Le CRI du coyote - Diligence Country

Transcription

Le CRI du coyote - Diligence Country
Revue de
Musiques Américaines
DU COYOTE
LE
Eté 2014
141
5
BLUE HiGHWAY
Avenue Country
Bluegrass & C°
Scalpel de Coyote
Kanga Routes
Crock 'n' Roll
Noix de Cajun
Coyothèque
Disqu'Airs
Concerts
Coyote Report
son
- Bobbe Seymour - Delaney David
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Ton
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Ro
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Go
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nn
Pe
Hank
Elvis Presley - Albums de Dobro
Lubbock : Joe Ely - Buddy Holly -
Jacques
DUFOUR
AVENUE COUNTRY
SHERRY LYNN : A Beautiful Life
Mon rédac en chef me régale de blondes
(encore deux ce mois-ci) car il doit craindre
que j’aille écrire mes chroniques pour la
concurrence : Le Feulement du Tigre ou Le
Glapissement du Renard. Non, même sans
blondes, je resterai chez le Coyote où j’ai
creusé mon terrier depuis huit ans, et, à mon
âge on a tendance à se sédentariser…
Commençons, honneur aux blondes donc, par Sherry Lynn qui
n’en est pas à son premier album. Certains seront intéressés de
savoir que cette œuvre contient un duo avec Crystal Gayle, bien
discrète ces dernières années. Sa présence s’explique par le fait
que Sherry assure les premières parties des concerts de la sœur
de Loretta Lynn (no relation). Les auteurs des dix chansons ont été
choisis parmi la noria des songwriters actuels de Nashville. Il en
ressort une new-country moderne qui ne permet pas à Sherry Lynn
de se forger un style propre. Les chansons se succèdent dans un
format qui correspond à ce que les radios américaines proposent
actuellement. Ce n’est pas désagréable à l’oreille pour rouler en
voiture mais aucun titre ne se distingue vraiment d’un autre. Sherry
Lynn devrait cependant être plaisante à voir sur scène… surtout si
Crystal Gayle se présente ensuite !
DAViD NAiL : Iʼ’m A Fire
David Nail fait partie des artistes actuels de
country moderne qui connaissent un succès
commercial puisque qu’il a récemment
obtenu son premier n°1. Mais ce natif du
Missouri ne peut plus être qualifié de nouveau
venu, ayant sorti son premier album en 2002
(Mercury). I’m A Fire doit être son troisième
album car entre temps il en a sorti un pour
MCA en 2009. Nail affirme que c’est en écoutant Travis Tritt qu’il a
découvert la country music, ce qui laisse présager que son style ne
doit pas trop emprunter à la tradition. C’est exact. Sa musique est
moderne mais sans pour autant virer dans le rock. Les guitares ne
recouvrent pas le vocal de Nail qui a parfois certaines intonations
qui nous rappellent Raoul Malo. Aucun titre n’est vraiment rapide,
et à l’opposé, il n’y a que deux ballades. Les rythmes médiums
dominent donc dans cet album de country moderne qui n’est pas
désagréable sans être renversant. Il en est de pires, il en est de
meilleurs. Pour le final, David Nail rend hommage à Glen Campbell,
actuellement bien malade, en reprenant Galveston (n°1 en 1969) et
en invitant Lee Ann Womack comme choriste.
DON WiLLiAMS : Reflections
Il faut être très fort pour varier ses
commentaires lorsqu’on rédige les chroniques des albums de Don Williams. En effet,
cet artiste attachant est toujours resté fidèle à
une country paisible qui ne réserve jamais de
grandes surprises, mais qui s’écoute toujours
avec autant de plaisir. Un peu comme
lorsqu’on retourne régulièrement déguster la
spécialité de son restaurant favori. Et cela depuis quarante ans,
Don ayant récolté son premier n°1 en 1974. A l’âge de 75 ans Don
Williams pourrait vivre tranquillement de ses rentes, mais en 2014
il effectuait encore une énième tournée dans les Iles Britanniques
où il est vénéré. Avec dix-sept n°1 moissonnés sur une période de
douze ans, le natif de Floydada au Texas n’est que très rarement
cité parmi les influences des artistes des générations suivantes.
Il ne se rattache à aucune école, ni outlaw, ni traditionnaliste, pas
plus que représentant du style honky tonk et encore moins de la
country-pop. Don Wlliams traverse toutes les époques avec son
allure de cow-boy tranquille et son vocal chaleureux et rassurant.
Bien sûr, certains reprocheront une certaine monotonie à l’écoute
de ses chansons calmes. Mais avec Don Williams on randonne, on
respire, on ne fait pas la course. Williams ne fait pas souvent des
reprises mais ici il adapte Talk Is Cheap d’Alan Jackson et Sing Me
Back Home de Merle Haggard. Si le vin servi par la majorité des
artistes actuels est bien vert, celui de Don Williams a vieilli en fût
de chêne.
Jacques Dufour à écouter sur Rockinʻ‘ Boy Saloon : Lyon Première 90.2 FM.
