Rosny - Compte rendu du comité d`usagers

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Rosny - Compte rendu du comité d`usagers
COMITE DES USAGERS
Forêt régionale de Rosny
24 juin 2016
Jean-Pierre PIOGER (chargé de mission Yvelines, AEV) remercie la commune de Bonnières-surSeine d’accueillir ce comité, ainsi que l’ensemble des participants pour leur présence. Le comité va
aborder l’aménagement forestier présenté par l’ONF, puis les actions de l’AEV en forêt régionale de
Rosny.
Mathieu FRIMAT (responsable du service aménagement et gestion, AEV) : L’aménagement est un
évènement fort et marquant de la vie d’une forêt, ce document rédigé par l’ONF en lien avec l’AEV
prévoit la gestion de la forêt sur une vingtaine d’années. Mme Catherine Aristaghes, qui a rédigé ce
document, va vous le présenter.
Catherine ARISTAGHES (aménagiste, ONF) présente l’aménagement forestier.
Présentation correspondante :
2016-06 - Rosny - Comité des usagers - Bilan actions ONF
L’ensemble des ressources apparaissent en documents liés sur la page PRIF de Rosny, sur le site
internet de l’AEV : http://www.aev-iledefrance.fr/les-missions/amenager-le-territoire/les-perimetres-
regionaux-d-intervention-fonciere/prif-rosny
QUESTIONS DU PUBLIC
CONSEIL GENERAL 78 (CG 78), M. Jean-Michel PORTIER : Quel est le pourcentage des îlots de
sénescence par rapport à la surface de la forêt ?
ONF, Catherine ARISTAGHES : Nous avons 7% d’îlots de vieux bois qui sont constitués par 10 îlots
de « sénescence » où le peuplement est laissé en évolution libre sans intervention et jusqu'à
l'effondrement des arbres, et 3 îlots de « vieillissement », ce qui signifie que nous laissons le peuplement
atteindre un âge plus avancé mais que nous continuons à faire de la sylviculture. Les îlots de
vieillissement correspondent à des peuplements où des fruitiers forestiers sont présents, car ces
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essences ont besoin de lumière (et donc de sylviculture) pour se maintenir contre des essences plus
dynamiques qui refermeraient le peuplement, et pour conserver une diversité au niveau sylvicole.
AEV, Nicolas PROU (responsable du site de Rosny) : Pour que vous visualisiez cela représente 63
hectares en îlots de sénescence, et 18 hectares supplémentaires en îlots de vieillissement, soit plus de
80 hectares.
ONF, Milène GENTILS (responsable du service forêt) : Il est important de corréler ces îlots avec une
stratégie de maintien d’arbres « habitats » disséminés sur toute la surface de la forêt. Ils servent de
continuité écologique entre chacun de ces îlots, qui sont le refuge principal de ces espèces liés aux
vieux bois et au bois mort, mais ces espèces ne peuvent se déplacer et se reproduire qu’à la condition
qu’on ait des arbres relais dans toutes ces parcelles. On maintient lors de chaque marquage de coupe
des arbres dédiés à la préservation de ces espèces.
CONSEIL SCIENTIFIQUE REGIONAL DU PATRIMOINE NATUREL (CSRPN), M. Jean-Pierre
THAUVIN : Y’a-t-il eu un inventaire des chiroptères ? Car je sais qu’à l’ONF il y a des spécialistes de la
question.
ONF, Catherine ARISTAGHES : Effectivement. Non, il n’y en a pas encore eu, mais si l’AEV le décide…
Cependant, il y a eu d’autres études de faites.
ONF, Milène GENTILS : Les études qui ont été faites sur les pics recoupent un peu le même type
d’habitats (les cavités) qui concernent les chiroptères. Nous gérons les habitats et pas les espèces, or
il y a des similitudes entre les habitats de certaines espèces. Donc à travers une espèce en particulier,
comme le pic mar, on peut avoir une bonne idée de la capacité d’accueil pour les chauves-souris.
CSRPN, M. Jean-Pierre THAUVIN : Il y a également les arbres qui vieillissent et les écorces qui se
soulèvent et servent à l’hivernage.
