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Atelier thématique sur : « La Formation Professionnelle, un outil pour favoriser l’insertion des jeunes déscolarisés » Rabat, 6-12 Juillet 2006 MONOGRAPHIE – LIBAN Document provisoire A. CONTEXTE A.1 Présentation du Pays La république du Liban est un petit pays de 10 400 km², sa longueur est d’environ 250 km sur 40 km à 70 km de largeur. Le pays est limité nord et à l’est par la Syrie, au sud par Israël (Palestine) et à l’ouest par la Méditerranée. Le nom du Liban (en arabe Loubnan) vient d’un mot araméen signifiant «la montagne Blanche», c’est-à-dire celui de sa chaîne de montagnes toujours enneigées. La capitale, Beyrouth, compte plus d'un million d'habitants (25%de la population). La population du pays comporterait environ 85 % de Libanais, 12 % de Palestiniens et 3 % de Syriens. Les Arméniens et les Kurdes résidant au Liban sont, dans leur immense majorité, de nationalité libanaise. Notons enfin qu'environ 13 millions de ressortissants d'origine libanaise vivraient à l'étranger. A.2 Analyses données démographiques du Pays Les données démographiques constituent une base pour établir les orientations et les politiques futures. Mail il n’existe pas actuellement au Liban un recensement des résidents. Ce qui est disponible dans ce contexte, c’est un recensement national par échantillonnage entrepris en 1996 par le Ministère des affaires Sociales en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population. De même la direction centrale des statistiques, en collaboration avec le programme des Nations Unies pour le développement, a pris en charge une étude relative aux « conditions de vie des familles ». Ces deux cadres ne constituent pas un substitut satisfaisant au recensement de la population résidente, mais elles révèlent que la population résidente au Liban serait de 3, 753,785 personnes dont la majorité se situe dans la catégorie des 15-64 ans (65%). Quant à la tranche d'âge (6-15) ans, elle représente 18 % de la population globale. En outre, ces résultats mettent en relief le fait qu’au fils des ans, la catégorie des personnes en âge scolaire, de 5 à 19 ans, a régressé. Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 Répartition de la population du Liban selon l’âge et le genre en 2005 Femmes Tranches Total d’âge Nombre 0-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55-59 60-64 65-69 70-74 75-79 80-84 85+ Total 140003 160560 186002 179620 182331 154694 141595 138598 138815 102360 83261 71950 66222 55904 40305 24949 13347 5047 1885563 Hommes % par rapport à la tranche concernée Nombre % par rapport à la tranche concernée Nombre 46.8 47.4 48.3 48.3 48.9 51.9 51.3 54.0 55.5 52.8 50.2 52.3 52.6 49.5 48.1 50.4 49.8 54.0 50.2 159169 178383 198761 192415 190859 143229 134493 117916 111104 91412 82501 65547 59687 56965 43505 24509 13471 4296 1868222 53.2 52.6 51.7 51.7 51.1 48.1 48.7 46.0 44.5 47.2 49.8 47.7 47.4 50.5 51.9 49.6 50.2 46.0 49.8 299172 338943 384763 372035 373190 297923 276088 256514 249919 193772 165762 137497 125909 112869 83810 49458 26818 9343 3753785 Source: l'Administration Centrale de la Statistique (ACS). A.3 Economie et Marché de l’emploi L'économie du Liban se base sur le secteur touristique et celui des services. Selon les indicateurs locaux, 80% des travailleurs oeuvrent, non pas dans l'industrie, mais dans les services. Quant à la contribution au PIB, le secteur industriel affiche le taux de 20.8%, face à 72.3% pour celui des services. Alors que le secteur agriculture ne dépasse pas le 7%. Plus de 88% des entreprises sont dites artisanales. Elles emploient 55,3% de la main d'oeuvre totale (à laquelle il faut ajouter 60% de la main d'oeuvre saisonnière totale) et 46% de la main d'oeuvre salariée. Seuls 60% des artisans sont salariés ; les chefs d'entreprises et leurs familles comptant pour 40%. L'industrie et l'artisanat représentent environ 14% du PNB. 13% de la population active (1,25 millions de personnes). En 1991, on dénombrait 754 026 employeurs et personnes à leur compte dont 52 154 femmes. Il semblerait que l’écrasante majorité de la population active n’est pas recensée, ne travaille pas dans le secteur formel, ou travaille dans des entreprises individuelles (0 salariés). Selon une étude exécutée par la direction centrale des statistiques en coopération avec l’UNICEF, le taux brut des forces actives résidentes a atteint 51.4% de l’ensemble de la population résidente en âge de travail (15-64) ans. Le taux de chômage atteint 9.9% et touche, en premier, les catégories jeunes : 57.1% des chômeurs ont un âge inférieur ou égal à 29 ans. Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 Quant à la répartition des chômeurs suivant leur niveau d’instruction, elle se présente comme suit : 34.2% de niveau primaire et dessous, 21% de niveau complémentaire, 13.2% de niveau secondaire, 18.2% de niveau universitaire et 12.6% de détenteurs de spécialisations professionnelles. Une estimation du volume de l’offre et de la demande affirme que 24575 nouveaux emplois sont créés chaque année, contre 48000 nouvelles demandes d’emploi, ce qui signifie que la demande des employeurs en main-d’oeuvre couvre à peine 50% de l’offre. Le secteur le plus touché par la crise économique est le secteur industriel, spécialement l’industrie textile, celle du prêt-à-porter et la maroquinerie. En parallèle, l’industrie joaillière et l’agro-alimentaire prospèrent. Des besoins en main-d’oeuvre sont repérés dans l’industrie du mobilier, la maintenance industrielle, l’imprimerie, et certains métiers de la construction (peinture, étanchéité, dallage, maçonnerie…). Les techniciens en mécanique, les opérateurs sur machine et les électriciens sont très demandés. En second lieu, les secteurs de l’éducation (surtout celui de l’enseignement), des banques et des assurances, de l’information et de la publicité sont assez stables et continueront à l’être dans les cinq années à venir. Les besoins en main-d’œuvre seront assez modérés dans ces domaines. En troisième lieu, les différents secteurs de l’hôtellerie, des soins infirmiers et de la vente dépassent largement le secteur industriel. Des besoins s’affichent dans les emplois de secrétariat, de gestion hôtelière et des soins infirmiers. 