Leers (F) et Estaimpuis (B) ont la volonté de rétablir le - Eco-Vie

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Leers (F) et Estaimpuis (B) ont la volonté de rétablir le - Eco-Vie
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Nord Eclair - Tournai, 09/03/2013, page/bladzijde 9
ENTRE BELGIQUE ET FRANCE
Sentier des morts à ressusciter
Leers (F) et Estaimpuis (B) ont la volonté de rétablir le sentier labouré par un fermier
Restaurer le sentier des
morts est une demande
des habitants de Leers-Nord. Le
chemin qu’a fait disparaître un
agriculteur, avec l’accord de la
ville de Leers (F), pourrait
renaître. Estaimpuis et Leers
souhaitent qu’il en soit ainsi.
L’agriculteur, qui occupe un champ
propriété de la commune de Leers
(F), est maintenant invité à le
remettre en état...
Il n’y aura pas de guéguerre de
clochers entre les deux Leers !
Pourtant, on a bien failli
connaître un incident diplomatique entre les deux communes
qui, jadis, n’en formaient pourtant qu’une. Tout cela pour un
sentier permettant de passer la
frontière. Un vieux sentier. Une son origine de l’autre côté de la
problématique soulevée en no- frontière. Une erreur que reconvembre dernier par l’association naît, bien volontiers, le maire
belge Eco Vie, et de manière huJean-Claude Van Belle qui s’enmoristique !
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tier historique », reconaux deux villes sera donc
naît le Premier échevin
Christian Leclercq. « Nous avons envoyée sous peu à l’agriculteur
pris nos renseignements auprès belge occupant, en Belgique,
de nos voisins français », car au une terre appartenant à la ville
départ le problème trouve bien de Leers (F). « On ne fera pas ça
UN SENTIER, UNE HISTOIRE
Un passage obligé vers
l’unique cimetière de Leers
en France. Pour les messes et les
enterrements, les paroissiens
belges empruntaient ce sentier
pour se rendre en France. Jus« Ce sentier des morts, que l’on ap- qu’en 1828, ils ont continué à enpelait chemin, a été tracé en 1769, terrer leurs morts dans le cimesuite au Traité des Limites conclu tière français. C’est le passage des
entre la France et les Pays-Bas au- morts par le sentier de campagne
trichiens. Cette frontière va parta- qui lui a valu son nom».
ger la ville de Leers en deux, avec Après 1828, une église a été
Leers en France et Leers-Nord du construite à Leers-Nord (Belcôté de la Belgique. Mais il faut sa- gique) mais le sentier a continué
voir qu’à l’époque, il n’y avait à exister. Il a d’ailleurs été fort
qu’une seule église qui était située utilisé pendant les guerres monLe nom du sentier des morts
n’est pas tombé du ciel !
Une histoire que connaît bien
d’ailleurs le maire français.
Une histoire commune.
l B.L.
diales, permettant aux habitants de traverser facilement la
frontière. Une borne datant de
1819 indiquait il y a quelques années, l’histoire de ce sentier. Elle
pourrait retrouver sa place. l
chacun de son côté », explique le
maire Jean-Claude Van Belle,
mais « bien ensemble » ,renchérit
le Premier échevin d’Estaimpuis
Christian Leclercq qui pris le
dossier en main du côté belge.
Histoire de mettre plus de poids
à la requête. Car, et il le reconnaît volontiers, « nous avons commis une erreur », poursuit le
maire de Leers qui n’aurait jamais dû autoriser l’agriculteur à
couvrir le fossé. « Il nous l’avait
demandé, mais nous avions sousestimé tout le côté historique et
quasi patrimonial de ce chemin
des morts bien ancré dans les souvenirs de nos deux communes.
Puisque nous avons fait une bêtise, nous allons faire en sorte de
la réparer. C’est le moins que nous
puissions faire ». Pas question évidemment de demander à l’agriculteur belge de recréer le fossé
aujourd’hui couvert, mais bien
de lui demander de reconstituer
le chemin des morts sur les
quelques 350 mètres disparus.
Mais déjà le maire leersois l’assure : on ne l’y reprendra plus
pour les autres terres belges appartenant à la commune française de Leers ! « Il se trouve qu’en
1903, au moment de la séparation
entre l’Eglise et l’Etat, des terres
appartenant à l’Eglise sont devenues propriété de l’Etat français.
La ville de Leers est ainsi propriétaire de terres en Belgique, à LeersNord, mais aussi ailleurs dans la
commune d’Estaimpuis, mais encore à Dottignies et à Pecq ».
Des terres agricoles qui, depuis
longtemps, sont toutes louées à
des agriculteurs. l
ALBERT DESAUVAGE
Le chemin ne mène plus de l’autre côté de la frontière...
l A.D.
LES ÉTAPES
Le chemin des Morts, liaison
pédestre entre les deux Leers,
n’a pas disparu du jour au
lendemain. Sa disparition s’est
faite en plusieurs étapes.
- Le fossé, qui est situé à cheval sur la frontière, a été rebouché par le fermier belge
avec l’autorisation des autorités locales françaises.
- Le chemin des morts, longeant le fossé, a alors été la-
bouré par le fermier. Du coup,
la partie belge du sentier a été
amputée de près de 60 % de sa
longueur.
- Vendredi dernier, les autorités locales françaises et belges
se rencontrent à Leers. Les
deux communes sont favorables à la réouverture du
sentier. Elles vont écrire,
conjointement, à l’agriculteur
pour qu’il le rétablisse... l
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