Dimanche 20h-22h (www.lyonpremiere.com)
A lire dans le bulletin mensuel sur Internet : www.countrybulletin.free.fr
BRYEN WiLLEMS : No Band Here Till Friday
Tous les artistes n’éprouvent pas le
besoin de recourir à un accompagnement
pop ou rock pour faire une musique que
Nashville ose qualifier de country. Beaucoup
défendent encore l’authenticité de l’aspect
classique avec la fidélité à l’instrumentation
traditionnelle : fiddle, pedal steel, mandoline.
Bryen Willems est l’un de ces artistes. D’abord
le chanteur pose au bar d’un honky tonk pour la pochette de son
nouvel album. Qui à Nashville fait encore ça ? Willems est originaire
de Louisiane mais il vit en Australie pas très loin du ranch de notre
ami Roland. Son précédent CD présentait des chansons puisées
chez Jennings, Paycheck, Chesnut ou Roy Acuff espacées de ses
propres compos. D’où l’intérêt de se pencher sur cet artiste. Willems
possède une voix de basse chaude et profonde. Un peu comme si
Dale Watson faisait du Billy Yates. Tous les ingrédients sont bien
là pour produire un album authentiquement country avec un piano
de type saloon au premier plan, du dobro et la pedal steel guitare.
Nous avons de la country rapide avec She Let Herself Go et Let’s
Be In Love, de la plus calme avec l’excellent Two For One Cocktail,
une valse lente avec Hello Beer, du Jennings avec Nowhere Road,
du western swing avec la reprise du n°1 de George Strait en 1989
Ace In The Hole, de très bonnes versions de Together Again, en
duo avec Mary-Anne Burton (?), Take My Hand Precious Lord, You
Win Again et Honky Tonk Song (Webb Pierce). Le seul regret est
l’absence totale de ces fameuses ballades à verser des larmes
dans sa budweiser. Mais No Band Here Till Friday est un rayon de
soleil dans la grisaille country actuelle.
DANiELLE BRADBERY : Danielle Bradbery
Les concours de chant sont dans l’air du
temps. Ils servent à amuser la galerie mais
pas à assurer une carrière. Nashville Star a
duré cinq années. Les anciens vainqueurs
Brian Cotter, Erika Jo et Angela Hacker
sont depuis longtemps retournés à Pôle
Emploi. Seuls Chris Young, lauréat en 2006,
et Miranda Lambert, 3ème de la première
édition en 2003, se sont brillamment illustrés par la suite. Danielle
Bradbery est la lauréate de The Voice 2013 et elle n’a que seize
ans. Les deux premiers simples de cette jolie Texane ne sont pas
entrés dans le Top 15. Il faut dire que la country moderne qu’on lui
a fait enregistrer pour son premier CD ne se distingue en rien de
l’ensemble de la production actuelle nashvillienne. Tout dépend du
bon vouloir des radios et au moment où j’écris ces lignes il n’y a que
six femmes dans le Top 50 country ! En 2014 il vaut mieux être un
garçon pour percer dans ce style de musique. Pour la plupart, les
chansons ne valent que pour l’interprétation de cette adolescente
dont le vocal mélodieux est d’une puissance rare à cet âge. Les
trois seules ballades sur un ensemble de quinze titres donnent
particulièrement la mesure du potentiel de Danielle Bradbery.
Le violon et la steel n’interviennent que sur la fin pour quelques
reprises dont Jesus Take The Wheel (Carrie Underwood), Maybe It
Was Memphis (Pam Tillis) ou Born To Fly (Sara Evans). Espérons
que Danielle Bradbery ne figurera pas prochainement parmi les
talents gâchés par le business de Nashville...
JERRY KiLGORE : Loaded & Empty
Jerry Kilgore sera l’un des artistes présents
à Craponne sur Arzon cet été. Son style
traditionnel devrait ravir une large partie
du public. Ce natif de l’Oregon a sorti un
excellent album chez Virgin en 1999. Hélas
ses trois simples testés en radio n’ont
obtenu qu’un succès très modeste et Kilgore
disparut très vite des radars. Son style était
sûrement jugé trop classique au début des années 2000, une
époque qui commençait à se tourner vers la nashpop. Il faut dire
que Jerry Kilgore a découvert Buck Owens à l’âge de 13 ans. Sa
grand-mère avait une énorme collection de disques de country.
