Non, non, je n`ai pas fait exprès, si mes mots illusionnent

Transcription

Non, non, je n`ai pas fait exprès, si mes mots illusionnent
Avis de recherche
Jean-François Joubert
Non, non, je n’ai pas fait exprès. Si mes mots illusionnent et s’abandonnent vagues sirènes
sans alarme, ils sont fous et traversent la foule « je suis tombé du ciel ». Je me foule une
cheville quand une cochenille longe l’autoroute de la désillusion. La boule de billard vient de
quitter son nid, sans le savoir elle cherche déjà de l’évasion. Est-ce de ma faute si les mots
klaxonnent et sonnent le glas, l’heure du tocsin ? Non, non, je n’ai pas fait exprès d’entrer
dans le jeu, gaie, de l’envie de vivre. Puis, ton sein et ta valise ont foutu le camp. Alors,
végétale carnivore, je dévore et divorce en perdant l’écorce de mes racines, le tronc de la vie,
le zeste de citron, l’écume du miroir celui de s’assoire, boire une goutte d’eau rosée et de
rêver : « Espoir ! » « Champagne ! » Je sais, tu as mis la grand voile, celle qui croise les
étoiles Orion la croix du Sud, je reste, berger étrange et étranglé sur une plage, je sais que tu
écoutes le son de l’étrave d’une goélette et mes lettres se décomposent au passé supposé, alors
quand l’aube pointe son nez de noir goéland, que le soleil déplient ses ailes, j’évite les
cauchemars.
Tu te souviens de nos propos sur un banc dans le bois ? On était loin de Versailles. Une
écharpe au cou, on s’échappa vers un ailleurs rempli de désirs d’aller traverser les océans, fini
l’Europe, et vive l’Amérique, pas celle du nord, celle du sud. Seul, dans le vasistas du réel, je
construit une aventure dans la devanture de mes névroses, j’ose t’offrir une palette de
couleurs, des pastelles, et un livre blanc. Dessines-tu toujours ?
Depuis l’œil de Londres, sans tes bras, je compte les rats d’eau, et puis je m’ennuie alors je
passe la nuit sous les aurores boréales à t’attendre. Je joue de la cornemuse aux Highlands,
c’est faux mais c’est juste que je ne sais pas jouer. Aucun instrument de musique n’est en
accord en ma compagnie mais avant d’aller jouer au gondolier à Venise, je change de chemise
et dévale une piste bleu en avalant mon arrogance de n’être que moi, un lego, un jouet sans
enfant, une personne si fragile.
A mon avis, j’irais chercher ta jupe, en Asie, si tu es à Nagano en train de prendre un bain
dans une source chaude, où si ton corps embrase le sourire des hommes qui t’entourent à la
fête des lanternes de Hong-kong, je jouerais à qui « cong » ? Aux Indes, je serai ton curry,
tout à toi, serai aussi cet âne à pied qui te sourit en Patagonie. Au carnaval de Douarnnez ou à
Rio, tu entendras battre mon cœur, et cela sur n’importe quel continent, tic, tac...
Mon cœur bat encore par vos mots de « poète » chansonnier fou et si Humain !

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