2000 2003 2004 Economy GNI, Atlas method (current US$) GNI per capita, Atlas method (current US$) GDP (current US$) GDP growth (annual %) Inflation, GDP deflator (annual %) Agriculture, value added (% of GDP) 17.7 billion 18.3 billion 5,200.0 5,220.0 21.3 billion 6,010.0 16.6 billion 19.9 billion 21.8 billion 1.1 4.9 6.3 -2.8 3.2 2.9 7.2 7.8 6.9 Industry, value added (% of GDP) 23.4 20.1 20.8 Services, etc., value added (% of GDP) 69.5 72.1 72.3 Exports of goods and services (% of GDP) 13.6 17.3 21.3 Imports of goods and services (% of GDP) 37.2 37.3 41.4 Gross capital formation (% of GDP) 18.3 20.3 21.2 Revenue, excluding grants (% of GDP) 16.7 20.6 .. -19.1 -13.4 .. Cash surplus/deficit (% of GDP) Source: World Development Indicators database, April 2006. Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 B. DESCRIPTION DU SYSTEME EDUCATIF ET DE FORMATION Il n’y a pas de véritable loi scolaire au Liban. Les programmes de l’éducation sont régis par les décrets nos 9099 et 9100 du 8 janvier 1968 et nos 2150 et 2151 du 6 novembre 1971. Les accords de Taëf de 1989 servent également de référence écrite pour définir les options pédagogiques générales. Afin de faire face au vide juridique, le Conseil des ministres a adopté, le 17 août 1994, le Plan de restructuration du système éducatif. Le Liban affiche l’un des plus hauts d’alphabétisation dans le monde arabe: plus de 91 % des Libanais sont scolarisés, alors que l’école n’est pas toujours gratuite et que l’on compte un système public et un système privé. Rappelons que l'article 10 de la Constitution consacre la liberté de la langue d'enseignement, ce qui a eu pour effet de favoriser le français. B.1 Le système éducatif Général Cadre Réglementaire et Organisation du système éducatif Général Suite à la restructuration du système éducatif (1997), le cycle primaire s'étend sur six ans au lieu des cinq ans prévus dans le système précédent. Il commence à l'âge de six ans et se répartit sur deux modules de trois années chacun. Il est, en principe, obligatoire pour tous les citoyens et peut être considéré comme la première phase de la scolarisation obligatoire qui sera progressivement mise en place jusqu'à l'âge de quinze ans. Ce cycle se subdivise en deux modules comprenant : le premier = la 1ère, la 2ème et la 3ème années; le deuxième: la 4ème, la 5ème et la 6ème années. Est admis en 1ère année l'élève qui a six ans révolus au 31 décembre de l'année d'inscription à l'école. De son côté, le cycle complémentaire a toujours été, depuis l'indépendance, sollicité dans deux directions opposées : D'un côté, il est considéré comme partie intégrante de l'enseignement secondaire "visant à former l'élite nationale douée" comme le définit le programme publié par le décret n°7001 du 1/10/1946. D'un autre côté, on le considère comme un "prolongement" du primaire - il est alors dénommé "primaire supérieur" - et on lui donne pour fonction de préparer les élèves" soit à accéder aux écoles techniques, soit à entrer directement dans la vie active", comme on peut le lire dans le programme distinct qui lui est destiné et qui, publié, la même année, par le décret n°6999, mène au brevet "primaire supérieur". Avec le Cycle Primaire, un cycle d’Enseignement Moyen de durée de trois (suite du cycle primaire) constitue ce qu’on appelle l’Education de Base (EB). Ce cycle Moyen comprend, la 7ème, la 8ème et la 9ème. Quant au cycle secondaire, il suscite un intérêt particulier par rapport à tous les autres cycles d'enseignement au Liban. En effet, il est crucial pour parachever le développement du citoyen, lui permettre de faire un choix judicieux quant à son avenir, après lui avoir offert les différentes connaissances et les compétences indispensables. Pour accéder au cycle secondaire, il faut être titulaire du brevet (diplôme obtenu suite aux examens officiels à la fin du cycle Moyen). Les études, d'une durée de trois ans, sont sanctionnées par un examen officiel menant aux différentes options du baccalauréat offert par les deux filières d'enseignement secondaire: L'Enseignement Général et l'Enseignement Technique. Ce diplôme habilite le titulaire à s'inscrire aux facultés, aux instituts techniques ou artistiques supérieurs pour y poursuivre les spécialités pour lesquelles il a été formé. Tout changement de spécialité est soumis à des conditions fixées par la faculté ou l'institut concerné. Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 La première année secondaire est considérée comme un tronc commun offrant la majorité des disciplines nécessaires pour que l'apprenant puisse faire le choix qui convient pour les classes suivantes. Deux options sont offertes à partir de la 2ème année secondaire : Humanités et Sciences. Quatre autres options s'ajoutent à partir de la 3ème année : B.2 - Lettres et Humanités - Sociologie et Economie - Sciences générales - Sciences de la vie Le système de formation professionnelle Cadre Réglementaire et Organisation du système de formation professionnelle Le cycle secondaire de l'enseignement technique, qui s'étend sur trois années, comprend deux types de formation : technique et professionnelle. Elle est sanctionnée par deux diplômes: • le bac technique qui permet à son titulaire, en premier lieu, de pratiquer le métier pour lequel il a été formé ou bien de poursuivre des études supérieures. • Le certificat professionnel de maîtrise qui permet à son titulaire soit d'accéder au marché du travail, soit de postuler pour le bac technique après avoir passé avec succès les examens d’une série de matières (formation générale) prévues pour l'obtention du bac technique. B.2.1 La formation dans le cycle technique et professionnel: Il est possible de préparer les étudiants au Bac technique et au certificat de maîtrise selon le programme du système dual (école-entreprise) qui comprend des modules de formation s'étendant sur trois ans à raison d'un seul module de formation par an. L'étudiant qui aura terminé avec succès les trois modules pourra avoir le droit de se présenter aux examens officiels pour le baccalauréat technique ou pour le certificat professionnel de maîtrise dans les limites des conditions spécifiques de chacun de ces 2 diplômes. De même, l'étudiant qui aura terminé avec succès chaque module de formation, obtiendra une attestation officielle à toutes fins utiles. Cette structure constitue une approche efficace et opérationnelle pour la formation initiale et la formation continue. Elle permet de consolider les liens entre l'apprentissage et la production effective puisqu'elles permettent de mieux adapter les savoir-faire de l'apprenant et ses pratiques avec les caractéristiques du marché du travail et de ses besoins. B.2.2 La formation technique continue Le nouvel organigramme d'enseignement donne plusieurs occasions aux techniciens et aux professionnels intégrés au marché du travail, d'avoir une formation technique continue afin de les remettre à jour en les initiant à toutes les innovations technologiques aux fins de réaliser le principe de l'éducation permanente de manière que le technicien ou le professionnel stagiaire puisse obtenir à la fin de chaque stage de formation une attestation de spécialisation dans son domaine de formation. Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 B.2.3 La formation professionnelle modulaire Du point de vue de l'éducation non formelle, le nouveau système fait état d'une filière de formation aux métiers décrits dans le marché du travail notamment pour les apprenants qui ont déjà terminé le cycle primaire et souhaiteraient acquérir immédiatement un métier. Dans les centres de formation professionnelle modulaire, l'apprenant reçoit une formation professionnelle à trois niveaux de façon à ce que la formation initiale s'effectue à l'intérieur de modules d'apprentissage autonomes. Après avoir réussi chaque module d'apprentissage, chaque stagiaire reçoit une attestation officielle de travail lui permettant de pratiquer le métier pour lequel il a été formé ainsi que la possibilité de poursuivre sa formation dans le module d'apprentissage suivant l'échelle des qualifications adoptée au Liban. Dans chaque module de formation, le stagiaire reçoit de 600 à 900 heures de formation : 25% de théorie et 75% de travaux pratiques. Au terme du 3ème module d'apprentissage, le stagiaire obtient le C.A.P. B.2.4 Répartition des étudiants En 2004-2005, la répartition des étudiants (total 96882) selon le diplôme est comme suit : pourcentage Diplôme specifique 3 mois – 1 an 24.8% Cycle complémentaire CAP - BP 7.7% Cycle secondaire SP-BT 42.6% Cycle universitaire TS-LT-LET 24.9% Source : Bulletin Statistique, CRDP 2004-2005. (A compléter voir B.S. page 72) B.3. Financement de l’éducation Général et de la formation professionnelle Budget alloué à l’Education et à la FPT Budget alloué à la l’Education et à la FPT 1998 2002 2003 % du budget de l’éducation par rapport au budget de l’Etat 9,3% 8,2% 9,4% Budget annuel de l’Etat pour l’éducation 674,7 Milliards L.L 812,6 Milliards L.L 809,9 Milliards L.L Budget annuel pour la FPT 32,7 Milliards L.L 44,3 Milliards L.L 61,6 Milliards L.L % du budget des ministères et autres établissements publics alloue aux dépenses de l’éducation 232,5 Milliards L.L ≈284,3 Milliards L.L ?? Principales sources de financement du budget national de dépenses FPT Ressources nationales de l’État Oui Aides budgétaires internationales directes sous forme de dons (U.E., …) Non Aides budgétaires internationales directes Oui Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 sous forme de prêts (BERD, BM, …) Frais de scolarité et contributions des élèves incluses dans le budget national Oui Taxes ou cotisations des entreprises Non Autres contributions et subventions d’organismes nationaux inscrites au budget national FPT Non Ressources propres des établissements inscrites au budget national Non Principales ressources financières extra-budgétaires de la FPT Contributions volontaires et participation des entreprises (stages, demande de services, …) Non Ressources des décentralisée Non projets de coopération Frais de scolarité et contributions des élèves non inscrites au budget national Non Ressources propres des établissements non inscrites au budget national Non Autres sources de financement === Partenaires techniques et financiers, bilatéraux et multilatéraux qui participent au financement de la FPT Nom du partenaire Objet du financement et affectation Montant (pays, (budgétaire ou extrabudgétaire) organisation) Banque mondiale Bâtiments, équipement, formation continue 15 MUS$ Durée d’engagement Mis en œuvre Banque islamique Equipements pour 32 nouvelles écoles tech. 30 MUS$ Mis en œuvre OPEC Construction de 3 écoles techniques 4 MUS$ Mis en œuvre GTZ Système dual, formation de moniteurs, programmes industriels. 