Le CRI du coyote - Diligence Country
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Le CRI du coyote - Diligence Country
Revue de Musiques Américaines DU COYOTE LE Eté 2014 141 5 BLUE HiGHWAY Avenue Country Bluegrass & C° Scalpel de Coyote Kanga Routes Crock 'n' Roll Noix de Cajun Coyothèque Disqu'Airs Concerts Coyote Report son - Bobbe Seymour - Delaney David t igh Ton n' cki Ro od Go y nn Pe Hank Elvis Presley - Albums de Dobro Lubbock : Joe Ely - Buddy Holly - Jacques DUFOUR AVENUE COUNTRY SHERRY LYNN : A Beautiful Life Mon rédac en chef me régale de blondes (encore deux ce mois-ci) car il doit craindre que j’aille écrire mes chroniques pour la concurrence : Le Feulement du Tigre ou Le Glapissement du Renard. Non, même sans blondes, je resterai chez le Coyote où j’ai creusé mon terrier depuis huit ans, et, à mon âge on a tendance à se sédentariser… Commençons, honneur aux blondes donc, par Sherry Lynn qui n’en est pas à son premier album. Certains seront intéressés de savoir que cette œuvre contient un duo avec Crystal Gayle, bien discrète ces dernières années. Sa présence s’explique par le fait que Sherry assure les premières parties des concerts de la sœur de Loretta Lynn (no relation). Les auteurs des dix chansons ont été choisis parmi la noria des songwriters actuels de Nashville. Il en ressort une new-country moderne qui ne permet pas à Sherry Lynn de se forger un style propre. Les chansons se succèdent dans un format qui correspond à ce que les radios américaines proposent actuellement. Ce n’est pas désagréable à l’oreille pour rouler en voiture mais aucun titre ne se distingue vraiment d’un autre. Sherry Lynn devrait cependant être plaisante à voir sur scène… surtout si Crystal Gayle se présente ensuite ! DAViD NAiL : Iʼ’m A Fire David Nail fait partie des artistes actuels de country moderne qui connaissent un succès commercial puisque qu’il a récemment obtenu son premier n°1. Mais ce natif du Missouri ne peut plus être qualifié de nouveau venu, ayant sorti son premier album en 2002 (Mercury). I’m A Fire doit être son troisième album car entre temps il en a sorti un pour MCA en 2009. Nail affirme que c’est en écoutant Travis Tritt qu’il a découvert la country music, ce qui laisse présager que son style ne doit pas trop emprunter à la tradition. C’est exact. Sa musique est moderne mais sans pour autant virer dans le rock. Les guitares ne recouvrent pas le vocal de Nail qui a parfois certaines intonations qui nous rappellent Raoul Malo. Aucun titre n’est vraiment rapide, et à l’opposé, il n’y a que deux ballades. Les rythmes médiums dominent donc dans cet album de country moderne qui n’est pas désagréable sans être renversant. Il en est de pires, il en est de meilleurs. Pour le final, David Nail rend hommage à Glen Campbell, actuellement bien malade, en reprenant Galveston (n°1 en 1969) et en invitant Lee Ann Womack comme choriste. DON WiLLiAMS : Reflections Il faut être très fort pour varier ses commentaires lorsqu’on rédige les chroniques des albums de Don Williams. En effet, cet artiste attachant est toujours resté fidèle à une country paisible qui ne réserve jamais de grandes surprises, mais qui s’écoute toujours avec autant de plaisir. Un peu comme lorsqu’on retourne régulièrement déguster la spécialité de son restaurant favori. Et cela depuis quarante ans, Don ayant récolté son premier n°1 en 1974. A l’âge de 75 ans Don Williams pourrait vivre tranquillement de ses rentes, mais en 2014 il effectuait encore une énième tournée dans les Iles Britanniques où il est vénéré. Avec dix-sept n°1 moissonnés sur une période de douze ans, le natif de Floydada au Texas n’est que très rarement cité parmi les influences des artistes des générations suivantes. Il ne se rattache à aucune école, ni outlaw, ni traditionnaliste, pas plus que représentant du style honky tonk et encore moins de la country-pop. Don Wlliams traverse toutes les époques avec son allure de cow-boy tranquille et son vocal chaleureux et rassurant. Bien sûr, certains reprocheront une certaine monotonie à l’écoute de ses chansons calmes. Mais avec Don Williams on randonne, on respire, on ne fait pas la course. Williams ne fait pas souvent des reprises mais ici il adapte Talk Is Cheap d’Alan Jackson et Sing Me Back Home de Merle Haggard. Si le vin servi par la majorité des artistes actuels est bien vert, celui de Don Williams a vieilli en fût de chêne. Jacques Dufour à écouter sur Rockinʻ‘ Boy Saloon : Lyon Première 90.2 FM. Dimanche 20h-22h (www.lyonpremiere.com) A