La FSH ( follicle stimulating hormone ou hormone folliculostimulante
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La FSH ( follicle stimulating hormone ou hormone folliculostimulante
FSH La FSH (follicle stimulating hormone ou hormone folliculostimulante) est une hormone polypeptidique sécrétée par les cellules gonadotropes hypophysaires, au niveau de l’antéhypophyse. C’est une glycoprotéine de masse relative environ 35 kDa constituée de deux chaînes α et â, liées par liaison non covalente : la chaîne α est commune aux autres glycoprotéines antéhypophysaires (TSH, LH), la chaîne â et la glycosylation conditionnent l’activité biologique et immunologique spécifique de la FSH. La synthèse de l’hétérodimère FSH est sous la dépendance du taux de sous-unité â. La sécrétion de la FSH dépend d’un facteur hypothalamique, la LH-RH, hormone libératrice de l’hormone lutéinisante ou GnRH, hormone libérant les gonadotropines. Le rétrocontrôle de la sécrétion de la FSH dépend de la sécrétion pulsatile de la LH-RH, des taux circulant de FSH, des stéroïdes sexuels et de l’inhibine B. La demi-vie plasmatique de la FSH est courte (60 minutes). Le récepteur de la FSH présente une forte homologie avec celui de la LH dans sa partie trans-membranaire et est retrouvé sur les cellules de la granulosa chez la femme, sur les cellules de Sertoli chez l’homme. Le catabolisme de la FSH est hépatique après désialylation, l’élimination est urinaire ou par internalisation au niveau des organes cibles. Les dosages sériques sont réalisés par des techniques de type « sandwich » immunométriques, la molécule de FSH étant reconnue par deux anticorps monoclonaux préparés contre des sites antigéniques éloignés l’un de l’autre. Cette technique élimine les réactions croisées avec les autres peptides porteurs de la même chaîne α : TSH, LH, hCG. Chez la femme, la FSH permet le recrutement des ovocytes, la sélection et la maturation finale du follicule dominant : elle stimule la prolifération des cellules de la granulosa, ce qui augmente la production d’inhibine B et active le cytochrome P450. Chez la femme en période d’activité gonadique, le taux de FSH augmente en début de phase folliculaire suite à la diminution de sécrétion de l’estradiol et de la progestérone de la fin du cycle précédent. La production d’estrogènes liée à l’augmentation de l’activité de la cytochrome P450 aromatase et la sécrétion d’inhibine B exercent un rétrocontrôle négatif au niveau hypophysaire sur la production de FSH. Cette petite augmentation du taux de FSH entraîne entre le 1er et le 4e jour du cycle le recrutement d’un petit nombre de follicules (cohorte folliculaire), puis entre le 5e et le 7e, la sélection d’un seul follicule, puis du 7e au 14e, la dominance de ce follicule. Ensuite, le taux de FSH réaugmente légère- ment en phase préovulatoire, puis diminue en phase lutéale. Avec l’âge, l’épuisement progressif du capital ovocytaire entraîne une diminution progressive des sécrétions de progestérone, puis d’estradiol ; les taux de FSH s’élèvent alors progressivement et l’aménorrhée s’installe : c’est la ménopause, où le tableau biologique classique présente des taux élevés de FSH et des taux effondrés d’estradiol. L’extrême variabilité hormonale observée en période de périménopause ne permet pas d’affirmer une « ménopause » au vu des taux de FSH et d’estradiol : seule une aménorrhée datant de 1 an ou plus chez une femme d’environ 50 ans permet de poser un diagnostic définitif de ménopause. Les taux sériques de FSH chez la femme sont variables en fonction de son âge et de la période de son cycle menstruel, et sont donnés ci-après à titre indicatif. Lors de l’exploration d’une femme pour hypofertilité, il est conseillé d’effectuer le prélèvement sanguin en début de cycle, vers le 4e–5e jour du