Les «batayes» en République Dominicaine : quelles conditions de

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Les «batayes» en République Dominicaine : quelles conditions de
Les «batayes» en République Dominicaine : quelles conditions de travail?
Nombre de personnes partent, durant l'hiver, se faire griller sur une des belles plages de
la République Dominicaine. Mais plusieurs ignorent que la République Dominicaine n'a pas que
les plages et les hôtels de luxe à offrir. Il y a des immenses champs de canne à sucre. Chaque
année, durant la période de la «zafra», la période de récolte, des milliers d'Haïtiens traversent
illégalement la frontière pour aller travailler dans l'industrie du sucre. Dans quelles conditions
de vie ces travailleurs clandestins vivent-ils?
Un «batey», c'est l'endroit où les coupeurs de canne et leur famille habitent. Il en existe
environ 400 en République Dominicaine. Certains habitats sont faits de ciment et d'autres de
tôles. Sans l’électricité et l’eau courante, les habitants s’approvisionnent dans un cours d'eau ou,
dans certains «bateyes» les autorités viennent la leur livrer au quinze jours. Plusieurs n'ont pas
accès aux services médicaux ni à l'éducation. Mal logés et mal nourris, plusieurs enfants portent
les mêmes vêtements toute leur vie ou se promènent même nus.
Les «braceros», les coupeurs de canne, travaillent dans des conditions presque
inhumaines. Les journées sont longues, la nourriture insuffisante, le travail dangereux; il n’est
pas rare qu’un coupeur s’estropie. La poussière de la canne est dangereuse également : elle
s'accumule dans les poumons et peut même les rendre aveugles. La plupart du temps, ce sont
les pères de famille, mais parfois les femmes, et même les enfants, y travaillent augmenter le
revenu familial. Ils sont payés au nombre de canne à sucre qu'ils coupent. Si les autorités
prétendent qu'ils peuvent couper deux à trois tonnes de canne à sucre par jour, en réalité, un
travailleur très expérimenté peut en couper 1 tonne et demie soit l’équivalent d’un dollar, ou
moins.
Si l'esclavage a officiellement été en 1794, on constate la coupe de la canne à sucre
équivaut à de l’esclavage ou une forme d’exploitation. Dans Marraine, Hélène Koscielniak
expose et dénonce le mode de vie dans les «bateyes» de la République Dominicaine. L’auteure a
depuis publié Carnet de bord puis Contrepoids. Mme Koscielniak sera au Salon du Livre de
Hearst.
Émilie Simard  12e année