lire dans le bulletin mensuel sur Internet : www.countrybulletin.free.fr BRYEN WiLLEMS : No Band Here Till Friday Tous les artistes n’éprouvent pas le besoin de recourir à un accompagnement pop ou rock pour faire une musique que Nashville ose qualifier de country. Beaucoup défendent encore l’authenticité de l’aspect classique avec la fidélité à l’instrumentation traditionnelle : fiddle, pedal steel, mandoline. Bryen Willems est l’un de ces artistes. D’abord le chanteur pose au bar d’un honky tonk pour la pochette de son nouvel album. Qui à Nashville fait encore ça ? Willems est originaire de Louisiane mais il vit en Australie pas très loin du ranch de notre ami Roland. Son précédent CD présentait des chansons puisées chez Jennings, Paycheck, Chesnut ou Roy Acuff espacées de ses propres compos. D’où l’intérêt de se pencher sur cet artiste. Willems possède une voix de basse chaude et profonde. Un peu comme si Dale Watson faisait du Billy Yates. Tous les ingrédients sont bien là pour produire un album authentiquement country avec un piano de type saloon au premier plan, du dobro et la pedal steel guitare. Nous avons de la country rapide avec She Let Herself Go et Let’s Be In Love, de la plus calme avec l’excellent Two For One Cocktail, une valse lente avec Hello Beer, du Jennings avec Nowhere Road, du western swing avec la reprise du n°1 de George Strait en 1989 Ace In The Hole, de très bonnes versions de Together Again, en duo avec Mary-Anne Burton (?), Take My Hand Precious Lord, You Win Again et Honky Tonk Song (Webb Pierce). Le seul regret est l’absence totale de ces fameuses ballades à verser des larmes dans sa budweiser. Mais No Band Here Till Friday est un rayon de soleil dans la grisaille country actuelle. DANiELLE BRADBERY : Danielle Bradbery Les concours de chant sont dans l’air du temps. Ils servent à amuser la galerie mais pas à assurer une carrière. Nashville Star a duré cinq années. Les anciens vainqueurs Brian Cotter, Erika Jo et Angela Hacker sont depuis longtemps retournés à Pôle Emploi. Seuls Chris Young, lauréat en 2006, et Miranda Lambert, 3ème de la première édition en 2003, se sont brillamment illustrés par la suite. Danielle Bradbery est la lauréate de The Voice 2013 et elle n’a que seize ans. Les deux premiers simples de cette jolie Texane ne sont pas entrés dans le Top 15. Il faut dire que la country moderne qu’on lui a fait enregistrer pour son premier CD ne se distingue en rien de l’ensemble de la production actuelle nashvillienne. Tout dépend du bon vouloir des radios et au moment où j’écris ces lignes il n’y a que six femmes dans le Top 50 country ! En 2014 il vaut mieux être un garçon pour percer dans ce style de musique. Pour la plupart, les chansons ne valent que pour l’interprétation de cette adolescente dont le vocal mélodieux est d’une puissance rare à cet âge. Les trois seules ballades sur un ensemble de quinze titres donnent particulièrement la mesure du potentiel de Danielle Bradbery. Le violon et la steel n’interviennent que sur la fin pour quelques reprises dont Jesus Take The Wheel (Carrie Underwood), Maybe It Was Memphis (Pam Tillis) ou Born To Fly (Sara Evans). Espérons que Danielle Bradbery ne figurera pas prochainement parmi les talents gâchés par le business de Nashville... JERRY KiLGORE : Loaded & Empty Jerry Kilgore sera l’un des artistes présents à Craponne sur Arzon cet été. Son style traditionnel devrait ravir une large partie du public. Ce natif de l’Oregon a sorti un excellent album chez Virgin en 1999. Hélas ses trois simples testés en radio n’ont obtenu qu’un succès très modeste et Kilgore disparut très vite des radars. Son style était sûrement jugé trop classique au début des années 2000, une époque qui commençait à se tourner vers la nashpop. Il faut dire que Jerry Kilgore a découvert Buck Owens à l’âge de 13 ans. Sa grand-mère avait une énorme collection de disques de country. Son apprentissage consista à tourner pendant dix ans dans les honky-tonks avant de rejoindre Nashville. Mais Kilgore ne fait pas que chanter. Il compose également et Tracy Byrd, John Michael Montgomery et Clay Walker ont enregistré ses chansons. En 2000 Le Cri du Coyote n°141 page 11 Kilgore déclarait : "Il y aura toujours une place pour la country music, et c’est ce que je suis". Sans nul doute il le prouvera en juillet car cet album de retour enregistré en 2008 témoigne de son attachement à la country traditionnelle. Jerry n’a pas honte de mettre le fiddle et la pedal steel guitare au premier