Son apprentissage consista à tourner pendant dix ans dans les
honky-tonks avant de rejoindre Nashville. Mais Kilgore ne fait pas
que chanter. Il compose également et Tracy Byrd, John Michael
Montgomery et Clay Walker ont enregistré ses chansons. En 2000
Le Cri du Coyote n°141 page 11
Kilgore déclarait : "Il y aura toujours une place pour la country music,
et c’est ce que je suis". Sans nul doute il le prouvera en juillet car cet
album de retour enregistré en 2008 témoigne de son attachement
à la country traditionnelle. Jerry n’a pas honte de mettre le fiddle et
la pedal steel guitare au premier plan. Il ose citer Lefty Frizzell et
George Strait dans ses chansons. Mais c’est presque devenue une
anomalie en 2014 ! Loaded & Empty ne contient que des ballades
classiques et de solides morceaux bien honky-tonk. C’est un pied
de nez à la country-pop de Nashville, et les spectateurs présents
lors du passage de Kilgore à Craponne vont se régaler…
BRANDY CLARK : 12 Stories
Brandy Clark est avant tout connue pour
ses talents de compositrice. La liste des stars
qui ont enregistré ses chansons commence
à devenir longue et impressionnante : Miranda Lambert, Reba McEntire, LeAnn Rimes,
Kacey Musgraves, Gretchen Wilson, Darius
Ru-cker, Billy Currington et j’arrête là pour
faire court. Brandy a décidé de garder quelques compositions pour elle, d’où 12 Stories, parce qu’en principe,
dans la country, une chanson doit raconter une histoire. Je ne
sais pas s’il s’agit du premier opus pour cette brune originaire de
l’état de Washington, en tout cas il a été très bien accueilli par la
presse spécialisée. A l’écoute du premier titre, j’ai pensé à Mary
Chapin Carpenter. Avec le suivant, j’évoquais une autre chanteuse.
Cet album présente la qualité rare d’offrir un panel de chansons
aussi différentes les unes que les autres. Et Brandy Clark possède
un vocal fort agréable. Quelques chansons valent peut-être plus
pour le texte que pour la mélodie. Dans l’ensemble il s’agit d’un
album assez paisible, mais aucunement monotone, avec des titres
en acoustique comme Pray To Jesus ou la ballade Just Like Him.
Certains morceaux se rapprochent de la country moderne mais
sans excès. Parmi les slows In Some Corner est dans l’esprit
du Crazy de Patsy Cline et Illegitimate Children renoue avec les
ballades traditionnelles des années 50. Il est plaisant de rencontrer
une artiste qui fait preuve d’une réelle originalité. Un album et une
auteur/ compositeur à découvrir.
DiERKS BENTLEY : Riser
Dierks Bentley va être bientôt catalogué
parmi les vétérans. Pensez, il est né en
1975 et les presque quadragénaire ne se
bousculent pas dans le Billboard country.
Mais pour l’heure le natif du bel état de
l’Arizona n’a pas de souci sur le plan du
succès commercial. Il est toujours dans la
course après une carrière de plus de dix ans
au plus haut niveau et au passage une participation au Country
Rendez-Vous de Craponne sur Arzon. Cet artiste sympathique, qui a
récemment perdu ses bouclettes au grand dam de ses admiratrices,
avoue aimer Waylon Jennings, Hank Williams Jr, son chien et son
Harley. Dierks avouait naguère : "Ma version de la country music
se sont les steel guitares le plus fort possible avec des fiddles,
des banjos et des mandolines". Menteur, serais-je tenté de dire. Ou
alors Bentley a été forcé de suivre les critères dictés par Nashville.
Malgré sa volonté d’avoir réalisé un album tendance bluegrass il
y a peu, son style de country est bien moderne. Guitares, basse,
batterie et pas grand-chose d’autre. Sa musique ne me procure
aucune émotion. Des douze titres, restent écoutables les deux
seuls morceaux lents, Damn There Dreams et Hurt Somebody,
que Dierks chante avec conviction. Et Back Porch est une chanson
joyeuse sur la manière de passer du bon temps. Et ce sont les
trois dernières plages de cet album qui défile les tempos paresseux
dans une ambiance plus pop que country. Franchement, la majorité
de la production actuelle n’aurait même pas trouvé place sur les
albums des années 90 au titre de remplissage. Et ceux de Bentley
n’échappent pas à cette triste constatation.
MiKKi DANiEL : Gotta Be A Cowgirl
Si je me présente un jour à la porte du
Hillbilly Heaven, le grand St Pierre me
tancera certainement pour avoir rédigé autant
de chroniques consacrées aux blondes. Je
plaide coupable mais je ne vais pas corriger
pour autant ce penchant, surtout après avoir
découvert la photo de cette jeune et jolie
chanteuse, Mikki Daniel. Elle n’a que 17 ans
et a composé 9 des 12 chansons de ce 1er CD au titre prometteur,
Gotta Be A Cowgirl. Et titre justifié car Mikki Daniel est une cowgirl
qui chante de la country AND western. Et une gamine de 17
printemps qui yodèle, vous en connaissez beaucoup ? A part en
Bavière et dans les Alpes suisses, moi pas. Ses chansons respirent
l’Ouest, parlent des chevaux et parfois de son père qui est cowboy
(Raised Me A Cowgirl, Just Like You Daddy). L’accompagnement
est souvent acoustique avec guitare, contrebasse et violon. Texas
Kerosen est un bon shuffle et il y a deux titres rapides, Skyball Paint
et Ride’Em Cowgirl. Pas de western swing ni de ballades à chanter
au bivouac mais plusieurs chansons calmes, ou bien western
comme le fort plaisant I’Ve Just Gotta Be A Cowgirl avec yodel en
ouverture. Le vocal de Mikki est encore juvénile mais bien assuré.
