Homélie 46 : La plus belle histoire d`Amour

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Homélie 46 : La plus belle histoire d`Amour
Homélie 46 : La plus belle histoire d’Amour. ( Gen, 2,18-24. Marc 10,2616) 4-5
oct 03.
La finale de cet évangile est rude: nous y reviendrons. Par contre, la première lecture est
magnifique. Elle nous présente, de façon imagée et symbolique, la plus belle histoire d’amour
qui est née dans le cœur de Dieu, au début de la création du monde. Relisons quelques
passages : après la création de l’homme, Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit
seul…Avec la chair que Dieu avait prise du côté de l’homme, Il forma une femme et Il
l’amena vers l’homme. L’homme dit alors : cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair
de ma chair ! On l’appellera femme . » On peut imaginé le cri d’admiration du premier
homme devant la première femme, qui symbolise toutes les premières rencontres d’amour de
l’homme et de la femme dans le monde entier.
Les premiers chapitres de la bible ne parlent donc que de beauté et d’Amour : c’est le projet
de Dieu quand Il lance la création du monde, son rêve quand Il invente l’amour du premier
couple humain et donc le mariage. C’est la conclusion du récit : « A cause de cela, l’homme
quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne ferons plus
qu’un. »
C’est tellement beau que ce premier mariage d’amour deviendra, dans toute la bible, le signe,
le symbole de l’alliance d’amour entre Dieu et l’humanité. Et ça, le Seigneur y tient
beaucoup. C’est ce que chante le psaume et que vous pourrez relire.
Jésus, qui nous rappelle sans cesse ce qu’il y a dans le cœur de Son Père, va reprendre ce
texte fondateur dans l’évangile. Il pense à la fidélité de son Père envers son peuple, si souvent
infidèle. Il redit dans son cœur ces cris d’amour du Seigneur s’adressant à son peuple,
rapportés par le prophète Isaïe : « Te voici épousé par ton Créateur. Oui, comme une
femme renvoyée et désolée, le Seigneur te rappelle. Qui rejettera la femme de ses
premières années ? dit ton Dieu. Pour un instant je t’avais abandonnée, mais avec
grande tendresse, je te reprends. Les collines peuvent chanceler, mais mon amour ne se
retirera pas de toi. » ( Isaïe 54 5-6-7-10 )
Le prophète Osée, lui aussi, nous rapporte les déclarations d’amour de Dieu pour son peuple,
malgré son infidélité : « Tu seras ma fiancée pour toujours, ce seront des fiançailles de
justice et de droiture, dans la tendresse et la miséricorde. Je te fiancerai à moi dans la
fidélité. » (Osée 2 21-22)
Quand Jésus conclut le texte de la genèse en disant : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le
sépare pas. », il a dans le cœur cet amour de fidélité absolue, conjugale, de Dieu pour son
peuple, et c’est pourquoi il demande aux époux de ne pas rompre le mariage qui en est le
signe humain, visible.
Ceci dit, dans la réalité, les choses ne sont pas si simples et nous connaissons tous, autour de
nous, des divorcés remariés. Que peut-on en penser ?
Les époux, qui ont engagé sincèrement leur fidélité, peuvent avoir leurs faiblesses et leurs
péchés sur ce point, comme chacun de nous sur d’autres points, et ce n’est à personne de juger
leur responsabilité.
Ils sont parfois entraîner dans des situations imprévues qu’ils n’ont pas su ou n'ont pas pu
maîtriser. Ce n’est pas à nous de les condamner. Regardons plutôt l’attitude de Jésus envers
ces personnes. Autant Jésus est exigeant pour maintenir l’idéal de la fidélité quand il s’adresse
à tout public, autant il est plein de miséricorde quand il rencontre des situations particulières.
Les cas les plus connus dans l’évangile sont la femme adultère et la samaritaine. Il ne les juge
pas, il ne les condamne pas, mais il leur redonne une chance en leur faisant de nouveau
confiance. Toute son attitude leur dit : « Quel que soit votre passé, vivez bien ce que vous
avez à vivre dans le présent, dans votre nouvelle situation » Et il le dit aujourd’hui à toutes les
personnes concernées. Sans nier la responsabilité du passé, ce n’est pas parce que les
personnes n’ont pas réussi leur première fidélité qu’elles sont dispensées de vivre dans
l’amour leur nouvelle situation.
En résumé, quels que soient nos faiblesses, nos échecs passés, le Seigneur nous appelle
toujours à mettre plus de justice et d’amour dans notre vie présente.
Rien n’est facile. Pour demander la force divine, prions avec l’oraison d’aujourd’hui : « Dans
ton amour inépuisable, Dieu éternel et tout-puissant, tu combles ceux qui t’implorent
bien au-delà de leurs mérites et de leurs désirs, répands sur nous ta miséricorde en
délivrant notre conscience de ce qui l’inquiète et en donnant plus que nous osons
demander. »