de quel bois va-t-on se chauffer cet hiver - ADEME Rhone

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de quel bois va-t-on se chauffer cet hiver - ADEME Rhone
Dossier de presse
Octobre 2009
DE QUEL BOIS VA-T-ON SE CHAUFFER CET HIVER ?
(Préconisations pour l’utilisation du bois bûche)
Energie renouvelable, neutre sur le plan du réchauffement climatique et ressource
disponible en abondance sur notre territoire, le bois présente d’indéniables atouts
pour le chauffage domestique. Toutefois, lors de sa combustion, il émet plus ou
moins de polluants dans l’atmosphère.
Comment choisir son bois ? Quels équipements privilégier et comment bien les
entretenir ? Comment savoir si l’on pollue ? Comment moins polluer ?
A l’approche de l’hiver, voici les principales bonnes pratiques à retenir pour réaliser
des économies d’énergies tout en réduisant ses émissions de polluants et garder le
même niveau de confort.
Le Grenelle de l’Environnement encourage le développement du bois énergie car il offre de
nombreux avantages :
Contrairement aux énergies fossiles comme le charbon, le fuel ou le gaz, le bois n’a pas
d’impact sur le climat. Lors de la croissance de l’arbre, le gaz carbonique de l’atmosphère
est absorbé par les feuilles et dissocié en carbone (utile à son développement) et en
oxygène (rejeté dans l’atmosphère). Lors de la combustion du bois, le carbone se
recombine avec l’oxygène et produit du gaz carbonique et de l’énergie. Le cycle du
carbone est alors bouclé sous réserve que les forêts soient gérées durablement.
La production de bois en France est suffisamment abondante pour limiter les importations
d’autres énergies et contribuer ainsi à l’indépendance énergétique du pays.
Toutefois, afin de limiter le principal inconvénient du chauffage au bois que sont les
émissions polluantes, il convient d’appliquer quelques règles au niveau du choix du
combustible, du matériel et de son entretien.
Les bons gestes à adopter
Choisir un matériel normé (303.5) ou labellisé « flamme verte » et bien dimensionné
Avec la même quantité de bois, le matériel Flamme Verte peut fournir 7 fois plus d’énergie qu’un
foyer ouvert. En effet, les équipements conformes à ce label et qui correspond à la classe 3 de la
norme 303.5 garantissent un rendement énergétique de 70% minimum. La qualité des fumées est
également améliorée notamment avec la limitation du taux de monoxyde de carbone et
progressivement du taux de particules.
Il ne faut pas surdimensionner la puissance du matériel, car cela entraînerait un fonctionnement au
ralenti pendant de très grandes périodes, provoquant dans le même temps des émissions
polluantes importantes.
Entretenir soigneusement son équipement
Pour obtenir une performance énergétique et une sécurité optimale tout en polluant au
minimum, il est indispensable que le matériel bénéficie d’un entretien régulier, assuré
directement par l’utilisateur ou mieux, confié à un professionnel (contrat d’entretien).
Un équipement (insert, chaudière, etc) permet la transmission de la chaleur à travers une
paroi métallique. La quantité d’énergie récupérée est d’autant plus importante que le métal
est propre et à l’inverse, les dépôts sur les parois (suie, envols,…) diminuent le passage de
la chaleur.
Lorsque l’équipement est encrassé, la température de gaz à la cheminée est inutilement
plus élevée.
C’est pourquoi il est nécessaire de gratter régulièrement les parois, ainsi que les avaloirs et
l’ensemble des pièces intérieures au foyer avec une brosse métallique.
Les tuyaux de raccordement de l’équipement de chauffage au conduit de cheminée doivent
être parfaitement étanches et emboîtés dans le bon sens ; leur intérieur doit être propre,
car l’accumulation de suies, bistre, peut provoquer des incendies.
Le conduit de cheminée doit être ramoné obligatoirement au moins deux fois par an ce qui
prévient le risque d’incendie. Par ailleurs, les assurances exigent un certificat de ramonage
établi par un professionnel. Attention, le ramonage chimique ne remplace pas un ramonage
mécanique.
Les vitres vitro-céramique doivent aussi faire l’objet d’un nettoyage régulier (ne serait-ce
que pour le plaisir de regarder la flamme…).
Utiliser impérativement du bois sec et propre
Les bûches doivent avoir été stockées au minimum deux ans sous abri à l’air libre, afin de
d’éviter les effets négatifs de l’humidité. En effet, l’eau contenue dans le bois « pompe »
des calories inutilement pour s’évaporer lors de la combustion et dégrade de ce fait le bilan
énergétique. Par ailleurs, elle maintient la surface des bûches et les gaz de combustion à
une température trop faible, nuisant à l’oxydation des gaz et augmentant ainsi le taux
d’imbrûlés et le niveau de pollution.
Les bois traités, souillés, peints, les palettes, panneaux de particules, parquets… émettent
des produits particulièrement toxiques lors de leur combustion ; dans certains cas, ces
produits entraînent une surchauffe qui peut endommager le matériel. Ces bois ne doivent
absolument pas être brûlés, mais portés en déchetteries.
Ne pas oublier l’alimentation en air
Un équipement installé dans une pièce à vivre doit comporter une arrivée d’air neuf (extérieur)
suffisant, faute de quoi l’air de la pièce est vicié.
Charger son combustible dans les règles de l’art
Les gestes simples garants d’un allumage réussi
On charge de bas en haut du papier froissé (non glacé), une quinzaine de bûchettes et deux ou
trois bûches. Si l’équipement n’a pas d’automatisme, on ouvre les clapets d’aération au maximum.