ONF, Catherine ARISTAGHES : C’est tout l’intérêt de ce réseau d’îlots de vieux bois. D’ailleurs le
réseau d’îlots a été disposé de manière à faire un maillage sur la forêt, pour que les animaux puissent
passer d’un îlot à l’autre. Ils ont aussi été décidé en fonction d’un inventaire de coléoptères, car nous
avons trouvé des coléoptères qui étaient inféodés à certaines essences, donc nous avons disposé des
îlots là où ces essences étaient présentes de façon à avoir une variété : pas que des îlots de chêne, ou
de hêtre.
ASSOCIATION DE SAUVEGARDE DE L’ENVIRONNEMENT D’EPONE (ASEE), M. Gérard
BAUDOIN : J’ai cru comprendre qu’il y allait avoir plus d’interventions, plus de coupes. Cela veut aussi
dire plus de dérangement pour la faune.
ONF, Milène GENTILS : La sylviculture irrégulière nécessite en effet de ramener plus de lumière dans
les peuplements, donc de baisser le nombre d’arbres sur la parcelle. Comme nous ne souhaitons pas
brusquer le peuplement, nous allons le faire progressivement et régulièrement. Le principal changement
de gestion porte à ce niveau-là : des coupes moins intensives, mais beaucoup plus fréquentes. (NOTE :
la fréquence de coupes s’appelle la rotation, elle va évoluer d’un passage tous les 8 à 10 ans à un
passage tous les 6 à 10 ans selon la fertilité des sols). Mais pour chaque coupe, nous déterminons des
« clauses » sur le déroulé du chantier. Cela peut permettre, dans des zones plus sensibles au niveau
écologique, de restreindre les périodes d’exploitation. Cela peut permettre d’éviter d’exploiter en période
de nidification et d’exploiter plutôt l’hiver où il n’y a pas d’impact sur les nichées de l’avifaune.
FEDERATION INTERDEPARTEMENTALE DES CHASSEURS D’ILE DE FRANCE (FICIF), M.
Christian LECAT : En parlant de nidification, j’ai été assez surpris de constater que les pelouses étaient
tondues au moment où les faisans nidifient. Je parle des grands coteaux dans le fond de vallée.
AEV, Nicolas PROU : Les pelouses calcaires sont traitées en « fauche tardive », elles sont fauchées
tous les ans ou tous les 2 ans selon les besoins à partir du 15 septembre généralement. Ce n’est qu’à
ce moment qu’on s’autorise à le faire, pour respecter le cycle de reproduction des espèces animales et
végétales qui parcourent cet espace.
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FICIF, M. Christian LECAT : Je parle d’un endroit précis qui se situe entre la forêt et le stockage de
gaz, et qui concerne tout le coteau. C’était au mois de juin, il était bien nettoyé…
AEV, Nicolas PROU : Je peux vous garantir à 100% qu’il n’y a pas eu une année, même lorsqu’on a
fait du pâturage, où ces pelouses ont été fauchées avant le mois de septembre. J’aurais en revanche
pu recevoir votre question sur les accotements, car c’est vrai que nous traitons les accotements des
chemins principaux de la forêt avec deux broyages à l’année, plus tôt dans l’année, pour des questions
d’accueil du public et de sécurité. On se le permet justement car à côté nous préservons ces espaces
en fauche tardive.
CONSEIL D’ARCHITECTURE, D’URBANISME ET DE L’ENVIRONNEMENT 78 (CAUE), M. François
ADAM : Sur l’entretien de ces coteaux, prévoyez-vous d’essayer d’autres méthodes que le mécanique ?
Pâturage, pacage ?
AEV, Nicolas PROU : Aujourd’hui la fauche est le principal outil car c’est le plus simple. Nous avons
fait une expérience de pâturage en 2012 avec 300 brebis solognotes pendant un mois. Ils ont fait du
très bon travail, mais au final cela a été fait par un berger en éco-pâturage, c’est-à-dire que c’est un
prestataire que l’on doit payer. C’est une prestation assez coûteuse car il n’y a pas d’élevage dans la
région. S’il y avait de l’élevage, on pourrait faire un partenariat. Aujourd’hui, grâce au site Natura 2000,
il existe des aides que l’on va essayer de solliciter pour faire du pâturage sur les 5 ans à venir. Le
dossier est déposé à la DDT. C’est l’objectif sur les années à venir, réduire la mécanisation et intervenir
avec des moyens plus naturels. En revanche il y a un impact à prendre en compte, c’est que le pâturage
ne s’effectuera plus comme la fauche en septembre et octobre, il s’effectuera à partir de juin, juillet. Si
l’on attend trop tard, les animaux ne pâturent pas l’intégralité de l’herbe car elle est déjà trop sèche et il
n’y a rien à manger. C’est la contrepartie, il faut l’accepter… c’est plus écologique d’utiliser les ovins,
mais il faut être plus ouvert sur la période d’intervention. Si tout se passe bien avec les contrats Natura
2000, on devrait revoir les moutons dès 2017 et pour les 5 ans à venir.
