Member States and manufacturer queries, allocation and closing letters and publication of results on the ECAC Web site, along with better co-ordination between Participating Test Centres. He will also work with the administration of the CEP Management Group, answering any queries that the group members may have. After graduating from the University of Hull in Economics, Simon worked for five years at a local authority in the United Kingdom on the general administration of funding programmes, notably on regeneration projects in the City of Brighton & Hove, which helped transform a run-down seaside town into the vibrant city it is today. Upon moving to Paris in 2005, he initially worked as an enrolment and administrative officer for a health insurance company. He subsequently worked for seven years in a project, billing and administrative officer role for a top-ten international law firm in Paris. This varied and challenging role involved anything from firm-wide client rates negotiations, to managing clients’ intellectual property portfolios, to setting up systems to cope with electronic billing requirements, and to working closely with suppliers. com lia. oto For all matters concerning the CEP, please contact Simon via [email protected] or by telephone on +33 1 46 41 85 47. ••• L e 28 juillet 2014, Simon Kedgley (en photo ici) a rejoint le Secrétariat de la CEAC en tant qu’Assistant administratif du Processus commun d’évaluation (CEP) des équipements de sûreté de la CEAC. Le rôle de Simon consistera à garantir la bonne conduite de tous les aspects administratifs du CEP. La création de ce poste permettra de gagner en réactivité en ce qui concerne la réponse aux requêtes des États membres et des équipementiers, l’envoi des courriers d’affectation et de clôture, la publication des résultats sur le site Web de la CEAC et, d’une manière générale, la coordination entre les Centres d’essai participants. Simon participera également à l’administration du Groupe de gestion du CEP, en répondant aux éventuelles requêtes des membres du groupe. Diplômé en économie de l’Université de Hull, en Angleterre, Simon a travaillé cinq ans dans une administration locale à gérer les programmes de financement, notamment dans le cadre des projets de redynamisation de la communauté de communes de Brighton et Hove, dont l’activité économique et balnéaire était en déclin. Suite à son déménagement à Paris en 2005, il a d’abord travaillé comme agent commercial et administratif au sein d’une compagnie d’assurance maladie, puis sept ans en tant que chargé de projet, facturation et administration dans l’un des dix plus grands cabinets d’avocats internationaux. Ce rôle à la fois diversifié et exigeant consistait à traiter tous les aspects des négociations tarifaires avec les clients de l’entreprise, à gérer les portefeuilles de propriété intellectuelle des clients, à mettre sur pied des systèmes compatibles avec les exigences de facturation électronique, et à travailler en lien étroit avec les fournisseurs. Pour toute question liée au CEP, n’hésitez pas à le contacter par email : [email protected] ou par téléphone au +33 1 46 41 85 47. ••• 33 © t h ing las s- F NEWS FROM THE JAA TRAINING ORGANISATION (JAA TO) ACTUALITÉS DE L’ORGANISATION DE FORMATION DES JAA (JAA TO) MOU WITH KAZAERONAVIGATSIA This July, RSE “Kazaeronavigatsia”, established under the Ministry of Transport and Communications of the Republic of Kazakhstan, and JAA TO signed a Memorandum of Understanding (MoU) with the intent to mutually develop and expand the Professional Training Centre of Kazaeronavigatsia in accordance with ICAO Standards and Recommended Practices. This centre of professional training shall facilitate in the specialised training needs for Kazakhstan aviation personnel. 