1,5 M EUR 2008 Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 C. LES DESCOLARISES DES SYSTEMES EDUCATIF ET DE FORMATION C.1 Définition de ce qu’on entend par déscolarisés En l’absence de données statistiques nationales concernant les profils des jeunes déscolarisés, des informations récurrentes dans les différentes études de cas pourraient toutefois être dégagées pour caractériser les jeunes déscolarisés. (voir définition retenue dans la réunion du groupe de liaison Paris 27 février – 1 mars 2006) Dans cette étude, nous considérons le taux d’abandon comme paramètre caractérisant le flux annuel des jeunes déscolarisés. C.2 Combien sont- ils et évolution (voir Plan National de l’Educat. pour Tous « PNEPT » : page 48 + tab 53-56 + tab 78-81) C.2.1 Répartition des effectifs Le nombre d’élèves du niveau préscolaire a atteint durant l’année 2004-2005 150 610 élèves ; le secteur privé non gratuit a réalisé, a l’échelle nationale, la plus grande proportion d’élèves, soit 61,9 %, contre 22.7% pour le secteur public et 15.4% pour le secteur privé gratuit. (voir Plan National de l’Education pour Tous 2005-2015 « PNEPT » :page 30+ tab 1) Les élèves du niveau primaire se repartissent sur les secteurs éducatifs comme suit : 34.23% dans le secteur public; 20.11% dans le secteur privé gratuit et 45.66% dans le secteur privé non gratuit. (voir Plan National de l’Education pour Tous 2005-2015 « PNEPT » :page 39 (voir bulletin statistique 2004-2005 page 12) - En ce qui concerne le complémentaire : les élèves se repartissent sur les secteurs éducatifs comme suit : (86803)/(111256+86803)= 43,83% dans le secteur public et le reste 56,17% dans le secteur privé non gratuit. - Dans le cycle secondaire, les élèves se repartissent sur les secteurs éducatifs comme suit : (61664/115670)=53,31% dans le secteur public; alors qu le reste (46,69%) sera dans le secteur privé non gratuit. - En ce qui concerne l’évolution de l’éducation professionnelle et technique, le nombre total des élèves durant l’année 2004-2205 atteint 96882 dont 63190 inscrits dans le secteur privé (65,22%). (voir Plan National de l’Education pour Tous « PNEPT » : page 40 tab23 - tab 38) Monographie – LIBAN C.2.2 Document provisoire – Juillet 2006 Taux brut de scolarisation L’enseignement technique et professionnel, qui comporte des classes parallèles aux cycles complémentaires (à partir de la septième année de l’éducation de base) et secondaires, récupère une partie des jeunes sortis de l’enseignement général. Ceci est particulièrement mis en lumière à travers les taux bruts de scolarisation dans l’enseignement général et l’enseignement technique et professionnel explicités dans le tableau suivant : Répartition des taux bruts de scolarisation selon le cycle scolaire et le genre (EG et ETP en 2004-2005) Cycle Cycle Cycle Cycle préscolaire primaire complémentaire secondaire 83.6% 112.9% 88.5% 70.7% Filles 77.7% 110.5% 78.3% 60.7% Garçons 80.5% 111.6% 83.2% 65.5% Total Source : MENES, Plan de l’éducation pour tous, 2004. En ce qui concerne l’enseignement général uniquement, le suivi sur 5 ans d’une cohorte fictive de 1000 élèves entrés en EB1 (1996-1997) révèle que 123 élèves sur 1000 abandonnent le système scolaire général avant d’arriver en EB9, donc avant l’obtention du Brevet officiel. Ces déperditions importantes reflètent des lacunes alarmantes au niveau de l’efficacité interne du système scolaire, dues à des facteurs aussi bien intrinsèques (organisation, qualité d’enseignement…) qu’extrinsèques à ce dernier (conjoncture sociopolitique, situation économique…). C.2.3 Taux de déscolarisation En 2004-2005, les taux de passage, de redoublement et de déperdition se répartissaient ainsi par classe et selon le genre: Filles Garçons 1 ère (Tableau provisoire) 2ème 3ème 4ème 5ème 6ème 7ème 8ème 9ème Passage 0.91 0.91 0.91 0.76 0.82 0.83 0.71 0.80 0.68 Redoublement 0.07 0.08 0.08 0.20 0.14 0.12 0.18 0.13 0.09 Abandon 0.02 0.01 0.01 0.04 0.04 0.05 0.11 0.07 0.23 Passage 0.94 0.94 0.95 0.83 0.88 0.88 0.76 0.82 0.73 Redoublement 0.05 0.05 0.04 0.15 0.10 0.10 0.18 0.12 0.10 Global Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 Abandon 0.01 0.01 0.01 0.02 0.02 0.02 0.06 0.06 0.17 Passage 0.93 0.93 0.93 0.79 0.85 0.86 0.74 0.81 0.71 Redoublement 0.06 0.06 0.06 0.18 0.12 0.11 0.18 0.12 0.10 Abandon 0.01 0.01 0.01 0.03 0.03 0.03 0.08 0.07 0.19 Source: Centre National de Recherche et de Développement Pédagogiques, 2004-2005. Le taux d’abandon scolaire s’élève à 1.48% en 1ère de base, puis diminue jusqu’à 0.54% et 0.86% dans les deux classes qui suivent pour se relever à nouveau, passant à 3.22% en 4ème année, 3.34% en 5ème année et 3.44% en 6ème année, ceci au niveau du Liban. Au niveau des classes de 7ème, 8ème et 9ème, ce taux atteint respectivement le 9.38% , 5.96% et 19%. Le flux annuel des déscolarisés atteint 31 458 étudiants par an dont 69% appartient à la tranche d’age 12-15 ans. C.3 Stratégies mises en œuvre La mise en œuvre des principes mentionnés plus haut suppose ce qui suit: Premièrement: Veiller au regroupement des enfants et des adolescents (8-15) qui sont en dehors du système éducatif, à la détermination de leurs catégories et de la nature de leurs activités et à leur localisation, pour avoir la possibilité d’établir une carte sur laquelle on peut se fier pour assurer les opportunités d’éducation adéquates pour chaque groupe auquel ils appartiennent. Deuxièmement: La diversification des programmes d’enseignement et l’organisation pédagogique de façon à ce qu’ils concordent avec la multiplicité des groupes de cette catégorie, leurs circonstances de vie et leur travail. Troisièmement: L’adoption d’un programme fonctionnel qui réalise l’intégration des compétences