YVELINES ENVIRONNEMENT, Mme. Corinne DUMONT : Sur la gestion des coteaux calcicoles, je
trouve que la gestion mécanique n’est pas vraiment un problème. Vous faites un export des fauches ?
AEV, Nicolas PROU : Tout à fait.
YVELINES ENVIRONNEMENT, Mme. Corinne DUMONT : Tout bien réfléchi, si c’est pour intervenir
en pleine période d’expression des orchidées, c’est un peu contreproductif de pâturer. Si c’est à coût
équivalent…
AEV, Nicolas PROU : Pour la fauche on est autour de 1 200€ par hectare. Pour le pâturage, selon la
prestation, cela peut aller de 500 à 1 500€ par hectare avec un berger qui déplace les animaux pour
faire du pâturage « éclair ». Cela varie énormément, mais sur ce pâturage nous pouvons obtenir 50%
d’aides Natura 2000 qui réduiront les coûts.
YVELINES ENVIRONNEMENT, Mme. Corinne DUMONT : Mais en terme d’efficience, si l’objectif est
de maintenir la diversité floristique exceptionnelle de ces coteaux, est-ce que le pâturage s’impose ?
AEV, Nicolas PROU : Je pense que cette flore existait déjà avant que l’on fasse de la fauche
mécanisée, et qu’elle existait du temps où les bergers pâturaient les coteaux. Car aujourd’hui on palie
à l’exode rural et à la déprise agricole, la mécanisation est une solution artificielle. Certes ça va vite et
c’est efficace, mais la fauche ne permet d’avoir aucune sélection, aucune zone refuge, aucune
distinction d’espèce… tandis que les animaux en pâturant vont faire quelques refus çà et là, et laisser
une micro diversité à l’intérieur de la parcelle qui n’est pas inintéressante. En laissant quelques bosquets
d’aubépine, d’épine noire, à contrôler bien sûr pour éviter le ré-enfrichement.
YVELINES ENVIRONNEMENT, Mme. Corinne DUMONT : Je suis étonnée que vous affirmiez qu’il n’y
a pas d’éleveur à proximité, car à Storengy ils utilisent ce moyen. N’y a-t-il pas possibilité de faire un
partenariat ?
AEV, Nicolas PROU : Je ne sais pas combien cela coûte à Storengy.
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YVELINES ENVIRONNEMENT, Mme. Corinne DUMONT : Je veux dire, puisque les animaux sont à
proximité, pourquoi ne pas les utiliser plutôt que d’aller chercher des fonds européens ? Pour finir, je
voudrais parler de la fréquentation : vous parlez de fréquentation faible mais j’ai pu constater au
contraire sur les coteaux calcicoles des dégradations importantes liées à la pénétration soit de VTT, soit
de piétons, soit de quads, soit de motos. On a des stations de Gentiana germanica qui sont en train de
disparaître ! On a même eu une amorce de terrain de cross sur l’endroit où il y a des stations de fuciflora
(NOTE : orchidée Orphys bourdon). En termes de fréquentation publique, il y a un morcellement de
l’entité forestière, avec la création de nouveaux chemins. Cela commence par la randonnée qui est
immédiatement suivie par les VTTistes puis les moto-cross, et on termine par les quads. Je suis obligée
de dire que je rejoins totalement ce qui est dit par les chasseurs, c’est-à-dire que les entités forestières
subissent un dérangement sans précédent. Les naturalistes rejoignent en ce sens les fédérations de
chasse qui constatent le dérangement de la faune et de la flore. Ou oublie un peu qu’en termes de
milieux boisés, il y a des habitants permanents, qui sont la faune et la flore. La forêt n’est pas un terrain
de jeux !