Nous ne pouvons qu’encourager cette jeune artiste à rester fidèle
à ses racines. Je m’abstiens toutefois d'un Cri du Cœur à un album
pourtant réussi dans le genre car la chanson de cowboy n’est sans
doute pas la fiasque de café froid de tous les lecteurs du fanzine.
TRAViS TRiTT : The Calm After…
Je n’ai jamais été un grand fan de Travis
Tritt excepté pour les duos réalisés avec son
copain Marty Stuart (Honky Tonkin’s What
I Do Best, The Whiskey Ain’t Wor-king) ou
quelques titres bien toniques comme T-R-OU-B-L-E ou Here’s A Quar-ter (Call Someone
Who Cares). Je trouve que sa voix est plus
appropriée pour chanter de la soul ou du rock
plutôt que de la country. Du reste il a notamment repris le Move It
On Over de Hank Williams en duo avec George Thorogood. Je le
présenterais bien comme une sorte de Joe Cocker de la country.
Durant la période faste des années 90 Tritt a récolté cinq n°1,
avant de passer à la trappe avec bon nombre de ses confrères
dans les années 2010. Retour du Géorgien en 2013 avec The Calm
After… Mais en fait il s’agit d’une nouveauté toute relative car cet
album avait été enregistré en 2007 pour un label qui devait capoter
avant la sortie du disque. Pourquoi a-t-il fallu six ans à Travis pour
le présenter au public ? Mystère. L’album démarre par de la soul/
funky mais la suite s’arrange et se diversifie. Le rythme rock de
Doesn’t The Good Outweigh The Bad passe très bien. Ce qui n’est
pas le cas avec le son lourd de Stay With Me qui serait une reprise
de Rod Stewart. Dans les titres country/ soul il est dans le même
registre que Wynonna Judd. Ca passe ou pas selon vos affinités.
Ceux qui suivent Travis Tritt depuis le début ne seront pas déçus
par ses ballades avec une mention particulière pour le slow/ blues
The Pressure Is On. Une guitare espagnole introduit la ballade
Sometimes Love Just Ain’t Enough qu’il interprète en duo avec sa
fille Tyler Reese. Sympathique. Le meilleur titre est aussi le plus
court et le seul à faire appel au violon : High Time For Gettin’ Down
est un torride rock & roll. L’album se referme sur un blues électrique
qui évoque davantage BB King que Pee Wee King ! Excellent, mais
hors contexte. Sachez que lorsque vous écoutez un CD de Travis
Tritt vous n’aurez que quelques titres vraiment country. Mais n’estce pas le lot de la majorité de la production actuelle de Nashville ?
MELiSSA LiViNGSTONE : Simple Girl
Je suis navré de ne plus avoir 14 ans pour
apprécier un tel disque : des mélodies sucrées
habillées d’un accompagnement pop. Cela
est d’autant plus regrettable que cette jeune
et jolie chanteuse, certai-nement encore
adolescente, possède une voix fraîche et très
agréable. La machine à produire de Nashville
sort quotidiennement des albums semblables
à Simple Girl. Sitôt entendus, sitôt oubliés. Melissa Livingstone doit
mûrir et trouver un style personnel qui mette son vocal en valeur.
On se revoit dans quelques années ?
MARSHALL DANE : One Of These Days
S’il y avait une logique ce garçon figurerait
actuellement dans les charts car sa country
moderne vaut largement celle des Lee Brice,
Luke Bryant et autre Jason Aldean. Elle
serait même nettement plus écoutable car sa
musique ne bannit aucunement le fiddle, très
présent sur plusieurs titres, ni la pedal steel
guitare. Oui mais le problème est qu’il est
Canadien et le Billboard bloque depuis quelque temps tout artiste
non Américain. Les deux ballades, Not Today et Why Can’t I Leave,
sont convaincantes car Marshall Dane met beaucoup de conviction
dans son vocal. Deux morceaux planent nettement au-dessus de
l’ensemble. Il s’agit de Take You Home Mama au rythme country
rapide placé en ouverture d’album et qui lui aurait valu un Cri du
Cœur si le reste avait été du même bois. Le second titre fort, et lui
aussi différent de l’atmosphère country-pop du reste, est l’excellent
rock and roll Alcohol Abuse avec son violon percutant. Ce jeune
artiste semble vouloir pratiquer une country en rapport avec son
âge mas en restant malgré tout attaché à a tradition. Assurément
c’est un artiste à suivre.