plan. Il ose citer Lefty Frizzell et George Strait dans ses chansons. Mais c’est presque devenue une anomalie en 2014 ! Loaded & Empty ne contient que des ballades classiques et de solides morceaux bien honky-tonk. C’est un pied de nez à la country-pop de Nashville, et les spectateurs présents lors du passage de Kilgore à Craponne vont se régaler… BRANDY CLARK : 12 Stories Brandy Clark est avant tout connue pour ses talents de compositrice. La liste des stars qui ont enregistré ses chansons commence à devenir longue et impressionnante : Miranda Lambert, Reba McEntire, LeAnn Rimes, Kacey Musgraves, Gretchen Wilson, Darius Ru-cker, Billy Currington et j’arrête là pour faire court. Brandy a décidé de garder quelques compositions pour elle, d’où 12 Stories, parce qu’en principe, dans la country, une chanson doit raconter une histoire. Je ne sais pas s’il s’agit du premier opus pour cette brune originaire de l’état de Washington, en tout cas il a été très bien accueilli par la presse spécialisée. A l’écoute du premier titre, j’ai pensé à Mary Chapin Carpenter. Avec le suivant, j’évoquais une autre chanteuse. Cet album présente la qualité rare d’offrir un panel de chansons aussi différentes les unes que les autres. Et Brandy Clark possède un vocal fort agréable. Quelques chansons valent peut-être plus pour le texte que pour la mélodie. Dans l’ensemble il s’agit d’un album assez paisible, mais aucunement monotone, avec des titres en acoustique comme Pray To Jesus ou la ballade Just Like Him. Certains morceaux se rapprochent de la country moderne mais sans excès. Parmi les slows In Some Corner est dans l’esprit du Crazy de Patsy Cline et Illegitimate Children renoue avec les ballades traditionnelles des années 50. Il est plaisant de rencontrer une artiste qui fait preuve d’une réelle originalité. Un album et une auteur/ compositeur à découvrir. DiERKS BENTLEY : Riser Dierks Bentley va être bientôt catalogué parmi les vétérans. Pensez, il est né en 1975 et les presque quadragénaire ne se bousculent pas dans le Billboard country. Mais pour l’heure le natif du bel état de l’Arizona n’a pas de souci sur le plan du succès commercial. Il est toujours dans la course après une carrière de plus de dix ans au plus haut niveau et au passage une participation au Country Rendez-Vous de Craponne sur Arzon. Cet artiste sympathique, qui a récemment perdu ses bouclettes au grand dam de ses admiratrices, avoue aimer Waylon Jennings, Hank Williams Jr, son chien et son Harley. Dierks avouait naguère : "Ma version de la country music se sont les steel guitares le plus fort possible avec des fiddles, des banjos et des mandolines". Menteur, serais-je tenté de dire. Ou alors Bentley a été forcé de suivre les critères dictés par Nashville. Malgré sa volonté d’avoir réalisé un album tendance bluegrass il y a peu, son style de country est bien moderne. Guitares, basse, batterie et pas grand-chose d’autre. Sa musique ne me procure aucune émotion. Des douze titres, restent écoutables les deux seuls morceaux lents, Damn There Dreams et Hurt Somebody, que Dierks chante avec conviction. Et Back Porch est une chanson joyeuse sur la manière de passer du bon temps. Et ce sont les trois dernières plages de cet album qui défile les tempos paresseux dans une ambiance plus pop que country. Franchement, la majorité de la production actuelle n’aurait même pas trouvé place sur les albums des années 90 au titre de remplissage. Et ceux de Bentley n’échappent pas à cette triste constatation. MiKKi DANiEL : Gotta Be A Cowgirl Si je me présente un jour à la porte du Hillbilly Heaven, le grand St Pierre me tancera certainement pour avoir rédigé autant de chroniques consacrées aux blondes. Je plaide coupable mais je ne vais pas corriger pour autant ce penchant, surtout après avoir découvert la photo de cette jeune et jolie chanteuse, Mikki Daniel. Elle n’a que 17 ans et a composé 9 des 12 chansons de ce 1er CD au titre prometteur, Gotta Be A Cowgirl. Et titre justifié car Mikki Daniel est une cowgirl qui chante de la country AND western. Et une gamine de 17 printemps qui yodèle, vous en connaissez beaucoup ? A part en Bavière et dans les Alpes suisses, moi pas. Ses chansons respirent l’Ouest, parlent des chevaux et parfois de son père qui est cowboy (Raised Me A Cowgirl, Just Like You Daddy). L’accompagnement est souvent acoustique avec guitare, contrebasse et violon. Texas Kerosen est un bon shuffle et il y a deux titres rapides, Skyball Paint et Ride’Em Cowgirl. Pas de western swing ni