UNION POUR LA PROTECTION DE LA BOUCLE DE MOISSON (UPBMH), M. Daniel VAUGELADE :
Nous n’avons pas parlé des connexions entre les massifs. J’ai peur que cette forêt soit très bien traitée
à l’intérieur… mais qu’elle se referme sur elle-même. Est-ce que la question des liaisons entre les
différents sites est traitée, pour « ouvrir » la forêt ?
AEV, Jean-Pierre PIOGER : Au niveau régional nous avons un SRCE (Schéma Régional des
Continuités Écologiques), qui donne des objectifs auxquelles les collectivités doivent répondre. Mais
nous ne pouvons agir que sur les propriétés régionales. Tant que nous ne sommes pas propriétaires,
nous ne pouvons pas agir. Nous sommes extrêmement conscients de la nécessité de connexion entre
les sites comme la RNR de Moisson, ou Guernes avec l’espace de Flicourt… il y a des connexions à
trouver et à travailler, des extensions de périmètres à travailler avec un effort commun entre les
propriétaires et les collectivités. Car si des massifs forestiers sont détenus par des propriétaires privés,
nous ne pouvons pas leur imposer de travailler sur ces continuités. Il y a une très grande rupture à
cause de l’A13, il y aurait un travail à faire.
YVELINES ENVIRONNEMENT, Mme. Corinne DUMONT : Sur les aménagements prévus en terme
de circulation de véhicules d’exploitation forestière, j’ai cru comprendre qu’il était prévu de faire des
travaux sur le secteur de la Vallée des Prés. En quoi est-ce que cela consiste ?
ONF, Catherine ARISTAGHES : Il est prévu d’empierrer certains chemins existants pour aller un peu
plus loin pour sortir le bois, mais nous ne descendrons pas dans le vallon.
YVELINES ENVIRONNEMENT, Mme. Corinne DUMONT : Au niveau de la hêtraie ?
ONF, Catherine ARISTAGHES : Non, les hêtres sont localisés sur les pentes du vallon. Il n’y a pas
d’ouverture de chemins, ce sont les chemins existants qui seront empierrés pour supporter le poids des
camions. Après ce sont uniquement des créations de places de dépôts pour stocker les grumes.
AEV, Mathieu FRIMAT : C’est l’amélioration de la desserte existante, on ne crée pas de nouvelle
desserte.
ONF, Catherine ARISTAGHES : Simplement au lieu d’être en terrain naturel, ces chemins seront
empierrés.
YVELINES ENVIRONNEMENT, Mme. Corinne DUMONT : Allons-nous avoir la même chose que ce
printemps, où des fossés d’une importance capitale en termes de batraciens, le long de la Route
Dauphine, ont été totalement comblés ? Pourquoi ont-ils été comblés ?
AEV, Nicolas PROU : C’est un sujet technique lié à la réfection de cette chaussée, je vais vous en
parler tout à l’heure en vous expliquant les travaux menés par l’AEV.
ONF, Catherine ARISTAGHES : Dans l’aménagement forestier, nous avons noté toute la faune et la
flore liée aux fossés, le gestionnaire (AEV) dispose de toutes les informations pour mettre en défends
les zones où il y a une diversité intéressante. Des inventaires ont mis en avant des plantes qui, sans
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être protégées, étaient assez rares et liées aux fossés. Tout ceci a été localisé de manière confidentielle
dans l’aménagement.
YVELINES ENVIRONNEMENT, Mme. Corinne DUMONT : Mais ce n’est pas seulement en termes de
protection de certains taxons, c’est en termes de fonctionnement écologiques que ces fossés-là sont
importants.
AEV, Nicolas PROU : Cette voirie a une problématique : les matériaux de construction de la route
étaient amiantés, nous n’avons pas pu la déconstruire. Nous avons été obligés de la confiner en créant
la nouvelle voirie par-dessus. Cela vous explique pourquoi nous avons dû combler les fossés : la voirie
a été rehaussée de 20 à 30 cm en moyenne au-dessus de la voirie existante, avec une assise à moins
de 50 cm des fossés. Cette proximité engendrait un risque accru d’accident et d’affaissement de
chaussée. La décision a donc été prise de combler ces fossés avec une tranchée drainante. Le drainage
reste opérationnel. Le passage busé existant dans le point bas a été prolongé. D’un point de vue
hydraulique cela peut surprendre qu’il n’y ait plus ces fossés, mais d’un point de vue fonctionnel l’eau
est toujours évacuée, elle peut passer d’amont à aval.