de base et l’acquisition des compétences sociales et professionnelles permettant l’insertion sur le marché du travail. Quatrièmement: Elargissement de la participation aux charges et aux travaux de planification des programmes, de leur exécution, leur suivi et leur évaluation. Cinquièmement: Créer des motivations actuelles et futures pour encourager les personnes relevant de cette catégorie à profiter de cette seconde chance qui leur est offerte d’étudier ou de poursuivre leur éducation et d’acquérir les compétences professionnelles. Sixièmement: L’utilisation des techniques modernes pour acquérir les compétences et tirer profit de l’opportunité d’accéder à l’éducation et de la poursuivre. Les actions menées en vue d’assurer l’éducation et l’insertion professionnelle des jeunes déscolarisés se déclinent en deux types : les programmes nationaux et les initiatives privées. Monographie – LIBAN C.3.1 Document provisoire – Juillet 2006 Les programmes nationaux C.3.1.1 Plan national de l’éducation pour tous Conformément aux décisions des Conférences de Jomtien (1990) et de Dakar (2000) qui ont insisté sur l’importance d’assurer l’éducation à tous les enfants, du moins au cycle primaire, et de fournir des chances égales d’éducation aux adultes, sans discrimination de genre, et dans le respect de son engagement à assumer les orientations sus-mentionnées, le Liban a mis en place un plan national de l’éducation pour tous (2005-2015). Les objectifs du plan Le plan vise à : • Améliorer les services d’éducation préscolaire. • Promouvoir la qualité et la gratuité de l’éducation de base. • Assurer des programmes adaptés aux jeunes déscolarisés dans les domaines de l’enseignement général, de l’enseignement technique, et des compétences de la vie quotidienne. • Réduire l’analphabétisme chez les adultes. • Lutter contre tous les types de discrimination éducative. Les publics concernés Sont concernés par ce plan : • Tous les enfants ayant l’âge de l’éducation de base. • Tous les jeunes déscolarisés âgés de moins de 15 ans. • Les jeunes et les adultes âgés entre 15 et 40 ans. Les mesures prévues 1 Dans le domaine de l’éducation préscolaire: • Une enquête sur les situations des familles n’ayant pas pu inscrire leurs enfants au cycle préscolaire. • Une analyse des capacités de l’enseignement public à assimiler ces enfants. • Un plan socio-éducatif pour résoudre définitivement ce problème. Dans le domaine de la généralisation de l’enseignement primaire de qualité pour tous : • Un réinvestissement de l’excès des enseignants dans le secteur public à la lumière des besoins réels du pays. • Une amélioration des conditions de formation et de travail des enseignants. • Des mesures concrètes en rapport avec les méthodes d’enseignement et d’évaluation en vue de remédier au retard scolaire dans l’éducation de base. • Une étude approfondie de l’abandon scolaire. • Un plan préventif pour réduire les déperditions scolaires avant l’âge de 15 ans. • Une stratégie à long terme pour soutenir l’enfant et sa famille au cours de sa scolarité. • Des programmes de remédiation et d’accompagnement pour les jeunes en échec, des programmes de mise à niveau pour les jeunes ayant plus de deux ans de redoublement et les enfants déscolarisés. Dans le domaine de la lutte contre la discrimination : 1 Seuls sont retenus les points qui concernent directement cette étude Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 • Des études en profondeur pour dépister la discrimination dans tous les secteurs d’enseignement et entre les différentes régions. • Une stratégie nationale pour organiser l’enseignement dans le public et le privé et pour établir une collaboration régionale entre les collectivités locales et les autorités gouvernementales. Dans le domaine de l’organisation générale de l’enseignement : • Une restructuration des conjonctures administratives. • Une promotion continue des curricula scolaires. • Une formation continue du personnel en exercice. • Une mise en place des locaux et équipements nécessaires. • Une amélioration des services d’orientation et de conseil scolaires. • Un projet statistique national pour étudier l’efficacité du système éducatif adoptant les normes internationales. • Un dispositif permanent de recherche scientifique dans le domaine éducatif. Les résultats escomptés Ce plan devrait engendrer les résultats suivants en 2015 : • Assurer à tous les enfants de 3 à 5 ans des places au cycle préscolaire. • Mettre en application l’obligation scolaire de 6 à 15 ans. • Proposer une éducation à tous les enfants et les jeunes déscolarisés (alphabétisation, formation professionnelle, insertion sociale). • Diversifier les itinéraires de l’éducation de base : parcours normal (EB1 à EB9), parcours approfondi (consolidation des compétences de base pour les enfants ayant peu de chances de passer au secondaire), parcours accéléré (pour les jeunes déscolarisés de 12-14 ans. • Garantir l’enseignement aux enfants à besoins spécifiques. • Diffuser et restructurer l’enseignement technique et professionnel, et l’adapter aux besoins du développement du pays. • Promouvoir les conditions de l’enseignement (bâtiments, équipements, enseignants, curriculum). Les moyens nécessaires Les premières estimations du coût global du projet avancent le chiffre de 200 millions de dollars, sans compter certains items non-inclus. Ces dépenses devraient être principalement couvertes par le Ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur. De même, certains dons, prêts et contributions d’organismes internationaux et de la société civile pourront aussi soutenir l’application des mesures prévues. C.3.1.2 Programme national de lutte contre le travail des enfants Les objectifs Le programme national de lutte contre le travail des enfants s’inscrit dans le cadre de la ratification par le Liban de l’entente avec le Bureau International du Travail. Il vise à lutter contre le travail des enfants afin d’y mettre fin, et à anéantir le plus tôt possible ses formes les plus graves. Au Liban, ces priorités sont les suivantes : • Elaborer une politique nationale et un programme d’action impliquant toutes les instances concernées par ce problème. • Promouvoir les capacités des Ministères chargés des affaires de l’enfance. Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 • Développer les potentialités des acteurs du domaine social, des ONG, des régions et des municipalités en vue d’atteindre les objectifs visés. • Protéger, réhabiliter et réintégrer l’enfant actif dans le système éducatif. • Diffuser la formation professionnelle et l’enseignement informel auprès des enfants actifs. • Appliquer et soutenir les législations de protection de l’enfance. Les projets implémentés Depuis 2000 jusqu’en ce jour, dix projets sont pilotés par ce programme. Ils sont structurés de manière à : • Protéger des centaines d’enfants contre l’abandon scolaire, particulièrement ceux qui travaillent et étudient en même temps. • Retirer des centaines d’enfants du marché d’emploi et leur assurer un enseignement. • Offrir aux familles des enfants actifs des chances d’emploi alternatif. • Empêcher aux enfants l’accès à des métiers dangereux. • Sensibiliser les autorités gouvernementales à l’importance de créer des départements destinés à l’emploi des enfants au sein des Ministères du travail et de l’Intérieur, et des municipalités. • Former les inspecteurs du travail aux sujets en rapport avec le travail des enfants. • Mobiliser les syndicats pour la lutte contre le travail des enfants. • Sensibiliser les employeurs à éviter le recrutement des enfants en particulier dans les secteurs industriels. • Fonder des centres spéciaux pour les enfants actifs et les enfants sujets à divers dangers. Les résultats obtenus Au niveau administratif : • Création du département du travail des enfants au sein du Ministère du travail. • Formation de l’équipe humaine rattachée à ce département (planification, gestion, coordination). • Mise en place d’une banque de données en rapport avec le travail des enfants au Liban. • Révision des législations en rapport avec ce problème. • Supervision par ce département de la mise en œuvre de la politique et du programme nationaux lancés en 2002. • Constitution d’un comité de lutte contre le travail des enfants au sein du Ministère de l’Intérieur, et formation de la personne déléguée à cette tâche. Au niveau des syndicats: • Constitution d’un comité national et de comités régionaux. • Formation de ces comités aux méthodes de lutte contre les formes les plus dangereuses du travail des enfants. Au niveau des associations d’employeurs: • Réalisation d’une enquête par la Chambre d’industrie portant sur les enfants employés dans les secteurs des chaussures et de l’habillement. • Préparation d’un programme d’action à la lumière de cette étude en vue de former les employeurs à lutter contre le travail des enfants. Au niveau de la collaboration avec les collectivités locales: Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 • Création d’un centre pour les enfants travailleurs à Nabatieh (Sud) par le Ministère de l’éducation, qui collabore avec les ONG locales en vue de subvenir aux besoins des enfants et de leurs familles. • Mise en place d’une commission regroupant 22 ONG, deux municipalités (Bourj Hammoud et Sin El Fil) et le Ministère des Affaires sociales (centre de développement) pour la mise en application du programme d’action au niveau de ces régions. Celui-ci a été exécuté par 8 ONG, et a touché les enfants en danger dans leur travail. Cette initiative est exemplaire pour démontrer l’efficacité de la coopération entre les instances non-gouvernementales. • Réalisation d’une enquête dans le camp palestinien de Aïn El-Héloué, qui permettrait d’élaborer un programme d’action adéquat. Elle cherche à préparer la conception d’un programme de lutte contre l’abandon scolaire des enfants. C3.1.3 Programmes pilotés par l’Office National de l’Emploi L’Office National de l’Emploi assure la formation professionnelle pour les jeunes déscolarisés de 14-20 ans. Il collabore ainsi avec 29 institutions qui assurent la formation professionnelle accélérée. Entre 2001 et 2003, il a contribué au financement de la formation de 3947 jeunes, alors que les institutions privées ont financé de leur côté la formation de 2073 jeunes. C3.1.4 Programmes pilotés par le Ministère des Affaires sociales Le Ministère des Affaires sociales oeuvre sur plusieurs axes pour traiter la déscolarisation : Les programmes de rattrapage scolaire Ces programmes ont lieu dans les centres régionaux rattachés au Ministère en vue de minimiser le risque de déscolarisation et de travail précoce des enfants. La Commission nationale de lutte contre l’analphabétisme Cette commission, fondée en 1995 au sein du Ministère des affaires sociales, mène des activités auprès des jeunes travailleurs déscolarisés âgés de 14-18 ans en adoptant des projets préventifs et curatifs. Elle collabore avec des ONG et des organisations internationales. Entre 1999 et 2003, 710 jeunes ont bénéficié de ce programme. De même, six sessions de formation aux méthodes et techniques d’alphabétisation ont été organisées dans la même période à l’adresse de 167 enseignants. Le programme de lutte contre le travail des enfants Ce programme s’inscrit dans le protocole d’entente entre le gouvernement libanais et l’UNICEF (2002-2006). Il comporte plusieurs actions : • La réalisation d’une étude analytique portant sur le travail des enfants . • L’élaboration de documents pédagogiques pour l’alphabétisation des jeunes de 10-18 ans (lecture, écriture, opérations mathématiques). • La formation des ressources humaines nécessaires au sein du Ministère et des ONG pour mettre en oeuvre le programme d’alphabétisation. • L’organisation de formations professionnelles accélérées dans les régions les plus démunies (Nord et Békaä), et le suivi des enfants bénéficiaires, en collaboration avec des instances gouvernementales et non-gouvernementales. Ce projet a permis d’impliquer les municipalités en tant que partenaires principaux dans la lutte contre le travail des enfants. Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 Les formations portent sur plusieurs spécialisations adaptées aux besoins du marché d’emploi, et que les enfants suivent en fonction de leur intérêt. Elles ont lieu les aprèsmidis et s’étalent sur un volume-horaire de 700 heures pour chaque spécialisation. Elles comportent aussi une formation aux compétences de la vie quotidienne telles que la santé, les droits de l’enfant, la citoyenneté, les législations sur l’emploi... Les jeunes obtiennent en fin de parcours des diplômes de la Direction Générale de l’enseignement technique et professionnel. Entre 1998 et 2003, 1327 enfants y ont participé. • La mise en place d’une formation en faveur des jeunes filles déscolarisées âgées de 15-18 ans, dans la spécialisation d’aide-soignante. Elle a eu lieu en collaboration avec le Ministère de la Santé et de l’éducation, et a touché 1374 filles. C3.2 Les initiatives privées C3.2.1 Programmes d’alphabétisation des jeunes déscolarisés (institutions privées) Plusieurs institutions privées (Institutions du Dr. Mohamed Khaled, Association du Foyer de l’Enfant Libanais AFEL…) s’intéressent à une réhabilitation des jeunes déscolarisés de moins de 14 ans pour les aider à réintégrer l’enseignement général ou professionnel. Ces programmes développent en premier lieu les capacités mentales, linguistiques et communicationnelles des enfants, ainsi que le sens humain et patriotique, à travers des méthodes, des ateliers, des supports et des contenus spécifiques, et en collaboration avec une équipe pluridisciplinaire de spécialistes. Près de 100 enfants bénéficient annuellement de ces actions. La Fondation René Moawad est une ONG qui œuvre dans le même sens au Nord du Liban. C.3.2.2 Programme de formation professionnelle des jeunes en difficultés (Mouvement social) Le Mouvement social est une ONG fondée en 1951 dont la finalité principale est le développement social. Elle travaille depuis 1995 dans deux directions touchant les jeunes déscolarisés : des programmes pour les 10-14 ans, et d’autres pour les 15-19 ans. Pour les jeunes de 10-14 ans, elle organise des clubs professionnels où ceux-ci bénéficient de programmes d’alphabétisation et de formation professionnelle, de jeux éducatifs et d’activités sportives, et développent des compétences pour la vie. En 2003-2004, 199 enfants ont profité de cette action. Une étude monographique vient d’être achevée auprès de 16 écoles publiques portant sur les causes de l’abandon scolaire. Des comités permanents ont été constitués avec les municipalités en vue de traiter les causes de la déperdition scolaire et de soutenir les écoles publiques. En 2003-2004, 66 sessions de formation professionnelle intensives (6 mois) ont été adressées à 1111 jeunes (15-19 ans) dans différentes spécialisations : le design des bijoux, l’entretien informatique, aide-éducatrice, aide-soignante, esthétique, coiffure, mécanique, aide-cuisinier, commis. En 2004, le Mouvement social a investi 340305 dollars américains dans la formation des jeunes déscolarisés de 15-19 ans, et 198955 dollars pour les clubs professionnels. C.3.2.3 Programme de réhabilitation des jeunes de la rue (Save the children) Ce projet, démarré depuis 1999, est commun avec le Ministère des Affaires sociales, il vise à assurer le suivi nécessaire à des enfants de la rue âgés de 7-12 ans en vue de les réintégrer dans le système scolaire, à réduire le travail des enfants à travers une sensibilisation des parents, des écoles et des associations locales à leurs rôles dans ce domaine. Le projet a débuté par la formation d’une équipe d’assistantes sociales et par la sensibilisation des parents. Des séances d’enseignement et des activités puisées du curriculum ont ensuite Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 été organisées en faveur des enfants. En troisième lieu, ces enfants ont réintégré l’école tout en bénéficiant de l’accompagnement des assistantes tout au long de l’année. Les principaux résultats du projet sont les suivants : • Réintégration scolaire de 462 enfants après leur avoir accordé des dérogations administratives et d’un changement radical des attitudes des parents vis-à-vis de leurs enfants. • Revalorisation des enfants à leurs propres yeux et atténuation de leurs comportements agressifs. • Responsabilisation de la société à ce niveau. • Mise en lumière des causes de l’abandon scolaire, des écoles les plus exposées, des obstacles empêchant la réintégration scolaire, et des pistes de solutions. C3.2.4 Centre de protection contre le travail des enfants (région de Nabatieh) Ce centre, fondé en 2001 dans la ville de Nabatieh en collaboration avec le Ministère de l’éducation nationale, a pour principal objectif de protéger l’enfant et ses droits, et d’assure une formation professionnelle aux enfants travailleurs. Il s’adresse ainsi à tout l’environnement de l’enfant : la famille, le personnel enseignant, les employeurs, les institutions sociales, la