de ballades à chanter au bivouac mais plusieurs chansons calmes, ou bien western comme le fort plaisant I’Ve Just Gotta Be A Cowgirl avec yodel en ouverture. Le vocal de Mikki est encore juvénile mais bien assuré. Nous ne pouvons qu’encourager cette jeune artiste à rester fidèle à ses racines. Je m’abstiens toutefois d'un Cri du Cœur à un album pourtant réussi dans le genre car la chanson de cowboy n’est sans doute pas la fiasque de café froid de tous les lecteurs du fanzine. TRAViS TRiTT : The Calm After… Je n’ai jamais été un grand fan de Travis Tritt excepté pour les duos réalisés avec son copain Marty Stuart (Honky Tonkin’s What I Do Best, The Whiskey Ain’t Wor-king) ou quelques titres bien toniques comme T-R-OU-B-L-E ou Here’s A Quar-ter (Call Someone Who Cares). Je trouve que sa voix est plus appropriée pour chanter de la soul ou du rock plutôt que de la country. Du reste il a notamment repris le Move It On Over de Hank Williams en duo avec George Thorogood. Je le présenterais bien comme une sorte de Joe Cocker de la country. Durant la période faste des années 90 Tritt a récolté cinq n°1, avant de passer à la trappe avec bon nombre de ses confrères dans les années 2010. Retour du Géorgien en 2013 avec The Calm After… Mais en fait il s’agit d’une nouveauté toute relative car cet album avait été enregistré en 2007 pour un label qui devait capoter avant la sortie du disque. Pourquoi a-t-il fallu six ans à Travis pour le présenter au public ? Mystère. L’album démarre par de la soul/ funky mais la suite s’arrange et se diversifie. Le rythme rock de Doesn’t The Good Outweigh The Bad passe très bien. Ce qui n’est pas le cas avec le son lourd de Stay With Me qui serait une reprise de Rod Stewart. Dans les titres country/ soul il est dans le même registre que Wynonna Judd. Ca passe ou pas selon vos affinités. Ceux qui suivent Travis Tritt depuis le début ne seront pas déçus par ses ballades avec une mention particulière pour le slow/ blues The Pressure Is On. Une guitare espagnole introduit la ballade Sometimes Love Just Ain’t Enough qu’il interprète en duo avec sa fille Tyler Reese. Sympathique. Le meilleur titre est aussi le plus court et le seul à faire appel au violon : High Time For Gettin’ Down est un torride rock & roll. L’album se referme sur un blues électrique qui évoque davantage BB King que Pee Wee King ! Excellent, mais hors contexte. Sachez que lorsque vous écoutez un CD de Travis Tritt vous n’aurez que quelques titres vraiment country. Mais n’estce pas le lot de la majorité de la production actuelle de Nashville ? MELiSSA LiViNGSTONE : Simple Girl Je suis navré de ne plus avoir 14 ans pour apprécier un tel disque : des mélodies sucrées habillées d’un accompagnement pop. Cela est d’autant plus regrettable que cette jeune et jolie chanteuse, certai-nement encore adolescente, possède une voix fraîche et très agréable. La machine à produire de Nashville sort quotidiennement des albums semblables à Simple Girl. Sitôt entendus, sitôt oubliés. Melissa Livingstone doit mûrir et trouver un style personnel qui mette son vocal en valeur. On se revoit dans quelques années ? MARSHALL DANE : One Of These Days S’il y avait une logique ce garçon figurerait actuellement dans les charts car sa country moderne vaut largement celle des Lee Brice, Luke Bryant et autre Jason Aldean. Elle serait même nettement plus écoutable car sa musique ne bannit aucunement le fiddle, très présent sur plusieurs titres, ni la pedal steel guitare. Oui mais le problème est qu’il est Canadien et le Billboard bloque depuis quelque temps tout artiste non Américain. Les deux ballades, Not Today et Why Can’t I Leave, sont convaincantes car Marshall Dane met beaucoup de conviction dans son vocal. Deux morceaux planent nettement au-dessus de l’ensemble. Il s’agit de Take You Home Mama au rythme country rapide placé en ouverture d’album et qui lui aurait valu un Cri du Cœur si le reste avait été du même bois. Le second titre fort, et lui aussi différent de l’atmosphère country-pop du reste, est l’excellent rock and roll Alcohol Abuse avec son violon percutant. Ce jeune artiste semble vouloir pratiquer une country en rapport avec son âge mas en restant malgré tout attaché à a tradition. Assurément c’est un artiste à suivre. Le Cri du Coyote n°141 page 12 DOLLY PARTON : Blue Smoke Je vais peut-être en étonner quelques uns, quoi que les lecteurs qui lisent cette rubrique commencent à connaitre mes points faibles, mais je considère que Dolly Parton possède le vocal le