34 JAA TO AND DAA INTERNATIONAL SIGN MOU The Dublin Airport Authority plc (daai), represented by Kevin O’Driscoll, Senior Vice © JAA TO © JAA TO INDONESIA UPDATE P OINT DE SITUATION EN I NDONÉSIE REGULATORY AUDITING TECHNIQUES TRAINING F ORMATION AUX T ECHNIQUES D ’ AUDIT DE LA RÉGLEMENTATION From 7-10 July, eight delegates from the Air Du 7 au 10 juillet, huit délégués de l’ATHRDC indonésien Transportation Human Resources Development (Air Transportation Human Resources Development Center) Center (ATHRDC) ont assisté à notre cours de Indonesia attended our Formation aux techniques Regulatory Auditing d’audit de la réglementation. À Techniques training cette occasion, les chargés de course. The course réglementation ont assimilé les provided regulators with principes et pratiques d’audit sufficient understanding qui leur permettront désormais of the principles and d’élaborer des processus practices of auditing thus adaptés à l’éventail complet enabling them to develop des audits entrepris par une auditing processes to autorité, conformément aux ATHRDC DELEGATES IN FRONT OF RIJKSMUSEUM AMSTERDAM suit the full range of exigences de l’OACI en faveur auditing undertaken by an authority in response d’un processus efficace de supervision nationale de la to the ICAO requirements for an effective State réglementation. Ce cours a donné entière satisfaction aux regulatory oversight process. The course was well participants, qui ont eu l’occasion, le 11 juillet, de visiter received, and on 11 July the Indonesian delegates Amsterdam. spent a nice day in Amsterdam. C ONFÉRENCE ICATS EN I NDONÉSIE ICATS CONFERENCE IN INDONESIA Les 13 et 14 août, l’ATHRDC indonésien a organisé la On 13-14 August, the Indonesia Civil Aviation Conférence ICATS (Indonesia Civil Aviation Training Seminar) Training Seminar (ICATS) was held by the consacrée à la « Stratégie de formation des pilotes et ATHRDC Indonesia, with the theme "Training mécaniciens de maintenance ». M. Joost Jonker s’est exprimé Strategic For Pilot And Aircraft Maintenance”. dans la troisième session d’experts sur les organismes de Joost Jonker spoke during the third panel formation aéronautique et les perspectives dans ce domaine, on Aviation Training Provider & Perspective aux côtés des dirigeants de l’Institut indonésien de l’aviation together with the Indonesia Civil Aviation civile et de l’Incheon Airport Academy. Le séminaire s’est Institute and the Incheon Airport Academy. déroulé en présence de représentants d’autorités renommées The Seminar was attended by representatives et d’organisations de l’industrie. of renowned authorities and industry organisations. MOU AVEC K AZAERONAVIGATSIA Courant juillet, Kazaeronavigatsia RSE, prestataire de services de la navigation aérienne établi par le ministère des Transports et Télécommunications de la République du Kazakhstan, et le JAA TO ont signé un Mémorandum d’entente (MoU) visant à développer et étendre ACTUALITÉS DE L'ORGANISATION DE FORMATION DES JAA President, and the Joint Aviation Authorities Training Organisation, represented by its Director Joost Jonker, formalised their cooperation on 14 August by means of an MoU. Both Parties will cooperate in delivering training programmes for aviation professionals in Ireland and surrounding regions, as well as in developing the training capabilities of the Dublin International Aviation Training Academy with JAA TO’s advisory and training services. Joost Jonker stressed the importance of this cooperation by referring to both parties’ missions and objectives to further improve European aviation know-how, safety and security. The training programmes consist of joint training programmes, workshops, conferences, seminars, and joint developments such as ICAO Standardised Training Packages (STP). The training will be delivered in Ireland, at the premises designated by daai, for aviation professionals and other qualified individuals. NEW COURSES CS-29 LARGE ROTORCRAFT CERTIFICATION – INTRODUCTION This four-day course equips the participants with the basic knowledge of CS-29 Certification Specification Large Rotorcraft. The course is targeted at representatives from the industry and from third country civil aviation authorities involved or interested in the certification of Large