Cocktail de départ du général de division Jean

Transcription

Cocktail de départ du général de division Jean
Cocktail de départ
du général de division
Jean-Marc LOUBÈS
Mercredi 1er juillet 2015
ALLOCUTION
DU
COMMANDANT D’ÉCOLE
Monsieur le secrétaire général de la Préfecture représentant
monsieur le Préfet de Seine-et-Marne,
Madame le sénateur,
Monsieur le Maire de Melun,
Madame et Monsieur les conseillers départementaux,
Mesdames et Messieurs les élus,
Madame la présidente du tribunal administratif,
Messieurs les Généraux,
Monsieur le Directeur départemental des territoires de
Seine-et-Marne,
Monsieur le délégué militaire départemental adjoint,
Madame le colonel, commandant le groupement de gendarmerie
départementale de Seine et Marne,
Monsieur le colonel, commandant l'école de gendarmerie de
FONTAINEBLEAU,
Mesdames
et
sous-officiers,
messieurs
personnels
volontaires,
Chers toutes et tous,
les
civils,
officiers,
et
élèves-officiers,
gendarmes
adjoints
Permets-moi tout d'abord de te remercier, cher François pour tes
paroles chaleureuses qui me vont droit au cœur. A travers ton
discours, j'ai vu défiler les nombreux chantiers que nous avons
mené de front avec la volonté farouche de permettre à l'école
d'accomplir au mieux sa mission mais également de la hisser au
plus niveau.
C'est une bataille gagnée, parce que menée collectivement et aussi
parce que menée avec le cœur.
Mais maintenant, après trois années à la tête de l'école des
officiers de la gendarmerie nationale, l'heure du départ a sonné.
Le poète Claude Esteban1 disait, et peut-être le disait-il pour nous
deux, « il est temps de partir, vieux camarade. Laisse ta page à
peine écrite, ferme le livre. Ce qui fut dit nous survivra
peut-être ».
C'est animé par cette pensée que je nous allons ce soir partager
tous ensemble un dernier moment au sein de cette belle et grande
école.
Lorsque le Directeur général me confiait il y a 3 ans le
commandement de l'École des officiers - ce vaisseau amiral de la
gendarmerie - il m’enjoignait de porter une attention toute
particulière à la formation initiale des jeunes officiers, afin de leur
1
1935 – 2006 poète français
transmettre le savoir-faire d'un commandement construit sur
l'association du coeur et de l'excellence professionnelle, l'un ne
pouvant aller sans l'autre.
La stratégie que j'ai conçue avec mon équipe et mes grands
collaborateurs et conduite avec l'ensemble des cadres de cette
école a toujours poursuivi cet objectif.
Elle a, dans la continuité de l'action de mes prédécesseurs,
entraîné d'incontournables évolutions dans le sens d'une
formation plus performante, plus moderne et toujours plus
individualisée. La richesse du corps des officiers réside dans
l'amalgame de la diversités des recrutements. Le mérite et
l'expertise de notre grande école est de réussir cet amalgame au
sein d'un corps unique d'officiers, tout en - et cela fut un véritable
challenge, comme tu l'as souligné François - individualisant les
formations pour que chacun des officiers prenant ses premières
responsabilités soit parfaitement prépare.
Et pour arriver au résultat actuel, les chantiers se sont succédés,
nombreux, plus ou moins longs, certains même ne verront leur
achèvement qu'après mon départ. Je m'étais promis de ne pas les
citer, mais comment ne pas rendre hommage aux fruits de
l'engagement collectif :
je pense à l'optimisation de la formation initiale : notamment par
l'élévation du niveau universitaire tout en intensifiant, en parallèle,
la formation pratique et les stages. A ce titre, l'avancée du choix
des affectations permet d'offrir aux officiers-élèves un véritable
stage de préparation à leur prise de fonctions. La refonte de la
formation des OCTA, pour sa part, a bien débuté. Voilà un
exemple de chantier qui aboutira fin après mon départ.
Je pense aussi à la formation des Officiers issus du rang, presque
entièrement refondue, au lancement du MOOC - Massive Open
Online Courses - qui a amorcé l'ouverture au public d'une partie
de la formation jusque là réservée aux officiers, et au lancement
imminent d'un blog de réfléxion stratégique à l'initiative partagée
du CREOGN et le CESG.
Je pense également à la mise en place d'un bureau des partenariats,
visant à renforcer la place de l'EOGN dans son réseau de
partenaires tant dans le domaine de l'enseignement supérieur,
(RESP, CGE, Paris 2 Melun, HEC) que dans celui de la sécurité
nationale et internationale (IHEN, IHESJ, CHEMI, ...).
Enfin, ne peux omettre de parler du lancement du MBA spécialisé
« Management de la sécurité ». C'est fut un projet jugé très
audacieux au moment de sa conception, mais dont la légitimité ne
fait plus de doute, car il acte avec force la qualité des
enseignements dispensés à l'EOGN. Bénéficiant d'intervenants
unanimement reconnus dans leur domaines, réhaussant le niveau
des hauts potentiels de la gendarmerie, notre MBA renforce
également leur positionnement au niveau national et international
et ouvre des perspectives inédites avec le monde de l'entreprise.
La confiance que nos différents partenaires nous ont accordée sur
ce chantier témoigne que nous avons eu raison.