Le Cri du Coyote n°141 page 12
DOLLY PARTON : Blue Smoke
Je vais peut-être en étonner quelques uns,
quoi que les lecteurs qui lisent cette rubrique
commencent à connaitre mes points faibles,
mais je considère que Dolly Parton possède
le vocal le plus séduisant de la country
music. Bien sûr, je ne néglige pas Emmylou,
ni ma petite chouchou Mandy Barnett,
mais je trouve que l’émotion dispensée par
cette voix magique est inégalable. Cependant je comprends tout
à fait que l’aspect petite fille qu’elle a conservé malgré son âge
avancé (quand même 68 ans !) peut en irriter certains. Son premier
succès remonte à 1967 (j’étais ado !) et n’était pas prémonitoire : il
s’intitulait Dumb Blonde, et pour une Blonde Stupide elle a réussi
à être milliardaire avec un parc d’attraction à son nom. Sa carrière
discographique s’auréole de 24 n°1. Certaines des ses créations
sont devenues des classiques comme Jolene, Coat Of Many Colors
ou I’ll Always Love You. Bien sûr il y a eu une petite période variété
avec notamment des duos avec Kenny Rogers mais, depuis les
90's, Dolly est revenue à ses racines avec des albums consacrés
au bluegrass, à la country acoustique, voire au gospel. Blue Smoke
est parait-il son 42 ème album et il est d’un bon crû. Le rapide Blue
Smoke démarre sur les chapeaux de roue. Plus traditionnel, c’est
impossible, avec final en gospel. Un futur classique. Un autre titre
très rapide est sa reprise en bluegrass du Don’t Think Twice de
Dylan. Unlikely Angel et If I had Wings sont des country acoustiques,
de même que la ballade Miss You-Miss Me et la très belle version
du standard Banks Of The Ohio qui est un vrai délice. De la belle
ouvrage. On retrouve la ballade chantée avec Kenny Rogers You
Can’t Make Old Friends et un autre duo, le slow From Here To The
Moon And Back, avec l’inamovible Willie Nelson. L’amusant Lover
Du Jour donne l’occasion d’entendre Dolly prononcer quelques
mots en français et la chanson se termine en éclat de rire. Moins
drôle est Lay Your Hands On Me, sorte de gospel-rock. Enfin Home
est du registre de la country-pop actuelle. Comme quoi même Dolly
Parton n’arrive pas à être parfaite !
CARLENE CARTER : Carter Girl
C’est toujours un plaisir de découvrir
un nouvel album de cette héritière de la
légendaire Carter Family (fille de June CarterCash et de Carl Smith) qui a toujours réalisé
de la très bonne musique. Et même durant
sa période britannique avec ses compères
Dave Edmunds et Nick Lowe (son mari
d’alors) en 1980, avec un style moderne pour
l’époque, elle reprenait déjà le Ring Of Fire de sa mère, à qui elle
ressemble de plus en plus d’ailleurs. Sa dernière œuvre, Stranger,
remontait à 2008. Carlene n’est plus soumise au même débit qu’un
chanteur qui doit alimenter le Billboard, mais six ans, c’est long. On
cherchera peut-être en vain un titre aussi percutant que son fameux
I Fell In Love, mais Carter Girl est un album intéressant, réussi et
bien country avec quelques chansons dans l’esprit d’une Carter
Family modernisée. Du reste on retrouve l’autoharpe dans Gold
Watch And Chain. Très bonne mandoline dans Blackie’s Gunman.
Me And The Wilwood Rose propose un rythme très "cashien".
Lonesome Valley 2003 est une longue ballade gospel. Les deux
autres titres lents sont Give Me The Rose et Troublesome Waters
avec l’incontournable Willie Nelson (à 81 ans, il ne se repose donc
jamais dans son rockin’ chair ?). Toutes les autres chansons se
situent dans une country assez classique, de la dynamique Poor
Old Heartsick Me au traditionnel I Ain’t Gonna Work Tomorrow en
passant par la valse I’ll Be All Smiles Tonight. A l’aube de ses 60
ans Carlene honore avec brio l’héritage musical familial.
KACEY MUSGRAVES : Same Trailer Different Park
Kacey Musgraves représente ce qui pouvait
arriver de mieux à l’industrie de Nashville.
Une séduisante jeune femme dont le style de
country ne s’éloigne pas trop de la tradition
pour aller s’enliser dans la pop. Dans le genre
nous avons bien Ashley Monroe et les Pistol
Annies mais elles ne reçoivent pas un gros
soutien des radios américaines. Kacey s’est
retrouvée du jour au lendemain propulsée
par la CMA meilleure chanteuse de l’année, ou meilleur espoir de
la country, je ne sais plus très bien, n’étant pas particulièrement
sensibilisé par les remises d’awards. En tout cas c’est assez
inattendu, son album précédent, enregistré sur un label indépendant,
était plutôt orienté country classique. Quand on regarde à quels
artistes les autres récompenses ont été distribuées, on peut dire
que Kacey Musgraves détonne agréablement. Cette jolie Texane
LEE SiMS : Deep In The Heart Of Me
Dans la famille des chanteurs traditionnels
voici Lee Sims que je découvre avec sa
belle voix chaleureuse à la Don Williams. Il
a l’âge d’être catalogué parmi les vétérans,
mais où était-il donc caché jusqu’à présent ?