Rotorcraft. The first opportunity to attend this course will be from 8 to 11 December in Hoofddorp, NL CS-23, CS-27 & CS-29 INTRODUCTION TRAINING COURSE This three-day course provides delegates with the basic knowledge of how to classify a change or a repair, and to identify the applicable certification basis for such change or repair. The course is suitable for everyone involved in the design of changes to TC, RTC or STCs. This includes staff of civil aviation authorities, as well as staff of EASA-approved Design Organisations (DOA), staff of design organisations approved by EASA under the alternative procedures to DOA (ADOA), or individuals intending to apply for the approval of minor changes. The first such course will be held from 25 to 27 November in Hoofddorp, NL. Feel free to visit www.jaato.com for information on course content, dates, prices, etc, or contact us via [email protected]. A warm welcome to JAA TO! conjointement le Centre de formation professionnelle de Kazaeronavigatsia, conformément aux normes et pratiques recommandées (SARP) de l’OACI. Ce centre de formation professionnelle facilitera les besoins de formation spécialisée des professionnels du secteur de l’aviation au Kazakhstan. L E JAA TO ET LA DAA I NTERNATIONAL SIGNENT UN MOU La Dublin Airport Authority plc (DAAI), représentée par M. Kevin O’Driscoll, Senior Vice President, et le JAA TO, représenté par son Directeur, M. Joost Jonker, ont officialisé leur collaboration le 14 août en signant un MoU. Les deux Parties travailleront ensemble pour dispenser des programmes de formation aux professionnels de l’aviation en Irlande et dans les régions voisines, et pour développer les capacités de formation de la Dublin International Aviation Training Academy grâce aux conseils et services de formation du JAA TO. Joost Jonker a insisté sur l’importance de cette collaboration, rappelant les missions et objectifs des deux parties, afin de continuer d’améliorer le savoir-faire, la sécurité et la sûreté du secteur européen de l’aviation. Les Programmes pédagogiques prévoient des formations communes, des ateliers, des conférences, des séminaires et des développements communs comme les mallettes pédagogiques normalisées (MPN) de l'OACI. Les formations seront dispensées en Irlande, dans les locaux désignés par la DAAI, à l’attention des professionnels de l’aviation et autres personnes qualifiées. N OUVEAUX COURS C ERTIFICATION CS-29 POUR LES GIRAVIONS DE CATÉGORIE TRANSPORT – INTRODUCTION Ce cours de quatre jours fournit aux participants les connaissances de base sur les spécifications de la certification CS-29 applicable aux giravions de catégorie transport. Ce cours s’adresse aux représentants de l’industrie et à ceux des autorités de l’aviation civile de pays tiers concernés ou intéressés par ce sujet. Un premier cours se déroulera du 8 au 11 décembre à Hoofddorp, aux Pays-Bas. C OURS D ’ INTRODUCTION AUX NORMES CS-23, CS-27 ET CS-29 Ce cours de trois jours dispense aux délégués les connaissances fondamentales sur la façon de classer un changement ou une réparation, et d’identifier la base de certification applicable. Ce cours s’adresse à toutes les personnes concernées par l’élaboration des changements apportés aux certifications de type (TC), restreint (RTC) ou supplémentaire (STC). Il s’agit notamment du personnel des autorités de l’aviation civile, ainsi que du personnel de l’AESA - organismes de conception agréés (DOA), personnels des organisations de conception agréées par l’AESA dans le cadre des procédures alternatives des DOA (ADOA), ou aux personnes sollicitant la validation de changements mineurs. Le premier cours est prévu du 25 au 27 novembre à Hoofddorp, aux Pays-Bas. Rendez-vous sur le site www.jaato.com pour connaître les contenus, dates, tarifs des cours, etc., ou contactez-nous directement via [email protected]. Chaleureuses salutations de toute l’équipe du JAA TO ! 