Le Plomb

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Le Plomb
SIAEP de la forêt de Rambouillet
COMMUNICATION QUALITE
Fiches concernant des problèmes de qualité de l’eau
Le Plomb
D’où vient le plomb
Le plomb que l'on peut trouver dans l'eau du robinet provient majoritairement de
particules provenant des canalisations et pour une très faible part d'une pollution
des ressources naturelles en eau.
En France, la concentration en plomb à la sortie d'une usine de traitement est en
effet, extrêmement faible et n'excède généralement pas quelques microgrammes
par litre. Les sources de contamination au plomb se situent donc en aval du site
de production :
- dans les branchements
- dans les tuyaux des installations intérieures aux habitations
Sur le réseau public de distribution seuls subsistent encore des branchements en
plomb reliant les canalisations d'eau potable aux habitations. Au fur et à mesure
des travaux d'entretien, ces branchements sont éliminés et remplacés.
Ce sont donc surtout, les canalisations intérieures des habitations (1) qui
génèrent la présence de plomb au robinet. Celle-ci est d’autant plus probable que
la longueur du raccordement entre le compteur et le robinet est importante.
En effet, en passant dans le tuyau en plomb, l’eau entraîne une « dissolution » de
fines particules de métal qui restent en suspension dans l'eau.
Les facteurs contribuant à augmenter la teneur en plomb sont :
- un pH faible (cas des eaux douces),
- un temps de stagnation élevé,
- la longueur du tuyau.
Toutes choses égales par ailleurs (temps de stagnation et longueur identiques),
les eaux calcaires, caractérisées par des pH plus élevés, freinent la solubilisation
du plomb.
Rappel : Notre syndicat a lancé une campagne de travaux en vue de faire
disparaître la totalité des branchements plomb sur notre réseau d’ici 2012
Norme et seuil toxicologique : explications
L'abaissement de la norme plomb constitue un des enjeux majeurs de la
réglementation française et européenne en matière d'eau potable.
Jusqu'en décembre 2003, la norme limitant la teneur en plomb de l'eau du
robinet était fixée à 50 µg/l. Le décret du 20 décembre 2001, conformément à la
directive européenne du 3 novembre 1998, a prescrit que cette norme soit
abaissée progressivement : 25 µg/l. depuis le 25 décembre 2003, puis 10 µg/l. en
décembre 2013.
L'arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux
brutes (2) et des eaux destinées à la consommation humaine reprend ce
calendrier. La limite de qualité est aujourd'hui fixée à 25µg/l.
Cette division par 5 du taux de plomb applicable à partir du 25 décembre 2013,
vise à protéger encore plus les populations les plus vulnérables, en particulier les
jeunes enfants.
Cette mesure s’inscrit en outre dans un mouvement plus large de diminution des
expositions au plomb, pour en limiter les risques d’accumulation dans
l’organisme. Un mouvement qui s’illustre notamment par les programmes
d’élimination des peintures au plomb dans les habitations anciennes (qui sont à
l’origine des plus graves intoxications - saturnisme) et l’introduction de
l’essence sans plomb.
Des exigences coûteuses
Le caractère progressif de la mise en œuvre de la nouvelle norme prend
également en compte l'importance des travaux à réaliser. A titre d'exemple, le
coût pour la France du passage de 50 à 10 µg/l. est estimé à environ 15 milliards
d'euros (12 milliards pour les particuliers et 3 milliards pour les collectivités).
Ces délais permettront notamment, de traiter en priorité les régions dans
lesquelles la dissolution du plomb dans l'eau est la plus élevée. Il s'agit en
général des zones où l'eau est particulièrement douce et peu minéralisée (les
régions granitiques, par exemple). Cette faible minéralisation rend l'eau
"agressive" et sensiblement plus corrosive. Le résultat est une présence accrue
de plomb.
Une tendance rassurante
Les dépassements constatés sur le large territoire du syndicat sont relativement
rares et doivent être traités rapidement. Ils devraient tendre à disparaître avec le
changement des branchements plomb, mais il faudra se préoccuper des réseaux
des particuliers en traitant ce sujet par l’information.
Recommandations sanitaires
Pour l’heure si vous disposez de canalisations en plomb vous pouvez, en
attendant de réaliser les travaux, suivre les recommandations générales de
consommation de la DDASS. Ces recommandations stipulent entre autres :
« En présence de canalisations d’eau potable en plomb ou en cas de doute, il
est déconseillé d’utiliser l’eau du robinet pour la préparation de biberons. Pour
les autres utilisations alimentaires, il est recommandé, lorsque l’eau a stagné
dans les canalisations (par exemple, le matin au réveil ou au retour d’une
journée de travail) de ne puiser de l’eau qu’après une période d’écoulement
suffisante pour rincer la canalisation. On peut s’assurer du rinçage complet de la
canalisation en surveillant la température de l’eau avec le doigt : l’eau en
provenance directe de la canalisation publique est en général plus froide. Une
vaisselle préalable (voire une douche, si la salle d’eau est alimentée par la même
colonne montante que la cuisine) permet d’éliminer l’eau ayant stagné dans les
tuyaux sans la gaspiller.)
Pour plus d’informations : https://poitoucharentes.sante.gouv.fr/accueil/eau_robinet/enjeux/pdf/reglementation/c_05020
4.pdf
(1) Le décret n° 89-3 du 3 janvier 1989 modifié en particulier par le décret n°
95-363 du 5 avril 1995 interdit la mise en place des canalisations en plomb pour
les installations nouvelles depuis le 7 avril 1995 (cf. article 28 du décret)
(2) L’eau brute correspond à un prélèvement réalisé sur eau avant traitement