Apparemment dans le Colorado. Avec les
qualités démontrées dans cet album on peut
estimer que Lee Sims est certainement passé
à côté d’une carrière. Des chansons parfaites comme The Waltz,
une… valse classique, et Texas Girl, un excellent western swing,
auraient mérités de devenir des classiques si Sims avait pointé le
bout de son stetson dans les années 60 ou 70. L’histoire ne dit pas
s’il s’agit d’un premier album, en tout cas il est fort varié avec, outre
les deux titres déjà mentionnés, du honky tonk (Blues On Parade),
un rock à la Carl Perkins (Tonight We Ride), une ballade (One
Heart), un country-rock (Rag Top Baby), deux morceaux assez cool
et une reprise personnalisée de Why You Been Gone So Long de
Mickey Newbury avec harmonica, piano et dobro. Les musiciens,
non cités, sont parfaits avec ce qu’il faut de fiddle et de pedal steel
guitare. A l’écoute de ce CD je me revoyais dans un saloon quelque
part du côté de Jackson Hole, savourant une soirée entre amis
agrémentée de le prestation d’un bon groupe de vraie country.
de 26 ans compose et ses chansons ont été reprises notamment
par Miranda Lambert et Reba McEntire. Sa voix est douce et sa
musique coule comme de l’eau de source, naturelle et sans additif.
Il y a deux titres un peu rapides et bien modernes, Blowin’ Smoke
et Stupid, qui ressemblent à du Miranda Lambert. La majorité des
autres chansons sont acoustiques dans une tonalité assez douce.
Vous allez rire, mais je trouve que c’est un peu comme si Carla
Bruni faisait de la country ! Silver Lining, Merry Go Round, My
House, Follow Your Arrow sont bien country avec du banjo ou de
la pedal steel guitare. It’s What It Is en fin d’album est une jolie
ballade. Il manque peut-être un ou deux titres bien rapides pour
pimenter l’ensemble, mais on ne va pas chipoter. Kacey Musgraves
est certainement la chanteuse actuelle qui est le plus à même de
contenter les Coyotes. Et si ce n’est pas avec sa musique, ça le
sera au moins pour son adorable mini short !
MANDY HEiNEMANN : The Real Me
Pardonnez-moi M’sieurs Dames, mais
c’est encore d’une chanteuse blonde dont
je vais vous causer. Mandy vient de l’Illinois
et naturellement je ne la connaissais pas
avant de réceptionner son album. Par le titre
choisi, The Real Me, elle nous affirme que la
musique qu’elle a enregistrée correspond à
ce qu’elle est réellement. C’est un album de
reprises choisies sur plusieurs périodes et
Mandy devait être bien jeune, ou pas encore née, quand certaines
de ces chansons passaient à la radio. Toutes ont été des succès
mais certaines ont laissées plus de traces que d’autres dans les
mémoires. Le classique de Kitty Wells, It Wasn’t God Who Made
Honky Tonk Angels, est la plus ancienne (1952). Il y a deux emprunts
aux années 70 avec Pass Me By de Johnny Rodriguez et You Don’t
Love Me Anymore d’Eddy Rabbitt. Pour les 80's Mandy a choisi la
ballade d’Emmylou Harris Beneath Still Waters, le solide honky tonk
de Lacy J Dalton Hillbilly Girl With The Blues, le paisible Lord I Hope
This Day Is Good de Don Williams et le succès des Sweethearts Of
The Rodeo Midnight Girl, Sunset Town. Les 90's sont représentées
avec I’m Over You, une country calme de Keith Whitley, et Break
These Chains, plus moderne, de la trop vite oubliée Deborah Allen.
Real Like Woman de Trisha Yearwood est le titre le plus récent (14
ans) et illustre les années 2000. Curieusement je n’ai pas pu situer
Bound For Tennessee qui est un excellent honky tonk dynamique
et ma plage préférée. Un lecteur peut m’aider ? L’accompagnement
est bien traditionnel avec notamment le très bon fiddle de Robert
Bowlin. Pour le vocal, s’il fallait faire un rapprochement, je citerais
Pam Tillis. Je conseille bien naturellement ce CD à tout amateur
de bonne country musique mais je souhaite que pour le prochain,
Mandy nous présente des titres plus personnels tout en restant
réellement country.
JEFF WOOLSEY : Dancing To Nite
Je commence ma chronique par une page
vierge car je n’avais jamais entendu parler
de Jeff Woolsey. J’ai lu quelque part que ce
chanteur Texan est populaire dans les clubs
du Lone Star State. Ça ne me surprend guère car sa musique est faite pour danser.
Imaginez dix titres de style honky tonk pur
Le Cri du Coyote n°141 page 13
jus dans un album qui en contient quatorze. Et quand je vous aurai dis
que la production est assurée par Justin Trevino vous aurez compris qu’on
trouvera difficilement plus classique. L’inconvénient dans ce style de country
traditionnelle, et surtout avec Trevino aux commandes, c’est qu’il n’y a aucune
place pour la fantaisie, pour l’imagination. Tout est prévisible : guitare, steel,
fiddle… Tout a déjà été entendu sur chaque album de la série HOT. Vu de
l’extérieur, tous les blues se ressemblent, et tous les rockabilly aussi.Il en
va de même pour le honky tonk où seules les paroles diffèrent d’un titre à
l’autre. Jeff Woolsey est un bon chanteur de bar mais pas un grand vocaliste.