Pour finir, je ne peux passer sous silence le Musée, dont la
construction en cours d'achèvement est le fruit de votre volonté et
de notre engagement commun, Monsieur le président de la
CAMVS, Monsieur le Maire de Melun, Monsieur le Conseiller
départemental, sans oublier le soutien du Conseil régional. Le
projet commun État – collectivités territoriales (avec le soutien du
goupe Veolia environnement et du Crédit Agricole Brie-Picardie)
va permettre d'offrir à notre institution et à nos concitoyens, un
écrin magnifique, à la hauteur de la splendide collection qui était
jusque là réservée à quelques privilégiés. Et je suis sûr que, grâce
au dynamisme de la capitaine BOULARAND et au colonel
SALVADOR, qui prend ses fonctions, le Musée saura développer
une dynamique extraordinaire appréciée de tous.
Je terminerai cette liste à la Prévert en mentionnant les rénovations
immobilières que nous avons réalisé, pour que les structures
d'accueil de cette École répondent parfaitement aux attentes
pédagogiques de cette grande école. Malgré des moyens
budgétaires contraints , les services de l'EOGN ont rivalisé
d'ingéniosités et de solutions pour porter les travaux et projets de
rénovations de nos bâtiments vénérables.
Si je tiens à citer toutes ces réformes, c'est d'abord pour rappeler, à
vous qui nous accompagnez depuis tant d'années (extérieurs), et à
à vous tous qui travaillez en son sein (cadres) que cette École qui
s'installa dans le quartier Pajol en 1945, doit être fière de son statut
actuel. L'École des officiers de la gendarmerie nationale est une
grande école. Elle l'est parce qu'elle dispense une formation
initiale de très grande qualité, à la fois professionnelle et
diplômante. Elle l'est ensuite parce qu'elle assure le formation
supérieure des officiers, leur permettant d'une part de se préparer
tout au long de leur carrière à leur différents niveau de
responsabilités, mais également, leur permettant de disposer de
formations qualifiantes leur ouvrant de réelles perspectives
d'évolution de carrière. Enfin, l'EOGN est une grande école, car
elle développe, par le biais de son Centre de recherche non
seulement un savoir-faire en matière de recherche, mais aussi un
accompagnement et une véritable plus-value pour nos élèves en
formations initiales et pour l'ensemble des officiers de la
gendarmerie nationale en formation continue, notamment en
matière de réflexion stratégique et dans le domaine des
cybermenaces.
Ce constat n'est pas uniquement l’œuvre d'un patron. Même si
j'éprouve beaucoup de fierté en évoquant le chemin parcouru, je
sais et affirme haut et fort qu'il est le fruit d'un engagement
collectif.
Aussi, je tiens à remercier l'ensemble des partenaires qui nous ont
accompagné durant ces trois années et qui continuent à nous faire
confiance. Mesdames et messieurs qui représentez les autorités
civiles, administratives et universitaires, vous m'avez honoré de
votre confiance durant ces trois années à la tête de l'EOGN. Je
vous en remercie très sincèrement. Votre engagement et la qualité
de nos relations ont été pour moi un soutien et une aide précieuse.
Je tiens également à remercier très chaleureusement les cadres de
l'EOGN. Mes grands collaborateurs, chefs de services, qui ont
oeuvré à mes côtés sur tous les chantiers que j'ai cité. Mais aussi
l'ensemble des personnels, du plus grand au plus petit, quelques
soit son statut et ses responsabilités. Chacun a contribué à amener
l'EOGN au niveau où elle se trouve actuellement.
Bien entendu, les élèves, notamment les promotions en formations
initiales ont une place toute particulière.
Merci donc au représentants de la DELMAS et de la JAMET avec
qui nous avons pu bâtir tant de belles choses, pour eux, pour
l'école, pour le gendarmerie.
Je remercie également mon staff rapproché, les membres du
cabinet qui me subissent quotidiennement. Leur intelligence, leur
investissement, leur loyauté et leur grandes qualités humaines ont
été pour moi un soutien particulièrement fort et utile dans le
commandement de cette institution.
Enfin, je tiens à remercier mon épouse et mes enfants qui
supportent les impératifs et les contraintes de cette vie de service
depuis 32 années, et pour qui le déménagement à MELUN ne s'est
pas fait sans difficultés. Melun est une ville dans laquelle notre
famille a beaucoup de racines, mais le moment n'était pas idéal.
Malgré cela, leur soutien et leur affection n'ont pas faibli et m'ont
beaucoup aidé dans l'exercice de ce commandement. Aussi, il était
normal de leur rendre hommage et que je fasse un choix
d'affectation, qui, cette fois, leur soit profitable. Leur présence m'a
toujours permis de puiser l'énergie et la volonté pour exercer les
différentes responsabilités qui m'ont été confiées. Jusqu'à présent,
celles-ci, bien que différents des précédentes, mais ô combien
stratégiques, ne font pas exception.
Désormais, il est temps de laisser la place. Il est temps de refermer
le livre à peine écrit et de le confier à d'autres mains. La générale
GUION de MERITENS aura, je le pense, encore de belles pages à
écrire, mais c'est une autre histoire. Je gagnerai dans quelques
jours le cœur de la capitale, comme second à l'IGGN, poste qui
m'est annoncé comme un poste de transition, avant un nouveau
commandement au printemps prochain.
Soyez certain que je garderai un regard attentif et bienveillant sur
cette belle École car elle le mérite, vous le méritez. Et puis, j'y ai
laissé un peu de mon histoire, mais je vais surtout y laisser
beaucoup de mon cœur.
Je pars en ayant en tête cette belle phrase :
« Ne jugez pas votre journée par votre récolte mais par les graines
que vous avez planté »2.
J'espère maintenant être convié aux différentes cérémonies qui
2
Robert Louis Stevenson
ponctuent la vie de cette école pour voir grandir et s 'épanouir les
graines plantées.
Je vous dit au revoir et à bientôt. Merci encore à tous.
Vive la gendarmerie. Vive l'EOGN,