35 ECAC MEMBER STATE NEWS New Directors General of Civil Aviation were appointed in: Cyprus: Ms PERSEPHONE PAPADOPOULOU (Acting) Lithuania: Mr JORIS GINTILAS (Acting) Luxembourg: Ms CHRISTIANE WEIDENHAUPT Romania: Mr MARCEL PARVU (Acting) Serbia: Ms MIRJANA CIZMAROV DGCA/63 (SP) ECAC DIRECTORS GENERAL OF CIVIL AVIATION MEET IN DUBROVNIK From 29 August to 1 September, the 63rd Special DGCA meeting took place in Dubrovnik. Hosted very generously by the Croatian Directorate General of Civil Aviation, the meeting was opened by Siniša Hajdaš Doncic, Minister of Maritime Affairs, Transport and Infrastructure. In the presence of Raymond Benjamin, Secretary General of ICAO, and Margus Rahuoja, Head of Cabinet of European Commission Vice-President Siim Kallas, Commissioner responsible for Transport, as well as of several European ICAO Council Representatives, Directors General worked through a substantial agenda. They discussed, inter alia, preparations in hand for the next ICAO High-Level Safety Conference and several other safety issues, developments at EASA and EUROCONTROL, the consequences of the MH17 accident, including a report on the first sessions of the ICAO Task Force on Risks to Civil Aviation arising from Conflict Zones, the outcome of the Vienna ECAC/EU Dialogue with the European air transport industry and action to be taken, the preparations for the grant to be given by the European Commission for capacity development activities in aviation security, and the ECAC Special Project Fund. Paul Steele, IATA Corporate Secretary and Senior Vice President — Member and External Relations, briefed Directors General on the outcome of the IOSA and ISAGO workshops held in Kiev Warsaw, Helsinki and Paris, and on the industry objectives for climate change. 36 On the fringes of the Dubrovnik meeting and in the presence of the ECAC Executive Secretary, Turkey IN BRIEF (Bilal Eksi, below right) and the former Yugoslav Republic of Macedonia (Dejan Mojsoski, below left) signed a Memorandum of Understanding on cooperation in safety and security matters. CC/US/18 The eighteenth meeting between the Co-ordinating Committee, led by Frank Durinckx (Belgium) and representatives from a number of US Government departments, took place in Washington on 26 September. Albania, Moldova and Ukraine also attended the meeting. The US delegation included the Department of State (represented by the new Deputy Assistant Secretary for Transportation Affairs, Tom Engle), the DoT, the FAA and TSA. One of the main topics discussed was the preparation and co-ordination in view of the ICAO High-Level Safety Conference to be held from 2 to 6 February 2015. In addition there were discussions concerning the ongoing environmental work in general, and in particular work in the Environmental Advisory Group of the ICAO Council. The possible effects of a volcanic eruption and the new regulations on responsibility regarding the use of the airspace under such circumstances, as well as some economic aspects of today’s civil aviation also featured on the agenda. Participants exchanged views on the problem of N-registered aircraft in Europe, and there were discussions on aviation security and the procedures followed by TSA for issuing Emergency Amendments. EVENTS TO COME OCTOBER 27-28 ECAC Workshop on Crisis Management in Aviation, Paris NOVEMBER 12 One hundred and seventy-third meeting of the Co-ordinating Committee, in Paris 20-21 ECAC-TSA Workshop on Covert Testing, Paris DECEMBER 10 Seventh meeting of the ECAC Forum, Paris 11 One hundred and forty-third meeting of Directors General of Civil Aviation of ECAC Member States, Paris LA CEAC EN BREF N OUVELLES DES É TATS MEMBRES Des nouveaux Directeurs généraux de l’Aviation civile ont été nommés en : Chypre : Mme P ERSEPHONE P APADOPOULOU (par intérim) Lituanie : M. J ORIS G INTILAS (par intérim) Luxembourg : Mme C HRISTIANE W EIDENHAUPT Roumanie : M. M ARCEL P ARVU (par intérim) Serbie : Mme M IRJANA C IZMAROV DGCA/63 (SP) R ÉUNION DE S D IREC TEURS GÉNÉR AUX DE L’A VIATION CIVILE À D UBROVNIK La 63ème réunion DGCA spéciale s’est tenue du 29 août au 1er septembre à Dubrovnik, sous