plus séduisant de la country music. Bien sûr, je ne néglige pas Emmylou, ni ma petite chouchou Mandy Barnett, mais je trouve que l’émotion dispensée par cette voix magique est inégalable. Cependant je comprends tout à fait que l’aspect petite fille qu’elle a conservé malgré son âge avancé (quand même 68 ans !) peut en irriter certains. Son premier succès remonte à 1967 (j’étais ado !) et n’était pas prémonitoire : il s’intitulait Dumb Blonde, et pour une Blonde Stupide elle a réussi à être milliardaire avec un parc d’attraction à son nom. Sa carrière discographique s’auréole de 24 n°1. Certaines des ses créations sont devenues des classiques comme Jolene, Coat Of Many Colors ou I’ll Always Love You. Bien sûr il y a eu une petite période variété avec notamment des duos avec Kenny Rogers mais, depuis les 90's, Dolly est revenue à ses racines avec des albums consacrés au bluegrass, à la country acoustique, voire au gospel. Blue Smoke est parait-il son 42 ème album et il est d’un bon crû. Le rapide Blue Smoke démarre sur les chapeaux de roue. Plus traditionnel, c’est impossible, avec final en gospel. Un futur classique. Un autre titre très rapide est sa reprise en bluegrass du Don’t Think Twice de Dylan. Unlikely Angel et If I had Wings sont des country acoustiques, de même que la ballade Miss You-Miss Me et la très belle version du standard Banks Of The Ohio qui est un vrai délice. De la belle ouvrage. On retrouve la ballade chantée avec Kenny Rogers You Can’t Make Old Friends et un autre duo, le slow From Here To The Moon And Back, avec l’inamovible Willie Nelson. L’amusant Lover Du Jour donne l’occasion d’entendre Dolly prononcer quelques mots en français et la chanson se termine en éclat de rire. Moins drôle est Lay Your Hands On Me, sorte de gospel-rock. Enfin Home est du registre de la country-pop actuelle. Comme quoi même Dolly Parton n’arrive pas à être parfaite ! CARLENE CARTER : Carter Girl C’est toujours un plaisir de découvrir un nouvel album de cette héritière de la légendaire Carter Family (fille de June CarterCash et de Carl Smith) qui a toujours réalisé de la très bonne musique. Et même durant sa période britannique avec ses compères Dave Edmunds et Nick Lowe (son mari d’alors) en 1980, avec un style moderne pour l’époque, elle reprenait déjà le Ring Of Fire de sa mère, à qui elle ressemble de plus en plus d’ailleurs. Sa dernière œuvre, Stranger, remontait à 2008. Carlene n’est plus soumise au même débit qu’un chanteur qui doit alimenter le Billboard, mais six ans, c’est long. On cherchera peut-être en vain un titre aussi percutant que son fameux I Fell In Love, mais Carter Girl est un album intéressant, réussi et bien country avec quelques chansons dans l’esprit d’une Carter Family modernisée. Du reste on retrouve l’autoharpe dans Gold Watch And Chain. Très bonne mandoline dans Blackie’s Gunman. Me And The Wilwood Rose propose un rythme très "cashien". Lonesome Valley 2003 est une longue ballade gospel. Les deux autres titres lents sont Give Me The Rose et Troublesome Waters avec l’incontournable Willie Nelson (à 81 ans, il ne se repose donc jamais dans son rockin’ chair ?). Toutes les autres chansons se situent dans une country assez classique, de la dynamique Poor Old Heartsick Me au traditionnel I Ain’t Gonna Work Tomorrow en passant par la valse I’ll Be All Smiles Tonight. A l’aube de ses 60 ans Carlene honore avec brio l’héritage musical familial. KACEY MUSGRAVES : Same Trailer Different Park Kacey Musgraves représente ce qui pouvait arriver de mieux à l’industrie de Nashville. Une séduisante jeune femme dont le style de country ne s’éloigne pas trop de la tradition pour aller s’enliser dans la pop. Dans le genre nous avons bien Ashley Monroe et les Pistol Annies mais elles ne reçoivent pas un gros soutien des radios américaines. Kacey s’est retrouvée du jour au lendemain propulsée par la CMA meilleure chanteuse de l’année, ou meilleur espoir de la country, je ne sais plus très bien, n’étant pas particulièrement sensibilisé par les remises d’awards. En tout cas c’est assez inattendu, son album précédent, enregistré sur un label indépendant, était plutôt orienté country classique. Quand on regarde à quels artistes les autres récompenses ont été distribuées, on peut dire que Kacey Musgraves détonne agréablement. Cette jolie Texane LEE SiMS : Deep In The Heart Of Me Dans la famille des chanteurs traditionnels voici Lee Sims que je découvre avec sa belle voix chaleureuse à la Don Williams. Il a l’âge d’être catalogué parmi les vétérans, mais où était-il donc caché jusqu’à présent ? Apparemment dans le Colorado. Avec les qualités démontrées dans cet album on peut estimer que Lee Sims est certainement passé à côté d’une carrière. Des chansons parfaites comme The Waltz, une… valse classique, et Texas Girl, un excellent western swing, auraient mérités de devenir des classiques si Sims avait pointé le bout de son stetson dans les années 60 ou 70. L’histoire ne dit pas s’il s’agit d’un premier album, en tout cas il est fort varié avec, outre les deux titres déjà mentionnés, du honky tonk (Blues On Parade), un rock à la Carl Perkins (Tonight We Ride), une ballade (One Heart), un country-rock (Rag Top Baby), deux morceaux assez cool et une reprise personnalisée de Why You Been Gone So Long de Mickey Newbury avec harmonica, piano et dobro. Les musiciens, non cités, sont parfaits avec ce qu’il faut de fiddle et de pedal steel guitare. A l’écoute de ce CD je me revoyais dans un saloon quelque part du côté de Jackson Hole, savourant une soirée entre amis agrémentée de le prestation d’un bon groupe de vraie country. de 26 ans compose et ses chansons ont été reprises notamment par Miranda Lambert et Reba McEntire. Sa voix est douce et sa musique coule comme de l’eau de source, naturelle et sans additif. Il y a deux titres un peu rapides et bien modernes, Blowin’ Smoke et Stupid, qui ressemblent à du Miranda Lambert. La majorité des autres chansons sont acoustiques dans une tonalité assez douce. Vous allez rire, mais je trouve que c’est un peu comme si Carla Bruni faisait de la country ! Silver Lining, Merry Go Round, My House, Follow Your Arrow sont bien country avec du banjo ou de la pedal steel guitare. It’s What It Is en fin d’album est une jolie ballade. Il manque peut-être un ou deux titres bien rapides pour pimenter l’ensemble, mais on ne va pas chipoter. Kacey Musgraves est certainement la chanteuse actuelle qui est le plus à même de contenter les Coyotes. Et si ce n’est pas avec sa musique, ça le sera au moins pour son adorable mini short ! MANDY HEiNEMANN : The Real Me Pardonnez-moi M’sieurs Dames, mais c’est encore d’une chanteuse blonde dont je vais vous causer. Mandy vient de l’Illinois et naturellement je ne la connaissais pas avant de réceptionner son album. Par le titre choisi, The Real Me, elle nous affirme que la musique qu’elle a enregistrée correspond à ce qu’elle est réellement. C’est un album de reprises choisies sur plusieurs périodes et Mandy devait être bien jeune, ou pas encore née, quand certaines de ces chansons passaient à la radio. Toutes ont été des succès mais certaines ont laissées plus de traces que d’autres dans les mémoires. Le classique de Kitty Wells, It Wasn’t God Who Made Honky Tonk Angels, est la plus ancienne (1952). Il y a deux emprunts aux années 70 avec Pass Me By de Johnny Rodriguez et You Don’t Love Me Anymore d’Eddy Rabbitt. Pour les 80's Mandy a choisi la ballade d’Emmylou Harris Beneath Still Waters, le solide honky tonk de Lacy J Dalton Hillbilly Girl With The Blues, le paisible Lord I Hope This Day Is Good de Don Williams et le succès des Sweethearts Of The Rodeo Midnight Girl, Sunset Town. Les 90's sont représentées avec I’m Over You, une country calme de Keith Whitley, et Break These Chains, plus moderne, de la trop vite oubliée Deborah Allen. Real Like Woman de Trisha Yearwood est le titre le plus récent (14 ans) et illustre les années 2000. Curieusement je n’ai pas pu situer Bound For Tennessee qui est un excellent honky tonk dynamique et ma plage préférée. Un lecteur peut m’aider ? L’accompagnement est bien traditionnel avec notamment le très bon fiddle de Robert Bowlin. Pour le vocal, s’il fallait faire un rapprochement, je citerais Pam Tillis. Je conseille bien naturellement ce CD à tout amateur de bonne country musique mais je souhaite que pour le prochain, Mandy nous présente des titres plus personnels tout en restant réellement country. JEFF WOOLSEY : Dancing To Nite Je commence ma chronique par une page vierge car je n’avais jamais entendu parler de Jeff Woolsey. J’ai lu quelque part que ce chanteur Texan est populaire dans les clubs du Lone Star State. Ça ne me surprend guère car sa musique est faite pour danser. Imaginez dix titres de style honky tonk pur Le Cri du Coyote n°141 page 13 jus dans un album qui en contient quatorze. Et quand je vous aurai dis que la production est assurée par Justin Trevino vous aurez compris qu’on trouvera difficilement plus classique. L’inconvénient dans ce style