Contrairement à Suzy Bogguss, il n’apporte rien à ces titres repris à Faron
Young, George Jones, Johnny Bush, Conway Twitty, Johnny Paycheck,
Jack Green, Ray Price, Cal Smith... Woolsey a choisi des chansons assez
méconnues du grand public, mais qui se ressemblent toutes. Les seules que
vous reconnaitrez sont My Heart Skips A Beat de Buck Owens et le bluesy
Imagine That de Patsy Cline. Cette litanie de honky tonks classiques et rétro
est parfaite dans l’ambiance d’un saloon ou d’un bar si vous êtes partis pour
faire la fête, mais à écouter dans son fauteuil, le menu est sympa au début,
monotone au milieu et indigeste à la fin.
TRACY LAWRENCE : Headlights, Taillights and Radios
Lawrence fut l’un des chefs de file des néotraditionnalistes dans les 90's. Il récolta une demidouzaine de n°1 et on se souvient notamment de son
excellent Time Marches On. Les années ont passé et les
chanteurs qui approchent de la cinquantaine ne sont pas
les bienvenus sur les radios et les charts. Certains ont
mis leur carrière en sommeil comme Tracy Byrd ou Clint
Black. D’autres se sont tournés vers le bluegrass (Joe
Diffie, Clinton Gregory, Ken Mellons). Quelques-uns encore se sont regroupés
comme Tippin ou Kershaw et poursuivent une aventure discoraphique dans un
style proche de celui de leur période de gloire. Lawrence donne l’impression
de courir vers un nouveau public en modernisant sa musique. Ceci me rappelle
quelques ratages précédents chez nous quand Ronni Bird avait commis un
disque junky/ disco dans les 70's ou plus récemment quand Dick Rivers avait
demandé à de jeunes compositeurs de lui écrire des chansons dans l’air du
temps pour relancer sa carrière. Résultat, le public des débuts ne suit plus
et les jeunes ne se reconnaissent pas dans une musique interprétée par un
chanteur de l’âge de leur grand-père. John Fogerty est plus sage. 45 ans plus
tard il continue d’enregistrer dans l’esprit du Creedence et on a toujours autant
de plaisir à l’écouter. Pour en revenir à Tracy Lawrence, il n’a rien perdu de
son vocal caractéristique qui lui a valu de nombreux fans. Le problème réside
dans le choix des chansons et dans un accompagnement musical qui ne
laisse pratiquement aucune place au fiddle ni à la pedal steel guitare. On peut
dégager des onze titres trois ballades assez agréables grâce à la voix de Tracy
et surtout une pépite surprenante dans un tel contexte, un alerte honky tonk,
Cecil’s Place. C’est le cheveu solitaire qui se dresse sur le crâne chauve du
Professeur Nimbus. Quatre ou cinq morceaux de cet acabit auraient permis
d’obtenir un Cri du Cœur à cet artiste attachant qui ne retrouvera jamais son
auditoire perdu.
SUZY BOGGUSS : Lucky
Comme toutes ses consœurs des 90's, Suzy n’a plus
de contraintes commerciales. Après plus de dix ans de
succès dans les charts, la native de l’Illinois n’enregistre
plus que pour son plaisir, et pour le nôtre. Son précédent
album était consacré à la reprise de standards de
la musique folk américaine, celui-ci est basé sur les
chansons de Merle Haggard. Bonne idée pour une
artiste qui a toujours aimé la country classique et qui
avait obtenu l’un de ses premiers classements au Billboard avec Somewhere
Between de Merle. Suzy n’a pas cherché à établir un Best Of des succès
du Hag, mais a tout simplement privilégié les chansons qui lui plaisaient. On
trouve certains classiques, bien sûr, mais aussi des compos plus obscures. Il
faut dire qu’elle avait le choix, Merle ayant classé plus de cent titres au cours
de sa carrière. Il est amusant de noter avec le recul que certains succès d’une
époque comme I Think I’ll Just Stay Here And Drink ou Going Where The
Lonely Go, n° 1 respectivement en 1980 et 1983, sont quasiment oubliés de
nos jours alors que I Started Loving You Again, devenu un standard, n’a jamais
été classé, étant le B-side de The Legend Of Bonny & Clyde lequel est resté
deux semaines au sommet. Etonnant, isn’it ? Suzy, qui est une grand artiste,
a réussi à donner une touche féminine et personnelle à ces chansons. Les
guitares, acoustique ou électrique, ainsi que l’harmonica sur certains titres,
apportent une coloration bluesy à l’ensemble, ce qui n’est pas désagréable.
