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COURS DE J-F. FAYET : UNE GUERRE DE TRENTE ANS
SEANCE 4 : LES REVOLUTIONS RUSSES
Marc Ferro, La révolution russe de 1917, Paris, Flammarion, 1982.
Nicolas Werth, Histoire de la Russie et de l’URSS, Paris, PUF, multiples éditions.
M. Dreyfus, S. Ingerflom, S. Wolikow, Le siècle des communismes, Paris, Ed. L’Atelier, 2000.
Introduction :
La Révolution russe d’Octobre 1917 se caractérise d’abord par une transformation radicale de toutes
les structures préexistantes et la mise en place d’un nouvel ordre économique, social et politique.
Elle se caractérise aussi par une double dimension, nationale et internationale.
PROBLEMATIQUE : L’arrivée au pouvoir des bolcheviks en octobre 1917 : Révolution ou coup d’Etat ?
I. LES THESES EN PRESENCE
a) Celle de l’école dite libérale :
Un putsch imposé par la violence à une population passive par un petit groupe de fanatiques dénués
d’assise et de base sociale dans le pays.
Un accident de l’histoire ayant détourné la Russie de son cours naturel vers la démocratie.
Les limites : Exemple de la Douma.
b) Celle de l’école soviétique, ou communiste :
Octobre fut l’aboutissement logique, presque inévitable du mouvement de libération des masses initié
au XIXe siècle et parachevé par les bolcheviks. C’est le sens de l’histoire.
c) Le courant révisionniste (Marc Ferro) et le paradoxe d’octobre
Paradoxe de la Révolution d’Octobre 1917 qui « fut à la fois un mouvement de masse (appui
majoritaire dans les Soviets) et un coup d’Etat auquel seul un petit nombre de personnes
participèrent. »
La révolution d’Octobre est la rencontre momentanée entre une prise de pouvoir politique
minutieusement préparée par un petit groupe (les bolcheviks) et une vaste révolution sociale,
multiforme et autonome.
II. UNE VASTE REVOLUTION SOCIALE ET MULTIFORME
La révolution d’Octobre cristallise 4 révolutions :
a) La révolution paysanne : les jacqueries de l’été 1917, le partage noir des terres.
b) La révolution des soldats :
c) Celle du monde ouvrier :
d) La révolution des nationalités et des peuples allogènes
Sur 170 millions d’habitants, 40 millions d’allogènes (Polonais, Baltes, Finlandais, Caucasiens …)
III. LE VIDE DE POUVOIR PLUS QUE LE DOUBLE POUVOIR
a) La Révolution de février :
Les signes du malaise sont anciens et multiples :
—durcissement de l’opposition politique
—fortes inégalités sociales
—développement déséquilibré de l’économie,
—rigidification bureaucratique,
—résistance des minorités à la russification…
La guerre russo-japonaise de 1904-1905 et la première révolution en 1905.
L’assassinat de Raspoutine (le conseiller de l‘impératrice)
Les manifestations des journées de février 1917 (23-27) et la mutinerie.
b) L’échec des 3 gouvernements provisoires.
Une république, gouvernée par la bourgeoise libérale, parti KD, constitutionnel-démocrates, de Paul
Milioukov.
Le gouvernement provisoire issu de l’ancienne Douma,
Le Soviet de Petrograd (les prikaz).
Les soviets, conseils d’ouvriers, de paysans et de soldat.
Le Soviet de Petrograd : les délégués du parti Socialiste révolutionnaire et des deux composantes de la
social-démocratie russe, Mencheviks (Martov) et Bolcheviks (Lénine).
Le pouvoir gouvernemental : les deux premiers gouvernements du Prince Lvov, puis le gouvernement
socialiste de Kerenski formé en juin.
Les Thèses d’avril (Lénine) : « Paix immédiate », « Partage des terres » « Opposition irréductible au
gouvernement » et « tout le pouvoir au Soviet.
L’échec de l’offensive galicienne (juillet 1917).
Les manifestations de juillet et l’interdiction des Bolcheviks
Le putsch militaire du général Kornilov (août)
c) Le coup d’Etat militaire
En octobre 1917, il n’y a pas de “double pouvoir”, mais vacance du pouvoir.
Le coup d’Etat militaire (nuit du 24 au 25 octobre, du 6 au 7 novembre selon le nouveau calendrier)
CONCLUSION : les malentendus d’Octobre
-Aux paysans, les Bolcheviks ont promis la terre, ils auront la collectivisation.
-Aux soldats, les Bolcheviks ont promis la paix, ils auront la guerre civile.
-Aux ouvriers les Bolcheviks ont promis le contrôle ouvrier ou l’autogestion ouvrière, ils auront les
nationalisations.
-Aux nationalités, les Bolcheviks ont promis l’indépendance, elles auront la soviétisation.
-A tous, les bolcheviks ont promis la République des Soviets, ils auront la dictature du Parti sur les
Soviets.