CG 78, M. Jean-Michel PORTIER : Qu’est-ce qui a motivé le passage d’un traitement en futaie
régulière à un traitement en futaie irrégulière ?
AEV, Mathieu FRIMAT : C’est principalement la volonté de maintenir un couvert forestier continu. Nous
ne souhaitons pas créer de perturbation forte au niveau du paysage. En futaie régulière, lorsqu’on arrive
dans la dernière phase où la parcelle est mûre, on retire progressivement l’ensemble du peuplement.
On passe alors en 10 ans d’un espace forestier avec des arbres vieux, de très gros diamètre, à un
espace totalement ouvert. Pour ne pas avoir ce changement brutal, nous sommes passés à la
sylviculture irrégulière qui offre un couvert continu. C’est donc principalement lié à un enjeu paysager
et à l’accueil du public dans les forêts gérées par l’AEV en Ile-de-France.
CG 78, M. Jean-Michel PORTIER : C’est un changement lié à Rosny, ou une politique générale ?
AEV, Mathieu FRIMAT : Il s’agit de la politique générale de l’AEV sur l’ensemble de ses massifs, à
Rosny comme ailleurs. Il y a un peu plus de 10 000 hectares de forêt gérés par l’AEV, Rosny en fait
1 000, c’est un de massifs principaux de l’AEV. Sur les autres massifs la politique est la même.
CG 78, M. Jean-Michel PORTIER : Ce changement va se faire lorsque les aménagements forestiers
arrivent à terme, ou va-t-il y avoir des modifications d’aménagements pendant la période d’application ?
AEV, Mathieu FRIMAT : Il n’y a pas de modification en cours d’aménagement car cela demande
beaucoup de travail pour produire un aménagement, entre les inventaires de terrain et la rédaction c’est
un processus qui prend environ un an. Mais une fois que l’aménagement est expiré, on le renouvelle
en mettant en œuvre la nouvelle politique.
Jean-Pierre PIOGER présente l’AEV, ses actions, la forêt de Rosny dans son territoire et la politique
foncière l’AEV en termes de mise en place des ZPENS et d’acquisitions.
Nicolas PROU présente les travaux réalisés à Rosny par l’AEV, les dépenses d’entretien, la contribution
des collectivités à ces dépenses, la gestion du gibier, et le projet de certification FSC. Les participants
seront consultés dans le cadre de ce projet sur la localisation des zones à « Haute Valeur de
Conservation ».
Aline BRAND (service éducation et environnement) présente les actions de l’AEV en termes
d’éducation et d’animation. Dates à noter :
-
01/07/2016 : Remise des diplômes « Forestiers Juniors »
10/09/2016 : Nouvelle balade avec Ânes en Vexin
08/10/2016 : Sortie champignons et découvert de la mycologie
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Présentations correspondantes :
2016-06 - Rosny - Comité des usagers - Bilan actions AEV
2016-06 - Rosny - Comité des usagers - Zones à haute valeur de conservation
QUESTIONS DU PUBLIC
MAIRIE DE ROLLEBOISE, M. Maurice BOUDET : Vous avez parlé des travaux effectués sur le chemin
de Chatillon près de Rolleboise. Je trouve regrettable de ne pas avoir été mis au courant qu’une noria
de gros véhicules allait emprunter la route de la Corniche. N’était-il pas utile de prévenir, sachant qu’à
un endroit de la route de la Corniche, un camion bloque tout le passage ? Car si deux véhicules légers
arrivent à se croiser, ce n’est pas le cas d’un camion et d’un véhicule léger. Je ne sais pas comment
vous avez trouvé l’entreprise, mais il aurait fallu faire état de cette situation dans le cahier des charges
et en prévenir la mairie de Rolleboise car il y a eu des incidents avec les conducteurs des camions, qui
ne respectaient pas la vitesse limitée à 30 km/h, qui se permettaient d’aller trouver des gens pour
déplacer leur véhicule pour qu’eux puissent passer, et qui refusaient de laisser passer les particuliers.