Le choix des reprises est bien varié, avec la douceur de Silver Wings, I Always
Get Lucky With You, Someday When Things Are Good ou You Don’t Have Very
Far To Go. Nous avons de solides versions de I Started Loving You Again, The
Bottle Let Me Down, Sing Me Back Home ou The Running Kind. La presence
d’If We Make It Through December n’était peut-ête pas nécessaire, par contre
j’ai été agréablement surpris par Let’s Chase Each Other Round The Room, un
bon honky tonk swing. Voilà un album que même les fans de Merle Haggard
vont apprécier.
Le Cri du Coyote n°141 page 14
CONCERTS MADE iN FRANCE
Hugues AUFRAY
Agora de Genlis (8 février 2014)
L’éternel jeune homme (84 ans) débute son show par
une séquence country rock de très bon niveau, dans le
style de son album Caravane (1981). Le blues des honky
tonk (de Hank Williams) particulièrement bien balancé
met en joie. A noter, plus tard, quelques vers de Rimbaud
(début du Bâteau ivre) et les succès incontournables des
60’s, dont mes préférés: Dès que le printemps revient, Le
rossignol anglais, La fille du Nord et Des Jonquilles au
dernier Lilas. La voix et le talent sont toujours présents,
bravo M. le professeur (de Folk !).
Hugues ayant désiré rencontrer Joël Petitjean qui lui
avait envoyé son hommage à Dylan on se retrouve tous
les trois à la fin du concert pour quelques propos, photos
et dédicaces, dans une ambiance amicale et détendue.
John MAYALL
15ème Nuit du Blues Talent (21 mars 2014)
Le vieil anglais (80 ans) assure un bon spectacle
(voix, claviers, harmonica, guitare) accompagné par
d’excellents musiciens américains. 1h30 de blues, rock,
pop, rhythm & blues avec de belles reprises de Freddie
King et Otis Rush.
A noter que John m’a refusé avec véhémence un
autographe (No, no, no !) avant le concert, alors qu’il
poireautait à son stand. J’avais eu l’audace de lui
présenter mon ticket d’entrée, alors qu’il voulait me
vendre ses CD (50€ les trois). Pas grave, mais la brève
rencontre fut peu cordiale. Bonne soirée quand même...
GOOD ROCKiNʼ’ TONiGHT
Viriat, Memphis Coffee (25 avril 2014)
En sortant de ce bel endroit, Joël Petitjean demande
un renseignement à un fumeur solitaire qui n’est autre
que Robert Gordon ! Je lui exprime mon admiration et
retourne à l’Alfa de Jojo pour chercher un single RCA
que le vieux rocker (né en 1947) signe de bonne grâce.
Photos puis on fonce à Attignat où j’achète la repro quasi
parfaite du EP français de Johnny Carroll (CiD en 1956)
19h50 : les Dead Bone Ramblers terminent leur show
rockabilly classique par une belle version de Slip Slippin’in
d'Eddie Bond. Trio anglais à revoir avec plaisir.
Johnny Horsepower, dédié à l’art de Johnny Cash Sun
essentiellement, l’illusion est parfaite. Le trio danois est
très bien accueilli par un auditoire fasciné. Imitation,
certes, mais réussie et sincère à coup sûr !
Robert Gordon (et le Di
Maggio Trio) égal à luimême. The Voice nous
régale avec ses classiques
habituels, The Way I Walk,
Drivin’ Wheel, Rockabilly
Boogie. Statique, solide et
charismatique.
24h : Rudy Tutti Grayzell, Michel Rose et Robert Gordon
le pionnier US de la soirée.
Accompagné à la perfection par les Barnstompers (NL)
le petit homme rigolard fait le show, déchaîné comme
aux plus beaux jours. A 81 ans ce rocker fou met la salle
à feu et à sang. Ducktail (son classique Starday de 1956
repris par Joe Clay et le Memphis Rockabilly Band) et
Let’s Get Wild (mêmes année et label) furent les deux
plus beaux fleurons de ce bouquet musical ! Retour,
après quelques titres des Go Getters suédois, un trio
virulent dont le batteur est aussi le chanteur. Quant à la
suite du festival, place à la plume de Bernard Boyat.
That’s All Folks, Michel Rose
Correction Waylon & Willie (Le Cri 140)
Blue suede shoes, Whole lotta et Don't be cruel ont bien été
classés au Hot 100, country et r'n'b., mais pas n°1, contrairement
à ce que j'ai écrit. Bernard Boyat nous précise : "Le premier
titre à être classé dans les 3 a été Blue suede shoes, n°2 country,
n°2 au Hot 100 (barré par Heartbreak hotel), n°2 ou n°3 (sources
divergentes) r'n'b, première fois qu'une chanson figurait dans les
3 hit-parades. Heartbreak hotel, que tu as oublié, suit dans le
foulée : n°1 Hot 100, n°1 country, n°5 r'n'b. Whole lotta a été n°3
au Hot 100, n°1 country et n°1 r'n'b. Enfin, Don't be cruel a été le
premier en tête dans les 3 classements." Merci Bernard (JB)