de country traditionnelle, et surtout avec Trevino aux commandes, c’est qu’il n’y a aucune place pour la fantaisie, pour l’imagination. Tout est prévisible : guitare, steel, fiddle… Tout a déjà été entendu sur chaque album de la série HOT. Vu de l’extérieur, tous les blues se ressemblent, et tous les rockabilly aussi.Il en va de même pour le honky tonk où seules les paroles diffèrent d’un titre à l’autre. Jeff Woolsey est un bon chanteur de bar mais pas un grand vocaliste. Contrairement à Suzy Bogguss, il n’apporte rien à ces titres repris à Faron Young, George Jones, Johnny Bush, Conway Twitty, Johnny Paycheck, Jack Green, Ray Price, Cal Smith... Woolsey a choisi des chansons assez méconnues du grand public, mais qui se ressemblent toutes. Les seules que vous reconnaitrez sont My Heart Skips A Beat de Buck Owens et le bluesy Imagine That de Patsy Cline. Cette litanie de honky tonks classiques et rétro est parfaite dans l’ambiance d’un saloon ou d’un bar si vous êtes partis pour faire la fête, mais à écouter dans son fauteuil, le menu est sympa au début, monotone au milieu et indigeste à la fin. TRACY LAWRENCE : Headlights, Taillights and Radios Lawrence fut l’un des chefs de file des néotraditionnalistes dans les 90's. Il récolta une demidouzaine de n°1 et on se souvient notamment de son excellent Time Marches On. Les années ont passé et les chanteurs qui approchent de la cinquantaine ne sont pas les bienvenus sur les radios et les charts. Certains ont mis leur carrière en sommeil comme Tracy Byrd ou Clint Black. D’autres se sont tournés vers le bluegrass (Joe Diffie, Clinton Gregory, Ken Mellons). Quelques-uns encore se sont regroupés comme Tippin ou Kershaw et poursuivent une aventure discoraphique dans un style proche de celui de leur période de gloire. Lawrence donne l’impression de courir vers un nouveau public en modernisant sa musique. Ceci me rappelle quelques ratages précédents chez nous quand Ronni Bird avait commis un disque junky/ disco dans les 70's ou plus récemment quand Dick Rivers avait demandé à de jeunes compositeurs de lui écrire des chansons dans l’air du temps pour relancer sa carrière. Résultat, le public des débuts ne suit plus et les jeunes ne se reconnaissent pas dans une musique interprétée par un chanteur de l’âge de leur grand-père. John Fogerty est plus sage. 45 ans plus tard il continue d’enregistrer dans l’esprit du Creedence et on a toujours autant de plaisir à l’écouter. Pour en revenir à Tracy Lawrence, il n’a rien perdu de son vocal caractéristique qui lui a valu de nombreux fans. Le problème réside dans le choix des chansons et dans un accompagnement musical qui ne laisse pratiquement aucune place au fiddle ni à la pedal steel guitare. On peut dégager des onze titres trois ballades assez agréables grâce à la voix de Tracy et surtout une pépite surprenante dans un tel contexte, un alerte honky tonk, Cecil’s Place. C’est le cheveu solitaire qui se dresse sur le crâne chauve du Professeur Nimbus. Quatre ou cinq morceaux de cet acabit auraient permis d’obtenir un Cri du Cœur à cet artiste attachant qui ne retrouvera jamais son auditoire perdu. SUZY BOGGUSS : Lucky Comme toutes ses consœurs des 90's, Suzy n’a plus de contraintes commerciales. Après plus de dix ans de succès dans les charts, la native de l’Illinois n’enregistre plus que pour son plaisir, et pour le nôtre. Son précédent album était consacré à la reprise de standards de la musique folk américaine, celui-ci est basé sur les chansons de Merle Haggard. Bonne idée pour une artiste qui a toujours aimé la country classique et qui avait obtenu l’un de ses premiers classements au Billboard avec Somewhere Between de Merle. Suzy n’a pas cherché à établir un Best Of des succès du Hag, mais a tout simplement privilégié les chansons qui lui plaisaient. On trouve certains classiques, bien sûr, mais aussi des compos plus obscures. Il faut dire qu’elle avait le choix, Merle ayant classé plus de cent titres au cours de sa carrière. Il est amusant de noter avec le recul que certains succès d’une époque comme I Think I’ll Just Stay Here And Drink ou Going Where The Lonely Go, n° 1 respectivement en 1980 et 1983, sont quasiment oubliés de nos jours alors que I Started Loving You Again, devenu un standard, n’a jamais été classé, étant le B-side de The Legend Of Bonny & Clyde lequel est resté deux semaines au sommet. Etonnant, isn’it ? Suzy, qui est une grand artiste, a réussi à donner une touche féminine et personnelle à ces chansons. Les guitares, acoustique ou électrique, ainsi que l’harmonica sur certains titres, apportent une coloration bluesy à l’ensemble, ce qui n’est pas désagréable. Le choix des reprises est bien varié, avec la douceur de Silver Wings, I Always Get Lucky With You, Someday When Things Are Good ou You Don’t Have Very Far To Go. Nous avons de solides versions de I Started Loving You Again, The Bottle Let Me Down, Sing Me Back Home ou The Running Kind. La presence d’If We Make It Through December n’était peut-ête pas nécessaire, par contre j’ai été agréablement surpris par Let’s Chase Each Other Round The Room, un bon honky tonk swing. Voilà un album que même les fans de Merle Haggard vont apprécier. Le Cri du Coyote n°141 page 14 CONCERTS MADE iN FRANCE Hugues AUFRAY Agora de Genlis (8 février 2014) L’éternel jeune homme (84 ans) débute son show par une séquence country rock de très bon niveau, dans le style de son album Caravane (1981). Le blues des honky tonk (de Hank Williams) particulièrement bien balancé met en joie. A noter, plus tard, quelques vers de Rimbaud (début du Bâteau ivre) et les succès incontournables des 60’s, dont mes préférés: Dès que le printemps revient, Le rossignol anglais, La fille du Nord et Des Jonquilles au dernier Lilas. La voix et le talent sont toujours présents, bravo M. le professeur (de Folk !). Hugues ayant désiré rencontrer Joël Petitjean qui lui avait envoyé son hommage à Dylan on se retrouve tous les trois à la fin du concert pour quelques propos, photos et dédicaces, dans une ambiance amicale et détendue. John MAYALL 15ème Nuit du Blues Talent (21 mars 2014) Le vieil anglais (80 ans) assure un bon spectacle (voix, claviers, harmonica, guitare) accompagné par d’excellents musiciens américains. 1h30 de blues, rock, pop, rhythm & blues avec de belles reprises de Freddie King et Otis Rush. A noter que John m’a refusé avec véhémence un autographe (No, no, no !) avant le concert, alors qu’il poireautait à son stand. J’avais eu l’audace de lui présenter mon ticket d’entrée, alors qu’il voulait me vendre ses CD (50€ les trois). Pas grave, mais la brève rencontre fut peu cordiale. Bonne soirée quand même... GOOD ROCKiNʼ’ TONiGHT Viriat, Memphis Coffee (25 avril 2014) En sortant de ce bel endroit, Joël Petitjean demande un renseignement à un fumeur solitaire qui n’est autre que Robert Gordon ! Je lui exprime mon admiration et retourne à l’Alfa de Jojo pour chercher un single RCA que le vieux rocker (né en 1947) signe de bonne grâce. Photos puis on fonce à Attignat où j’achète la repro quasi parfaite du EP français de Johnny Carroll (CiD en 1956) 19h50 : les Dead Bone Ramblers terminent leur show rockabilly classique par une belle version de Slip Slippin’in d'Eddie Bond. Trio anglais à revoir avec plaisir. Johnny Horsepower, dédié à l’art de Johnny Cash Sun essentiellement, l’illusion est parfaite. Le trio danois est très bien accueilli par un auditoire fasciné. Imitation, certes, mais réussie et sincère à coup sûr ! Robert Gordon (et le Di Maggio Trio) égal à luimême. The Voice nous régale avec ses classiques habituels, The Way I Walk, Drivin’ Wheel, Rockabilly Boogie. Statique, solide et charismatique. 24h : Rudy Tutti Grayzell, Michel Rose et Robert Gordon le pionnier US de la soirée. Accompagné à la perfection par les Barnstompers (NL) le petit homme rigolard fait le show, déchaîné comme aux plus beaux jours. A 81 ans ce rocker fou met la salle à feu et à sang. Ducktail (son classique Starday de 1956 repris par Joe Clay et le Memphis Rockabilly Band) et Let’s Get Wild (mêmes année et label) furent les deux plus beaux fleurons de ce bouquet musical ! Retour, après quelques titres des Go Getters suédois, un trio virulent dont le batteur est aussi le chanteur. Quant à la suite du festival, place à la plume de Bernard Boyat. That’s All Folks, Michel Rose Correction Waylon & Willie (Le Cri 140) Blue suede shoes, Whole lotta et Don't be cruel ont bien été classés au Hot 100, country et r'n'b., mais pas n°1, contrairement à ce que j'ai écrit. Bernard Boyat nous précise : "Le premier titre à être classé dans les 3 a été Blue suede shoes, n°2 country, n°2 au Hot 100 (barré par Heartbreak hotel), n°2 ou n°3 (sources divergentes) r'n'b, première fois qu'une chanson figurait dans les 3 hit-parades. Heartbreak hotel, que tu as oublié, suit dans le foulée : n°1 Hot 100, n°1 country, n°5 r'n'b. Whole lotta a été n°3 au Hot 100, n°1 country et n°1 r'n'b. Enfin, Don't be cruel a été le premier en tête dans les 3 classements." Merci Bernard (JB)