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ELLE - 28/03/2014 - N° 3561
TIC DE LANGAGE
“ON NE LÂCHE
RIEN”
Des adolescentes
romaines ont
rejoué le « Jeune
& Jolie » d’Ozon.
Prostitution
SCANDALE
À L’ITALIENNE
Qu’est-il arrivé aux « bellissime bambine » de
Rome ? Cette question est sur toutes les lèvres
des Italiens, alors que la découverte d’un réseau
de prostitution d’adolescentes, auquel nombre de
VIP auraient eu recours, choque la capitale.
Angela et Aurora, comme elles se faisaient
appeler, ont vendu leur corps à 15 et 14 ans juste
pour s’offrir « des vêtements, des cigarettes, des
sorties et des sacs de marque ». Depuis
l’intervention des carabiniers fin octobre 2013,
l’enquête révèle chaque jour des détails sur ces
cinquante hommes qui ont déboursé parfois
jusqu’à 300 € de l’heure pour les rencontrer. Le
mari d’Alessandra Mussolini, sénatrice et petitefille du Duce, est le client le plus connu dont le
nom a filtré, mais il y a aussi cet avocat, fils d’un
député proche de Berlusconi. D’autres personnalités pourraient bientôt tomber. La blessure est
donc double pour la Botte, troublée par
l’indécence de ces célébrités, mais aussi effrayée
par l’inconséquence de ces jeunes filles que
certains n’hésitent pas à relier à l’ère Berlusconi,
dominée par la marchandisation du corps des
femmes. J E S S I C A A G A C H E - G O R S E
* Editions François Bourin.
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CAMEROUN
LE CALVAIRE DE
LYDIENNE
YEN EYOUM
Elle attend son procès depuis
plus de quatre ans. Quatre
années à croupir dans une
cellule insalubre de la prison
centrale de Yaoundé.
L’avocate franco-camerounaise
Lydienne Yen Eyoum est
accusée de détournements
de fonds, ce qu’elle réfute avec
force. « Il y a une disproportion
insupportable entre ce qui est
reproché à notre cliente et
la durée de sa détention
provisoire qui, dans le droit
camerounais, n’est pas censée
dépasser dix-huit mois »,
s’insurge l’un de
ses avocats, Christian
Charrière-Bournazel. Sans
parler des conditions
abominables de détention :
« Elles ont été jusqu’à quinze
détenues dans sa cellule de
12 m2. La prison grouille de
cafards et de rats. Certains
détenus souffrent du choléra »,
décrit son autre défenseure,
Caroline Wassermann, qui lui a
rendu visite en décembre 2012.
La récente libération de Michel
Thierry Atangana, qui a passé
dix-sept ans derrière les
barreaux pour une allégation
de détournement de fonds,
laisse une lueur d’espoir.
L’ancien prisonnier est un
membre actif du comité de
soutien à Lydienne Yen Eyoum
qui vient d’être mis sur pied
avec, notamment, Dominique
Sopo, ex-président de SOS
Racisme, ou encore
l’académicien Jean-Marie
Rouart.
C AT H E R I N E R O B I N
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28 MARS 2014
www.elle.fr
RO M A /G IAC O M I N O/RO P I/R E A ; FAC E B O O K ; X AV I E R I M B E RT.
elle INFO
INFO
Des meetings de Mélenchon
aux chars de la Manif pour
tous, des envolées fleuries
des candidats de « Top
Chef » aux slogans de
la génération Y, « On ne
lâche rien ! » est devenu
le mantra de notre époque.
Décryptage par
la sémiologue Mariette
Darrigrand, auteure de
« Comment les médias nous
parlent (mal) »* : « Cette
expression a été
popularisée par l’extrême
gauche, puis récupérée par
la Manif pour tous, grande
recycleuse de slogans
en tout genre. “On ne lâche
rien” est symptomatique
de la colère, l’un des mots
qui a le plus caractérisé
l’année 2013. Ce “rien”
fait aussi immédiatement
penser aux paroles
de “L’Internationale” : “Nous
qui n’étions rien, soyons tout.”
Pour la jeune génération,
on peut y voir une volonté
de remettre de la morale,
de la rectitude, du droit dans
un monde cynique. » C . R o b .

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