Attentats du 13 novembre 2015 à Paris Cérémonie d

Attentats du 13 novembre 2015 à Paris
Cérémonie d’hommage aux victimes
12h - 16 novembre 2015 devant la Mairie d’Irigny
Extraits de l’Intervention de Jean-Luc da PASSANO,
Maire d’Irigny, Vice-Président de la Métropole de Lyon,
à l’issue de la Minute de silence.
Un moment de silence peut être aussi impressionnant que le bruit de bombes qui explosent. Celuici marque notre réprobation, notre colère, notre tristesse et notre détermination.
Dans la soirée de vendredi, de lâches attentats ont été perpétrés à Paris par des barbares et des
assassins, tuant de sang-froid et sans discernement 128 personnes, sans compter les blessés dont
certains sont dans un état désespéré.
Nos pensées, celles de la Commune d’Irigny, vont d’abord à ces victimes innocentes, à leurs familles,
à leurs proches, avec si vous le voulez bien une mention particulière pour Caroline Prénat qui a été
tuée au Bataclan, et dont la famille est très connue à Givors, à Vernaison et à Irigny.
Ces victimes sont mortes ou ont été blessées, beaucoup d’autres sont traumatisées, probablement à
vie.
L’émotion, l’horreur, l’effroi nous ont submergés et nous resterons nous aussi à jamais marqués par
les images que nous avons vues. Mais au-delà, au-delà de l’émotion, de la tristesse, de la compassion
qui sont des sentiments humains bien naturels, nous devons aussi réagir en citoyens car les victimes
de ces lâches assassinats n’ont pas été choisies par leurs bourreaux. Elles sont mortes parce qu’elles
étaient au mauvais endroit au mauvais moment, mais ne nous y trompons pas. C’est nous tous qui
étions visés. C’est la France qui était visée.
Ceci conduit les citoyens que nous sommes à nous poser deux questions :
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Pourquoi la France ?
Comment réagir ?
A la première (pourquoi la France ?), je répondrai en disant que c’est ce que nous représentons qui
a été visé. Nous sommes le Pays des Droits de l’Homme. Nous sommes le Pays de la Philosophie des
Lumières. Nous sommes le Pays de l’Humanisme. Nous sommes le Pays de la Liberté. C’est l’image
qui est la nôtre à travers le monde entier, et lorsque l’on s’attaque à la France, c’est à ces valeurs que
l’on s’attaque. La France n’a pas été choisie au hasard. Paris n’a pas été choisi au hasard. Ce sont nos
valeurs démocratiques, nos valeurs républicaines, ces trois mots « Liberté-Egalité-Fraternité »
inscrits au fronton de tous nos bâtiments publics qui étaient visés. C’est pourquoi nous nous sentons
tous atteints, c’est pourquoi, malgré une infinie tristesse, nous refusons de nous laisser abattre car
nous avons le devoir de défendre ces valeurs. Ce système de valeurs, c’est celui pour lequel nos
ancêtres se sont battus. Rappelez-vous, il y a quelques jours nous commémorions le 11 novembre
1918 !
Ce système de valeurs, on l’a préservé à travers les siècles et nous qui sommes aujourd’hui de
passage sur cette terre de France comme le disait si bien Saint-Exupéry, nous avons le devoir de le
transmettre à nos enfants et à nos petits-enfants. C’est pour cela que nous n’avons pas le droit d’être
abattus. Nous devons réagir, réagir par l’unité, la solidarité, le rassemblement, le sang-froid et aussi
la vigilance.
Nous sommes en deuil. Notre drapeau est en berne et trois jours de deuil national ont été décidés.
A travers la France, de nombreuses manifestations ont été annulées.
Malgré cela, j’ai voulu qu’à Irigny nous maintenions deux temps-forts traditionnels :
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Le passage du Flambeau (samedi soir) entre les Classes en 5 et les Classes en 6, car les Classes
sont le symbole de la continuité entre générations, et ont une origine patriotique (« les
conscrits »)
Le repas des anciens combattants et de leurs familles et amis (dimanche midi), car il se tient
toujours le premier dimanche suivant le 11 novembre, et participe à cette commémoration.
L’annuler aurait signifié notre faiblesse devant l’inacceptable.
Dans ces deux occasions, nous avons évoqué les évènements, marqué une minute de silence, mais
nous avons aussi affirmé qu’Irigny poursuivrait sa route et maintiendrait ses traditions coûte que
coûte !
Je tiens aussi à rappeler que la vigilance s’impose. Le maire, les services municipaux, la police
municipale et notre gendarmerie sont à votre écoute, et toute information qui peut être utile pour
la sécurité de notre pays, doit nous être communiquée. Nous sommes à votre disposition 24h/24.
Je voulais terminer en vous disant qu’au milieu de ce grand moment de tristesse, il y a eu quelques
éclaircies pendant ce week-end terrible. C’était ces petites bougies qui se sont spontanément
allumées sur nos fenêtres. C’est samedi matin, suite à un appel urgent, tous les centres de transfusion
sanguine en France et notamment ceux de Lyon qui ont été assaillis. Il y a des gens qui ont fait la
queue plusieurs heures pour donner leur sang parce qu’ils savaient que les hôpitaux en avaient
besoin. Et puis, il y a tous ces monuments qui à travers le monde, se sont parés de nos trois couleurs,
bleu-blanc-rouge, comme un certain nombre de tours, de bâtiments aux Etats-Unis, comme l’Opéra
de Sidney, comme le Christ qui surplombe la baie de Rio de Janeiro. Et s’ils se sont parés de bleublanc-rouge c’est parce que le monde entier a bien compris qu’à travers la France, c’était la Liberté
qui était en cause, c’était la Liberté qui était attaquée.
Alors Mesdames, Messieurs, Chers Irignois, Chers concitoyens, soyons dignes de ceux qui nous ont
précédés, soyons très fermes sur l’unité de l‘Etat, sur l’unité de notre Nation, sur la solidarité entre
nous. Défendons avec acharnement notre système de valeurs, ces trois mots qui sont inscrits sur le
fronton de notre Mairie, et que ceux qui veulent les combattre, les ennemis de la Liberté, de l’Egalité,
et de la Fraternité, sachent bien qu’ils nous trouveront toujours sur leur route !
Vive Irigny ! Vive la République ! Vive la France !
La Marseillaise.