C’est inacceptable. Cela ne se reproduira pas car on va être amenés à limiter le tonnage sur la route
de la Corniche à cause d’un effondrement. Ceci étant, vous parlez de certification : êtes-vous sûrs que
les matériaux utilisés à Rosny sont bien inertes ? Avez-vous un certificat ou une assurance,
éventuellement des prélèvements ?
AEV, Nicolas PROU : Les matériaux ont été validés par les services de l’AEV sur la base
d’échantillons. Ce sont des matériaux à base de béton concassé. Nous pouvons avoir un peu d’enrobé
dedans, car le tri est très difficile à faire, mais nous en acceptons le moins possible, moins de 5%. C’est
donc du béton, et parfois de la grave naturelle, des matériaux nobles, avec en fraction infime un peu
d’enrobé. C’est tout ce que l’AEV accepte. Nous sommes désolés pour le dérangement sur les
chemins : nous ne pouvons pas contrôler chaque conducteur et malheureusement même les
entreprises ont du mal à avoir la main sur leurs prestataires. Je suis désolé pour le dérangement
occasionné.
MAIRIE DE ROLLEBOISE, M. Maurice BOUDET : La prochaine fois que vous faites des travaux sur
les chemins d’une commune, prévenez la commune pour que l’on puisse prendre des dispositions et
éviter les heurts avec les habitants.
AEV, Nicolas PROU : Ce sera fait. Merci.
CSPRN, M. Jean-Pierre Thauvin : Je crois savoir qu’il y a un projet de ligne SNCF qui doit être réalisé
dans les décennies à venir. Qu’avez-vous à nous dire là-dessus ?
AEV, Jean-Pierre PIOGER : L’AEV a été attentive aux différents travaux de cette commission, sur la
LNPN (Ligne nouvelle Paris-Normandie). À ce jour sur l’ensemble des Périmètres régionaux de la Vallée
de la Seine, seule pourrait être impactée la forêt régionale de Rosny. Il y aurait apparemment un
faisceau qui passerait au Sud de la forêt et un autre au Nord. Nous sommes à ce jour en attente sur ce
dossier. S’il y a des remarques à faire sur la conservation des sites, nous serons bien sûr amenés à les
faire dans le cadre de l’enquête publique.
MAIRIE DE JOUY-MAUVOISIN, M. Alain BERTRAND : J’ai vu que vous aviez un budget de collecte
des déchets. J’ai connaissance d’un dépôt de déchets qui est là depuis maintenant un an sur la
commune de Perdreauville, que faites-vous sur ce sujet ?
AEV, Nicolas PROU : Nous travaillons sur ce dossier avec M. Poyer, le maire de Perdreauville, depuis
longtemps. Le dépôt est sur un chemin rural, du point de vue de la responsabilité cela relèverait de la
commune de Perdreauville ; cela étant nous avons été ensemble à la gendarmerie, nous avons fait une
« enquête » ensemble avec M. Poyer, nous avons trouvé la personne responsable. Mais avoir trouvé
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cette personne est assez frustrant car il est impossible de l’interpeller, d’avoir une audition avec lui et
les forces de l’ordre, ce n’est pas leur priorité et je les comprends un peu. Le responsable ne veut pas
payer. M. Poyer va peut-être procéder à l’enlèvement du tas et garder précieusement la facture pour le
règlement du litige.
MAIRIE DE JOUY-MAUVOISIN, M. Alain BERTRAND : Cela fait plus d’un an… J’ai des remontées
des promeneurs, c’est dommage. Finalement si vous n’aviez pas trouvé le responsable ce serait peutêtre déjà enlevé.
AEV, Nicolas PROU : C’est vrai, le tas serait peut-être déjà parti. C’est une verrue dans le paysage.
Nous allons travailler avec M. Poyer pour accélérer le processus.
ASEE, M. Gérard BAUDOIN : Je vois votre tableau d’animations organisées en forêt. C’est dommage
qu’il n’y ait pas les dates pour savoir si ce sont des animations qui se tiennent en été, au printemps,
voire des animations nocturnes. D’autre part, certaines animations ont un nombre d’inscriptions élevé,
80 personnes ou plus… Comment cela se passe par rapport à Natura 2000 ? Car normalement au-delà
d’un certain nombre, il y a des études d’incidence.