les généreux auspices des Autorités croates de l’aviation civile. La réunion a été ouverte par M. Siniša Hajdaš Doncic, ministre des Affaires maritimes, des Transports et de l’Infrastructure. En présence de M. Raymond Benjamin, Secrétaire général de l’OACI, et de M. Margus Rahuoja, Chef de Cabinet du Vice-Président de la Commission européenne et Commissaire aux Transports Siim Kallas, ainsi que de plusieurs Représentants européens du Conseil de l’OACI, les Directeurs généraux ont traité tous les points d’un ordre du jour particulièrement exhaustif. Ils ont évoqué, entre autres, les préparatifs en cours de la prochaine Conférence de haut niveau de l’OACI sur la Sécurité et divers autres sujets liés à la sécurité aérienne, les développements à l’AESA et EUROCONTROL, les conséquences de l’accident du vol MH17, dont un compte rendu des premières sessions de l’Équipe de travail de l’OACI sur les Risques pour l’aviation civile en Zones conflictuelles, les conclusions du Dialogue CEAC/UE à Vienne avec l’Industrie européenne du transport aérien et les suites à donner, les préparatifs d’une subvention à accorder par la Commission européenne en faveur des activités de développement des capacités en matière de sûreté de l’aviation, et le Fonds pour projets spéciaux (FPS) de la CEAC. M. Paul Steele, Secrétaire général de l’IATA et Senior Vice President des Relations extérieures et avec les Membres, a dressé le bilan des Ateliers IOSA et ISAGO organisés à Kiev, Varsovie, Helsinki et Paris, et évoqué les objectifs de l’industrie dans le domaine du changement climatique. En marge de la réunion de Dubrovnik et en présence du Secrétaire exécutif de la CEAC, la Turquie et L’exRépublique yougoslave de Macédoine ont signé un Mémorandum d’entente portant sur une coopération en matière de sécurité et sûreté. CC/US/18 La dix-huitième réunion entre le Comité de coordination, dirigé par Frank Durinckx (Belgique), et les représentants de nombreux services du gouvernement américain s’est déroulée à Washington, DC le 26 septembre, également en présence de l’Albanie, la Moldavie et l’Ukraine. La délégation américaine comprenait le Département d’État (représenté par Tom Engle, nouveau Secrétaire adjoint aux Transports), le DoT, la FAA et la TSA. L’un des principaux sujets débattus concernait les préparatifs et la coordination en vue de la Conférence de haut niveau de l’OACI sur la Sécurité, qui se tiendra du 2 au 6 février 2015. D’autres discussions ont porté sur l’ensemble des travaux environnementaux en cours, et plus particulièrement sur ceux menés par le Groupe consultatif sur l’Environnement au sein du Conseil de l’OACI. Ont également été abordées des questions comme les possibles effets d’une éruption volcanique et les nouveaux règlements concernant la responsabilité sur l’utilisation de l’espace aérien en pareilles circonstances, ainsi que certains aspects économiques du transport aérien actuel. Enfin, les participants ont échangé leurs vues sur le problème des aéronefs immatriculés en N en Europe, ainsi que sur la sûreté de l’aviation et les procédures adoptées par la TSA pour émettre des Amendements d’urgence. É VÉNEMENTS À VENIR O C TOBRE 27-28 Atelier de la CEAC sur la Gestion des crises en aviation, à Paris N OVE MBRE 12 Cent soixante-treizième réunion du Comité de coordination, à Paris 20-21 Atelier CEAC-TSA sur les Tests dissimulés, à Paris D ÉCE MBRE 10 Septième réunion du Forum de la CEAC, à Paris 11 Cent quarante-troisième réunion des Directeurs généraux de l’Aviation civile des États membres de la CEAC, à Paris 37 ECAC news is published by the European Civil Aviation Conference (ECAC) CEAC infos est publié par la Conférence européenne de l’Aviation civile (CEAC) Pour plus d’informations, veuillez contacter : ECAC Secretariat 3 bis, Villa Emile Bergerat 92522 Neuilly/Seine Cedex FRANCE Tel./Tél : +33 (0)1 46 41 85 44 Fax : +33 (0)1 76 73 98 57 e-mail/courriel : [email protected] Internet : www.ecac-ceac.org © Romolo Tavani - Fotolia.com For further information, please contact: