Comprendre 1. Les champs lexicaux de la grandeur et de la laideur
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Comprendre 1. Les champs lexicaux de la grandeur et de la laideur
Comprendre 1. Les champs lexicaux de la grandeur et de la laideur sont mêlés ; ils apparaissent dans les mots et expressions suivantes : « Énorme verrue… dents désordonnées, ébréchées…lèvre calleuse… menton fourchu… grimace… grosse tête… bosse énorme… cuisses et […]jambes […] fourvoyées… larges pieds… mains monstrueuses… difformité… brisé et mal ressoudé ». Mis à part le lexique renvoyant explicitement ou implicitement à la laideur, Victor Hugo met en relief la disgrâce de son personnage grâce à une suite d’images (« bouche en fer à cheval… petit oeil gauche obstrué d’un sourcil roux en broussailles… dents désordonnées, ébréchées […] comme les créneaux d’une forteresse… lèvre calleuse sur laquelle une de ces dents empiétait comme la défense d’un éléphant… jambes [qui] ressemblaient à deux croissants de faucilles qui se rejoignent par la poignée »). Les comparants permettent de rapprocher Quasimodo de certains animaux partageant l’idée de puissance (« cheval… éléphant »), et de certains objets rappelant la civilisation médiévale (« créneaux d’une forteresse… faucilles »). 2. Paradoxalement, le lecteur n’est pas révulsé par ce portrait ; au contraire, cette somme de monstruosités finit par engendrer une certaine fascination. Ses qualités morales et physiques (« allure redoutable de vigueur, d’agilité et de courage ») ne sont pas dissimulées par son apparence extérieure, mais, au contraire, magnifiées. 3. Victor Hugo cherche à choquer son lecteur en faisant le portrait d’un être physiquement monstrueux. Cette intention est au coeur de son projet esthétique, laquelle repose sur l’antithèse violente de la beauté et de la laideur. Écrire Exemple rédigé ©Vue de face, cette créature n’avait pas le physique rassurant d’un bon géant ; ses yeux globuleux, sa tête, démesurément grosse, sa bedaine, ses larges pieds, donnaient l’impression d’un emboîtement aussi maladroit que mal proportionné. Ajoutez à cela une peau verte, et de ridicules oreilles en forme de trompettes, vous aurez sous les yeux un monstre repoussant, éloigné en tous points, de l’idée qu’on peut se faire d’un être humain, fût-il géant. Enfin, au bout de bras musculeux comme ceux d’un orang-outang, mettez des mains aussi larges que des battoirs à linge, capables à elles seules de déraciner un arbre, et vous pourrez vous figurer celui qu’on appelle Shrek.