cycle : • période d’activité génitale : – phase folliculaire : 3,5 à 12,5 UI/l ; – phase ovulatoire : 4,7 à 21,5 UI/l ; – phase lutéale : 1,7 à 7,7 UI/l ; • après ménopause : 25 à 135 UI/l. Les taux effondrés de FSH, accompagnés de valeurs effondrées de LH, se rencontrent dans les aménorrhées d’origine « haute » (insuffisance hypothalamo-hypophysaire). Les taux augmentés de FSH et de LH se rencontrent dans les aménorrhées d’origine « basse » (insuffisance gonadique d’origine périphérique, congénitale ou acquise). Un taux élevé de FSH, associé ou non à des taux élevés de sous-unité α libre, peut être rencontré dans les adénomes hypophysaires à FSH. Chez l’homme, la FSH est indispensable pour une spermatogenèse qualitativement et surtout quantitativement normale : cette hormone intervient surtout dans la division des spermatogonies A en B et dans la transformation des spermatocytes en spermatides rondes. Les valeurs usuelles, à titre indicatif, pour un homme sont : 1,5 à 12,4 UI/l. Les valeurs élevées de FSH et de LH se rencontrent dans les insuffisances testiculaires, en association avec des valeurs effondrées de testostérone circulante. Des taux bas de FSH, de LH et de testostérone se rencontrent lors des insuffisances hypophysaires. Lors du vieillissement, une diminution progressive de sécrétion testiculaire de la testostérone peut être notée, en association avec des taux de FSH et de LH qui s’élèvent (déficit androgénique lié à l’âge). Les dosages urinaires de FSH et de LH gardent un intérêt en pédiatrie, car l’élévation des taux observés permet de suivre le déroulement pubertaire sans prélever l’enfant. Néanmoins, le plus souvent, l’évaluation se fait sur des prélèvements sanguins. Chez l’enfant, les dosages de FSH, associés à ceux de LH, sont couramment prescrits lors de l’exploration de troubles pubertaires. Physiologiquement, l’axe hypothalamo-hypophysaire subit d’abord une première activation dans la période néonatale (4–6 premiers mois de vie), puis une période de quiescence avec des valeurs observées très basses de FSH et de LH. Vers 8–10 ans, sous l’influence de la LH-RH hypothalamique, les taux de FSH, puis ceux de LH augmentent dans le sang circulant au cours des deux années précédant l’apparition des caractères sexuels secondaires. Les taux de base présentent de grandes variations inter-patients, avec des chevauchements entre les différents stades pubertaires décrits par Tänner. Chez le garçon, une relation est notée entre le volume testiculaire et l’augmentation de la FSH. Le test de stimulation à la LH-RH est pratiqué en complément d’exploration des troubles pubertaires : la réponse de la FSH à la LH-RH est progressive chez le garçon et évolue de manière parallèle à celle de la LH ; chez la fille, la réponse de la FSH à la LH-RH est peu marquée. Les valeurs usuelles présentées aux tableaux 10 et 11 sont données à titre indicatif chez les enfants, en fonction des stades pubertaires. ☞ ( Estradiol (17β), Inhibines, LH, Progestérone, Sous-unité α libre, Stades pubertaires, Test à la LH-RH, Test au citrate de clomifène Bouchard P, Kipfer-Coudreau S. Gonadotrophines : structure, physiologie, indications thérapeutiques. In : Blanc B, Porcu G. Stérilité. Rueil-Malmaison : Arnette, 2002 ; pp. 37-45. Dubest C, Pugeat M. Gonadotrophines hypophysaires : physiologie et exploration fonctionnelle. EMC- Endocrinologie-Nutrition 2005 ; 10-017-0-10, 8 p. Tableau 10. Valeurs sériques de la FSH chez la fille, pour un taux de base Âge (ans) <2 Stade pubertaire FSH (UI/l) 1,5–4 2–5 6–12 9–13 10–15 12–17 I I II III–IV Réglée 0,3–2 0,3–3 1–4 2–5 2–10 Tableau 11. Valeurs sériques de la FSH chez le garçon, pour un taux de base Âge (ans) <2 Stade pubertaire FSH (UI/l) < 1,5 2–4 5–7 8–10 11–13 11–15 I I I I II 13–18 III–IV < 1,5 <1 <2 0,3–2,5 0,4–5 0,6–10