AEV, Mathieu FRIMAT : Nous recevons des demandes d’autorisation pour l’organisation d’évènements
sur tous les sites de l’Agence. Lorsque cela rentre dans le cadre de Natura 2000 et qu’il faut réaliser
une étude d’incidence, elle est faite. Sur certains sites des demandes de manifestations sont refusées
au titre de Natura 2000. La question de Natura 2000 est donc traitée, et si les manifestations présentées
ont été acceptées par l’Agence, c’est qu’elles étaient « dans les clous ».
ASEE, M. Gérard BAUDOIN : Dans un prochain comité pourrez-vous nous transmettre les dates de
ces manifestations ?
AEV, Mathieu FRIMAT : Oui. Je n’avais pas identifié que cette information était nécessaire, mais si elle
est importante pour le nombre de personnes et les périodes de nidification, elle vous sera transmise.
Mais c’est vrai que la plupart des manifestations ont lieu aux beaux jours, forcément.
YVELINES ENVIRONNEMENT, Mme Corinne DUMONT : Pour les oiseaux c’est la période de
reproduction !
ASEE, M. Gérard BAUDOIN : Au niveau du cumul des dérangements, on a vu qu’il y allait avoir plus
d’interventions forestières, des manifestations avec des effectifs conséquents. Quand on est amenés à
faire des inventaires, nous aimerions connaître quels sont les impacts pour faire des corrélations entre
la diminution de certaines espèces que personnellement j’ai pu constater, et les interventions ou
manifestations qui peuvent avoir un effet cumulé de dérangement qui n’est pas anodin.
AEV, Mathieu FRIMAT : De manière générale, l’impact des manifestations que l’AEV autorise sur ses
sites est étudié. Certaines manifestations sont refusées. Cela crée de la déception chez ceux qui en
font la demande, mais lorsqu’il y a un impact jugé négatif et non acceptable, on refuse régulièrement la
manifestation. Si vous pensez que des manifestations ont pu entraîner des désagréments qui n’étaient
pas acceptables, vous pouvez nous le signaler. Il n’y a pas seulement la date, il y a aussi le trajet qui
est emprunté, il y a plusieurs facteurs, a priori si les gens restent sur les chemins l’impact est moindre.
ASEE, M. Gérard BAUDOIN : Dernière question, nous n’avons pas évoqué l’entretien des mares.
YVELINES ENVIRONNEMENT, Mme Corinne DUMONT : Et le problème de travaux en période de
reproduction des batraciens, il y a des déplacements conséquents entre les lieux d’hivernage et les
mares par les batraciens et un risque d’écrasement important. D’autre part nous avons une quantité
considérable d’ornières à urodèles (NOTE : tritons et salamandres) impactées en cas de travaux, les
périodes de reproduction des batraciens sont très tôt en saison, dès février, en période d’exploitation.
C’est un critère à prendre en compte. Le réseau est connu mais pas à fond, grâce à l’inventaire du
SNPN, certaines mares se referment, il y a un travail à faire pour mieux connaître ce réseau et
l’entretenir. De la connaissance peuvent découler des recommandations sur la façon de gérer la forêt.
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AEV, Nicolas PROU : Le réseau de mares est assez connu en effet, le SNPN a fait un relevé de ce
réseau et a même mis en avant ce réseau comme l’un des plus importants des forêts régionales, car il
est fonctionnel. Pourquoi est-il fonctionnel aujourd’hui ? Parce qu’en 2007 l’AEV a restauré près de 13
mares sur la trentaine que comprend la forêt. Nous n’aurions aucun intérêt à restaurer l’ensemble des
mares de la forêt en même temps, car il faut un gradient dans la maturité, il faut avoir des mares à tous
les stades de végétation et de comblement. On admet qu’une une mare doit être entretenue tous les 25
ans. On peut l’entretenir de façon légère sur les abords pendant cette période. Ceci dit, je trouve que la
faune de ces mares est plutôt bien identifiée et connue. Nous avons un document de l’ONF sur la
restauration et l’entretien des mares intra-forestières que l’on utilise comme référence, qui est un très
bon document. C’est toujours pareil : nous préservons les habitats et nous espérons créer une capacité
d’hébergement pour les espèces. Travailler pour une espèce en particulier est compliqué, on privilégie
les habitats en espérant que les espèces soient présentes. Dernier point sur les écrasements de
batraciens sur les routes, je crois bien n’en avoir jamais vu ; à part les hérons, je n’ai vu personne abîmer
les grenouilles sur les chaussées de la forêt de Rosny. Je ne pense pas qu’un crapauduc soit
nécessaire. Je n’ai pas l’impression que ce soit un enjeu, je peux me tromper. Le réseau est étendu et
plus de la moitié des mares sont en très bon état de fonctionnalité… je pense que nous sommes dans
une bonne dynamique, il faut continuer et ne pas les oublier. Tout cela rentre dans un programme de
gestion et d’entretien des mares à mettre en œuvre.