Avec un foyer fermé, on ne ré-ouvre la vitre que pour recharger le foyer en bûches.
De nouvelles pratiques préconisent d’inverser l’ordre du chargement de haut en bas. Le feu est
alors allumé en haut et brûle vers le bas, comme une bougie. Cette méthode offre plusieurs
avantages :
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le feu progresse jusqu’aux bûches sans autre intervention,
les émissions de polluants sont plus faibles durant cette phase,
le bois ne risque pas de s’effondrer et d’étouffer le feu,
il n’y a pas besoin d’ouvrir la porte de chargement pour ajouter des bûches une fois le bois
d’allumage bien enflammé.
Pour assurer une combustion optimale du bois, le foyer doit être en permanence suffisamment
chargé. Dans le cas contraire (feu qui couve) le bois se consume mal, les imbrûlés augmentent et
dans des conditions climatiques défavorables, les gaz risquent de revenir dans la maison.
Au printemps ou à l’automne, pour chasser le froid de la maison, il convient d’utiliser la technique
du feu éclair, qui consiste à brûler rapidement une petite quantité de bois. En adoptant cette
technique, on évitera les feux qui couvent, chose fréquente durant ces deux saisons.
Prévenir et détecter les risques de pollution grâce à quelques indices
Si le particulier ne dispose pas d’instruments pour mesurer la qualité générale de
l’installation ou ses performances, il peut en revanche surveiller un certain nombre de
points.
L’humidité du bois
Un bois sec sonne creux, est moins lourd, l’écorce se détache, la mousse éventuelle n’est pas
verte, la tranche est fendillée ; à l’allumage, il ne dégage que peu de fumée épaisse et blanche, ne
provoque pas de bruit de « bouilloire ».
L’aspect des cendres
Elles doivent être blanches (signe qu’il y a peu d’imbrûlés), pulvérulentes.
La vitre vitro-céramique
Leur noircissement est provoqué par le refroidissement des fumées au contact de la vitre ; s’il est
important, il traduit entre autre une combustion de mauvaise qualité, une charge du foyer à un
niveau trop bas.
L’aspect des fumées dans le foyer (pour les équipements vitrés)
Dans une première étape, les fumées peuvent être gris-blanchâtre (du fait de l’évaporation de
l’humidité et de la température faible), ensuite grises et les flammes se développent avec une
couleur qui doit tirer vers le jaune-orangé, en même temps que les volutes chargées disparaissent,
les pointes bleutées qui s’échappent du bois (accompagnées d’un sifflement) attestent d’une
distillation du bois et d’une température élevée, enfin les braises apparaissent.
L’aspect des suies
Elles doivent être brunâtres, pulvérulentes ; le fait qu’elles soient grasses, luisantes (bistre) signifie
entre autres que le combustible n’est pas assez sec ou qu’il y a un manque d’oxygène,….
L’aspect du panache
A l’allumage, il est normal qu’il soit visible, grisâtre ; par contre, il doit devenir quasiment invisible
lorsque le feu est établi ; tout au plus, blanc dans le cas de grand froid avec des volutes légères,
du fait de la condensation de la vapeur d’eau des fumées.
Le bois contient de l’hydrogène qui se transforme en eau lors de sa combustion ; un effet d’optique
peut donner une impression de gris (comme pour les nuages). Il est donc recommandé de
regarder le panache sous différents angles et de comparer les couleurs pour apprécier s’il s’agit de
particules (pollution) ou de vapeur d’eau condensée.
Enfin, une couleur bleuâtre traduit le fait qu’on brûle des déchets indésirables ou du bois humide,
que le taux de charge est insuffisant ou que l’installation est encrassée, mal alimentée en air, etc.
L’odeur
Un équipement installé dans une pièce à vivre ne doit pas dégager d’odeur perceptible (hormis
pendant le rechargement dans le cas d’appareils manuels) ; à l’extérieur, une fois le feu établi,
l’odeur ne doit pas être âcre.
Et pour aller plus loin….quelques liens
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Le guide pratique de l’ADEME :
www.ademe.fr/particuliers/Fiches/chauffage_bois/index.htm
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Avis de l’ADEME sur l’utilisation du bois énergie: www.ademe.fr/ actualités / Energies
renouvelables/ avis énergies renouvelables
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Le guide de chauffage au bois en habitat individuel efficace, économique, écologique
(AGEDEN) : www.iera.fr et www.ageden.org
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Chauffages au bois à combustion supérieure (énergie bois suisse) :
www.energiebois.ch/fileadmin/user_resources/publications/315_AllumageBon
Depart_combSuperieur_F.pdf
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Le guide de chauffage au bois résidentiel (canada) :
www.pechabot.com/documentsPDF/GuideChauffageBois.pdf
L’ADEME en bref
L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) est un établissement public sous la
tutelle conjointe du ministère de l'Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement
du Territoire, et du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Elle participe à la mise en
oeuvre des politiques publiques dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et du développement
durable. L'agence met ses capacités d'expertise et de conseil à disposition des entreprises, des collectivités
locales, des pouvoirs publics et du grand public et les aide à financer des projets dans cinq domaines (la
gestion des déchets, la préservation des sols, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la
qualité de l'air et la lutte contre le bruit) et à progresser dans leurs démarches de développement durable.
www.ademe.fr
Contact presse ADEME Rhône-Alpes
Géraldine Musnier 04 78 91 19 75 – 06 72 68 27 21
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