Atelier d`écriture Septembre 2014 Consigne : Ecriture sensuelle
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Atelier d`écriture Septembre 2014 Consigne : Ecriture sensuelle
Atelier d’écriture Septembre 2014 Consigne : Ecriture sensuelle Voici une liste de dix mots liés à la boulangerie : Croûton, pétrir, compagnon, enzyme , fléau, fermentation, meule, pâton, fournil, farine Je vous propose d’écrire un texte au minimum sensuel, au maximum érotique en y incorporant ces dix mots. Amusez-vous bien. * Le coude avait encore le velouté discutable d’un croûton, aussi décida-t-il de pétrir de nouveau tout le bras comme il l’avait vu faire par un ancien compagnon que les enzymes gloutons avaient rendu surpuissant. Comme un fléau aurait battu les flancs d’une sirène chez Homère, il ajouta à grandes claques vengeresses des pâtons couleur farine sur l’arrondi des fesses. Il suivit du doigt le déhanché sculptural, l’échancrure secrète, la ligne des seins, et l’embrasement d’un fournil se fit en lui. Oubliant toute retenue, il se mit à prier, les yeux fermés. De son inconscient à son bas-ventre, toute une fermentation entrait en ébullition et l’image d’une meule de foin abritant des amours coupables traversa ses paupières closes. Il continuait de pétrir, les yeux toujours baissés, les lèvres toujours priant. Alors, il fut exaucé. Quittant son piédestal, belle comme la femme du premier jour, Galatée, vivante et nue, s’incarna devant lui. * Mon amour, Tu es mon petit croûton adoré et un excellent compagnon. J'aime lorsque tu me pétris les seins et aime le gout de ton enzyme buccal. Ensemble, nous nous sommes enfarinés et avons roulé dans les meules. Aucun fléau ne nous a séparés. Et dans le fournil aux odeurs de fermentation, nous avons confectionné avec amour de jolis pâtons Mon petit boulanger, je t'aime Ta Pomponette * Ah ! Mais quel fléau ce vieux croûton de compagnon, aussi mou que ses pâtons ! Ah ! Saupoudrer de farine les épaules musclées du jeune mitron, les pétrir, laisser fermenter les enzymes du désir, et puis vite fuir le fournil et courir s’ébattre derrière les meules … A.S. * Dans le fournil quelques uns s'affairaient, prenaient la farine, la faisant glisser amoureusement dans leurs doigts comme pour explorer l'enzyme de sa consistance, d'autres saisissaient les pâtons fermentés, les caressant, respirant avec volupté leur odeur. D'autres encore faisaient la meule, la fixant avec insistance, elle, la maîtresse des lieux. Celle-ci regardait ces hommes au travail cherchant celui qui pourrait être son compagnon de passage. Quel fléau pensait-elle, observant le vieux croûton qui pétrissait sans la quitter du regard.... Mais déjà elle avait repéré l'homme en sueur qui se détachait des autres... Lui, lui ferait oublier son labeur. * C’est l’heure… Il va se lever…sans bruit, il descend… Elle attend encore un peu, puis doucement, elle le rejoint sans qu’il le sache. Elle adore l’observer : il allume le fournil, une douce chaleur envahit la pièce… elle se sent bien. Il verse la farine sortie de la meule la veille, y rajoute les enzymes, l’eau, et se met à pétrir la pâte avec des gestes amples… La chaleur le fait transpirer… la fermentation s’effectue peu à peu… Il façonne des pâtons, les étirent, ses mains agiles travaillent sensuellement… Elle frissonne, elle ressent la douceur de la caresse… Avec un petit fléau, il broie des graines de sésame et de cumin, et les saupoudre légèrement tout au long des pâtons… Il souffle un moment ; ses larges mains essuient son visage, et ébouriffe ses cheveux. Elle est émue, elle sourit : il a des traces de farine sur les joues… Il s’assied, croise ses bras sur la lourde table de chêne, et pose sa tête sur ce coussin… Alors elle s’éloigne doucement sur la pointe de ses pieds nus, prenant conscience de la fraicheur du carrelage. Elle se glisse dans le lit, dans l’odeur de leur nuit, savourant le plaisir de l’attente : dans quelques instants, elle pourra partager amoureusement un ou deux croutons, tout chauds et croustillants avec son compagnon. . Catherine * Elle cherchait un compagnon aimant mais pas un vieux croûton de sa génération qui l'a pétrirait comme un pâton. Quel fléau ! Plutôt un gentil garçon qui la serrerait derrière une meule ou alors un Meunier qui ne dormirait pas trop profondément près de son fournil et qui ne la roulerait pas dans la farine comme un enzyme. Elle aimerait un gars propre et qui ne sentirait pas la fermentation des pieds. Un rêve quoi ! * Toi qui fus compagnon, trébuchant sur la hantise du vieux croûton, je te dédie l'érectile enzyme d'une fermentation peu commune. Sache que rouler dans la farine est un fléau qui peut pétrir, même le fournil d'une silhouette demeure une meule pour le pâton. * Les aiguilles de la grande horloge tournaient à vive allure. Son compagnon allait arriver d'un moment à l'autre, quel fléau ! Une journée de fichue ! Quelque temps plus tard, ils couraient main dans la main à travers les champs de blé. Hors d'haleine, ils se lancèrent sur une meule de foin qui leur tendait les bras. Quelques galipettes plus loin, Gérôme se mit à lui pétrir les seins avec ardeur. Les enzymes de leur sang augmentaient sous le plaisir. Dans ces senteurs de fermentation dégagées par le foin, Laurence, qui pensait rouler dans la farine ce vieux croûton, était en extase ! D'ici peu, elle aurait la forme et la consistance d'un joli pâton prêt à dorer au fournil du soleil. * Un vieux croûton s'en prenait à son compagnon et lui faisait la meule. Il y avait beau temps, lui reprochait-il qu'il ne lui occasionnait plus de fermentation, ni haute, ni basse, qu'il ne catalysait plus ses désirs. Ses enzymes étaient muets. Il avait beau pétrir le pâton et le saupoudrer de farine, le fournil ne s'embrasait plus et la fournée serait fade et blafarde. Quel fléau !