CSM ROSNY-SUR-SEINE, M. Jean-Pierre LELONG : Je suis organisateur de courses au CSM de
Rosny-sur-Seine. Je voudrais répondre à la dame de tout à l’heure en disant que j’ai un dossier assez
lourd à remplir pour Natura 2000. Je voudrais indiquer que cela fait 20 ans que je tourne dans la forêt
de Rosny et depuis 3 ans je constate qu’une partie de la forêt est détériorée par les véhicules à moteur.
La Vallée des Prés, en descendant vers Saint-Illiers-la-Ville... la situation devient catastrophique.
AEV, M. Francis MALVOISIN (agent) : Ce n’est pas facile vous savez, avec les motards. On est seul.
AEV, Nicolas PROU : Nous avons fait par le passé des opérations motos à Rosny avec la gendarmerie
notamment, mais cela fait quelques années que 80% de la forêt est passée dans la zone « police » de
Mantes. Et la police nationale n’a pas tout à fait les mêmes objectifs que la gendarmerie locale, donc
leur présence en forêt est quasiment impossible à avoir. On peut travailler avec la gendarmerie de
Bonnières et Bréval mais ils sortent de leur territoire de compétence très rapidement. On peut travailler
aussi avec l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, malheureusement aujourd’hui ils ne
sont que 3 sur 2 départements, c’est une catastrophe. Ce sont eux qui représentent la police de
l’environnement et qui peuvent vraiment nous aider, malheureusement ils sont en sous-effectif flagrant.
On aimerait réduire cette problématique de motos et de quads, mais en interne nous avons seulement
un agent assermenté sur ce territoire. La difficulté est que la forêt est vaste, les entrées et les sorties
sont nombreuses. Je suis d’accord pour déplorer cette situation mais les moyens nous manquent
cruellement.
PRESIDENT DU LOT DE CHASSE N°1, M. Serge ANCIAUX et CSM, M. Jean-Pierre LELONG :
Certains particuliers prennent des initiatives personnelles pour limiter la circulation des motos et
quads…
AEV, Nicolas PROU : Faites passer un message : ne faites pas ça. D’une part, cela peut également
dégrader la forêt, et en plus les motos trouveront toujours un passage. À certains endroits s’est créé 50
m de passage à côté du chemin. Alors oui, les chemins dégradés c’est embêtant, mais c’est encore pire
de dégrader le sous-bois.
PRESIDENT DU LOT DE CHASSE N°1, M. Serge ANCIAUX : Au bout d’un moment les arbres sont
contournés, c’est vrai. Ils dégradent le sous-bois.
LOCATAIRE AGRICOLE, Mme Jacqueline SIMOND : Et dans les cultures…
AEV, Nicolas PROU : Les agriculteurs s’en plaignent tout autant que nous, je suis d’accord.
CSM, M. André TILLOUS : Il reste le véhicule qui a brûlé au Clos Brocard ?
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AEV, M. Francis MALVOISIN : Nous l’avons sorti hier avec un tracteur. Nous avons eu de gros
problèmes pour le sortir en raison des intempéries. La barrière a été vite remplacée, vous avez
remarqué j’espère ?
CSM, M. André TILLOUS : C’est vrai !
Mathieu FRIMAT remercie l’ensemble des participants. La version papier de la présentation est
distribuée. Rendez-vous est donné pour une tournée de terrain l’après-midi.
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