société civile, et organise des activités spécifiques à chaque catégorie. Jusqu’en ce jour, il a travaillé sur plusieurs axes: • Généralisation de la culture du droit de l’enfant. • Mise en lumière du problème du travail des enfants. • Collaboration avec 12 organisations gouvernementales et non-gouvernementales. • Suivi de 769 enfants dans le cadre de plusieurs programmes gratuits. • 150 bourses scolaires ont été mises à la disposition des enfants nécessiteux. • Protection de 50 enfants contre l’abandon scolaire. • Formation de 80 enseignants à des méthodes alternatives à la violence scolaire. • Enquête auprès des enfants déscolarisés dans 30 écoles publiques. • Sensibilisation de 200 familles. Ses ambitions futures se situent sur plusieurs plans : • Elargir son action sur l’ensemble du Liban-sud. • Assurer des programmes permanents aux enfants, en collaboration avec des institutions. • Accompagner les enfants menacés d’abandon scolaire. • Sensibiliser les acteurs concernés. • Activer le rôle des instances administratives à tous les niveaux hiérarchiques. • Créer une base de données pour toute la région. • Fonder un bureau de plaintes dans chaque municipalité. • Lancer des projets éducatifs pilotes. • Mettre en place des classes de remédiation. C.4 Financement des stratégies mises en œuvre pour répondre à la problématique des déscolarisés (voir plus haut paragraphe B.2.b) Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 D. COMMENT REPONDRE MIEUX AUX BESOINS DE FORMATION DES DESCOLARISES D.1 Principes directeurs et éléments structurants pour chacune des 4 composantes du cadre global d’ingénierie des systèmes de Formation professionnelle cadre d’action Liban COMPOSANTE - 1 ORIENTATIONS POLITIQUES GOUVERNEMANTALES ET ACTIONS A REALISER STRUCTURES COMPOSANTE - 2 GESTION CENTRALE DE LA FORMATION COMPOSANTE - 3 INGENIERIE DE FORMATION COMPOSANTE - 4 MISE EN ŒUVRE LOCALE 1. Mettre en œuvre la stratégie de réforme de la FTP et du plan EPT se rapportant à Formation/Insertion des déscolarisés. 2. Création d’une unité au sein du MEES regroupant les autorités (MT, MAS, CRDP, …) appelées à élaborer une politique spécifique de prévention et de remédiation / Formation-Insertion des déscolarisés. Elle a pour mission de : - Etablir les plans d’action et les programmes - Mobiliser les ressources humaines et financières tout en favorisant les échanges internationaux - Renforcer et mettre en place les aspects juridiques - Gérer, coordonner, piloter et assurer le suivi et l’évaluation continue des actions. 3. Etablir une politique de communication et d’orientation au niveau national en faveur des jeunes déscolarisés. (campagne d’information, presse, conférences, média, …) ACTIONS A REALISER 1. 2. 3. 4. 5. Création d’un organisme d’information, d’orientation et d’insertion Diversification des spécialités de formation/insertion en fonction du marché de l’emploi Observatoires de branches des secteurs Coordination des actions des centres de formation/insertion des déscolarisés Encadrement des jeunes en cours de formation jusqu’à leur insertion dans la vie active ACTIONS A REALISER 1. Renforcement du dispositif spécifique au sein de la DGFPT pour la Formation des déscolarisés 2. Mise en place des modules spécifiques pour la Formation des déscolarisés selon une approche compétences 3. Formation des formateurs adaptés au public cible 4. Favoriser le partenariat Public/Privé, Ministère(s)/ONG/autorités locales pour créer des centres pour la Formation/Insertion et l’élaboration de modules de Formation adaptés ACTIONS A REALISER 1. Créer au sein du MEES et des établissements un dispositif d’orientation professionnelle des déscolarisés 2. Renforcer l’appui psychologique au profit des jeunes en difficulté 3. Développer des actions de partenariat en faveur des jeunes déscolarisés 4. Sensibiliser les formateurs et le personnel d’encadrement à traiter les problèmes des déscolarisés 5. Utiliser le tissu économique comme espace de formation et impliquer la société civile pour réduire le coût de formation Monographie – LIBAN Document provisoire – Juillet 2006 D.2 Plan d’action A L’ECHELLE REGIONALE A L’ECHELLE INTERNATIONALE 1. Création d’un réseau régional d’experts pour gérer et piloter et coordonner la concertation et les échanges 2. Echanges continus : stratégies, plan EPT, lois, dispositif et expériences réussies. 3. Favoriser la mobilité des experts et des responsables concernés 4. Elaborer et mettre en place un projet régional commun dans le domaine Formation/Insertion 5. Créer une banque de données régionale pour les entreprises et associations et opérateurs intéressés par des projets Formation/Insertion 6. Harmoniser les référentiels de programme menant à des qualifications ou à des diplômes et unifier la terminologie dans le domaine formation/Insertion dans certaines spécialités. 1. Elaboration d’une convention cadre 2. Favoriser les échanges d’expertises Nord-Sud et Sud-Sud 3. Mobiliser les ressources humaines et financières en faveur de la formation/Insertion 4. Organiser des colloques et des séminaires internationales sur les différents aspects de l’amélioration de la qualité formation/insertion professionnelle. 5. Organiser des sessions de formation des formateurs dans les domaines de la planification et de la gestion des centres formation/Insertion 6. Harmoniser les actions menées par les organisations internationales, gouvernementales et nongouvernementales en faveur de la F/I des déscolarisés dans une perspective de lutte contre la pauvreté et du développement durable 7. Proposer le thème de notre atelier comme thème d’une conférence internationale d’une organisations à échelle mondiale (OIF,UNESCO, UNICEF,… )